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Décryptage

Qu’est-ce que le Leveraged Buy Out (LBO) ?

Par Quentin Demaret

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6 min de lecture

L’acronyme « LBO » renvoie en réalité au terme Leveraged Buy Out, littéralement une opération financière avec un « effet de levier », c’est-à-dire l’acquisition d’une entreprise grâce à un recours significatif à la dette financière. Le recours à cette pratique remonte aux années 1980, peu après la naissance du fonds d’investissement KKR (fondé en 1976 par Jerome Kohlberg, Henry Kravis et George Roberts), qui se spécialise rapidement dans le financement d’acquisitions hostiles d’entreprises. Le schéma semble simple : les dettes contractées pour acquérir les cibles sont remboursées par la vente de branches non rentables (démantèlement de la cible) et une réduction des coûts (délocalisation, sous-traitance, licenciements). C’est le début des LBO modernes ! Cette pratique risquée a d’ailleurs valu le qualificatif de « barbares » à Kohlberg, Kravis et Roberts !

Dans cet article, nous allons d’abord classifier les différents types de LBO, puis expliquer pourquoi un fonds utilise la pratique du LBO et enfin parler du fonctionnement du LBO. A la fin de l’article, nous donnerons un exemple récent rapide de LBO.

 

Les différents types de LBO

Le Leveraged Buy Out correspond à la pratique traditionnelle de l’achat avec effet de levier. Mais il existe quelques variantes. Lesquelles ?

MBO (Management Buy Out) ou LMBO (Leveraged Management Buy Out)

Ce sont des LBO à travers lesquels les managers actuels de l’entreprise acquièrent une partie ou tout son capital. En résumé, un LBO conduit par le management de l’entreprise.

MBI (Management Buy In) ou LMBI (Leveraged Management Buy In)

Ce sont des LBO à travers lesquels de nouveaux managers acquièrent une partie ou tout le capital de l’entreprise. En résumé, un LBO conduit par un nouveau management, qui à la fois entrent au capital et prennent les commandes opérationnelles de l’entreprise.

OBO (Owner Buy Out)

C’est un LBO à travers lequel le propriétaire de l’entreprise se « rachète à soi-même » (au moins en partie). Concrètement, le cédant est le dirigeant et l’actionnaire principal. Il transmet la majorité du capital de son entreprise à un fonds d’investissement tout en restant lui-même actionnaire minoritaire. Pour le fonds d’investissement, l’OBO présente l’avantage de poursuivre le développement de l’entreprise avec un dirigeant expérimenté avant de progressivement mettre en place son successeur. Pour le dirigeant en place (« Owner »), l’intérêt est de mettre de côté une partie souvent significative de son patrimoine (engager la transmission) tout en restant intéressé financièrement au développement de son entreprise (avec la seconde revente par le fonds d’ici quelques années).

BIMBO (Buy-In Management Buy-Out)

C’est un LBO dans lequel les acheteurs sont à la fois des investisseurs extérieurs (fonds d’investissement ou cadres extérieurs) et des managers de l’entreprise.

Pourquoi fait-on un Leveraged Buy Out ?

Le recours au LBO est courant. Quelles sont les motivations de chaque partie derrière cette pratique ?

Le LBO pour les fonds d’investissement

Dans un Leveraged Buy Out, l’acquéreur est toujours un fonds d’investissement, dont l’activité consiste à prendre des participations au capital (« Equity ») d’entreprises généralement non cotées (« Private »). C’est le métier du Private Equity. Parmi les plus connus en France, on peut citer Ardian, Eurazeo ou encore Tikehau. Vous pouvez retrouvez une liste de 30 fonds de Private Equity en France dans notre liste. Le principal objectif du fonds est financier : revendre la participation après quelques années (généralement entre 5 et 7 ans) en générant la plus-value la plus élevée possible. Cette plus-value se mesure avec deux indicateurs : le MoM (« Money on Money ») et le TRI (taux de rendement interne). Vous pouvez suivre notre cours de LBO pour en savoir plus sur le calcul de ses deux indicateurs.

Pour rappel, un acquisition réalisée par une entreprise avec de la dette n’en fait pas un LBO pour autant ! Par exemple, Patrick Drahi (fondateur de Altice) a construit son « empire » sur des acquisitions successives en ayant à chaque fois recours à un haut niveau d’endettement. Aujourd’hui, la dette du groupe s’élève d’ailleurs à 60 milliards d’euros ! Pourtant, ces opérations ne doivent pas être considérées comme des LBO.

Le LBO pour l’entreprise

Dans un Leveraged Buy Out, la cible est (presque) toujours une entreprise non cotée. Pour elle, le LBO permet de se financer (avec des actionnaires qui ont les moyens de le faire) pour poursuivre son développement. Surtout, pour ses actionnaires (souvent les fondateurs de l’entreprise), cela permet d’organiser dans le temps la transition capitalistique et managériale

Comment fonctionne un Leveraged Buy Out ?

Le LBO a une structure particulière en plusieurs étages

D’abord, le Leveraged Buy Out est un montage particulier :

  • Au sommet, les fonds d’investissement qui acquièrent l’entreprise
  • En bas, la cible qui est rachetée
  • Entre les deux, une holding d’acquisition (appelée souvent « HoldCo ») qui est une « coquille vide », créée uniquement pour s’endetter (c’est elle qui porte la dette levée par les fonds au moment de l’acquisition) et racheter la cible

montage leveraged buy out

Le LBO repose sur la dette

Ensuite, le Leveraged Buy Out consiste à utiliser une partie significative (mais pas toujours majoritaire) de dette pour acheter la cible. Pour simplifier, il existe 3 niveaux de dette, correspondant chacun à un niveau de risque :

  • La dette « senior »: C’est la dette « classique » qui est remboursée en priorité. Elle est donc peu risquée
  • La dette « junior »: C’est la dette « subordonnée  » qui est remboursée uniquement si l’intégralité du principal de la dette senior l’a été. Elle est donc plus risquée
  • La dette unitranche: C’est un mélange d’une dette senior et junior réunie en une seule et même tranche

Le LBO cible certaines sociétés

Enfin, la cible doit répondre à certains critères pour faire l’objet du LBO : stabilité des flux de trésorerie, marché mature, équipe de management expérimentée, etc. Pour en apprendre plus sur les critères de sélection d’un fonds de Private Equity, vous pouvez suivre notre cours sur Réussir les entretiens en Private Equity sur la plateforme.

Exemple concret d’un Leveraged Buy Out : Trescal

Le deal :

En 2022, EQT Infrastructure (acquéreur) a réalisé un Leveraged Buy Out sur Trescal (cible) auprès de Omers Private Equity (cédant). L’opération a été réalisée sur la base d’une valorisation de 1,4Mds€ (dette comprise). Omers Private Equity réinvestit à hauteur de 25% et reste actionnaire minoritaire au capital de la société. C’est le 5ème LBO sur Trescal, mais EQT est le premier fonds infra à en prendre le contrôle. Pour cela, il utilise son 5ème véhicule closé en 2021 à 15,6Mds€ d’engagements (levée de fonds déjà réalisée auprès des investisseurs).

Le financement :

En 2022, les banques centrales ont durci leur politique monétaire. Dans ce contexte, le LBO a été financé par une dette unitranche fournie par un pool de prêteurs. Parmi les prêteurs, on peut citer Apollo, CVC, Goldman Sachs, KKR et Park Square-SMBC. Le levier financier de l’opération (Dette financière nette/EBITDA) s’élève à 5,25x, ce qui est assez élevé.

Pourquoi ce deal ?

Omers Private Equity réalise un exit auprès d’un autre fonds de Private Equity. De plus, il fait une belle plus-value après avoir racheté Trescal à Ardian en 2018 pour 670m€. EQT Infrastructures investit dans une société dont l’Equity Story est très compatible avec son positionnement (forte croissance à l’international, transformation digitale, secteur infra, résilience en cas de crise). Il compte mettre en œuvre la prochaine étape du développement de la cible pour la revendre dans quelques années à un prix encore plus élevé ! Celui-ci passera par de la croissance externe. Trescal avait déjà réalisé 5 acquisitions début 2023, toutes financées par un prêt de son nouvel actionnaire.

Vous souhaitez faire un stage en Private Equity ?

Les fonds d’investissement continuent à recruter des stagiaires et des juniors. Cependant, les offres sont moins nombreuses. Et il faut être très bien préparé pour en décrocher une. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur.

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Décryptage
5 raisons de travailler en Private Equity

De nombreux étudiants souhaitent travailler en Private Equity. Avant de mentionner les principaux arguments qui motivent les étudiants, il est utile de rappeler ce qu’est le Private Equity. Concrètement, le fonds de Private Equity a 4 activités principales : Recherche de financement auprès d’investisseurs particuliers et institutionnels pour constituer des véhicules d’investissement. Ces investisseurs sont les souscripteurs ou les « LPs » du fonds Investissement de cet argent dans des entreprises généralement non cotées qui correspondent à différents critères d’investissement (secteur, croissance, rentabilité, etc.) Gestion des entreprises rachetées qui font partie du portefeuille du fonds d’investissement. Pendant cette période, il s’appuie sur le management de l’entreprise qui doit créer le maximum de valeur Revente des différentes participations et distribution de l’argent aux investisseurs avec au passage une plus-value confortable en cas de succès dans les investissements Pour plus d'informations sur les activités principales, vous retrouverez le replay du webinaire d'un investment manager chez Ardian qui vous explique pourquoi travailler en Private Equity. Dans cet article, nous vous donnons 5 raisons de travailler en Private Equity : Raison #1 pour travailler en Private Equity : Agir dans l'économie réelle Les fonds de Private Equity participent à la croissance des entreprises en leur donnant les moyens financiers et relationnels d’accélérer leur développement. En effet, le fonds veut maximiser la valeur de son investissement. Pour faire cela, il faut faire grandir l’entreprise en portefeuille ou augmenter sa rentabilité. L’argent investi par le fonds de Private Equity permet le plus souvent d’accélérer le développement de l’entreprise : Recruter. Cela a un impact positif sur l’emploi dans la région Mener des acquisitions dans le secteur. Cela participe au dynamisme de l’économie dans la région Investir dans de nouvelles technologies ou brevets. Cela contribue à la croissance du pays Par conséquent, le fonds de Private Equity participe à la croissance des entreprises et au développement de l’économie d’une région grâce à ses investissements. Par exemple, le fonds Eurazeo PME a acquis en 2021 une participation majoritaire dans Groupe Premium auprès de Montefiore Investment. L’entreprise se spécialise dans les produits d’épargne retraite, les assurances vie et la prévoyance. Grâce à ce nouvel LBO, Groupe Premium va poursuivre sa croissance : expansion du réseau, maillage territorial, buy and build, digitalisation, engagement en matière d’ESG. Sans les tickets investis par les fonds d’investissement, la cible ne pourrait pas se développer de manière aussi efficace et rapide. Si vous souhaitez aller plus loin en matière d'ESG, vous pouvez retrouver un webinaire avec 2 professionnels chez Bpifrance et Apax. Il explique comment les fonds intègrent les critères ESG dans leurs investissements. Raison #2 pour travailler en Private Equity : Être au plus près des dirigeants d'entreprise Au-delà du financement de l’économie réelle, le fonds de Private Equity a un rôle clé dans l’accompagnement des dirigeants d’entreprises. Par rapport à une boutique M&A qui conseille le dirigeant pendant une période relativement courte correspondant à la durée du process d’achat ou de cession, le fonds d’investissement suit le développement de l’entreprise pendant toute la période où elle est dans son portefeuille. Et cette durée est approximativement de 4 à 5 ans dans la majorité des cas. Précisément, de belles histoires ont pu voir le jour grâce au Private Equity. On peut par exemple citer Alliance Etiquettes, une PME française qui réalise des impressions d’étiquettes premium. Le fonds Activa Capital a acquis une participation majoritaire dans l’entreprise en 2015 et a accompagné le fondateur dans son développement. En 2021, il a cédé sa participation dans le cadre d’un MBO organisé par Chequers Capital. A l’occasion de cette opération, le fondateur et CEO de l’entreprise Olivier Laulan a mentionné « Je suis très fier du chemin parcouru avec Activa Capital. L’arrivée de Chequers Capital donnera à Alliance Etiquettes les moyens de son ambition : la poursuite de son projet de croissance et de consolidation en France et en Europe ». Pour rappel, depuis l’entrée d’Activa Capital en 2015, le chiffre d'affaires et l'EBITDA de l’entreprise ont été multipliés respectivement par plus de 8 et 7 fois. Raison #3 pour travailler en Private Equity : Développer ses connaissances techniques Le Private Equity est un métier très technique où le junior peut beaucoup apprendre. Ce n’est pas pour rien que les fonds d’investissement recrutent souvent des professionnels qui ont déjà une première expérience : M&A, Conseil en stratégie, Transaction Services, Leveraged Finance ou Venture Capital. Vous souhaitez vous tourner vers le Private Equity mais il vous paraît judicieux de décrocher un stage en amont dans ces domaines ? Réussissez vos entretiens avec notre formation en ligne complète par deux anciens banquiers de Lazard. Vous retrouverez de nombreux cours en ligne pour devenir un as en Private Equity mais également en Conseil en stratégie, Transaction Services, Leveraged Finance, Venture Capital et bien d'autres. Modéliser sur Excel D’abord, les juniors utilisent couramment Excel pour faire de la modélisation financière. En effet, le fonds doit souvent construire un Business Plan détaillé de la cible et faire une valorisation pour négocier les conditions d’entrée. Le plus souvent, le fonds de Private Equity déduit le prix d’acquisition en fonction d’un TRI cible et d’un certain niveau d’endettement qu’il peut utiliser pour financer l’opération. De plus, il faut modéliser le LBO pour faire des analyses de sensibilités selon les différentes hypothèses utilisées : levier financier, taux d’intérêt, remboursement de la dette ou encore le TRI ciblé par le fonds pour cette opération. Enfin, il faut suivre de manière très précise les principaux indicateurs de la cible pendant sa durée dans le portefeuille du fonds. Il est d'ailleurs possible pour vous de tout connaître de la modélisation financière avec Excel que ce soit pour votre première mission de stage en corporate finance mais également pour vos process de recrutement. Apprendre sur un secteur Ensuite, les juniors peuvent acquérir de solides connaissances sur un secteur en particulier, surtout si le fonds d’investissement a développé une expertise sectorielle. C’est par exemple le cas de Antin dans le secteur Infrastructure ou BlackFin pour les services financiers. C’est donc très important de bien connaitre le marché dans lequel le fonds investit. Par exemple, on peut demander à des candidats de réaliser des Market Sizings en entretien. Ce sont des questions souvent posées lors des entretiens en Conseil en Stratégie, mais bien plus rares en Corporate Finance. Pour vous entraîner aux Market Sizings, il est possible pour vous de rejoindre Training You et de suivre le cours Market Sizings pour comprendre toute la méthodologie ainsi que de bénéficier d'exemples corrigés. Egalement, vous profiterez d'études de cas Market Sizings corrigées sur la plateforme en ligne. Raison #4 pour travailler en Private Equity : Gagner un bon salaire Ce n’est pas une réelle surprise. Au même titre que les salaires en M&A, les professionnels du Private Equity gagnent bien leur vie. Et pour beaucoup d’étudiants, le salaire à la sortie de l’école représente une dimension importante de leur choix de carrière. Bien sûr, cela ne doit pas être la seule raison de rejoindre un fonds d’investissement. Mais c’est toujours un plus, surtout quand on travaille de longues heures. Concrètement, la rémunération dans un fonds d’investissement se compose de 3 parties : D’abord, le professionnel reçoit un salaire fixe Ensuite, il touche un bonus qui dépend de la performance globale du fonds de Private Equity sur l’année et de sa performance individuelle. Ici, on note que les bonus sont équivalents ou légèrement inférieurs à ceux que l’on peut percevoir en banque d’investissement Enfin, la partie la plus intéressante est le « carried interest ». Il correspond à une partie de la plus-value réalisée sur les investissements de l’année. Cependant, seuls les professionnels seniors reçoivent le « carried interest ». Et les juniors ne sont généralement pas invités à la table ! Ces salaires peuvent paraître impressionnants mais il faut préciser plusieurs points. D’abord, les données proviennent des fonds les plus importants. Dans certains fonds d’investissement plus petits, les salaires restent moins élevés. Mais l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle y est davantage respecté. Ensuite, les rémunérations dépendent de la performance annuelle du fonds d’investissement. Si le fonds ne performe pas, les parts variables de la rémunération sont plus faibles. Raison #5 pour travailler en Private Equity : Avoir des perspectives d'évolution Un début de carrière en Private Equity offre de fortes perspectives d’évolution. Les possibilités de sortie après quelques années au sein d’un fonds d’investissement sont nombreuses. D’abord, les professionnels peuvent être recrutés par des entreprises qui ont fait partie du portefeuille du fonds. Ils connaissent déjà bien le secteur et la société. Ils peuvent donc postuler à des postes de CFO ou en Business Development Ensuite, les professionnels peuvent créer leur propre entreprise De plus, ils peuvent rejoindre un autre fonds d’investissement qui travaille sur des marchés différents. Ex : fonds spéculatif, fonds de VC ou Family Office Enfin, certains professionnels sont recrutés par des cabinets de Conseil en Stratégie comme BCG, McKinsey ou Bain. En effet, ils ont acquis une forte expertise sectorielle après plusieurs années au sein d’un fonds d’investissement sectorisé Pour aller plus loin, retrouvez notre épisode de "Choose Your Career" avec Pauline François-Poncet (ex-Goldman Sachs), Investment Director chez MBO+, un fonds Private Equity dédié aux PME et ETI françaises:  Comment décrocher un stage en Private Equity ? Si vous n'étiez pas encore convaincu par les métiers en finance d'entreprise, postulez maintenant en Private Equity ! Mais attention, cette voie demande un soin particulier quant aux process de recrutement. Pour y arriver, une préparation optimale est requise. Training You est votre solution. Première plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance, vous aurez accès à +60 heures de formation : vidéos sur les concepts techniques à maîtriser dont un cours sur le Private Equity, des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises et des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Karim Maaizate

7 min de lecture

Entreprise
Ardian : un acteur clé du Private Equity en co-investissement

Ardian est lancé en 1996 comme le pôle de capital-investissement du groupe Axa. Claude Bébéar, alors président de la compagnie d'assurance, demande à Dominique Senequier de créer ce fonds d’investissement interne et lui promet d’investir 1 franc (la devise de l’époque) à chaque fois qu’elle lèverait 2 francs auprès d’investisseurs externes. En moins de 30 ans, Ardian est devenu l'un des principaux acteurs mondiaux du Private Equity, avec aujourd’hui plus de 1050 employés répartis dans 16 bureaux à travers le monde. Dans cet article, nous présentons les principales catégories d’actifs dans lesquels investit Ardian avant de couvrir plus spécifiquement le co-investissement, activité essentielle mais souvent peu connue des étudiants. Ensuite, nous évoquerons le process de recrutement et les missions du junior chez Ardian, en général communs à toutes les équipes. Ardian, un fonds de Private Equity unique en France En 2023, Ardian détient 150Mds€ d'actifs sous gestion. Son portefeuille se décompose de la manière suivante : Les fonds de fonds Plus de la moitié des actifs sont des fonds ce qui signifie qu'Ardian investit dans d'autres fonds de Private Equity. Ces opérations peuvent se faire en : Primaire. Par exemple, l'équipe « fonds de fonds » de Ardian investit dans un fonds levé par KKR, au même titre qu'un assureur ou un fonds souverain. Sur cette activité, Ardian possède un flux constant d'opportunités qui lui sont proposées, ce qui permet d’être très sélectif. Ainsi, Ardian n'exécute que 7% des transactions qu'il reçoit Secondaire. Par exemple, Ardian rachète une participation qui appartient au portefeuille de KKR, dans le cadre d’un LBO secondaire). Cette activité (« rachat de portefeuille ») est moins connue mais très importante pour Ardian, qui est d'ailleurs le plus important acteur français sur le marché secondaire Les fonds directs A côté, Ardian a des stratégies de fonds directs. Cela représente 27,5Mds€ d’actifs. Ce sont des investissements directs au capital d’autres entreprises. Ces activités comprennent : Buy-out: prises de participation dans des entreprises sur les segments mid et large cap en Europe et Amérique du Nord Expansion : prises de participations sur le segment lower midcap (au capital d’entreprises en forte croissance) dans la zone Euro Co-investissement : participations minoritaires en Europe, Amérique et Asie (avec d’autres fonds partenaires) North America Fund : prises de participations sur le segment lower midcap (au capital de sociétés industrielles ou de prestataires de services) en Amérique du Nord Growth : prise de participation dans des entreprises en forte croissance (des scale-up déjà relativement matures) Ardian investit aussi dans le domaine des infrastructures (transports, énergie et renouvelables, télécoms, infrastructure sociale). Cela représente environ 24Mds€ d’actifs et plus de 45 investissements depuis 2005 Ensuite, les équipes de Private Debt de Ardian proposent des solutions de financement non bancaires aux entreprises européennes sur le segment midcap. Cela représente 8Mds$ gérés ou conseillés, plus de 150 opérations réalisées et 115 sorties depuis 2005 Enfin, Ardian investit depuis 2015 en Real Estate, dans les immeubles de bureaux de grandes villes européennes (focus sur la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne pour le moment) L’activité de co-investissement, un élément clé des fonds directs chez Ardian Présentation du co-investissement Le co-investissement se différentie de deux manières. D’abord, Ardian investit avec d’autres investisseurs dans un consortium. Ensuite, Ardian investit toujours en minoritaire au capital des entreprises. Deux approches sont possibles : Le plus souvent, les équipes de co-investissement participent de manière passive à des investissements une fois qu'ils sont sécurisés par un autre fonds, comme KKR par exemple. Dans ce cas, elles investissent aux côtés du fonds, avec des tickets allant généralement de 20m€ à 100m€ Parfois, les équipes de co-investissement ont un rôle plus actif. Dans ce cas, elles peuvent initier la transaction, parfois avant que celle-ci ne soit lancée sur le marché. Plusieurs scénarios sont alors envisageables : création d’un consortium d’investissement avec un manager ou le CEO de la société, partenariat avec un fonds majoritaire, etc. Ici, Ardian participe à l'intégralité de la due diligence avec les autres investisseurs (par exemple le fonds majoritaire), ce qui permet d'investir des tickets plus importants Avantage du co-investissement L'équipe de co-investissement chez Ardian possède 3 grands atouts : Elle peut réaliser plus de transactions que les fonds de Buy-out standards. Car elle reste toujours en minoritaire. Depuis 2005, Ardian a ainsi réalisé plus de 130 transactions. Et le fonds a investi plus de 5Mds€ dans ces opérations Elle est complètement généraliste. Elle dispose d'une grande expérience dans diverses industries. Aucun secteur n’est ignoré, excepté ceux pour lesquels Ardian n'a pas d'expertise particulière (ex : les secteurs technologiques très pointus) Elle peut diversifier le portefeuille. Au niveau géographique, avec des investissements en Amérique du Nord, Europe et Asie. Pour le segment, avec des cibles appartenant aux segments small/mid et large cap. Et pour le type de co-investisseurs. Ardian travaille avec la quasi-totalité des GP de premier plan. Cette capacité de diversification est un atout majeur pour les LPs qui investissent dans les fonds car ils accèdent à un portefeuille plus diversifié, réduisant ainsi les risques en cas de mauvaise performance d'un investissement Enfin, l’équipe de co-investissement de Ardian travaille souvent sur des timings courts, allant jusqu’à 3 ou 4 semaines au maximum pour les investissements passifs. Cela signifie que l'équipe doit être en mesure de synthétiser rapidement toutes les informations nécessaires pour d’abord réussir sa due diligence, ensuite soumettre sa proposition au comité d’investissement et enfin investir au côté du fonds. Ce process exige à la fois une grande capacité d'analyse et de synthèse des documents reçus et une bonne connaissance des secteurs d'activité concernés. Les critères d’évaluation des choix d’investissement Ardian suit une approche globale et rigoureuse en 4 étapes : Evaluation de la qualité du sponsor, c'est-à-dire son expertise de l'industrie dans laquelle Ardian va investir à ses côtés et son historique en matière de performance (c’est le « track record »). Ce critère est primordial car Ardian est minoritaire dans toutes les transactions. Par conséquent, la confiance dans la capacité du gérant à exécuter sa thèse d'investissement est essentielle Examen de l’équipe de management de la cible. Ce critère est aussi crucial car la qualité du CEO et de ses collaborateurs est souvent déterminante pour le succès de l'entreprise Etude des dynamiques de l'industrie et de sa résilience face à des événements tels que la pandémie de Covid-19 Etude des axes de création de valeur à long terme de l'entreprise. C’est important pour maximiser le rendement du fonds Pour en savoir plus sur l’équipe co-investissement de Ardian, vous pouvez retrouver notre interview avec Jean-Clément Pierre, Senior Investment Manager au sein de cette équipe. Le processus de recrutement chez Ardian On peut distinguer deux approches différentes selon la séniorité du poste, en stage ou CDI. Pour un stage L’approche classique est de déposer son CV directement sur le site internet de Ardian, participer aux forums où Ardian est présent ou contacter directement des professionnels sur LinkedIn. Ardian peut éventuellement lancer un process sur la plateforme Jobteaser. Le mieux est de passer par des voies différentes. Car cela permet de se démarquer et de maximiser ses chances d’obtenir un entretien. Ensuite, plusieurs entretiens techniques sont proposés. Ils évaluent le candidat sur deux parties. D'abord, le fit (cohérence du projet et du parcours, motivation pour le Private Equity et connaissance de Ardian). Ensuite, la technique (compréhension des principes financiers de base en Corporate Finance avec un focus sur les LBO). Pour un CDI Plusieurs choses sont déterminantes. D’abord, est-ce que le fonds recrute en externe au moment où vous postuler ? Pour le savoir, le mieux est de contacter directement les RH. Ensuite, disposez-vous d’une expérience significative pour intégrer directement Ardian comme analyste ? En général, un stage en M&A ou Private Equity est un vrai plus, même si cela n’est pas toujours indispensable. Enfin, l’intermédiation d’un chasseur de tête est parfois utile pour maximiser ses chances dans un recrutement en CDI. Surtout si vous postulez après quelques années d’expérience. Pour la suite, comme pour les stages, une bonne préparation reste l’élément clé pour maximiser ses chances de succès en entretien. A la fois sur le fit et la technique. Ici, vous devrez aussi convaincre les recruteurs que vos expériences précédentes sont suffisantes pour intégrer Ardian sans passer par un stage. A quoi ressemblent les missions d'un junior chez Ardian ? Chez Ardian, le junior a quatre missions principales : L'exécution des dossiers. Cela comprend plusieurs tâches. D'abord, un travail de recherche quand une opportunité arrive (marché, cible, etc.). Ensuite, la préparation des documents marketing comme l’investment memorandum. Puis, la modélisation du LBO sur Excel. Enfin, la préparation du comité d'investissement (avec aussi les réponses aux questions du comité) Le suivi des sociétés en portefeuille. Cela consiste à évaluer la performance de la société et aider le management dans diverses problématiques, par exemple la participation aux opérations de M&A ou les refinancements Le reporting à destination des LPs. C’est la préparation de documents qui contiennent les nouveaux investissements du fonds, le déploiement du fonds, les sorties du portefeuille, etc. La préparation des levées de fonds. Cela consiste à préparer l’ensemble des documents marketing pour convaincre les investisseurs dans le cadre de la levée d’un nouveau fonds Plus spécifiquement, le stagiaire aide sur l'ensemble des tâches du junior. Il est vraiment impliqué dans toutes les missions de l’investment manager ou de l’analyste. En effet, les équipes en Private Equity sont souvent plus petites qu'en M&A. Les stagiaires sont donc très exposés. Ainsi, en fonction de son niveau et de ses expériences passées, il peut participer à l'ensemble du processus d'investissement, y compris la modélisation, la due diligence et le drafting des investment memorandum. Et lorsqu'il y a des opportunités de M&A dans une région spécifique pour une société du portefeuille, il peut aussi aider à établir une liste de cibles potentielles pour l’investment manager. Pour en apprendre plus sur Ardian : Vous pouvez visionner notre épisode de "Career Insights" avec Marion Calcine, Chief Investment Officer d’Ardian Infrastructure et notre webinaire avec Jean-Clément Pierre (Senior Investment Manager):  Vous souhaitez travailler en Private Equity chez Ardian ?  Vous souhaitez travailler en Private Equity chez Ardian ? Les fonds comme Ardian sont très sélectifs et les recrutements sont évidemment très concurrentiels. C’est important d’être bien préparé ! 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Par Ziad Sebti

7 min de lecture

Préparation
Qu'est-ce que le taux de rendement interne (TRI) ?

Le TRI ou « Taux de Rendement Interne » (appelé aussi « IRR » ou « Internal Rate of Return » en anglais) est un outil de mesure couramment utilisé en Corporate Finance pour évaluer la rentabilité d'un investissement. Dans cet article, nous allons examiner en détail le concept du TRI, son calcul et ses différentes utilisations. Comment définir le TRI ? Le taux de rendement interne (TRI) est un taux de croissance composé qui calcule le rendement d'un investissement en fonction des flux de trésorerie qu'il génère. Afin de comprendre l’intérêt du TRI, il est important de comprendre le concept de Valeur Actuelle Nette ou « VAN ». La VAN mesure la différence entre les flux de trésorerie entrants (encaissements ou l’argent gagné au cours du projet) et sortants (décaissement ou coûts du projet) dans le cadre d’un investissement, actualisés à leur valeur présente. Et le taux de rendement interne est tout simplement le taux d'actualisation qui fait en sorte que la VAN sera égale à 0. Autrement dit c’est le taux pour lequel la somme des flux de trésorerie actualisées est égale à la dépense initiale. Cela signifie que : Quand la VAN est positive, le projet est rentable et crée de valeur pour l'entreprise ou ses actionnaires Quand la VAN est négative, le projet n’est pas rentable et détruit de valeur pour l'entreprise ou ses actionnaires Par conséquent, la VAN compare simplement la valeur présente des décaissements et encaissements d’un projet (la différence entre des flux positifs et négatifs) alors que le TRI mesure la performance de l’investissement (son rendement moyen annuel sur une période). Pour prendre une décision à partir de la VAN, on distingue deux cas : Si les projets sont indépendants, l’entreprise accepte tous les projets dont la VAN est positive Si les projets mutuellement exclusifs, l’entreprise retient uniquement le projet dont la VAN est la plus élevée (à condition évidemment qu’elle soit positive)  Comment calculer le TRI ? Le calcul du taux de rendement interne consiste à résoudre une équation qui égalise la somme des flux de trésorerie actualisés à zéro. Par exemple : [caption id="attachment_4030" align="aligncenter" width="546"] Formule de la Valeur Actuelle Nette (VAN)[/caption] Dans cette équation : I : Montant de l’investissement de départ pour lancer le projet (ex : construction d’une usine, achat d’un terrain agricole, etc.) FT : Flux de trésorerie N : Nombre de périodes du projet Dans ce calcul, il est nécessaire d’identifier à la fois le nombre de périodes considérées dans le projet (c’est le « N ») et les flux de trésorerie générés à chaque période (cela peut être une année, un trimestre ou un mois). Chaque flux de trésorerie est actualisé. Son montant est donc d’autant moins important qu’il est éloigné dans le temps. En pratique, le calcul du taux de rendement interne se fait souvent sur Excel avec la fonction « TRI ». Cela simplifie très largement le calcul. Sinon, on utilise une règle approximative appelée « la règle de 72 ». Nous le verrons à la fin de l’article. Même si cette règle est utile pour estimer rapidement le TRI, elle ne remplace pas un calcul précis du TRI. Chez Training You, nous avons une section complète dédiée au TRI dans le cours de LBO et le cours sur les entretiens en Private Equity. Ces modules expliquent entre autres comment calculer le taux de rendement interne et comment l'utiliser pour évaluer la performance d'un investissement. Vous pouvez consultez le programme de nos Packs en Corporate Finance pour découvrir l’ensemble des cours proposés par Training You. Qui utilise le taux de rendement interne ? Le taux de rendement interne s'utilise largement en Corporate Finance pour évaluer la performance d’un investissement sur plusieurs années. Par exemple : Les fonds de Private Equity Ils utilisent le TRI pour évaluer la performance de leurs investissements. Précisément, le taux de rendement interne est calculé dans le cadre d’un modèle LBO en fonction du prix d’entrée (valorisation de la cible), du levier financier (part de dette dans le financement du prix, souvent calculé comme un multiple de l’EBITDA) et du Business Plan de la cible (les flux de trésorerie générés pendant la durée du LBO). Les banques d’affaires Elles utilisent le TRI pour mesurer la rentabilité des investissements de leurs clients (ex : un fonds de Private Equity dans le cadre d’une opération LBO ou une entreprisse dans le cadre d’une acquisition classique). Il est aussi possible de valoriser une cible avec la méthode du LBO, qui consiste à déterminer la valorisation qu’un fonds d’investissement doit définir au moment de prendre une participation au capital d’une entreprise, étant donné certaines contraintes dont l’une est précisément l’atteinte d’un TRI cible (ex : si le fonds vise 25% de TRI en 5 ans, combien doit-il payer la cible sachant qu’il peut lever 50 de dette et que la cible va générer 10 de cash chaque année ?). Les actionnaires d’une entreprise Ils utilisent le TRI pour mesurer le rendement des capitaux investis. Les investissements (flux sortants) incluent les apports en fonds propres et comptes courants. Les flux de trésorerie (entrants) sont principalement les dividendes, la rémunération et les remboursements de comptes courants et potentiellement la revente des actions. De manière un peu générale, un décideur considère qu’un projet dont le TRI est supérieur au coût du capital (le taux de rendement requis par les dirigeants de l’entreprise) est rentable. Pour les projets indépendants, on accepte les projets dont le TRI est supérieur au taux de rendement requis par les dirigeants de l’entreprise. Exemple illustratif Le lancement d’un projet industriel nécessite un investissement initial d’un montant de 425m€. Il génère ensuite des flux de trésorerie pendant 5 ans : Année 1 : 110m€ Année 2 : 135m€ Année 3 : 160m€ Année 4 : 185m€ Année 5 : 210m€         Le TRI de cet investissement est de 23%. La « règle des 72 » Enfin, il est important de connaitre la « règle des 72 » pour pouvoir estimer très rapidement la durée nécessaire pour qu’un investisseur double sa mise initiale en fonction d'un TRI prédéfini. Il s’agit d’une astuce très efficace qui peut vous sauver la vie pendant un entretien ! Concrètement, la « règle des 72 » consiste à diviser le chiffre 72 par le taux de rendement annuel multiplié par 100 pour définir la durée nécessaire pour doubler son investissement. Par exemple, si un investissement a un taux de rendement annuel de 8%, il faudra environ 9 ans pour le doubler (72/8=9). De même, si le taux de rendement annuel est cette fois-ci de 12%, il faudra seulement environ 6 ans pour le doubler (72/12=6). Attention, la « règle des 72 » est un outil facile à utiliser mais il s’agit d’une simple estimation. Surtout, plus le taux de rendement annuel est grand, plus l’estimation est erronée. Le taux de rendement interne (TRI) n’est pas le seul indicateur de la rentabilité Le TRI est un indicateur important pour mesurer la rentabilité d'un investissement, mais il n'est pas le seul. Les investisseurs utilisent aussi un multiple appelé « Money on Money » ou « MoM ». Pour calculer ce MoM, il suffit de diviser les flux de trésorerie entrants par les flux trésorerie sortants : MoM = Total Cash Inflows / Total Cash Outflows Si on reprend l’exemple précédent :           Le MoM de cet investissement est de 1,9x. Comme mentionné plus haut, les entreprises peuvent aussi calculer la VAN d’un projet pour prendre une décision. Tous les projets dont la VAN est supérieure à zéro créent de la valeur pour les actionnaires. Quelle est la meilleure mesure entre le MoM et le TRI ? Le TRI est généralement une meilleure mesure du rendement d’un projet que le MoM. En effet, au contraire du MoM, il prend en compte la durée nécessaire pour générer le rendement (la valeur temporelle de l’investissement). Par exemple, si un investissement coûte 100 et rapporte 200, alors le MoM est de 2x. Mais c’est plus intéressant de générer 200 en 5 ans plutôt qu’en 10 ans ! Et le TRI ne sera pas le même dans les deux cas. Le taux de rendement interne de l’investissement sur 5 ans sera bien plus élevé que celui sur 10 ans. Si les flux sont de 40 par an sur 5 ans, alors le TRI sera proche de 30% Si les flux sont de 20 par an sur 10 ans, le TRI sera seulement de 15% Enfin, la pertinence de ces deux indicateurs varie aussi selon le nombre de périodes. Pour des durées plus courtes (ex : un projet sur 3 ans), le MoM est sans doute plus significatif que le TRI. Mais pour des durées plus longes, le TRI sera bien plus important. Quelle est la meilleure mesure entre la valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rendement interne (TRI) ? La VAN est le critère de décision privilégié des investisseurs. Car elle indique directement la valeur créée par un investissement. C’est une valeur absolue et non un pourcentage comme le TRI. Donc très facile à interpréter. Cependant, sa principale limite provient du taux d’actualisation utilisé. En effet, cette méthode suppose que les flux de trésorerie générés sont réinvestis au cours des périodes suivantes au taux d’actualisation. Or, ce taux peut varier d’une année à une autre. Pour des projets indépendants, les méthodes de la VAN et du TRI aboutiront à des conclusions similaires. Si un projet est rentable selon l’un des critères, il le sera aussi pour les autres. Mais pour classer des projets mutuellement exclusifs, les critères ne concordent pas nécessairement. Ce conflit entre VAN et TRI survient par exemple quand les durées de vie sont différentes. Par exemple, un projet sur 5 ans peut avoir un taux de rendement interne plus élevé que le même projet sur 10 ans. Alors que l’entreprise dégagerait une VAN supérieure en 10 ans plutôt qu’en 5 ans. Vous souhaitez en savoir plus sur le TRI et les autres concepts financiers ? Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. 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Par Ziad Sebti

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