Crédit Suisse

Fondée en 1856 à Zurich par des industriels et des politiciens avec l’aide d’Alfred Escher (pionnier du chemin de fer), Credit Suisse est l’une des deux principales banques suisses (avec UBS) et une institution financière internationale

Credit Suisse est organisée en 4 principales activités :
– Wealth Management (gestion de fortune, dans laquelle Credit Suisse est un leader mondial)
– Investment Bank (banque d’affaires)
– Swiss Bank (banque de détail pour les particuliers et petites et moyennes entreprises en Suisse)
– Asset Management (gestion d’actifs)

Credit Suisse a son siège social à Zurich et est cotée à la SIX Swiss Exchange (issue de la fusion des bourses de Genève, Bâle et Zurich) et au NYSE

En 2023, Credit Suisse est rachetée par UBS

Credit Suisse est présent en France depuis le rachat en 1997 des activités françaises de la banque Hottinguer (une banque familiale créée en 1786 par Jean-Conrad Hottinguer, originaire de Zurich). Le bureau de Paris propose l’ensemble des services proposés par la banque, excepté la banque de détail (seulement en Suisse) : BFI, Banque privée (avec la gestion de patrimoine) et Gestion d’actifs

Malgré les difficultés récentes, Credit Suisse veut poursuivre le développement de ses équipes en France. Les activités de la banque en France (et en Belgique) sont dirigées depuis 2021 par Valérie Landon (ancienne VP pour les activités de marché et de conseil en Europe depuis 2015)

Un risque systémique :

Déjà en difficulté depuis plusieurs mois suite à des plusieurs scandales (démission de Tidjane Thiam, exposition à la fintech Greensill en faillite, liquidation du « family office » Archegos) et des résultats en forte baisse (perte de 1,7MdsCHF en 2021 et 7,3MdsCHF en 2022), Credit Suisse a subi une violente chute de sa valorisation en bourse quand la Banque nationale saoudienne (son principal actionnaire) a catégoriquement exclu de lui apporter une aide financière supplémentaire en cas de besoin

Face à cela, les autorités suisses ont cherché des solutions rapides pour ramener la confiance et éviter une nouvelle crise systémique du système bancaire, Credit Suisse étant considéré encore comme l’une des plus grandes banques du monde

Termes de l’offre :

UBS rachète finalement sa concurrente Credit Suisse pour 3MdsCHF. Ce montant correspond à moins de la moitié de la valeur de Credit Suisse en bourse deux jours avant l’annonce (du 17 mars)

L’opération est financée par échange de titres. Les actionnaires de Credit Suisse recevront 1 action UBS pour 22,48 actions Credit Suisse

Dans ce cadre, UBS a obtenu des garanties et facilités de la part des autorités suisses :
– Une garantie de 9MdsCHF de l’Etat pour couvrir les risques de l’opération
– Une clause MAC qui permet d’annuler le deal si le cours CDS sont trop élevés
– Une nouvelle ligne de crédit de la Banque Nationale Suisse qui met à disposition de Credit Suisse une ligne de liquidités de 100MdsCHF. Et on peut y ajouter 100MdsCHF garantis par la Confédération pour sécuriser l’opération

Mais les porteurs d’obligations subordonnées perdent leur mise à hauteur de 16MdsCHF. L’intervention de l’Etat entraine un amortissement complet de la valeur nominale des titres. Le paiement des coupons est suspendu et les titres sont convertis en action

Rationale :

Pour UBS, c’est reprendre une vaste gamme de services et d’expertises qui complètent ses propres offres (cela inclut la gestion de patrimoine, la banque d’investissement et d’autres services financiers qui étaient des points forts de Credit Suisse), augmenter significativement sa taille et mettre en œuvre des synergies avec la cible (revenus avec les ventes croisées ou la présence en Asie, coûts avec la suppression de certains doublons)

Pour Credit Suisse, c’est éviter la faillite et poursuivre ses différentes activités au sein d’un autre leader mondial

Que va devenir la banque d’affaires de Credit Suisse au sein de UBS ?

UBS va procéder à des restructurations. La banque veut se séparer de 30% des effectifs du nouveau groupe (sur 120k employés) pour réaliser 6Mds$ d’économies sur les coûts de sa main-d’œuvre

La banque d’affaires (entachée par des scandales et mises en difficultés par d’importants litiges) est évidemment concernée en premier lieu
– Licenciements (en particulier dans certaines régions comme l’Asie Pacifique)
– Contrôle : Le nouveau patron Sergio Ermotti veut faire passer les banquiers de Credit Suisse par un « filtre culturel » pour se séparer des banquiers aux manières de travailler indésirables
– Nomination : Près de 40 postes de dirigeants ont été attribués dans cette division (dont seulement 6 banquiers de Credit Suisse)

A ce jour, les équipes de Credit Suisse n’opèrent plus sous leur marque commerciale