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Interview avec Adrien Toulemonde, analyste M&A chez Alantra

Par Training You

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4 min de lecture

Diplômé de l’ESCP, Adrien Toulemonde a réalisé plusieurs stages pendant ses études : audit et M&A chez KPMG, Private Equity chez Turenne Capital, M&A chez Oaklins puis Alantra. Après son stage de fin d’études, il débute comme analyste au sein de la boutique M&A Alantra. Dans cet article, Adrien évoque son début de carrière en M&A : les missions au quotidien, l’ambiance de travail et les process de recrutement.

Quels sont les avantages de commencer sa carrière dans une boutique M&A comme Alantra ?

D’une part, une boutique s’apparente quand même à une structure plus petite, à dimension humaine. Personnellement j’accorde beaucoup d’importance à la proximité au sein de l’équipe. D’autre part, les boutiques sont généralement monoproduit (M&A) et généralistes. Vous avez également une exposition plus forte avec un nombre de deals plus important.

Une des différences chez Alantra par rapport à ce que je viens d’évoquer, c’est que nous ne sommes pas monoproduit. Aujourd’hui, nous avons trois verticales : bien évidemment le M&A, ensuite l’ingénierie boursière (principalement des retraits de cotes) et le financement via notre équipe dette.

Et pourquoi travailler en M&A chez Alantra ?

Pour trois raisons.

Premièrement, comme je viens de l’évoquer, Alantra est présent sur 3 verticales du conseil financier : M&A, ingénierie boursière (principalement des retraits de cotation) et financement (équipe dette au sein de la boutique). En tant que juniors, nous sommes complètement exposés aux 3 produits. En effet, les équipes travaillent généralement ensemble car il y a beaucoup de synergies à développer.

Deuxièmement, Alantra est une boutique généraliste, ce qui permet de travailler sur des deals dans des secteurs très différents (tech, industrie, etc.). Également, grâce au développement de la sectorisation, vous avez aujourd’hui la possibilité de dire quel est votre appétence pour un secteur, travailler sur un coverage et donc de commencer à vous faire une grande base de connaissances.

Troisièmement, l’ambiance est particulièrement agréable. Alantra a cette volonté de promouvoir un esprit convivial et chaleureux, qu’on ne retrouve pas partout. Le matin, tu es content de venir au bureau.

Comment se passe l’intégration des juniors chez Alantra ?

Chaque stagiaire a un mentor. Le mentor organise chaque mois un repas ou un café pour discuter de ce qui va et ne va pas. L’objectif est de trouver des axes d’amélioration. De plus, chaque stagiaire a une évaluation de mi-année et de fin d’année.

Quand tu es analyste, tu as un junior-mentor et un senior-mentor. C’est-à-dire que tu vas avoir généralement un Associé qui va te donner des conseils et sa vision des choses. Et en plus, tu auras un junior (une personne plus senior que toi mais suffisamment proche pour être totalement transparente, ce qui permet d’avoir des échanges constructifs) qui te donne son avis et vérifie que tout va bien.

Vous avez des programmes de formation ?

Oui. Pendant ma 1ère année d’analyste, j’ai fait 2 trainings. Tu pars avec tous les banquiers de ta promotion dans un de nos bureaux (Madrid, Paris, Londres ou ailleurs) pour te former et surtout échanger avec eux. Cela permet de créer des relations fortes entre les différents bureaux. Les contacts se font plus naturellement et cela est très bénéfique pour se partager des informations et s’aider. Typiquement, si tu dois réaliser un pitch et qu’un bureau étranger a déjà travaillé sur le secteur, tu pourras contacter l’un d’eux en disant : « J’ai vu que tu as bossé sur ce sujet. Est-ce qu’on peut en parler 2 minutes ? ».

Le télétravail est-il possible chez Alantra ?

Alantra offre de la flexibilité. Si nous souhaitons télétravailler, c’est possible. Personnellement, je préfère venir au bureau chaque jour. Plusieurs juniors font 1 ou 2 journées de télétravail dans la semaine parce qu’ils habitent très loin. Mais encore une fois, nous souhaitons conserver un esprit convivial et chaleureux. Quand tout le monde est au bureau, c’est mieux.

Justement, tu peux nous en dire plus sur l’ambiance chez Alantra ?

Elle est très bonne. D’abord, des évènements conviviaux sont organisés régulièrement. Ensuite, des séminaires sont prévus chaque année. En 2022, le bureau de Paris s’est retrouvé au bassin d’Arcachon et à Kitzbulhel. Et pour le séminaire monde, nous sommes tous partis à Ibiza. Enfin, nous avons des soirées alumni pour garder le contact avec toutes les anciennes personnes d’Alantra. Nous organisons aussi 2 soirées par an spécifiquement dédiées aux juniors du secteur (transactions services, avocats, fonds d’investissement, etc.).

Comment se passe l’intégration avec Avolta* ?

C’est tout récent. Les synergies sont en train d’être développées. Nous commençons à partager nos bases de données, à discuter ensemble de comment on peut adapter nos présentations, comment pitcher ensemble, etc. Certains pitchs ont d’ailleurs déjà été faits en commun. Et je crois qu’il y a aussi des co-mandats en cours. Mais c’est encore le début de la relation. Tout reste à faire car le potentiel est immense. Nous communiquons chaque jour avec eux. Si nous ne pouvons pas prendre une opportunité, par exemple parce que c’est un peu plus petit que nos cibles, nous donnons le contact à Avolta pour qu’ils puissent regarder l’opportunité, et inversement. En fait, cela va très vite et c’est ce qui est très intéressant.

* Alantra a pris une participation au capital de la boutique de M&A parisienne Avolta.

Comment se passent les process de recrutement en M&A chez Alantra ?

Pour les stages, le process se déroule en 2 tours. Et le candidat vient deux fois dans nos locaux. D’abord, il passe des tests de technique et de logique. C’est organisé sous la forme d’un petit déjeuner où le candidat rencontre nos équipes. Ensuite, si les tests sont réussis, il passe 3 entretiens (environ 3h en tout), avec du fit, des questions techniques et l’étude d’un IM qu’il faut restituer à l’oral pendant la discussion.

Pour en apprendre plus sur Alantra : Vous pouvez retrouver notre page dédiée à la boutique et visionner notre podcast Career Insights avec Franck Portais (qui dirige le bureau parisien)

Vous souhaitez débuter votre carrière en M&A dans une boutique comme Alantra ?

Les opportunités sont nombreuses. Mais les candidats aussi. Pour faire la différence et décrocher une offre, c’est important d’être bien préparé. Chez Training You, c’est notre mission. Fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You est la première plateforme de préparation en ligne aux entretiens en M&A et Corporate Finance, avec +60 heures de formation : vidéos sur les concepts techniques à maîtriser, exercices et cas pratiques d’entraînement, fiches sur les entreprises, podcasts exclusifs avec des professionnels.

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L'audit chez Mazars : Interview avec Romain Devrieze

Mazars est l'un des principaux cabinets d'audit. Qu'est-ce que l'audit ? C'est l’activité de certification des comptes d’une entreprise. Certes moins attractif que le M&A ou le Private Equity, l’audit reste important et très formateur. Important d’abord, car il se situe à la base de la Finance d’entreprise : l’auditeur vérifie que les comptes présentés par l’entreprise sont fidèles à la réalité. Formateur ensuite, car il est une bonne porte d’entrée pour d’autres métiers en Corporate Finance : Transaction Services, M&A ou Private Equity. Dans cet article, Romain Devrieze (auditeur chez Mazars) nous présente son parcours et explique son métier. Peux-tu nous présenter ton parcours et ton poste actuel ? Après le baccalauréat, j’ai réalisé deux ans de classe préparatoire en kiné. C’est un métier qui n’a rien à voir avec ce que je fais aujourd’hui, mais c’était l’idée la plus précise que j’avais avant de débuter mes études. Après ces deux années qui ont finalement été peu convaincante, j’ai pu me faire une idée plus précise du métier que je voulais faire et j’ai décidé de me diriger vers une licence en économie et gestion à l’université d’Angers. A l’issue de ces trois ans de licence, j’ai intégré le master CCA (Comptabilité Contrôle Audit) de l’université Paris Dauphine, une formation que j’ai faite en alternance au sein du cabinet d’expertise comptable Baker Tilly. Enfin, après mon master, j’ai directement intégré Mazars en audit, dans une équipe spécialisée sur le secteur des assurances. J’y suis depuis maintenant 6 ans. Quelle est la différence entre Mazars et un cabinet du « Big 4 » (EY, PwC, Deloitte et KPMG) pour de l'audit ? D’abord, j’apprécie l’ambiance bienveillante et conviviale qui règne chez Mazars. Elle est ancrée dans chaque service et on fait en sorte de la cultiver chaque jour. Cela contribue de manière significative à la motivation. C’est quelque chose que je retiens et que je n’ai pas l’impression de retrouver quand je parle à mes co-CAC des « Big 4 ». Ensuite, on retrouve chez Mazars une logique de non-sectorisation. Cela signifie qu’un junior peut travailler sur des dossiers dans des secteurs différents avant son passage en senior : services, banque, assurance, industrie, immobilier, etc. Premièrement, cela permet une grande diversité dans les missions. Deuxièmement, cela laisse au junior le choix de se sectoriser en pleine conscience lors de son passage en senior. Troisièmement, cela permet de développer une solide culture générale de la gestion financière des grandes entreprises qui composent le tissu économique. Quelles sont les perspectives d’évolution en audit et plus spécifiquement chez Mazars ? L’audit est un vrai ascenseur professionnel. Chez Mazars, les perspectives d’évolution sont nombreuses. Chaque année, l’auditeur peut passer à un échelon supérieur, monter en grade en quelque sorte. Cependant, cette évolution n’est pas automatique. Elle dépend du travail réalisé pendant l’année et de la performance de l’auditeur. Quelles études préparent le mieux à l’audit ? Pour exercer le métier de Commissaire aux Comptes (CAC), il faut passer le Diplôme d’Expert-Comptable (DEC), de niveau Bac +8. Le DEC est accessible aux titulaires d’un DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion) ayant effectué un stage de trois ans dans un cabinet d’expertise comptable. A l’issue de ce stage, il faut passer un examen en trois épreuves dont une porte sur la rédaction d’un mémoire. Ce diplôme a de nombreux débouchés autre que CAC et ouvre notamment la voie à des postes de DAF*, RAF** ou tout autre poste de cadre dirigeant dans le domaine comptable, financier ou administratif. Le DSCG est accessible aux titulaires d’un DCG (Diplôme de Comptabilité et Gestion), de niveau Bac+3. Il confère le grade de master et s'obtient à condition d'avoir au minimum 10 de moyenne générale à 7 épreuves. A noter que certains diplômes (notamment des masters d’écoles de commerces) vous permettent d’accéder aux épreuves du DSCG et donnent parfois lieu à des dispenses d'épreuves. * DAF = Directeur Administratif et Financier * RAF = Responsable Administratif et Financier Et quel est ton parcours en audit ? Je suis rentré chez Mazars directement après mon alternance comme auditeur junior. Avec mon master, j’avais 5 équivalences du DSCG sur 7. J’ai donc passé uniquement les deux épreuves qui me manquaient. Chez Mazars, après l’obtention du DSCG, nous avons la possibilité de faire un stage de 3 ans. Tout au long du stage, on assiste à des formations qui nous aident pour rédiger des rapports nécessaires pour le DEC. D’ailleurs, Mazars permet d’aller aux cours et offre quelques jours de congé chaque année pour gérer les formalités administratives et suivre les cours. Aujourd’hui, j’ai terminé mes trois années de stage. Il ne me reste qu’à produire le mémoire et passer les examens pour obtenir mon DEC. As-tu des conseils pour passer les entretiens en audit chez Mazars ? D’abord, la partie humaine est prépondérante en audit. Il faut laisser apparaître sa personnalité pour créer une forme de connexion, de complicité avec le recruteur. L’objectif est de paraître plus familier à la fin qu’au début et qu’il se dise qu’en terme de soft skills, le candidat a ce qu’il faut pour que les relations soient fluides avec les équipes et le client. Ensuite, la capacité de raisonnement est évaluée. Pendant les entretiens, il y a souvent des questions pour lesquelles le recruteur cherche surtout à voir le raisonnement, la manière de diagnostiquer une situation. Une question qu’on aime bien poser chez Mazars, c’est d’estimer le nombre de fenêtres qu’il y a à La Défense. L’objectif n’est pas d’avoir une bonne réponse. C’est de voir comment la personne assemble les informations et raisonne pour trouver un résultat cohérent. Enfin, on teste aussi la technique du candidat. Pour cette partie, et même si vous aurez des formations sur Excel et la comptabilité après le recrutement, il est important d’avoir des connaissances comptables solides (états financiers, principaux agrégats comme l’EBITDA ou le BFR, etc.) et d’être bon sur Excel. J’insiste sur la partie Excel car cela fait la différence pour un stage. Pour réviser pour vos entretiens en audit, retrouvez le cours dédié à l’audit sur la plateforme Training You. Comment se déroule une mission d’audit chez Mazars ? L’audit est une activité très cyclique. Il y a plusieurs phases dans l’année, donc l’activité ne sera pas la même selon la période. La première phase est la phase d’intérim, généralement de septembre à octobre, durant laquelle l’équipe revoit le contrôle interne et met en place la stratégie ou le process d’audit. De janvier à mars, c’est la période de revue des comptes qu’on appelle le « final ». C’est la période la plus importante et donc la plus chargée en audit. Ensuite, entre mai et juillet, c’est la période de préparation et d’émission des rapports. Ces phases peuvent varier selon les missions et les clients. Il peut notamment y avoir une revue des comptes avant la clôture, qu’on appelle un hard close. Quelle est la journée type pour la période la plus intense de revue des comptes ? Quand il arrive sur la mission, le stagiaire ou junior assiste à un briefing pour prendre connaissance du client, de la mission et du programme de travail à suivre. Après ce briefing, l’équipe prépare une sélection de documents à demander au client qu’il devra livrer. Ensuite, le junior exploite ces documents. Au fil des jours, un roulement commence à se faire entre l’exploitation des documents envoyés par le client et le traitement des autres travaux de la mission. Je commence des travaux, je les finalise avec les réponses que je reçois du client, le tout ponctué par des points réguliers avec le senior pour s’assurer que tout se passe bien et aider à se sortir de situations bloquées. L’activité se fait soit directement chez le client, soit dans les bureaux ou en télétravail. Durant le « final », on essaie d’être le plus souvent chez le client. Une mission dure en général plusieurs semaines, donc un stagiaire de 6 mois peut travailler sur plusieurs missions. Peux-tu parler de l’équilibre vie pro/perso en audit chez Mazars ? Pour les stagiaires, la coutume est source de droit. On essaie donc de les libérer assez tôt, de limiter les horaires. Durant le « final », il y a une charge de travail particulièrement élevée. Mais avec une bonne connaissance du dossier et une bonne anticipation du travail, il est facilement possible d’avoir des horaires conciliables avec des activités personnelles : faire du sport, aller au théâtre, etc. Bien entendu, il y a toujours des petits goulots d’étranglement. Mais on peut largement faire en sorte que ces moments-là soient limités dans l’année. Peux-tu citer un conseil que tu as reçu que tu aimerais partager à nouveau ? Quand tu travailles dans une entreprise en tant qu’externe, que ce soit dans le cadre de missions d’audit ou de conseil, l’important est d’approcher le client de manière humble. Surtout en audit, où les relations avec les clients peuvent être assez tendues. J’ajouterais aussi que la courtoisie veut qu’avant de recevoir, cela soit toi qui fasse le premier pas en donnant. Quel est l’intérêt de l’audit pour le M&A ou le TS*** ? L’audit est une bonne expérience intermédiaire pour ceux qui souhaitent se diriger vers le M&A et le TS. D’abord, l’audit permet de se mettre au clair sur les fondamentaux de la comptabilité, sur le langage de la Finance d’entreprise. Ensuite, de manière plus importante, il permet de mieux comprendre l’organisation d’une entreprise, car l’activité permet de rencontrer directement les fonctions clés de la Finance d’entreprise. C’est surtout vrai lors de la phase d’interim lors de laquelle on va revoir tous les process. Cela permet de comprendre de manière plus fine comment on gère opérationnellement l’entreprise. Enfin, une expérience en audit permet de comprendre comment des opérations et des transactions impactent les comptes. Ce sont des notions très utiles à avoir, en particulier pour le Transaction Services. En effet, si vous évoluez en TS, sur la base des comptes que vous aurez appris à constituer en audit, vous devrez challenger les principaux agrégats de l’entreprise (chiffres d’affaires, EBITDA, dette nette, BFR) pour obtenir une vision normative et faire une valorisation sur les mêmes critères que l’ensemble du marché. Pour ces raisons, un stage en audit sera très valorisant pour faire ensuite une carrière en Corporate Finance. *** TS = Transaction Services Pour aller plus loin, retrouvez l'épisode de "Career Insights" avec Patrick Vincent-Genod, Partner Auditeur chez EY:  Vous voulez faire de l’audit chez Mazars ? L’ audit est un métier technique, relationnel et très formateur. Il représente une bonne porte d’entrée vers le M&A ou le TS. De plus, les « Big 4 » avec d’autres cabinets comme Mazars, Grant Thornton ou BDO recrutent beaucoup de juniors chaque année. C’est donc une expérience à ne pas négliger si vous envisagez une carrière en Corporate Finance et que vous manquez d’expérience pour viser directement le M&A. Mais les entretiens nécessitent une bonne préparation pour être à l’aise avec les bases de la comptabilité. Pour vous préparer, Training You propose un cours complet en audit. Et en plus, vous aurez accès à +60 heures de formation pour tout réviser en Corporate Finance : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur entreprises, podcasts avec des professionnels du secteur. Alors, n’attendez plus pour booster votre préparation ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Côme Beylier

8 min de lecture

Retour d'expérience
Interview with Anne Bouju, Project Finance & M&A Analyst at Finergreen

"Financing renewable energy projects is not just a choice for us [at Finergreen]; it's part of our DNA, shaping the very essence of the projects we choose to support.” Anne Bouju is a Project Finance & M&A Analyst at Finergreen, an advisory boutique dedicated to energy transition. A dual-degree Master’s graduate from EDHEC and Mines Paris, Anne joined Finergreen in 2023 after varied internship experiences in both M&A and Private Equity. In this interview, Anne touches upon her academic and professional experiences. She also explains what project finance entails, the specificities of Finergreen, and shares advice for students looking to pursue a career in the sector. Happy reading! Hello Anne, nice to meet you and thank you for taking the time to speak with us. Please could you please tell us a bit about yourself? Certainly, thank you for having me. I'm a former student from EDHEC, where I completed a dual master's degree in collaboration with Mines Paris, specializing in climate change and sustainable finance. During my gap year, I interned at Tikehau Capital, Golding Capital Partners in Munich and Deutsche Bank in London. These internships provided me with a comprehensive view of various infrastructure deals, particularly in the EV charging sector. I acquired significant modelling experience and a nuanced understanding of risks associated with infrastructure financing. Outside of work, I have a passion for travel and playing the violin. With work experiences in Germany, the UK, France, and living in Mexico, I'm fluent in four languages. Recently, I undertook my end-of-studies internship at Finergreen, contributing to the Project Finance and M&A team. This opportunity resulted in me securing a permanent position as an Analyst within the firm. Did you intentionally shape your career trajectory towards project finance, or was it a path that you discovered through your internships? It all came together for me. I really enjoyed the infrastructure deals from my past experiences and found satisfaction in structured financing and Excel modelling during my internships. That's why I opted for project finance—a perfect mix of modelling and interesting deals. That's more or less how I ended up in project finance in my career. Let's talk about project finance. How might you describe project finance to someone who doesn’t have a clear idea about what it entails? In a nutshell, project finance is a type of financing used to finance infrastructure projects with a long lifetime horizon, ranging from 20 to 40 years. For instance, telecom infrastructures, roadways, public infrastructures such as schools or buildings. The term infrastructure is very broad, it can range from roadways to jails. At Finergreen, we focus on  renewables energy deals involving solar plants, wind farms etc. The particularity of this type of financing is that it involves a high level of debt to boost your project's Internal Rate of Return (IRR). Moreover, it operates under a non-recourse financing model, meaning that in the event of project failure, banks cannot turn to the project initiator's balance sheets for guarantees. In conventional company investments, assets on the balance sheet serve as collateral, providing recourse in case of bankruptcy. However, in project finance, this dynamic differs. The process initiates with Special Purpose Vehicles (SPVs), which lack initial balance sheets. Consequently, when making an investment, there is no initial collateral to claim. Similar to any financing approach, project finance typically involves modelling future cash flows based on the terms and covenants outlined in various contracts. The objective is to identify the optimal financial outcome while adhering to all constraints and aligning with everyone's preferences to achieve the best possible yield. What are the main funding sources for projects, especially when collateral is unavailable? How do you assess and select the most appropriate financing options for various project types? In project finance, the primary choices are between debt and equity. The dynamic lies in optimizing the debt-equity balance. While equity investors aim to increase their equity internal rate of return (IRR) by incorporating more debt, lenders, usually banks, seek to minimize debt exposure to mitigate risks. As financial advisors, our task is to harmonize these divergent interests, maximizing the use of debt within the boundaries of bank constraints to ensure prudent risk management in project financing. Could you walk us through the step-by-step process of project financing for a sustainable development project? Starting from the moment the client knocks at Finergreen's door to the moment the project is completed. The project unfolds in three key phases. First is the preparation phase, where an information package is drafted for potential banks, contracts are scrutinized, and project conditions are gathered. Financial modelling is then undertaken to compute future cash flows and optimize debt size while adhering to the expected covenants, including sizing and other constraints. The second phase involves consultation, where suitable banks are identified, and a competitive environment is created through Q&A exchanges. The final stage is execution, encompassing due diligence, a thorough review of the financial model, technical assessments, and the eventual signing of documentation to complete the transaction. In the initial phase, you mentioned reviewing contracts. Which aspects do you pay attention to? Contracts are essential to large infrastructure projects, as they set out roles and responsibilities between parties over the project life, as well as the financial terms for each party. As financial advisors, we don't possess strong views on the contracts from a legal perspective, but we rely on our market knowledge and internal benchmarks. Our clients usually have existing agreements and contracts in place. They rely on us to secure the optimal financing structure from investors while working with those existing contracts, which we have to understand and analyse. Throughout the process, we work directly with the client and the investors and lenders on these aspects. Could you elaborate on your key responsibilities and tasks throughout these steps? Certainly. My role spans all stages of the process. I actively support the team and participate in calls, learning extensively from senior members. My main tasks involve reviewing contracts, translating them effectively into the financial model, sizing the deal, and preparing presentations for investors, banks, and other stakeholders. Essentially, I orchestrate the entire process to ensure smooth execution according to plan. Have you had the opportunity to present to banks and investors as an analyst, or is that something typically done at a more senior level? Yes, I have presented during weekly calls for smaller updates. However, major presentations for the entire transaction are usually led by more senior team members, providing in-depth details to investors and banks. What would you say is the most challenging part of your day-to-day job? The most challenging aspect of my daily work, in a positive sense, revolves around refining the financial model to accurately mirror real-world dynamics and achieve the optimal valuation. It's intriguing to witness how investors respond to the valuation and the diverse calculations they bring to the table. The challenge lies in finding the right balance that aligns with both investor expectations and our client’s desired outcomes. On a related note, is there a negotiation phase, and at what level do you typically get involved? While I may attend high-level negotiation meetings, I don't directly engage in the discussions. My role is more about analysing and challenging offers, emphasizing competition to best explain to the client how the different offers valuation and conditions may impact their financial transaction. It's an analysis involvement rather than direct negotiation. Thanks for that insight. Shifting gears back to Finergreen and its focus on sustainability, how do you ensure that the projects you work on have a positive environmental and social impact? Finergreen relies on a fully independent team with extensive experience in the dynamic market. Our commitment to the energy transition industry is deeply ingrained, ensuring that the projects we endorse have a positive impact is integral to our identity. Since our inception, we have been dedicated to expediting the growth of renewables, particularly in developing markets with increasing demands for dependable and sustainable energy solutions. Financing renewable energy projects is not just a choice for us; it's part of our DNA, shaping the very essence of the projects we choose to support. What factors contribute to Finergreen's specialization? Is it primarily the network, the clients, or the investors that set you apart in the field of the energy transition and renewable energy? It's a combination of everything. Starting as specialists in the energy transition has allowed us to build an extensive network of investors eager to contribute to this field. Working exclusively on transactions within this domain means that our network, clients, and investors are aligned with our focus. This specialization not only enhances our network but also impacts our modelling practices. Dealing exclusively with these transactions enables us to be highly attuned to market practices and factors, facilitating quicker and more accurate translation of real-world information into our financial models. Alright, thank you. Let's shift to a question that students often ask. What educational background and skills do you consider essential for someone interested in pursuing a career in project finance at a boutique like Finergreen, and how can one gain relevant experience? Ideally, a robust educational background includes a postgraduate degree in engineering and business from institutions like EDHEC, for example. This profile is particularly valuable, covering both modelling and analytical skills, which are substantial aspects of our work at Finergreen. Exposure to finance-related courses further enhances understanding of the field and negotiation processes. In addition to education, possessing a genuine interest in modelling, proactiveness, and meticulous attention to detail are pivotal. Given the intricate nature and scale of models, precision and curiosity are key attributes. In terms of gaining professional experience, undertaking internships in finance-related roles or even working on the client's side with developer companies, such as solar or wind developers, can be a valuable starting point. This hands-on experience offers insights into the financing aspects of projects, providing a well-rounded perspective crucial for a successful career in project finance. As an analyst, could you share more about the balance between your professional and personal life at Finergreen? Absolutely, I have a fantastic balance. Despite Finergreen being an IB boutique, there's room for personal time. I, for instance, play the violin, and they've been supportive, allowing me to attend orchestra rehearsals every Monday. As long as the team is informed and the work is done on time, it's encouraged. Many colleagues engage in activities like running at lunch. While there are occasional periods of heightened workload, overall, the balance is well-maintained. And now, another question often on students' minds: what time do you typically finish work as an M&A analyst? Generally, on an average day, I wrap up at around 8:30pm in the evening, which is quite standard in this industry. Let’s talk about the recruitment processes here at Finergreen. What kind of offers do you have right now? What is the process for getting recruited here? In Paris, we hire one to three interns, twice a year, generally in winter and summer depending on our needs and the schools agendas. We try to hire various and diverse profiles from different schools and universities and there is a balance between gap-year students and end-of-studies interns. Finergreen puts its best efforts in training the interns who are an integral part of the team for the six months they spend with us. In order for interns to have a good vision of the business and have the chance to be part of a mandate from the beginning to the end, we don’t offer summer internships or apprenticeships. The structured and thorough selection process lasts about one month, from posting the offer to the final acceptance and includes two interviews covering both fit and practical cases, each lasting about one hour. After two successful interviews, the interns will get an offer letter. Imagine that I've completed my studies, and am doing a 6-month internship with Finergreen. If all goes well during the internship, could there be an opportunity for a full-time offer afterward? Certainly, and at Finergreen, interns are truly valued. Throughout your internship, you'll have the remarkable chance to participate in our highly regarded in-house financial modelling training. It's a highlight of the internship, allowing you to construct a model from scratch and acquire extensive knowledge about modelling and related skills. Given the substantial investment in this training,  Finergreen intends to retain talent post-internship. While we are actively hiring, the specific opportunities depend on our current needs. What's something that you love about Finergreen? Are there team bonding activities or anything specific that stands out for you? Everyone is incredibly friendly, and there's practically no sense of hierarchy. The atmosphere is collaborative. And people are always willing to help. The colleagues are truly amazing, super nice, and always ready to assist, even if they're busy. The organizational structure is excellent, extending from top management. When you're working on a deal, everyone is well-aware of what you're doing, and they check in to see if you need more tasks or even if you need fewer. Even at the intern level, you feel highly involved in the team, and they treat you with the same consideration as an analyst, which is really cool. To wrap up, could you share a piece of advice that you've received and that you would like to pass on to other students? Absolutely. The best advice I've received is to be proactive and genuinely love what you do. With that mindset, everything tends to fall into place. Looking to get a decisive edge in your corporate finance interviews? Consider the Training You platform, founded by 2 ex-Lazard bankers, which has helped more than 8,000 students secure their dream jobs since 2019  Discover our packs


Par Yannick Espuga

9 min de lecture

Retour d'expérience
Le TS chez EY : ITW d'Alexis Fontana

« Je vois beaucoup de stagiaires qui ne vivent que par leur stage d'après. Ils ne profitent pas du stage présent pour accumuler des compétences. Et malheureusement, leur parcours devient un assemblage d’expériences professionnelles qui n'ont pas de consistance. » Alexis Fontana est Senior Manager au sein du service Transaction Services (TS) d’EY à Paris. Diplômé Expert-Comptable (DEC) et du programme Grande Ecole de l’ESSEC, il conseille depuis 7 ans les entreprises dans le cadre d’opérations de cession ou d’acquisition. Dans cette interview, il présente son parcours académique et professionnel, détaille ses missions et présente le service TS d’EY ainsi que son processus de recrutement. Grâce à une première expérience en audit, il aborde également l’intérêt d’exercer dans ce domaine pour ensuite faire du TS et du M&A. Enfin, il nous parle de ce que lui apporte le DEC dans son quotidien. Est-ce que tu peux te présenter ? Je m'appelle Alexis Fontana et je suis Senior Manager chez EY dans le département dédié aux transactions (TS). J’ai été diplômé du programme Grande Ecole de l’ESSEC en 2016. J’ai également suivi le cursus expertise comptable de l’école qui permet de préparer aux épreuves du DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion), tout en bénéficiant d'équivalences sur certaines matières. La majeure partie de mes cours était dédiée à la Finance d’entreprise, ce qui m'a permis de cultiver au fur et à mesure mon goût pour l'analyse et la technique financière ainsi que les transactions. J’ai commencé mon parcours professionnel par de l’audit chez Deloitte. Puis, j'ai eu l'opportunité de travailler dans un fonds d'investissement qui s'appelle LFPI, un ancien « bras armé » de Lazard. Cette expérience m'a donné le goût du Private Equity et de l'investissement dans les sociétés non cotées, mais aussi de l'analyse car c’est dans le cadre des dossiers d'investissement que j’ai eu l’occasion d’exercer ma compréhension des techniques financières d’analyse. Ensuite, j’ai poursuivi en Private Equity sur le continent africain en travaillant chez Enko Capital en Afrique du Sud. Enfin, j’ai ensuite intégré le département Transaction d’EY, où j’ai d’abord passé mon DSCG il y a quelques années puis obtenu en 2022 mon DEC (Diplôme d’Expert-Comptable). Cela fait maintenant 7 ans que j’exerce dans cette branche du conseil financier, dans des contextes d'acquisition ou de cession. Ce sont des contextes exigeants tant pour nos clients, qui visent à clôturer une transaction que pour le management des sociétés ciblées par le deal (en fonction du type de mission, buy-side ou sell-side). Comment te sert ton DEC aujourd’hui en TS ? Le DEC a été plutôt un « compagnon de bataille » ces dernières années. C'est un examen très exigeant et très complet qui nécessite une maîtrise des thématiques fiscales, comptables, sociales et également juridiques. C'est un vernis que je n'avais pas trouvé en école de commerce car les écoles se veulent généralistes et ne rentrent pas dans des sujets techniques sur ces aspects d'entreprise. Ainsi, cela crée déjà une première différence par rapport à des gens qui n'auraient pas du tout suivi ces formations. D’autant plus que le droit est très important en transaction. On a beau faire nos slides, nos feuilles Excel et nos graphiques, ce qui est réellement retenu dans le cadre de la transaction, c'est ce qui est rédigé dans le contrat. Il est donc important d'avoir une vision juridique. Et le DEC permet d’avoir cette vision. Comme c'est un programme long, cela force aussi à te questionner sur ton intérêt pour la Finance d’entreprise. En effet, le DEC inclut un mémoire à rédiger et soutenir sur un sujet très technique. Et en plus des hard skills, il y a tout un panel de soft skills que l’on va pouvoir développer qui aidera le jeune étudiant ou le consultant à se forger progressivement une personnalité et acquérir une position dans l'environnement du conseil. En regardant les professionnels qui sont experts comptables, il y a toujours au travers de leur parcours une teinte de spécialisation. Vous allez avoir quelqu'un qui est spécialisé sur les acquisitions entre French et German GAAP (Generally Accepted Accounting Principles). En ce qui me concerne, la spécialisation que j'ai voulu développer est axée sur le besoin en fonds de roulement. Mon mémoire portait ainsi sur l’impact des incidents du BFR sur la valorisation d’une PME industrielle lors de sa cession. Ce sont des sujets très pratiques et techniques qui permettent d'apporter quelque chose à la profession par la mise en œuvre d’une méthodologie et d’outils. Quel est l’intérêt de commencer par de l’audit pour le TS ? Je pense que l'audit est une expérience fondamentale car cela permet de comprendre et de maîtriser les différentes sources de création de l'information financière. Lors des entretiens avec les banques d'affaires, en TS ou en Private Equity, il y aura une multitude de chiffres, de versions de comptes de résultats et de bilans qui seront transmis au candidat. Et celui-ci ignore bien souvent comment ces informations financières ont été générées. L’audit apporte donc une dimension très complète, permettant de se former sur l'aspect comptable, mais également sur l'aspect IT, avec par exemple la manière dont est alimenté un journal de vente et comment on vérifie qu'il est correct, etc. De plus, l’audit va te former sur un aspect très technique d'analyse financière. En effet, pour trouver l'erreur dans le cadre de l'audit, il faut mettre en place des modules d'analyse et de check de cohérence qui sont très utiles, même en TS. Par exemple, lors d’un contrôle sur les stocks, je repère très vite quand quelqu'un a fait de l'audit ou non. C’est en forgeant qu'on devient forgeron, donc c’est en travaillant le chiffre qu’on devient plus rapide et efficace. Je pense donc que c’est une très bonne chose de commencer par un stage en audit, qui vous plonge dans la Finance entreprise et vous force à travailler le chiffre. Peux-tu nous présenter le TS au sein d’EY ? D’abord, EY est un cabinet du Big 4 qui occupe une place importante dans l’environnement. Cela le différencie déjà par rapport aux cabinets spécialisés de plus petite taille. Ces plus petites institutions sont souvent considérées comme plus flexibles. Mais l’avantage du Big 4, c’est d’avoir accès à un vrai réseau d'experts internationaux. De gros clients internationaux font confiance à EY, ce qui ouvre des opportunités de travailler pour des entreprises prestigieuses. De plus, les cabinets de plus petite taille se spécialisent soit sur une typologie de clientèle soit sur une typologie de taille de deal. Tandis qu’à EY, le consultant aura la possibilité d’expérimenter plusieurs types de missions (Small, Mid ou Large Cap) pour des clients différents (Private Equity ou Corporate) dans des secteurs différents. Ensuite, il y a également un principe important chez EY qui est celui de l'excellence. On le ressent dans les jobs, dans la manière dont les managers, seniors ou Partners évaluent et dans la manière dont on communique vis-à-vis de l'extérieur. C’est quelque chose de très ancré dans la réflexion d’EY. Et ce n'est pas qu'une question d'évaluation. C'est aussi une question de formation, de sélection des profils, etc. Enfin, le troisième aspect qui caractérise le TS chez EY, c'est le dynamisme. On est un groupe d'individus très jeunes avec des nouveaux associés récemment promus. Ce dynamisme se combine avec une volonté d’accélérer les parcours de carrière en permettant aux gens de devenir manager non pas au bout de 5 ans mais plutôt en moyenne au bout de 4 ans. Peux-tu donner un exemple de mission en TS chez EY ? Tout d’abord, dans notre métier, l’intervention diffère en fonction du type de client. Certes il y a des points communs aux missions, notamment au niveau de l'analyse, mais la différence va surtout être dans la posture du consultant vis-à-vis des équipes de management. En effet, la posture du consultant est différente selon que tu t'adresses à un fonds de Private Equity qui fait des acquisitions permanentes toute l'année ou que tu t'adresses à un Corporate Large Cap qui fait des acquisitions stratégiques une fois tous les 3 ans ou tous les 5 ans. Et cela va de pair avec la taille des cibles. On ne dirige pas une due diligence financière de la même manière pour une société à 600 millions de chiffre d'affaires que pour une société à 2 millions de chiffre d'affaires. Je prends souvent cet exemple là car je pense que c'est un très bon exemple de l’étendue de notre métier. J’ai travaillé pour un très grand Corporate. C'est le groupe SIDEL. Il s'intéressait à une toute petite PME française qui façonnait des bouteilles en plastique avec un moule à injection. C'était très intéressant de mêler les exigences d'un très grand groupe à celles d’une société plus petite. En plus, un dirigeant la détenait. Il l'avait reprise à la barre du tribunal de commerce pour ensuite la développer. Nous devions donc trouver les bons arguments pour convaincre les deux parties sur la performance financière et les agrégats de transaction qui déterminent le prix. Ce deal m’a permis de toucher un petit peu tous les aspects de la transaction, de l'échange avec le management au calcul des agrégats clés de la négociation. Par ailleurs, l'aspect humain était important dans cette opération car le dirigeant qui vendait était actionnaire à plus de 80%. Comment se déroule un process de recrutement en TS à EY ? Le process de recrutement en TS chez EY comporte trois étapes. D’abord, la première étape est un entretien de groupe avec les équipes RH. Il évalue la capacité du candidat à interagir et comprendre une problématique à plusieurs. Cet entretien en groupe évolue au fur et à mesure des années. Il fait surtout appel aux soft skills. En plus de cet entretien, des tests numériques sont à compléter. Ensuite, la deuxième étape est un entretien avec un manager. C’est un entretien d'embauche classique qui met l’accent sur le niveau du candidat en termes de compréhension des sujets financiers et comptables. Selon moi, le candidat doit être capable de retracer ses expériences passées, d'y trouver un sens logique et de témoigner de sa motivation pour le TS. Il est donc impératif que le candidat ait « fait ses devoirs » sur qu'est-ce que le TS et comment parvient-il à se forger une conviction sur l'intérêt de ce métier et sur son envie d'y participer. Un autre aspect important selon moi est de ne pas arriver à l’entretien trop frais ou trop jeune sur les questions financières. Je ne demande pas aux candidats juniors des choses qu'on demanderait à des profils plus expérimentés comme des managers, mais il faut quand même savoir se repérer dans un compte de résultat et un bilan pour potentiellement comprendre ce qu'est une analyse de BFR, une analyse d’EBITDA ajusté ou comprendre comment on rapproche la valeur d'entreprise de la valeur des fonds propres. Enfin, la troisième étape est un entretien avec un associé. C’est à la liberté de l’associé de conduire l'entretien comme il le souhaite. Mais il va s'inspirer des échanges précédents pour pouvoir mieux cerner le candidat et donc mieux le connaître dans l’objectif de se convaincre du profil ou non. L’originalité de EY par rapport aux autres cabinets, c'est que nous ne faisons pas de cas pratique écrit ou de type Excel. Ce qui nous intéresse en priorité, c’est l’échange et la discussion. Ainsi, on cherche principalement à identifier un bon profil qui soit capable d'apprendre, qui ait la motivation d'apprendre, plutôt que de sélectionner ou de noter sur un cas pratique. Est-ce que tu aurais des conseils pour les étudiants qui souhaitent se préparer aux entretiens en TS chez EY ? D’abord, la préparation aux entretiens doit être faite de manière rigoureuse. Ne faites pas l’impasse sur votre préparation. Car c'est disqualifiant si on sent que le candidat ne s’est pas du tout préparé. Ensuite, je pense que pour se préparer à l'entretien avec le manager et pour avoir une présentation du parcours pas trop scolaire mais orientée vers le métier TS, il faut faire la méthode de la feuille blanche. Il faut se dire « tiens si je suis en face de mon interviewer, comment vais-je structurer ma présentation, comment vais-je raconter mes expériences, comment vais-je transmettre ma motivation pour le TS, comment vais-je pouvoir expliquer que j'ai fait telle ou telle rencontre de collaborateurs EY, ou participé à tel forum sur lequel j'ai vu EY ? ... ». Il faut également que vous essayiez de vendre vos expériences passées dans le contexte de l'expérience visée. Et après cette partie de présentation, il faut s’arrêter, car on oublie trop facilement que l’entretien est un échange et que ce n’est pas une suite de discours. Pour un entretien avec un associé, ce que je peux vous conseiller, c'est d’effectuer des recherches sur l’associé que vous allez rencontrer, sur son parcours, sur ses missions, etc. Quel est le quotidien d’un stagiaire ou junior en TS ? C'est assez variable en fonction des missions, mais personnellement j’ai toujours eu pour principe de considérer le stagiaire comme un membre à part entière de l'équipe. Je vais donner l'exemple concret d'un stagiaire que j'ai accompagné et qui venait de l'ESSEC. On a travaillé ensemble sur un projet de Vendor Due Diligence pendant plusieurs mois. Il s’est occupé d'une partie du rapport en duo avec moi. Nous avions travaillé sur le bilan ensemble. Je l’avais accompagné sur l'analyse et sur la manière de la présenter, mais il faisait preuve de toute l'autonomie qui était possible à son niveau d'expérience. L'objectif pour nous n’est pas de mettre les stagiaires uniquement sur de la préparation de chiffres et par la suite ne pas en voir le fruit. Il faut avant tout qu’ils comprennent ce qu’ils font. D’ailleurs pour moi entre un stagiaire et un junior 1, à part l'expérience personnelle de chacun des candidats, il n'y a aucune différence. Comment est l’équilibre vie pro - vie perso en TS ? C'est un point qui est d'actualité et qui a beaucoup évolué entre le moment où je suis arrivé en TS et la manière dont on pratique le métier aujourd'hui. En termes d’horaires, il est rare que les gens travaillent tard le soir ou la nuit, à part pour des demandes ponctuelles et immédiates du client. Personnellement, je finis mes journées en moyenne vers 21h, hors sujet de dossier extrêmement complexe. Mais le TS n’est pas pour autant un « soft dream ». On est continuellement occupé et on travaille majoritairement sur des chiffres. Cela peut aussi être fatiguant par rapport à d'autres métiers. Et puis c’est un métier dédié à la transaction. Donc on a parfois besoin d'accélérer les choses au rythme des négociations. Néanmoins, on est moins embêtés qu’en M&A où il y a des fluctuations de rythme très importantes. Pour conclure, je dirais qu’en moyenne c’est un métier qui permet tout de même d'assurer un bon équilibre de vie pro et perso sans étouffer cette dernière. Actuellement, je vois que les nouvelles générations ont ce principe en tête et n’ont aucun problème à avoir un work life balance équilibré et satisfaisant. As-tu un conseil que tu aurais reçu à l'époque où tu étais étudiant et que tu aimerais transmettre aux étudiants d’aujourd’hui ? Toujours garder en perspective le temps long. A l'école, on investit beaucoup de temps pour une échéance à court terme, comme un concours par exemple. Et c'est pareil dans le conseil. Un des grands défauts de notre ère et de notre milieu, c’est de toujours courir après l'opportunité qui fera bien, qui fera briller. Je pense qu'il faut vraiment essayer de construire son parcours sur une dimension long terme, tout en prenant son temps, plutôt que d’être systématiquement à l'étape d'après (le futur stage, le futur job, etc.). Je vois beaucoup de stagiaires qui ne vivent que par leur stage d'après. Ils ne profitent pas du stage présent pour accumuler des compétences. Et malheureusement, leur parcours devient un assemblage d’expériences professionnelles qui n'ont pas de consistance. Je vous recommande donc de vivre l'instant professionnel présent, une sorte de Carpe Diem professionnel pour pouvoir vraiment vous construire plutôt que votre CV au format world. Regardez notre interview avec Alexis, qui explique tout sur le Transaction Services - le salaire, les horaires, les entretiens - et nous partage ses conseils sur comment intégrer le secteur :  Vous souhaitez travailler en TS chez EY ou un autre Big 4 ? Training You, la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A et Corporate Finance, est là pour vous aider ! La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière dont un cours dédié à la préparation des entretiens en Transaction Services, des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les entreprises du secteur (banques et fonds) pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Côme Beylier

12 min de lecture