5 raisons de postuler dans une boutique M&A

9 min de lecture

Si vous souhaitez faire un stage en M&A, vous avez le choix ! Plusieurs types de structures accueillent des stagiaires en M&A. Quelques exemples : les grandes banques françaises comme BNP Paribas, Société Générale ou Crédit Agricole, une banque anglo-saxonne présente sur les métiers de la banque de financement et d’investissement en France comme Goldman Sachs, Citi, Morgan Stanley ou J.P. Morgan (on les appelle aussi les « bulge brackets »), une entreprise dans une équipe de M&A interne (c’est le « Corporate M&A ») ou bien… Dans une boutique ! Dans cet article, on vous donne les 5 raisons pour lesquelles il est pertinent de faire un stage dans une boutique M&A, à fortiori si vous n’avez pas énormément d’expérience dans le domaine.

1. Des « entrepreneurs du M&A » à forte renommée

Les boutiques M&A sont souvent fondées par des personnalités reconnues du monde des affaires, qui apportent leur expérience et surtout un carnet d’adresses. Ces « entrepreneurs du M&A » sont des anciens banquiers d’affaires ou anciens patrons, voire les deux.

  • Des anciens patrons de grandes entreprises. C’est le cas de Jean-Marie Messier, qui a fondé sa boutique en 2003 après son éviction de Vivendi. Dans un entretien pour le magazine Challenges réalisé en 2016, « J2M » motivait sa décision : « Je n’avais pas le choix. Je suis d’origine modeste, je n’avais pas de patrimoine, je devais élever mes cinq enfants, et l’idée de continuer à m’observer moi-même ne me réjouissait pas. ». Avec l’aide de plusieurs relations (le patron de Publicis Maurice Lévy, le patron de News Corp. Rupert Murdoch ou le pape new-yorkais des M&A Herbert Allen), il lance d’abord sa boutique à New York puis ouvre rapidement un bureau à Paris. Et depuis près de 20 ans, Messier & Associés concurrence directement les leaders Lazard et Rothschild sur la place parisienne
  • Des anciens banquiers d’affaires. C’est le cas de Peter Weinberg et Joe Perella (respectivement anciens banquiers chez Goldman Sachs et Morgan Stanley) qui fondent Perella Weinberg Partners en 2006. Et les exemples sont pléthores : Ken Moelis (ancien de UBS) qui a lancé la boutique Moelis & Company en 2007, les frères Michael et Yoel Zaoui (deux banquiers qui évoluaient chez Goldman Sachs et Morgan Stanley) qui ont fondé la boutique Zaoui & Co en 2013, Grégoire Heuzé (ancien de Rothschild & Co et Centerview) qui a lancé Altamoda en 2021

Ces personnalités ont noué des liens de confiance avec leurs anciens grands clients. Et ils savent les cultiver de manière discrète. Par conséquent, ils assurent un dealflow élevé à la boutique, ce qui permet au junior de travailler sur des exécutions et donc d’élever sa courbe d’apprentissage rapidement.

2. Un conseil indépendant au service des clients

La boutique est une structure indépendante. Elle n’est pas une banque de bilan. Le seul service offert au client, c’est le conseil. Et elles mettent régulièrement en avant leur absence de conflit d’intérêts dans les opérations M&A pour attirer les clients.

Mais, de quoi parle t-on au juste ? Au contraire des boutiques, les grandes banques d’affaires (les « banques universelles » ) proposent à la fois du conseil et du financement. D’ailleurs, ces activités de financement représentent souvent une part importante de l’activité. Par conséquent, elles ont un levier sur leurs clients : comme elles les financent, elles obtiennent plus facilement un rôle de conseil sur les opérations M&A. De plus, la qualité du conseil peut être perturbé par les intérêts de la banque en tant que financeur de l’entreprise. C’est davantage vrai en buy-side (la banque pousse le prix à la hausse et accorde le financement derrière avec les fees qui y seront associés) qu’en sell-side (les intérêts sont alignés pour obtenir le prix le plus élevé possible). Cependant, il est toujours assez risqué d’avoir la même personne comme conseil et financeur…

3. Une expertise reconnue dans certains secteurs ou domaines

Plusieurs boutiques M&A ont parfois une ou plusieurs spécialisations pour concurrencer les banques d’affaires. Quelques exemples :

  • Cambon Partners, fondé en 2003 et qui s’est imposée comme une boutique M&A de référence dans le domaine de la tech pour les sociétés en croissance. La boutique a conseillé sur plus de 300 opérations depuis son lancement, en intervenant à toutes les étapes du cycle de vie de l’entreprise (venture, growth capital, LBO, M&A)
  • Bryan, Garnier & Co, fondée en 1996 par l’américain Shelby Bryan et le français Olivier Garnier, qui a développé une forte expertise en santé et TMT
  • GP Bullhound, fondée aux débuts de la bulle Internet en 1999 à Londres et présente à Paris depuis 2016, qui accompagne les fonds étrangers intéressés par les startups françaises, les fonds français qui souhaitent élargir leur champ d’investissement à l’étranger et les entrepreneurs qui cèdent leur startup
  • Financière de Courcelles, fondée en 1928 qui a conseillé sur beaucoup de transactions dans le secteur de l’éducation ces dernières années. Depuis 2020, elle a accompagné 15 deals pour un montant de plus de 1Md€, dont plusieurs opérations à l’international (ex : acquisition d’ICS par Skill&You, acquisition d’Invictus par Sommet Education). Plusieurs opérations ont dépassé les 100m€ de valorisation (ex : Oktogone racheté par AD Education, MédiSup racheté par Stirling Square)
  • Clairfield International, fondé en 2004 et qui réalise de nombreuses opérations cross-borders sur le segment grâce à son réseau à l’international. Aujourd’hui, la boutique est un partnership de +300 personnes dans le monde, présent dans 25 pays (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie). La boutique intervient sur le segment mid-market. En 2021, elle a conseillé sur plus de 140 opérations

Vous pouvez retrouver plus d’informations sur d’autres boutiques M&A dans nos fiches banques qui incluent : présentation de la boutique, process de recrutement, deals récents conseillés, arguments pour répondre à la question « Pourquoi cette banque ? », questions d’entretiens posées récemment).

4. Une forte exposition dès le grade junior

Les boutiques offrent souvent plus d’exposition aux banquiers juniors.

D’abord, la chaîne hiérarchique est moins longue que dans les grandes banques. Concrètement, cela signifie que moins de personnes (qui évoluent à des grades différents) travaillent sur une opération. Les équipes projet sont constituées de 2 ou 3 personnes maximum : le Managing Director (qui a un rôle très spécifique et ne participe pas à la production), un associate/VP (qui contrôle la production et interagit au quotidien avec le client pour être certain que le deal avance) et l’analyste (qui gère la production avec le stagiaire). Parfois, l’analyste ou le stagiaire peut travailler directement avec le MD sur un pitch ou un information memorandum. Cela permet d’être très exposé et de profiter pleinement de la forte courbe d’apprentissage pendant les premiers mois ou années dans la banque.

Ensuite, dans les boutiques spécialisées sur les segments small/mid cap (cela représente 90% des boutiques…), le junior aura une vision plus globale d’un deal M&A. D’une part, il ne sera pas limité à l’exécution de tâches techniques sur PowerPoint et Excel. Ses responsabilités seront généralement moins rigides et plus entrepreneuriales. D’autre part, il aura davantage accès au client, par exemple en participant aux meetings. C’est un peu moins vrai dans les grandes banques.

5. Une dimension plus humaine

Les boutiques M&A qui évoluent sur le segment small/mid cap (encore une fois, c’est la grande majorité) sont plus proches du terrain. Elles conseillent des entrepreneurs (par exemple un jeune créateur de startup qui revend sa société à un fonds ou une grande entreprise) ou des familles. Par conséquent, quand on travaille dans une boutique, c’est important d’appréhender les clients de manière subtile, de comprendre leurs problématiques et leurs attentes et de passer le temps nécessaire pour les accompagner dans leur transaction. C’est une approche humaine qui nécessite de la pédagogie. Ce rôle est très différent dans les grandes banques d’affaires qui font du large cap, car elles conseillent souvent de grandes entreprises qui connaissent davantage les enjeux d’un deal M&A (ex : les professionnels du Corporate M&A dans les entreprises du CAC 40 sont souvent des anciens banquiers d‘affaires).

Vous souhaitez postuler dans une boutique en stage ou CDI ?

Les boutiques M&A recrutent des stagiaires et des juniors toute l’année. Cependant, il faut être très bien préparé pour décrocher une offre. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur.

Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves !

Découvrir les cours de la plateforme

Consulter d'autres articles

Interview avec Thierry Chetrit, fondateur et président de la banque d’affaires Clairfield International
10 principaux stages en Corporate Finance : L’entretien, enjeux et perspectives d’évolution – Partie 1
Les 3 clés pour décrocher un entretien en M&A ou Conseil en stratégie

Abonnez-vous à notre newsletter bimensuelle

Retrouvez les principales actualités en Corporate Finance et en Conseil en stratégie dans votre boîte mail tous les 15 jours

[sibwp_form id=1]