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Le TS chez EY : ITW d'Alexis Fontana

Par Côme Beylier

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12 min de lecture

« Je vois beaucoup de stagiaires qui ne vivent que par leur stage d’après. Ils ne profitent pas du stage présent pour accumuler des compétences. Et malheureusement, leur parcours devient un assemblage d’expériences professionnelles qui n’ont pas de consistance. »

Alexis Fontana est Senior Manager au sein du service Transaction Services (TS) d’EY à Paris. Diplômé Expert-Comptable (DEC) et du programme Grande Ecole de l’ESSEC, il conseille depuis 7 ans les entreprises dans le cadre d’opérations de cession ou d’acquisition.

Dans cette interview, il présente son parcours académique et professionnel, détaille ses missions et présente le service TS d’EY ainsi que son processus de recrutement. Grâce à une première expérience en audit, il aborde également l’intérêt d’exercer dans ce domaine pour ensuite faire du TS et du M&A. Enfin, il nous parle de ce que lui apporte le DEC dans son quotidien.

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je m’appelle Alexis Fontana et je suis Senior Manager chez EY dans le département dédié aux transactions (TS). J’ai été diplômé du programme Grande Ecole de l’ESSEC en 2016. J’ai également suivi le cursus expertise comptable de l’école qui permet de préparer aux épreuves du DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion), tout en bénéficiant d’équivalences sur certaines matières. La majeure partie de mes cours était dédiée à la Finance d’entreprise, ce qui m’a permis de cultiver au fur et à mesure mon goût pour l’analyse et la technique financière ainsi que les transactions.

J’ai commencé mon parcours professionnel par de l’audit chez Deloitte. Puis, j’ai eu l’opportunité de travailler dans un fonds d’investissement qui s’appelle LFPI, un ancien « bras armé » de Lazard. Cette expérience m’a donné le goût du Private Equity et de l’investissement dans les sociétés non cotées, mais aussi de l’analyse car c’est dans le cadre des dossiers d’investissement que j’ai eu l’occasion d’exercer ma compréhension des techniques financières d’analyse. Ensuite, j’ai poursuivi en Private Equity sur le continent africain en travaillant chez Enko Capital en Afrique du Sud. Enfin, j’ai ensuite intégré le département Transaction d’EY, où j’ai d’abord passé mon DSCG il y a quelques années puis obtenu en 2022 mon DEC (Diplôme d’Expert-Comptable).

Cela fait maintenant 7 ans que j’exerce dans cette branche du conseil financier, dans des contextes d’acquisition ou de cession. Ce sont des contextes exigeants tant pour nos clients, qui visent à clôturer une transaction que pour le management des sociétés ciblées par le deal (en fonction du type de mission, buy-side ou sell-side).

Comment te sert ton DEC aujourd’hui en TS ?

Le DEC a été plutôt un « compagnon de bataille » ces dernières années. C’est un examen très exigeant et très complet qui nécessite une maîtrise des thématiques fiscales, comptables, sociales et également juridiques. C’est un vernis que je n’avais pas trouvé en école de commerce car les écoles se veulent généralistes et ne rentrent pas dans des sujets techniques sur ces aspects d’entreprise.

Ainsi, cela crée déjà une première différence par rapport à des gens qui n’auraient pas du tout suivi ces formations. D’autant plus que le droit est très important en transaction. On a beau faire nos slides, nos feuilles Excel et nos graphiques, ce qui est réellement retenu dans le cadre de la transaction, c’est ce qui est rédigé dans le contrat. Il est donc important d’avoir une vision juridique. Et le DEC permet d’avoir cette vision.

Comme c’est un programme long, cela force aussi à te questionner sur ton intérêt pour la Finance d’entreprise. En effet, le DEC inclut un mémoire à rédiger et soutenir sur un sujet très technique. Et en plus des hard skills, il y a tout un panel de soft skills que l’on va pouvoir développer qui aidera le jeune étudiant ou le consultant à se forger progressivement une personnalité et acquérir une position dans l’environnement du conseil.

En regardant les professionnels qui sont experts comptables, il y a toujours au travers de leur parcours une teinte de spécialisation. Vous allez avoir quelqu’un qui est spécialisé sur les acquisitions entre French et German GAAP (Generally Accepted Accounting Principles). En ce qui me concerne, la spécialisation que j’ai voulu développer est axée sur le besoin en fonds de roulement. Mon mémoire portait ainsi sur l’impact des incidents du BFR sur la valorisation d’une PME industrielle lors de sa cession. Ce sont des sujets très pratiques et techniques qui permettent d’apporter quelque chose à la profession par la mise en œuvre d’une méthodologie et d’outils.

Quel est l’intérêt de commencer par de l’audit pour le TS ?

Je pense que l’audit est une expérience fondamentale car cela permet de comprendre et de maîtriser les différentes sources de création de l’information financière. Lors des entretiens avec les banques d’affaires, en TS ou en Private Equity, il y aura une multitude de chiffres, de versions de comptes de résultats et de bilans qui seront transmis au candidat. Et celui-ci ignore bien souvent comment ces informations financières ont été générées. L’audit apporte donc une dimension très complète, permettant de se former sur l’aspect comptable, mais également sur l’aspect IT, avec par exemple la manière dont est alimenté un journal de vente et comment on vérifie qu’il est correct, etc.

De plus, l’audit va te former sur un aspect très technique d’analyse financière. En effet, pour trouver l’erreur dans le cadre de l’audit, il faut mettre en place des modules d’analyse et de check de cohérence qui sont très utiles, même en TS. Par exemple, lors d’un contrôle sur les stocks, je repère très vite quand quelqu’un a fait de l’audit ou non. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, donc c’est en travaillant le chiffre qu’on devient plus rapide et efficace. Je pense donc que c’est une très bonne chose de commencer par un stage en audit, qui vous plonge dans la Finance entreprise et vous force à travailler le chiffre.

Peux-tu nous présenter le TS au sein d’EY ?

D’abord, EY est un cabinet du Big 4 qui occupe une place importante dans l’environnement. Cela le différencie déjà par rapport aux cabinets spécialisés de plus petite taille. Ces plus petites institutions sont souvent considérées comme plus flexibles. Mais l’avantage du Big 4, c’est d’avoir accès à un vrai réseau d’experts internationaux. De gros clients internationaux font confiance à EY, ce qui ouvre des opportunités de travailler pour des entreprises prestigieuses. De plus, les cabinets de plus petite taille se spécialisent soit sur une typologie de clientèle soit sur une typologie de taille de deal. Tandis qu’à EY, le consultant aura la possibilité d’expérimenter plusieurs types de missions (Small, Mid ou Large Cap) pour des clients différents (Private Equity ou Corporate) dans des secteurs différents.

Ensuite, il y a également un principe important chez EY qui est celui de l’excellence. On le ressent dans les jobs, dans la manière dont les managers, seniors ou Partners évaluent et dans la manière dont on communique vis-à-vis de l’extérieur. C’est quelque chose de très ancré dans la réflexion d’EY. Et ce n’est pas qu’une question d’évaluation. C’est aussi une question de formation, de sélection des profils, etc.

Enfin, le troisième aspect qui caractérise le TS chez EY, c’est le dynamisme. On est un groupe d’individus très jeunes avec des nouveaux associés récemment promus. Ce dynamisme se combine avec une volonté d’accélérer les parcours de carrière en permettant aux gens de devenir manager non pas au bout de 5 ans mais plutôt en moyenne au bout de 4 ans.

Peux-tu donner un exemple de mission en TS chez EY ?

Tout d’abord, dans notre métier, l’intervention diffère en fonction du type de client. Certes il y a des points communs aux missions, notamment au niveau de l’analyse, mais la différence va surtout être dans la posture du consultant vis-à-vis des équipes de management. En effet, la posture du consultant est différente selon que tu t’adresses à un fonds de Private Equity qui fait des acquisitions permanentes toute l’année ou que tu t’adresses à un Corporate Large Cap qui fait des acquisitions stratégiques une fois tous les 3 ans ou tous les 5 ans. Et cela va de pair avec la taille des cibles. On ne dirige pas une due diligence financière de la même manière pour une société à 600 millions de chiffre d’affaires que pour une société à 2 millions de chiffre d’affaires.

Je prends souvent cet exemple là car je pense que c’est un très bon exemple de l’étendue de notre métier. J’ai travaillé pour un très grand Corporate. C’est le groupe SIDEL. Il s’intéressait à une toute petite PME française qui façonnait des bouteilles en plastique avec un moule à injection. C’était très intéressant de mêler les exigences d’un très grand groupe à celles d’une société plus petite. En plus, un dirigeant la détenait. Il l’avait reprise à la barre du tribunal de commerce pour ensuite la développer. Nous devions donc trouver les bons arguments pour convaincre les deux parties sur la performance financière et les agrégats de transaction qui déterminent le prix.

Ce deal m’a permis de toucher un petit peu tous les aspects de la transaction, de l’échange avec le management au calcul des agrégats clés de la négociation. Par ailleurs, l’aspect humain était important dans cette opération car le dirigeant qui vendait était actionnaire à plus de 80%.

Comment se déroule un process de recrutement en TS à EY ?

Le process de recrutement en TS chez EY comporte trois étapes.

D’abord, la première étape est un entretien de groupe avec les équipes RH. Il évalue la capacité du candidat à interagir et comprendre une problématique à plusieurs. Cet entretien en groupe évolue au fur et à mesure des années. Il fait surtout appel aux soft skills. En plus de cet entretien, des tests numériques sont à compléter.

Ensuite, la deuxième étape est un entretien avec un manager. C’est un entretien d’embauche classique qui met l’accent sur le niveau du candidat en termes de compréhension des sujets financiers et comptables. Selon moi, le candidat doit être capable de retracer ses expériences passées, d’y trouver un sens logique et de témoigner de sa motivation pour le TS. Il est donc impératif que le candidat ait « fait ses devoirs » sur qu’est-ce que le TS et comment parvient-il à se forger une conviction sur l’intérêt de ce métier et sur son envie d’y participer.

Un autre aspect important selon moi est de ne pas arriver à l’entretien trop frais ou trop jeune sur les questions financières. Je ne demande pas aux candidats juniors des choses qu’on demanderait à des profils plus expérimentés comme des managers, mais il faut quand même savoir se repérer dans un compte de résultat et un bilan pour potentiellement comprendre ce qu’est une analyse de BFR, une analyse d’EBITDA ajusté ou comprendre comment on rapproche la valeur d’entreprise de la valeur des fonds propres.

Enfin, la troisième étape est un entretien avec un associé. C’est à la liberté de l’associé de conduire l’entretien comme il le souhaite. Mais il va s’inspirer des échanges précédents pour pouvoir mieux cerner le candidat et donc mieux le connaître dans l’objectif de se convaincre du profil ou non.

L’originalité de EY par rapport aux autres cabinets, c’est que nous ne faisons pas de cas pratique écrit ou de type Excel. Ce qui nous intéresse en priorité, c’est l’échange et la discussion. Ainsi, on cherche principalement à identifier un bon profil qui soit capable d’apprendre, qui ait la motivation d’apprendre, plutôt que de sélectionner ou de noter sur un cas pratique.

Est-ce que tu aurais des conseils pour les étudiants qui souhaitent se préparer aux entretiens en TS chez EY ?

D’abord, la préparation aux entretiens doit être faite de manière rigoureuse. Ne faites pas l’impasse sur votre préparation. Car c’est disqualifiant si on sent que le candidat ne s’est pas du tout préparé. Ensuite, je pense que pour se préparer à l’entretien avec le manager et pour avoir une présentation du parcours pas trop scolaire mais orientée vers le métier TS, il faut faire la méthode de la feuille blanche. Il faut se dire « tiens si je suis en face de mon interviewer, comment vais-je structurer ma présentation, comment vais-je raconter mes expériences, comment vais-je transmettre ma motivation pour le TS, comment vais-je pouvoir expliquer que j’ai fait telle ou telle rencontre de collaborateurs EY, ou participé à tel forum sur lequel j’ai vu EY ? … ».

Il faut également que vous essayiez de vendre vos expériences passées dans le contexte de l’expérience visée. Et après cette partie de présentation, il faut s’arrêter, car on oublie trop facilement que l’entretien est un échange et que ce n’est pas une suite de discours.

Pour un entretien avec un associé, ce que je peux vous conseiller, c’est d’effectuer des recherches sur l’associé que vous allez rencontrer, sur son parcours, sur ses missions, etc.

Quel est le quotidien d’un stagiaire ou junior en TS ?

C’est assez variable en fonction des missions, mais personnellement j’ai toujours eu pour principe de considérer le stagiaire comme un membre à part entière de l’équipe. Je vais donner l’exemple concret d’un stagiaire que j’ai accompagné et qui venait de l’ESSEC. On a travaillé ensemble sur un projet de Vendor Due Diligence pendant plusieurs mois. Il s’est occupé d’une partie du rapport en duo avec moi. Nous avions travaillé sur le bilan ensemble. Je l’avais accompagné sur l’analyse et sur la manière de la présenter, mais il faisait preuve de toute l’autonomie qui était possible à son niveau d’expérience.

L’objectif pour nous n’est pas de mettre les stagiaires uniquement sur de la préparation de chiffres et par la suite ne pas en voir le fruit. Il faut avant tout qu’ils comprennent ce qu’ils font. D’ailleurs pour moi entre un stagiaire et un junior 1, à part l’expérience personnelle de chacun des candidats, il n’y a aucune différence.

Comment est l’équilibre vie pro – vie perso en TS ?

C’est un point qui est d’actualité et qui a beaucoup évolué entre le moment où je suis arrivé en TS et la manière dont on pratique le métier aujourd’hui.

En termes d’horaires, il est rare que les gens travaillent tard le soir ou la nuit, à part pour des demandes ponctuelles et immédiates du client. Personnellement, je finis mes journées en moyenne vers 21h, hors sujet de dossier extrêmement complexe. Mais le TS n’est pas pour autant un « soft dream ». On est continuellement occupé et on travaille majoritairement sur des chiffres. Cela peut aussi être fatiguant par rapport à d’autres métiers. Et puis c’est un métier dédié à la transaction. Donc on a parfois besoin d’accélérer les choses au rythme des négociations.

Néanmoins, on est moins embêtés qu’en M&A où il y a des fluctuations de rythme très importantes. Pour conclure, je dirais qu’en moyenne c’est un métier qui permet tout de même d’assurer un bon équilibre de vie pro et perso sans étouffer cette dernière. Actuellement, je vois que les nouvelles générations ont ce principe en tête et n’ont aucun problème à avoir un work life balance équilibré et satisfaisant.

As-tu un conseil que tu aurais reçu à l’époque où tu étais étudiant et que tu aimerais transmettre aux étudiants d’aujourd’hui ?

Toujours garder en perspective le temps long. A l’école, on investit beaucoup de temps pour une échéance à court terme, comme un concours par exemple. Et c’est pareil dans le conseil. Un des grands défauts de notre ère et de notre milieu, c’est de toujours courir après l’opportunité qui fera bien, qui fera briller.

Je pense qu’il faut vraiment essayer de construire son parcours sur une dimension long terme, tout en prenant son temps, plutôt que d’être systématiquement à l’étape d’après (le futur stage, le futur job, etc.). Je vois beaucoup de stagiaires qui ne vivent que par leur stage d’après. Ils ne profitent pas du stage présent pour accumuler des compétences. Et malheureusement, leur parcours devient un assemblage d’expériences professionnelles qui n’ont pas de consistance. Je vous recommande donc de vivre l’instant professionnel présent, une sorte de Carpe Diem professionnel pour pouvoir vraiment vous construire plutôt que votre CV au format world.

Regardez notre interview avec Alexis, qui explique tout sur le Transaction Services – le salaire, les horaires, les entretiens – et nous partage ses conseils sur comment intégrer le secteur :

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« Dans une transaction, le M&A est le « chef d'orchestre ». Il coordonne l’action des différents acteurs qui interviennent sur le deal : les consultants en stratégie, les avocats, les fiscalistes, etc. Le Transaction Services a un rôle plus spécifique qui consiste à produire un rapport de due diligence financière. Son objectif est double : qualifier l'information financière et identifier les zones de risque » Edouard Léger était Deputy Manager en Transaction Services chez Deloitte. Il est maintenant chez EY. Diplômé de l’ESSEC, il a réalisé plusieurs stages (Conseil interne chez EDF, M&A chez Adviso Partners, Private Equity chez 21 Invest) avant de débuter sa carrière en Transaction Services, d’abord chez Grant Thornton pendant 2 ans puis chez Deloitte. 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Par exemple, comment on normalise la dette nette ? Ces questions requièrent une certaine préparation car elles sont assez spécifiques. La plateforme Training You peut vous aider ! L'important, c’est de ne pas réciter par cœur une liste d'ajustements mais de les comprendre et les expliquer avec des exemples concrets. Peux-tu nous parler de ta journée type en tant que junior en Transaction Services ? Pour les juniors, la journée commence avec la construction d'un Data Book qui recense les principales informations comptables de la société. Cela implique la réception des documents sur une plateforme en ligne, en particulier les balances générales comptables. L’analyste va « mapper » les comptes, c'est-à-dire assigner une nomenclature aux comptes de la balance générale pour reconstituer les états financiers. Puis, il y a généralement un point avec le Manager sur les difficultés rencontrées et la compréhension des chiffres. 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Ces circonstances n'ont pas d'impact significatif. Nous continuons de recruter pour soutenir notre activité. Quelles sont les voies possibles après une expérience en Transaction Services ? D’abord, le Private Equity est souvent la voie privilégiée. Autour de moi, plusieurs collègues ont rejoint un fonds d'investissement. Ensuite, des postes en Direction financière ou Corporate M&A dans les entreprises sont aussi accessibles. Puis, le M&A est aussi une option solide. Certains réussissent à faire ce « move » entre le TS et une boutique M&A. Enfin, l'entrepreneuriat représente une alternative intéressante. Certains collègues sont partis pour monter leur propre entreprise. Vous souhaitez travailler en Transaction Services ? Les recrutements sont très techniques. C’est important d’être bien préparé ! Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A/Corporate Finance. 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Par Ziad Sebti

5 min de lecture

Entreprise
Les 10 cabinets où travailler en Transaction Services en France

Le Transaction Services ou « TS » est un métier de conseil financier (« Services ») qui s’exerce dans le cadre d’une transaction (« Transaction »). Concrètement, les professionnels du Transaction Services : Vérifient les chiffres historiques de la cible et les retraitent si nécessaire Analysent les risques financiers liés à la transaction Rédigent (en « sell-side ») ou challengent (en « buy-side ») un rapport de due diligence financière Le Transaction Services s’exerce au sein d’un cabinet. Ce cabinet peut être un cabinet d’audit (par exemple ceux du « Big 4 ») qui possèdent aussi des équipes dédiées au TS, soit un cabinet spécialisé dans les services financiers.  1) KPMG KPMG est un cabinet international d'audit et de conseil, fondé en 1922 mais qui résulte d’une fusion plus récente en 1987 entre « Peat Marwick International » et « Klynveld Main Goerdeler ». Le cabinet fait partie du « Big 4 » (avec Deloitte, EY et PwC). KPMG est l’un des leaders pour le Transaction Services en France. Dans le classement CFNEWS des conseils en due diligence financière pour l’année 2023, KPMG occupe la première place avec 212 mandats. Et cela pour la 5ème année consécutive ! KPMG est intervenu dans plusieurs grosses opérations. D'abord, le rachat par Edenred de l'éditeur britannique Reward Gateway. Ensuite, la prise de contrôle par TotalEnergies des parts qu'il ne détenait pas dans le développeur d'énergies renouvelables Total Eren. Enfin, l'entrée de Tikehau au capital du sous-traitant des secteurs de l’aéronautique Jogam. 2) PwC PwC est un cabinet international d'audit et de conseil issu de la fusion en 1998 entre deux cabinets : « Price Waterhouse » (fondé à Londres par Samuel Price en 1849 et rejoint par Edwin Waterhouse en 1865) et « Coopers & Lybrand » (fondé aussi à Londres en 1854). Le cabinet est aussi l’un des membres du « Big 4 » (avec EY, Deloitte et KPMG). Dans le classement CFNEWS pour les acteurs du TS en 2023 en France, PwC se place deuxième avec 192 mandats (juste derrière KPMG). De plus, PwC est le leader pour les opérations M&A. En 2023, le cabinet a par exemple conseillé sur l'augmentation de capital du Paris Saint-Germain (qui a accueilli le fonds américain Arctos Partners comme actionnaire minoritaire) ou la reprise par Carrefour des 175 enseignes Cora et Match en France auprès du belge Louis Delhaize. 3) EY EY est un cabinet international d'audit et de conseil dont les origines remontent au 19ème siècle. Précisément, le cabinet est issu de fusions successives entre plusieurs cabinets d’audits américains et britanniques jusqu’à la création en 1989 d’Ernst & Young (qui est aujourd’hui dénommé plus sobrement « EY »). EY est aussi un membre du « Big 4 » (avec Deloitte, KPMG et PwC). EY est l’un des leaders des Transaction Services en France. Selon CFNEWS, EY est 5ème du classement des conseils en due diligence financière en 2023. Cependant, le cabinet est le leader sur le segment Mid Cap. EY a par exemple conseillé sur le refinancement du Groupe Premium et le nouveau LBO de Constantia Flexibles mené par le fonds américain One Rock CP auprès de Wendel. Regardez notre conversation avec Alexis Fontana, Senior Manager en Transaction Services chez EY, qui explique tout sur le métier et son quotidien au sein d'EY  4) Deloitte Deloitte est un cabinet international d'audit et de conseil, fondé à Londres en 1845 par William Deloitte. La version actuelle du cabinet est ensuite issue de fusions successives entre plusieurs cabinets d’audits jusqu’à la création en 1989 de Deloitte Ross Tohmatsu (qui sera renommé « Deloitte » en 2003). Deloitte fait partie du « Big 4 » (avec EY, KPMG et PwC). Dans le classement CFNEWS de 2023, Deloitte occupe la 4ème place avec 170 mandats. Le cabinet est intervenu sur de nombreuses opérations avec des fonds d’investissement. Comme la prise de participation de Ardian dans la plateforme européenne de gestion des déchets Attero ou la cession par Antin de l'espagnol Lyntia Networks. 5) Mazars Mazars est un cabinet international spécialisé dans l'audit, la fiscalité et le conseil financier. Ses origines sont françaises ! Le cabinet a été créé en 1945 par Robert Mazars à Rouen. Son développement à l’international a ensuite débuté à partir des années 1970 avec l’ouverture de bureaux en Allemagne et en Espagne. Aujourd’hui, Mazars occupe en Europe la 5ème place, juste derrière les membres du « Big 4 ». Dans le classement CFNEWS, Mazars se positionne en 6ème position avec 138 mandats. Il est cependant 4ème pour les opérations M&A, juste devant EY. En 2023, le cabinet français a par exemple conseillé sur la reprise par Canal + du bouquet de chaînes payantes OCS et d’Orange Studio auprès d’Orange, l’OBO sponsorless de Advancy (qui permet à certains collaborateurs d’intégrer le capital du cabinet) ou l’entrée de BNP Paribas Développement et Bpifrance au capital de Alliaserv. 6) Eight Advisory Eight Advisory est un cabinet paneuropéen de conseil financier, opérationnel et stratégique. Il conseille ses clients dans trois principaux domaines : Transactions, Restructurations et Transformations à l'international. La création de Eight Advisory a lieu en 2009 quand plusieurs associés de EY décident de quitter le « Big 4 » en pleine crise financière. Ces associés « frondeurs » mettaient en cause la place prépondérante de l’audit et du commissariat au compte chez EY par rapport à d’autres métiers, dont celui du Transaction Services. Depuis, Eight Advisory s’est imposé en une quinzaine d’année comme une place forte du Transaction Services en France. Dans le classement 2023 des conseils en TS publié par CFNEWS, le cabinet est sur le podium, derrière KPMG et PwC mais devant Deloitte et EY. Précisément, Eight Advisory a obtenu 179 mandats, avec une position de leader sur les opérations de bourse (IPO, augmentation de capital) et sur le segment LBO. Pendant l’année, Eight Advisory est intervenu par exemple sur l'augmentation de capital du belge Biobest auprès de Sofina et Tikehau Capital (pour financer une opération de croissance externe au Brésil) et l'acquisition de Courir par le britannique JD Sports. Regardez notre conversation avec Luc de Saint Sauveur, Partner chez Eight Advisory dans l’équipe Strategy & Operations , qui détaille les métiers au sein d'Eight et ce qui rend l'entreprise unique sur le marché  7) Alvarez & Marsal Alvarez & Marsal est un cabinet de conseil en transformation d’entreprises et en restructuration. Il a été fondé en 1983 à New York par Tony Alvarez II et Bryan Marsal. A Paris, la présence d’Alvarez & Marsal remonte à 2001 mais le cabinet y accélère véritablement son développement depuis quelques années (avec de nombreux recrutements). Aujourd’hui, le bureau parisien couvre à la fois les métiers traditionnels du cabinet (restructuration, Private Equity et transformation) mais aussi des métiers du conseil financier (dont le Transaction Services). Dans le classement CFNEWS de 2023 pour les conseils TS, Alvarez & Marsal est 11ème avec 58 mandats. Le cabinet est par exemple intervenu sur le LBO de Banook avec Motion Equity Partners (qui relaie le fonds Turenne Santé), l’entrée de Capza au capital de Neo2 (toujours auprès de Turenne) ou la prise de participation par Carlyle au capital de Prophecy (auprès de IK Partners). Dans un épisode de notre podcast "Career Insights", Cédric Zana, Managing Director en Transaction Services chez Alvarez & Marsal , nous partage tout sur le métier et les particularités du cabinet, et sa croissance en France  8) Accuracy Accuracy est un cabinet de conseil aux dirigeants d’entreprise, fondé en 2004 par Frédéric Duponchel aux côtés de six autres associés, des anciens comme lui d’Arthur Andersen. Au départ, l’objectif est de proposer une alternative aux cabinets du « Big 4 » mais avec une qualité de service capable de rivaliser avec eux. Aujourd’hui, Accuracy propose des conseils dans 4 domaines : Transactions, Situations de litige et de crise, Stratégie financière des entreprises et Amélioration de la performance. Dans le classement CFNEWS de 2023 pour les conseils TS, Accuracy est 15ème avec 39 mandats. Le cabinet a par exemple conseillé sur l’entrée de Ardian au capital du groupement de cliniques vétérinaires Mon Véto ou l’augmentation de capital du spécialiste de la valorisation de la donnée ChapsVision. Charlotte Abecassis, MSenior Associate chez Accuracy , nous fait découvrir le conseil financier chez Accuracy et partage ses conseils pour intégrer le cabinet  9) Grant Thornton Grant Thornton est un cabinet d'audit et de conseil financier, issu du rapprochement de plusieurs cabinets d’audit, dont Thornton and Thornton (fondé en 1904 à Oxford) et Alexander Grant & Co (fondé à Chicago en 1926 par le comptable Alexander Richardson Grant). Dans le classement 2023 des conseils en TS publié par CFNEWS, Grant Thornton prend la 9ème place avec 77 mandats. Pendant l’année, le cabinet est intervenu sur plusieurs opérations. Dont le LBO secondaire sur Iagona mené par IRD Invest ou le MBO sponsorless sur ACS Solutions soutenu par Indigo Capital. 10) Advance Capital Advance Capital est un cabinet de conseil fondé à Lyon par Olivier Poncin et Arnaud Vergnole (deux anciens de PwC) en 2007 qui accompagne les entreprises dans leur développement, avant et après les transactions. Concrètement, Advance Capital exerce 4 métiers : Transaction Services , Transformation (lancement en 2018), Restructuring (activité lancée en 2020) et Evaluation. Dans le classement 2023 des conseils en TS publié par CFNEWS, Advance Capital est 8ème avec 89 mandats. En 2023, Advance Capital a par exemple conseillé sur l’acquisition par Alizon du spécialiste de la location financière dédiée à la santé Infimed à Turenne Groupe ou la réorganisation du capital de Lumiplan (avec l’arrivée d’InnovaFonds et Bpifrance). Vous souhaitez faire un stage en Transaction Services ? Tous ces cabinets peuvent vous accueillir. Mais les process de recrutement en Transaction Services sont exigeants. Il faut comprendre le métier, connaître le cabinet dans lequel vous candidatez et maîtriser les notions techniques utilisées par les professionnels en Transaction Services. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

8 min de lecture

Décryptage
Comment réussir l’entretien en audit ?

D'abord, l’audit est un super métier ! Ensuite, l’audit est une excellente école pour aller ensuite vers d’autres métiers en Corporate Finance ! Enfin, l’audit est la continuation de la « prépa » ou de l’école par d’autres moyen ! Mais l’audit, cela se prépare. Intégrer un cabinet aussi prestigieux que EY, PwC, Deloitte, KPMG ou Mazars ne se fait pas en claquant des doigts. Non seulement vous devez comprendre le métier d’auditeur, mais vous devez aussi maîtriser certaines connaissances comptables et financières de base. Dans cet article, nous allons d’abord vous expliquer pourquoi vous devez faire de l’audit (contrairement à ce que certains pensent peut-être…) puis vous donner quelques conseils pour réussir les process de recrutement dans les plus grands cabinets d’audit de la place. Pourquoi faire de l’audit ? Les étudiants sont nombreux à vouloir faire un stage ou débuter leur carrière en audit. A travers les retours d’expérience que nous avons, deux profils se distinguent. Profil #1 : « L’audit est un tremplin efficace vers d’autres métiers en Corporate Finance » L'audit est souvent perçu comme un tremplin vers d'autres métiers en Corporate Finance (Transaction Services, M&A, ECM/DCM, Leveraged Finance, etc.). Et c’est parfaitement exact ! Premièrement, l’audit est extrêmement formateur. Après un stage en audit, l’étudiant maîtrise (normalement) les fondamentaux de la comptabilité, connait parfaitement les trois états financiers (compte de résultat, tableau des flux de trésorerie et bilan) et comprend les différences entre les principaux agrégats de l’entreprise (chiffre d’affaires, EBITDA, résultat net, etc.). Le stagiaire a donc acquis de solides connaissances en comptabilité et possède un bagage technique souvent bien plus important que les stagiaires en M&A ou en Private Equity ! De plus, l’audit permet de traduire avec des chiffres le Business Model d’une entreprise. Et cette compétence est très importante pour tout professionnel en Corporate Finance. Deuxièmement, l’audit est hautement valorisée par les recruteurs, en particulier dans les domaines du M&A et Private Equity. Par conséquent, si vous n’avez pas encore beaucoup d’expérience en finance ou si vous étudiez dans une école « moins ciblées » par les top banques d’affaires, l'audit sera une excellente porte d'entrée ! Et cela vous permettra d'accéder ultérieurement à des postes en M&A ou Private Equity. En effet, vous passerez plus facilement le screening, même si l'opportunité ne s'est pas présentée directement en première partie de césure par exemple. Profil #2 : « L’audit est un métier passionnant et je veux débuter ma carrière dans ce domaine » Pour certains, l'audit est un moyen d’assouvir une passion pour les chiffres ! Surtout, c’est aussi un domaine qui offre une carrière riche et stimulante. D’abord, en tant qu'auditeur, vous plongez au cœur du fonctionnement des entreprises et de leur Business Model. Comment est généré le chiffre d’affaires ? Quels sont les coûts associés à ce chiffre d’affaires ? Quelles sont les principales contreparties de l’entreprise ? (clients, fournisseurs, employés). Ensuite, l’audit offre des opportunités de diversification (différents secteurs, entreprises de différente taille) et permet de développer des compétences polyvalentes. Enfin, l’audit offre un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle que d’autres métiers en Corporate Finance, en particulier le M&A. Par conséquent, si vous cherchez une carrière qui combine défis, impact et variété, l'audit est certainement le choix parfait pour vous ! Comment préparer un processus de recrutement en audit ? Prenons en exemple le processus de recrutement chez EY à Paris pour un stage de césure de 6 mois. Dans les autres « Big 4 » (Deloitte, KPMG et PwC), Mazars, BDO ou encore Grant Thornton, le processus reste globalement le même, même s’il peut y avoir quelques légères différences. Attention, si vous postulez au Luxembourg, anticipez tout de même des questions encore plus techniques en comptabilité et finance et parfois un examen sur Excel à distance qui n’est généralement pas proposé en France. Chez EY à Paris, le process de recrutement se compose de 4 étapes. Attention, certaines étapes peuvent intervenir dans un ordre différent en fonction du nombre de candidats. 1ère étape : Screening du CV par les Ressources Humaines Pour un stage de L3 (fin de la licence) ou de première partie de césure, ce qui est le plus scruté est le format de votre CV (il doit être parfait), votre parcours académique (il doit être pertinent et en lien avec l’audit), vos expériences associatives en école ou ailleurs et enfin vos centres d’intérêts. Si vous postulez en deuxième partie de césure, les RH s’attendent potentiellement à un premier stage en lien avec la finance (analyse financière, contrôle de gestion, trésorerie, etc.). 2ème étape : Tests psychométriques en ligne EY va évaluer votre personnalité selon différents critères : adaptabilité, créativité, assertivité, détermination, structure, coopération. Le cabinet va aussi vous évaluer en vous faisant passer un test de raisonnement sur une durée limitée avec de multiples questions. Ce test d'aptitude générale mesure votre capacité à travailler avec des informations de trois types : verbales, numériques et abstraites. 3ème étape : Entretien collectif dans une salle avec des RH sur un sujet prédéfini L’objectif de cet entretien collectif est d’évaluer votre capacité à travailler en groupe. Les recruteurs vont valoriser votre prise d’initiative, votre raisonnement et votre prise de parole. C’est un entretien purement « fit » pour savoir si vous avez les compétences relationnelles nécessaires pour travailler avec d’autres stagiaires ou auditeurs. Exemple d’un entretien collectif : Vous êtes membre d’une association de cuisine dans votre école et vous cherchez des sponsors pour supporter les coûts d’un concours relatif à la cuisine. Vous allez préparer votre projet évènementiel et pitcher devant le sponsor (qui sont en réalités les RH). La simulation est divisée en plusieurs étapes et consignes avec éléments perturbateurs avec lesquels il faut s’adapter et qui s’affichent sur un écran. L’épreuve reste continue sans interruption ni échange avec les RH. A la fin, deux personnes sont désignées par votre groupe pour pitcher le projet et les résultats devant les RH. Durant cet entretien collectif, il n’est pas nécessaire de se forcer à prendre le lead ou monopoliser la parole. Au contraire, prenez la parole de manière utile, pertinente et apportez une vraie valeur ajoutée à votre équipe. et au projet. Soyez vous-même et ne vous forcez pas à jouer un rôle qui ne colle pas à votre personnalité. 4ème étape : Entretien individuel C’est un entretien individuel avec un auditeur qui vous pose à la fois des questions fit et techniques. Pour le fit, l’auditeur cherche à comprendre votre personnalité et votre motivation pour le métier, l’entreprise et l’équipe. Les questions sont très diverses. Elles peuvent porter sur vos précédentes expériences professionnelles si vous en avez, vos expériences associatives, vos autres processus de recrutement et votre projet professionnel. De plus, vous pouvez être évalué sur votre connaissance du métier d’auditeur (rôle, missions au quotidien, etc.). Pour la technique, c’est principalement des questions sur les principes de bases de la comptabilité et de la finance. Quelques exemples : Comment on effectue un audit ? En quoi la loi PACTE de 2019 a t-elle changé l’audit ? Expliquez-moi comment vous calculez les dépenses d'une entreprise Quels sont les exemples de charges non récurrentes que nous devons ajouter à l'EBIT ou à l’EBITDA d'une entreprise lors de l'analyse de ses états financiers ? 5ème étape : Networking ou l’épreuve du « café » Entre vos entretiens ou à la fin, EY vous invitera à échanger avec des auditeurs autour d’un café ou d’une boisson fraîche. L’objectif est de vous aider à vous familiariser avec l’environnement et d’analyser votre attitude. Encore une fois, c’est une épreuve de fit. Elle est peu formelle et pas facile, ni évidente à appréhender. Les recruteurs (RH et auditeurs) examineront votre attitude et vos compétences relationnelles. Il faut voir cela comme un exercice où vous pourriez échanger avec un client dans le cadre d’une mission. A la fin du process de recrutement, un compte-rendu sera fait à partir de 9 différents critères : Présentation et relationnel, Communication, Travail en équipe, Initiative, Proactivité, Adaptabilité, Fiabilité, Prise de recul, Anglais, Motivation. Si vous avez dépassé les attentes pour ces différents critères, vous recevez votre offre ! La grande aventure de l’audit peut enfin commencer. Vous voulez travailler en Audit ? Vois avez raison ! C’est un métier formateur, stimulant et qui offre de très belles perspectives de carrière. Mais les process de recrutement sont compétitifs en audit, surtout si vous ciblez un cabinet du « Big 4 » comme EY, Deloitte, KPMG ou PwC. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès aux vidéos sur les concepts techniques à maîtriser, des exercices et cas pratiques d’entraînement et à des podcasts exclusifs avec des professionnels. Vous pouvez aussi retrouver un cours entièrement dédié à l’audit pour préparer vos entretiens spécifiquement dans ce domaine. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Lucas Gill

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