L’étude de cas en Conseil en stratégie

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Hérité de l’anglais « case study », la dénomination « étude de cas » est vaste. Concrètement, elle désigne une méthode d’étude approfondie d’un sujet précis visant à produire de la connaissance ou à atteindre un niveau de compréhension supérieur d’un objet d’étude particulier. Comme vous pouvez l’imaginer, l’étude de cas n’est pas seulement l’apanage de la recherche universitaire. Il s’agit aussi de la pierre angulaire du processus de recrutement des cabinets de Conseil en stratégie. Lors d’une étude de cas, le candidat se voit confronté à une problématique Business. Et il doit la résoudre en temps réel, en situation d’information imparfaite.

Dans ce contexte propice au stress, tout est mis en place pour évaluer la pertinence du candidat. L’entretien de conseil se compose de 3 parties distinctes :

  1. Le « fit » ou l’entretien interpersonnel
  2. La phase de « case study » ou l’étude de cas
  3. Une partie « Q&A » (questions/réponses avec le consultant)

L’étude de cas stricto sensu n’est que la 2ème phase de l’entretien. Toutefois, dès votre première poignée de main, vous êtes indirectement évalué. Ainsi, arriver en entretien trop détendu, en retard, voire relâché, ou proposer un « fit » sans structure ou sans exemples précis, peut déjà vous exposer à une mauvaise impression irrattrapable. Cette 2ème phase, du reste, est l’étape charnière de votre entretien. Dans cet article, on vous explique d’abord les différents types de cas, ensuite son importance dans l’évaluation des candidats pour les cabinets et enfin quelques clés pour réussir cette épreuve.

La typologie des études de cas

Passons en revue les différents types de cas.

Interviewer-led vs Interviewee-led

Un cas « Interviewer-led » signifie que le recruteur vous guide dans la résolution du cas via une série de questions. Chez McKinsey, ces cas sont très courants. Ils évaluent votre capacité à mobiliser les ressources disponibles pour répondre efficacement et de manière convaincante à une série de sous-problèmes gravitants autour du problème client.

A l’inverse, un cas « Interviewee-led » vous met en position de « driver » le cas. Vous devez être force de proposition et orienter l’échange sur les thématiques les plus pertinentes. Ces cas sont fréquents au BCG. Ils testent votre autonomie, votre capacité à prioriser les sujets les plus pertinents, tout en fixant un cap pertinent. Ces deux styles de cas se suivent souvent pendant un même entretien. Il est donc préférable de s’entraîner aux deux cas de figure en amont

Cas quantitatif vs cas qualitatif

Un cas « quantitatif » est un cas dont la résolution s’articule principalement autour d’une mise en équation, suivie de plusieurs étapes de calculs distinctes pour in fine déboucher sur une résolution cohérente et pertinente du problème de votre client.

Au contraire, un cas « qualitatif » peut être exempt de tout calcul, ce qui reste néanmoins assez rare. L’accent est mis sur la structuration du problème, mais aussi sur la créativité et le business sense du candidat. Encore une fois, ces deux catégories de cas seront souvent interdépendantes et imbriquées lors de vos entretiens réels

Cas « classique » vs cas « exotique »

On considère comme « classique » un cas populaire dans le milieu du conseil (ex : « Combien de balles de ping-pong peut-on introduire dans un A380 ? », même si c’est plutôt ici d’un brainteaser) ou dont la démarche s’inspire largement d’un framework usuel (Profitabilité, Croissance, Entrée sur un nouveau marché, etc.). Pour obtenir un aperçu des principaux frameworks utilisés dans la résolution des cas, retrouvez notre cours dédié aux Frameworks.

Un cas « exotique » se veut difficile d’accès, au sens où aucun savoir/savoir-faire acquis au cours de votre préparation ne peut vous aiguiller dans le « crackage » du cas. Là encore, il n’est pas rare d’être soumis à un cas abordable au début mais présentant par la suite des pans littéralement indomptables !

Cas business vs cas non-business

Un cas business se réfère à un cas dont la réussite repose sur un indicateur financier. Il ne faut pas confondre « cas business » et « cas secteur privé ». En effet, le Secteur Public peut tout à fait faire l’objet d’un cas « business », dont l’objectif est d’améliorer le ROCE d’un ministère par exemple.

Un cas « non-business » est un cas qui ne s’inspire pas de l’entreprise, ni dans sa manière de résoudre le problème, ni dans l’objet d’étude. Les market sizings ou les brainteasers, souvent posés sous forme de devinettes, en sont des exemples typiques. Certains cas se situent à la frontière de ces deux versants (ex : améliorer l’image de marque d’un musée)

Cas écrit vs cas oral

Les cas écrits étaient auparavant systématiques au 2ème tour du BCG, mais un nouveau test en ligne (façon « GMAT ») semble avoir gagner les faveurs de l’enseigne. Aussi, EY-Parthenon, au 1er tour, propose un cas écrit composé d’une série de questions principalement « quantitatives ». Ces tests étant relativement relevés, viser ¾ de bonnes réponses permet généralement de rejoindre la tête du classement sur l’épreuve.

Le cas oral, emblématique des entretiens de conseil, met le candidat face au recruteur, pour une durée totale de 30 à 45 minutes de raisonnement argumenté autour d’un problème. Depuis la pandémie Covid-19, ils s’effectuent souvent en ligne, sous forme de « visiocall »

Cas individuel vs cas en groupe

Les cas en groupe sont très rares dans les processus de recrutement des cabinets de Conseil en stratégie. Néanmoins, Accenture propose des cas en groupe pour la majorité de ses « practices ». Ici, la capacité de travail d’équipe est mise en exergue : sens de l’écoute, communication, leadership, esprit d’équipe.

Par contre, les cas individuels sont omniprésents. Souvent, en fin de processus de recrutement, le candidat peut se voir accompagné d’un jury constitué de plusieurs « Partners » ou plusieurs « consultants seniors »

Notre conseil : Utilisez la bibliothèque de +170 cas de Training You pour avoir un aperçu global des différents types de cas auxquels vous pourrez être confronté lors de vos entretiens.

Pourquoi les processus de recrutement des cabinets de Conseil en stratégie ont-ils recours à l’étude de cas ?

L’étude de cas ressemble à une mission du cabinet

D’abord, l’étude de cas est un exercice idéal pour évaluer le futur consultant. En effet, il simule en temps réel un pan d’une mission effectuée par le cabinet. Le candidat est ainsi testé en immersion d’une manière fidèle et fiable.

L’étude de cas nécessite une démarche logique

Ensuite, l’étude de cas permet d’évaluer la démarché logique, la réflexion du candidat, évitant ainsi de tomber dans une infertile restitution de connaissance. L’étude de cas évalue systématiquement trois blocs :

Structure et Logique

Être MECE (« Mutually Exclusive & Collectively Exhaustive ») doit être une seconde nature pour le consultant aguerri. Vous serez donc testé sur votre faculté à :

  • Segmenter un problème en plusieurs parties exclusives
  • Définir une structure exhaustive permettant la résolution du problème
  • Répondre aux plus hauts standards de qualité de raisonnement, notamment en termes de priorisation, niveau de détail et rigueur d’analyse

Esprit quantitatif

Votre capacité à mettre en équation un raisonnement complexe et à le résoudre de manière mathématique est naturellement valorisée. Ceci implique de maîtriser 3 éléments essentiels :

  • Formalisation mathématique d’un problème
  • Résolution mathématique d’un problème
  • Aisance quantitative et calcul mental

Communication et Synthèse

Le recruteur cherche à évaluer votre capacité à présenter un travail final au client autant qu’à communiquer au sein de votre équipe. Il faut respecter 3 paramètres :

  • Clarté de l’analyse
  • Concision de l’expression
  • Précision conceptuelle

L’étude de cas est un exercice réaliste

Enfin, l’étude de cas est souvent très réaliste. Si vos connaissances ne sont pas évaluées directement, votre démarche est scrupuleusement décortiquée. Pourquoi ? Parce que la connaissance dans le conseil n’est qu’un moyen servant la production d’une analyse à forte valeur ajoutée pour le client.

Il y a deux conséquences immédiates.

D’abord, un consultant crée du savoir « neuf ». Et ce savoir s’insère dans une analyse approfondie reposant intégralement sur la qualité de la démonstration. Ce savoir tire donc toute sa légitimité du travail du consultant.

Ensuite, un consultant exploite les données de façon optimale. Ce qui implique d’être intransigeant sur la qualité des données, le temps passé à recueillir et exploiter les données et la quantité d’information critique nécessaire au démarrage d’une analyse. D’une part, le consultant doit apporter de la valeur à son client en ayant un regard neuf, analytique et créatif, nécessaire à la résolution du problème (fond). D’autre part, la démarche au sein de laquelle s’insère son analyse doit refléter les plus hauts standards de travail afin d’être convaincant (forme).

Ces deux exigences font du Conseil en stratégie l’un des métiers les plus complets et dont les pratiques sont parmi les plus exploitables à d’autres métiers.

Comment réussir une étude de cas ?

Pour réussir une étude de cas, il :

  • Trouver la solution au problème du client
  • Démontrer sa capacité à résoudre un problème de manière méthodique

Ainsi, même si le temps vient à manquer et que vous n’avez pas « cracker » l’étude de cas, votre recruteur peut tout à fait laisser un avis favorable. Puisqu’il sait que lors d’une mission, avec plus de temps, vous auriez fourni un brillant rendu.

Cette explication vous révèle donc qu’il faut trouver la réponse à l’étude de cas, mais aussi démontrer votre capacité à le faire sur n’importe quel autre cas. Plus vous montrerez de la consistance dans votre analyse, plus vous parviendrez à convaincre votre recruteur que votre performance n’est pas liée à la chance et que vous êtes apte à réitérer des analyses pertinentes une fois en poste.

La question est donc de savoir : « Comment démontrer au recruteur ma capacité à résoudre un problème non formalisé de manière systématique ? ». A ce stade, votre étude de cas a déjà commencé… ! Pour aller plus loin, retrouvez notre article sur Comment réussir systématiquement une étude de cas ?

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Comme mentionné, les process sont exigeants. Et l’étude de cas en est la clé de voute. Pour décrocher une offre dans un prestigieux cabinet de Conseil en stratégie, il faut être très bien préparé. Training You est la première plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Conseil en stratégie, avec +50 heures de formations : 8 cours sur toutes les étapes du process de recrutement (dossier de candidature, fit, cas), +170 études de cas réelles et résolues en live par des consultants, 14 fiches sur les principaux secteurs, 17 fiches sur les principaux cabinets et des podcasts exclusifs avec des consultants.

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