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5 raisons de travailler en Private Equity

Par Karim Maaizate

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7 min de lecture

De nombreux étudiants souhaitent travailler en Private Equity. Avant de mentionner les principaux arguments qui motivent les étudiants, il est utile de rappeler ce qu’est le Private Equity. Concrètement, le fonds de Private Equity a 4 activités principales :

  1. Recherche de financement auprès d’investisseurs particuliers et institutionnels pour constituer des véhicules d’investissement. Ces investisseurs sont les souscripteurs ou les « LPs » du fonds
  2. Investissement de cet argent dans des entreprises généralement non cotées qui correspondent à différents critères d’investissement (secteur, croissance, rentabilité, etc.)
  3. Gestion des entreprises rachetées qui font partie du portefeuille du fonds d’investissement. Pendant cette période, il s’appuie sur le management de l’entreprise qui doit créer le maximum de valeur
  4. Revente des différentes participations et distribution de l’argent aux investisseurs avec au passage une plus-value confortable en cas de succès dans les investissements

Pour plus d’informations sur les activités principales, vous retrouverez le replay du webinaire d’un investment manager chez Ardian qui vous explique pourquoi travailler en Private Equity.

Dans cet article, nous vous donnons 5 raisons de travailler en Private Equity :

Raison #1 pour travailler en Private Equity : Agir dans l’économie réelle

Les fonds de Private Equity participent à la croissance des entreprises en leur donnant les moyens financiers et relationnels d’accélérer leur développement. En effet, le fonds veut maximiser la valeur de son investissement. Pour faire cela, il faut faire grandir l’entreprise en portefeuille ou augmenter sa rentabilité. L’argent investi par le fonds de Private Equity permet le plus souvent d’accélérer le développement de l’entreprise :

  • Recruter. Cela a un impact positif sur l’emploi dans la région
  • Mener des acquisitions dans le secteur. Cela participe au dynamisme de l’économie dans la région
  • Investir dans de nouvelles technologies ou brevets. Cela contribue à la croissance du pays

Par conséquent, le fonds de Private Equity participe à la croissance des entreprises et au développement de l’économie d’une région grâce à ses investissements.

Par exemple, le fonds Eurazeo PME a acquis en 2021 une participation majoritaire dans Groupe Premium auprès de Montefiore Investment. L’entreprise se spécialise dans les produits d’épargne retraite, les assurances vie et la prévoyance. Grâce à ce nouvel LBO, Groupe Premium va poursuivre sa croissance : expansion du réseau, maillage territorial, buy and build, digitalisation, engagement en matière d’ESG. Sans les tickets investis par les fonds d’investissement, la cible ne pourrait pas se développer de manière aussi efficace et rapide. Si vous souhaitez aller plus loin en matière d’ESG, vous pouvez retrouver un webinaire avec 2 professionnels chez Bpifrance et Apax. Il explique comment les fonds intègrent les critères ESG dans leurs investissements.

Raison #2 pour travailler en Private Equity : Être au plus près des dirigeants d’entreprise

Au-delà du financement de l’économie réelle, le fonds de Private Equity a un rôle clé dans l’accompagnement des dirigeants d’entreprises. Par rapport à une boutique M&A qui conseille le dirigeant pendant une période relativement courte correspondant à la durée du process d’achat ou de cession, le fonds d’investissement suit le développement de l’entreprise pendant toute la période où elle est dans son portefeuille. Et cette durée est approximativement de 4 à 5 ans dans la majorité des cas.

Précisément, de belles histoires ont pu voir le jour grâce au Private Equity. On peut par exemple citer Alliance Etiquettes, une PME française qui réalise des impressions d’étiquettes premium. Le fonds Activa Capital a acquis une participation majoritaire dans l’entreprise en 2015 et a accompagné le fondateur dans son développement. En 2021, il a cédé sa participation dans le cadre d’un MBO organisé par Chequers Capital. A l’occasion de cette opération, le fondateur et CEO de l’entreprise Olivier Laulan a mentionné « Je suis très fier du chemin parcouru avec Activa Capital. L’arrivée de Chequers Capital donnera à Alliance Etiquettes les moyens de son ambition : la poursuite de son projet de croissance et de consolidation en France et en Europe ». Pour rappel, depuis l’entrée d’Activa Capital en 2015, le chiffre d’affaires et l’EBITDA de l’entreprise ont été multipliés respectivement par plus de 8 et 7 fois.

Raison #3 pour travailler en Private Equity : Développer ses connaissances techniques

Le Private Equity est un métier très technique où le junior peut beaucoup apprendre. Ce n’est pas pour rien que les fonds d’investissement recrutent souvent des professionnels qui ont déjà une première expérience : M&A, Conseil en stratégie, Transaction Services, Leveraged Finance ou Venture Capital. Vous souhaitez vous tourner vers le Private Equity mais il vous paraît judicieux de décrocher un stage en amont dans ces domaines ? Réussissez vos entretiens avec notre formation en ligne complète par deux anciens banquiers de Lazard. Vous retrouverez de nombreux cours en ligne pour devenir un as en Private Equity mais également en Conseil en stratégie, Transaction Services, Leveraged Finance, Venture Capital et bien d’autres.

Modéliser sur Excel

D’abord, les juniors utilisent couramment Excel pour faire de la modélisation financière. En effet, le fonds doit souvent construire un Business Plan détaillé de la cible et faire une valorisation pour négocier les conditions d’entrée. Le plus souvent, le fonds de Private Equity déduit le prix d’acquisition en fonction d’un TRI cible et d’un certain niveau d’endettement qu’il peut utiliser pour financer l’opération.

De plus, il faut modéliser le LBO pour faire des analyses de sensibilités selon les différentes hypothèses utilisées : levier financier, taux d’intérêt, remboursement de la dette ou encore le TRI ciblé par le fonds pour cette opération. Enfin, il faut suivre de manière très précise les principaux indicateurs de la cible pendant sa durée dans le portefeuille du fonds. Il est d’ailleurs possible pour vous de tout connaître de la modélisation financière avec Excel que ce soit pour votre première mission de stage en corporate finance mais également pour vos process de recrutement.

Apprendre sur un secteur

Ensuite, les juniors peuvent acquérir de solides connaissances sur un secteur en particulier, surtout si le fonds d’investissement a développé une expertise sectorielle. C’est par exemple le cas de Antin dans le secteur Infrastructure ou BlackFin pour les services financiers. C’est donc très important de bien connaitre le marché dans lequel le fonds investit. Par exemple, on peut demander à des candidats de réaliser des Market Sizings en entretien. Ce sont des questions souvent posées lors des entretiens en Conseil en Stratégie, mais bien plus rares en Corporate Finance. Pour vous entraîner aux Market Sizings, il est possible pour vous de rejoindre Training You et de suivre le cours Market Sizings pour comprendre toute la méthodologie ainsi que de bénéficier d’exemples corrigés. Egalement, vous profiterez d’études de cas Market Sizings corrigées sur la plateforme en ligne.

Raison #4 pour travailler en Private Equity : Gagner un bon salaire

Ce n’est pas une réelle surprise. Au même titre que les salaires en M&A, les professionnels du Private Equity gagnent bien leur vie. Et pour beaucoup d’étudiants, le salaire à la sortie de l’école représente une dimension importante de leur choix de carrière. Bien sûr, cela ne doit pas être la seule raison de rejoindre un fonds d’investissement. Mais c’est toujours un plus, surtout quand on travaille de longues heures.

Concrètement, la rémunération dans un fonds d’investissement se compose de 3 parties :

  • D’abord, le professionnel reçoit un salaire fixe
  • Ensuite, il touche un bonus qui dépend de la performance globale du fonds de Private Equity sur l’année et de sa performance individuelle. Ici, on note que les bonus sont équivalents ou légèrement inférieurs à ceux que l’on peut percevoir en banque d’investissement
  • Enfin, la partie la plus intéressante est le « carried interest ». Il correspond à une partie de la plus-value réalisée sur les investissements de l’année. Cependant, seuls les professionnels seniors reçoivent le « carried interest ». Et les juniors ne sont généralement pas invités à la table !

Ces salaires peuvent paraître impressionnants mais il faut préciser plusieurs points. D’abord, les données proviennent des fonds les plus importants. Dans certains fonds d’investissement plus petits, les salaires restent moins élevés. Mais l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle y est davantage respecté. Ensuite, les rémunérations dépendent de la performance annuelle du fonds d’investissement. Si le fonds ne performe pas, les parts variables de la rémunération sont plus faibles.

Raison #5 pour travailler en Private Equity : Avoir des perspectives d’évolution

Un début de carrière en Private Equity offre de fortes perspectives d’évolution. Les possibilités de sortie après quelques années au sein d’un fonds d’investissement sont nombreuses.

  • D’abord, les professionnels peuvent être recrutés par des entreprises qui ont fait partie du portefeuille du fonds. Ils connaissent déjà bien le secteur et la société. Ils peuvent donc postuler à des postes de CFO ou en Business Development
  • Ensuite, les professionnels peuvent créer leur propre entreprise
  • De plus, ils peuvent rejoindre un autre fonds d’investissement qui travaille sur des marchés différents. Ex : fonds spéculatif, fonds de VC ou Family Office
  • Enfin, certains professionnels sont recrutés par des cabinets de Conseil en Stratégie comme BCG, McKinsey ou Bain. En effet, ils ont acquis une forte expertise sectorielle après plusieurs années au sein d’un fonds d’investissement sectorisé

Comment décrocher un stage en Private Equity ?

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Décryptage
Qu’est-ce que le Private Equity ?

Le Private Equity est un domaine qui attire de nombreux étudiants. Aujourd’hui, il fait partie des métiers les plus « populaires » dans l’écosystème de la Corporate Finance, avec évidemment le M&A ou encore les métiers de la dette.  Dans cet article, nous allons d’abord définir le Private Equity, puis parcourir la diversité des fonds qui font du Private Equity et enfin expliquer ses principales différences avec le M&A. C’est quoi le Private Equity concrètement ?  L’activité de Private Equity (parfois nommée avec la simple abréviation « PE » ou « capital-investissement » en français) consiste pour un fonds d’investissement à acquérir des participations au capital (« Equity ») d’entreprises généralement non cotées (« Private »). Parfois, les fonds investissent dans des véhicules gérés par d’autres fonds (fonds de fonds). Dans le premier cas, on parle d’investissement « direct ». Dans le second cas, on parle d’investissement « indirect ». Car l’argent investi dans le véhicule sera ensuite réinvesti au capital des entreprises. A chaque fois, l’objectif principal du fonds d’investissement est de revendre ces participations en réalisant la plus-value la plus élevée possible. En pratique, le Private Equity regroupe 4 grandes étapes : 1) La levée de fonds Le fonds d’investissement récolte le plus d’argent possible auprès de divers investisseurs pour constituer un véhicule. Il sera ensuite son « bras armé » pour investir. Les investisseurs qui participent à cette récolte sont connus sous le nom de « LPs » (Limited Partners). Le fonds qui va ensuite investir cet argent est appelé « GP » (General Partner). 2) L'acquisition Le fonds d’investissement utilise l’argent levé pour investir dans des entreprises (investissements directs) ou fonds (investissements indirects). Selon sa stratégie d’investissement définie en amont, le fonds investira en tant qu’actionnaire minoritaire ou majoritaire. Seul ou avec d’autres fonds d’investissement (co-investissement). Dans certains secteurs (ex : santé, assurance, TMT). Et dans des entreprises spécifiques (startup, PME/TPE, ETI, Business Model B2C ou B2B, etc.). 3) La gestion Le fonds d’investissement gère l’entreprise qui devient membre de son portefeuille. Pendant plusieurs années, l’objectif est de faciliter la croissance de l’entreprise (augmentation des revenus par croissance organique ou externe) et de renforcer sa profitabilité (augmentation de la marge d’EBITDA). Pendant cette période, les bénéfices réalisés par la cible servent aussi à rembourser la dette souscrite par le fonds au moment de l’acquisition. 4) La cession Le fonds d’investissement cède sa participation après quelques années (généralement entre 5 et 7 ans) au sein de son portefeuille. Cette vente (si elle se passe bien) permet non seulement de rendre l’argent aux LPs mais aussi de générer des bénéfices (additionnels) pour le fonds. Le Private Equity est un secteur diversifié Il existe de très nombreux fonds d’investissement. Retrouvez d'ailleurs les plus connus dans nos fiches sur les fonds de Private Equity en France. Et leur catégorisation peut prendre différentes formes. On peut distinguer par exemple : Le secteur Il existe des fonds : Généralistes. Ils investissent dans tous les secteurs (ex : PAI Partners, Bridgepoint, Advent) Thématiques (ou sectorisés). Ils investissent principalement dans un ou quelques secteurs (ex : BlackFin Capital Partners en FIG, Tikehau Ace dans la sécurité et la défense, Antin Infrastructure Partners dans l’infrastructure) Le segment On distingue les fonds : Small et Mid Cap. Ils investissent en général dans des entreprises de petite ou moyenne taille (ex : Omnes Capital, Abenex, Capza) Large Cap. Ils investissent aussi dans des grandes entreprises (ex : Advent, Astorg, Cinven, KKR) Petite précision : Les fonds qui investissent dans les startups sont appelés des fonds de Venture Capital (ils interviennent à un stade plus précoce, avec plus de risques). Le type d'investissement Certains fonds investissent seuls. D'autres incluent une équipe de co-investissement (ex : Ardian). Ils investissent uniquement avec d’autres fonds. C’est le cas de Bpifrance. En effet, elle suit aussi un objectif d’intérêt général en facilitant la croissance du tissu économique français. Donc elle intervient toujours en « co-lead » ou aux côtés d’un « lead » Des fonds ne font que des investissements directs. Et des fonds qui intègrent aussi une équipe dédiée aux fonds de fonds (ex : Ardian, encore une fois). En savoir plus sur Ardian ? Vous pouvez retrouver dans notre blog l’article Ardian : un acteur clé du Private Equity en co-investissement  Que choisir entre le M&A et le Private Equity ? Vous êtes indécis entre débuter votre carrière dans le M&A ou en Private Equity ? Voici quelques différences entre les deux métiers : Le Private Equity : un métier différent Le banquier M&A exerce dans une banque d’affaires ou une boutique M&A. Il conseille l’acheteur (mandat « buy-side ») ou le vendeur (mandat « sell-side ») dans le cadre d’une transaction. C’est donc un tiers à l’opération, qui exerce un rôle d’intermédiaire. Le fonds de Private Equity est un investisseur. Il achète et vend des entreprises. C’est donc un acteur de la transaction, soit l’acheteur, soit le vendeur. Les fonds d’investissement mandatent d’ailleurs régulièrement une banque d’affaires pour les conseiller sur ces opérations Un travail différent en Private Equity Les compétences requises sont assez similaires, mais les missions de l’analyste M&A et du chargé d’affaires en Private Equity sont différentes. Quelques exemples : L’analyste M&A produit un pitch pour convaincre le client de lui confier un mandat. Mais le junior en Private Equity travaille sur un memo pour convaincre son comité de direction d’investir au capital d’une entreprise L’analyste M&A organise les interactions entre les différentes parties prenantes sur un deal (vendeur, acheteurs potentiels, conseils). Mais le junior en Private Equity participe aux travaux de due diligence sur la cible pour déterminer si le fonds a un intérêt à investir L’analyste M&A valorise une cible avec l’appui du Business Plan transmis par le management. Mais le junior en Private Equity challenge ce Business Plan pour déterminer le « bon prix » de l’investissement  L’analyste M&A n’intervient plus après l’acquisition. Mais le junior en Private Equity suit l’évolution des principaux agrégats (opérationnels et financiers) de l’entreprise dans la perspective de sa revente Une rémunération différente en Private Equity En M&A comme en Private Equity, la rémunération des juniors est généralement assez avantageuse. Si la part fixe de la rémunération est assez similaire, la part variable dépend d’un critère distinct. Le bonus du banquier M&A dépend généralement de sa performance et de celle de la banque (ex : le dealflow sur l’année). Celui de l’Investment Manager dépend plus étroitement de la performance du fonds  (qui dépend aussi de la sienne bien évidemment). En effet, les équipes reçoivent une partie de la plus-value réalisée lors de la revente des participations à partir d’un certain seuil. C’est le « carried interest ». Il est lié à la surperformance du fonds. Enfin, on peut aussi mentionner d’autres critères qui jouent en général en faveur du Private Equity. Parmi ceux-ci, on peut citer :  L’impact sur l’économie réel. Le fonds est un investisseur donc a un impact plus grand Le work life balance. Le fonds peut staffer le conseil M&A sur certaines tâches fastidieuses, alors que la banque n’a personne à qui déléguer ! Vous voulez travailler en Private Equity ? Les process de recrutement sont compétitifs pour les fonds d’investissement. Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès aux vidéos sur les concepts techniques à maîtriser, des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises (dont 30 fonds de Private Equity), des podcasts exclusifs avec des professionnels. 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Par Samir Jacquelin

6 min de lecture

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Qu’est-ce que la Dry Powder en Private Equity ?

Dans le monde du Private Equity, la « Dry Powder » (ou « Poudre Sèche » en français) fait référence à l’argent qui a été levé par un fonds d'investissement mais qui n'a pas encore été investi. Concrètement, c'est l'argent disponible pour réaliser des investissements mais qui n'a pas encore été déployé. Dans cet article, nous allons d’abord rappeler les enjeux actuels autour de la « Dry Powder », puis mentionner les avantages et les inconvénients de bénéficier d’une « Dry Powder » élevée et enfin mentionner quelques exemples de fonds qui ont précisément constitué une « Dry Powder » importante ces dernières années. L’enjeu de la « Dry Powder » en Private Equity Dans un marché du Private Equity en ralentissement depuis 2022, plusieurs enjeux majeurs concernent directement la « Dry Powder ». D’abord, les fonds d’investissement disposent d’une manne de capitaux propres sans précédent. En effet, selon le rapport publié par le cabinet de Conseil en stratégie Bain & Company en février 2023, le montant de « Dry Powder » atteignait 3 700 milliards de dollars fin 2022, contre 3 200 milliards de dollars un an plus tôt. Précisément, 1 900 milliards de dollars concernent spécifiquement le Private Equity, majoritairement sur le segment du LBO avec 1 100 milliards de dollars. Source : Bain & Company   Ensuite, cette « Dry Powder » est de plus en plus vieille pour le LBO. Concrètement, son âge moyen est passé de 19 à 25 mois entre 2019 et 2021. Comment expliquer ces évolutions ? Deux facteurs peuvent être avancé. Premièrement, les fonds ont levé beaucoup d’argent dans le sillage de la crise du Covid-19. En effet, les investisseurs (LPs) étaient confiants dans la capacité des fonds d’investissement (GPs) à générer des rendements importants avec le Private Equity Deuxièmement, les fonds ont diminué leurs investissements depuis 2022. Cela s'explique par pour plusieurs raisons : durcissement des conditions de financement, attentes trop élevées des vendeurs sur la valorisation, attentisme des acquéreurs, etc. Par conséquent, le stock d’argent levé mais non investi augmente. Les avantages d’une « Dry Powder » élevée  La « Dry Powder » offre plusieurs avantages en Private Equity : Opportunités d'investissement. En disposant d'une réserve de liquidités, les fonds d'investissement ont la flexibilité nécessaire pour saisir rapidement les opportunités d'investissement qui se présentent. Cela leur permet d'être réactifs sur le marché. En effet, ils peuvent saisir des occasions qui pourraient ne pas être accessibles à d'autres investisseurs moins bien capitalisés Négociation favorable. Avec une « Dry Powder » importante, les fonds d'investissement peuvent souvent négocier des conditions plus avantageuses lors de l'acquisition d'entreprises ou de prises de participation. Ils peuvent par exemple accepter des niveaux de valorisation plus élevés. Car ils ont l’argent pour investir. Ils peuvent aussi négocier des clauses contractuelles plus souples Gestion du risque. La disponibilité de liquidités permet aux fonds d'investissement de diversifier leurs investissements et de répartir le risque sur un portefeuille de nombreuses entreprises. Cela peut atténuer les effets de pertes éventuelles sur un investissement particulier Soutien à la croissance. La « Dry Powder » peut être utilisée pour financer la croissance des entreprises dans lesquelles les fonds d'investissement détiennent des participations. Cela peut inclure des investissements (croissance organique) ou l’acquisition de cibles avec des build-up (croissance externe) Génération de rendements. En investissant la « Dry Powder » de manière judicieuse, les fonds d'investissement visent à générer des rendements plus élevés pour les investisseurs. En effet, ils peuvent gérer ce stock d’argent dans le temps dans le cadre d’une allocation stratégique des capitaux En résumé, la « Dry Powder » permet aux fonds d'investissement d'être flexibles, réactifs et stratégiques dans leurs investissements. Les inconvénients d’une « Dry Power » trop importante Une « Dry Powder » trop élevée en Private Equity présente aussi certains inconvénients : Pression pour investir. Si un fonds d'investissement accumule une quantité importante de « Dry Powder », il peut ressentir une pression pour investir cet argent rapidement afin de ne pas compromettre les rendements prévus pour ses investisseurs. Cette pression peut entraîner des décisions d'investissement hâtives ou des compromis sur la qualité des opportunités d'investissement Surévaluation des actifs. Une « Dry Powder » abondante contribue à une concurrence accrue pour les opportunités d'investissement. Cela peut conduire à une surévaluation des actifs. Les fonds d'investissement pourraient être contraints de payer des prix excessifs pour les cibles, ce qui pourrait réduire leur TRI, c’est-à-dire les rendements futurs de leurs investissements Risque de déploiement inefficace des capitaux. Lorsque les fonds d'investissement disposent d'une « Dry Powder » importante, il peut être tentant d'investir dans des entreprises ou des secteurs moins bien adaptés à leur stratégie d'investissement, simplement pour déployer les capitaux. Cela augmente le risque que les investissements ne produisent pas les rendements attendus Pression sur les performances à long terme. Un déploiement inefficace de la « Dry Powder » peut compromettre les performances à long terme du fonds d'investissement. Si les investissements ne génèrent pas les rendements attendus ou si les entreprises acquises ne parviennent pas à croître comme prévu, cela peut avoir un impact négatif sur les rendements globaux du fonds et sur sa réputation auprès des investisseurs. Cela sera alors plus difficile de lever d’autres fonds à l’avenir Incertitude en période de volatilité. En période de volatilité économique ou de turbulences sur les marchés financiers, une « Dry Powder » élevée peut représenter un fardeau supplémentaire pour les fonds d'investissement. Ils peuvent être confrontés à des difficultés pour trouver des opportunités d'investissement attrayantes dans un environnement incertain. Et cela compromet leur capacité à déployer efficacement les capitaux En résumé, une « Dry Powder » excessive peut entraîner des pressions et des risques pour les fonds d'investissement. Cela concerne en particulier la qualité des investissements, les performances à long terme et la gestion de la volatilité du marché. Quels fonds de Private Equity détiennent la « Dry Power » ? En Private Equity, 25 fonds détiennent 22% du total de la « Dry Powder » en 2023. Cette forte concentration des capitaux au sein d'un petit nombre de fonds traduit la « prime à la qualité » recherchée par les investisseurs. Quelques exemples : Apollo avec 55 milliards de dollars KKR avec 43 milliards de dollars CVC avec 39 milliards de dollars Ardian avec 31 milliards de dollars Blackstone avec 29 milliards de dollars Vous voulez travailler en Private Equity ? Les process de recrutement sont compétitifs pour les fonds d’investissement. Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès aux vidéos sur les concepts techniques à maîtriser (avec entre autres un cours complet sur le Private Equity), des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises (dont 30 fonds de Private Equity), des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

4 min de lecture

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Qu’est-ce que le Leveraged Buy Out (LBO) ?

L’acronyme « LBO » renvoie en réalité au terme Leveraged Buy Out, littéralement une opération financière avec un « effet de levier », c’est-à-dire l’acquisition d’une entreprise grâce à un recours significatif à la dette financière. Le recours à cette pratique remonte aux années 1980, peu après la naissance du fonds d’investissement KKR (fondé en 1976 par Jerome Kohlberg, Henry Kravis et George Roberts), qui se spécialise rapidement dans le financement d’acquisitions hostiles d'entreprises. Le schéma semble simple : les dettes contractées pour acquérir les cibles sont remboursées par la vente de branches non rentables (démantèlement de la cible) et une réduction des coûts (délocalisation, sous-traitance, licenciements). C’est le début des LBO modernes ! Cette pratique risquée a d’ailleurs valu le qualificatif de « barbares » à Kohlberg, Kravis et Roberts ! Dans cet article, nous allons d’abord classifier les différents types de LBO, puis expliquer pourquoi un fonds utilise la pratique du LBO et enfin parler du fonctionnement du LBO. A la fin de l’article, nous donnerons un exemple récent rapide de LBO.    Les différents types de LBO Le Leveraged Buy Out correspond à la pratique traditionnelle de l’achat avec effet de levier. Mais il existe quelques variantes. Lesquelles ? MBO (Management Buy Out) ou LMBO (Leveraged Management Buy Out) Ce sont des LBO à travers lesquels les managers actuels de l’entreprise acquièrent une partie ou tout son capital. En résumé, un LBO conduit par le management de l’entreprise. MBI (Management Buy In) ou LMBI (Leveraged Management Buy In) Ce sont des LBO à travers lesquels de nouveaux managers acquièrent une partie ou tout le capital de l’entreprise. En résumé, un LBO conduit par un nouveau management, qui à la fois entrent au capital et prennent les commandes opérationnelles de l’entreprise. OBO (Owner Buy Out) C’est un LBO à travers lequel le propriétaire de l’entreprise se « rachète à soi-même » (au moins en partie). Concrètement, le cédant est le dirigeant et l’actionnaire principal. Il transmet la majorité du capital de son entreprise à un fonds d’investissement tout en restant lui-même actionnaire minoritaire. Pour le fonds d’investissement, l’OBO présente l’avantage de poursuivre le développement de l'entreprise avec un dirigeant expérimenté avant de progressivement mettre en place son successeur. Pour le dirigeant en place (« Owner »), l’intérêt est de mettre de côté une partie souvent significative de son patrimoine (engager la transmission) tout en restant intéressé financièrement au développement de son entreprise (avec la seconde revente par le fonds d’ici quelques années). BIMBO (Buy-In Management Buy-Out) C’est un LBO dans lequel les acheteurs sont à la fois des investisseurs extérieurs (fonds d’investissement ou cadres extérieurs) et des managers de l'entreprise. Pourquoi fait-on un Leveraged Buy Out ? Le recours au LBO est courant. Quelles sont les motivations de chaque partie derrière cette pratique ? Le LBO pour les fonds d’investissement Dans un Leveraged Buy Out, l’acquéreur est toujours un fonds d’investissement, dont l’activité consiste à prendre des participations au capital (« Equity ») d’entreprises généralement non cotées (« Private »). C’est le métier du Private Equity. Parmi les plus connus en France, on peut citer Ardian, Eurazeo ou encore Tikehau. Vous pouvez retrouvez une liste de 30 fonds de Private Equity en France dans notre liste. Le principal objectif du fonds est financier : revendre la participation après quelques années (généralement entre 5 et 7 ans) en générant la plus-value la plus élevée possible. Cette plus-value se mesure avec deux indicateurs : le MoM (« Money on Money ») et le TRI (taux de rendement interne). Vous pouvez suivre notre cours de LBO pour en savoir plus sur le calcul de ses deux indicateurs. Pour rappel, un acquisition réalisée par une entreprise avec de la dette n’en fait pas un LBO pour autant ! Par exemple, Patrick Drahi (fondateur de Altice) a construit son « empire » sur des acquisitions successives en ayant à chaque fois recours à un haut niveau d’endettement. Aujourd’hui, la dette du groupe s’élève d’ailleurs à 60 milliards d’euros ! Pourtant, ces opérations ne doivent pas être considérées comme des LBO. Le LBO pour l’entreprise Dans un Leveraged Buy Out, la cible est (presque) toujours une entreprise non cotée. Pour elle, le LBO permet de se financer (avec des actionnaires qui ont les moyens de le faire) pour poursuivre son développement. Surtout, pour ses actionnaires (souvent les fondateurs de l’entreprise), cela permet d’organiser dans le temps la transition capitalistique et managériale Comment fonctionne un Leveraged Buy Out ? Le LBO a une structure particulière en plusieurs étages D'abord, le Leveraged Buy Out est un montage particulier : Au sommet, les fonds d’investissement qui acquièrent l’entreprise En bas, la cible qui est rachetée Entre les deux, une holding d’acquisition (appelée souvent « HoldCo ») qui est une « coquille vide », créée uniquement pour s’endetter (c’est elle qui porte la dette levée par les fonds au moment de l’acquisition) et racheter la cible Le LBO repose sur la dette Ensuite, le Leveraged Buy Out consiste à utiliser une partie significative (mais pas toujours majoritaire) de dette pour acheter la cible. Pour simplifier, il existe 3 niveaux de dette, correspondant chacun à un niveau de risque : La dette « senior »: C’est la dette « classique » qui est remboursée en priorité. Elle est donc peu risquée La dette « junior »: C’est la dette « subordonnée  » qui est remboursée uniquement si l’intégralité du principal de la dette senior l’a été. Elle est donc plus risquée La dette unitranche: C’est un mélange d’une dette senior et junior réunie en une seule et même tranche Le LBO cible certaines sociétés Enfin, la cible doit répondre à certains critères pour faire l’objet du LBO : stabilité des flux de trésorerie, marché mature, équipe de management expérimentée, etc. Pour en apprendre plus sur les critères de sélection d’un fonds de Private Equity, vous pouvez suivre notre cours sur Réussir les entretiens en Private Equity sur la plateforme. Exemple concret d’un Leveraged Buy Out : Trescal Le deal : En 2022, EQT Infrastructure (acquéreur) a réalisé un Leveraged Buy Out sur Trescal (cible) auprès de Omers Private Equity (cédant). L'opération a été réalisée sur la base d’une valorisation de 1,4Mds€ (dette comprise). Omers Private Equity réinvestit à hauteur de 25% et reste actionnaire minoritaire au capital de la société. C’est le 5ème LBO sur Trescal, mais EQT est le premier fonds infra à en prendre le contrôle. Pour cela, il utilise son 5ème véhicule closé en 2021 à 15,6Mds€ d’engagements (levée de fonds déjà réalisée auprès des investisseurs). Le financement : En 2022, les banques centrales ont durci leur politique monétaire. Dans ce contexte, le LBO a été financé par une dette unitranche fournie par un pool de prêteurs. Parmi les prêteurs, on peut citer Apollo, CVC, Goldman Sachs, KKR et Park Square-SMBC. Le levier financier de l’opération (Dette financière nette/EBITDA) s’élève à 5,25x, ce qui est assez élevé. Pourquoi ce deal ? Omers Private Equity réalise un exit auprès d’un autre fonds de Private Equity. De plus, il fait une belle plus-value après avoir racheté Trescal à Ardian en 2018 pour 670m€. EQT Infrastructures investit dans une société dont l’Equity Story est très compatible avec son positionnement (forte croissance à l’international, transformation digitale, secteur infra, résilience en cas de crise). Il compte mettre en œuvre la prochaine étape du développement de la cible pour la revendre dans quelques années à un prix encore plus élevé ! Celui-ci passera par de la croissance externe. Trescal avait déjà réalisé 5 acquisitions début 2023, toutes financées par un prêt de son nouvel actionnaire. Vous souhaitez faire un stage en Private Equity ? Les fonds d’investissement continuent à recruter des stagiaires et des juniors. Cependant, les offres sont moins nombreuses. Et il faut être très bien préparé pour en décrocher une. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. 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Par Quentin Demaret

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