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Interview avec Stéphane Valorge, co-fondateur de Clipperton

Par Samir Jacquelin

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8 min de lecture

« La tech est toujours en croissance. La numérisation de l’économie ne s’arrête pas. L’innovation est continue. Donc il y aura toujours des transactions. De plus, le conseil est un secteur assez contracyclique. Plus c’est difficile de faire une transaction, plus l’intermédiation a de la valeur. Ce sont des raisons de faire appel à des banquiers d’affaires et en particulier Clipperton ! »

Stéphane Valorge est co-fondateur et Managing Partner chez Clipperton, une société de conseil financier indépendante spécialisée dans le domaine de la tech (et plus globalement les sociétés en forte croissance). Dans cet entretien, il évoque son parcours, raconte la création et le développement de Clipperton, parle des profils ciblés par Clipperton pour des stages et analyse les tendances de la tech dans le contexte actuel.

Partie 1 : Parcours de Stéphane Valorge

Pourquoi avez-vous démarré votre carrière en Conseil en stratégie ?

C’était un peu par hasard. Je recherchais un métier intellectuellement stimulant, qui nécessite une certaine rigueur et qui intègre la prestation de services avec sa dimension relationnelle. J’ai débuté chez CDC Consultant qui est une petite structure mais où j’ai rapidement été exposé aux clients, en particulier sur la dimension commerciale avec des appels d’offre. A côté de cela, mon activité consistait à rédiger des notes pour des Ministères (Environnement, Industrie, etc.).

Au bout de quelques années où j’avais servi uniquement des administrations publiques, j’ai ressenti le besoin d’aller dans le monde de l’entreprise et j’ai rejoint le cabinet de Conseil en stratégie Mars & Co. Au sein du cabinet, j’ai travaillé sur des missions importantes pour des grands groupes. Par exemple, j’ai participé à plusieurs due diligence stratégiques pour des acquéreurs qui souhaitaient déterminer la taille du marché de leurs cibles. J’ai aussi travaillé pour une banque sur les impacts des nouvelles technologies sur ses activités. C’est commun maintenant mais c’était très niche à l’époque.

En quoi ces missions vous ont-elles aidé pour la suite ?

D’abord, tous les fondateurs de Clipperton se sont rencontrés à la fin des années 1990 dans le monde du Conseil. Ensuite, ces expériences ont été inspirantes. J’ai retenu la rigueur intellectuelle, l’importance de la stratégie d’entreprise pour les clients et la volonté de toujours être en support du client.

Pourquoi avoir transitionné vers la banque d’investissement ?

C’était le début de la « nouvelle économie » avec le développement d’Internet. J’ai rejoint Netscapital, une sorte de « startup banque d’affaires » qui répliquait ce qui se passait dans la Silicon Valley aux Etats-Unis. Elle faisait partie de cette nouvelle génération de banques d’affaires dédiées aux nouvelles technologies qui combinaient à la fois la finance traditionnelle (le conseil financier sur des opérations de M&A ou des levées de fonds) et le Conseil en stratégie (la définition d’un nouveau marché, la détermination des synergies potentielles avec un industriel, le développement de la stratégie opérationnelle). C’était très innovant à l’époque.

Mais Netscapital était surdimensionnée par rapport à la taille du marché français et s’est retrouvée en difficulté au moment de la « bulle Internet » en 2001. J’ai vécu une première expérience d’entrepreneur car j’étais aussi actionnaire de la société. J’ai expérimenté à la fois l’hypercroissance et la faillite. Cette expérience m’a beaucoup appris et a été le terreau pour la suite : Clipperton.

Partie 2 : Clipperton

Vous avez fondé Clipperton en 2003. Quelles ont été les grandes étapes du développement jusqu’à aujourd’hui ?

La création de Clipperton s’est faite de manière assez naturelle. Avec Nicolas Von Bulow (le co-fondateur de la boutique avec Stéphane Valorge), nous étions amis et avons été collègues chez Mars & Co et Netscapital. Nous avions acquis un savoir-faire transactionnel chez Netscapital et avions déjà un capital relationnel après 6 ans de vie professionnelle en Conseil et banque d’affaires.

Pour résumer, il y a eu 3 étapes.

D’abord, nous avons connu une phase d’amorçage pendant 4 à 5 ans avec beaucoup de conseils sur des levées de fonds. En tant que jeunes banquiers, nous étions plus crédibles sur ce segment. Pendant cette période on a fait en quelques sortes de l’ « élevage de clients », c’est-à-dire que nous avons grandi en même temps que nos clients !

Ensuite, nous avons ajouté la couche M&A avec plutôt des mandats de vente à des industriels. Nous accompagnions des petites sociétés en taille mais qui avaient une valeur stratégique forte. Par exemple, nous avons conseillé Dailymotion initialement pour une levée de fonds (quand elle ne faisait pas encore de chiffre d’affaires) puis nous l’avons accompagné lors de sa cession à Orange.

Enfin, nous avons introduit récemment une brique Private Equity avec l’accompagnement des fonds dans leurs opérations de LBO. Ce segment représente aujourd’hui un élément important pour le développement de Clipperton. D’une part, nous pouvons proposer ce type de transactions à nos clients devenus rentables. D’autre part, le marché des LBO était très dynamique ces dernières années.

A côté de cela, Clipperton a mené depuis 2013 une expansion géographique pour renforcer sa présence en Europe. Cette démarche a débuté avec la création d’un bureau à Berlin où j’ai moi-même travaillé pendant un certain temps. Aujourd’hui, nous sommes bien sûr présents en Allemagne avec des bureaux à Berlin et Munich. Nous avons des banquiers basés en Suisse, Italie et Espagne ainsi que des partenaires en Chine et aux États-Unis. En Europe, l’objectif est d’élargir la couverture de clients. En dehors, c’est faciliter les contacts avec des investisseurs ou acquéreurs potentiels pour nos clients.

Quelles sont les particularités de Clipperton par rapport aux autres boutiques M&A dédiées à la tech ?

D’abord, le profil des fondateurs est assez unique. Nous ne sommes pas des banquiers d’origine. Nous venons du Conseil en stratégie. Cela explique certainement un positionnement un peu différent. Ensuite, nous sommes spécialisés sur la « vraie tech » avec des projets early stage. Aujourd’hui, un banquier TMT dans une grande banque fera davantage du Télécom et des Médias. Clipperton travaille uniquement sur des dossiers tech, et cela dans tous les domaines (y compris la deeptech, l’Intelligence Artificielle ou encore les cryptomonnaies). Nous sommes en mesure de comprendre en profondeur le business du client et d’avoir une vision très analytique.

Clipperton a aussi développé un savoir-faire spécifique sur les transactions cross-border. Alors que de nombreux concurrents s’appuient sur des alliances internationales, nous sommes capables de travailler directement avec des contreparties internationale depuis Paris. Enfin, nous avons une grande stabilité en interne dans un secteur souvent marqué par de nombreux mouvements. Chez Clipperton, nous conservons nos talents. Plusieurs de nos associés ont commencé comme stagiaires et ont gravi les échelons.

Pouvez-vous nous parler d’un deal récent conseillé par Clipperton ?

Clipperton a conseillé Welcome to the jungle dans sa levée de fonds de 50 millions d’euros en série C, réalisée en janvier 2023 auprès des investisseurs historiques (Revaia, XAnge et Bpifrance) et de nouveaux fonds (blisce/, Cipio Partners, ADP, Kostogri et Raise Sherpas).

Quelle est la stratégie de Clipperton pour les prochaines années ?

Notre priorité est de poursuivre notre développement en Europe en termes d’exécution. Cela passe par l’élargissement du coverage européen et la capacité de dialogue avec des gros acheteurs américains et asiatiques.

En 2018, Natixis a pris une position minoritaire au capital de Clipperton par l’intermédiaire de Natixis Partners. Quels sont les avantages de ce partenariat capitalistique ?

Pour Natixis, l’objectif était d’ajouter un expert de la tech à son réseau mondial de boutiques M&A. Pour Clipperton, c’était une opportunité d’institutionnalisation. Premièrement, nous pouvons travailler sur des transactions plus grosses. En effet, Clipperton est davantage spécialisée sur le segment small/mid cap avec des transactions entre 50m€ et 500m€. Avec Natixis Partners, il nous arrive aussi de travailler en co-mandat sur des gros LBO tech, en combinant leur expérience dans l’accompagnement des fonds de Private Equity avec notre expertise en tech. Deuxièmement, nous pouvons aussi être accompagné sur la partie internationale car nous appartenons à un club de plusieurs centaines de banquiers M&A dans le monde.

Partie 3 : Recrutement chez Clipperton

Quels sont les profils recherchés par Clipperton pour des stages ?

Nous vendons des prestations intellectuelles donc nous recherchons évidemment des « têtes bien faites ». Et nous évaluons cela lors des entretiens. Au-delà de cela, il faut maîtriser l’anglais et avoir un bon niveau de français pour travailler à Paris. Nous cherchons aussi des jeunes qui ont à la fois une volonté de travailler dans le conseil M&A (avec la dimension analytique) et un goût pour la tech (avec la dimension entrepreneuriale).

Comment se déroule le processus de recrutement chez Clipperton pour des stages ?

Le processus de recrutement est structuré en trois étapes : un entretien RH d’une trentaine de minutes, une étude de cas sur une société tech et un entretien avec des banquiers plus seniors de l’équipe.

Partie 4 : Tendances des M&A dans la tech

L’activité de Clipperton est-elle impactée par les difficultés macroéconomiques, géopolitiques et les pertes de confiance en bourse dans les actifs bancaires ?

Clipperton a fait sa meilleure année en 2022 et le premier trimestre de 2023 a été bon. Cependant, nous ne sommes pas naïfs. L’année 2023 sera certainement moins bonne. Ceci étant dit, dans le domaine de la tech, il y a encore beaucoup de liquidités qui ont été levées par des fonds de capital risque. Ces liquidités vont devoir être investies, ce qui offre des opportunités futures pour des levées de fonds. De manière plus globale, la tech est toujours en croissance. La numérisation de l’économie ne s’arrête pas. L’innovation est continue. Donc il y aura toujours des transactions. De plus, le conseil est un secteur assez contracyclique. Plus c’est difficile de faire une transaction, plus l’intermédiation a de la valeur. Ce sont des raisons de faire appel à des banquiers d’affaires et en particulier Clipperton !

Selon vous, quels sont les faits marquants à venir dans le secteur de la tech et du M&A ?

Le problème de la tech, c’est qu’elle est devenue tellement grosse qu’elle fait partie de la macroéconomie et donc est soumise aux mêmes contraintes que l’économie globale. Néanmoins, il y a plusieurs tendances marquantes à venir. D’abord, il y aura toujours de l’activité. Ensuite, il y aura relativement plus de levée de fonds que de LBO. Enfin, l’optimisation des technologies sera un levier de croissance et d’activité, en particulier dans les domaines de l’IA et de la cybersécurité.

Pour découvrir Clipperton : Vous pouvez retrouver notre page dédiée à la boutique sur le site et visionner notre webinaire avec Stéphane Valorge :

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8 boutiques M&A tech à suivre

Les boutiques M&A dans la tech sont nombreuses. En effet, la tech est un secteur en pleine croissance. Par conséquent, les opérations M&A sont nombreuses dans ce domaine ! Si vous souhaitez faire un stage en M&A dans le secteur tech, vous avez le choix ! D’une part, vous pouvez rejoindre une équipe sectorisée au sein d’une banque universelle (ex : BNP Paribas, Goldman Sachs, Morgan Stanley, etc.) ou une boutique indépendante (ex : Lazard avec sa réputée équipe TMT) D’autre part, vous pouvez travailler dans une boutique indépendante qui ne fait que de la tech. Et il y en a de plus en plus sur la place parisienne ! Dans cet article, on vous présente 8 boutiques M&A spécialisées sur la tech à suivre dans les prochaines années. 1) Cambon Partners Fondée en 2003 par David Salabi, Cambon Partners (anciennement la Financière Cambon) accompagne les entreprises dans l’ensemble de leurs opérations (acquisitions, levées de fonds et cessions) à chaque étape du cycle de vie (Venture, Growth Capital, LBO et M&A). Depuis son lancement, Cambon Partners s’est développée rapidement : Plus de 400 opérations réalisées (dont 200 réalisées entre 2017 et 2022) Ouverture de plusieurs bureaux à Londres, San Francisco et Pékin Plus de 50 collaborateurs (dont 8 associés) Exemple de deal : En 2021, Cambon Partners a conseillé Qualium dans la cession de sa participation au capital de Labelium (agence de conseil en marketing numérique) à Charterhouse Capital Partners sur la base d’une valorisation de 300m€, soit 15 fois l’Ebitda de la cible. Processus de recrutement : Retrouvez toutes les informations sur la page dédiée à Cambon Partners sur notre site ici. Pourquoi choisir Cambon Partners ? Parmi les boutiques M&A tech, Cambon Partners s’est clairement imposée comme la boutique de référence ces dernières années à Paris dans la tech ! Pour découvrir Cambon Partners : Vous pouvez aussi visionner notre podcast Career Insights avec son fondateur David Salabi :  2) Clipperton Co-fondée en 2003 par Nicolas von Bulow et Stéphane Valorge, Clipperton conseille ses clients dans 3 domaines : M&A (acquisitions ou cessions) Growth Financing : financement dans le cadre de levées de fonds (focus sur les séries B et C et le Growth Equity) Tech Buy-Out : financement dans le cadre d’opérations de LBO Clipperton met en avant une expertise dans 6 secteurs (tous liés à la tech) : Consumer Internet, SAAS, Digital Services & Media, Healthtech, New Hardware & Telecom et Fintech. Exemple de deal : En 2023, Clipperton a conseillé la filiale de BPCE Bimpli (services dématérialisés d’avantages aux salariés) dans sa cession à Swile dans une opération entièrement réalisée par échange de titres, ce qui fait de BPCE le premier actionnaire de Swile. A l’issue de l’opération, BPCE détenait ainsi 22% du capital de Swile sur une base pleinement diluée. Processus de recrutement : Retrouvez toutes les informations sur la page dédiée à Clipperton sur notre site ici. Pourquoi choisir Clipperton ? Parmi les boutiques M&A tech, le positionnement de Clipperton est unique sur le marché. Entre le M&A et le Conseil. Certainement lié au profil des deux fondateurs (entrepreneuriat et Conseil en stratégie), la boutique met en avant à la fois une forte expertise sur l’exécution financière et de solides compétences analytiques pour définir la stratégie des clients sur leurs marchés. De plus, l’arrivée de Natixis au capital permet une institutionnalisation de la boutique, qui peut maintenant intervenir sur des transactions plus importantes en taille (potentiellement en co-mandat avec Natixis Partners). Pour découvrir Clipperton : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec son co-fondateur Stéphane Valorge :  3) GP Bullhound Fondée aux débuts de la bulle Internet en 1999 à Londres et présente à Paris depuis 2016, GP Bullhound intervient sur 3 types d’opérations : Les fonds étrangers qui veulent acquérir une startup française Les fonds français qui veulent investir à l’étranger Les entrepreneurs qui cèdent leur startup GP Bullhound a développé une forte expertise sur 5 practices : Software, Digital Media, Digital Commerce, Fintech et Digital Services. Exemple de deal : En 2022, GP Bullhound a accompagné EcoVadis (spécialiste de la notation ESG) dans sa nouvelle levée de fonds de 500m$ auprès d’un pool d’investisseurs, parmi lesquels Astorg et General Atlantic (qui contribuent à hauteur de 85% du tour de table), GIC (le fonds souverain de Singapour) et le fonds californien Princeville Capital. La valorisation dépasse 1Md€. A l’issue de l’opération, CVC Growth Partners (qui avait mené la Série B en 2020) reste le principal actionnaire institutionnel de la cible, tandis que Partech (qui avait mené la Série A en 2016) acte sa sortie. Processus de recrutement : Retrouvez toutes les informations sur la page dédiée à GP Bullhound sur notre site ici. Pourquoi choisir GP Bullhound ? Parmi les boutiques M&A tech, au-delà du conseil financier classique, GP Bullhound est aussi présent dans le capital investissement ! Ses fonds investissent dans des entreprises de la tech, prioritairement dans les secteurs suivants : Gaming, Software, Marketplaces, Semi-conducteurs, Digital entertainment ou Fintech. Récemment, GP Bullhound est entrée au capital de grosses sociétés de la tech comme Revolut, Spotify ou encore Slack ! 4) Kickston Co-fondée en 2020 par Amaury Boelle et Marc Forestier, la jeune boutique Kickston intervient principalement sur le segment Small Cap, avec une spécialisation sur deux verticales : Consumer et Tech. Depuis son lancement, Kickston a conseillé sur 22 opérations (dont 10 sur l’année 2022), essentiellement des levées de fonds et quelques cessions. Pour chaque opération, Kickston s’appuie sur des Senior Advisors, actuels ou anciens entrepreneurs et spécialistes de chaque secteur pour apporter une expertise sectorielle en plus de l’expertise purement financière de la banque. Exemple de deal : En 2023, Kickston a conseillé Qairn (jeune startup créée en 2021) dans sa fusion avec Clardian (leader historique sur le marché) pour créer Ubaq, un leader européen des processus règlementaires pour l’industrie de la santé. Processus de recrutement : Le process de recrutement comprend 2 tours : Premier tour : un entretien à distance avec un banquier Deuxième tour : un test technique de 30 minutes avec des questions techniques et un entretien de fit avec un banquier Pourquoi choisir Kickston ? Chez Kickston, vous rejoignez à la fois une banque d’affaires innovante totalement immergée dans l’écosystème tech parisien et un projet entrepreneurial fort avec une vraie volonté de croissance. Cette double dimension se retrouve chez les fondateurs : Amaury est un ancien « Serial Entrepreneur » (il a fondé trois startups avant Kickston) et Marc est un ancien banquier d’affaires (il est passé par Avolta, Financière de Courcelles ou encore Clairfield). Pour découvrir Kickston : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec son co-fondateur Marc Forestier :  5) Tao Partner Créée en 2019 par Benoit Mercier, Tao Partner (le nom vient du taoïsme, l’un des trois piliers de la pensée chinoise avec le confucianisme et le bouddhisme, qui se fonde sur l'existence d'un principe à l’origine de toute chose) accompagne les entreprises dans leur développement sur des sujets de levées de fonds, M&A et plus généralement de Corporate Development. Depuis le lancement, la boutique a conseillé une vingtaine de clients à travers l'Europe. Tao Partner intervient dans différentes industries : Mobility, Fintech, IoT, Energie, Solutions SaaS, Affordable luxury, Medias, PropTech, Smart City, etc. Exemple de deal : En 2022, Tao Partner a conseillé la société toulousaine Naïo Technologies (spécialiste de la robotique agricole) dans sa nouvelle levée de fonds de 32m€ pour accélérer sa croissance industrielle et commerciale. Le tour de table est mené par Mirova (filiale de Natixis IM dédiée à l’investissement durable) et rassemble les investisseurs historiques (Bpifrance, Capagro, Demeter, Pymwymic et Codema) ainsi que les fonds régionaux M Capital et Aris Occitanie (Agence Régionale des Investissements Stratégiques). Processus de recrutement : Le process comprend 2 entretiens : Premier entretien : à distance, avec un Associate sur le fit (surtout la motivation pour la tech et Tao Partner) Deuxième entretien : sur place, avec un ou deux banquiers sur le fit et la technique Pourquoi choisir Tao Partner ? Parmi les boutiques M&A tech, les locaux de Tao Partner sont juste incroyables ! Vous allez travailler sur une péniche, avec une vue imprenable sur la Seine et quelques-uns des plus beaux monuments de Paris (Tour Eiffel, Arche de La Défense, Tour Montparnasse, etc.). De plus, aucun présentéisme n’est demandé aux jeunes banquiers chez Tao Partner. L’équilibre de vie pro/perso est fortement respecté, et même encouragé. Pour découvrir Tao Partner : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec un ancien associate de l'équipe Talel Habachi :  6) Y Ventures Créée en 2018 par Yannick Henriot, Y Ventures est une jeune boutique entièrement dédiée aux sociétés en forte croissance ou qui intègrent une composante technologique marquée en Europe. Depuis sa création, Y Ventures a déjà réalisé plus de 60 opérations ! La société a développé une forte expertise dans plusieurs verticales, dont : Software & Platforms, Retail & E-Commerce, Real Estate, Healthcare et Fast Moving Consumer Goods & Industry. Exemple de deal : En 2022, Y Ventures a accompagné Chapsvision (spécialiste du traitement de la donnée) dans sa levée de fonds de plus de 100m€ pour devenir un acteur de référence du traitement massif des données. Le tour de table a été mené par Bpifrance, Tikehau Ace Capital et Tikehau Capital. Processus de recrutement : Le processus de recrutement comprend deux entretiens : Premier entretien : avec un Associate sur le fit et la technique (pour vérifier les bases) Deuxième entretien : avec Yannick Henriot (le fondateur de la boutique), davantage axé sur le fit, l’actualité du secteur et un peu de technique Pourquoi choisir Y Ventures ? En moins de 5 ans, Y Ventures a déjà conseillé sur plus de 60 opérations. Ce dealflow est impressionnant pour une jeune boutique et démontre les compétences à la fois en origination et d’exécution de Yannick et son équipe. Pour les juniors, cela signifie beaucoup d’exposition face à des clients et donc une courbe d’apprentissage élevée. Pour découvrir Y Ventures : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec son fondateur Yannick Henriot :  7) Ilium Partners Fondée en 2019 par Valentin Salcedo, Ilium Partners est une société de conseil et d’investissement spécialisée dans le domaine de la tech. Avec plus de 20 transactions technologiques réussies au cours des six dernières années, Ilium Partners est l’un des acteurs clés de l’écosystème français. La société est présente à Paris et Barcelone. Exemple de deal : En 2019, Ilium Partners a accompagné Majelan (plateforme de production et de partage de podcasts) dans sa levée de fonds d’un montant de 10m€. Précisément, la société a levé 4m€ auprès d’Idinvest Partners et de plusieurs Business Angels (Jacques Veyrat, Xavier Niel, Fabrice Larue, etc.) et a débloqué en parallèle une deuxième tranche de 6m€. Plusieurs investisseurs historiques ainsi que Bpifrance (via le pôle Industries créatives) ont aussi participé au tour de table. Les fonds vont être utilisés pour déployer sa production de contenus audio narratifs exclusifs et envisager une extension à l’international. Processus de recrutement : Le processus de recrutement comprend deux entretiens : Premier entretien : avec un Associate. C'est sur le fit et technique (pour vérifier les bases) Deuxième entretien : avec Valentin Salcedo (le fondateur de la boutique). Il est davantage axé sur le fit, l’actualité du secteur et un peu de technique Pourquoi choisir Ilium Partners ? Ilium n’est pas seulement une banque d’affaires. C’est aussi un fonds d’investissement ! La société investit dans les plus grands fonds français et internationaux ainsi que dans la nouvelle génération de gérants et de société de gestion des valeurs technologiques. Par exemple, Ilium US Ventures est le fonds de fonds dédié aux Etats-Unis qui investit dans les plus grands fonds d’innovation du pays ! Pour découvrir Ilium Partners : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec son fondateur Valentin Salcedo :  8) Avolta Créée en 2014 par Philippe Rodriguez, Patrick Robin et Arthur Porré, Avolta Partners est l'une des banques d'affaires leader dans la tech en Europe. La boutique conseille sur deux types d’opérations. D'abord, les levées de fonds. Ensuite, les M&A. Et elles prennent de plus en plus d’importance dans le dealflow. En général, Avolta intervient sur des opérations dont la valeur varie entre 10m€ et 300m€. Depuis le lancement, Avolta a réalisé plus de 130 opérations pour une valeur totale de transaction de 2Mds€. De plus, la boutique a une forte dimension internationale : 70% des opérations sont cross-border. Exemple de deal : En 2023, Avolta a conseillé Woodoo (transformation de bois en matériau de construction durable) dans sa levée de fonds d’un montant de 31m$ menée par Lowercarbon Capital, l’un des plus gros fonds « Climate Tech » au monde. D’autres acteurs de l’écosystème tech (comme les dirigeants de Voodoo, Ledger et Ynsect) participent aussi au tour de table. Le financement est complété par une dette apportée par BNP Paribas et Société Générale ainsi que des subventions en provenance d’établissements publics (Ademe, Bpifrance ou la Commission européenne). Processus de recrutement : Le processus de recrutement comprend trois tours : Premier tour : 1 entretien avec un analyste ou associate à distance, avec des questions de fit et techniques Deuxième tour : 1 étude de cas avec un VP sur place. Avec 45 minutes de production et 45 minutes de restitution Troisième tour : 1 call avec un Partner pour vérifier les deux premiers tours. Avec des questions davantage axées sur le fit Avolta recrute entre 5 et 7 stagiaires par promotion. Les recrutements se sont uniquement en janvier et juillet. Vous pouvez retrouver toutes les informations ici. Pourquoi choisir Avolta ? Chez Avolta, les stagiaires bénéficient d’une très forte exposition aux clients. C’est à la fois un peu stressant. Car il faut assurer. Mais très formateur. Car on apprend davantage face à un client qu’en faisant uniquement de la production de slides. De plus, Avolta est maintenant adossée à la banque d’affaires Alantra. Sa croissance ces dernières années sur la place parisienne a été très rapide. Elle affiche de fortes ambitions dans les prochaines années. Vous voulez travailler dans l’une de ces boutiques M&A en tech ? C’est possible ! Les boutiques M&A tech recrutent beaucoup en ce moment pour soutenir leur croissance. Mais il faut se bien se préparer. Pour cela, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A avec des formations sur mesure dispensées par des professionnels du secteur : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, fiches sur les banques et fonds d’investissement et podcasts avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Lucas Gill

10 min de lecture

Décryptage
5 boutiques M&A américaines à la conquête de la France

Vous connaissez sûrement la banque d’affaires Lazard. Elle est régulièrement en tête des League Tables pour le M&A en France. Lazard est la première véritable boutique franco-américaine à être installée depuis plusieurs décennies à Paris ! Mais aujourd'hui, plusieurs boutiques M&A américaines s'implantent à Paris. Le phénomène est courant. Revenons sur Lazard. La création de la banque en 1844 est étroitement liée aux deux pays : France et Etats-Unis. A la France d’abord. La banque est créée par une fratrie de jeunes français originaires de Lorraine (Alexandre, Élie et Simon). Aux Etats-Unis ensuite. Les trois frères (d’où le nom de « Lazard Frères ») sont émigrés en Louisiane, l’ancienne terre française du continent Nord-Américains. Au départ, l’entreprise fondée par les frères Lazard, bientôt rejoints par leur cousin Alexandre Weil, était une quincaillerie. Puis l’entreprise évolue. Géographiquement d’abord. Quand les frères Lazard quittent leur Louisiane pour s’installer en Californie dans la région de San Francisco, aussi attirés par la « ruée vers l’or » de l’époque. Opérationnellement ensuite. Car le commerce initial va progressivement devenir une banque. Et pendant tout le XXème siècle, la banque Lazard sera organisée en trois maisons indépendantes. A New York, c’est une banque créée aux Etats-Unis. A Paris, c’est une banque créée par des français. Et à Londres, la place forte de la finance en Europe. Mais Lazard n’est plus la seule banque « américaine » à être présente en France. Depuis quelques années, plusieurs boutiques américaines ont ouvert un bureau à Paris pour couvrir le marché français. Et cette tendance s’est accélérée avec le Brexit initié en 2016 et officialisé depuis début 2021. Paris va-t-il remplacer la City de Londres pour devenir la place forte de la finance en Europe ? Faisons un rapide état des lieux des boutiques M&A américaines qui veulent conquérir le marché français et européen. 1) Perella Weinberg Fondée en 2006 par Joe Perella et Peter Weinberg, Perella Weinberg est l'une des principales boutiques M&A américaines. Et elle a lancé son bureau à Paris dès 2018. A l’époque, ce nouveau bureau est le 12ème de Perella Weinberg dans le monde et seulement son 2ème en Europe avec Londres. Au départ, l’ouverture du bureau parisien est étroitement lié au Brexit, voté par le peuple britannique deux ans auparavant. C’est ce que confirme Joe Perella qui affirme que « le climat en France est devenu bien plus hospitalier. Le changement en France est très positif, nous voulons y investir, nous rapprocher de nos clients ». Et la banque américaine va réussir ses débuts. D’abord, Perella Weinberg attirent rapidement plusieurs banquiers français de renom chez des concurrents comme Bank of America ou Goldman Sachs. Surtout, elle confie la direction du bureau au français David Azéma. C'est un ex-banquier de Bofa et ancien commissaire aux participations de l’État. David Azéma travaillait déjà comme associé chez PWP depuis mars 2017. Ensuite, Perella Weinberg est impliqué sur plusieurs opérations peu après son lancement. Par exemple, la banque conseille Bouygues lors du rapprochement des activités ferroviaires de Siemens et d'Alstom. Aujourd’hui, dans un contexte de reprise post pandémie, Perella Weinberg souhaite renforcer rapidement ses effectifs en France et développer des expertises sectorielles pour concurrencer les plus grandes banques. En juillet 2021, la banque a par exemple officialisé l’arrivée de Gilles Tré-Hardy, ancien banquier de Lazard secteur TMT où il a épaulé Vincent Le Stradic pendant près de 10 ans avant de rejoindre récemment Bank of America comme Managing Director. A Paris, Gilles Tré-Hardy aura la responsabilité du secteur télécoms. De plus, la boutique a recruté en 2022 Stéphane Richard, l’ancien patron de Orange pour se développer rapidement dans se secteur. Pour en découvrir davantage sur Perella Weinberg : Vous pouvez retrouver notre page entreprise sur Perella Weinberg et un article complet dédié au développement de la boutique. 2) Moelis & Co Fondé en 2007 par Ken Moelis, la banque Moelis & Co a rapidement intégré le top 10 des conseils M&A aux Etats-Unis en étant impliquée rapidement dans des grosses opérations. En 2007, Moelis & Co conseille les hôtels Hilton dans leur vente au fonds d’investissement Blackstone pour 26,5 milliards de dollars. En 2008, la banque conseille Yahoo dans sa défense face à l’OPA hostile de Microsoft pour un montant 45Mds$ ou encore Anheuser-Busch dans sa cession à InBev pour 61Mds$. Moelis & Co a ouvert son bureau parisien sur les Champs-Elysées en 2018 avec comme objectif principal de conseiller des clients internationaux qui cherchent à acquérir des actifs français.   3) Centerview Partners Fondée en 2006 par Blair Effron et Robert Pruzan, Centerview Partners fait partie des principales boutiques M&A américaines présentes à Paris. Elle intervient principalement sur trois types d’opérations : Le conseil M&A Les restructurations La défense contre les activistes Son siège social est à New York. Et la banque affiche déjà un solide track record aux Etats-Unis. En effet, elle s’est rapidement imposée dans le paysage des M&A face aux grandes banques traditionnelles. Par exemple, elle a conseillé en 2019 le joaillier américain Tiffany lors de son rachat par LVMH pour 16 milliards de dollars ou la 21st Century Fox lors de sa cession à Walt Disney pour 71 milliards de dollars. Pour élargir son champ d’action vers l’Europe, Centerview Partners a annoncé l’ouverture de son bureau parisien en avril 2020. Surtout, la banque recrute Matthieu Pigasse, l’ancien banquier star de Lazard, pour le diriger. Matthieu Pigasse avait officialisé son départ de Lazard quelque mois auparavant en octobre 2019, avec une clause de non concurrence qui expirait à la fin du mois de mars. Depuis le lancement, Centerview Partners a réussi un développement rapide. Depuis ses locaux de l’avenue Matignon, la boutique est passée de 5 à 20 banquiers en un peu plus d’un an. Aux côtés des anciens de Lazard Mathieu Pigasse et Nicolas Constant, Centerview Partners avait aussi recruté l’associé-gérant de Rothschild & Co Grégoire Heuzé. Mais l’ancien conseillé de Bruno Le Maire a quitté Centerview peu après son arrivée. En effet, il vient de lancer sa propre banque d'affaires baptisée Altamoda. En ce qui concerne les deals, Centerview Partners a déjà un track record bien rempli. La boutique a conseillé sur une dizaine de deals en France, dont la vente du bloc d’Engie dans Suez à Veolia (conseil des administrateurs d'Engie) ou le rachat des cliniques C2S par Elsan au fonds d’investissement Eurazeo (conseil de Elsan). Pour en découvrir davantage sur Centerview Partners : Vous pouvez retrouver notre page entreprise sur la boutique et un article complet dédié au développement de Centerview.   4) Greenhill & Co Fondée en 1996 par Robert F. Greenhill, l’ancien président de Morgan Stanley, la banque d’affaires Greenhill & Co conseille sur des opérations M&A, de financement et de conseil stratégique. La boutique fait valoir un track record élevé avec une appétence particulière pour certains secteurs comme les biens d’équipement, les matériaux de construction et engins de chantier, les services financiers, la santé ou l’agroalimentaire. Greenhill & Co possède 16 bureaux répartis dans le monde. Déjà présente en Europe à Londres, Francfort, Stockholm et Madrid, la banque a ouvert son bureau à Paris en 2019, dirigé par Amélie Négrier-Oyarzabal, une ex-Lazard. Son objectif est de concurrencer directement les grandes banques américaines déjà sur place. Pour cela, Greenhill & Co devrait prochainement accueillir jusqu’à 20 personnes dans son bureau parisien. D’ailleurs, depuis le rachat de Cogent Partners en 2015, la banque propose aussi une offre de conseil sur le marché secondaire du capital-investissement. Greenhill & Co s’est pour le moment distingué dans plusieurs gros buy-side. En 2021, la boutique a conseillé le groupe Altrad dans le rachat de Endel, la filiale de Engie spécialisée dans la maintenance industrielle et les services à l’énergie. Surtout, Greenhill & Co était conseil de Bouygues sur le dossier Equans qui a agité la place de Paris depuis la rentrée. En co-mandat avec Credit Agricole CIB, Greenhill & Co remporte avec Bouygues le processus d’enchères mis en place par Engie pour céder sa filiale Equans, spécialisée dans les services multitechniques pour 7,1 milliards d’euros. Pour en découvrir davantage sur Greenhill & Co : Vous pouvez retrouver notre page entreprise sur la Greenhill & Co et un webinaire réalisé avec un ancien stagiaire de la boutique.   5) The Raine Group Créée en 2009 par Jeff Sine et Joe Ravitch, The Raine Group est à la fois un conseil M&A et un fonds de Venture Capital. La banque a par exemple conseillé SoftBank dans le rachat puis la vente de Arm pour 40 milliards de dollars ou les propriétaires du club de football Manchester City dans la vente d’une participation de 10% au capital du club à Silver Lake. De plus, elle détient aussi des participations dans plusieurs startups européennes comme SoundCloud, Huuuge ou Moonbug. The Raine Group a ouvert son bureau en France en octobre 2021. Bernard Mourad (ex-banquier de Patrick Drahi chez Morgan Stanley et Bofa) dirige l’équipe. Ce dernier connait très bien l’environnement des M&A en France. Et il bénéficie d’un solide réseau dans le secteur privé et public. En effet, il était en 2017 l'un des premiers soutiens de la campagne d'Emmanuel Macron. The Raine Group veut rapidement s’imposer comme une alternative crédible face aux boutiques M&A américaines et autres plus connues sur la place. La banque veut aussi mettre en avant son expertise en TMT ! Avec le recrutement de Bernard Mourad, l’objectif prioritaire est de trouver des opportunités dans la French Tech. D'autres boutiques M&A américaines à Paris ? Les boutiques américaines présentes sur le marché des M&A sont déjà nombreuses. Et cette tendance pourrait ne pas s’arrêter là. Deux autres boutiques M&A américaines pourraient prochainement lancer leur aventure française. D’abord, Evercore qui voulait ouvrir un bureau à Paris depuis 2019. Mais la boutique a repoussé son arrivée en raison de la crise sanitaire. Fondée en 1995 par Roger Altman, la banque Evercore est déjà présente dans 3 pays en Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne). Et elle envisage sérieusement de se lancer à Paris. On a reparlé de l'ouverture d'un bureau en 2023. Cependant, le projet n’a pour le moment pas vraiment abouti. Un : En raison de l’échec des premiers recrutements. Deux : Avec la dégradation des perspectives du marché actuellement. Avec la forte reprise économique depuis quelques mois, Evercore va peut-être revoir ses plans. Ensuite, PJT Partners pourrait arriver à Paris. La boutique est née de la scission du géant américain Blackstone. Qui plus est, elle vient de s’offrir les services du patron historique de Morgan Stanley en France, René Proglio. PJT Partners n’a pour le moment pas ouvert officiellement un bureau en France. Mais la banque a déjà recruté plusieurs banquiers français qui travaillent depuis Londres. Avec l’arrivée de René Proglio, un spécialiste du marché M&A en France depuis plus de trente ans, PJT Partners affiche peut-être haut et fort sa future ambition de peser sur le marché français des M&A.   Vous voulez travailler dans l'une des boutiques M&A américaines à Paris ou une autre ? Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Training You, c'est bien plus que des cours en ligne individuels. C’est le Netflix de la Corporate Finance. La plateforme a déjà attiré plus de 8 000 étudiants et jeunes diplômés qui étaient en recherche de stage ou CDI en M&A ou Corporate Finance. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

8 min de lecture

Retour d'expérience
5 points à retenir de notre rencontre avec David Salabi, fondateur de la boutique M&A Cambon Partners

Dans le cadre de notre podcast « Career Insights », nous avons rencontré David Salabi, le fondateur de la boutique M&A Cambon Partners. Avec lui, nous avons abordé entre autres son parcours d’entrepreneur à succès (création de Cambon Partners à seulement 31 ans), les facteurs clés de succès de Cambon Partners depuis plus de 20 ans (près de 400 transactions conseillées depuis la lancement, dont plus de la moitié ces 5 dernières années) et la préparation des entretiens en M&A (conseil d’un banquier M&A et recruteur de talents pour sa propre boutique). Le parcours de David Salabi : 1995 : MSTCF (Maîtrise des Sciences et Techniques Comptables et Financières) à l’Université Paris-Dauphine 1995-1997 : Audit chez Deloitte (commissariat aux comptes) 1997-2000 : M&A chez Arjil & Associés, une banque d'affaires indépendante basée à Paris fondée en 1987 par Jean-Luc Lagardère 2000-2003 : Responsable du département M&A chez MGT, une boutique M&A basée à Paris spécialisée sur la tech (qui faisaient uniquement des levées de fonds avant son arrivée) 2003 : Création de Cambon Partners (ex-Financière Cambon) Voici 5 points à retenir de cette discussion. 1) Un intérêt précoce pour la Corporate Finance Alors qu’il était encore étudiant à Dauphine, David Salabi développe un intérêt plus prononcé pour la Corporate Finance que pour les autres matières. D’abord, il rencontre des professeurs inspirants. Ensuite, il est attiré par la finance. Car elle permet de prendre plus de hauteur que la comptabilité pour comprendre l’entreprise. En particulier les leviers de la croissance et la valorisation. Pour lui, la comptabilité et la finance sont très complémentaires. La comptabilité, c’est la matière première (la langue). La finance, c’est la production (l’analyse). Enfin, il lit très tôt la presse économique et financière et investit même en bourse, au départ de manière ludique puis constitue un vrai portefeuille à la fin des années 1990 quand la « bulle internet » commence à grandir. 2) Une ambition très développée et une envie de réussir sans limite David Salabi est un ambitieux. S’il débute sa carrière en audit chez Deloitte « en complément de formation » et « pour apprendre à travailler » (renforcer ses connaissances techniques, respecter des deadlines, parler à des clients, savoir écrire), il se dirige ensuite rapidement vers le M&A pour apporter plus de « valeur ajoutée » aux clients dans un rôle de conseil. Trois évolutions traduisent cette ambition. Premièrement, il saisit la première opportunité qui lui est offerte pour passer de l’audit au conseil M&A avec Arjil & Associés. Dans la boutique de Jean-Luc Lagardère, il travaille par exemple sur la fusion entre Matra et Aerospatiale. C'est une opération avec beaucoup de technicité et d’enjeux autour de la transaction (marché cyclique, taux de change euro/dollar, etc.) Deuxièmement, il saisit l’opportunité de la « bulle internet » qui explose au début des années 2000 et s’impose comme un « eldorado » pour les jeunes de l’époque. Déjà, David Salabi recherche plus d’autonomie et de l’espace pour « prendre le lead » et s’épanouir Troisièmement, il crée à 31 ans la « Financière Cambon ». Pourquoi ? D’abord un peu par défaut car il est « tombé comme un poisson dans l’eau » dans la banque d’affaires et pense « maîtriser tout ce qui est nécessaire pour exceller dans ce domaine ». Ensuite car MGT ne lui amenait plus rien. David Salabi le résume comme cela : « J’ai crée parce que c’est la seule chose que je sais faire » 3) Les trois matrices de croissance de Cambon Partners David Salabi résume le développement de Cambon Partners à l’aide de trois matrices : sectorielle, métier et RH. D’abord, la matrice sectorielle. David Salabi développe initialement une spécialisation forte sur le secteur des ESN (services IT) car c’était le seul qui restait à l’époque après l’éclatement de la « bulle internet » ! Et à partir de ce secteur, la boutique a progressivement élargi ces compétences à d’autres domaines tels que le e-commerce, l’édition de logiciel, l’agence digitale, l’assurance et le courtage en ligne Ensuite, la matrice métier. Cambon Partners est au départ une pure boutique de M&A puis s’élargit vers d’autres types d’opérations. A partir de 2007, la boutique commence à conseiller sur des opérations de LBO (par exemple avec le premier LBO tech en France avec Easy Voyage) et des levées de fonds Enfin, la matrice RH. Au début, David Salabi est seul ! Puis il recrute progressivement d’autres banquiers. Les premières arrivées sont cruciales. Elles permettent à la boutique de franchir des étapes importantes. C'est Michael Azencot en 2005 (qui avait une forte expérience en M&A dans des groupes tech comme Devoteam et Dassault System), Morgan Lesné en 2010 (qui a apporté une culture très internationale et une forte expertise dans le e-commerce), Guillaume Teboul en 2013 (qui avait fait un stage avant au sein de la boutique) ou encore Laurent Azout en 2017 (le premier recrutement provenant d’une grosse maison de la place avec Lazard et qui permet d’envisager des opérations davantage sur le segment Large Cap) 4) L’installation de Cambon Partners comme une référence sur la place En 2017, la boutique change complètement son identité. La « Financière Cambon » devient « Cambon Partners », en particulier pour insister sur la dimension internationale de la boutique qui réalise déjà beaucoup de deals cross-border. Et depuis cette date, « le flux s’est inversé » selon David Salabi. Pendant 15 ans, Cambon était plutôt en demande et allait chercher les deals auprès des clients. Depuis 5 ans, Cambon est reconnue sur la place après avoir construit un beau track record. Comment l’expliquer ? Selon David Salabi, l’état d’esprit de la boutique entraine le succès. En effet, Cambon Partners « ne recherche pas des mandats mais des deals ». Concrètement, cela veut dire que la boutique sélectionne les deals de manière stricte à l’entrée, dit la vérité au client pendant le process (ce qui aide à créer un alignement d’intérêt) et se donne les moyens de bien savoir parler des actifs pour les vendre à la sortie (il faut savoir de quoi on parle pour vendre  un actif en M&A). Et cela marche ! Aujourd’hui, Cambon Partners fait entre 50 et 70 process par an et revendique un taux de conversion de presque 100%. 5) Expérience et personnalité : les deux prérequis pour travailler chez Cambon Partners David Salabi a parlé des candidats et des juniors pendant la discussion. D’abord, il faut combiner deux choses pour obtenir un stage chez Cambon Partners. D’une part, une bonne expérience précédente, idéalement déjà dans l’univers de la Corporate Finance ou de l’entrepreneuriat. En effet, David Salabi insiste sur le fait que Cambon Partners expose ses stagiaires comme des analystes. C’est donc important d’être bien formé en arrivant. C’est-à-dire avoir un bagage technique solide (heureusement, Training You est là pour cela !) et des compétences qui pourront s’exprimer dans le domaine D’autre part, c’est important d’avoir une « personnalité » : être curieux, se poser des questions, être fasciné par le métier et les entrepreneurs, avoir « envie de bosser et de s’engager ». Pour lui, le banquier d’affaires idéal possède toutes les qualités requises pour le métier. Mais cela n’est pas indispensable de les avoir toutes. Par contre, il faut en avoir certaines et bien les développer Ensuite, il faut se reconnaitre dans les valeurs de Cambon Partners pour s’y épanouir au quotidien. Ces valeurs sont la Conviction (pour comprendre en profondeur les clients et leur dire la vérité), le Dépassement (pour explorer de nouvelles opportunités) et le Plaisir (pour s'investir pleinement dans chaque transaction, leurs forces). Bonus : David Salabi nourrit une passion pour les chevaux qui lui a aussi servi dans sa carrière de banquier d’affaire : « L'élevage des chevaux de course m’a appris l'importance du détail et de la patience ». En résumé, cette rencontre avec David Salabi offre un aperçu fascinant de deux monde : celui de l’entrepreneuriat et celui de la banque d’affaires. David Salabi voulait « aller loin » et a « dépassé ses attentes » avec Cambon Partners. C’est exactement ce qu’on veut partager chez Training You. Alors, ayez de l’ambition de réussir avec nous votre début de carrière ! Pour visionner l’épisode avec David Salabi :  Pour retrouver nos podcasts : https://training-you.fr/podcast-career-insights/


Par Ziad Sebti

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