Entre mythes et réalité : quelle est la réelle difficulté des entretiens en Conseil en stratégie ?

11 min de lecture

Avant de postuler aux cabinets de Conseil en stratégie les plus prestigieux, il est préférable de connaître le niveau attendu. Pour cela, vous devez comprendre la difficulté réelle des entretiens en Conseil en stratégie. Et en particulier dans les « MBB » (McKinsey, BCG, Bain). Comme chaque épreuve symbolique soumise à l’évaluation d’une tierce personne (permis, baccalauréat, concours, etc.), la vision fantasmée n’est jamais très loin. A un tel point qu’avoir une vision claire des limites de l’épreuve résulte de l’exploit ! Dans cet article, nous vous aidons à distinguer le vrai du faux pour cerner ce qui est vraiment attendu.

Comprendre les attentes des entretiens de Conseil en stratégie

Trois éléments clés doivent retenir votre attention.

1) Les limites éthiques ne sont plus enfreintes, mais incorporées dans la stratégie des cabinets

Jusqu’où les recruteurs iront-ils pour vous tester ? Tout candidat a déjà entendu des histoires anxiogènes, mettant en scène des comportements inappropriés de la part de certains recruteurs peu scrupuleux. Cependant, il n’y a plus vraiment d’inquiétude à avoir aujourd’hui. Si plusieurs années en arrière, les écarts étaient peut-être occasionnels en entretien, la tendance s’est complètement inversée aujourd’hui. Trois reflets de cette évolution.

Expérience client

Face au fort turnover, les cabinets préfèrent vous séduire en entretien plutôt que vous faire fuir ! Au programme chez McKinsey : portes ouvertes du cabinet, attribution d’un mentor, suivi renforcé de votre « Customer Experience ». En fait, le cabinet vous perçoit (presque) comme un client ! Au BCG, vous vivrez vos entretiens à travers une application prévue à cet effet. Assez moderne pour attirer les talents !

Outil marketing

Les enjeux RH sont capitaux pour tous les cabinets, sans exception. Le bien-être au travail (et en entretien) devient même un KPI pour certains cabinets comme Bain, qui affirme chaque année son label de « Great Place to Work ». En outre, l’industrie est en train d’opérer une transition de fond : revalorisation salariale, révision des horaires, équilibre « vie pro/vie perso », etc.

Réalisme de l’exercice

En conseil, « les échanges avec le client » sont permanents et ne peuvent s’encombrer du moindre faux pas. L’entretien est donc un outil puissant pour évaluer votre propre éthique. Par exemple, l’empreinte environnementale ainsi que les impacts sociétaux des « inputs » que vous partagerez en entretien feront l’objet d’une écoute soutenue, à n’en pas douter.

2) Jusqu’où la difficulté de l’étude de cas peut-elle aller ?

Les calculs mentaux (presque) impossibles, les études de cas « exotiques » n’offrant aucune prise apparente semblent légions en entretien de Conseil en stratégie. Qu’en est-il réellement ? En cabinet, le consultant fait face à un panel de paramètres qui régissent le niveau de difficulté de sa mission. Partons de ces axes pour circonscrire la difficulté (réelle) de l’étude de cas.

L’humain (le client et l’équipe)

D’abord et avant tout, c’est l’équipe au sein de laquelle vous serez « staffé » qui induit un certain nombre de contraintes. Une mission difficile conduite par une équipe avec laquelle il fait bon travailler peut faire oublier le niveau de difficulté réel ! De la même façon, une étude de cas extrêmement pointue sera facilitée par un recruteur se montrant particulièrement bienveillant. Ainsi, veillez à bien distinguer la difficulté réelle de vos cas, de celle ajoutée par l’imprécision de votre « case buddy » ou la potentielle « dureté » du recruteur. Ce sont des choses bien différentes

La mission sur le fond et la forme

Voyons point par point, les difficultés potentielles de cet exercice :

  • Challenges situationnels. Ici, les challenges peuvent provenir de l’abondance de l’information (matérialisée en entretien par la remise d’un long dossier), le manque d’information (un énoncé comportant une brève phrase), se stress matériel (histoire vraie : l’interdiction de prendre des notes…), le stress immatériel (un recruteur parlant très vite ou encore le manque de temps). Plus les contraintes situationnelles sont fortes, plus la capacité à proposer un raisonnement structuré vous permettra de briller. Si le cas est âpre pour vous, il le sera également pour les autres candidats.
  • Challenges intellectuels. Ici, les challenges peuvent provenir de la difficulté mathématique (un nombre élevé de variables, la complexité/quantité de calculs à effectuer, etc.), la rareté du secteur qui a de grandes chances d’être découvert « from scratch » le jour de l’entretien (ex : industrie cinématographique coréenne). Les fiches secteurs Training You vous permettent de mettre toutes les chances de votre côté ! La rareté de la problématique (ex : si les cas de profitabilité sont souvent nombreux, certains candidats manquent de préparation sur des cas parfois moins courants en entretien comme sur le « pricing » ou le « lancement d’un nouveau produit »). Là encore, la bibliothèque de +170 cas corrigés de Training You sera un appui précieux dans votre préparation.

Gardez en tête que certaines contraintes varient d’un cabinet à l’autre et même pendant un même processus de recrutement. Par exemple, si vous brillez en calcul mental au premier tour, attendez-vous à être poussé dans vos retranchements sur la structure ou la question de créativité au deuxième tour !

3. Les attentes globales sont-elles équivalentes pour tous les cabinets ?

A priori, tous les cabinets de Conseil en stratégie remettent des livrables à leurs clients. Tous les cabinets attendent-ils donc la même chose des candidats ? Indice : Oui et non…

Des similitudes dans les entretiens en Conseil en stratégie

Oui, les cabinets américains (McKinsey, BCG, Bain, Oliver Wyman, Kearney) comme les boutiques généralistes (Mars & Co, CVA, etc.) et les boutiques spécialisées (Cepton, Nova, etc.) ont plusieurs points communs dans leur ADN.

D’abord, il existe des similarités fortes sur le Business.

  • Géographie. Une présence internationale plus ou moins forte selon les cabinets. Par exemple, Oliver Wyman se veut très international, à l’instar du « One Firm » de McKinsey
  • Secteurs. Tous les secteurs sont couverts par ces cabinets, sauf pour les cabinets exclusivement spécialistes d’un secteur. Cela dit, les généralistes aussi ont des « practices » fortes : la Pharmacie (BCG), le Private-Equity (Bain), le Secteur Public (McKinsey), O&G ou Grande distribution (Mars & Co). Afin de vous prémunir, tout en montrant votre curiosité le jour « J », découvrez les fiches secteurs Training You et progressez efficacement !
  • Fonctions : Un large spectre est évidemment proposé car ces cabinets servent majoritairement des entreprises « leader ». Quelques exemples de thématiques stratégiques en mission « classiques » en entretien : Pricing, Profitabilité, Entrée sur un nouveau marché, etc.
  • Clients : Ils partagent parfois les mêmes clients sur de nombreux secteurs. Par exemple, en France, EY-Parthenon, McKinsey et Roland Berger sont réputés pour s’adresser aux acteurs du Secteur Public
  • Prestige : Historiquement, ces marques ne sont plus à présenter et se concurrencent sur un grand nombre d’appels d’offre

Et ces similarités se traduisent concrètement dans le process de recrutement.

  • Géographie. Les entretiens peuvent s’effectuer en anglais à tout moment
  • Secteurs/Fonctions. Les études de cas proposées couvrent tout le champ des problématiques Business du cabinet, sur tous les secteurs
  • Clients. Vos interlocuteurs en mission requièrent d’excellentes compétences en expression écrite/orale. Il en va de même pour les recruteurs en entretien
  • Prestige. A l’unanimité, les cabinets de Conseil en stratégie poussent les standards d’excellence à l’extrême, en mission comme en entretien

Des différences dans les entretiens en Conseil en stratégie selon les cabinets

Non, les cabinets revendiquent aussi des différences plus ou moins fortes.

D’une part, les cabinets revendiquent une culture d’entreprise différente.

  • Esprit d’équipe : Bain
  • Leadership : McKinsey
  • Entrepreneuriat : Roland Berger (cf. notre article sur Pourquoi travailler chez Roland Berger ?)
  • Innovation/Digital : BCG (cf. BCG X qui regroupe maintenant les entités digitales du cabinet comme BCG Gamma et BCG Platinion)
  • Confidentialité/Exclusivité client : Mars & Co

D’autre part, d’un point de vue « projet », deux écoles existent avec les holistes et les pure players.

  • Les holistes adressent un grand nombre de secteurs, de problématiques, incluant des missions dites « opérationnelles » ou « managériales » pour accroître leur CA, tout en gardant une large activité « stratégie »
  • Les pure players, en revanche, ne proposent que du Conseil en stratégie stricto sensu, i.e. des missions souvent courtes (entre 2 et 4 mois), en lien avec une prise de décision importante par le « Comex » d’un grand groupe : Mars & Co, CVA, etc.

Quels impacts sur les entretiens en Conseil en stratégie ?

Il faut rester pragmatique. D’abord, gardez un minimum de cohérence lorsque vous postulez à plusieurs cabinets. Par exemple, un candidat qui postule chez Wavestone, KPMG (GSG) et Kearney aura beaucoup de mal à justifier la cohérence de ses candidatures. Or, cette question est systématiquement posée.

Ensuite, ne postulez pas qu’à un seul cabinet. Les expectatives sont tellement élevées qu’il serait risqué « d’incinérer » tant d’efforts de préparation dans une maigre candidature. Cela dit, « less is more » ! Selon plusieurs témoignages et études, 6 cabinets semblent être le ratio optimal. En effet, en passer 8 à 12 vous expose à disperser vos forces, réduire votre temps de préparation au profit de longues heures d’entretiens, tout en perdant confiance en vous en cas d’échec.

Enfin, conscient des valeurs véhiculées par le cabinet de vos rêves, vous devez les intérioriser. Il faut nécessairement investir quelques heures dans ce travail sous-jacent. Ce fil rouge fera forte impression en entretien et permettra au recruteur de se projeter facilement avec vous en mission.

A quoi s’attendre dans vos entretiens de Conseil en stratégie ?

Les entretiens sans limites éthiques ne sont plus d’actualité en Conseil en stratégie

Au contraire, le recruteur est « de votre côté ».

  • Les cabinets veulent vous offrir la meilleure expérience possible pour défendre leur image de marque
  • Les RH sont au cœur des enjeux des cabinets de Conseil en stratégie, soucieux d’attirer les meilleurs talents
  • L’entretien est une occasion inopinée pour simuler votre résistance au stress, votre éthique, comme en mission réelle

Les entretiens en Conseil en stratégie sont un challenge humain, intellectuel et situationnel

La plus grande difficulté du consultant en stratégie, c’est sans doute d’être complet. Flexible avec le client, « team player » avec son équipe, tout en possédant des capacités analytiques indéniables. Il faut aussi savoir s’adapter à toute situation, ce qui force à anticiper, prioriser, allouer des ressources, etc.

  • Le conseil est un métier relationnel, autant qu’un métier analytique
  • Intellectuellement, la variété des missions et le niveau de détail requis permettent souvent des prouesses que l’on pensait hors de sa portée
  • Le conseil vous met sous le feu des projecteurs en permanence : exposé à un « Partner » chevronné ou à des clients avec des dizaines d’années d’expérience, vous n’aurez pas le temps de vous échauffer. Vous allez développer votre adaptation situationnelle, votre capacité à réagir intelligemment et à prendre de bonnes décisions en direct dans un environnement marqué par l’incertitude

« Take-aways » pour les entretiens en Conseil en stratégie

Certaines attentes sont communes à tous les cabinets. D’abord, les soft skills. Le recruteur se demandera en entretien « Ai-je envie de travailler avec lui ? » ou encore : « Peut-il porter les couleurs du cabinet sans ternir notre réputation ? ». Veillez donc à peaufiner votre communication en termes de clarté, concision et précision. Ensuite, les hard skills. Ici, il vous est demandé d’être très structuré, mais aussi d’être à l’aise avec les chiffres, les logiciels, les concepts business élémentaires.

D’autres éléments sont attendus par types de cabinets. D’abord, l’adéquation aux valeurs du cabinet constitue indéniablement un atout de choix pour vous différencier en entretien. Ensuite, les missions du cabinet visé devraient naturellement orienter vos choix d’études de cas pendant votre préparation. Par exemple, en visant Publicis Sapient, un candidat préparé doit se familiariser avec le principe de « Digital Business Transformation ».

Vous allez passer avoir des entretiens en Conseil en stratégie ?

Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Conseil en stratégie avec +35 heures de formations : 8 cours sur toutes les étapes du process de recrutement (dossier de candidature, fit, cas), +170 études de cas réelles et résolues en live par des consultants, 14 fiches sur les principaux secteurs et des podcasts exclusifs avec des consultants.

Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves !

Découvrir les cours de la plateforme

Consulter d'autres articles

Réussir les entretiens en Conseil en stratégie : méthode
3 conseils pour décrocher un entretien en M&A ou Conseil en stratégie
Comment réussir systématiquement une étude de cas ?

Abonnez-vous à notre newsletter bimensuelle

Retrouvez les principales actualités en Corporate Finance et en Conseil en stratégie dans votre boîte mail tous les 15 jours

[sibwp_form id=1]