La consolidation bancaire européenne : le prochain méga-deal qui va redessiner l’économie européenne ?

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Les enjeux du secteur bancaire sont extrêmement vastes et extrêmement sensibles. En effet, le facteur politique est prépondérant dans les transactions M&A du secteur. Et il n’est pas rare de voir des opérations échouer car l’acquéreur est rejeté par le régulateur. Serpent de mer ou futur proche, la consolidation bancaire européenne est donc sur les langues de tous les banquiers M&A et journalistes spécialisés européens.

La consolidation bancaire européenne

L’idée est simple : le paysage bancaire européen est éclaté avec une multitude d’acteurs forts dans leur pays et faibles à l’étranger. Ces acteurs, en raison notamment de l’environnement de taux bas qui perdure, ont une rentabilité faible de manière récurrente et des niveaux de valorisation très bas. Dans beaucoup de secteurs, cela devrait pousser à la consolidation pour réaliser des économies d’échelle. Cette idée est même poussée par la Banque Centrale Européenne, grâce notamment à l’Union Bancaire qui a permis de mettre en place une supervision européenne des grandes banques. L’émergence d’acteurs transfrontaliers pourrait aussi leur permettre de lutter à armes égales avec les géants américains qui sont en train de prendre le contrôle du Corporate Banking européen grâce à une force de frappe incomparable : la capitalisation boursière de J.P. Morgan est égale à celle cumulée des 5 plus grosses banques de la zone Euro !

De nombreux acteurs du paysage économique européen poussent ainsi à des opérations de fusions transfrontalières majeures : rachat de Commerzbank par BNP Paribas, par la Deutsche Bank, par la Société Générale, par UniCredit ? Fusion Société Générale / UniCredit ?

Pourtant, ces méga-deals ne viennent pas. Et les seules opérations réalisées concernent les acquisitions ciblées dans des géographies ou des lignes de métiers spécifiques. Par exemple, on peut citer le renforcement de BNP Paribas en Pologne ou le rachat de Pioneer par Amundi, la filiale de gestion d’actifs du Crédit Agricole. L’idée se heurte à des obstacles majeurs, autant de reflets des difficultés de la construction européenne.

Les obstacles majeurs à la consolidation bancaire européenne

L’idée se heurte à des obstacles majeurs, autant de reflets des difficultés de la construction européenne.

Des résistances politiques

En premier lieu, le refus politique de voir un acteur économique majeur passer en des mains étrangères, même européennes. On se souvient de la réticence du gouvernement français à laisser l’italien Fincantieri racheter les chantiers navals de Saint-Nazaire. Pourtant, c’était une opération à quelques dizaines de millions d’euros. Et elles concernait environ 2 000 emplois. Peut-on alors imaginer le gouvernement français laisser, pour prendre un exemple présent dans la presse ces derniers temps, UniCredit racheter la Société Générale, dans ce qui serait une opération à plusieurs milliards d’euros et concernant plus de 100 000 emplois, dans un secteur essentiel aux rouages économiques et financiers de l’économie française ?

Au-delà des refus politiques, les différences culturelles et linguistiques sont aussi un frein. Elles peuvent aussi entraver la communication et la coopération entre les banques de différents pays. Il sera crucial de surmonter ces barrières politiques et culturelles pour garantir le succès d’une consolidation bancaire européenne.

La diversité des réglementations bancaires en Europe

Ensuite, les réglementations bancaires varient d’un pays européen à l’autre. Cela peut compliquer la fusion ou l’acquisition de banques transfrontalières. Par conséquent, harmoniser ces réglementations pour faciliter les transactions transfrontalières est essentiel. Aujourd’hui, il existe un cadre réglementaire commun pour les services bancaires, mais il n’est pas entièrement harmonisé. En effet, l’Union Européenne a mis en place plusieurs directives et réglementations pour promouvoir la stabilité financière, renforcer la supervision des banques et protéger les consommateurs. Cependant, il subsiste encore des différences significatives entre les réglementations nationales des Etats membres de l’UE.

Voici quelques éléments de réglementation bancaire qui sont harmonisés au sein de l’UE :

  • Accords de Bâle III : adoption de normes communes en matière de fonds propres, liquidité et gestion des risques
  • Directives sur les services bancaires : Directive sur les services de paiement (DSP2) et Directive sur les comptes de paiement (DCP)
  • Union bancaire (comme mentionné plus haut) : Mécanisme de Supervision Unique (MSU) et Mécanisme de Résolution Unique (MRU). Ces mécanismes doivent renforcer la supervision et la résolution des crises bancaires à l’échelle de l’UE

Malgré ces initiatives, des divergences entre les réglementations nationales des Etats membres de l’UE subsistent. C’est par exemple le cas pour les exigences de fonds propres supplémentaires, les seuils de déclenchement des régimes de résolution des crises et les règles fiscales applicables aux institutions financières.

L’évolution du secteur FIG

Cette absence de fusions transfrontalières s’explique enfin par des tendances de fond du marché bancaire européen. Face à la numérisation du secteur et à la concurrence accrue des fintechs voire des GAFA, est-il vraiment nécessaire de réaliser des opérations extrêmement coûteuses en capital et au coût social probablement non-négligeable qui pourraient détourner d’autres priorités stratégiques comme justement le développement de plateformes numériques ?

Y aura-t-il au cours des prochains mois ou des prochaines années une opération de M&A transfrontalière majeure ? Une fusion entre deux acteurs forts paraît improbable. Mais, si les difficultés de certains acteurs de taille majeure persistent, on pourrait assister à un rachat/sauvetage par une banque issue d’un pays voisin.

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