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Opérations M&A : Décryptage des principaux termes

Le domaine des fusions-acquisitions (M&A) regorge de termes techniques et d’anglicismes qui peuvent sembler opaques aux non-initiés. A cet égard, la partie juridique de ces opérations peut contenir beaucoup de termes qu’il faut maîtriser pour comprendre ce dont il retourne. Pour les étudiants qui s’orientent vers cette spécialité exigeante, maîtriser ce vocabulaire est essentiel afin de mieux comprendre les enjeux des transactions. C’est dans ce contexte qu’Hadrien Bourrellis, avocat associé du cabinet Reinhart Marville Torre a élaboré ce lexique. Il rassemble les notions clés et leur définition afin de vous offrir une compréhension claire et synthétique des termes les plus utilisés dans les opérations de cession, d’acquisition et de levée de fonds. Que vous soyez étudiant en droit, en finance ou en école de commerce, ce guide pratique vous accompagnera dans votre apprentissage et vous permettra d’appréhender plus sereinement les mécanismes du M&A.   Due diligence : Processus d’audit mené par un acheteur potentiel pour évaluer la situation financière, juridique et opérationnelle d’une entreprise avant une acquisition. Cela inclut l’examen des comptes, des contrats, des litiges et des risques potentiels, au regard d’une base documentaire (« data room ») mise à disposition par le vendeur et/ou la société-cible ainsi que des échanges de questions et des rencontres avec les équipes de ces derniers et leurs conseils. Dans le cadre d’une « Vendor Due Diligence » (ou « VDD »), le vendeur mène lui-même un audit préalable et en communique une synthèse aux acheteurs potentiels, généralement pour accélérer la remise d’offres.   Lettre d’intention (« letter of intent » ou « LOI ») : Document préliminaire et non contraignant qui résume les principaux termes d’une opération envisagée, tels que le périmètre, le prix, les conditions et les délais. Elle sert de base de discussion avec les acheteurs potentiels avec qui le vendeur souhaite poursuivre des négociations approfondies en vue de conclure des contrats définitifs.   Pacte d’actionnaires : Contrat entre les actionnaires d’une société définissant leurs droits et obligations mutuels en complément des statuts et de la loi. Il peut couvrir des aspects tels que la gouvernance, la désignation des dirigeants, les droits de préemption et autres conditions de transfert des actions ainsi que des engagements accessoires tels que des clauses de non-concurrence.   Garantie d’actif et de passif (ou « declarations & warranties ») : Engagement contractuel, souvent négociées dans le cadre du contrat de cession, par lequel le vendeur d’une entreprise garantit à l’acheteur que certains actifs et passifs sont conformes à la situation telles que présentée. En cas de différence, le vendeur doit indemniser l’acheteur du dommage ou de la perte de valeur qui en résulte, selon certaines conditions.   SPA (« Share Purchase Agreement » ou contrat de cession d’actions) : Contrat par lequel une partie acquiert les actions d’une société auprès d’une autre partie. Il détaille les termes de la vente, y compris le prix, les éventuelles conditions suspensives, les modalités de paiement, les garanties et les obligations accessoires des parties.   APA (« Asset Purchase Agreement » ou contrat de cession d’actifs) : Contrat par lequel une partie acquiert des actifs spécifiques d’une entreprise, plutôt que ses actions, en détaillant les termes de la vente.   Valorisation : Processus d’évaluation de la valeur d’une entreprise ou d’un actif en utilisant diverses méthodes financières, au regard notamment des perspectives établies dans un plan d’affaires. Elle est cruciale pour déterminer le prix proposé dans les opérations financières et les fusions-acquisitions.   Equity Bridge : Financement temporaire utilisé pour combler un besoin de fonds propres jusqu’à l’obtention d’un financement à long terme, souvent dans un contexte de LBO. Il permet de couvrir les dépenses immédiates en attendant une levée de fonds par augmentation de capital, l’octroi d’un prêt ou une opération M&A.   Earn-out (ou complément de prix) : Mécanisme de paiement différé dans une acquisition où une partie du prix est conditionnée à la réalisation de certains objectifs futurs. Il aligne les intérêts de l’acheteur et du vendeur sur la performance post-acquisition.   Closing : Étape finale d’une opération où toutes les conditions suspensives sont levées et les transferts d’actions ou d’actifs vendus sont constatés. C’est le moment où l’opération devient effective et les fonds sont transférés.   Signing : Acte de signature des documents contractuels entre les parties, marquant leur engagement à réaliser l’opération. Le signing précède généralement le closing, où l’opération est finalisée.   Clause de non-concurrence : Clause parfois prévue dans le contrat de cession interdisant à une partie de concurrencer l’autre partie pendant une certaine période après l’opération. Elle protège les intérêts de l’acheteur en empêchant le vendeur de créer une entreprise concurrente.   Drag-along (ou droit de sortie forcée) : Clause d’un pacte d’actionnaires permettant aux actionnaires majoritaires d’obliger les actionnaires minoritaires à vendre leurs actions dans les mêmes conditions qu’eux en cas de vente de la société. Elle facilite la cession de l’ensemble du capital.   Tag-along (ou droit de sortie conjointe) : Clause d’un pacte d’actionnaires protégeant les actionnaires minoritaires en leur permettant de vendre leurs actions aux mêmes conditions que les actionnaires majoritaires en cas de vente d’actions par ces derniers. Elle garantit un même accès à la liquidité de leurs actions pour tous les actionnaires.   Séquestre (escrow) : Compte tiers où des fonds ou des documents sont déposés jusqu’à ce que certaines conditions soient remplies. Il assure la sécurité des parties en garantissant que les fonds ou documents ne seront libérés qu’une fois les obligations respectées.   Covenant : Engagement contractuel pris par une partie envers une autre, souvent prévu dans les contrats de prêt pour imposer des obligations financières. Il peut inclure des restrictions sur le niveau d’endettement, les distributions de dividendes ou les investissements.   LBO (Leveraged Buyout) : Opération d’acquisition d’une entreprise financée principalement par de la dette, avec l’espoir de rembourser celle-ci grâce aux flux de trésorerie futurs générés par l’entreprise en question. Elle permet aux investisseurs d’acquérir des entreprises avec un apport en fonds propres limité, créant un effet de « levier » au moment de la revente.   OPA/OPE (Offre Publique d’Achat et/ou d’Échange) : Offre d’achat ou d’échange d’actions visant une société cotée en bourse dans le cadre d’une procédure, volontaire ou – dans certains cas – obligatoire, organisée par la règlementation sous le contrôle de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Elle vise à prendre le contrôle de la société cible en acquérant une majorité de ses actions, selon un prix ou une parité d’échange déterminés.   Management package : Ensemble d’instruments visant à offrir aux dirigeants d’une entreprise une incitation financière à atteindre certains objectifs, souvent dans le cadre d’une acquisition. Il peut inclure des primes, des bons de souscription d’actions, des actions gratuites ou d’autres formes d’intéressement au capital.   Break-up fee : Indemnité forfaitaire payé par une partie en cas de rupture d’un accord de fusion ou d’acquisition, pour compenser les coûts encourus par l’autre partie pendant les négociations. Elle décourage les ruptures unilatérales et incite à obtenir les autorisations préalables et autres conditions suspensives d’opération.   Reinhart Marville Torre est un cabinet de plus de 60 avocats d’affaires doté de 12 départements spécialisés, reconnu pour sa pratique du conseil et des juridictions. Nos avocats, emmenés par les 21 associés, interviennent en conseil comme en contentieux auprès des entreprises et de leurs dirigeants afin de les accompagner et de les conseiller dans leurs stratégies de développement. L’équipe Corporate – M&A (voir notre pratique) accompagne un large éventail de clients, dont des entreprises cotées et non cotées à toutes les étapes de leur développement, des dirigeants et administrateurs, des entrepreneurs et des fonds d’investissement et autres investisseurs.


Par Hadrien Bourrellis

5 min de lecture

Retour d'expérience
Le métier de banquier M&A - ITW avec Julien Rousselle (Associate chez Fenchurch Advisory Partners)

Training You a eu le plaisir de recevoir Julien Rouselle, Analyste M&A chez Fenchurch Advisory Partners. Diplômé de l’ESSEC, Julien s’oriente en finance d’entreprise et réalise un premier stage de 6 mois en Leveraged Finance chez Natixis, puis un second stage de 6 mois en M&A à la Société Générale. Parallèlement il obtient un Summer Internship chez Barclays en ECM (Equity Capital Market). En 2018, Julien reçoit une offre pour un Summer chez Goldman Sachs qui débouche sur une offre en tant qu’Analyste M&A FIG (programme Graduate). Depuis plus d’un an, Julien a rejoint Fenchurch Advisory Partners, une boutique M&A FIG à Londres. En quoi consiste le M&A ? Le M&A (fusions-acquisitons) est un service de conseil financier pour de grandes entreprises. Le but est d’aider un client à réaliser une opération de fusion, d’acquisition ou de cession d’une partie de ses actifs. Pour ce faire, les banquiers d’affaires en M&A sont amenés à travailler avec des personnes qui ont un niveau de décision élevé, en général l’équipe de direction et les actionnaires. Ils doivent donc apporter un conseil à des personnes qui connaissent extrêmement bien leur métier et leur apporter un conseil à forte valeur ajoutée. En général, le dirigeant connaît parfaitement son entreprise mais a besoin de connaître l’état et l’évolution de son marché (et donc de ses concurrents). Tout le travail du banquier d’affaires en M&A est d’avoir des yeux et des oreilles partout. Le rôle du banquier est aussi de préserver un anonymat strict pour préserver les informations confiées par son client. Il y a deux parties très importantes dans le travail d’un banquier en M&A : le conseil et l’exécution d’une transaction. Le M&A, ce n’est pas seulement du conseil financier, c’est aussi la mise en exécution de ce conseil. Il faut donc une certaine capacité à gérer un projet, à exécuter une transaction et à accompagner son client jusqu’à la signature du contrat. Le but est de nouer une relation durable avec le client pour l’accompagner lors de ses prochaines transactions. Quels sont les différents secteurs ? Certains sont-ils plus aimés que d’autres ? L’activité n’est pas toujours scindée en secteurs, cela est propre à chaque ville (équipes sectorielles plus fréquentes à Londres étant donné la possibilité de créer des « pôles » sectoriels multilingues). Les secteurs principaux sont TMT (Télécommunications, Média et Technologies), Energies et ressources naturelles (Energy, Mining & Utilities), industries (Industrials & Chemicals), produits de grande consommation (Consumer & Retail), santé (Helathcare), institution financières (Financial Institutions Group ou FIG) et immobilier (Real Estate). Certains secteurs sont plus à la mode que d’autres. Par exemple, FIG a la réputation d’être un secteur où il y a beaucoup de travail et qui est très technique donc, en général, il n’attire pas les étudiants en sortie d’école. A l’inverse, des secteurs comme TMT, qui vont couvrir des entreprises technologiques comme Facebook, Instagram, WhatsApp, etc. attirent beaucoup plus. Ce sont de grosses capitalisations qui font des acquisitions assez régulièrement afin de se doter de nouvelles technologies, de bases de clients ou afin de s’implanter dans de nouveaux pays. Enfin, le M&A, c’est structurel. Depuis 2007, les taux d’intérêt sont très bas ce qui fait que les banques gagnent assez peu d’argent sur leurs activités de prêteurs et ont donc besoin de se diversifier. La seule façon pour ces dernières de continuer à indiquer des chiffres en hausse, c’est de développer leurs activités de conseil et leurs capacités à générer des deals. Peux-tu nous parler de la vie d’un mandat buy-side ?  Deux manières de voir les choses. Soit le client vient directement voir le banquier (souvent parce qu’il le connaît). Cependant, pour la plupart des deals, c’est au banquier d’aller voir le client et de le convaincre de travailler avec lui en lui présentant par exemple un dossier avec toutes les analyses déjà faites. Une fois l’idée pitchée, et que le client semble réceptif, le process débute alors. Il faut commencer par faire signer un accord de confidentialité à tout le monde : un NDA (Non Disclosure Agreement). Le montant des flux futurs de cette acquisition est alors à estimer ainsi que les synergies qui pourront être faites afin de valoriser l’actif sur la base des informations présentes dans l’information mémorandum. L’information mémorandum est un document préliminaire de 50-100 pages environ qui reprend toutes les analyses sur l’entreprise et qui va être diffusé auprès de tous les acheteurs potentiels. Sur la base de la valeur préliminaire donnée par tous les acheteurs potentiels, le vendeur va en sélectionner quelques-uns (entre 2 et 5 en général) avec lesquels il va rentrer en discussions plus avancées. On pourrait penser que le vendeur va sélectionner les deux personnes qui ont donné la valeur la plus importante, mais ce n’est pas toujours le cas. Le vendeur garde bien souvent les acheteurs qui donnent la valeur la plus justifiée. Pour passer au second tour, l’acheteur doit donc faire une offre haute mais crédible, en s’appuyant sur l’expérience de son conseil financier. Lorsque le vendeur a choisi les quelques acheteurs potentiels avec lesquels il souhaite poursuivre le processus, il va leur donner davantage de détails afin de leur permettre d’ajuster leur valorisation. A la fin du processus, lorsqu’il ne reste plus qu’un seul acheteur et que les deux parties sont d’accord sur le prix, elles vérifient la véracité de toutes les informations reçues. Si tout est conforme alors tout est signé par des avocats et la propriété de l’actif est transférée à l’acheteur. Comment se passe ta journée-type ?  En M&A, ce sont de grosses opérations qui demandent beaucoup de travail, de vérifications et d’analyses. Par conséquent, une journée type n’existe pas. Tout dépend où l’analyste se situe dans le process. Il est possible de passer toute la journée à pitcher autrement dit à faire un document d’analyse sur la base d’informations publiques. En début de process vient surtout l’analyse de documents qui se fait sur PowerPoint et sur Excel. Le PowerPoint correspond au support de présentation d’une idée à un client. Les chiffres ne sont là que pour appuyer le rationnel stratégique. Il ne faut pas avoir peur d’Excel, ce n’est rien d’autre que des additions, soustractions, divisions et multiplications. Ce qui est compliqué, c’est de déterminer quel pourcentage de prime il faut appliquer sur telle ou telle transaction et de savoir traiter le passage des bonus de telle banque à telle banque. En fin de process, il s’agit plus de négociations avec les documents juridiques qui se fait en relation avec les avocats, mais aussi d’aider son client à organiser des réunions avec le management pour poser des questions relatives à des problématiques fiscales, opérationnelles et de bilan. Bien qu’une journée type ne puisse être définie, la charge de travail reste conséquente. Il est commun de commencer vers 9h et, en fonction des banques, de finir entre 23h et 4h du matin. Le week-end est rarement complètement disponible et il est parfois compliqué de prendre des vacances. Il est aussi possible de se retrouver dans plusieurs process en même temps, ce qui oblige à prioriser toute la journée les objectifs de gestion de projet et de faire les analyses tôt le matin ou tard le soir Peux-tu nous parler de ton expérience avec les Summers Internships ?  Un Summer correspond à un stage de pré-embauche d’une durée de 2 mois. Les recrutements sont très compétitifs et nécessitent une préparation spécifique. Les anglo-saxons ont un avantage non négligeable par rapport aux français puisqu’ils sont entraînés aux processus de recrutement dès leur première année de Bachelor. Ils suivent des cours spécifiquement dédiés à l’élaboration d’un CV et d’une LM qui correspondent parfaitement aux attentes des recruteurs. Ils participent également à des événements de networking avec des alumni etc. Les banques recrutent des personnes de tous les horizons, sans expérience préalable en finance, en particulier pour les anglais. De plus, les anglais n’ont généralement pas d’expérience professionnelle lorsqu’ils postulent. Ainsi, les ressources humaines se focalisent davantage sur le fit que sur la technique pure, ce qui peut être déstabilisant pour un français habitué aux entretiens purement techniques. Les entretiens comportent également des brainteasers qui permettent d’évaluer si un candidat est capable de construire un raisonnement qui fait sens. Ces entretiens ont vocation à recruter des personnes qui sont en adéquation avec les valeurs et la culture de la banque. Un Summer est comme un entretien de 2 mois, il faut tout le temps se montrer sous son meilleur jour et montrer une motivation sans faille, tout en étant en compétition avec d’autres profils tous aussi bons les uns que les autres. C’est aussi l’occasion d’apprendre de nouvelles choses sur le « networking » ou le travail en équipe. As-tu des conseils pour bien préparer les entretiens ?  Faire du networking, du networking et du networking ! C’est sûrement l’une des choses à laquelle on n’est pas préparé en France mais qui est d’une importance capitale. Il ne faut absolument pas hésiter à contacter des gens. Il n’y a jamais rien à perdre à essayer d’établir un contact avec quelqu’un que vous ne connaissez pas. Il ne faut pas voir le networking comme une sorte de népotique passe-droits, mais plutôt comme un moyen de glaner des informations sur un secteur sur lequel l’information n’est pas publique. Le networking peut également permettre d’avoir accès à des offres de stages ou d’emploi avant leur publication officielle sur LinkedIn et autres sites carrière, et ainsi maximiser les chances d’être retenu. Ça donne donc un avantage stratégique et cela permet de créer son réseau. Vous voulez faire du M&A ? Les process de recrutement sont difficiles. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Training You

7 min de lecture

Décryptage
L’investissement en dette

L'investissement en dette est une composante essentielle des portefeuilles de nombreux investisseurs. Il offre des revenus fixes et une diversification précieuse. Contrairement aux actions, qui représentent une part de propriété dans une entreprise, les investissements en dette représentent un prêt fait à un émetteur qui s'engage à rembourser le principal avec des intérêts. Cet article explore en profondeur les différents aspects des investissements en dette, leurs avantages, les risques associés et les stratégies pour les intégrer efficacement dans un portefeuille d'investissement. Qu'est-ce que l'investissement en dette ? Les investissements en dette impliquent l'achat de titres de créance. Concrètement, l'investisseur prête de l'argent à l'émetteur en échange de paiements d'intérêts réguliers et du remboursement du principal à l'échéance. Ces instruments sont généralement émis par des gouvernements, des entreprises et d'autres entités pour lever des fonds. Il existe différents types d'instruments de dette : Les obligations d'Etat Elles sont émises par les gouvernements et généralement considérées comme des investissements sûrs. En effet, le risque de faillite d’un Etat est relativement faible, surtout ceux en bonne santé financière. On peut citer les bons du Trésor américains, les OAT françaises ou les Bunds allemands. Pour ces titres, la notation par les agences financières est souvent AAA ou AA. Par contre, les obligations souveraines émises par des pays émergents ou des économies moins stables ont des notations inférieures. Donc elles présentent un risque de défaut plus élevé. De plus, certaines obligations municipales sont émises par des gouvernements locaux ou des municipalités pour financer des projets publics tels que les infrastructures. Les obligations d'entreprises Elles sont émises par des entreprises pour financer leurs opérations. Ces obligations offrent généralement des rendements plus élevés que les obligations d'Etat, mais avec un risque accru. Parmi celles-ci, on en distingue deux catégories. D’un côté, les obligations d'entreprises Investment Grade sont émises par des entreprises solides financièrement (avec des notations de BBB- ou plus) et présentent un risque de défaut relativement faible. De l’autre, les obligations à haut rendement (High Yield, parfois appelées aussi Junk Bonds) sont émises par des entreprises avec des notations inférieures à BBB-. Elles offrent des rendements plus élevés pour compenser le risque accru de défaut. Pour en savoir plus sur ce type d'entreprises, vous pouvez lire notre article sur le capital retournement. Les obligations convertibles Elles sont émises par des entreprises et peuvent être converties en actions de l'entreprise émettrice à une date ultérieure. Les titres de créance structurés Ces instruments complexes sont créés à partir de pools de dettes et offrent des rendements variables en fonction de la performance des actifs sous-jacents. Par exemple, on peur citer les titre adossés à des créances hypothécaires (MBS), les titres adossés à des actifs (ABS) tels que des prêts étudiants ou des cartes de crédit et des obligations sécurisées (CDO) qui comportent des tranches de différents niveaux de risque. Les Prêts directs Ces prêts sont des instruments de financement où des prêteurs non bancaires fournissent des capitaux directement aux emprunteurs, contournant les institutions bancaires traditionnelles. Ils se destinent à des particuliers, des petites et moyennes entreprises (PME) ou des grandes entreprises. Ils peuvent offrir des rendements élevés, mais avec un risque de crédit plus élevé. Les avantages des investissements en dette Les investissements en dette offrent plusieurs avantages : Revenus fixes et réguliers : Les revenus s'assurent par le paiement des intérêts réguliers. C’est particulièrement attractif pour les investisseurs à la recherche de flux de trésorerie stables Sécurité : Les obligations garantissent une sécurité relative par rapport aux actions. En effet, elles sont généralement moins volatiles que les actions. Cela offre une certaine sécurité en période de turbulences économiques Diversification : L'ajout de titres de dette à un portefeuille peut aider à diversifier les risques et à améliorer le profil de rendement global Les risques associés aux investissements en dette A côté de ces avantages, l’investissement en dette présente certains risques : Risque de crédit : C’est le risque que l'émetteur ne puisse pas honorer ses obligations de paiement des intérêts ou du principal. En gros, il ne peut pas rembourser ! Risque de taux d'intérêt : Le prix des obligations est inversement corrélé au niveau des taux d'intérêt. Par conséquent, une hausse des taux peut entraîner une baisse de la valeur des obligations existantes Risque de liquidité : Certains instruments de dette peuvent être difficiles à vendre rapidement sans une réduction significative de leur prix Risque de marché : Les conditions économiques générales peuvent affecter la performance des obligations Comment évaluer les investissements en dette ? Pour évaluer les investissements en dette, les investisseurs doivent considérer plusieurs facteurs : Notations de crédit : Les agences de notation comme Moody's, S&P et Fitch évaluent la solvabilité des émetteurs, fournissant des indications sur le risque de crédit Durée et échéance : La durée de vie d'une obligation affecte sa sensibilité aux variations des taux d'intérêt Coupon et rendement : Les taux d'intérêt payés par l'obligation (coupon) et le rendement global dépendent du prix d'achat et du paiements des intérêts Conditions du marché : L'environnement économique général et les perspectives des taux d'intérêt ont une influence sur la valeur du titre Les stratégies d'investissement en dette Les investisseurs en dette peuvent mettre en place différentes stratégies : Achat et conservation : Acheter des titres de dette et les conserver jusqu'à leur échéance pour garantir des flux de trésorerie prévisibles Trading : Acheter et vendre des titres de dette pour profiter des fluctuations de prix Fonds communs de placement en dette : Investir dans des fonds gérés professionnellement qui diversifient les investissements en dette ETF : Les fonds négociés en bourse offrent une diversification similaire aux fonds communs, mais avec plus de liquidité et des frais généralement plus bas Pour conclure, les investissements en dette jouent un rôle crucial dans la diversification et la stabilisation des portefeuilles d'investissement. Ils offrent des revenus réguliers et une relative sécurité, bien que comportant des risques spécifiques. En comprenant les différents types d'instruments de dette, leurs avantages et leurs risques, ainsi que les stratégies d'investissement, les investisseurs peuvent prendre des décisions éclairées pour optimiser leur portefeuille. Vous souhaitez faire un stage en dette  ? C'est possible ! Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

4 min de lecture

Décryptage
Qu’est-ce que le Owner Buy-Out (OBO) ?

L’Owner Buy-Out (OBO) est une opération à effet de levier (comme le LBO) sans changement de contrôle. En effet, le dirigeant-actionnaire reste majoritaire de la holding de reprise. Par conséquent, on parle souvent d’une « vente à soi-même » pour qualifier un OBO. Dans cet article, nous abordons le fonctionnement d’un OBO, les motivations pour réaliser un OBO et quelques exemples récents. Comment fonctionne un Owner Buy-Out ? Dans un OBO, un dirigeant-actionnaire crée une holding qui rachète sa propre entreprise. D’où la « vente à -soi même » ! Ainsi, le dirigeant-actionnaire perçoit sous la forme de prix de cession une part de la valeur de son entreprise. Ce prix est financé par la dette (LBO) et parfois par les apports de nouveaux investisseurs. Par ailleurs, on parle d’un OBO sponsorless lorsque l’opération est réalisée sans entrée au capital d’un fonds d’investissement. Un Owner Buy-Out (OBO) fonctionne en plusieurs étapes clés : Valorisation de l'entreprise. Cette première étape est cruciale car elle influence la somme que le dirigeant-actionnaire devra financer pour racheter les parts désirées Si d'autres actionnaires sont impliqués, le propriétaire négocie avec eux pour convenir des termes du rachat Le propriétaire examine les options de financement disponibles pour réaliser l'achat. Parmi ces options, on peut citer les prêts bancaires ou des emprunts auprès d'autres institutions financières (ex : les fonds de dette avec le Private Debt). Le propriétaire peut aussi utiliser des fonds propres comme une partie du financement Exécution. Avec le financement en place, l'achat des actions peut être réalisé. Les fonds sont utilisés pour acheter les parts des autres actionnaires. Cela donne donc au propriétaire le contrôle désiré ou la propriété exclusive de l'entreprise Après l’OBO, l'entreprise fonctionne avec une structure de capital modifiée. En effet, elle inclut désormais la dette utilisée pour financer la transaction. Par conséquent, le propriétaire devra utiliser les flux de trésorerie générés par l'entreprise pour rembourser cette dette au fil du temps.  Pourquoi faire un Owner Buy-Out ? Plusieurs raisons stratégiques et personnelles motivent la réalisation d’un OBO. Voici les plus courantes : Valoriser un patrimoine. L’OBO permet au dirigeant-actionnaire de valoriser son patrimoine tout en préservant l’activité de sa société. En effet, il peut céder une partie de ses actions pour cash-out tout en continuant son activité. L’OBO respecte le lien entre le dirigeant et son entreprise. Le dirigeant reste aux commandes mais réduit son intuitu personae, en investissant dans un middle management ou faisant entrer au capital des hommes clés Consolidation du contrôle. L’OBO permet au propriétaire actuel de consolider son contrôle sur l'entreprise. C’est utile quand les actionnaires minoritaires ont des visions différentes sur la direction de l'entreprise ou si le propriétaire majoritaire souhaite une plus grande liberté opérationnelle Planification successorale. L’OBO simplifie la structure capitalistique de l'entreprise avant de la transmettre à la génération suivante. Ainsi, il aide à éviter les conflits potentiels entre les héritiers et facilite la transition du leadership Sortie d'investisseurs. L’OBO facilite la sortie d'investisseurs qui souhaitent se retirer de l'entreprise. Le propriétaire restant reprend les parts sans avoir à chercher un nouvel investisseur extérieur Réalignement stratégique. Les propriétaires peuvent réaliser un OBO pour réaligner les objectifs de l'entreprise avec leurs visions personnelles ou commerciales. Par exemple, c’est pertinent après des changements dans l'environnement commercial ou industriel qui demandent une nouvelle stratégie Opportunités de refinancement. L’OBO peut aussi s’expliquer par des opportunités de refinancement avantageuses. Par exemple, des taux d'intérêt bas permettent au propriétaire de racheter les parts à un coût réduit Optimisation fiscale. Dans certains cas, un OBO peut offrir des avantages fiscaux, comme la déduction des intérêts sur la dette utilisée pour financer l'achat. Cela réduit l'impôt sur le revenu de l'entreprise Protection contre les prises de contrôle hostiles. En consolidant la propriété, un OBO peut servir de mesure défensive contre les tentatives de prise de contrôle hostiles Exemples d’Owner Buy-Out récents L'OBO sur King Jouet (janvier 2024) Dans le cadre d’un OBO réalisé avec trois fonds, King Jouet (distributeur de jouets) repasse sous le contrôle de la famille Gueydon, qui a fondé la société en 1952. Concrètement, la famille a augmenté sa participation de 49% à 70% du capital. Les trois fonds (BNP Paribas Développement, Garibaldi Participations et Crédit Agricole Alpes Développement) ont investi de façon paritaire pour acquérir 20% du capital. Et le groupe italien PRG Retail Group (qui était majoritaire avant l’opération) garde une participation très minoritaire. Le financement se complète par un pool bancaire. L’OBO valorise la société 100m€. Pour les repreneurs, l’objectif est double. D’abord, relancer l’enseigne qui a connu des difficultés ces dernières années. Ensuite, organiser la succession de la société. En effet, l’actuel CEO Philippe Gueydon (qui dirige la société depuis 1995) veut transmettre la direction à la 6ème génération familiale. EY a accompagné King Jouet dans cette opération. L’OBO sur My Pie (février 2024) Fondée en 2015 et jusqu’ici détenue par ses trois fondateurs, My Pie (qui propose des snacks chauds aux acteurs des Grandes et Moyennes Surfaces) a monté un OBO avec Ardian (via son équipe Growth). Précisément, le GP a acquis une participation minoritaire entre 25% et 30% des parts. Le solde reste détenu par les co-fondateurs. Par conséquent, il reste bien majoritaire à l’issue de l’opération. L’opération permet à My Pie d’être soutenu par un investisseur financier (Ardian) capable de l’accompagner dans sa croissance (développement de sa présence dans la restauration hors foyer, expansion à l’international). Oaklins a piloté le process de vente pour My Pie tandis que Oddo BHF a accompagné Ardian. L'OBO sur BEG (mai 2024) BEG (bureau d’études pour l’immobilier) a recomposé son capital à l’occasion d’un nouvel OBO. Le management conserve 70% du capital. Cependant, deux managers, qui ne sont plus opérationnels, réalisent une partie de cash-out tout en restant au capital. A l’inverse, le management opérationnel se relue. Trois fonds se partagent le solde : deux historiques (Bpifrance et BNP Paribas Développement) et un nouvel entrant (Carvest). L’opération valorise BEG entre 50m€ et 100m€. Le financement repose aussi sur une dette senior apportée par un pool bancaire et arrangée par BNP Paribas. Adviso Partners a conseillé BEG dans cette transaction. Pour conclure, l’OBO est une opération flexible qui répond à de nombreux objectifs. Les motivations premières restent évidemment la transformation d’une partie du capital professionnel en patrimoine personnel (cash-out), la préparation de la transmission (succession) et la levée de fonds avec l’entrée de nouveaux actionnaires (financement). Surtout, l’OBO est très adapté aux PME car le lien entre la fonction de dirigeant et l’actionnariat est souvent étroit. Vous souhaitez faire un stage en Private Equity ? Les fonds d’investissement continuent à recruter des stagiaires et des juniors. Cependant, les offres sont moins nombreuses. Et il faut être très bien préparé pour en décrocher une. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

5 min de lecture

Retour d'expérience
Le Private Equity chez Mirova : ITW avec Anne-Laurence Roucher

« Mirova est une société de gestion dédiée à l'investissement responsable et l'impact. Notre mission est de combiner un retour sur investissement élevé et un impact environnemental et social robuste. C’est donc une finance respectueuse de la planète ! » Anne-Laurence Roucher est Deputy CEO et Responsable des activités Private Equity et Capital Naturel* chez Mirova, une société de gestion spécialisée dans l’investissement à impact et plus globalement l’ESG. Dans cet entretien, elle évoque son parcours, raconte la création et le développement de Mirova et parle des profils ciblés par Mirova pour des stages. Pouvez-vous nous présenter en quelques-mots votre parcours ? J'ai étudié dans une école de commerce, l’ESCP à Paris. A la fin de mes études, en toute logique, je voulais me diriger vers le monde du business et du consulting. Mais je souhaitais avant tout un travail où je pouvais avoir un impact sur la société. C’était très important pour moi. J’ai vraiment hésité à travailler dans une ONG. Et finalement, j'ai débuté comme chef de projet pour une entreprise de réinsertion sociale dans le domaine de la restauration. Elle s’appelle La Table de Cana Paris-Antony. Dans cette entreprise, l'essentiel des collaborateurs était en contrat d'insertion. Le but était de les aider à obtenir un emploi permanent dans le secteur traditionnel de la restauration. Ils avaient des contrats de 6 à 18 mois en tant que commis de pâtisserie, commis de cuisine, serveur, livreur, etc. C’était super intéressant parce que c'était un business de traiteur avec 40 personnes en insertion ! Ensuite, je me suis dit que si je voulais continuer dans la voie de l’Impact, il fallait quand même que j'apprenne à faire du business. Donc j'ai passé 5 ans dans un cabinet de Conseil en stratégie qui s'appelle A.T. Kearney. J'ai travaillé essentiellement sur des missions dans le secteur des services financiers. Mes clients étaient des fonds de LBO, des banques d'investissement, des banques de détail et des compagnies d'assurance. Puis, après 5 ans, j'ai eu deux réflexions. La première, c’est que j'avais une vie de famille qui commençait. Donc j'avais envie d'avoir un peu plus de prise sur mon agenda et mon temps de travail. La seconde, c’est que j'avais envie d'arrêter de conseiller. Je voulais avoir des idées et les implémenter dans la durée. Ainsi, j'ai rejoint Natixis à la stratégie. Parce que c’est difficile de changer à la fois d’entreprise et de métier ! Assez vite, après deux ans et demi, j’ai été recrutée par Natixis Asset Management pour m'occuper de leur stratégie. C'était juste au moment de la crise des « subprimes ». Donc sympa comme timing d'arrivée ! J’ai beaucoup travaillé sur le repositionnement stratégique de Natixis Asset Management, qui est devenu Ostrum. Des pistes importantes ont émergé à cette époque. Il y avait 3 milliards d’euros sous gestion en investissements responsables. Mon boss était déjà Philippe Zaouati, l’actuel DG de Mirova. On s’est dit que cela serait très intéressant de créer un business d'investissement responsable à beaucoup plus grande échelle. En effet, la crise des « subprimes » venait de la finance. Donc la finance pouvait aussi être source de solutions. Au début, on a implanté dans le plan stratégique de Natixis une Business Unit dédiée à l'investissement responsable. Cela a plutôt bien fonctionné. Et notre boss nous a dit : « Faites-en une société de gestion de plein exercice ». C'est comme ça que Mirova est née en 2012. Vous connaissez donc bien l’histoire de Mirova. Vous avez réalisé une double transition de l’Asset Management vers le Private Equity et la finance durable. Pourquoi ce choix ? C'est sûr que je connais bien l'histoire de Mirova ! On a lancé Mirova en 2012. A cette époque, l'investissement responsable n’était pas « le truc super à la mode ». C'était sympa. C'était frais. Mais c’était pas très sérieux. On nous regardait de manière légèrement condescendante. Et puis le temps est passé. Cela nous a permis de confirmer que ce positionnement était le bon. Avec la volonté croissante des investisseurs de prendre en compte les critères ESG dans leurs investissements, on est passé de 3 à 30 milliards d’euros sous gestion. A la création de Mirova, je me suis occupée de tout ce qui n'était pas lié à l'investissement. C’est-à-dire le développement organique avec l’ouverture des bureaux aux Etats-Unis et à Singapour, les acquisitions et les fonctions support. Par conséquent, j'ai couvert plusieurs activités chez Mirova. Ensuite, quand on ambitionnait d’accélérer sur les Private Assets, j’ai supervisé ces activités. En effet, j'avais travaillé sur des acquisitions dans le Capital Naturel, notamment le rachat de Althelia en 2017. A cette époque, nous avions comme objectif plus d’un milliard d’euros pour l’investissement dans le Capital Naturel d’ici à 2022. Pouvez-vous nous présenter Mirova aujourd’hui ? Premièrement, la mission. Mirova est une société de gestion dédiée à l'investissement responsable et l'impact. Notre mission est de combiner un retour sur investissement élevé et un impact environnemental et social robuste. C’est donc une finance respectueuse de la planète ! D’ailleurs, on essaie d’y associer d’autres parties pour favoriser une transition large du monde de la finance vers le financement d'un monde plus durable. Deuxièmement, la déclinaison des objectifs. Mirova est aujourd’hui une entreprise de presque 250 personnes et implantée dans le monde entier. Elle a des racines fortes en France évidemment. Mais elle peut aussi compter sur des équipes assez larges à Boston, Londres, Nairobi et Singapour. Par conséquent, on grandit petit à petit. Et Mirova gère aujourd’hui 30 milliards d’euros d'actifs. Nos classes d’actifs sont diversifiées : actions cotées sur les marchés financiers, obligations vertes et durables, infrastructures liées à la transition énergétique, Capital Naturel et Private Equity. Troisièmement, la croissance. Mirova est encore un petit acteur. Mais on commence à avoir une taille certaine malgré tout ! Et je suis fière du chemin parcouru. Maintenant, il faut continuer le développement. Quelles sont les particularités de Mirova par rapport aux autres acteurs du Private Equity ou fonds de LBO ? Mirova est loin des gros fonds de LBO conventionnels. On investit plutôt en Série B ou C. L’objectif ? C’est de permettre à l’entreprise de développer une technologie qui a un impact environnemental ou sociétal fort. De plus, on choisit des classes d'actifs qui ont beaucoup de potentiel de croissance. Et il y a encore beaucoup à faire ! On veut avoir un positionnement assez authentique, en cherchant à la fois un bon TRI et un impact environnemental et sociétal fort. C'est vraiment ça qui m'intéresse. D’ailleurs, c’est ce que l’on retrouve dans le positionnement de chacun de nos fonds. Quelle est la stratégie de Mirova en Private Equity pour ses prochaines années ? D’abord, c’est être fidèle à ce qu'on est ! Ensuite, c’est exploiter un potentiel de croissance qui reste encore très élevé. Nous voulons quasiment doubler de taille à horizon 2030-2035. Cet objectif est ambitieux mais réalisable. Je pense qu’on peut se renforcer significativement sur les Private Assets. Mais nous voulons aussi développer nos autres classes d’actifs. Combien de stagiaires prenez-vous chaque année en Private Equity chez Mirova ? A Paris, nous recrutons 4 stagiaires pour une période de 6 mois. Donc cela fait 8 stagiaires au total par an. Ils sont répartis à l’échelle de la Business Unit Private Equity & Capital Naturel. Nous avons aussi 3 alternants dans les équipes. Cela fait un peu de monde. Alors à l’échelle de Mirova, encore plus ! Certains alternants ou stagiaires partent ensuite faire un VIE sur nos bureaux à l’étranger. Pour réviser vos entretiens : Vous pouvez retrouvez notre cours dédié à la préparation des entretiens en Private Equity sur la plateforme Training You. Quels conseils pourriez-vous donner aux étudiants souhaitant faire carrière en Private Equity chez Mirova ? D’abord, nous avons besoin d'avoir des jeunes qui sont « plug and play » autant que possible. Même si c'est une logique d'apprentissage, nous avons besoin d’étudiants qui comprennent où ils mettent les pieds. Cela signifie avoir déjà fait des stages en analyse financière, investissement ou Transaction Services dans un « Big Four ». C’est le premier volet. Cela sous-entend qu’il faut être capable d’écrire une note d'investissement. Et que cela n’est pas complètement nouveau. Ensuite, nous voulons des jeunes motivés. Par exemple, il faut démontrer un vrai intérêt pour l'investissement responsable, l'investissement à impact, la transition environnementale ou les grands enjeux sociétaux. Enfin, nous évaluons le fit avec l'ADN de Mirova. Cela comporte aussi une dimension de savoir-être. Comme on aimerait que chacun se comporte avec soi. * Le Capital Naturel chez Mirova regroupe les investissements dans des projets contribuant à la préservation, la restauration et la régénération des écosystèmes naturels. Vous voulez travailler en Private Equity ? Les process de recrutement sont compétitifs pour les fonds d’investissement. Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès aux vidéos sur les concepts techniques à maîtriser, des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises (dont 30 fonds de Private Equity), des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Décryptage
Salaires en M&A : Décryptage

En Corporate Finance et particulièrement en M&A, les salaires jouent un rôle crucial. D’abord, les salaires permettent d’attirer les talents. En effet, de nombreux étudiants s’intéressent au M&A pour cette raison. Ensuite, les salaires permettent de retenir les talents. C’est important dans un métier où le turn-over est traditionnellement très élevé. Les salaires en M&A représentent l’un des mythes de ce métier. Ils sont réputés très élevés. Et ils suscitent beaucoup d’interrogations. Dans cet article, nous décryptons d’abord les salaires en M&A selon le grade puis mentionnons quelques disparités en fonction du type de banque et de la géographie. Les salaires en M&A en fonction du grade D’abord, les salaires en M&A varient en fonction du grade des banquiers. Un grade est un niveau hiérarchique. Plus le banquier gagne en séniorité, plus sa rémunération augmente. Voici une ventilation des grades en M&A avec leurs salaires.  Le stagiaire Le stagiaire intervient en support de l’analyste dans la phase de production. C’est souvent lui qui gère la recherche des informations nécessaires pour produire les différents documents ou faire les modèles Excel. Exemples : la taille d’un marché, le chiffre d’affaires d’une entreprise, les informations sur une transaction précédente. De plus, le stagiaire peut s’occuper lui-même de la production de certaines parties du document. Dans ce cas, c’est surtout de la mise en forme de présentations sur PowerPoint. Le salaire du stagiaire en M&A est généralement compris entre 1 500€ et 2 000€ par mois. Cependant, ce montant varie en fonction de la banque. Dans les petites boutiques Small et Mid Cap, le salaire peut descendre jusqu’à 800€ par mois mais rarement en-dessous. A l’inverse, dans les boutiques d’élite (Lazard, Rothschild & Co, Centerview, etc.) ou les grandes banques américaines (Goldman Sachs, BofA, J.P. Morgan, etc.), le salaire des stagiaires peut augmenter jusqu’à 3 000€ par mois, mais rarement au-delà. A la fin du stage, le stagiaire peut aussi recevoir un petit bonus en fonction de sa performance. L’analyste L’analyste est le grade d’entrée pour les jeunes diplômés. La période d’analyste dure entre 2 et 3 ans. L’analyste produit les différents matériels utilisés par l’équipe. Ces matériels sont divers. En phase d’origination, c’est le pitch. En phase d’exécution, ce sont le teaser, l’information memorandum ou la management presentation. Dans les mandats sell-side, l’analyste doit aussi assurer les bonnes interactions entre les différentes parties prenantes (vendeur, acheteurs potentiels, conseils). Exemples : l’organisation des calls et réunions, l’animation de la data room, etc. Le salaire de l’analyste en M&A se situe autour de 80 000€ par an pour la première année. Ensuite, la rémunération augmente chaque année, à la fois la partie fixe et le bonus. Cependant, ce montant masque des disparités selon les banques. Dans une boutique d’élite ou une banque américaine, le package annuel des analystes (fixe et bonus) dépasse régulièrement 100 000€ dès la première année. Et il augmente rapidement avec le temps ! A l’inverse, dans des boutiques Small et Mid Cap, le salaire d’entrée se rapproche davantage de 60 000€ par an. L’associate L’associate possède déjà deux à trois ans d’ancienneté dans le métier. Cette expérience lui permet d’assumer la charge de la partie production. En effet, l’associate est responsable de la production des documents mentionnés ci-dessus (pitch, teaser, IM, etc.). En plus, il est souvent chargé de la construction des modèles financiers sur Excel. Exemples : valorisation, LBO Model, Merger Model, etc. Le salaire d’un associate en M&A est compris entre 80 000€ et 200 000€ par an selon les banques. A ce grade, la fourchette devient plus large. En effet, elle reflète les variations dans les bonus servis par les grandes banques par rapport à ceux attribués par les plus petites banques. Le Vice-Président ou VP Le Vice-Président a déjà entre 5 et 6 ans d’expérience dans la banque. Le grade de VP représente un pivot dans une carrière en M&A. En effet, le VP a un double rôle. D’une part, il organise la production des juniors. D’autre part, il est l’interlocuteur quotidien privilégié du client sur les sujets liés à l’évolution du process. A partir de ce grade, les salaires sont très corrélés à la banque. En bas de fourchette, le VP reçoit un salaire d’environ 150 000€ par an. En haut de fourchette, son salaire peut approcher les 400 000€ par an. Comme à chaque grade, ces montants comprennent une part fixe et un bonus, dont le niveau dépend de la performance de la banque et du banquier. Le Director Le Director a deux fonctions principales. Premièrement, il est l’interlocuteur privilégié du client (avec le VP) pendant le process. Deuxièmement, il commence à jouer un rôle commercial, en démarchant ses propres clients pour ramener des mandats à la banque. C’est le sourcing des deals. En général, on atteint le grade de Director après une dizaine d’années d’expérience en banque. Comme pour le VP, la rémunération du Director dépend beaucoup de sa banque. Dans les petites structures, il reçoit généralement entre 150 000€ et 200 000€ par an. Dans les plus grosses banques, sa rémunération se situe davantage entre 300 000€ et 500 000€ par an. Le Managing Director ou MD Le Managing Director est le grade le plus senior en M&A. Le travail du MD comporte à la fois une dimension commerciale et stratégique. Au niveau commercial, c’est lui qui assume la responsabilité de ramener les mandats à la banque. Il assure donc la partie origination des deals. Au niveau stratégique, c’est lui qui interagit avec le client sur les enjeux importants autour de la transaction. Exemples : prix de la transaction, choix des acquéreurs retenus à chaque étape du process, négociation du contrat à la fin du process, etc. Le salaire du Managing Director s’élève au minimum à 300 000€ par an dans les petites structures. Cependant, il peut atteindre plusieurs millions d’euros chaque année dans les plus grandes banques ! Et cela dépend principalement de sa capacité à originer puis exécuter des deals. L’importance d’autres facteurs dans les salaires en M&A Ensuite, les salaires en M&A varient en fonction d’autres facteurs. Prenons les deux principaux : la banque et la géographie. Les salaires en M&A selon la banque En M&A, les salaires dépendent du type de banque. On distingue quatre grandes catégories : Les Bulge Brackets Les Bulge Brackets regroupent les grandes banques internationales, principalement américaines, telles que Goldman Sachs, Citi ou Morgan Stanley. A Paris, ces grandes banques interviennent uniquement sur des opérations Large Cap. Pour chaque grade, ce sont dans ces grandes banques que les salaires en M&A sont les plus élevés. Par exemple, le salaire d’un stagiaire chez Bank of America s’élève à Paris à 2 500€ par mois. Et le salaire annuel à l’entrée d’un analyste de Goldman Sachs est de 85 000€, hors variable. Les boutiques d’élite Les boutiques d’élite sont des banques d’affaires indépendantes (boutiques) qui peuvent intervenir sur tous les segments, y compris le Large Cap (élite). Exemples : Lazard, Rothschild & Co, Centerview Partners, Perella Weinberg Partners, Messier & Associés. Ces boutiques offrent généralement des salaires aussi élevés que les Bulge Brackets. Par exemple, Lazard offre un salaire de 3 000€ par mois pour un stagiaire. Pour un analyste, le salaire annuel à l’entrée dans la banque est de 75 000€, hors variable. Les banques françaises Les grandes banques françaises universelles sont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE. Les salaires y sont élevés, mais généralement un peu moins que dans les Bulge Brackets et les boutiques d’élite. Par exemple Crédit Agricole CIB et BNP Paribas offrent un salaire fixe moyen de 60 000€ par an pour un analyste junior. Et le salaire des stagiaires se situe entre 1 800€ à 2 200€ par mois. Les autres boutiques Les autres boutiques sont des banques d’affaires indépendantes qui interviennent généralement sur les segments Small et Mid Cap. Elles sont plus petites et versent des salaires moins élevés que les grandes banques ou boutique d’élite, sauf exception. Cependant, le niveau des salaires varie de manière significative selon les boutiques. Par exemple, Alantra offre 2 200€ par mois à ses stagiaires. Clearwater propose à ses analystes un salaire fixe moyen de 55 000€ par an. Les salaires en M&A selon la géographie Pour finir, les salaires en M&A dépendent de la géographie. Dans l’article, nous avons axé nos informations sur la place parisienne. Cependant, d’autres villes offrent des rémunérations plus ou moins attractives, à grade et structure équivalents. Prenons trois exemples. Une ville française en dehors de Paris Presque toutes les banques d’affaires sont situées à Paris. Cependant, quelques boutiques sont implantées en régions ou ont ouvert des bureaux dans certaines villes en dehors de Paris. On peut par exemple citer Edmond de Rothschild ou UBS à Lyon, Clearwater à Marseille ou Clairfield à Nantes. Par exemple, chez UBS, un stagiaire reçoit un salaire de 1 800€ par mois à Lyon contre 2 700€ pour le bureau parisien. Londres, la ville des Summer Internships A Londres, le recrutement des stagiaires se fait via ce qu’on appelle des Summer Internships. Pour ces stages, les process de recrutement et les modalités sont très différents. En effet, ils sont plus courts comparés à Paris (10 semaines pendant l’été). De plus, les salaires sont encore plus élevés. Lors d’un Summer Internship, le stagiaire peut recevoir entre 3 000£ et 4 000£ par mois. Ces niveaux de rémunération sont similaires dans les autres géographies anglophones qui recrutent principalement par le biais de Summer Internships. Exemples : Hong Kong, Singapour. New York, des salaires en M&A encore plus élevés A l'échelle internationale, les grands centres financiers mondiaux comme New York se distinguent par des salaires en M&A en moyenne encore plus élevés par rapport à Paris. Cette différence s’explique principalement par les valorisations plus élevées des sociétés aux Etats-Unis. Or, comme le niveau des fees touchés est un pourcentage du prix de la transaction, les revenus des banques sont plus élevés. Par conséquent, elles peuvent verser des salaires encore plus élevés à chaque grade. Par exemple, un jeune analyste de Goldman Sachs à New York reçoit un salaire fixe annuel de 100 000€, hors variable. Ces salaires en M&A vous attirent ? Les process de recrutement sont difficiles. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage / CDI de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Retour d'expérience
L'audit chez Deloitte : ITW avec Ana Blazquez

« L’audit est un prolongement de la formation acquise lors des études supérieures. C’est vrai en termes de formation continue, développement professionnel et compréhension approfondie des affaires commerciales. » Ana Blázquez est Manager au sein de l’équipe Audit et Assurance de Deloitte à Madrid. Elle exerce dans le cabinet depuis 7 ans. Dans cette interview, elle présente son parcours académique et professionnel, détaille ses missions en audit et partage ses conseils pour réussir les processus de recrutement en audit. Comment as-tu découvert l’univers de l’audit et pourquoi celui-ci t’a intéressé ? Mon parcours est un peu atypique. En effet, j’ai eu une expérience professionnelle avant de faire de l’audit. J’ai travaillé chez Leroy Merlin au sein de leur Direction Comptable. Ensuite, je voulais élargir mes compétences. Et rentrer en audit ! Chez Leroy Merlin, j’ai acquis une solide base en matière de processus financiers internes et conformité. De plus, cela m'a permis de comprendre l'importance d'avoir une comptabilité précise et transparente pour la prise de décision stratégique. L'audit a été une décision mûrement réfléchie. Elle a été motivée par le désir de mettre à l’épreuve mes acquis dans un contexte plus large et varié. En effet, l’audit est un univers très enrichissant, sans routine et avec des défis intéressants qui te font évoluer chaque jour. Tu travailles actuellement chez Deloitte à Madrid. Peux-tu nous partager ton expérience sur ce transfert de la France vers l'Espagne ? Oui, exactement. Après 10 ans en France dont 4 ans chez Deloitte à Lille, j’ai décidé de retourner dans mon pays natal : l’Espagne. Et dans ma ville natale : Madrid. J’ai demandé le transfert. Il a été approuvé très rapidement par mes associés responsables à Lille. Ensuite, j’ai passé deux entretiens avec les équipes de Deloitte en Espagne. Après, ils ont validé officiellement le transfert. Cela a été très rapide. Quelle différence entre Deloitte et un autre « Big Four » ? Comme les autres « Big 4 », Deloitte propose des services d'audit, de conseil et de fiscalité. Mais selon moi, c’est la culture d’entreprise qui change. Me concernant, je peux d’abord dire que Deloitte encourage la mobilité professionnelle. Puisque le transfert vers la firme espagnole n’a posé aucun souci. Ensuite, je dirais que la RSE est un sujet très présent chez nous. De nombreux évènements à vocation sociale sont organisés chaque année. Quels sont les avantages de commencer sa carrière en audit ? L’audit est un prolongement de la formation acquise lors des études supérieures. C’est vrai en termes de formation continue, développement professionnel et compréhension approfondie des affaires commerciales. Chez Deloitte, l’accent est mis sur le mentorat et l'apprentissage sur le terrain. C’est essentiel pour comprendre la complexité des enjeux business. En tant que manager, on investit beaucoup de temps à former à nos nouveaux arrivants pendant leurs premières années chez Deloitte. En audit, chaque mission est unique. Elle permet d'élargir mes horizons en plongeant dans des industries différentes (énergie, technologie, etc.). Par conséquent, c’est une expérience diversifiée qui est transférable dans de nombreux autres domaines que la finance. Ce qui est passionnant, c’est que l'audit nous place au cœur du fonctionnement des entreprises. Cela nous offre une perspective privilégiée sur leurs opérations et stratégies. Justement, quels sont tes conseils pour décrocher un stage en audit ? D’abord, il faut connaitre le métier de l’audit. Ensuite, il faut avoir un minimum de culture financière au sens large. C’est-à-dire s’intéresser à la vie des entreprises. Puis, il faut maîtriser les bases de la comptabilité. De plus, il faut être très naturel pendant l’entretien. Car nous avons aussi besoin de personnes qui seront proches des clients. L’audit exige une interaction constante avec les clients. Enfin, il est important de savoir travailler en équipe. Nous sommes très attentifs aux profils que nous recevons. La curiosité et l’envie d’apprendre sont très importantes ! Pour réviser ces entretiens : Training You inclut dans sa formation un cours complet dédié à l’audit. Il a été construit par deux anciens auditeurs qui maîtrisent parfaitement les process de recrutement dans ce secteur. Peux-tu nous parler du processus de recrutement en audit chez Deloitte ? Bien sûr ! Le processus de recrutement en audit chez Deloitte comprend trois phases distinctes. Premièrement, le candidat a un entretien avec un manager. Cet entretien inclut à la fois une évaluation de la personnalité du candidat et un cas pratique. Deuxièmement, le candidat a un entretien avec un associé. Il évalue sa détermination à rejoindre le poste et le pousse dans ses retranchements. Pour le candidat, c’est l'occasion d'interagir avec un auditeur expérimenté et gagner un aperçu de son rôle. Troisièmement, le candidat a un entretien RH traditionnel. Il doit se présenter, partager ses attentes et montrer sa personnalité. Avant cette phase d’entretiens, les candidats doivent réussir un test d’anglais en ligne. Mais il n’est pas particulièrement difficile ! A ce sujet, peux-tu nous donner des exemples de questions qui reviennent régulièrement en entretien ? D’abord, on peut poser des questions sur le parcours du candidat. Ensuite, sur le métier. Par exemple, qu’est-ce qu’il connaît de l’audit ? Pourquoi il veut faire de l’audit ? On vérifie aussi que le candidat s’est renseigné sur Deloitte. Quand un candidat se renseigne sur les clients d'une entreprise, ses actualités et comprend les défis auxquels elle est confrontée, j’y suis toujours sensible. Cela démontre une proactivité. C’est une qualité essentielle dans notre métier. En entretien, on rencontre souvent deux types de candidat. D’un côté, ceux qui envisagent une carrière longue en audit ou expertise comptable. De l’autre, ceux qui voit plutôt l’audit comme un tremplin vers le M&A ou le Transaction Services. Précisément, quel est l’intérêt de l’audit pour le M&A ou le Transaction Services ? D’abord, l’audit donne une base très bonne en comptabilité pour savoir lire les états financiers et comprendre les enjeux financiers des entreprises. C’est nécessaire pour le M&A ou le TS. Puis, l'expérience acquise en audit ouvre de nombreuses portes. C’est vrai dans le domaine de la finance, mais également en conseil. Enfin, les compétences développées en audit, telles que l'analyse financière, la compréhension des processus d'affaires, la capacité à travailler sous pression et à communiquer efficacement avec les clients, sont hautement valorisées et transférables à d’autres domaines. Comment se passe l’intégration des juniors chez Deloitte ? L’intégration chez Deloitte ne dure pas une seule journée. Puisque le manager suit le stagiaire durant toute sa période dans l’entreprise. Ce processus commence par deux semaines d’intégration. Une première semaine qui a normalement lieu hors de Paris dans un endroit très sympa pour les formations basiques d’audit. Une deuxième semaine qui se déroule à Paris pour une formation en comptabilité. Ces deux semaines permettent de faire un rappel des concepts pour que tout le monde ait le même niveau d’information. Enfin, l’étudiant aura un suivi par un manager RH pour l’orienter dans son parcours professionnel et son expérience au sein de Deloitte. Nous prenons en compte chacun des retours des stagiaires que nous accueillons. Vous voulez faire de l’audit ? L’audit est un métier technique, relationnel et très formateur. Il représente une bonne porte d’entrée vers le M&A ou le TS. De plus, les « Big 4 » avec d’autres cabinets comme Mazars, Grant Thornton ou BDO recrutent beaucoup de juniors chaque année. C’est donc une expérience à ne pas négliger si vous envisagez une carrière en Corporate Finance et que vous manquez d’expérience pour viser directement le M&A. Mais les entretiens nécessitent une bonne préparation pour être à l’aise avec les bases de la comptabilité. Pour vous préparer, Training You propose un cours complet en audit. Et en plus, vous aurez accès à +60 heures de formation pour tout réviser en Corporate Finance : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur entreprises, podcasts avec des professionnels du secteur. Alors, n’attendez plus pour booster votre préparation ! Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

5 min de lecture

Entreprise
Les 10 cabinets où travailler en Transaction Services en France

Le Transaction Services ou « TS » est un métier de conseil financier (« Services ») qui s’exerce dans le cadre d’une transaction (« Transaction »). Concrètement, les professionnels du Transaction Services : Vérifient les chiffres historiques de la cible et les retraitent si nécessaire Analysent les risques financiers liés à la transaction Rédigent (en « sell-side ») ou challengent (en « buy-side ») un rapport de due diligence financière Le Transaction Services s’exerce au sein d’un cabinet. Ce cabinet peut être un cabinet d’audit (par exemple ceux du « Big 4 ») qui possèdent aussi des équipes dédiées au TS, soit un cabinet spécialisé dans les services financiers.  1) KPMG KPMG est un cabinet international d'audit et de conseil, fondé en 1922 mais qui résulte d’une fusion plus récente en 1987 entre « Peat Marwick International » et « Klynveld Main Goerdeler ». Le cabinet fait partie du « Big 4 » (avec Deloitte, EY et PwC). KPMG est l’un des leaders pour le Transaction Services en France. Dans le classement CFNEWS des conseils en due diligence financière pour l’année 2023, KPMG occupe la première place avec 212 mandats. Et cela pour la 5ème année consécutive ! KPMG est intervenu dans plusieurs grosses opérations. D'abord, le rachat par Edenred de l'éditeur britannique Reward Gateway. Ensuite, la prise de contrôle par TotalEnergies des parts qu'il ne détenait pas dans le développeur d'énergies renouvelables Total Eren. Enfin, l'entrée de Tikehau au capital du sous-traitant des secteurs de l’aéronautique Jogam. 2) PwC PwC est un cabinet international d'audit et de conseil issu de la fusion en 1998 entre deux cabinets : « Price Waterhouse » (fondé à Londres par Samuel Price en 1849 et rejoint par Edwin Waterhouse en 1865) et « Coopers & Lybrand » (fondé aussi à Londres en 1854). Le cabinet est aussi l’un des membres du « Big 4 » (avec EY, Deloitte et KPMG). Dans le classement CFNEWS pour les acteurs du TS en 2023 en France, PwC se place deuxième avec 192 mandats (juste derrière KPMG). De plus, PwC est le leader pour les opérations M&A. En 2023, le cabinet a par exemple conseillé sur l'augmentation de capital du Paris Saint-Germain (qui a accueilli le fonds américain Arctos Partners comme actionnaire minoritaire) ou la reprise par Carrefour des 175 enseignes Cora et Match en France auprès du belge Louis Delhaize. 3) EY EY est un cabinet international d'audit et de conseil dont les origines remontent au 19ème siècle. Précisément, le cabinet est issu de fusions successives entre plusieurs cabinets d’audits américains et britanniques jusqu’à la création en 1989 d’Ernst & Young (qui est aujourd’hui dénommé plus sobrement « EY »). EY est aussi un membre du « Big 4 » (avec Deloitte, KPMG et PwC). EY est l’un des leaders des Transaction Services en France. Selon CFNEWS, EY est 5ème du classement des conseils en due diligence financière en 2023. Cependant, le cabinet est le leader sur le segment Mid Cap. EY a par exemple conseillé sur le refinancement du Groupe Premium et le nouveau LBO de Constantia Flexibles mené par le fonds américain One Rock CP auprès de Wendel. Regardez notre conversation avec Alexis Fontana, Senior Manager en Transaction Services chez EY, qui explique tout sur le métier et son quotidien au sein d'EY  4) Deloitte Deloitte est un cabinet international d'audit et de conseil, fondé à Londres en 1845 par William Deloitte. La version actuelle du cabinet est ensuite issue de fusions successives entre plusieurs cabinets d’audits jusqu’à la création en 1989 de Deloitte Ross Tohmatsu (qui sera renommé « Deloitte » en 2003). Deloitte fait partie du « Big 4 » (avec EY, KPMG et PwC). Dans le classement CFNEWS de 2023, Deloitte occupe la 4ème place avec 170 mandats. Le cabinet est intervenu sur de nombreuses opérations avec des fonds d’investissement. Comme la prise de participation de Ardian dans la plateforme européenne de gestion des déchets Attero ou la cession par Antin de l'espagnol Lyntia Networks. 5) Mazars Mazars est un cabinet international spécialisé dans l'audit, la fiscalité et le conseil financier. Ses origines sont françaises ! Le cabinet a été créé en 1945 par Robert Mazars à Rouen. Son développement à l’international a ensuite débuté à partir des années 1970 avec l’ouverture de bureaux en Allemagne et en Espagne. Aujourd’hui, Mazars occupe en Europe la 5ème place, juste derrière les membres du « Big 4 ». Dans le classement CFNEWS, Mazars se positionne en 6ème position avec 138 mandats. Il est cependant 4ème pour les opérations M&A, juste devant EY. En 2023, le cabinet français a par exemple conseillé sur la reprise par Canal + du bouquet de chaînes payantes OCS et d’Orange Studio auprès d’Orange, l’OBO sponsorless de Advancy (qui permet à certains collaborateurs d’intégrer le capital du cabinet) ou l’entrée de BNP Paribas Développement et Bpifrance au capital de Alliaserv. 6) Eight Advisory Eight Advisory est un cabinet paneuropéen de conseil financier, opérationnel et stratégique. Il conseille ses clients dans trois principaux domaines : Transactions, Restructurations et Transformations à l'international. La création de Eight Advisory a lieu en 2009 quand plusieurs associés de EY décident de quitter le « Big 4 » en pleine crise financière. Ces associés « frondeurs » mettaient en cause la place prépondérante de l’audit et du commissariat au compte chez EY par rapport à d’autres métiers, dont celui du Transaction Services. Depuis, Eight Advisory s’est imposé en une quinzaine d’année comme une place forte du Transaction Services en France. Dans le classement 2023 des conseils en TS publié par CFNEWS, le cabinet est sur le podium, derrière KPMG et PwC mais devant Deloitte et EY. Précisément, Eight Advisory a obtenu 179 mandats, avec une position de leader sur les opérations de bourse (IPO, augmentation de capital) et sur le segment LBO. Pendant l’année, Eight Advisory est intervenu par exemple sur l'augmentation de capital du belge Biobest auprès de Sofina et Tikehau Capital (pour financer une opération de croissance externe au Brésil) et l'acquisition de Courir par le britannique JD Sports. Regardez notre conversation avec Luc de Saint Sauveur, Partner chez Eight Advisory dans l’équipe Strategy & Operations , qui détaille les métiers au sein d'Eight et ce qui rend l'entreprise unique sur le marché  7) Alvarez & Marsal Alvarez & Marsal est un cabinet de conseil en transformation d’entreprises et en restructuration. Il a été fondé en 1983 à New York par Tony Alvarez II et Bryan Marsal. A Paris, la présence d’Alvarez & Marsal remonte à 2001 mais le cabinet y accélère véritablement son développement depuis quelques années (avec de nombreux recrutements). Aujourd’hui, le bureau parisien couvre à la fois les métiers traditionnels du cabinet (restructuration, Private Equity et transformation) mais aussi des métiers du conseil financier (dont le Transaction Services). Dans le classement CFNEWS de 2023 pour les conseils TS, Alvarez & Marsal est 11ème avec 58 mandats. Le cabinet est par exemple intervenu sur le LBO de Banook avec Motion Equity Partners (qui relaie le fonds Turenne Santé), l’entrée de Capza au capital de Neo2 (toujours auprès de Turenne) ou la prise de participation par Carlyle au capital de Prophecy (auprès de IK Partners). Dans un épisode de notre podcast "Career Insights", Cédric Zana, Managing Director en Transaction Services chez Alvarez & Marsal , nous partage tout sur le métier et les particularités du cabinet, et sa croissance en France  8) Accuracy Accuracy est un cabinet de conseil aux dirigeants d’entreprise, fondé en 2004 par Frédéric Duponchel aux côtés de six autres associés, des anciens comme lui d’Arthur Andersen. Au départ, l’objectif est de proposer une alternative aux cabinets du « Big 4 » mais avec une qualité de service capable de rivaliser avec eux. Aujourd’hui, Accuracy propose des conseils dans 4 domaines : Transactions, Situations de litige et de crise, Stratégie financière des entreprises et Amélioration de la performance. Dans le classement CFNEWS de 2023 pour les conseils TS, Accuracy est 15ème avec 39 mandats. Le cabinet a par exemple conseillé sur l’entrée de Ardian au capital du groupement de cliniques vétérinaires Mon Véto ou l’augmentation de capital du spécialiste de la valorisation de la donnée ChapsVision. Charlotte Abecassis, MSenior Associate chez Accuracy , nous fait découvrir le conseil financier chez Accuracy et partage ses conseils pour intégrer le cabinet  9) Grant Thornton Grant Thornton est un cabinet d'audit et de conseil financier, issu du rapprochement de plusieurs cabinets d’audit, dont Thornton and Thornton (fondé en 1904 à Oxford) et Alexander Grant & Co (fondé à Chicago en 1926 par le comptable Alexander Richardson Grant). Dans le classement 2023 des conseils en TS publié par CFNEWS, Grant Thornton prend la 9ème place avec 77 mandats. Pendant l’année, le cabinet est intervenu sur plusieurs opérations. Dont le LBO secondaire sur Iagona mené par IRD Invest ou le MBO sponsorless sur ACS Solutions soutenu par Indigo Capital. 10) Advance Capital Advance Capital est un cabinet de conseil fondé à Lyon par Olivier Poncin et Arnaud Vergnole (deux anciens de PwC) en 2007 qui accompagne les entreprises dans leur développement, avant et après les transactions. Concrètement, Advance Capital exerce 4 métiers : Transaction Services , Transformation (lancement en 2018), Restructuring (activité lancée en 2020) et Evaluation. Dans le classement 2023 des conseils en TS publié par CFNEWS, Advance Capital est 8ème avec 89 mandats. En 2023, Advance Capital a par exemple conseillé sur l’acquisition par Alizon du spécialiste de la location financière dédiée à la santé Infimed à Turenne Groupe ou la réorganisation du capital de Lumiplan (avec l’arrivée d’InnovaFonds et Bpifrance). Vous souhaitez faire un stage en Transaction Services ? Tous ces cabinets peuvent vous accueillir. Mais les process de recrutement en Transaction Services sont exigeants. Il faut comprendre le métier, connaître le cabinet dans lequel vous candidatez et maîtriser les notions techniques utilisées par les professionnels en Transaction Services. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Préparation
Quelles sont les principales méthodes de valorisation ?

Les méthodes de valorisation font parmi des notions les plus importantes en Corporate Finance. D’abord, la valorisation fait partie des travaux récurrents du banquier M&A, que ce soit dans le cadre d’un pitch (phase d’origination) ou dans le cadre d’un mandat (phase d’exécution). En effet, difficile d’acheter ou de vendre une société sans connaitre sa valeur ! Ensuite, la maîtrise des méthodes de valorisation est très fréquemment évaluée pendant les entretiens en M&A. Par conséquent, c’est important de les connaitre et surtout de bien les comprendre. Dans cet article, nous passons en revue les principales méthodes de valorisation, leur fondement et leur utilisation. A chaque fois, vous pouvez retrouver plus de détails toutes ces méthodes dans notre cours dédié aux méthodes de valorisation sur la plateforme. Les trois méthodes de valorisation traditionnelles Les trois principales méthodes de valorisation sont les comparables boursiers, les transactions comparables et le DCF. Les deux premières (comparables boursiers et transactions précédentes) sont des méthodes analogiques. La troisième (DCF) est une méthode intrinsèque. Les méthodes analogiques Les méthodes analogiques reposent sur la comparaison de la cible avec des sociétés analogues, qu’on appelle des comparables. Dans le cas des comparables boursiers (« trading comparables » en anglais), les sociétés analogues sont des entreprises cotées en bourse. Et le point de comparaison est le cours de bourse des entreprises comparables Dans le cas des transactions précédentes ( « precedent transactions » en anglais), les sociétés analogues sont des entreprises qui ont fait l’objet d’une acquisition dans une période relativement récente. Et le point de comparaison est le prix par action offert par l’acquéreur pour racheter l’entreprise Le fondement des deux méthodes analogiques réside donc dans la capacité du banquier à extérioriser un prix pour chaque entreprise comparable (cours de bourse ou prix par action offert par l’acquéreur), calculer des multiples de valorisation à partir de ce prix et appliquer ces multiples à la cible qu’il cherche à valoriser. Ce travail repose sur trois grandes étapes, qui sont d’ailleurs communes aux deux méthodes analogiques : Etape 1 : Sélectionner un échantillon d’entreprises comparables Cette sélection se base sur l’application de plusieurs critères de sélection. Ces critères sont très précisément décrits dans le cours dédié aux méthodes de valorisation sur la plateforme Training You. Evidemment, ce qu’on peut déjà dire à ce stade, c’est que ces entreprises comparables sont nécessairement cotées en bourse pour la méthode des comparables boursiers et ont fait l’objet d’une acquisition pour les comparables transactionnels. En effet, dans les deux cas, le banquier M&A peut extérioriser un prix et construire à partir de ce prix une analyse comparative Etape 2 : Calculer des multiples Une fois l’échantillon d’entreprises comparables construit, le banquier M&A calcule des multiples. Les multiples permettent de rapporter une valeur absolue (Enterprise Value, Equity Value) à un agrégat comptable de l’entreprise (chiffre d’affaires, EBITDA, résultat net, etc.). Par exemple, le multiple le plus couramment utilisé pour les méthodes analogiques est EV/EBITDA. Pour obtenir une revue de l’ensemble des multiples utilisables et comprendre comment les calculer pour chaque méthode, nous vous renvoyons encore une fois à notre cours de valorisation Etape 3 : Appliquer une moyenne ou médiane des multiples à la cible Après avoir calculé des multiples pour chacune des entreprises comparables, le banquier applique leur moyenne ou médiane à l’agrégat pertinent de la cible. Par exemple, si la médiane des multiples EV/EBITDA ressort à 10 fois et que l’EBITDA de la cible est de 150 millions d’euros, l’EV de la cible s’élèvera avec 1,5 milliards d’euros La méthode intrinsèque du DCF La méthode intrinsèque du DCF (« Discounted Cash Flows » en anglais) considère que la valeur de l’entreprise correspond à la valeur présente de l’ensemble des  flux de trésorerie disponibles (« Free Cash Flows » en anglais) qu’elle génèrera  à l’avenir. Cette méthode s'appele « intrinsèque » car elle se base principalement sur les performances de la cible elle-même et non sur des entreprises comparables. Le fondement de la méthode du DCF réside dans l’actualisation de ses flux de trésorerie disponibles. Ce travail repose sur trois étapes : Etape 1 : Calculer les flux de trésorerie disponibles sur un horizon explicitement défini Ce calcul s’appuie essentiellement sur le Business Plan de l’entreprise sur les prochaines années (généralement entre 5 et 7 ans, mais c’est variable). Pour savoir comment calculer les flux de trésorerie disponibles et comprendre la logique financière derrière chacun des éléments de la formule de calcul, vous pouvez visionner la section réservée au DCF dans notre cours de valorisation Etape 2 : Actualiser les flux de trésorerie disponibles Une fois les flux de trésorerie disponibles calculés, le banquier M&A doit les actualiser. En effet, la théorie de la « valeur temps de l’argent » nous apprend qu’un euro demain ne vaut pas tout à fait le même euro aujourd’hui. Puisque le détenteur de cet euro peut le placer à un taux d’intérêt et gagner un petit surplus lié à la rémunération de son placement dans le temps. C’est le principe même de l’épargne. Par conséquent, si le « Free Cash Flow » de l’année 3 (donc celui dans 3 ans) s’élève à 50 millions d’euros, sa valeur présente sera inférieure. Mais de combien ? En réalité, l’actualisation dépend de la probabilité de recevoir effectivement ces 50 millions d’euros dans 3 ans, et donc inversement du risque de ne pas les toucher... Ce risque est capturé par un taux d’actualisation : le WACC (« Weighted Average Cost of Capital ») en anglais ou le CMPC (« Coût Moyen Pondéré du Capital ») en français. Concrètement, le banquier actualise chaque « Free Cash Flow » à l’aide de ce taux, qui représente par ailleurs le coût global du financement pour l’entreprise. Plus l’entreprise est « risquée », plus ses flux futurs sont incertains et plus le taux d’actualisation sera élevé. Cela réduira mécaniquement la valeur présente des flux futurs et donc la valorisation obtenue avec le DCF. Les détails de ce mécanisme d’actualisation sont parfaitement explicités dans le cours de valorisation sur la plateforme Etape 3 : Calculer la valeur terminale La somme des flux de trésorerie disponibles actualisés sur l’horizon explicite correspond à la valeur de l’entreprise pendant cette période. Or, l’entreprise ne vas pas disparaitre après. Le banquier M&A doit donc calculer la valeur présente de l’ensemble des « Free Cash Flows » au-delà de cette période, et ce jusqu’à l’infini. C’est précisément l’objectif de la valeur terminale. Cette valeur se calcule de deux manières : Gordon-Shapiro ou les multiples. Chacune d’entre elle est détaillée dans notre cours de valorisation  Les autres méthodes de valorisation Les méthodes traditionnelles sont les plus souvent utilisées. Mais au-delà de ces trois méthodes, le banquier M&A détient d’autres cordes à son arc de valorisation. Passons en revue rapidement quelques méthodes additionnelles pouvant être utilisées pour valoriser une entreprise. Les méthodes de valorisation des sociétés cotées D’abord, deux méthodes s’appliquent uniquement aux sociétés cotées en bourse car elles reposent sur l’analyse de l’évolution du cours de bourse sur une période récente. La méthode du « Share Price » Cette méthode consiste à calculer la moyenne du cours de bourse de la cible sur une période récente (3 mois, 6 mois, 12 mois) et s’en servir comme référence pour en déduire sa valeur. Elle est certes assez simpliste, mais donne une idée très précise du prix payé concrètement par des investisseurs pour acheter une action de l’entreprise. Par conséquent, elle est une référence pertinente pour obtenir une idée de combien elle vaut. Le banquier M&A doit néanmoins faire attention aux variations du cours de bourse qui seraient liées non pas à l’évolution de la valeur fondamentale de la société, mais davantage à un choc externe. Par exemple, si un acquéreur annonce son intention de lancer une offre publique (OPA ou OPE) sur la société, alors il est plus que probable que son cours de bourse grimpe de manière rapide par simple réaction à cette information. C’était par exemple le cas du cours de M6 début 2021 quand RTL Group a confirmé une potentielle cession de la chaîne La méthode du « Target Price » Cette méthode repose sur l’opinion des brokers qui suivent la société. Dans leurs notes de recherche (appelée aussi notes de brokers et disponibles à travers des bases de données payantes comme Bloomberg ou Refinitiv), ils indiquent un cours de bourse cible pour l’entreprise, basé sur leur prévision concernant l’évolution du cours de bourse dans les prochaines semaines. Si le cours prévisionnel est supérieur au cours de bourse actuel, ils recommandent aux investisseurs d’acheter le titre. Dans le cas contraire, ils conseillent de le céder. De la même manière que pour la méthode du « Share Price », le banquier M&A doit cependant faire attention aux dates de publications de ces notes. Car des prévisions antérieures à un évènement impactant pour l’entreprise (ex : publication de ses résultats, acquisition d’une entreprise, cession d’une filiale, changement du CEO) seront vite obsolètes La méthode LBO Ensuite, la méthode LBO s'utilise pour valoriser une entreprise qui est sur le point de faire l’objet d’un LBO, autrement dit une opération à effet de levier (avec un financement significatif en dette) par un fonds de Private Equity. Concrètement, la méthode LBO permet de répondre à la question suivante : quel montant le fonds de Private Equity peut-il  injecter en Equity pour faire le LBO, étant donné ses différentes contraintes de financement (levier financier), opérationnelles (Business Plan de la cible) et financières (TRI exigé par les LPs) ? Pour comprendre les différentes étapes de la méthode et avoir un exemple chiffré, nous vous conseillons de visionner la partie dédiée à la méthode LBO dans notre de valorisation sur la plateforme. Les méthodes patrimoniales Enfin, les méthodes patrimoniales reviennent à évaluer chaque élément de l’actif et du passif exigible de l’entreprise puis à en déduire la valeur de son actif net. Cette actif net s’obtient en calculant la différence entre la somme des actifs diminué du passif exigible. Dans cet exercice particulièrement difficile, le banquier M&A doit réévaluer chaque élément du bilan de l’entreprise en partant de sa valeur comptable, en fonction de ses propres hypothèses et de la santé financière de l’entreprise. C’est ce qu’on appelle faire un ANR ou Actif Net Réévalué. En général, ces méthodes s'utilisent dans des situations spéciales comme une restructuration. Pour conclure, les méthodes de valorisations sont des notions à absolument connaitre si vous souhaitez faire un stage en M&A ou Corporate Finance. Les recruteurs testent les candidats presque systématiquement sur ces méthodes. Alors donnez-vous toutes les chances de bien maitriser la valorisation avec les cours et cas pratiques que nous proposons pour vous préparer aux entretiens. Vous souhaitez en savoir plus sur les méthodes de valorisation et les autres concepts financiers ? Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Entreprise
5 choses à savoir sur la boutique M&A Amala Partners

Dans le monde des M&A, Amala Partners est une petite jeune. La boutique a été fondée en 2020 par un ancien de Natixis Partners, Jean-Baptiste Marchand. Aujourd’hui, elle commence à se faire un nom sur la place parisienne, à la fois chez les clients et les étudiants qui la plébiscitent pour des stages. Dans cet article, partez à la découverte de Amala Partners en 5 points distinctifs. 1) Amala Partners, une boutique créée par l’expérimenté Jean-Baptiste Marchand Diplômé de l'ESCP et de la prestigieuse université germanophone de Saint-Gall en Suisse, Jean-Baptiste Marchand lance la boutique M&A Amala Partners en 2020 après un début de carrière riche dans le monde de la finance. Initialement, il débute sa carrière financière dans les salles de marché comme tarder. Ensuite, après un court passage en finance de marché, il se réoriente rapidement vers la finance d’entreprise et construit sa carrière dans les banques les plus prestigieuses de la place parisienne : Deutsche Bank, Lazard (recruté par Jean-Jacques Guiony, qui occupe actuellement le poste de directeur financier chez LVMH) et surtout Natixis Partners (recruté par Patrick Maurel) pour couvrir les segments Small et Mid Cap. En effet, Jean-Baptiste Marchand préfère le « Small Mid » par rapport au « Large » car le rôle du banquier y est encore plus central (aux côtés du dirigeant) et décisif (dans la vie du dirigeant). En 2020, Jean-Baptiste Marchand quitte Natixis Partners pour monter son projet entrepreneurial. Ce projet se fera dans la continuité de son début de carrière puisque sa startup sera une banque d’affaires. Mais il est aussi une rupture puisque Amala Partners entend se distinguer des acteurs traditionnels de la banque d’affaires. 2) Amala Partners, une boutique spécialisée dans le conseil financier Amala Partners est une banque d’affaires indépendante qu’on appelle aussi une boutique. A ce titre, elle propose à ses clients uniquement des services de conseil financier. Précisément, elle intervient dans trois domaines : Conseil en M&A : levée de fonds, cession d’entreprise et ouverture de capital, rapprochement entre égaux, acquisitions et bolt-on, LBO/MBO/OBO, SPAC Conseil en financement : stratégie de financement ou refinancement pour optimiser la structure du bilan avec les meilleures conditions de marché Conseil aux sociétés de gestion : Accompagnement des gérants de fonds (GPs) et investisseurs du non coté (LPs) tout au long du cycle de vie de leurs activités (levées de fonds, solutions de liquidités, business développement) Aujourd’hui, Amala Partners compte plus de 45 professionnels dont 8 associés. Spécialiste du conseil aux acteurs du Private Equity (cf. le point suivant), la boutique se démarque particulièrement sur les secteurs de l’éducation (avec le recrutement de Martine Depas en tant que Senior Partner par exemple) et de la technologie. Enfin, Amala Partners se positionne surtout sur les segments Mid et Large Cap, avec quatre transactions conseillées en 2023 au-delà du milliard d’euros de valorisation. 3) Amala Partners, une boutique avec une offre inédite entre M&A et GP Advisory Au-delà des solutions traditionnelles de conseil en M&A ou financement, la troisième expertise de Amala Partners est plus innovante. Concrètement, cette offre inédite de « GP Services » permet d’accompagner à la fois les General Partners (ou « GPs », les gérants ou fonds de Private Equity) et les Limited Partners (ou « LPs », les investisseurs dans les véhicule levés par les fonds d’investissement) dans leurs différentes problématiques. Et elles sont nombreuses : levée de fonds, accès à la liquidité, etc. Cette approche intégrée du M&A et du Private Equity n’existe pas réellement dans les banques traditionnelles. Le pari d’Amala Partners est de réunir ces deux activités. Pour cela, la banque a d’ailleurs recruté un spécialiste avec l’ancien de Triago Nicolas de Nazelle. Prenons un exemple précis. L’émergence des fonds de continuation requiert les deux expertises. En effet, dans ce contexte, Amala Partners propose une approche intégrée pour optimiser le succès de ces opérations qui permet à la fois aux gérants d’offrir de la liquidité à leurs investisseurs et d’assurer la continuité de leur investissement. Dans ce cas précis, le « GP Advisory » n’est pas une offre supplémentaire mais une offre intégrée au conseil M&A. 4) Amala Partners, une boutique engagée dans son temps Amala Partners met en avant trois principales valeurs : Engagement : Pour servir au mieux l’intérêt et répondre aux besoins de ses clients Audace : Pour oser (c’est un projet entrepreneurial) tout en maîtrisant les risques (c’est une banque d’affaires) Excellence : Pour satisfaire au mieux les attentes des clients. Par conséquent, Amala Partners valorise le travail, l’empathie, l’intégrité et le sens du collectif. Ce sont d’ailleurs ces qualités humaines qui sont recherchés chez les candidats pendant les process de recrutement chez Amala Partners. Le parcours académique compte, mais l’état d’esprit du candidat et son « fit » avec la boutique seront primordiaux (motivation, esprit d’équipe, etc.) Par exemple, Amala Partners soutient deux associations qui sont alignées avec ses valeurs car elles encouragent l’audace et accompagnent les talents de demain vers leur réussite. L’institut de l’engagement. Aider les jeunes à structurer et réaliser leur projet pour leur permettre d’avoir un avenir à la hauteur de leur potentiel Proxité. Contribuer à la réussite scolaire, l’orientation et l’insertion professionnelle durable des jeunes issus des territoires en difficulté D’ailleurs, Training You s’engage aussi pour des causes communes en soutenant par exemple les actions du programme SEO Europe en France. 5) Amala Partners, une boutique qui bénéficie d’un dealflow en forte augmentation Depuis son lancement en 2020, Amala Partners a conseillé sur plus de 75 opérations, à la fois en M&A, financement et solutions pour le Private Equity. Ce track record constitue une vraie performance pour une si jeune boutique ! De plus, le dealflow est en pleine croissance : 5 deals en 2020, 21 deals en 2021, 27 deals en 2022 et 16 deals en 2023 (dans un contexte de marché plus difficile). Enfin, le début d’année 2024 est prometteur avec quelques belles opérations déjà annoncées. Quelques exemples : Conseil d’IMDEV (leader du marché de l’imagerie médicale en France) dans le cadre d’une prise de participation minoritaire de Capza et Bpifrance Conseil de Bridgepoint dans le refinancement d’Anaveo (leader français de la sécurité électronique intelligente et unifiée spécialisé dans la conception, l’installation et la maintenance de solutions) auprès de LGT Capital Partners et Bank of Ireland Conseil vendeur de la holding DENTRESSANGLE et de l’équipe de management d’Infogene dans leur cession à Vulcain Engineering Group Enfin, les Partners d’Amala Partners ont conseillé au total plus de 450 transactions de M&A, opérations de financement et solutions pour les sociétés de gestion dans leur carrière. Vous souhaitez travailler chez Amala Partners ? Vous avez raison. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Retour d'expérience
5 points à retenir de notre rencontre avec David Salabi, fondateur de la boutique M&A Cambon Partners

Dans le cadre de notre podcast « Career Insights », nous avons rencontré David Salabi, le fondateur de la boutique M&A Cambon Partners. Avec lui, nous avons abordé entre autres son parcours d’entrepreneur à succès (création de Cambon Partners à seulement 31 ans), les facteurs clés de succès de Cambon Partners depuis plus de 20 ans (près de 400 transactions conseillées depuis la lancement, dont plus de la moitié ces 5 dernières années) et la préparation des entretiens en M&A (conseil d’un banquier M&A et recruteur de talents pour sa propre boutique). Le parcours de David Salabi : 1995 : MSTCF (Maîtrise des Sciences et Techniques Comptables et Financières) à l’Université Paris-Dauphine 1995-1997 : Audit chez Deloitte (commissariat aux comptes) 1997-2000 : M&A chez Arjil & Associés, une banque d'affaires indépendante basée à Paris fondée en 1987 par Jean-Luc Lagardère 2000-2003 : Responsable du département M&A chez MGT, une boutique M&A basée à Paris spécialisée sur la tech (qui faisaient uniquement des levées de fonds avant son arrivée) 2003 : Création de Cambon Partners (ex-Financière Cambon) Voici 5 points à retenir de cette discussion. 1) Un intérêt précoce pour la Corporate Finance Alors qu’il était encore étudiant à Dauphine, David Salabi développe un intérêt plus prononcé pour la Corporate Finance que pour les autres matières. D’abord, il rencontre des professeurs inspirants. Ensuite, il est attiré par la finance. Car elle permet de prendre plus de hauteur que la comptabilité pour comprendre l’entreprise. En particulier les leviers de la croissance et la valorisation. Pour lui, la comptabilité et la finance sont très complémentaires. La comptabilité, c’est la matière première (la langue). La finance, c’est la production (l’analyse). Enfin, il lit très tôt la presse économique et financière et investit même en bourse, au départ de manière ludique puis constitue un vrai portefeuille à la fin des années 1990 quand la « bulle internet » commence à grandir. 2) Une ambition très développée et une envie de réussir sans limite David Salabi est un ambitieux. S’il débute sa carrière en audit chez Deloitte « en complément de formation » et « pour apprendre à travailler » (renforcer ses connaissances techniques, respecter des deadlines, parler à des clients, savoir écrire), il se dirige ensuite rapidement vers le M&A pour apporter plus de « valeur ajoutée » aux clients dans un rôle de conseil. Trois évolutions traduisent cette ambition. Premièrement, il saisit la première opportunité qui lui est offerte pour passer de l’audit au conseil M&A avec Arjil & Associés. Dans la boutique de Jean-Luc Lagardère, il travaille par exemple sur la fusion entre Matra et Aerospatiale. C'est une opération avec beaucoup de technicité et d’enjeux autour de la transaction (marché cyclique, taux de change euro/dollar, etc.) Deuxièmement, il saisit l’opportunité de la « bulle internet » qui explose au début des années 2000 et s’impose comme un « eldorado » pour les jeunes de l’époque. Déjà, David Salabi recherche plus d’autonomie et de l’espace pour « prendre le lead » et s’épanouir Troisièmement, il crée à 31 ans la « Financière Cambon ». Pourquoi ? D’abord un peu par défaut car il est « tombé comme un poisson dans l’eau » dans la banque d’affaires et pense « maîtriser tout ce qui est nécessaire pour exceller dans ce domaine ». Ensuite car MGT ne lui amenait plus rien. David Salabi le résume comme cela : « J’ai crée parce que c’est la seule chose que je sais faire » 3) Les trois matrices de croissance de Cambon Partners David Salabi résume le développement de Cambon Partners à l’aide de trois matrices : sectorielle, métier et RH. D’abord, la matrice sectorielle. David Salabi développe initialement une spécialisation forte sur le secteur des ESN (services IT) car c’était le seul qui restait à l’époque après l’éclatement de la « bulle internet » ! Et à partir de ce secteur, la boutique a progressivement élargi ces compétences à d’autres domaines tels que le e-commerce, l’édition de logiciel, l’agence digitale, l’assurance et le courtage en ligne Ensuite, la matrice métier. Cambon Partners est au départ une pure boutique de M&A puis s’élargit vers d’autres types d’opérations. A partir de 2007, la boutique commence à conseiller sur des opérations de LBO (par exemple avec le premier LBO tech en France avec Easy Voyage) et des levées de fonds Enfin, la matrice RH. Au début, David Salabi est seul ! Puis il recrute progressivement d’autres banquiers. Les premières arrivées sont cruciales. Elles permettent à la boutique de franchir des étapes importantes. C'est Michael Azencot en 2005 (qui avait une forte expérience en M&A dans des groupes tech comme Devoteam et Dassault System), Morgan Lesné en 2010 (qui a apporté une culture très internationale et une forte expertise dans le e-commerce), Guillaume Teboul en 2013 (qui avait fait un stage avant au sein de la boutique) ou encore Laurent Azout en 2017 (le premier recrutement provenant d’une grosse maison de la place avec Lazard et qui permet d’envisager des opérations davantage sur le segment Large Cap) 4) L’installation de Cambon Partners comme une référence sur la place En 2017, la boutique change complètement son identité. La « Financière Cambon » devient « Cambon Partners », en particulier pour insister sur la dimension internationale de la boutique qui réalise déjà beaucoup de deals cross-border. Et depuis cette date, « le flux s’est inversé » selon David Salabi. Pendant 15 ans, Cambon était plutôt en demande et allait chercher les deals auprès des clients. Depuis 5 ans, Cambon est reconnue sur la place après avoir construit un beau track record. Comment l’expliquer ? Selon David Salabi, l’état d’esprit de la boutique entraine le succès. En effet, Cambon Partners « ne recherche pas des mandats mais des deals ». Concrètement, cela veut dire que la boutique sélectionne les deals de manière stricte à l’entrée, dit la vérité au client pendant le process (ce qui aide à créer un alignement d’intérêt) et se donne les moyens de bien savoir parler des actifs pour les vendre à la sortie (il faut savoir de quoi on parle pour vendre  un actif en M&A). Et cela marche ! Aujourd’hui, Cambon Partners fait entre 50 et 70 process par an et revendique un taux de conversion de presque 100%. 5) Expérience et personnalité : les deux prérequis pour travailler chez Cambon Partners David Salabi a parlé des candidats et des juniors pendant la discussion. D’abord, il faut combiner deux choses pour obtenir un stage chez Cambon Partners. D’une part, une bonne expérience précédente, idéalement déjà dans l’univers de la Corporate Finance ou de l’entrepreneuriat. En effet, David Salabi insiste sur le fait que Cambon Partners expose ses stagiaires comme des analystes. C’est donc important d’être bien formé en arrivant. C’est-à-dire avoir un bagage technique solide (heureusement, Training You est là pour cela !) et des compétences qui pourront s’exprimer dans le domaine D’autre part, c’est important d’avoir une « personnalité » : être curieux, se poser des questions, être fasciné par le métier et les entrepreneurs, avoir « envie de bosser et de s’engager ». Pour lui, le banquier d’affaires idéal possède toutes les qualités requises pour le métier. Mais cela n’est pas indispensable de les avoir toutes. Par contre, il faut en avoir certaines et bien les développer Ensuite, il faut se reconnaitre dans les valeurs de Cambon Partners pour s’y épanouir au quotidien. Ces valeurs sont la Conviction (pour comprendre en profondeur les clients et leur dire la vérité), le Dépassement (pour explorer de nouvelles opportunités) et le Plaisir (pour s'investir pleinement dans chaque transaction, leurs forces). Bonus : David Salabi nourrit une passion pour les chevaux qui lui a aussi servi dans sa carrière de banquier d’affaire : « L'élevage des chevaux de course m’a appris l'importance du détail et de la patience ». En résumé, cette rencontre avec David Salabi offre un aperçu fascinant de deux monde : celui de l’entrepreneuriat et celui de la banque d’affaires. David Salabi voulait « aller loin » et a « dépassé ses attentes » avec Cambon Partners. C’est exactement ce qu’on veut partager chez Training You. Alors, ayez de l’ambition de réussir avec nous votre début de carrière ! Pour visionner l’épisode avec David Salabi :  Pour retrouver nos podcasts : https://training-you.fr/podcast-career-insights/


Par Ziad Sebti

6 min de lecture

Décryptage
Qu’est-ce que la Dry Powder en Private Equity ?

Dans le monde du Private Equity, la « Dry Powder » (ou « Poudre Sèche » en français) fait référence à l’argent qui a été levé par un fonds d'investissement mais qui n'a pas encore été investi. Concrètement, c'est l'argent disponible pour réaliser des investissements mais qui n'a pas encore été déployé. Dans cet article, nous allons d’abord rappeler les enjeux actuels autour de la « Dry Powder », puis mentionner les avantages et les inconvénients de bénéficier d’une « Dry Powder » élevée et enfin mentionner quelques exemples de fonds qui ont précisément constitué une « Dry Powder » importante ces dernières années. L’enjeu de la « Dry Powder » en Private Equity Dans un marché du Private Equity en ralentissement depuis 2022, plusieurs enjeux majeurs concernent directement la « Dry Powder ». D’abord, les fonds d’investissement disposent d’une manne de capitaux propres sans précédent. En effet, selon le rapport publié par le cabinet de Conseil en stratégie Bain & Company en février 2023, le montant de « Dry Powder » atteignait 3 700 milliards de dollars fin 2022, contre 3 200 milliards de dollars un an plus tôt. Précisément, 1 900 milliards de dollars concernent spécifiquement le Private Equity, majoritairement sur le segment du LBO avec 1 100 milliards de dollars. Source : Bain & Company   Ensuite, cette « Dry Powder » est de plus en plus vieille pour le LBO. Concrètement, son âge moyen est passé de 19 à 25 mois entre 2019 et 2021. Comment expliquer ces évolutions ? Deux facteurs peuvent être avancé. Premièrement, les fonds ont levé beaucoup d’argent dans le sillage de la crise du Covid-19. En effet, les investisseurs (LPs) étaient confiants dans la capacité des fonds d’investissement (GPs) à générer des rendements importants avec le Private Equity Deuxièmement, les fonds ont diminué leurs investissements depuis 2022. Cela s'explique par pour plusieurs raisons : durcissement des conditions de financement, attentes trop élevées des vendeurs sur la valorisation, attentisme des acquéreurs, etc. Par conséquent, le stock d’argent levé mais non investi augmente. Les avantages d’une « Dry Powder » élevée  La « Dry Powder » offre plusieurs avantages en Private Equity : Opportunités d'investissement. En disposant d'une réserve de liquidités, les fonds d'investissement ont la flexibilité nécessaire pour saisir rapidement les opportunités d'investissement qui se présentent. Cela leur permet d'être réactifs sur le marché. En effet, ils peuvent saisir des occasions qui pourraient ne pas être accessibles à d'autres investisseurs moins bien capitalisés Négociation favorable. Avec une « Dry Powder » importante, les fonds d'investissement peuvent souvent négocier des conditions plus avantageuses lors de l'acquisition d'entreprises ou de prises de participation. Ils peuvent par exemple accepter des niveaux de valorisation plus élevés. Car ils ont l’argent pour investir. Ils peuvent aussi négocier des clauses contractuelles plus souples Gestion du risque. La disponibilité de liquidités permet aux fonds d'investissement de diversifier leurs investissements et de répartir le risque sur un portefeuille de nombreuses entreprises. Cela peut atténuer les effets de pertes éventuelles sur un investissement particulier Soutien à la croissance. La « Dry Powder » peut être utilisée pour financer la croissance des entreprises dans lesquelles les fonds d'investissement détiennent des participations. Cela peut inclure des investissements (croissance organique) ou l’acquisition de cibles avec des build-up (croissance externe) Génération de rendements. En investissant la « Dry Powder » de manière judicieuse, les fonds d'investissement visent à générer des rendements plus élevés pour les investisseurs. En effet, ils peuvent gérer ce stock d’argent dans le temps dans le cadre d’une allocation stratégique des capitaux En résumé, la « Dry Powder » permet aux fonds d'investissement d'être flexibles, réactifs et stratégiques dans leurs investissements. Les inconvénients d’une « Dry Power » trop importante Une « Dry Powder » trop élevée en Private Equity présente aussi certains inconvénients : Pression pour investir. Si un fonds d'investissement accumule une quantité importante de « Dry Powder », il peut ressentir une pression pour investir cet argent rapidement afin de ne pas compromettre les rendements prévus pour ses investisseurs. Cette pression peut entraîner des décisions d'investissement hâtives ou des compromis sur la qualité des opportunités d'investissement Surévaluation des actifs. Une « Dry Powder » abondante contribue à une concurrence accrue pour les opportunités d'investissement. Cela peut conduire à une surévaluation des actifs. Les fonds d'investissement pourraient être contraints de payer des prix excessifs pour les cibles, ce qui pourrait réduire leur TRI, c’est-à-dire les rendements futurs de leurs investissements Risque de déploiement inefficace des capitaux. Lorsque les fonds d'investissement disposent d'une « Dry Powder » importante, il peut être tentant d'investir dans des entreprises ou des secteurs moins bien adaptés à leur stratégie d'investissement, simplement pour déployer les capitaux. Cela augmente le risque que les investissements ne produisent pas les rendements attendus Pression sur les performances à long terme. Un déploiement inefficace de la « Dry Powder » peut compromettre les performances à long terme du fonds d'investissement. Si les investissements ne génèrent pas les rendements attendus ou si les entreprises acquises ne parviennent pas à croître comme prévu, cela peut avoir un impact négatif sur les rendements globaux du fonds et sur sa réputation auprès des investisseurs. Cela sera alors plus difficile de lever d’autres fonds à l’avenir Incertitude en période de volatilité. En période de volatilité économique ou de turbulences sur les marchés financiers, une « Dry Powder » élevée peut représenter un fardeau supplémentaire pour les fonds d'investissement. Ils peuvent être confrontés à des difficultés pour trouver des opportunités d'investissement attrayantes dans un environnement incertain. Et cela compromet leur capacité à déployer efficacement les capitaux En résumé, une « Dry Powder » excessive peut entraîner des pressions et des risques pour les fonds d'investissement. Cela concerne en particulier la qualité des investissements, les performances à long terme et la gestion de la volatilité du marché. Quels fonds de Private Equity détiennent la « Dry Power » ? En Private Equity, 25 fonds détiennent 22% du total de la « Dry Powder » en 2023. Cette forte concentration des capitaux au sein d'un petit nombre de fonds traduit la « prime à la qualité » recherchée par les investisseurs. Quelques exemples : Apollo avec 55 milliards de dollars KKR avec 43 milliards de dollars CVC avec 39 milliards de dollars Ardian avec 31 milliards de dollars Blackstone avec 29 milliards de dollars Vous voulez travailler en Private Equity ? Les process de recrutement sont compétitifs pour les fonds d’investissement. Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès aux vidéos sur les concepts techniques à maîtriser (avec entre autres un cours complet sur le Private Equity), des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises (dont 30 fonds de Private Equity), des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

4 min de lecture

Retour d'expérience
Interview with Anne Bouju, Project Finance & M&A Analyst at Finergreen

"Financing renewable energy projects is not just a choice for us [at Finergreen]; it's part of our DNA, shaping the very essence of the projects we choose to support.” Anne Bouju is a Project Finance & M&A Analyst at Finergreen, an advisory boutique dedicated to energy transition. A dual-degree Master’s graduate from EDHEC and Mines Paris, Anne joined Finergreen in 2023 after varied internship experiences in both M&A and Private Equity. In this interview, Anne touches upon her academic and professional experiences. She also explains what project finance entails, the specificities of Finergreen, and shares advice for students looking to pursue a career in the sector. Happy reading! Hello Anne, nice to meet you and thank you for taking the time to speak with us. Please could you please tell us a bit about yourself? Certainly, thank you for having me. I'm a former student from EDHEC, where I completed a dual master's degree in collaboration with Mines Paris, specializing in climate change and sustainable finance. During my gap year, I interned at Tikehau Capital, Golding Capital Partners in Munich and Deutsche Bank in London. These internships provided me with a comprehensive view of various infrastructure deals, particularly in the EV charging sector. I acquired significant modelling experience and a nuanced understanding of risks associated with infrastructure financing. Outside of work, I have a passion for travel and playing the violin. With work experiences in Germany, the UK, France, and living in Mexico, I'm fluent in four languages. Recently, I undertook my end-of-studies internship at Finergreen, contributing to the Project Finance and M&A team. This opportunity resulted in me securing a permanent position as an Analyst within the firm. Did you intentionally shape your career trajectory towards project finance, or was it a path that you discovered through your internships? It all came together for me. I really enjoyed the infrastructure deals from my past experiences and found satisfaction in structured financing and Excel modelling during my internships. That's why I opted for project finance—a perfect mix of modelling and interesting deals. That's more or less how I ended up in project finance in my career. Let's talk about project finance. How might you describe project finance to someone who doesn’t have a clear idea about what it entails? In a nutshell, project finance is a type of financing used to finance infrastructure projects with a long lifetime horizon, ranging from 20 to 40 years. For instance, telecom infrastructures, roadways, public infrastructures such as schools or buildings. The term infrastructure is very broad, it can range from roadways to jails. At Finergreen, we focus on  renewables energy deals involving solar plants, wind farms etc. The particularity of this type of financing is that it involves a high level of debt to boost your project's Internal Rate of Return (IRR). Moreover, it operates under a non-recourse financing model, meaning that in the event of project failure, banks cannot turn to the project initiator's balance sheets for guarantees. In conventional company investments, assets on the balance sheet serve as collateral, providing recourse in case of bankruptcy. However, in project finance, this dynamic differs. The process initiates with Special Purpose Vehicles (SPVs), which lack initial balance sheets. Consequently, when making an investment, there is no initial collateral to claim. Similar to any financing approach, project finance typically involves modelling future cash flows based on the terms and covenants outlined in various contracts. The objective is to identify the optimal financial outcome while adhering to all constraints and aligning with everyone's preferences to achieve the best possible yield. What are the main funding sources for projects, especially when collateral is unavailable? How do you assess and select the most appropriate financing options for various project types? In project finance, the primary choices are between debt and equity. The dynamic lies in optimizing the debt-equity balance. While equity investors aim to increase their equity internal rate of return (IRR) by incorporating more debt, lenders, usually banks, seek to minimize debt exposure to mitigate risks. As financial advisors, our task is to harmonize these divergent interests, maximizing the use of debt within the boundaries of bank constraints to ensure prudent risk management in project financing. Could you walk us through the step-by-step process of project financing for a sustainable development project? Starting from the moment the client knocks at Finergreen's door to the moment the project is completed. The project unfolds in three key phases. First is the preparation phase, where an information package is drafted for potential banks, contracts are scrutinized, and project conditions are gathered. Financial modelling is then undertaken to compute future cash flows and optimize debt size while adhering to the expected covenants, including sizing and other constraints. The second phase involves consultation, where suitable banks are identified, and a competitive environment is created through Q&A exchanges. The final stage is execution, encompassing due diligence, a thorough review of the financial model, technical assessments, and the eventual signing of documentation to complete the transaction. In the initial phase, you mentioned reviewing contracts. Which aspects do you pay attention to? Contracts are essential to large infrastructure projects, as they set out roles and responsibilities between parties over the project life, as well as the financial terms for each party. As financial advisors, we don't possess strong views on the contracts from a legal perspective, but we rely on our market knowledge and internal benchmarks. Our clients usually have existing agreements and contracts in place. They rely on us to secure the optimal financing structure from investors while working with those existing contracts, which we have to understand and analyse. Throughout the process, we work directly with the client and the investors and lenders on these aspects. Could you elaborate on your key responsibilities and tasks throughout these steps? Certainly. My role spans all stages of the process. I actively support the team and participate in calls, learning extensively from senior members. My main tasks involve reviewing contracts, translating them effectively into the financial model, sizing the deal, and preparing presentations for investors, banks, and other stakeholders. Essentially, I orchestrate the entire process to ensure smooth execution according to plan. Have you had the opportunity to present to banks and investors as an analyst, or is that something typically done at a more senior level? Yes, I have presented during weekly calls for smaller updates. However, major presentations for the entire transaction are usually led by more senior team members, providing in-depth details to investors and banks. What would you say is the most challenging part of your day-to-day job? The most challenging aspect of my daily work, in a positive sense, revolves around refining the financial model to accurately mirror real-world dynamics and achieve the optimal valuation. It's intriguing to witness how investors respond to the valuation and the diverse calculations they bring to the table. The challenge lies in finding the right balance that aligns with both investor expectations and our client’s desired outcomes. On a related note, is there a negotiation phase, and at what level do you typically get involved? While I may attend high-level negotiation meetings, I don't directly engage in the discussions. My role is more about analysing and challenging offers, emphasizing competition to best explain to the client how the different offers valuation and conditions may impact their financial transaction. It's an analysis involvement rather than direct negotiation. Thanks for that insight. Shifting gears back to Finergreen and its focus on sustainability, how do you ensure that the projects you work on have a positive environmental and social impact? Finergreen relies on a fully independent team with extensive experience in the dynamic market. Our commitment to the energy transition industry is deeply ingrained, ensuring that the projects we endorse have a positive impact is integral to our identity. Since our inception, we have been dedicated to expediting the growth of renewables, particularly in developing markets with increasing demands for dependable and sustainable energy solutions. Financing renewable energy projects is not just a choice for us; it's part of our DNA, shaping the very essence of the projects we choose to support. What factors contribute to Finergreen's specialization? Is it primarily the network, the clients, or the investors that set you apart in the field of the energy transition and renewable energy? It's a combination of everything. Starting as specialists in the energy transition has allowed us to build an extensive network of investors eager to contribute to this field. Working exclusively on transactions within this domain means that our network, clients, and investors are aligned with our focus. This specialization not only enhances our network but also impacts our modelling practices. Dealing exclusively with these transactions enables us to be highly attuned to market practices and factors, facilitating quicker and more accurate translation of real-world information into our financial models. Alright, thank you. Let's shift to a question that students often ask. What educational background and skills do you consider essential for someone interested in pursuing a career in project finance at a boutique like Finergreen, and how can one gain relevant experience? Ideally, a robust educational background includes a postgraduate degree in engineering and business from institutions like EDHEC, for example. This profile is particularly valuable, covering both modelling and analytical skills, which are substantial aspects of our work at Finergreen. Exposure to finance-related courses further enhances understanding of the field and negotiation processes. In addition to education, possessing a genuine interest in modelling, proactiveness, and meticulous attention to detail are pivotal. Given the intricate nature and scale of models, precision and curiosity are key attributes. In terms of gaining professional experience, undertaking internships in finance-related roles or even working on the client's side with developer companies, such as solar or wind developers, can be a valuable starting point. This hands-on experience offers insights into the financing aspects of projects, providing a well-rounded perspective crucial for a successful career in project finance. As an analyst, could you share more about the balance between your professional and personal life at Finergreen? Absolutely, I have a fantastic balance. Despite Finergreen being an IB boutique, there's room for personal time. I, for instance, play the violin, and they've been supportive, allowing me to attend orchestra rehearsals every Monday. As long as the team is informed and the work is done on time, it's encouraged. Many colleagues engage in activities like running at lunch. While there are occasional periods of heightened workload, overall, the balance is well-maintained. And now, another question often on students' minds: what time do you typically finish work as an M&A analyst? Generally, on an average day, I wrap up at around 8:30pm in the evening, which is quite standard in this industry. Let’s talk about the recruitment processes here at Finergreen. What kind of offers do you have right now? What is the process for getting recruited here? In Paris, we hire one to three interns, twice a year, generally in winter and summer depending on our needs and the schools agendas. We try to hire various and diverse profiles from different schools and universities and there is a balance between gap-year students and end-of-studies interns. Finergreen puts its best efforts in training the interns who are an integral part of the team for the six months they spend with us. In order for interns to have a good vision of the business and have the chance to be part of a mandate from the beginning to the end, we don’t offer summer internships or apprenticeships. The structured and thorough selection process lasts about one month, from posting the offer to the final acceptance and includes two interviews covering both fit and practical cases, each lasting about one hour. After two successful interviews, the interns will get an offer letter. Imagine that I've completed my studies, and am doing a 6-month internship with Finergreen. If all goes well during the internship, could there be an opportunity for a full-time offer afterward? Certainly, and at Finergreen, interns are truly valued. Throughout your internship, you'll have the remarkable chance to participate in our highly regarded in-house financial modelling training. It's a highlight of the internship, allowing you to construct a model from scratch and acquire extensive knowledge about modelling and related skills. Given the substantial investment in this training,  Finergreen intends to retain talent post-internship. While we are actively hiring, the specific opportunities depend on our current needs. What's something that you love about Finergreen? Are there team bonding activities or anything specific that stands out for you? Everyone is incredibly friendly, and there's practically no sense of hierarchy. The atmosphere is collaborative. And people are always willing to help. The colleagues are truly amazing, super nice, and always ready to assist, even if they're busy. The organizational structure is excellent, extending from top management. When you're working on a deal, everyone is well-aware of what you're doing, and they check in to see if you need more tasks or even if you need fewer. Even at the intern level, you feel highly involved in the team, and they treat you with the same consideration as an analyst, which is really cool. To wrap up, could you share a piece of advice that you've received and that you would like to pass on to other students? Absolutely. The best advice I've received is to be proactive and genuinely love what you do. With that mindset, everything tends to fall into place. Looking to get a decisive edge in your corporate finance interviews? Consider the Training You platform, founded by 2 ex-Lazard bankers, which has helped more than 8,000 students secure their dream jobs since 2019  Discover our packs


Par Yannick Espuga

9 min de lecture

Préparation
Quelle est la différence entre le ROCE et le ROE ?

L’objectif prioritaire d’une entreprise est généralement (si on exclue par exemple les entreprises à mission) de générer de la rentabilité. D'abord, rentabilité pour les actionnaires, ceux qui ont acheté ses actions et qui en sont les propriétaires. Ensuite, rentabilité pour les créanciers, ceux qui ont accepté de prêter de l’argent à l’entreprise pour financer son activité. Enfin, rentabilité pour tous les investisseurs, ceux qui ont cru en elle, qui ont investi en elle et qui espère évidemment en retirer un rendement (« return »). Cela tombe bien : le ROCE et le ROE sont deux notions comptables qui permettent justement de mesurer ce rendement des capitaux investis dans l’entreprise. Surtout, ces deux notions sont couramment évaluées lors des entretiens en M&A ou pour d’autres métiers en Corporate Finance (ex : Private Equity, Venture Capital, Leveraged Finance, etc.). Il est donc important de les connaitre. Dans cet article, nous allons d’abord définir le ROCE et le ROE, puis rappeler leur formule de calcul et enfin analyser ces deux notions. Comment définir le ROCE et du ROE ? Le ROCE et le ROE sont deux notions comptables qui mesurent la rentabilité des capitaux investis dans l’entreprise. Précisément : Le ROCE ou « Return On Capital Employed » représente la rentabilité économique de l’entreprise, autrement dit sa rentabilité opérationnelle Le ROE ou « Return On Equity » représente la rentabilité financière de l’entreprise, autrement dit la rentabilité des capitaux propres Comment calculer le ROCE et le ROE ? Le ROCE et le ROE sont des ratios, c’est-à-dire qu’ils sont calculés comme un pourcentage. Le calcul du ROCE D’abord, le ROCE se calcule de la manière suivante : ROCE = NOPAT / Capital Employed D’une part, le NOPAT (« Net Operating Profit After Tax ») correspond au résultat opérationnel après impôts, autrement dit l’EBIT après impôts. D’autre part, le Capital Employed est la valeur comptable de l’actif économique. Il correspond à la somme de l’actif immobilisé (les immobilisations corporelles, incorporelles et financières) et du BFR (les créances clients et les stocks diminués des dettes fournisseurs). Attention, ce montant fait référence au bilan économique et financier qui se construit avec d’un côté les emplois (actif) et de l’autre côté les ressources (passif). A l’inverse, le bilan comptable (qui est celui le plus souvent utilisé pour répondre aux questions de comptabilité en entretien) est construit avec l’actif immobilisé et l’actif circulant (les stocks, les créances clients, la trésorerie et des éléments de trésorerie équivalente) et non le BFR à l’actif. Le calcul du ROE Ensuite, le ROE se calcule de la manière suivante : ROE = Résultat Net / Capitaux Propres D’une part, le Résultat Net est l’agrégat final du compte de résultat qui se calcule comme la différence entre l’ensemble des produits et des charges de l’entreprise. D’autre part, les Capitaux Propres (« Equity ») sont la valeur comptable des Capitaux Propres (« Book Value »). Cette valeur est affichée dans les comptes de l’entreprise, précisément au passif de son bilan. Elle s’obtient en faisant la somme du capital social (l’argent apporté par les fondateurs au moment de la création de l’entreprise) et des résultats nets accumulés par l’entreprise et mis en réserve (donc non distribués sous la forme de dividendes aux actionnaires). On doit parfois ajouter certains éléments comme les intérêts minoritaires pour calculer les capitaux propres. Pour en savoir plus sur cette notion, vous pouvez retrouver notre cours sur le Bridge EqV-EV sur la plateforme. Comment analyser le ROCE et le ROE ? L'analyse du ROCE D’abord, le ROCE mesure la rentabilité des capitaux investis par l’ensemble des pourvoyeurs de fonds de l’entreprise, c’est-à-dire tous ceux qui ont financé l’actif économique (« Capital Employed »). Concrètement, si un investisseur (qu’il soit actionnaire ou créancier) investit 1 euro dans l’entreprise et que cela lui rapporte 20 centimes, alors la rentabilité opérationnelle des capitaux engagés est de 20%. Le ROCE sera donc de 20% ! Par conséquent : Un ROCE élevé signifie que les stratégies d’utilisation du capital de l’entreprise sont efficaces Un ROCE faible signifie au contraire qu’il y a du « gaspillage » dans les fonds alloués. Le management ne les alloue pas efficacement. Et il faut revoir la stratégie de l’entreprise (ex : réallocation des capitaux vers d’autres projets, cessions de certaines activités non stratégiques, etc.) Le ROCE varie évidemment selon le secteur d’activité. Les analystes doivent donc comparer le ROCE d’une entreprise avec celui de ses concurrents (qui évoluent sur le même marché) ou suivre l’évolution du ROCE sur une période pour évaluer la cohérence avec laquelle le capital est utilisé. Que faire pour augmenter le ROCE ? C’est simple : il faut être plus efficace. Pour cela, l’entreprise a deux leviers principaux. Premièrement, elle peut augmenter le NOPAT. Cela revient généralement à augmenter les revenus (chiffre d’affaires) ou à diminuer les coûts (Opex). Deuxièmement, elle peut diminuer le capital utilisé pour générer le NOPAT. Cela peut se faire de plusieurs manières. Par exemple, l’entreprise peut céder des actifs non rentables (c’est-à-dire qui ne contribuent pas ou peu à la rentabilité) ou restructurer certaines dettes (c’est un refinancement avec des taux plus bas). L'analyse du ROE Ensuite, le ROE mesure seulement la rentabilité des capitaux propres investis par les actionnaires de l’entreprise, c’est-à-dire ceux ont financé les capitaux propres. Concrètement, si un actionnaire injecte 1 euro dans l’entreprise pour acheter des actions et que cela lui rapporte 10 centimes, alors la rentabilité financière des capitaux engagés est de 10%. Le ROE s’élève donc à 10% ! Tout cela est très bien, mais le ROCE comme le ROE sont des notions comptables. Que disent-elles sur la création de valeur pour les investisseurs ? Pour en savoir plus, vous pouvez visionner notre cours de Comptabilité sur la plateforme. D’ailleurs, existe-t-il un lien entre ces deux ratios ? Oui, la rentabilité financière (ROE) est égale à la somme de la rentabilité économique (ROCE) et d’un effet de levier. Précisément, on a : ROE = ROCE + (ROCE - Coût de la dette) x (DN/CP) Avec : DN : Dette financière nette CP : Valeur comptable des capitaux propres C’est l’effet de levier qui fait la liaison mathématique entre le ROE et le ROCE et qui permet sous certaines conditions de maximiser le ROE. Comment se manifeste ce lien ? Si ROCE > Coût de la dette, alors l’entreprise bénéficie d’un effet de levier. Dans ce cas, l’endettement permet d’augmenter le ROE de l’entreprise. En fait, le résultat opérationnel après impôt (dont dépend le ROCE) couvre plus que nécessaire les intérêts financiers (qui dépendent du coût de la dette) Si ROCE < Coût de la dette, alors l’entreprise subit un effet massue. Dans ce cas, l’endettement dégrade le ROE de l’entreprise. Ici, le résultat opérationnel après impôt ne permet pas de couvrir l’intégralité des intérêts financiers  Vous souhaitez faire un stage en Corporate Finance ? Ces métiers sont très attractifs donc aussi très concurrentiel. Il faut être vraiment bien préparé pour obtenir une offre. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pur réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

5 min de lecture

Décryptage
Qu’est-ce que le restructuring en Corporate Finance ?

C’était d’abord un pionnier de la grande distribution. C’était ensuite la fierté de tout une région. C’était aussi l’un des acteurs les plus influents de son secteur. C’était enfin le bastion de Jean-Charles Naouri, ancien banquier d’affaires influent de Rothschild & Co dans les années 1980. Pourtant, Casino s’est retrouvé dernièrement au bord de la faillite après des années d’acquisitions financées par l’endettement et des pertes grandissantes au profit de ses concurrents. Le groupe fait aujourd’hui l’objet d’une procédure de sauvegarde ! Dans ce cadre, un accord prévoit la restructuration de sa dette et une prise de contrôle par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le français Marc Ladreit de Lacharrière et le fond britannique Attestor. Ce cas pratique est un exemple de « restructuring ». Vous en avez nécessairement entendu parler. Mais vous n’êtes certainement pas très au clair sur ce que recouvre précisément le terme. Dans cet article, on va d’abord définir le restructuring, puis mentionner ses principales causes et enfin parler des différentes procédures mises en place dans le cadre d’une restructuration. Quand parle t-on de « restructuring » ? Les restructurations concernent des entreprises qui sont en difficultés mais dont les parties prenantes pensent qu’elles sont viables sous certaines conditions. Ces conditions nécessitent souvent des changements stratégiques (on peut d’ailleurs faire appel à des cabinets de Conseil en stratégie pour revoir cette stratégie), managériales (on peut changer l’équipe dirigeante) ou opérationnels (on modifie le mode de production, les canaux de distributions, la gestion des stocks, etc.). La notion de « restructuring » est souvent associée à celle de faillite (au sens commun du terme et pas juridique). La faillite implique deux situations proches mais différentes : Le défaut de paiement. L’entreprise ne respecte pas un engagement financier. Cet engagement peut être une échéance de dette (financière ou opérationnelle) ou des intérêts financiers. Le défaut de paiement peut d’ailleurs entrainer l’exigibilité de la dette de manière anticipée La cessation de paiement. L’entreprise ne peut plus faire face à son passif exigible avec son actif disponible. En France, c’est précisément cette situation qui entraine l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire. Pratiquement, quand le dirigeant déclare la cessation de paiement devant le tribunal de commerce, on parle de « dépôt de bilan » Dans les deux cas, l’entreprise fait face à une crise d’illiquidité.  Les principales causes de la faillite en restructuring Les origines de la faillite sont multiples. On peut les regrouper en deux catégories : Les causes opérationnelles qui sont liées à une mauvaise stratégie mise en place par les dirigeants ou des conditions de marché défavorables. Les conséquences sont des ventes insuffisantes (baisse du chiffre d’affaires), une profitabilité dégradée (diminution de la marge d’EBITDA), une compétitivité faible (une rentabilité plus faible que les concurrents) Les causes financières qui proviennent d’un endettement mal maîtrisé ou des capitaux propres insuffisants Certaines défaillances sont parfois totalement indépendantes de la gestion de l’entreprise, par exemple en cas de catastrophe naturelle (ex : séisme au Maroc en 2023), de crise environnementale ou sociale (ex : crise politique au Niger en 2023) ou encore de faits géopolitiques (ex : guerre en Ukraine en 2022). C’est donc important d’anticiper ces risques. C’est pour cela que les banquiers commerciaux (Analyse Crédit, Leveraged & Acquisition Financed, etc.) font une analyse financière rigoureuse avant d’accorder un crédit à l’entreprise. Pour cela, ils peuvent utiliser plusieurs outils. Premièrement, les agences de rating évaluent la probabilité qu’a l’entreprise de faire défaut à plus ou moins long terme. Deuxièmement, la méthode du credit scoring permet de diagnostiquer de manière préventive les difficultés d’une entreprise. Troisièmement, de manière moins préventive quand même, le commissaire aux comptes (les auditeurs qui certifient les comptes de l’entreprise chaque année) peuvent alerter sur un risque de faillite. Les opérations de restructuring Les difficultés financières de l’entreprise contraignent les dirigeants à mettre en place certaines opérations de restructurations (ou restructuring). Certaines sont préventives (avant la cessation de paiement). D’autres sont correctives (après la cessation de paiement). Les procédures préventives Le mandat ad hoc D’abord, le mandat ad hoc permet à l’entreprise de rectifier le tir rapidement avant de se retrouver en cessation de paiement. Dès l’apparition des premières difficultés financières, le dirigeant tente une négociation privée avec ses partenaires. A ce stade, la démarche est confidentielle. L’objectif est d’obtenir une « restructuration informelle » de la dette. Comment ? Plusieurs options sont possible : baisse des taux, allongement de la durée de remboursement, réduction des montants dus, etc. Dans certains cas, des titres hybrides peuvent aussi être proposés aux créanciers. Dans ce cadre, le tribunal de commerce peut désigner un mandataire ad hoc (cela n’est pas obligatoire) pour aider le dirigeant dans ses négociations avec les créanciers. C’est à lui que revient alors la mission de convaincre les parties prenantes que la valeur de l’entreprise est plus grande avec une restructuration de la dette une et réorganisation opérationnelle que dans le cas d’une liquidation ! La conciliation Ensuite, la procédure de conciliation (appelée aussi règlement amiable) est envisageable pour les entreprises en cessation de paiement depuis moins de 45 jours ou anticipant des difficultés. Le président du tribunal de commerce désigne un conciliateur qui doit négocier un accord amiable entre l’entreprise et ses créanciers. La procédure ne doit pas durer plus de 4 mois avec prorogation possible de 1 mois. La procédure de sauvegarde Enfin, la procédure de sauvegarde est une procédure collective à l’initiative de l’entreprise justifiant des difficultés financières qu’elle n’est pas en mesure de surmonter et susceptibles de conduire à la cessation de paiement. Le tribunal de commerce ouvre la procédure. En pratique, il nomme un administrateur judiciaire et un représentant des créanciers. Le dirigeant continue à gérer l’entreprise et peut se faire assister par l’administrateur judiciaire. Selon certaines conditions, cette procédure aboutit à la poursuite de l’activité grâce à la mise en place d'un plan de sauvegarde. Le plan vise clairement à restructurer certaines activités (réorganisation, cessions, etc.). Sa durée ne peut excéder 10 ans (c’est déjà allez long). On parle parfois de plan de sauvegarde accéléré quand le plan a déjà été discuté et accepté avec les créanciers. La procédure de sauvegarde s’inspire de la pratique américaine sur les faillites (appelée aussi « Chapter 11 »). Les procédures correctives En cas d’échec de ces mécanismes, les entreprises envisagent des procédures de redressement judicaire et de liquidation judiciaire. Le redressement judiciaire est un plan arrêté par une décision de justice qui doit permettre à l’entreprise de poursuivre son activité et restructurer son passif (rendre la dette supportable). À défaut de redressement envisageable, le tribunal prononce l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire. Celle-ci implique l’arrêt de l’activité, le licenciement des salariés, la résiliation des contrats et l’abandon des créances. C’est la faillite ! Dans ce cas précis, on désigne un juge-commissaire et un mandateur liquidateur pour organiser la procédure. Concrètement, certains actifs peuvent être vendus « à la casse ». Cela se fait généralement par le biais d’une mise aux enchères ou de manière bilatérale avec un repreneur. Les créanciers seront payés sur le produit de la vente selon un ordre bien défini : d’abord les créances salariales (protection des salariés), ensuite l’Etat et les administrations publiques, puis les créanciers senior, après les créanciers subordonnés et enfin les actionnaires. Exemples d'opérations de restructuring en France Pour finir, on peut donner quelques exemples de grandes et belles entreprises françaises qui ont connu des difficultés financières et ont eu recours à la procédure de sauvegarde ou à d'autres formes de procédures de redressement judiciaire. L’issue a été variable. Alcatel-Lucent : L’entreprise de télécommunications a connu des difficultés financières. Elle fait l'objet d'une procédure de sauvegarde en 2006. Puis elle fusionne avec Nokia en 2016 Technicolor : L’entreprise, spécialisée dans la technologie du cinéma et du divertissement, fait l'objet d'une procédure de sauvegarde en 2010 Mory Ducros : L’entreprise de transport et de logistique fait l'objet d'une procédure de redressement judiciaire en 2013 Vivarte : Le groupe Vivarte, propriétaire de nombreuses marques de prêt-à-porter (La Halle, André, Naf Naf, etc.), a engagé des procédures de sauvegarde en 2014 pour restructurer sa dette La Redoute : Cette entreprise de vente par correspondance et de commerce électronique a été sous procédure de sauvegarde en 2014 dans le cadre de la restructuration de ses activités CGG : L’entreprise spécialisée dans les services géophysiques pour l'industrie pétrolière et gazière a été sous procédure de sauvegarde en 2017 pour faire face à des problèmes financiers Vous souhaitez faire un stage en Corporate Finance ?   Plusieurs banques d’affaires et de nombreux cabinets ont des équipes dédiées au restructuring. Ils recrutent régulièrement des stagiaires et des juniors. Cependant, les offres sont moins nombreuses. Et il faut être très bien préparé pour en décrocher une. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Décryptage
Qu’est-ce que le BFR ?

Le Besoin en Fonds de Roulement (ou « BFR ») est un concept fondamental en Corporate Finance. D’abord, vous devez impérativement le connaitre pour réussir vos entretiens. En effet, de nombreuses questions concernent les notions de base en comptabilité, dont fait évidemment partie le BFR. Ensuite, vous devez nécessairement savoir l’utiliser une fois en poste. Sans BFR, pas de valorisation par DCF, pas de calcul des cash flows, pas de modèle LBO, etc. Comment le définir ? Comment le calculer ? Quelles sont les différences entre le BFR d’exploitation et le BFR hors exploitation ? Pourquoi le BFR varie t-il selon les secteurs ? Dans cet article, nous allons définir le BFR, rappeler sa formule de calcul, proposer une grille d’analyse et proposer un cas pratique. Définition du BFR On distingue le BFR d’exploitation et le BFR hors exploitation. Le BFR d’exploitation D’abord, le BFR d’exploitation ou « Besoin en Fonds de Roulement d’exploitation » correspond au niveau de trésorerie nécessaire pour financer à court terme les frais d’exploitation d’une entreprise. Il regroupe les emplois et ressources dits d’exploitation et se compose de trois facteurs principaux : Les stocks (charges d’exploitations contractées mais non encore consommées ou vendues). On distingue généralement les stocks de matières premières, de marchandises, d'en cours de fabrication et de produits finis Les créances clients (ventes non encore payées) Les dettes fournisseurs (charges contractées non encore payées) Le solde net des emplois et des ressources d’exploitation est appelé « Besoin en Fonds de Roulement ». « Besoin » car si les emplois sont supérieurs aux ressources, alors il doit être financé. « Fonds de Roulement » car ce solde correspond à la trésorerie nécessaire pour faire face aux décalages liés à la vie quotidienne de l’entreprise. Le BFR hors exploitation Ensuite, le BFR hors exploitation ou « Besoin en Fonds de Roulement hors exploitation » prend en compte les ressources mises à disposition d’une entreprise qui ne sont pas directement liées à l’exploitation. Il se compose d’éléments inclassables (non liés à l’activité courante). On peut citer quelques exemples : crédit d’un fournisseur d’immobilisations, indemnité d’assurance non encore reçues sur une usine qui a brûlé, créance sur l’acheteur d’une filiale, etc. Calcul du BFR D’abord, le BFR d’exploitation se calcule de la façon suivante : Actif circulant - Passif circulant ou Stocks + Créances d’exploitations -  Dettes d’exploitation Ici, les créances d’exploitation sont majoritairement les créances clients mais on peut aussi retrouver d’autres éléments comme : Les avances et acomptes versés sur commandes à des fournisseurs. Ce sont des sommes d'argent versées avant l'exécution d'une commande (avance) ou dès lors que la commande commence à être exécutée (acompte) Les charges constatés d’avance (en anglais « Prepaid Expenses »). Elles correspondent à un montant qu’une entreprise paie à l’avance pour des biens ou des services dont la fourniture interviendra ultérieurement. Exemple : un contrat de maintenance à cheval sur deux exercices, des loyers payés à l’avance sur 12 mois, etc. Les effets escomptés non échus. Cela correspond à un effet de commerce rattaché à une créance dont le terme n'est pas encore arrivé. Autrement dit, c’est un moyen de paiement prévoyant que la créance sera remboursée à une date ultérieure déjà fixée entre les parties Les dettes d’exploitation sont majoritairement les dettes fournisseurs mais on peut aussi retrouver d’autres éléments comme : Les dettes fiscales et sociales. Elles regroupent les dettes que l'entreprise a vis à vis du Trésor Public, des organismes publics et de ses salariés. Ex : taxe foncière ou cotisations sociales Les avances sur commandes reçus de clients. Ce sont des sommes d’argent reçus d’un client pour une prestation de service ou vente d’un bien à venir Les produits constatés d’avance. Ils correspondent à des produits perçus ou comptabilisés avant que la prestation d’un service ou la fourniture d’un bien Ensuite, le BFR hors exploitation se calcule de la manière suivante : Créances hors exploitation - Dettes hors exploitation Ce sont des créances ou dettes son directement liées à l’activité opérationnelle de l’entreprise. Pour s’entrainer avec des exercices et cas pratiques qui incluent le calcul du BFR, vous pouvez retrouver le cours de Comptabilité sur la plateforme. Interprétation du BFR Les fondements de l'analyse Le calcul du BFR offre deux interprétations différentes : S’il est positif, l’entreprise a un besoin en trésorerie d’exploitation qu’elle doit financer par son Fonds de Roulement. Exemple : les clients ont des délais de paiement plus longs que les fournisseurs ou le niveau de stock est élevé S’il est négatif, le BFR constitue une ressource qui optimise la trésorerie de l’entreprise à court terme. Cela peut être le cas dans des secteurs comme la grande distribution car les fournisseurs sont en général payés avec des délais assez longs alors que les clients sont encaissés sans délai (en magasin) et que les stocks sont optimisés Par contre, le BFR hors exploitation est composé d’éléments non directement reliés à l’exploitation de l’entreprise donc son analyse est en général moins pertinente et concrète. Pourquoi suivre et optimiser ces deux indicateurs ? Le BFR est une notion très utile pour analyser la bonne gestion de l’entreprise, en particulier sa solvabilité et liquidité. Le BFR est fortement impacté par plusieurs éléments : Les conditions de paiement (délais) des clients ainsi que des fournisseurs Le niveau de stocks requis afin d’assurer la continuité de l’activité à tous les moments de l’année La saisonnalité de l’activité La croissance ou la décroissance du chiffre d’affaires Les facteurs d'évolution Par conséquent, lorsque le BFR d’exploitation augmente, cela peut provenir de différents éléments, comme par exemple : Une augmentation des stocks. Pour les entreprises industrielles, le cycle d’exploitation est long avec des temps de production qui peuvent se compter en mois ou en années avant de pouvoir facturer le client. Donc le stock peut être lourd et volumineux (avec par exemple des achats de matières premières conséquents) Des délais de paiement plus longs alloués aux clients. Pour les entreprises qui proposent des services ou des prestations de conseil, elles doivent travailler un certain nombre de jours et supporter leurs frais avant de facturer les honoraires à leurs clients Des retards de paiement (impayés client) Une diminution du délai de paiement fournisseur Une forte croissance du chiffre d’affaires Une augmentation du BFR non liée à la croissance « normale » de l’activité est en général un « mauvais signal » pour la gestion financière de l’entreprise. Il faut donc tenter de corriger rapidement le tir ! Le BFR d’exploitation diminue dès lors que l’inverse de l’un de ces événements se produit : Une diminution du niveau de stocks Une diminution des délais de paiement Une baisse du nombre de litiges et ou retards de paiement Des délais de paiement plus longs alloués par les fournisseurs Une diminution du chiffre d’affaires   Cas pratique sur le BFR : la Due Diligence financière Prenons un cas d’usage classique sur le BFR appliqué par les équipes du Transaction Services dans le cadre d’un deal M&A. Pendant la Due Diligence financière, on calcule le BFR « normatif » de la cible, c’est-à-dire la trésorerie nécessaire au financement du cycle d’exploitation en dehors des éléments exceptionnels. En effet, ces éléments exceptionnels feront l’objet de certains ajustements car leur prise en compte impacte le montant de la dette nette qui sera retenu pour calculer le prix d’acquisition. On peut citer comme exemples le retraitement du niveau de dettes fournisseurs (retards de paiement à la clôture) ou la réintégration dans les créances clients des factures mises en financement « factor ». Mais au-delà des ajustements de dette nette (impact sur le Bridge), on peut aussi considérer le BFR comme de l’EBITDA qui n’est pas encore du cash. Par conséquent, l’optimisation du BFR permet aussi d’accélérer le délai de conversion de l’EBITDA en cash. Par exemple, les clients paient l'entreprise. Ou l'entreprise vend ses stocks., Cela va augmenter mécaniquement le prix de cession ! Le BFR est donc aussi un élément de la performance et de la création de valeur pour l’entreprise. La Due Diligence sert aussi à cela. Vous souhaitez faire un stage en M&A / Corporate Finance ?  Les banques d’affaires recrutent chaque année des stagiaires. Cependant, les process de recrutement sont de plus en plus compétitifs. Pour optimiser vos chances de réussite, c’est avec Training You ! 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Par Guillaume Pommier

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Préparation
Qu’est-ce que la dilution ou la relution en M&A ?

La dilution et la relution sont deux notions souvent utilisées en M&A. De plus, les interviewers évaluent régulièrement les candidats sur ces sujets pendant les entretiens, à la fois pour des stages ou CDI en M&A, Private Equity, Venture Capital, ECM et autres. Cependant, ces notions sont souvent mal connues par les étudiants. Concrètement, il faut distinguer deux cas. Le premier, c’est la dilution ou la relution d’un actionnaire au capital de l’entreprise dans le cadre d’une transaction. Le second, c’est la dilution ou la relution du bénéfice par action dans le cadre d’une opération M&A. Ces deux « use cases » sont évidemment très différents. Comment y voir plus clair ? Dans cet article, nous allons passer en revue les deux cas d’usage les plus courants quand on parle de dilution et de relution. La dilution ou la relution d’un actionnaire au capital de l’entreprise Principe Dans ce premier cas, on étudie l’impact d’une opération financière (financement, M&A) sur le pourcentage de détention au capital pour un actionnaire existant de l’entreprise Si le pourcentage de détention de l’actionnaire diminue après l’opération, on dit qu’il est « dilué », c’est-à-dire que sa participation au capital de l’entreprise est plus faible qu’avant Si le pourcentage de détention de l’actionnaire augmente après l’opération, on dit qu’il est « relué », c’est-à-dire que sa participation au capital de l’entreprise est plus élevée qu’avant Cas pratiques pour la dilution D'abord, pour la dilution, les deux cas les plus fréquents sont les suivants : Levée de fonds (ou financement en actions) Les actionnaires existants qui ne participent pas à hauteur de leur participation (c’est la grande majorité des cas) sont mécaniquement dilués. Exemple : Trois amis créent une startup et se partagent le capital de la manière suivante : 25% pour A, 25% pour B, 50% pour C. Après un an d’activité, ils décident de réaliser une levée de fonds auprès de Business Angels pour accélérer leur activité. Ces derniers injectent 500 000€ sur la base d’une valorisation de 2 millions d’euros (valorisation pré-money). A l’issue de l’opération, la valorisation s’élève à 2,5 millions d’euros (valorisation post-money). Les Business Angels détiennent 20% du capital (500k€/2,5m€) tandis que les trois fondateurs conservent à eux trois 80% du capital. Chacun est dilué de 20%. A possède maintenant 20%. B possède 20%. Et C possède 40%. Acquisition financée entièrement ou partiellement en titres Les actionnaires existants sont mécaniquement dilués. Exemple : L’entreprise A acquiert l’entreprise B pour 100m€ et finance 50% du prix avec des titres (création de nouvelles actions pour les attribuer aux actionnaires cédants). Le prix par action de A s’élève à 500€ au moment de l’acquisition. Concrètement, l’entreprise A doit émettre 100 000 nouvelles actions (50m€/500€). Si un actionnaire minoritaire détenait 20% de l’entreprise en détenant 50 000 actions (ce qui signifie que le nombre d’actions total est de 250 000), alors il ne détendra plus que 14% du capital (50 000/350 000) après l’acquisition. La dilution est donc d’environ 30% pour chaque actionnaire existant. Cas pratiques pour la relution Ensuite, pour la relution, il existe aussi plusieurs possibilités : Une émission de nouvelles actions par l’entreprise. Ce mécanisme donne accès immédiatement ou de manière différée (obligations convertibles ou remboursables en actions, BSA) au capital. Et certains actionnaires vont en bénéficier (relution pour ces actionnaires) Une mise en place d’outils d’intéressement dits « management package » (actions gratuites, BSPCE, stock-options) dont vont bénéficier seulement certains actionnaires (relution pour ces actionnaires) Une réduction de capital par annulation d’actions d’un ou plusieurs autres associés (relution pour ceux qui ne participent pas à l’opération) ou rachat d’actions par la société (relution pour tous les actionnaires) Exemple : Une société réalise un LBO dans le cadre duquel un fonds d’investissement prend une participation majoritaire de 65% au capital. Les fondateurs conservent 35%. Le fonds met en place un « management package » pour motiver les managers et les inciter à créer le plus de valeur possible. Il fixe un objectif de TRI à 15% à horizon 5 ans (en fonction des engagements pris au préalable auprès de ses investisseurs au moment de la levée du fonds). Après 5 ans, le TRI réalisé se rapproche de 20%. Ce « surplus de valeur » au-delà des 15% permet le déclenchement de clauses du « management package » au profit des fondateurs (ex : distribution de BSPCE ou actions gratuites) qui va mécaniquement les reluer. Selon le nombre de titres nouvellement émis et attribués aux fondateurs, ils détiendront in fine plus que 35% du capital. Ils seront donc relués. La dilution ou la relution du bénéfice par action dans le cadre d’une opération M&A Principe Dans ce second cas, on étudie l’impact d’une opération M&A sur le bénéfice par action ou « BPA » (c’est le « Earnings Per Share » ou « EPS » en anglais) de l’acquéreur. Si le bénéfice par action de l’entreprise diminue après l’opération, on dit que l’opération est dilutive. Le BPA de l’acquéreur est plus faible après l’opération Si le bénéfice par action de l’entreprise augmente après l’opération, on dit que l’opération est relutive. Le BPA de l’acquéreur augmente après l’opération Exemple Concrètement, comment mener cette analyse de dilution ou relution ? Exemple : Les hypothèses sont les suivantes : Acquéreur Cible Résultat net 100m€ 60m€ Nombre d’actions 500 millions 100 millions Prix par action 10€ 5€ Le financement de l’opération se réalise pour 50% en cash (trésorerie existante ou dette) et 50% en titres. Le coût de la dette est 10%. Le taux d’impôt est de 20%. Etape 1 : Calcul du BPA de l’acquéreur avant l’opération BPA avant l’opération = 100m€ / 500 millions = 0,2 Etape 2 : Calcul du résultat net et du nombre d’actions de l’acquéreur après l’opération (ou Pro Forma) Résultat net après l’opération = 100m€ + 60m€ - 500m€ (prix) x 50% (pourcentage du prix payé en cash) x 10% (coût de la dette) x (1-20%) = 140m€ Nombre d’actions après l’opération = 500 millions + 500m€ (prix) x 50% / 10€ (prix par action de l’acquéreur) = 525 millions Etape 3 : Calcul du BPA de l’acquéreur après l’opération BPA après l’opération = 140m€ / 525 millions = 0,27 > 0,2. Donc l’opération est relutive. Attention, certaines hypothèses peuvent complexifier cette analyse. Que faire si l’acquéreur attend des synergies dans le cadre de la transaction M&A ? Quels seraient les impacts du paiement d’une prime de contrôle pour la cible ? Est-ce la même analyse si le pourcentage d’acquisition est inférieur à 100% ? Pour obtenir plus d’exemples et réviser vos entretiens en M&A, vous pouvez retrouver notre cours dédié aux Merger sur la plateforme.  Raccourcis à connaître Le caractère dilutif ou relutif d’une opération M&A se détermine aussi à l’aide de « raccourcis ». Ces raccourcis sont utilisables dans deux situations. Si l’acquisition est financée 100% en titres (émissions de nouvelles actions), on peut comparer le P/E de l’acquéreur et celui de la cible. Si le P/E de l’acquéreur est supérieur à celui de la cible, l’opération est relutive. Si le P/E de l’acquéreur est inférieur à celui de la cible, l’opération est dilutive Si l’acquisition est financée 100% en cash (trésorerie ou dette), on peut comparer le comparer le coût de la dette et le « earning yield » de la cible (qui correspond à l’inverse de son P/E). Si le coût de la dette est inférieur l’ « earning yield », l’opération est relutive. Si le coût de la dette est supérieur l’ « earning yield », l’opération est dilutive Attention, c’est important de connaitre ces raccourcis. C’est aussi fondamental de les comprendre. Comment les rationaliser en entretien ? Comment montrer que l’on a parfaitement compris la logique derrière ces énoncés ? Pour cela, vous pouvez encore une fois retrouver notre cours dédié aux Merger sur la plateforme. Pour conclure, c’est donc très important de distinguer deux réalités. D’une part, la relution ou dilution au capital. Elle concerne l’actionnaire existant et son pourcentage de détention au capital de l’entreprise. D'autre part, la relution ou dilution du bénéfice par action. Elle concerne l’évolution de la part du résultat net qui revient théoriquement à chaque actionnaire de l’entreprise. Vous souhaitez faire un stage en M&A ? Les recruteurs évaluent régulièrement ces notions en entretien. Vous devez donc non seulement les connaitre (c’est évidemment la base) mais surtout les comprendre (c’est essentiel pour faire la différence par rapport aux autres candidats). Pour vous aider, Training You est la meilleure solution ! Co-fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours sur les candidatures, le fit et la technique, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Entreprise
PAI Partners : un fonds pionner dans le Private Equity français

En novembre 2023, PAI Partners a bouclé « le plus gros fonds de l’année en France »  en Private Equity à 7,1 milliards d’euros. Cette collecte intervient pourtant dans un contexte global de ralentissement du Private Equity. Elle représente donc parfaitement le poids de PAI Partners dans le paysage de l’investissement français. Ce poids est la conséquence de l’histoire exceptionnelle de la société d’investissement : Initialement née dans le giron de la banque Paribas Progressivement liée au développement industriel de la France Récemment « indépendant » en ayant adopté le modèle classique d’un fonds d’investissement (au service de ces LPs) Mais malgré cette indépendance, PAI Partners reste un « pionnier » de l’investissement en France. D’où vient ce statut ? Dans quel contexte PAI s’est-il émancipé de la grande banque Paribas ? Quelles sont les stratégies d’investissement de PAI Partners ? Quelles expertises le fonds a-t-il développé au cours du temps ? Pourquoi PAI Partners a-t-il ouvert son capital à un fonds américain ? Dans cet article, nous présentons d’abord PAI Partners, puis parcourons la stratégie d’investissement du fonds et enfin mentionnons l’ouverture de son capital à l’américain Blue Owl. PAI Partners : Un fonds d’investissement historique Des origines anciennes dans le giron de Paribas D'abord, les origines de PAI Partners sont anciennes. Elles remontent à la création de la banque d’affaires Paribas en 1872 au sein de laquelle PAI était au départ le simple département chargé des investissements. Ce statut de « bras armé » de Paribas explique l’importante du fonds dans l’industrialisation progressive de la France entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle. Un statut de leader dans le Private Equity Français A la fin des années 1990, après plus de 100 ans de présence, PAI est le leader français du Private Equity avec un portefeuille de participations estimé à plus de 7 milliards d’euros. Prenons quelques exemples de LBO mené par PAI à cette époque : Antargaz (2ème distributeur et 1er indépendant de propane et de butane sur le marché français) United Biscuits (2ème fabricant européen de biscuits) Frans Bonhomme (leader français de la distribution de tubes et raccords plastiques) Michel Thierry (numéro 2 européen du tissu pour automobile) Panzani (leader français des pâtes et sauces) Mivisa (leader espagnol de l’emballage) Yoplait (numéro deux mondial du yaourt) Puis, deux évènements font passer PAI du statut de « bras armé » de Paribas à un fonds d’investissement indépendant : D’abord en 1998, PAI lève son 1er fonds auprès d’investisseurs tiers (des LPs en dehors de Paribas) Puis en 2002, PAI sort complètement du giron de la banque dans laquelle il est né, comme d’autres fonds avant lui tels que CVC Capital Partners (ex-Citibank), BC Partners (ex-Baring) ou Charterhouse (ex-CCF). Précisément, les associés de PAI réalisent un MBO (« Management Buy-Out » pour prendre le contrôle de la société Cette double prise d’indépendance marque la suite logique de la fusion entre BNP et Paribas. En effet, dès 1998, le nouveau patron de BNP Paribas Michel Pébereau donne deux indications claires concernant PAI (qui est d’ailleurs à ce moment-là le 1er contributeur aux résultats de la banque). Premièrement, il veut réduire la part des fonds propres de la banque alloués à l'activité d'investisseur. Deuxièmement, il incite PAI à aller chercher des financements externes afin de démultiplier ses capacités d'investissement. PAI Partners : Un fonds d’investissement diversifié Aujourd'hui, PAI Partners est une société d’investissement indépendante avec une approche industrielle d'investissement à long terme. Expertises métiers D’abord, PAI Partners possède deux principales stratégies d’investissement : PAI Europe C’est la gamme « flagship » historique de PAI Partners dédiée aux investissements sur le segment large cap (ou « upper mid-market »). Pour cette stratégie, PAI Partners a déjà levé 8 véhicules d’investissement. En général, ces véhicules injectent des tickets entre 150m€ et 400m€ dans des entreprises valorisées entre 300m€ et 1,5Mds€. Surtout, la levée du dernier véhicule a été bouclé en novembre 2023 à près de 7,1 milliards d’euros, ce qui en fait le plus gros closing de l’année en France. PAI Partners possède donc une « Dry Powder » élevée aujourd'hui : Ce montant dépasse non seulement l’objectif initial fixé à 8Mds€ mais aussi de 40% la collecte du précédent millésime clôturé en 2018 à 5,1 milliards d’euros. Pour cette nouvelle levée, le fonds a pu compter sur le soutien de nombreux investisseurs, dont plusieurs fonds de pensions, fonds souverains, institutions financières et family offices du monde entier. D’ailleurs, le taux de réengagement de ce flagship serait proche de 90%. Seulement 2 milliards d’euros proviennent de nouveaux LPs. A ce stade, une partie du montant collecté a déjà été investi. On peut citer quelques exemples : ECG/Vacanceselect, Looping, ECF, Infra Group, NovaTaste, Azets Group, Alphia PAI Mid-Market C’est une nouvelle gamme initiée par PAI Partners en 2020 pour élargir son périmètre d’investissement vers le mid-market. Pour cette nouvelle stratégie, un 1er fonds a été levé en 2020. Il injecte des tickets entre 50m€ et 150m€ dans des entreprises valorisées entre 100m€ et 400m€ Pour ces deux stratégies, PAI Partners prend généralement des participations majoritaires (prises de contrôle) au capital des sociétés dans lesquelles il investit. La durée moyenne de détention des participations au sein du portefeuille est de 5 ans. Expertises sectorielles Ensuite, PAI Partners investit principalement en Europe dans 4 secteurs clés : Business Services, Food & Consumer, General Industrials et Healthcare. Cette diversification sectorielle permet donc aujourd’hui au fonds de gérer un portefeuille varié. Quelques exemples : Business Services : Apave, Azets, ECM Food & Consumer : The Looping Group, La Compagnie des Desserts, European Camping Group, Tropicana General Industrials : SGD Pharma, StellaGroup, Albéa Healthcare : Amplitude Surgical, Ethypharm Expertise dans le « buy & build » Enfin, PAI Partners a développé une solide expertise dans la mise en place de stratégies de « buy & build ». Précisément, cela consiste à réaliser plusieurs acquisitions sectorielles autour d’une même société en portefeuille et d’une équipe de management (aussi appelée stratégie de build-up). Contrairement à plusieurs fonds d’investissement, PAI Partners investit seulement en Equity et ne possède pas d’équipe Private Debt (dédiée aux financements en dette comme alternative aux prêts bancaires). PAI Partners : Un fonds d’investissement pionnier sur les « GP stakes » En janvier 2023, PAI Partners ouvre son capital à hauteur de 15% à 20% au fonds américain Blue Owl. Précisément, l'acquéreur a investi un ticket entre 500 millions d’euros et 700 millions d’euros. Sur cette base, l’opération valorise PAI Partners autour de 3,7 milliards d’euros. Ces prises de participations de fonds au capital de société d’investissement est un phénomène assez nouveau en Europe. On l'appelle « GP stake » (abréviation de « General Partner stake ») ! Avec son nouveau actionnaire, PAI Partners souhaite élargir sa base d'investisseurs et accélérer son développement aux Etats-Unis, une géographie où le fonds n’est pas aussi présent qu’en Europe. Depuis plusieurs mois, plusieurs fonds de Private Equity s’activent d’ailleurs pour ouvrir leur capital de gré à gré (avec un investisseur) ou dans le cadre d’IPO (introduction en bourse) : Antin : Entrée sur Euronext en 2021 avec une valorisation de 4 milliards d’euros Sofinnova : Ouverture du capital en 2022 au fonds américain Apollo à hauteur de 20%. Dans le cadre de cette prise de participation minoritaire, Apollo va aussi injecter 1 milliard d’euros dans les futurs fonds du VC Meridiam : Ouverture de capital à hauteur de 20% à l’assureur coréen Samsung Life Insurance avec une valorisation de plus d'un 1 milliard d’euros. Cet apport va permettre au fonds de lancer de nouvelles stratégies, en particulier dans l'agriculture des pays émergents ou la biodiversité CVC : Ouverture du capital à Blue Owl en 2022 à hauteur de 8% sur la base d’une valorisation de 15 milliards d'euros Vous souhaitez travailler en Private Equity ? Les fonds comme PAI Partners sont très sélectifs et les recrutements sont évidemment très concurrentiels. C’est important d’être bien préparé ! Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance. La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière (y compris un cours sur les LBO et un cours complet sur les entretiens en Private Equity), des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les banques et fonds d’investissement (dont PAI Partners) pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Préparation
5 concepts économiques à maîtriser pour la valorisation en M&A

Les entretiens en M&A sont très sélectifs. La valorisation fait partie des thématiques systématiquement évaluées pendant l'entretien en M&A. Pour réussir l’entretien M&A, c’est très important de comprendre et savoir dérouler les principales méthodes de valorisation : DCF, méthodes analogiques, LBO et autres. Pour briller sur la valorisation en M&A, vous devez maîtriser certains concepts économiques. Dans cet article, nous parcourons 5 concepts à connaitre pour briller en valorisation lors d'un entretien en M&A. 1) Valorisation en M&A : Le « Risk Free Rate » Le « Risk Free Rate » (ou « taux sans risque » en français) est le taux d’intérêt exigé par un investisseur pour détenir un actif supposé « sans risque ». En général, l’actif sans risque correspond à une dette émise par un Etat (une dette souveraine) qui jouit d’une bonne réputation sur les marchés financiers de sorte que son risque de faillite est quasi-nul voire nul. Pour la France Pour la France, il est commun d’utiliser le taux d’intérêt exigé par les investisseurs pour détenir une OAT (Obligation Assimilable au Trésor) à horizon 10 ans. Concrètement, l’Etat français émet des OAT pour assurer son financement à moyen et long terme La première OAT a été émise en 1985 par Pierre Bérégovoy qui était alors Ministre des Finances. Depuis 2001, c’est l’Agence France Trésor qui est chargée de l’émission de la dette souveraine. Les taux de l’OAT sont publics et disponibles sur le site de la Banque de France. En octobre 2023, le rendement attendu sur l’OAT à 10 ans s’élevait à 3,5%. Ce chiffre est nettement plus élevé par rapport aux années 2010 en raison du retour de l’inflation depuis 2022 Pour l'Europe Pour un pays européen dont les finances publiques seraient moins stables que la France, on peut utiliser comme référence l’obligation émise par l’Etat allemand (dont les finances publiques sont considérées comme les plus stables du continent). Dans ce cas, on prendra le « Bund » à 10 ans. Ce taux s’établissait autour de 2,4% en novembre 2023. Parfois, il est aussi possible d’utiliser l’EURIBOR (Euro Interbank Offered Rate) qui correspond au taux interbancaire auquel les banques peuvent s’échanger de l’argent entre elles Pour les Etats-Unis Pour les Etats-Unis, c’est la même idée. On utilise une obligation émise par le trésor américain sur le long terme (en général 10 ans). On les appelle les « Treasury Bonds ». Leur rendement s’élevaient autour de 4% en novembre 2023 Dans le cadre d’une valorisation par la méthode du DCF, le « Risk Free rate » est le point de départ du calcul du coût des capitaux propres en utilisant le MEDAF (Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers) ou « CAPM » (Capital Asset Pricing Model) en anglais. Concrètement, le coût des capitaux propres (qui correspond au taux de rendement exigé par les actionnaires pour détenir une action) est la somme entre le rendement exigé pour détenir l’actif sans risque et une prime de risque (qui intègre le risque additionnel de détenir une action par rapport à l’actif sans risque). On a : Coût des capitaux propres = Risk Free Rate + Prime 2) Valorisation en M&A : Le taux d’inflation Le taux d’inflation s'obtient en comparant le prix total d’un panier de biens et services au cours d’une période donné à celui relevé pour une période précédente. En effet, dans une économie de marché (comme la France, l’Europe ou les Etats-Unis), les prix varient. Précisons deux points. Premièrement, l’inflation intervient lorsque les prix augmentent globalement et non seulement le prix de certains biens et services. Deuxièmement, la mesure de l’inflation se base sur les dépenses moyennes de l’ensemble des ménages (selon le poids des différents biens et services achetés). Pour l’année 2023, le taux d’inflation prévisionnel est de 5,8% pour la France, 5,2% dans les pays de l’Union Européenne et 4,5% aux Etats-Unis. Notons que ces taux sont bien plus élevés que ceux connus depuis 20 ans dans les pays développés ! Dans le cadre d’une valorisation par la méthode du DCF, le taux d’inflation est l’une des deux références qu’on peut utiliser pour approximer le taux de croissance à l’infini (ou « Perpetual Growth Rate » an anglais) lors du calcul de la Valeur Terminale. En effet, selon la méthode de Gordon-Shapiro, la Valeur Terminale (qui capture la valeur de l’entreprise au-delà de l'horizon explicite) se calcule de la manière suivante : Valeur Terminale = FCF normatif x (1+g) / (WACC-g) Avec : FCF normatif: flux de trésorerie disponible à la fin de l'horizon explicite g: taux de croissance à l'infini (souvent le taux d'inflation ou le taux de croissance du PIB) WACC : coût moyen pondéré du capital 3) Valorisation en M&A : Le taux de croissance Le PIB (Produit Intérieur Brut) est un indicateur économique permettant de mesurer la production de richesses d’un pays, c’est-à-dire la valeur de tous les biens et services produits dans le pays sur une année. La variation du PIB d’une année sur l’autre permet de mesurer le taux de croissance économique d’un pays qu’on appelle aussi le taux de croissance du PIB. À l’inverse, une diminution du PIB traduit une décroissance de l’économie. Souvent, le PIB par habitant reflète aussi le « niveau de vie » dans le pays. En 2022, le taux de croissance du PIB était de 2,5% en France, 3,5% pour l'Union Européenne (et la zone euro) et 2,1% aux Etats-Unis. Dans le cadre d’une valorisation par la méthode du DCF, le taux de croissance du PIB est l’autre référence (avec le taux d’inflation) qu’on utilise pour approximer le taux de croissance à l’infini (« Perpetual Growth Rate ») lors du calcul de la Valeur Terminale. Entre 2012 et 2022, les banquiers M&A adoptent une approche conservatrice dans le calcul de la Valeur Terminale (faible inflation) en utilisant le taux d’inflation. Depuis 2022, le taux de croissance du PIB devient (au moins à court terme) une meilleure référence pour approximer le taux de croissance à l’infini. En effet, une croissance des flux de l’entreprise à l’infini basée sur l’inflation aujourd’hui serait bien trop élevée et irréaliste !  4) Valorisation en M&A : La prime de contrôle La prime de contrôle est le surplus de prix payé par un acquéreur pour détenir le contrôle d’une entreprise au-delà d’un certain montant. Dans le cadre d’une offre publique (OPA ou OPE sur une société cotée), ce montant est par exemple le cours de bourse, correspondant à la valeur boursière en vigueur du titre et qui résulte des échanges entre les investisseurs sur le marché boursier. En théorie, son fondement repose sur la valeur actuelle des synergies attendues dans le cadre du rachat. Ces synergies proviennent de l’augmentation des revenus (ex : ventes croisées, accès à de nouveaux marchés, etc.) ou de la diminution des coûts (ex : économies d’échelle, suppression des doublons, etc.). Par conséquent, l'acquéreur peut payer « plus cher » que la valeur « standalone » de la cible. Evidemment, la valeur présente des synergies dépend principalement du niveau de complémentarité entre les deux entreprises En pratique, la prime de contrôle oscille souvent entre 20% et 30% du prix par action. Mais ce chiffre peut aussi augmenter en fonction du contexte concurrentiel sur l’opération (compétition entre les acheteurs pour la cible). 5) Valorisation en M&A : Les multiples EV/EBITDA selon les secteurs Dans le cadre d’une valorisation avec les méthodes analogiques (comparables boursiers ou transactions précédentes), on utilise des multiples à partir d’un agrégat bénéficiaire de l’entreprise pour arriver à la valeur de la cible. Le multiple le plus couramment utilisé est EV/EBITDA. En effet, l’EBITDA est la véritable mesure de la performance opérationnelle de l’entreprise (qui résulte de son exploitation) avant prise en compte de sa politique d’investissement (D&A), financière (Interests) et fiscale (Taxes). En France, les entreprises sont en moyenne valorisées autour de 10x l’EBITDA fin 2023, tous secteurs confondus. Mais cette moyenne cache aussi de forte disparités sectorielles. En effet, il est peu pertinent d’appliquer un multiple d’une entreprise du secteur pharmaceutique à une entreprise industrielle par exemple. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la manière dont les investisseurs valorisent une entreprise dépend de son secteur d’activité, plus précisément de plusieurs facteurs sectoriels (croissance, niveau de rentabilité dégagé sur cette activité, contexte concurrentiel, etc.). Voici quelques exemples de multiples EV/EBITDA par secteur en au 3ème trimestre 2023 :   Vous souhaitez faire un stage en M&A ? Les banques d’affaires recrutent chaque année des stagiaires. Cependant, les process de recrutement sont de plus en plus compétitifs. Pour optimiser vos chances de réussite, c’est avec Training You ! Co-fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours sur les candidatures, le fit et la technique, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Ziad Sebti

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Entreprise
UBS, la banque suisse incontestée depuis le rachat de Credit Suisse

Elles étaient deux ! D'abord, deux à se partager le statut de principale banque suisse. Puis, deux à pouvoir faire partie des plus grandes institutions financières mondiales. Enfin, deux à regarder « les yeux dans les yeux » les grandes banques américaines comme Goldman Sachs, J.P. Morgan ou encore Bank of America. Elle est maintenant la seule. Elle, c’est UBS ! UBS est désormais la seule banque suisse incontournable dans la finance mondiale, la seule qui peut prétendre au statut de banque globale et donc représenter la Suisse au niveau mondial. Son histoire est fascinante. Elle est issue du regroupement de plusieurs banques, initialement spécialisées dans la gestion de fortune mais qui ont progressivement élargi leurs activités, d’abord pour accompagner le développement économique de la Suisse, ensuite pour suivre le mouvement de « globalisation » de la finance à l’échelle mondiale. Déjà très réputée pour l’activité de gestion de patrimoine et de banque privée, UBS est aussi une banque universelle présente dans de nombreux métiers, dont ceux de la banque d’affaires (M&A, financement, trading) qui attirent chaque année de nombreux étudiants. Et cela ne risque pas de changer. Avec le rachat de la rivale Credit Suisse en 2023, UBS continue d’écrire son histoire et de forger sa légende. Dans cet article, nous allons rappeler les origines de UBS, évoquer son statut de leader dans la gestion de patrimoine, mentionner l’arrivée de la banque en France ainsi que les particularités de son activité M&A sur le marché français et parler du rachat de Credit Suisse. Aux origines d’UBS : une fusion de deux banques suisses historiques Les origines de UBS sont liées à deux institutions bancaires suisses majeures qui ont fusionné pour former UBS en 1998. Ces deux institutions sont : Union Bank of Switzerland : Issue d’une fusion en 1912 entre la Bank in Winterthur (fondée en 1862 et spécialisée dans le financement industriel) et la Toggenburger Bank (fondée en 1863 et opérant comme une caisse d'épargne), elle a joué un rôle essentiel dans le développement du secteur bancaire suisse et est devenue l'une des principales banques du pays. Au fil des décennies, elle a étendu ses activités à l'échelle internationale, offrant une gamme diversifiée de services financiers Bank of Switzerland : Issue du regroupement en 1954 de six banques de gestion de fortune qui ont formé le consortium « Bankverein » à Bâle, elle était également une institution bancaire importante en Suisse, offrant des services financiers à une clientèle à la fois nationale et internationale Au 20ème siècle, les deux banques ont connu un développement considérable. Et en 1998, leur fusion donne naissance à l'une des plus grandes banques du monde, d’abord surnommée « UBS » en référence aux initiales de l’Union Bank of Switzerland puis dénommée simplement par ces trois lettres. Aujourd’hui, UBS s’est imposée comme une institution financière majeure, avec une gamme complète de services financiers à l'échelle mondiale. Précisément, la banque est organisée en 4 principales activités : Banque de détail (pour les particuliers et les entreprises en Suisse) Gestion de fortune Gestion d’actifs Banque d’affaires La grande spécialité d’UBS : la gestion de patrimoine Comme plusieurs autres banques suisses, UBS est l'un des principaux acteurs mondiaux de la gestion de patrimoine. Un environnement favorable Les banques suisses ont développé une expertise considérable dans la gestion de patrimoine au fil des décennies. Elles attirent des clients fortunés du monde entier en offrant des services de gestion de patrimoine de haute qualité. Pourquoi ? D’abord, la Suisse est réputée pour sa stabilité politique et économique. Premièrement, elle n'a pas été impliquée dans les conflits majeurs qui ont touché l’Europe depuis plusieurs siècles. Et cela renforce la confiance des investisseurs internationaux dans le système financier suisse. Deuxièmement, le pays dispose d’un emplacement stratégique au cœur de l'Europe. En effet, sa proximité avec d'autres centres financiers importants comme Londres et Francfort renforce son rôle en tant que plaque tournante financière. Ensuite, la Suisse dispose d'un cadre réglementaire solide pour les services financiers. Elle est traditionnellement connue pour ses lois strictes en matière de secret bancaire. Ces règles garantissent la confidentialité des comptes bancaires de ses clients. Bien que ces lois aient été assouplies dernièrement face aux pressions internationales, les principes de confidentialité et discrétion restent importants pour de nombreux clients de la banque privée. Enfin, la Suisse dispose d'une infrastructure financière de premier ordre, avec des institutions financières bien établies, des marchés financiers développés, une réglementation efficace et une main-d'œuvre qualifiée. Tout cela contribue à la prestation de services bancaires privés de qualité. Une priorité stratégique La gestion de patrimoine est une priorité pour UBS, qui a une longue histoire et une expertise considérable dans ce domaine. Plusieurs facteurs l’indiquent. D’abord, UBS propose une gamme complète de services en gestion de patrimoine : planification financière, gestion de portefeuille, planification successorale, gestion d'actifs, gestion de trésorerie, etc. Surtout, la banque se distingue par sa capacité à fournir des services adaptés aux besoins spécifiques de ses clients, en fonction de leur situation financière, objectif et tolérance au risque. Cette personnalisation permet à la banque de bénéficier d’une solide réputation dans ce domaine. Ensuite, UBS gère un portefeuille important d'actifs pour des particuliers et institutions du monde entier. En particulier, UBS possède aujourd’hui une présence internationale étendue avec des bureaux dans de nombreux pays qui lui permet de servir une clientèle internationale diversifiée. Enfin, UBS investit dans la recherche et l'expertise pour fournir des conseils et des informations de haute qualité à ses clients en matière de gestion de patrimoine. La banque publie régulièrement des rapports de recherche sur les tendances économiques et financières mondiales. Une présence en France de UBS depuis 1999 UBS est présente en France depuis l’ouverture d’un bureau à Paris en 1999. Aujourd’hui, la banque en possède cinq avec en plus Lyon, Strasbourg, Nantes et Bordeaux. En France, UBS propose l’ensemble des services de la banque, excepté la banque de détail : banque d’affaires, banque privée et gestion d’actifs Pour l’activité M&A (logée au sein de la banque d’affaires), UBS a développé ces dernières années en France une expertise sur le segment Mid Cap et auprès des entrepreneurs (en lien avec les clients de sa banque privée). On peut citer quelques opérations récentes : Conseil des actionnaires de Sourcidys dans le cadre d’un LBO mené par les actionnaires dirigeants et le fonds LBO France (2022) Conseil des actionnaires de Groupe Estémi dans le cadre de l’acquisition de Loubat Fermetures associant le management et un consortium (2022) Conseil des actionnaires de Europole dans le cadre de sa cession au groupe Galaed accompagné par le fonds B&Capital (2021) Conseil des actionnaires de Groupe Omnitrans Gagne dans la recomposition de son capital avec l’entrée des fonds UI Investissement et Sofimac (2021) UBS au service de son concurrent Credit Suisse Récemment, UBS a aussi été à l’œuvre dans l’une des transactions les plus emblématiques de la décennie dans le secteur bancaire. Un rachat inattendu malgré la consolidation du secteur bancaire prévu au niveau européen depuis longtemps. UBS a racheté avec Credit Suisse non seulement l’une des plus grandes institutions financières internationales (du même gabarit qu’elle), mais aussi sa plus grande rivale. Histoire d’une chute programmée ? Les difficultés de Credit Suisse Depuis plusieurs années, Credit Suisse est en difficulté. Fin 2022, la banque faisait face à une crise multifactorielle : Opérationnelle : Elle a réalisé une perte nette de 1,7MdsCHF en 2021 et 7,3MdsCHF en 2022 Financière : Sa situation financière était inquiétante. Elle a un spread sur les swaps de défaut de crédit (CDS) à un niveau plus connu depuis 2009 et la crise des « subprimes » Réputationnelle : Plusieurs scandales (démission de Tidjane Thiam, exposition à la fintech Greensill en faillite, liquidation du « family office » Archegos, etc.) ont secoué son management et largement Boursière : Son cours de bourse a perdu plus de 50% de sa valeur en deux ans Face à cela, la banque tente d’abord une restructuration à marche forcée : suppression de 9 000 emplois d’ici 2025 (ce qui représente quand même 20% de ses effectifs, transfert de sa banque d’investissement vers First Boston, cession de sa division produits titrisés aux fonds américains Pimco et Apollo). Malgré une première augmentation de capital, son principal actionnaire la Banque nationale saoudienne exclut catégoriquement de lui apporter une aide financière supplémentaire en cas de besoin. Les marchés s’alarment ! La banque est de nouveau sanctionnée en bourse par les investisseurs. Le risque d’une faillite n’est plus à exclure. Face à ce risque, les autorités suisses cherchent des solutions rapides pour ramener la confiance et éviter une nouvelle crise systémique du système bancaire. Le rachat de Credit Suisse par UBS Et c’est finalement UBS, la plus ancienne rivale, qui se portera acquéreur de Credit Suisse pour 3 milliards de francs suisses. Un montant qui correspond à moins de la moitié de la valeur de Credit Suisse en bourse à ce moment ! Pourquoi ce deal ? D’abord, UBS a été fortement encouragé par les autorités financières suisses et le gouvernement. Ensuite, la banque reprend une vaste gamme de services et d'expertises qui complètent ses propres offres. Cela inclut à la fois la gestion de patrimoine, la banque d'investissement et d'autres services financiers qui étaient des points forts de Credit Suisse. Cela lui permet d’augmenter significativement sa taille. Enfin, UBS espère mettre en œuvre des synergies avec la cible, à la fois pour les revenus (ventes croisées, présence en Asie) et les coûts (suppression de certains doublons). Vous souhaitez travailler chez UBS ? Vous avez raison. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Décryptage
Le capital retournement : décryptage sur un mythe de la finance moderne

Le capital retournement intrigue. Le mythe du redressement ! L’espoir du renouveau ! Le sauvetage spectaculaire ! Bernard Tapie, l’un des hommes d’affaires les plus connus de sa génération, les a pratiqués. Mieux, il les a réussis. Dans les années 1980, le jeune Bernard Tapie est déjà un homme d'affaires accompli qui a investi dans divers secteurs. Mais c’est au cours de cette période qu'il devient connu plus largement pour son rôle dans ce qu’on appelle déjà le « redressement d'entreprises en difficulté ». L'un de ses plus célèbres sera celui d'Adidas, la marque de sport en difficulté à l'époque. En 1990, il rachète la société auprès des sœurs Dassler (héritières du fondateur Adolf Dassler). Après la mise en place de plusieurs leviers, dont plusieurs vagues de licenciements et quelques restructurations, Bernard Tapie revend Adidas en 1993 en réalisant un profit substantiel. Le retournement, c’est cela ! Mais comment cela se passe concrètement ? Quels sont les principaux acteurs du retournement en France aujourd’hui ? La casse sociale est-elle inéluctable dans un retournement ? Quel est le niveau des plus-values espérées par les acquéreurs ? Dans cet article, nous allons d’abord définir la stratégie de capital retournement puis mentionner trois des principaux acteurs présents sur le marché français. Qu’est-ce que le capital retournement ? Le capital retournement fait partie du Private Equity. Il désigne les stratégies d'investissement dans lesquelles un investisseur acquiert une participation dans une entreprise en difficulté financière ou en crise dans le but de la restructurer, de la redresser et éventuellement de la revendre avec un bénéfice. Le processus de capital retournement implique généralement quatre étapes. Etape 1 : L'Acquisition L’investisseur achète une participation majoritaire ou significative dans une entreprise en difficulté. Concrètement, la cible est en faillite, en cessation de paiement ou simplement en difficulté financière. Mais à chaque fois, il faut identifier le potentiel pour être redressée Etape 2 : La restructuration Une fois l'entreprise acquise, l’investisseur entreprend une restructuration approfondie. Celle-ci implique généralement la réduction des coûts (qui passe parfois par des coupes dans les effectifs), la réorganisation de l’activité opérationnelle (ex : gestion des stocks, lieux de production, méthode de ventes, etc.), la vente d'actifs non essentiels, le refinancement de la dette (qui nécessite des discussions avec les créanciers) ou d'autres mesures visant à améliorer la rentabilité et la viabilité à long terme de l'entreprise Etape 3 : Le redressement opérationnel Une fois l’entreprise restructurée sur le court terme, l’investisseur travaille à améliorer les opérations de l'entreprise sur le long terme. Cela passe par le renforcement de sa position sur le marché et donc l’augmentation de sa valeur. Comme dans un LBO classique, le fonds souhaite augmenter l’EBITDA et améliorer la marge opérationnelle de l’entreprise. Cette phase peut nécessiter des investissements importants (production, technologie, gestion, marketing, etc.) Etape 4 : La sortie Une fois que l'entreprise a été redressée et que sa valeur a augmenté, l’investisseur cherche généralement à la revendre à un prix plus élevé, réalisant ainsi un profit. La sortie peut se faire par une vente à un autre investisseur (un peu sur le modèle des LBO secondaire), une introduction en bourse (IPO) ou une cession à une autre société Pour mieux comprendre les étapes d’un LBO et les conditions de sorties des investisseurs, vous pouvez retrouver notre cours de Private Equity sur la plateforme. Pour les investisseurs, la stratégie de capital retournement comporte des risques importants car les entreprises font souvent face à des problèmes opérationnels, financiers et juridiques. Cependant, lorsque cela réussit, elle génère des rendements significatifs pour les investisseurs (parfois bien plus élevé que pour les LBO classique et moins risqués), tout en contribuant à la survie et à la croissance de l'entreprise en question. Pour les entreprises, ces opérations sont un moyen de survivre. Sur le point de disparaitre, elle bénéficie de l’apport en capitaux et d’une expertise opérationnelle pour amorcer une seconde vie, une nouvelle jeunesse, un élan nouveau. Trois exemples de fonds de capital retournement en France Butler Capital Partners : le pionnier Fondée en 1991 à l'initiative de Walter Butler, Butler Capital Partners est le pionnier en France du retournement d'entreprise. Le fonds intervient aussi dans d’autres situations, mais a toujours fait de l’apport de capitaux à des entreprises en difficultés l’une de ses marques de fabrique. Au moment de l’éclatement de la « bulle Internet » au début des années 2000, Butler Capital Partners avait déjà plusieurs fait d’armes, par exemple avec l'agence publicitaire BDDP ou le fabricant français de machines à mouler le caoutchouc REP. Et il voit dans cette crise une source de cibles potentielles pour le fonds qu'il vient de lever. L’état d’esprit de son fondateur était déjà très clair : « Le marché du retournement va inévitablement s'élargir. On verra des LBO avoir quelques difficultés dans les années qui viennent. Mais la concurrence sur ces dossiers va aussi probablement se durcir ». Plus récemment, en 2020, Walter Butler avait déposé une offre de rachat pour l'enseigne Courtepaille, en sérieuse difficulté avec le Covid-19. Mais la cible a finalement été reprise par le groupe Buffalo Grill. Verdoso : le partenaire des grand groupes Fondé en 1997 par Franck Ullmann, Verdoso s’est rapidement fait une place parmi les meilleurs fonds de retournement français en étant impliqué rapidement dans des grosses opérations. Le contexte difficile pour la cible est l’un des piliers de sa stratégie d’investissement. Cela peut être un changement de modèle économique, la faiblesse financière ou des problèmes opérationnels à résoudre. Concrètement, depuis sa création, Verdoso a accompagné de nombreuses situations spéciales dont plusieurs cessions d’actifs non stratégiques de grands groupes. Quelques exemples : Estamfor pour Arcelor (société appartenant à Farinia) Prosyne Polyane pour Elf Atochem (société cédée en 2002) Bouguet Pau pour Pernod Ricard (société cédée en 2006) NUM pour Schneider Electric (société en portefeuille depuis 2005) Aptunion pour Kerry Foods Ingredients (société en portefeuille depuis 2012) Cloisons Partena et Clips pour Lafarge (société en portefeuille depuis 2013) Lloyds Bank : Retif (société en portefeuille depuis 2014) Natixis : Kompass (acquise en 2015) Plus récemment, Verdoso a mené en 2019 le carve-out du groupe pharmaceutique Macopharma auprès de l’Association Familiale Mulliez. La cible réalise à cette date 50 millions d’euros de chiffre d’affaires mais génère d’importantes pertes. Pourtant, le fonds reprend l’intégralité des 500 collaborateurs. L’objectif de Verdoso rappelé par son fondateur au moment de l’acquisition traduit bien les étapes du retournement : « Nous analyserons chaque produit un par un, et nous nous séparerons de ceux qui sont déficitaires et dont le coût fabrication ne peut pas être réduit ou le prix de vente augmenté pour redevenir bénéficiaires ». Il faut repositionner les activités déficitaires sur des produits à forte valeur marge pour augmenter la valeur de l’entreprise. Perceva : le reconstructeur Fondé en 2007 par Jean-Louis Grevet (un ancien de Butler Capital Partners), Perceva est spécialisé dans le soutien et l'accompagnement des entreprises en phase de redéploiement. Dès sa création, son objectif est de concurrencer directement les grands fonds de capital retournement déjà sur place. Pour cela, Perceva réalise en moyenne une opération de reprise par an avec un ticket d’entrée compris entre 5 et 50 millions d’euros. Prenons deux exemples : En 2010, le fonds a acquis une participation de 50% au capital du pâtissier-traiteur Dalloyau. Malgré une histoire hors du commun de plus de 300 ans (le groupe a été fondé en 1682), le deal intervient après deux années difficiles pour le secteur, en particulier dans l'activité de réception et d'organisation d'événements qui représentait 45% de ses revenus à l’époque. L’opération permet aussi une transition capitalistique En 2013, le fonds acquiert le Groupe Monceau Fleurs (leader français de la vente de fleurs et végétaux au détail créé en 1965), alors confronté à une situation de défaut imminent qui annihilerait l'investissement des actionnaires existants et la mise de fonds des obligataires. L’accord de restructuration prévoit une réduction de la valeur nominale des actions, plusieurs augmentations de capital réservées à Perceva et le lancement d'une OPA simplifiée sur le capital flottant et les obligations convertibles. A l’issue de ces opérations, Perceva détiendra environ 80% de la cible Comment décrocher un stage en capital retournement ?  Si un stage en Corporate Finance vous intéresse, vous devez préparer vos entretiens de la meilleure des manières possibles ! Pour cela, Training You vous aidera. Fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A / Corporate Finance, avec +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours sur les candidatures, le fit et la technique (dont un cours dédié au Private Equity), exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur.Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

6 min de lecture

Entreprise
Goldman Sachs , l’histoire d’une banque devenue un mythe

L'histoire de Goldman Sachs est fascinante et riche en événements clés qui ont contribué à forger sa légende. En 150 ans, la petite société de courtage new-yorkaise est devenue l’une des plus grandes banques au monde. Pour certain, cette puissance lui vaudrait même le surnom de « Firme » pour appuyer sur l’originalité de Goldman Sachs dans son domaine. Aujourd’hui, Goldman Sachs attire de nombreux étudiants et jeunes diplômés qui souhaitent débuter leur carrière en finance, en particulier dans les métiers de la banque d’investissement (M&A, financement, trading, etc.). Parmi les sources de leur motivation, le seul fait de devenir un membre de la « Firme » joue un rôle clé. Mais d’où vient cette fascination ? Quand le fabuleux destin de Goldman Sachs a-t-il débuté ? Quelles épreuves ont-elles contribué à fasciner sa légende ? Comment Goldman Sachs est-elle devenue ce mythe si particulier dans le monde de la finance ? Dans cet article, nous allons d’abord rappeler le contexte dans lequel Goldman Sachs est née, puis parcourir les grandes étapes de son développement depuis sa création et enfin donner un aperçu de la banque aujourd’hui. La naissance du mythe « Goldman Sachs » Du rôle de Marcus Goldman ... L’histoire de Goldman Sachs débute avec Marcus Goldman, un immigré allemand venu aux Etats-Unis en 1848 lors de la première vague d'immigration massive de juifs vers l'Amérique. En effet, suite aux révolutions qui éclatent dans plusieurs pays européens à cette époque (le « Printemps des peuples »), des milliers de juifs émigrent vers le « nouveau continent » en quête de meilleures opportunités économiques et de liberté religieuse. Marcus Goldman commence sa carrière comme commerçant et artisan. Cependant, il comprend rapidement le potentiel de la « finance » dans la société américaine de l’époque en pleine croissance. C’est la raison pour laquelle il fonde en 1869 la société M. Goldman & Co. à New York. Cette société est initialement spécialisée dans le courtage en valeurs mobilières pour les immigrants (en les aidant à investir sur les marchés financiers américains en pleine expansion). Mais la petite société va vite se développer. ... à l'arrivée de Samuel Sachs D’abord, en 1882, Marcus Goldman invite son gendre Samuel Sachs (qui a épousé sa plus jeune fille Louisa) à rejoindre l’aventure. M. Goldman & Co. est alors rebaptisée M. Goldman and Sachs. Puis, en 1885, il recrute son fils Henry et son beau-fils Ludwig Dreyfuss. M. Goldman and Sachs est alors renommée Goldman Sachs & Co. Sous la direction de Marcus Goldman et Samuel Sachs, la société se développe et prospère rapidement, notamment en finançant des projets d'infrastructures majeurs tels que le chemin de fer transcontinental, contribuant ainsi à l'essor industriel des États-Unis à la fin du 19ème siècle en facilitant le commerce et l'expansion vers l'ouest. À sa retraite, après avoir posé les bases de ce qui deviendra la plus célèbre banque du monde, Marcus Goldman laisse la société entre les mains de son fils Henry Goldman (recruté en 1885) et de son gendre Samuel Sachs. Pendant cette période, il a aussi joué un rôle actif au sein de la communauté juive de New York et a contribué à soutenir diverses œuvres de bienfaisance. Le développement de la plus grande banque d’investissement au monde A partir du début du 20ème siècle, la banque a évolué pour devenir une banque d'investissement de premier plan. Des opérations M&A emblématiques D’abord, elle a participé à de nombreuses opérations de M&A et de financement d'entreprises (en particulier dans le cadre d’introduction en bourse). On peut citer quelques opérations emblématiques : Fusion entre AT&T et Western Electric (1915) Introduction en bourse de Ford Motor Company (1956) Introduction en bourse d'Apple (1980) Privatisation de British Telecom (1984). C’était l'une des premières privatisations de services publics majeurs dans le monde, sous l’impulsion du gouvernement conservateur de Margaret Thatcher Introduction en bourse de Microsoft (1986) Le développement des activités de banque d’investissement a été initié par Sidney Weinberg, entré chez Goldman Sachs en 1907 à 16 ans en tant que commis de bureau avant de gravir les échelons de la banque et d’être promu associé en 1917 puis associé directeur en 1930. Au début de sa carrière, Paul Sachs (fils du fondateur) lui paie des cours du soir pour apprendre le métier de banquier d’affaires. A la fin de sa carrière, il est surnommé « M. Wall Street » ! Sidney Weinberg a non seulement déplacé les activités de Goldman Sachs de la banque de négoce vers la banque d’affaires, mais a aussi été le pionnier des connexions entre la banque et le monde politique. En effet, proche du président Roosevelt, il crée le « Business Advisory and Planning Council » dont l’objectif est de présenter des cadres du secteur privé à des responsables du gouvernement. Cet organisme va donc jouer le rôle d’une passerelle entre le secteur privé et le secteur public lors la nouvelle ère de « New Deal » qui s’ouvre dans les années 1930. Depuis cette époque, Goldman Sachs a souvent œuvré pour « placer » certains de ses éminents banquiers à des postes gouvernemental, au point qu'on l'appellera parfois « Government Sachs ». Les valeurs de Goldman Sachs Ensuite, la banque a véhiculé des valeurs qui structurent son histoire. Quelques exemples : Engagement. La banque devient dès 1928 une société en commandite par actions, ce qui signifie que les associés étaient responsables des pertes de la banque avec leur propre argent. Cette structure a contribué à renforcer la culture du risque et de l'engagement des banquiers Résilience. Pendant la crise financière de 1929 (la Grande Dépression), Goldman Sachs a été l'une des rares grandes banques d'investissement à survivre, en grande partie grâce à sa prudence financière et à sa capacité à s'adapter aux conditions économiques difficiles Créativité. La banque adopte une approche innovante avec le concept de valorisation à partir des résultats attendus et pas seulement les actifs physiques. Cette approche novatrice à l’époque est aujourd’hui bien connue et utilisé par tous les banquiers. C’est la méthode DCF avec l’actualisation des flux de trésorerie futurs à l’aide du WACC (qui prend en compte le risque liés à ces résultats) Le développement de Goldman Sachs à l'international Enfin, après la Seconde Guerre mondiale, la banque a étendu ses opérations à l'international, ouvrant des bureaux à l'étranger et devenant une force majeure de la finance mondiale. Par exemple, en France, Goldman Sachs est présente depuis l’ouverture d’un bureau à Paris en 1987. Ce bureau était le premier de la banque en Europe continentale après l’implantation à Londres en 1970 . Cette « globalisation » de la banque s’est accompagnée d’une « starisation » de certains de ses banquiers. C’est l' « ère des superstars » de Goldman Sachs qui parvient grâce à sa culture compétitive à attirer et retenir les meilleurs talents de Wall Street. On peut citer quelques personnalités emblématiques comme : Robert Rubin (co-président entre 1990 et 1992 avant de devenir Secrétaire au Trésor des États-Unis sous l'administration Clinton) Lloyd Blankfein (président entre 2006 et 2018 pendant la crise financière de 2008 et qui a engagé la banque vers une grande transformation) Henry Paulson (ancien Secrétaire au Trésor des Etats-Unis sous l’administration de Bush) Mario Draghi (Vice-Président pour l'Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005 avant de devenir gouverneur de la Banque d'Italie entre 2006 et 2011 puis président de la Banque centrale européenne entre 2011 et 2019) Pour en savoir plus : Vous pouvez retrouver notre page dédiée à Goldman Sachs ainsi que la fiche complète sur la plateforme. Le tournant de la crise financière de 2008 Pendant la crise financière mondiale de 2008, Goldman Sachs a été au centre de l'attention en raison de son implication dans des transactions liées à des produits financiers complexes (crise des « subprimes »). Cela a eu un impact sur sa réputation et a suscité des débats plus large sur l'éthique dans le secteur financier. Mise en difficulté dans ses activités traditionnelles de banque d’investissement, Goldman Sachs débute alors une diversification de ses activités à partir des années 2010. Goldman Sachs devient aussi une banque commerciale D’abord, la banque change de statut en 2008 pour devenir une banque de dépôt, élargissant ses activités pour inclure la banque commerciale traditionnelle. Cette décision a été motivée par plusieurs facteurs importants. Premièrement, à la suite de la crise financière, les autorités de régulation et les gouvernements ont renforcé la supervision et la réglementation du secteur financier. En devenant une banque de dépôts, Goldman Sachs était soumise à une surveillance accrue, ce qui pouvait contribuer à renforcer sa stabilité financière. En effet, cette transformation a été perçue comme un signal positif pour les investisseurs et les contreparties de la banque. Deuxièmement, en devenant une banque de dépôts, Goldman Sachs avait accès à la facilité de prêt de la Réserve fédérale. Elle pouvait donc emprunter des fonds plus facilement en cas de besoin et renforcer sa liquidité donc sa capacité à faire face à des crises financières potentielles. Troisièmement, en tant que banque de dépôts, Goldman Sachs pouvait diversifier ses sources de financement en acceptant des dépôts de clients particuliers et institutionnels, ce qui contribuait à réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés de capitaux volatils. Goldman Sachs diversifie ses activités Ensuite, au cours des dernières années, la banque a cherché à diversifier ses activités en investissant dans des domaines tels que la gestion d'actifs, la technologie financière (fintech) et la banque en ligne.  L’une des initiatives les plus importantes est  la création de la marque « Marcus by Goldman Sachs ». Marcus (en référence à Marcus Goldman) est  la division de Goldman Sachs qui propose des produits et services bancaires en ligne pour les consommateurs particuliers. Cette initiative a été lancée en 2016 aux Etats-Unis et s'est depuis étendue à d'autres pays. Avec Marcus, Goldman Sachs vise aussi à concurrencer d'autres acteurs de la banque en ligne et des fintechs. Goldman Sachs s'engage sur les enjeux RSE Enfin, la banque a renforcé son engagement envers la durabilité et l'investissement responsable. Voici quelques-unes des mesures prises : Engagement vers la neutralité carbone. En 2020, elle a annoncé son engagement à devenir neutre en carbone dans ses activités opérationnelles et financières au niveau mondial. Concrètement, cela signifie que la banque s'efforce de compenser toutes les émissions de carbone générées par ses activités Investissement dans les énergies renouvelables. Elle a investi dans des projets d'énergies renouvelables, notamment des parcs éoliens et des installations solaires. En effet, la banque a intégré des critères ESG dans ses décisions d'investissement et de financement, aidant ainsi les clients à prendre en compte ses aspects dans leurs activités. Par exemple, la banque s'est engagée à investir 750 milliards de dollars dans des projets et des entreprises liés à la transition vers une économie durable d'ici 2030 Participation à des initiatives mondiales. La banque est membre de plusieurs initiatives mondiales visant à promouvoir la durabilité, telles que les Principes pour une Banque Responsable des Nations Unies Au fil de son histoire, Goldman Sachs a donc traversé de nombreuses épreuves qui ont forgé son mythe et a su s'adapter aux évolutions du secteur financier (Grande Dépression en 1929, crise des subprimes en 2008). Surtout, sa réputation de puissance financière et d'influence mondiale perdure. Aujourd’hui, elle reste une institution emblématique de Wall Street. Plus, elle est devenue un véritable « mythe » de la finance. Vous souhaitez travailler chez Goldman Sachs ? Vous avez raison. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

8 min de lecture

Retour d'expérience
Le TS chez EY : ITW d'Alexis Fontana

« Je vois beaucoup de stagiaires qui ne vivent que par leur stage d'après. Ils ne profitent pas du stage présent pour accumuler des compétences. Et malheureusement, leur parcours devient un assemblage d’expériences professionnelles qui n'ont pas de consistance. » Alexis Fontana est Senior Manager au sein du service Transaction Services (TS) d’EY à Paris. Diplômé Expert-Comptable (DEC) et du programme Grande Ecole de l’ESSEC, il conseille depuis 7 ans les entreprises dans le cadre d’opérations de cession ou d’acquisition. Dans cette interview, il présente son parcours académique et professionnel, détaille ses missions et présente le service TS d’EY ainsi que son processus de recrutement. Grâce à une première expérience en audit, il aborde également l’intérêt d’exercer dans ce domaine pour ensuite faire du TS et du M&A. Enfin, il nous parle de ce que lui apporte le DEC dans son quotidien. Est-ce que tu peux te présenter ? Je m'appelle Alexis Fontana et je suis Senior Manager chez EY dans le département dédié aux transactions (TS). J’ai été diplômé du programme Grande Ecole de l’ESSEC en 2016. J’ai également suivi le cursus expertise comptable de l’école qui permet de préparer aux épreuves du DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion), tout en bénéficiant d'équivalences sur certaines matières. La majeure partie de mes cours était dédiée à la Finance d’entreprise, ce qui m'a permis de cultiver au fur et à mesure mon goût pour l'analyse et la technique financière ainsi que les transactions. J’ai commencé mon parcours professionnel par de l’audit chez Deloitte. Puis, j'ai eu l'opportunité de travailler dans un fonds d'investissement qui s'appelle LFPI, un ancien « bras armé » de Lazard. Cette expérience m'a donné le goût du Private Equity et de l'investissement dans les sociétés non cotées, mais aussi de l'analyse car c’est dans le cadre des dossiers d'investissement que j’ai eu l’occasion d’exercer ma compréhension des techniques financières d’analyse. Ensuite, j’ai poursuivi en Private Equity sur le continent africain en travaillant chez Enko Capital en Afrique du Sud. Enfin, j’ai ensuite intégré le département Transaction d’EY, où j’ai d’abord passé mon DSCG il y a quelques années puis obtenu en 2022 mon DEC (Diplôme d’Expert-Comptable). Cela fait maintenant 7 ans que j’exerce dans cette branche du conseil financier, dans des contextes d'acquisition ou de cession. Ce sont des contextes exigeants tant pour nos clients, qui visent à clôturer une transaction que pour le management des sociétés ciblées par le deal (en fonction du type de mission, buy-side ou sell-side). Comment te sert ton DEC aujourd’hui en TS ? Le DEC a été plutôt un « compagnon de bataille » ces dernières années. C'est un examen très exigeant et très complet qui nécessite une maîtrise des thématiques fiscales, comptables, sociales et également juridiques. C'est un vernis que je n'avais pas trouvé en école de commerce car les écoles se veulent généralistes et ne rentrent pas dans des sujets techniques sur ces aspects d'entreprise. Ainsi, cela crée déjà une première différence par rapport à des gens qui n'auraient pas du tout suivi ces formations. D’autant plus que le droit est très important en transaction. On a beau faire nos slides, nos feuilles Excel et nos graphiques, ce qui est réellement retenu dans le cadre de la transaction, c'est ce qui est rédigé dans le contrat. Il est donc important d'avoir une vision juridique. Et le DEC permet d’avoir cette vision. Comme c'est un programme long, cela force aussi à te questionner sur ton intérêt pour la Finance d’entreprise. En effet, le DEC inclut un mémoire à rédiger et soutenir sur un sujet très technique. Et en plus des hard skills, il y a tout un panel de soft skills que l’on va pouvoir développer qui aidera le jeune étudiant ou le consultant à se forger progressivement une personnalité et acquérir une position dans l'environnement du conseil. En regardant les professionnels qui sont experts comptables, il y a toujours au travers de leur parcours une teinte de spécialisation. Vous allez avoir quelqu'un qui est spécialisé sur les acquisitions entre French et German GAAP (Generally Accepted Accounting Principles). En ce qui me concerne, la spécialisation que j'ai voulu développer est axée sur le besoin en fonds de roulement. Mon mémoire portait ainsi sur l’impact des incidents du BFR sur la valorisation d’une PME industrielle lors de sa cession. Ce sont des sujets très pratiques et techniques qui permettent d'apporter quelque chose à la profession par la mise en œuvre d’une méthodologie et d’outils. Quel est l’intérêt de commencer par de l’audit pour le TS ? Je pense que l'audit est une expérience fondamentale car cela permet de comprendre et de maîtriser les différentes sources de création de l'information financière. Lors des entretiens avec les banques d'affaires, en TS ou en Private Equity, il y aura une multitude de chiffres, de versions de comptes de résultats et de bilans qui seront transmis au candidat. Et celui-ci ignore bien souvent comment ces informations financières ont été générées. L’audit apporte donc une dimension très complète, permettant de se former sur l'aspect comptable, mais également sur l'aspect IT, avec par exemple la manière dont est alimenté un journal de vente et comment on vérifie qu'il est correct, etc. De plus, l’audit va te former sur un aspect très technique d'analyse financière. En effet, pour trouver l'erreur dans le cadre de l'audit, il faut mettre en place des modules d'analyse et de check de cohérence qui sont très utiles, même en TS. Par exemple, lors d’un contrôle sur les stocks, je repère très vite quand quelqu'un a fait de l'audit ou non. C’est en forgeant qu'on devient forgeron, donc c’est en travaillant le chiffre qu’on devient plus rapide et efficace. Je pense donc que c’est une très bonne chose de commencer par un stage en audit, qui vous plonge dans la Finance entreprise et vous force à travailler le chiffre. Peux-tu nous présenter le TS au sein d’EY ? D’abord, EY est un cabinet du Big 4 qui occupe une place importante dans l’environnement. Cela le différencie déjà par rapport aux cabinets spécialisés de plus petite taille. Ces plus petites institutions sont souvent considérées comme plus flexibles. Mais l’avantage du Big 4, c’est d’avoir accès à un vrai réseau d'experts internationaux. De gros clients internationaux font confiance à EY, ce qui ouvre des opportunités de travailler pour des entreprises prestigieuses. De plus, les cabinets de plus petite taille se spécialisent soit sur une typologie de clientèle soit sur une typologie de taille de deal. Tandis qu’à EY, le consultant aura la possibilité d’expérimenter plusieurs types de missions (Small, Mid ou Large Cap) pour des clients différents (Private Equity ou Corporate) dans des secteurs différents. Ensuite, il y a également un principe important chez EY qui est celui de l'excellence. On le ressent dans les jobs, dans la manière dont les managers, seniors ou Partners évaluent et dans la manière dont on communique vis-à-vis de l'extérieur. C’est quelque chose de très ancré dans la réflexion d’EY. Et ce n'est pas qu'une question d'évaluation. C'est aussi une question de formation, de sélection des profils, etc. Enfin, le troisième aspect qui caractérise le TS chez EY, c'est le dynamisme. On est un groupe d'individus très jeunes avec des nouveaux associés récemment promus. Ce dynamisme se combine avec une volonté d’accélérer les parcours de carrière en permettant aux gens de devenir manager non pas au bout de 5 ans mais plutôt en moyenne au bout de 4 ans. Peux-tu donner un exemple de mission en TS chez EY ? Tout d’abord, dans notre métier, l’intervention diffère en fonction du type de client. Certes il y a des points communs aux missions, notamment au niveau de l'analyse, mais la différence va surtout être dans la posture du consultant vis-à-vis des équipes de management. En effet, la posture du consultant est différente selon que tu t'adresses à un fonds de Private Equity qui fait des acquisitions permanentes toute l'année ou que tu t'adresses à un Corporate Large Cap qui fait des acquisitions stratégiques une fois tous les 3 ans ou tous les 5 ans. Et cela va de pair avec la taille des cibles. On ne dirige pas une due diligence financière de la même manière pour une société à 600 millions de chiffre d'affaires que pour une société à 2 millions de chiffre d'affaires. Je prends souvent cet exemple là car je pense que c'est un très bon exemple de l’étendue de notre métier. J’ai travaillé pour un très grand Corporate. C'est le groupe SIDEL. Il s'intéressait à une toute petite PME française qui façonnait des bouteilles en plastique avec un moule à injection. C'était très intéressant de mêler les exigences d'un très grand groupe à celles d’une société plus petite. En plus, un dirigeant la détenait. Il l'avait reprise à la barre du tribunal de commerce pour ensuite la développer. Nous devions donc trouver les bons arguments pour convaincre les deux parties sur la performance financière et les agrégats de transaction qui déterminent le prix. Ce deal m’a permis de toucher un petit peu tous les aspects de la transaction, de l'échange avec le management au calcul des agrégats clés de la négociation. Par ailleurs, l'aspect humain était important dans cette opération car le dirigeant qui vendait était actionnaire à plus de 80%. Comment se déroule un process de recrutement en TS à EY ? Le process de recrutement en TS chez EY comporte trois étapes. D’abord, la première étape est un entretien de groupe avec les équipes RH. Il évalue la capacité du candidat à interagir et comprendre une problématique à plusieurs. Cet entretien en groupe évolue au fur et à mesure des années. Il fait surtout appel aux soft skills. En plus de cet entretien, des tests numériques sont à compléter. Ensuite, la deuxième étape est un entretien avec un manager. C’est un entretien d'embauche classique qui met l’accent sur le niveau du candidat en termes de compréhension des sujets financiers et comptables. Selon moi, le candidat doit être capable de retracer ses expériences passées, d'y trouver un sens logique et de témoigner de sa motivation pour le TS. Il est donc impératif que le candidat ait « fait ses devoirs » sur qu'est-ce que le TS et comment parvient-il à se forger une conviction sur l'intérêt de ce métier et sur son envie d'y participer. Un autre aspect important selon moi est de ne pas arriver à l’entretien trop frais ou trop jeune sur les questions financières. Je ne demande pas aux candidats juniors des choses qu'on demanderait à des profils plus expérimentés comme des managers, mais il faut quand même savoir se repérer dans un compte de résultat et un bilan pour potentiellement comprendre ce qu'est une analyse de BFR, une analyse d’EBITDA ajusté ou comprendre comment on rapproche la valeur d'entreprise de la valeur des fonds propres. Enfin, la troisième étape est un entretien avec un associé. C’est à la liberté de l’associé de conduire l'entretien comme il le souhaite. Mais il va s'inspirer des échanges précédents pour pouvoir mieux cerner le candidat et donc mieux le connaître dans l’objectif de se convaincre du profil ou non. L’originalité de EY par rapport aux autres cabinets, c'est que nous ne faisons pas de cas pratique écrit ou de type Excel. Ce qui nous intéresse en priorité, c’est l’échange et la discussion. Ainsi, on cherche principalement à identifier un bon profil qui soit capable d'apprendre, qui ait la motivation d'apprendre, plutôt que de sélectionner ou de noter sur un cas pratique. Est-ce que tu aurais des conseils pour les étudiants qui souhaitent se préparer aux entretiens en TS chez EY ? D’abord, la préparation aux entretiens doit être faite de manière rigoureuse. Ne faites pas l’impasse sur votre préparation. Car c'est disqualifiant si on sent que le candidat ne s’est pas du tout préparé. Ensuite, je pense que pour se préparer à l'entretien avec le manager et pour avoir une présentation du parcours pas trop scolaire mais orientée vers le métier TS, il faut faire la méthode de la feuille blanche. Il faut se dire « tiens si je suis en face de mon interviewer, comment vais-je structurer ma présentation, comment vais-je raconter mes expériences, comment vais-je transmettre ma motivation pour le TS, comment vais-je pouvoir expliquer que j'ai fait telle ou telle rencontre de collaborateurs EY, ou participé à tel forum sur lequel j'ai vu EY ? ... ». Il faut également que vous essayiez de vendre vos expériences passées dans le contexte de l'expérience visée. Et après cette partie de présentation, il faut s’arrêter, car on oublie trop facilement que l’entretien est un échange et que ce n’est pas une suite de discours. Pour un entretien avec un associé, ce que je peux vous conseiller, c'est d’effectuer des recherches sur l’associé que vous allez rencontrer, sur son parcours, sur ses missions, etc. Quel est le quotidien d’un stagiaire ou junior en TS ? C'est assez variable en fonction des missions, mais personnellement j’ai toujours eu pour principe de considérer le stagiaire comme un membre à part entière de l'équipe. Je vais donner l'exemple concret d'un stagiaire que j'ai accompagné et qui venait de l'ESSEC. On a travaillé ensemble sur un projet de Vendor Due Diligence pendant plusieurs mois. Il s’est occupé d'une partie du rapport en duo avec moi. Nous avions travaillé sur le bilan ensemble. Je l’avais accompagné sur l'analyse et sur la manière de la présenter, mais il faisait preuve de toute l'autonomie qui était possible à son niveau d'expérience. L'objectif pour nous n’est pas de mettre les stagiaires uniquement sur de la préparation de chiffres et par la suite ne pas en voir le fruit. Il faut avant tout qu’ils comprennent ce qu’ils font. D’ailleurs pour moi entre un stagiaire et un junior 1, à part l'expérience personnelle de chacun des candidats, il n'y a aucune différence. Comment est l’équilibre vie pro - vie perso en TS ? C'est un point qui est d'actualité et qui a beaucoup évolué entre le moment où je suis arrivé en TS et la manière dont on pratique le métier aujourd'hui. En termes d’horaires, il est rare que les gens travaillent tard le soir ou la nuit, à part pour des demandes ponctuelles et immédiates du client. Personnellement, je finis mes journées en moyenne vers 21h, hors sujet de dossier extrêmement complexe. Mais le TS n’est pas pour autant un « soft dream ». On est continuellement occupé et on travaille majoritairement sur des chiffres. Cela peut aussi être fatiguant par rapport à d'autres métiers. Et puis c’est un métier dédié à la transaction. Donc on a parfois besoin d'accélérer les choses au rythme des négociations. Néanmoins, on est moins embêtés qu’en M&A où il y a des fluctuations de rythme très importantes. Pour conclure, je dirais qu’en moyenne c’est un métier qui permet tout de même d'assurer un bon équilibre de vie pro et perso sans étouffer cette dernière. Actuellement, je vois que les nouvelles générations ont ce principe en tête et n’ont aucun problème à avoir un work life balance équilibré et satisfaisant. As-tu un conseil que tu aurais reçu à l'époque où tu étais étudiant et que tu aimerais transmettre aux étudiants d’aujourd’hui ? Toujours garder en perspective le temps long. A l'école, on investit beaucoup de temps pour une échéance à court terme, comme un concours par exemple. Et c'est pareil dans le conseil. Un des grands défauts de notre ère et de notre milieu, c’est de toujours courir après l'opportunité qui fera bien, qui fera briller. Je pense qu'il faut vraiment essayer de construire son parcours sur une dimension long terme, tout en prenant son temps, plutôt que d’être systématiquement à l'étape d'après (le futur stage, le futur job, etc.). Je vois beaucoup de stagiaires qui ne vivent que par leur stage d'après. Ils ne profitent pas du stage présent pour accumuler des compétences. Et malheureusement, leur parcours devient un assemblage d’expériences professionnelles qui n'ont pas de consistance. Je vous recommande donc de vivre l'instant professionnel présent, une sorte de Carpe Diem professionnel pour pouvoir vraiment vous construire plutôt que votre CV au format world. Regardez notre interview avec Alexis, qui explique tout sur le Transaction Services - le salaire, les horaires, les entretiens - et nous partage ses conseils sur comment intégrer le secteur :  Vous souhaitez travailler en TS chez EY ou un autre Big 4 ? Training You, la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A et Corporate Finance, est là pour vous aider ! La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière dont un cours dédié à la préparation des entretiens en Transaction Services, des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les entreprises du secteur (banques et fonds) pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Côme Beylier

12 min de lecture

Décryptage
Qu’est-ce que la clause GAP dans une transaction M&A ?

A la fin d’un process M&A, l’acheteur et le vendeur négocient un contrat de cession. Ce document est aussi appelé le « SPA » pour reprendre les lettres de son appellation anglaise « Share Purchase Agreement ». Dans ce contrat, l’acheteur indique le prix de vente qu’il est prêt à payer pour racheter les capitaux propres de la cible. Ce prix résulte d’une longue négociation entre l’acheteur et le vendeur. Et cette négociation est elle-même basée sur la valorisation de la cible par l’acheteur avec les différentes méthodes que vous connaissez peut-être déjà (méthodes analogiques, DCF, LBO, etc.). Mais ce n’est pas tout. Au-delà du prix d’acquisition, l’acheteur ajoute régulièrement des clauses qui le protègent contre la réalisation de certains évènements, à la fois pendant et après la négociation. Parmi celles-ci, l’une des plus fréquentes est la garantie d’actif et de passif (ou « Seller's Warranties » en anglais). Pour faire simple, on l’appelle la clause « GAP ». Dans cet article, nous allons d’abord définir la clause GAP, puis rappeler les conditions de négociation de la clause GAP et enfin mentionner un mécanisme de substitution parfois efficace à cette clause. Comment définir la clause GAP ? La garantie d'actif et de passif est une clause par laquelle le vendeur s'engage à indemniser l'acheteur en cas de diminution de l'actif ou d'augmentation du passif postérieures à la transaction mais dont les causes sont antérieures. L’objectif de la clause GAP La clause GAP permet de protéger l'acquéreur. En effet, l’acheteur souhaite toujours payer le « bon prix » pour la cible. Ce prix dépend (entre autres) de deux éléments : Les actifs détenus par la cible. La cible va générer des flux de trésorerie opérationnels provenant de l’utilisation de ces actifs (ex : une machine, une usine, un brevet, etc.) Les passifs de la cible. La cible finance son activité opérationnelle grâce à ses ressources (ex : une dette bancaire) Or, si après la cession, l’acheteur découvre que les actifs ont une valeur moins importante ou que les passifs ont une valeur plus élevée que prévu, ce « bon prix » est automatiquement remis en cause car moins pertinent. Par conséquent, l’acheteur peut actionner la clause de garantie d’actif et de passif pour obtenir une révision du prix ou une indemnisation de la part du vendeur. Les principales clauses de garanties La garantie d’actif et de passif contient deux clauses principales : La garantie d’actif. Le vendeur s’engage à indemniser l’acheteur en cas de diminution de l'actif après la cession mais dont la cause serait antérieure à la cession La garantie de passif. Le vendeur s'engage à financer l’augmentation d’un passif survenant après la cession mais dont l'origine est antérieure à celle-ci. Ce passif peut être de toutes natures Comment négocier la clause GAP ? Une clause de garantie d’actif et de passif doit contenir plusieurs éléments pour être efficace. Le champ d’application de la clause GAP D’abord, l’acheteur et le vendeur doivent préciser le champ d’application de la clause GAP. Ce champ d’application concernent : L’élément déclencheur de la clause. Quels évènements permettent de déclencher la clause de garantie ? La date de départ de la garantie et la durée de la clause. Pour la date de départ, c’est souvent la signature du pacte de vente. Pour la durée, elle est souvent limitée dans le temps mais peut varier entre 18 et 24 mois. Attention, après ce délai, l’acheteur ne peut plus exiger d’indemnités auprès du vendeur Les formalités du déclenchement de la clause. Quelle sont les modalités d’application de la clause ? (notification au vendeur, preuve de la diminution de l’actif ou de l’augmentation du passif, etc.) Les motifs d’exclusion de l’activation de la clause. Quand la clause ne s’applique pas ? L’indemnité versée Ensuite, l’acheteur et le vendeur doivent indiquer la méthode de calcul de l’indemnité versée à l’acheteur en cas d’activation de la clause. Ce calcul permet de définir le montant pris en charge par le vendeur (qui varie selon la gravité de la diminution d’actif ou l'augmentation du passif) et les montants maximum (plafond) et minimum (plancher) de cette indemnité. Souvent, le plafond de la garantie est limité à 30% du prix d’acquisition. Comment réduire le risque dans une opération M&A ? Vous l’avez compris. La clause GAP est favorable à l’acheteur mais défavorable au vendeur. Certes elle apporte de la sécurité à l’acheteur, mais elle engendre de l’incertitude pour le vendeur. Or, l’incertitude n’est jamais opportune quand on réalise une opération M&A. Par conséquent, que faire pour rassurer l’acheteur sans contraindre le vendeur ? La nature des due diligences C’est précisément le rôle des due diligences ! Après la soumission d’une LOI (« Letter Of Intent »), une phase de due diligence s’ouvre pendant laquelle les acheteurs ont accès à des informations précises sur la cible. Ces informations proviennent de différentes sources et ont pour principal objectif de rassurer l’acheteur (comme la clause « GAP »). Ces sources sont les suivantes : Les rapports de due diligences. Ils sont réalisés par des experts sur différentes thématiques : financière, fiscale, juridique, stratégique, etc. Ces rapports sont produits à la demande du vendeur (on les appelle alors des rapports de Vendor Due Diligence ou « VDD ») ou de l’acheteur (qui fait alors une Buyer due diligence ou « BDD »). Par exemple, dans les cabinets du Big 4 (Deloitte, EY, KPMG et PwC), les équipes de Transaction Services réalisent des rapports de due diligence financière pour certifier les chiffres de la cible et identifier les risques financiers inhérents à celle-ci La data room. C'est un espace virtuel avec l’ensemble des informations pertinentes sur la cible, de nature financière, juridique, opérationnelle Les Management Presentations. Ce sont des réunions avec le management de la cible pendant lesquelles les acheteurs peuvent poser des questions très variées sur l’entreprise Des visites de sites. Elles permettent aux acheteurs de mieux connaitre l’activité opérationnelle de l’entreprise Des expert sessions entre les conseils de l’acheteur et du vendeurs. Le but est d'entrer dans le détails de chaque sujet et identifier des potentiels risques autour de la cible L'objectif des due diligences Ces due diligences permettent de mieux connaitre la cible et de sécuriser l’acheteur contre des découvertes futures qui pourraient entraver l’activité de la cible. Cependant, elles sont réalisées à un moment donné et intègrent uniquement les informations connues à cette date. Par conséquent, contrairement à la clause GAP, elles ne seront pas efficaces si la le risque apparaît ou se réalise après la signature du pacte de vente. Enfin, si le vendeur ne souhaite pas négocier de garantie d’actif et de passif, il est toujours possible pour l’acheteur d’intégrer ce risque directement dans la valorisation de la cible. Ce risque additionnel peut par exemple se traduire par une augmentation du WACC. La conséquence directe sera une baisse du prix d’acquisition. Vous souhaitez en savoir plus sur la clause GAP et les autres concepts financiers ? Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pur réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Retour d'expérience
Interview de David Boccara, Partner chez Nine58 Advisors

Nine58 Advisors est une boutique M&A fondée en 2019 par Pierre Chabrelie, En 2024, elle ouvre son bureau parisien et en confie la responsabilité à David Boccara. Ce dernier est nommé Partner et responsable des opérations Small et Mid Cap pour le marché français. Avant cela, David Boccara exerçait depuis 2013 au sein de la boutique M&A Small Cap Effective Capital et avait travaillé pour L'Epervier CF et Rothschild & Co. Peux-tu nous présenter ton parcours ? J’ai effectué une classe préparatoire au Lycée Montaigne à Paris avant de rejoindre l’ESCP dont je suis sorti diplômé. Lors de mes études, j’ai effectué plusieurs stages en M&A notamment à la banque Rothschild, puis chez L’Epervier Corporate Finance (aujourd’hui Financière de Courcelles). J’ai ensuite rejoint l’aventure Effective Capital début 2013, à sa création. J’ai gravi les échelons jusqu’à devenir Managing Partner et responsable des équipes en France. Je suis intervenu sur plus d’une cinquantaine de transactions dans des secteurs variés. Après plus de 10 ans dans cette boutique, j’ai rejoint Nine58, une banque d’affaires basée à Londres. Parle-nous de Nine58 ? Nine58 est une boutique M&A small & mid cap qui a été fondée en 2019 par Pierre Chabrelie, ancien Global Co-Head of Corporate Finance chez ING à Londres avec plus de 30 ans d’expérience dans le secteur. Nous avons deux bureaux en Europe. Une équipe à Londres. Et une à Paris. Cela permet d’être au plus proche des entrepreneurs. Nous les accompagnons dans toutes leurs problématiques haut de bilan. Et nous intervenons sur tous types d’opérations : cessions (sell-side), acquisition (buy-side), ingénierie financière (LBO, OBO, MBO) et levées de fonds à l’international. Quelles sont les spécificités de Nine58 Advisors ? Chez Nine58, nous avons une approche flexible et généraliste auprès des entreprises, soutenue par un réseau unique de senior advisors avec plus de 200 transactions cumulées et issus des plus grandes banques. Nous disposons d’un large réseau à l’international nous permettant de fournir une expertise sur mesure à nos clients dans tous les secteurs. Une autre spécificité de Nine58 est notre appétence particulière pour les secteurs de la Santé & Bien-Être, de la Technologie et de l’Energie. Nous avons des équipes à taille humaine à la fois à Paris et à Londres permettant une approche beaucoup plus adaptée à chaque client. Quelles sont les principales différences dans l’approche du conseil M&A small & mid cap vs large cap ? Il existe une plus grande variété de situations et de typologies d’entrepreneurs dans le small cap. La valeur du conseil que l’on apporte est ainsi décuplée par rapport aux plus grosses opérations. De plus, les dirigeants sont très souvent les principaux actionnaires de leur société et ils nous confient ainsi une très forte responsabilité dans le cadre de l’opération visée. Les interlocuteurs auxquels nous sommes confrontés sont différents de ceux des grands groupes que l’on peut retrouver en large cap par exemple. Notre approche d’entrepreneurs à entrepreneurs nous permet d’appréhender au mieux les différentes problématiques, les attentes des chefs d’entreprise que l’on conseille, et ainsi d’avoir une approche beaucoup plus humaine et pédagogique qui se démarque des banques par exemple. Avec des bureaux à Londres et Paris, Nine58 se positionne comme un acteur clé. Comment cette présence aide-t-elle pour les deals internationaux et quelle valeur ajoutée apportez-vous ? La présence de Nine58 à Londres et Paris est un atout majeur dans notre stratégie de croissance et notre capacité à gérer des deals internationaux. Ces deux villes sont non seulement des centres financiers de premier plan en Europe, mais elles représentent aussi des points d'accès stratégiques à des marchés divers et dynamiques. Cette position nous permet de bénéficier d'une perspective unique sur les tendances du marché et les opportunités d'investissement à l'échelle européenne et mondiale. Notre valeur ajoutée repose sur notre capacité à combiner une expertise locale approfondie avec une compréhension globale des dynamiques de marché. Nous avons des partners au bureau de Londres qui ont évolué la majeure partie de leur carrière dans cette ville qui maîtrisent très bien les acteurs de la place. Il en est de même pour notre bureau à Paris avec nos bonnes relations avec plusieurs institutions de la place. Cet aspect nous permet d'offrir des conseils stratégiques et personnalisés qui tiennent compte non seulement des spécificités de chaque opération, mais aussi des nuances culturelles et réglementaires qui peuvent affecter les transactions internationales. Notre approche est fortement axée sur la création de relations à long terme avec nos clients. Nous ne nous contentons pas de faciliter les transactions ; nous cherchons à comprendre et à anticiper les besoins futurs de nos clients, en les aidant à naviguer dans un environnement économique mondial en constante évolution. Cette approche orientée client, combinée à notre expertise dans des secteurs clés tels que la technologie, l’énergie et la santé, nous permet de fournir une valeur ajoutée significative et de soutenir la croissance et le succès à long terme de nos clients. Quels sont les atouts de travailler dans une boutique vs une banque ? Dans une boutique, les analystes et les stagiaires ont de plus importantes responsabilités. Ils doivent gérer beaucoup plus de situations différentes. Cela demande donc une grande capacité à travailler de façon autonome et proactive. Il faut manifester son désir d’apprendre. C’est une formation accélérée qui permet de comprendre le fonctionnement d’une opération de fusion-acquisition d’un bout à l’autre et de se retrouver dans les meilleures dispositions pour évoluer plus rapidement. Les tâches pourront aller de la production de documents de présentation, à de la modélisation et de la valorisation sur Excel, à la gestion de data rooms, la participation à des rendez-vous avec les différentes parties prenantes lors d’un deal (avocats, fonds d’investissement, auditeurs) et bien d’autres. Chez Nine58, nous laissons la liberté à nos juniors d’exprimer leurs idées afin de leur permettre d’apporter leur contribution à leur échelle. Cela facilite ainsi leur apprentissage et leur évolution humaine mais également technique au sein de ce métier. Quels conseils pourrais-tu donner aux étudiants souhaitant faire carrière en M&A ? D’abord de bien se renseigner sur le métier. En discutant par exemple avec des personnes en stage ou en CDI qu’ils peuvent connaître au travers de leurs écoles via les associations d’alumnis ou de leur entourage. Participer à des conférences ou des webinaires est également un bon moyen. Ensuite, il faut être conscient que c’est un métier exigeant. Il demande de la rigueur et une implication forte. Il faut impérativement avoir le sens du détail et faire preuve de minutie lors de l’exécution des tâches. Les horaires peuvent parfois être difficiles. Mais cela reste très formateur. Enfin, il faut s’informer. Sur l’actualité du M&A et de la finance au sens large. Sur les boutiques ou les banques auxquelles on souhaite postuler aussi. Nous recrutons d’ailleurs deux fois par an des stagiaires pour des durées de 6 mois. Vous souhaitez travailler en M&A ? Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A et Corporate Finance pour vous aider ! La plateforme contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière, des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les entreprises du secteur (banques et fonds) pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Thomas Gioe

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Entreprise
Perella Weinberg Partners, la boutique M&A en plein essor

Elle se tient au milieu des Centerview, Evercore ou encore Greenhill & Co. Elle concurrence avec détermination les « vieux lions » du M&A comme Lazard ou Rothschild & Co. Surtout, elle se développe rapidement sur une place parisienne avec de plus en plus d’acteurs, souvent des petits et plus rarement des gros. Elle, c’est la boutique M&A Perella Weinberg Partners. Vous l’avez déjà compris. Dans le monde feutré des banques d’affaires, de nouveaux acteurs apparaissent régulièrement pour concurrencer les grandes institutions en place depuis de longues décennies (parfois plus d’un siècle). Souvent, ce sont des boutiques. Elles sont des structures « indépendantes » qui ne font pas de financements (pas de bilan) et n’offrent à leur clients que leur conseil. Autant le dire d’un mot, parmi ces nouvelles « boutiques » M&A, Perella Weinberg Partners figure en bonne place ! Dans cet article, nous allons d’abord revenir sur les origines et le développement rapide de Perella Weinberg Partners puis mentionner quelques avantages de travailler chez Perella Weinberg Partners à Paris. Les origines et le développement de Perella Weinberg Partners L’union de deux grands banquiers de Wall Street … Perella Weinberg Partners est fondée en 2006 par deux « vétérans » de Wall Street : Joseph Perella et Peter Weinberg. Le premier, Joseph Perella a travaillé chez Morgan Stanley pendant de nombreuses années puis co-fondé la banque Wasserstein Perella & Co. en 1988 qu’il a vendu à Dresdner Bank en 2000. Le second, Peter Weinberg a évolué pendant une grande partie de sa carrière chez Goldman Sachs. Les deux unissent leurs forces pour fonder Perella Weinberg Partners, une boutique axée non seulement sur le conseil en M&A mais qui propose aussi d'autres services financiers. Depuis 2006, Joseph Perella et Peter Weinberg sont restés des figures influentes au sein de la boutique. Encore aujourd’hui, leur leadership et leur expertise ont contribué à façonner la culture de la boutique et ses facteurs différenciants par rapport aux autres acteurs. … pour concurrencer les vieux établissements de Wall Street L’objectif est affirmée dès le départ : concurrencer frontalement les grandes banques d’affaires de Wall Street dont les services sont souvent peu personnalisés et qui ne répondent plus (selon eux) aux besoins de la nouvelle génération de dirigeants au début du 21ème siècle. Un développement rapide aux Etats-Unis puis dans le monde Depuis sa création il y a plus de 15 ans, Perella Weinberg Partners a connu une croissance rapide. Des deals M&A emblématiques D’abord, elle a établi une réputation solide en tant que boutique M&A en intervenant sur des transactions emblématiques. Quelques exemples : Conseil de Facebook dans l’acquisition de WhatsApp pour 19Mds$ (2014) Conseil de Heinz dans sa fusion avec Kraft Foods Group pour créer The Kraft Heinz Company (2015) Conseil de AT&T dans son acquisition de Time Warner pour 85Mds$ (2016) Conseil de 21st Century Fox dans sa vente à The Walt Disney Company pour 71Mds$ (2017) Conseil de AbbVie dans son acquisition de la société pharmaceutique Allergan pour 63Mds$ (2019) Conseil de LVMH dans son acquisition de Tiffany & Co. pour 16,2Mds$ (2020) Conseil de NVIDIA dans son acquisition de Arm Holdings pour 40Mds$ (2020) Conseil de la Bourse de Londres dans son acquisition de Refinitiv pour 27Mds$ (2021) Une diversification au-delà du M&A Ensuite, Perella Weinberg Partners a progressivement diversifié ses activités. Au-delà du conseil  M&A, elle propose par exemple de la gestion d'actifs auprès d’une clientèle institutionnelle et privée, le conseil en financement, restructurations ou en matière de litiges. Cet élargissement de compétences s’est aussi réalisé par croissance externe. Par exemple avec le rachat en 2016 de la boutique de conseil spécialisée en énergie Tudor, Pickering, Holt & Co. Une présence internationale Enfin, Perella Weinberg Partners a étendu sa présence au-delà des Etats-Unis pour devenir une entreprise internationale. Elle ouvre des bureaux dans des centres financiers clés à travers le monde. Par exemple Londres, Paris, Abu Dhabi, Dubaï et d'autres villes importantes. Par exemple, le bureau parisien a été ouvert en 2018. A l’époque, c’était le 12ème de Perella Weinberg dans le monde mais seulement son 2ème en Europe avec Londres. Initialement, le lancement parisien est beaucoup lié au Brexit et un peu à l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron qui bénéficie d’une image très positive dans les milieux d’affaires. Joe Perella le confirme lui-même : « Le climat en France est devenu bien plus hospitalier. Le changement en France est très positif, nous voulons y investir, nous rapprocher de nos clients ». Clairement, ce lancement est un succès. Premièrement, Perella Weinberg attirent rapidement plusieurs banquiers français expérimentés et des personnalités du monde des affaires (Stéphane Richard, l’ancien patron de Orange). Les banquiers sont d’ailleurs souvent recrutés chez la concurrence : Bank of America (Gilles Tré-Hardy) et Goldman Sachs (Cyrille Pérard). Deuxièmement, elle confie la direction du bureau à David Azéma, ex-banquier chez Bofa et ancien commissaire aux participations de l’État. Troisièmement, Perella Weinberg travaille rapidement sur plusieurs opérations d’envergure en France. En 2021, Perella Weinberg Partners fait même son entrée au Nasdaq dans le cadre de son association avec le SPAC de Betsy Cohen. Cette étape importante permet de saisir des opportunités de croissance dans un marché post-crise sanitaire en pleine reprise, réduire sa dette et élargir ses actionnaires. L’attractivité de Perella Weinberg Partners à Paris Perella Weinberg Partners attire de nombreux étudiants et jeunes diplômés à Paris. Pourquoi ? Une réputation glorieuse qui amène un fort dealflow Perella Weinberg Partners s’est rapidement imposée comme une boutique de référence, d’abord aux Etats-Unis face aux grandes banques de Wall Street puis en Europe. En France, elle conseille sur des opérations significatives, souvent en Large Cap et auprès des grandes entreprises du pays. Quelques exemples : Conseil de Bel dans la cession de Leerdammer à Lactalis pour 700m€ (2021) Conseil de Veolia dans son OPA sur Suez (2021) Conseil de Eutelsat dans sa fusion avec OneWeb (2022) Conseil de Pernod Ricard dans sa prise de participation majoritaire dans au capital de Codigo 1530 (2022) Conseil de Orpéa dans le cadre de la mise en place de son plan de sauvetage avec la CDC (2023) Malgré sa jeunesse à Paris, Perella Weinberg Partners a donc attiré quelques-unes des plus grandes entreprises du pays pour les conseiller sur leurs transactions. En tant que stagiaire en M&A, c’est essentiel ! En effet, c’est pendant une exécution que l’on peut le mieux comprendre les facettes multiples du M&A, travailler en lien étroit avec un client et ressentir la pression (positive le plus souvent, parfois un peu négative aussi) du métier. Une aventure entrepreneuriale en M&A C’est périlleux de comparer le M&A avec l’entrepreneuriat. Non, la banque d’affaires n’est pas une startup. Son Business Model est clair. Ses attitudes sont anciennes. Ses professionnels sont peu habitués aux nouvelles tendances du marché du travail. Cependant, Perella Weinberg Partners reste une jeune boutique à Paris. Le bureau existe depuis 2018. A l’échelle d’une banque d’affaires, c’est évidemment presque rien. En rejoignant Perella Weinberg Partners à Paris, vous allez donc participer à une petite aventure entrepreneuriale en plein dans l’univers feutré de la banque d’affaires à Paris. En effet, l’objectif reste de concurrencer les boutiques M&A traditionnelles en place depuis de nombreuses années. Comme Lazard, Rothschild & Co ou encore Messier & Associés. Il faut attirer des talents (recrutements) et des clients (dealflow) pour poursuivre le développement rapide du bureau. Ensuite, en tant que jeune boutique M&A à Paris, Perella Weinberg Partners offre un environnement de travail plus agile et une hiérarchie plus plate par rapport aux grandes banques d'affaires de la place. Cela peut permettre aux juniors de travailler sur une plus grande variété de projets et d'avoir un impact plus direct sur les décisions. Enfin, en raison de sa taille plus réduite, Perella Weinberg Partners offre des opportunités d'apprentissage plus personnalisées et une exposition accrue aux aspects variés des transactions M&A. En effet, le stagiaire est facilement exposé à des banquiers seniors et peut travailler directement avec eux sur certaines tâches. Cette responsabilisation très forte est moins fréquente dans des équipes plus grosses avec une chaîne hiérarchique plus dense. Vous souhaitez travailler en M&A chez Perella Weinberg Partners ? C’est possible ! Mais cela reste difficile d’intégrer ce type de boutique M&A. La concurrence entre les étudiants est rude. Et une bonne préparation est nécessaire ! Pour vous aider, deux anciens banquiers de Lazard ont lancé Training You en 2019 pour aider les étudiants à préparer les entretiens en M&A et plus globalement en Corporate Finance. Les formations regroupent tout ce que vous devez connaître pour réussir un process de recrutement : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Décryptage
Comment réussir l’entretien en audit ?

D'abord, l’audit est un super métier ! Ensuite, l’audit est une excellente école pour aller ensuite vers d’autres métiers en Corporate Finance ! Enfin, l’audit est la continuation de la « prépa » ou de l’école par d’autres moyen ! Mais l’audit, cela se prépare. Intégrer un cabinet aussi prestigieux que EY, PwC, Deloitte, KPMG ou Mazars ne se fait pas en claquant des doigts. Non seulement vous devez comprendre le métier d’auditeur, mais vous devez aussi maîtriser certaines connaissances comptables et financières de base. Dans cet article, nous allons d’abord vous expliquer pourquoi vous devez faire de l’audit (contrairement à ce que certains pensent peut-être…) puis vous donner quelques conseils pour réussir les process de recrutement dans les plus grands cabinets d’audit de la place. Pourquoi faire de l’audit ? Les étudiants sont nombreux à vouloir faire un stage ou débuter leur carrière en audit. A travers les retours d’expérience que nous avons, deux profils se distinguent. Profil #1 : « L’audit est un tremplin efficace vers d’autres métiers en Corporate Finance » L'audit est souvent perçu comme un tremplin vers d'autres métiers en Corporate Finance (Transaction Services, M&A, ECM/DCM, Leveraged Finance, etc.). Et c’est parfaitement exact ! Premièrement, l’audit est extrêmement formateur. Après un stage en audit, l’étudiant maîtrise (normalement) les fondamentaux de la comptabilité, connait parfaitement les trois états financiers (compte de résultat, tableau des flux de trésorerie et bilan) et comprend les différences entre les principaux agrégats de l’entreprise (chiffre d’affaires, EBITDA, résultat net, etc.). Le stagiaire a donc acquis de solides connaissances en comptabilité et possède un bagage technique souvent bien plus important que les stagiaires en M&A ou en Private Equity ! De plus, l’audit permet de traduire avec des chiffres le Business Model d’une entreprise. Et cette compétence est très importante pour tout professionnel en Corporate Finance. Deuxièmement, l’audit est hautement valorisée par les recruteurs, en particulier dans les domaines du M&A et Private Equity. Par conséquent, si vous n’avez pas encore beaucoup d’expérience en finance ou si vous étudiez dans une école « moins ciblées » par les top banques d’affaires, l'audit sera une excellente porte d'entrée ! Et cela vous permettra d'accéder ultérieurement à des postes en M&A ou Private Equity. En effet, vous passerez plus facilement le screening, même si l'opportunité ne s'est pas présentée directement en première partie de césure par exemple. Profil #2 : « L’audit est un métier passionnant et je veux débuter ma carrière dans ce domaine » Pour certains, l'audit est un moyen d’assouvir une passion pour les chiffres ! Surtout, c’est aussi un domaine qui offre une carrière riche et stimulante. D’abord, en tant qu'auditeur, vous plongez au cœur du fonctionnement des entreprises et de leur Business Model. Comment est généré le chiffre d’affaires ? Quels sont les coûts associés à ce chiffre d’affaires ? Quelles sont les principales contreparties de l’entreprise ? (clients, fournisseurs, employés). Ensuite, l’audit offre des opportunités de diversification (différents secteurs, entreprises de différente taille) et permet de développer des compétences polyvalentes. Enfin, l’audit offre un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle que d’autres métiers en Corporate Finance, en particulier le M&A. Par conséquent, si vous cherchez une carrière qui combine défis, impact et variété, l'audit est certainement le choix parfait pour vous ! Comment préparer un processus de recrutement en audit ? Prenons en exemple le processus de recrutement chez EY à Paris pour un stage de césure de 6 mois. Dans les autres « Big 4 » (Deloitte, KPMG et PwC), Mazars, BDO ou encore Grant Thornton, le processus reste globalement le même, même s’il peut y avoir quelques légères différences. Attention, si vous postulez au Luxembourg, anticipez tout de même des questions encore plus techniques en comptabilité et finance et parfois un examen sur Excel à distance qui n’est généralement pas proposé en France. Chez EY à Paris, le process de recrutement se compose de 4 étapes. Attention, certaines étapes peuvent intervenir dans un ordre différent en fonction du nombre de candidats. 1ère étape : Screening du CV par les Ressources Humaines Pour un stage de L3 (fin de la licence) ou de première partie de césure, ce qui est le plus scruté est le format de votre CV (il doit être parfait), votre parcours académique (il doit être pertinent et en lien avec l’audit), vos expériences associatives en école ou ailleurs et enfin vos centres d’intérêts. Si vous postulez en deuxième partie de césure, les RH s’attendent potentiellement à un premier stage en lien avec la finance (analyse financière, contrôle de gestion, trésorerie, etc.). 2ème étape : Tests psychométriques en ligne EY va évaluer votre personnalité selon différents critères : adaptabilité, créativité, assertivité, détermination, structure, coopération. Le cabinet va aussi vous évaluer en vous faisant passer un test de raisonnement sur une durée limitée avec de multiples questions. Ce test d'aptitude générale mesure votre capacité à travailler avec des informations de trois types : verbales, numériques et abstraites. 3ème étape : Entretien collectif dans une salle avec des RH sur un sujet prédéfini L’objectif de cet entretien collectif est d’évaluer votre capacité à travailler en groupe. Les recruteurs vont valoriser votre prise d’initiative, votre raisonnement et votre prise de parole. C’est un entretien purement « fit » pour savoir si vous avez les compétences relationnelles nécessaires pour travailler avec d’autres stagiaires ou auditeurs. Exemple d’un entretien collectif : Vous êtes membre d’une association de cuisine dans votre école et vous cherchez des sponsors pour supporter les coûts d’un concours relatif à la cuisine. Vous allez préparer votre projet évènementiel et pitcher devant le sponsor (qui sont en réalités les RH). La simulation est divisée en plusieurs étapes et consignes avec éléments perturbateurs avec lesquels il faut s’adapter et qui s’affichent sur un écran. L’épreuve reste continue sans interruption ni échange avec les RH. A la fin, deux personnes sont désignées par votre groupe pour pitcher le projet et les résultats devant les RH. Durant cet entretien collectif, il n’est pas nécessaire de se forcer à prendre le lead ou monopoliser la parole. Au contraire, prenez la parole de manière utile, pertinente et apportez une vraie valeur ajoutée à votre équipe. et au projet. Soyez vous-même et ne vous forcez pas à jouer un rôle qui ne colle pas à votre personnalité. 4ème étape : Entretien individuel C’est un entretien individuel avec un auditeur qui vous pose à la fois des questions fit et techniques. Pour le fit, l’auditeur cherche à comprendre votre personnalité et votre motivation pour le métier, l’entreprise et l’équipe. Les questions sont très diverses. Elles peuvent porter sur vos précédentes expériences professionnelles si vous en avez, vos expériences associatives, vos autres processus de recrutement et votre projet professionnel. De plus, vous pouvez être évalué sur votre connaissance du métier d’auditeur (rôle, missions au quotidien, etc.). Pour la technique, c’est principalement des questions sur les principes de bases de la comptabilité et de la finance. Quelques exemples : Comment on effectue un audit ? En quoi la loi PACTE de 2019 a t-elle changé l’audit ? Expliquez-moi comment vous calculez les dépenses d'une entreprise Quels sont les exemples de charges non récurrentes que nous devons ajouter à l'EBIT ou à l’EBITDA d'une entreprise lors de l'analyse de ses états financiers ? 5ème étape : Networking ou l’épreuve du « café » Entre vos entretiens ou à la fin, EY vous invitera à échanger avec des auditeurs autour d’un café ou d’une boisson fraîche. L’objectif est de vous aider à vous familiariser avec l’environnement et d’analyser votre attitude. Encore une fois, c’est une épreuve de fit. Elle est peu formelle et pas facile, ni évidente à appréhender. Les recruteurs (RH et auditeurs) examineront votre attitude et vos compétences relationnelles. Il faut voir cela comme un exercice où vous pourriez échanger avec un client dans le cadre d’une mission. A la fin du process de recrutement, un compte-rendu sera fait à partir de 9 différents critères : Présentation et relationnel, Communication, Travail en équipe, Initiative, Proactivité, Adaptabilité, Fiabilité, Prise de recul, Anglais, Motivation. Si vous avez dépassé les attentes pour ces différents critères, vous recevez votre offre ! La grande aventure de l’audit peut enfin commencer. Vous voulez travailler en Audit ? Vois avez raison ! C’est un métier formateur, stimulant et qui offre de très belles perspectives de carrière. Mais les process de recrutement sont compétitifs en audit, surtout si vous ciblez un cabinet du « Big 4 » comme EY, Deloitte, KPMG ou PwC. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès aux vidéos sur les concepts techniques à maîtriser, des exercices et cas pratiques d’entraînement et à des podcasts exclusifs avec des professionnels. Vous pouvez aussi retrouver un cours entièrement dédié à l’audit pour préparer vos entretiens spécifiquement dans ce domaine. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Lucas Gill

6 min de lecture

Préparation
Comment trouver un stage en M&A chez Lazard ?

Le M&A vous fait rêver. L’univers feutré des banquiers d’affaires vous attire. Le mode de vie si particulier des banquiers (travail, horaires, rémunération, etc.) suscite chez vous un sentiment mêlé entre admiration et curiosité. Bref, vous êtes intéressé par le M&A ! Et dans ce cas, impossible de passer à côté de sa plus fidèle servante, de l’une de ses plus anciennes « chapelle » (elle a fêté en 2023 ses 175 bougies), de son modèle (pour certains) le plus abouti : la banque Lazard. Pour beaucoup, Lazard est un mythe. Pour d’autres (client, banquier ou simple contrepartie), c’est une réalité qui a durablement marqué leur vie. Ce qui est certain, c’est que personne ne peut rester indifférent à ce « vieux temple de la banque d’affaires ». Et surtout pas vous qui aspirez à y débuter votre carrière. Dans cet article, nous allons d’abord présenter les particularités de la banque Lazard puis donner des conseils pour décrocher un stage au sein de la banque. Lazard : le mythe de la banque d’affaires Lazard revendique trois éléments différenciants. Une histoire hors du commun D’abord, Lazard est une banque ancienne dont l’histoire est fortement liée à l’essor de la banque d’affaires. La banque a été fondée en 1848 (il y a 175 ans) à La Nouvelle-Orléans par trois frères lorrains (Alexandre, Lazare et Simon) émigrés aux Etats-Unis, qui seront rapidement rejoints par Elie (le 4ème des frères Lazard) et leur cousin Alexandre Weill. Initialement entreprise de négoce, Lazard devient une institution financière à l’époque de « la ruée vers l’or ». La famille s'installe à San Francisco pour stocker l'or des pionniers, organiser les transferts vers les familles en France et financer des premiers clients. En quelques années, la « banque Lazard » occupe rapidement une place prépondérante et s’impose comme une référence de la finance mondiale. Et à partir du début du 20ème siècle, Lazard est intimement liée à l’évolution du capitalisme moderne. Elle intervient lors d’opérations spectaculaires et participe à la construction d’empire industriels. Quelques exemples : Défense du « franc » contre la spéculation internationale (1924) Accompagnement de André Citroën dans la restructuration financière de sa société automobile (1927) Remise en ordre des finances de la ville de New York qui était en quasi-faillite (1975 ) Conseil lors de la première OPA hostile aux Etats-Unis qui opposait trois sociétés américaines à Franco-Wyoming (1964) Conseil sur le rapprochement entre Peugeot et Citroën (1976) Avant 2005, Lazard pouvait aussi revendiquer un statut de banque familiale (elle appartenait aux descendants des fondateurs), comme sa plus grande « rivale » Rothschild & Co. Mais la banque est aujourd’hui cotée en bourse à New York et a perdu un peu du modèle d’indépendance qui était l’une de ses marques de fabrique. Pour en apprendre plus sur l’histoire de Lazard, vous pouvez lire notre article sur Lazard, la boutique qui a inventé le M&A moderne. Un « pure player » du conseil financier Ensuite, Lazard ne vend que du conseil à ses clients. Au contraire des grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole) ou filiales des banques américaines en France (Goldman Sachs, J.P. Morgan, Bank of America, etc.), Lazard ne possède pas de bilan. Elle ne finance pas ses clients. Sa seule valeur ajoutée, c’est le conseil qu’elle leur propose. Et c’est un élément différenciant. Dans quels domaines Lazard conseille t-elle ? M&A (son activité historique) et conseil stratégique Restructuration (dans le cadre de situations spéciales, pour des entreprises en difficulté) Levée de capitaux (conseil en financement en equity et en dette) Politique économique et financière (conseil aux gouvernements) Gestion d’actifs (pour les institutionnels et particuliers fortunés), lancée en 1953 à Londres. Cette activité est regroupée aujourd’hui dans une filiale à part L’un des meilleurs dealflow de la place Enfin, Lazard est l’une des banques d’affaires qui conseille sur le plus de transactions à l’année, avec Rothschild & Co et BNP Paribas en France. Premièrement, elle intervient sur tous les segments (Small, Mid et Large). Cela n’est par exemple pas le cas des banques américaines en France qui se concentrent généralement sur des grosses transactions. Ensuite, elle bénéficie d’une excellente réputation à Paris. Cela aide pour attirer des clients. Enfin, Lazard est une grosse machine à Paris, avec plus de cent banquiers qui savent parfaitement exécuter les deals. Comment intégrer Lazard ? Trouver un stage en M&A est difficile. Intégrer Lazard l’est encore plus. Le processus de recrutement chez Lazard se divise en deux principales étapes : Le screening chez Lazard La première étape est la candidature. Il faut passer les fameux « screenings ». Chez Lazard, c’est évidemment très sélectif ! Votre candidature (CV, lettre de motivation) doit être parfaite. Et vous devez bien vous y prendre. Deux conseils : D’abord, Lazard débute son process de recrutement assez tôt, en moyenne 6 à 9 mois avant la prise de poste. De plus, la banque recrute sur un mode « rolling-basis ». Les premiers venus sont les premiers rappelés ! Et une fois que les offres de stage sont pourvues, la banque clôture le process de recrutement pour cette date. Par conséquent, vous devez anticiper et être en veille active longtemps à l’avance. Ensuite, Lazard ne publie généralement pas d’offre de stage. Pour maximiser vos chances d’être appelé pour un entretien, il faut networker ! Le networking permet de bénéficier d’une recommandation en interne. Et cela va significativement augmenter vos chances de passer le « screening ». Concrètement, vous devez participer à des évènements dans lesquels vous pouvez rencontrer des banquiers de Lazard (ex : forums école, afterworks, etc.). Sinon, n’hésitez pas à contacter directement des banquiers de Lazard (du stagiaire au Managing Director) et organiser un call avec eux. L’objectif est simple : personnaliser au maximum la relation. Intéressez vous à leur parcours, montrez leur votre intérêt pour le métier, posez des questions pertinentes sur la banque. Et ils vous aideront à décrocher l’entretien. Après, à vous de jouer ! Pour vous aider à utiliser le networking de manière efficace : Vous pouvez visionner notre cours sur Optimiser les candidatures en M&A. Les entretiens chez Lazard La deuxième étape du process de recrutement est l’entretien. Chez Lazard, c’est assez simple. Si vous passez le screening, vous êtes invité à un seul tour d’entretiens pendant lequel vous allez rencontrer trois banquiers (en général des analystes et des associates). Chaque banquier vous posera des questions de fit et techniques. Pour le fit, il s’agit de démontrer à la fois votre motivation pour le métier, Lazard et l’équipe (si vous postulez pour une équipe particulière au sein de la banque, comme TMT ou FIG) et que votre personnalité correspond bien à la banque. Pour vous aider, renseignez vous avant sur la culture de Lazard. Certaines questions tomberont presque tout le temps, donc préparez-les soigneusement : Pouvez-vous vous présenter ? Pourquoi faire du M&A ? Pourquoi Lazard ? Pourquoi Lazard et pas une banque américaine ? Pourquoi notre équipe au sein de Lazard ? Que fait le stagiaire chez nous ? Pour la technique, les banquiers vont évaluer les candidats sur leur compréhension des principes de bases de la Corporate Finance (Comptabilité, Bridge, Valorisation, Merger, LBO). Vous devez être parfait ! Quelques exemples : Quelles sont les principales méthodes de valorisation ? C’est quoi le WACC? Pourquoi c’est important l’EBITDA? Peux-tu dérouler le P&L ? Peux-tu calculer le TRI de cette opération de LBO ? Quels sont les impacts d’une opération comptable sur les états financiers ? Qu’est-ce que le Bridge ? A la fin de l’entretien, si l’occasion se présente, n’hésitez pas à débuter une discussion moins formelle avec le banquier. S’il a du temps (cela n’est pas toujours le cas chez Lazard), cela peut instaurer un climat plus sympathique et vous aider à créer du lien avec lui. Vous voulez travailler en M&A chez Lazard ? Vous avez raison ! Lazard recrute de nombreux stagiaires chaque année. Et un stage chez Lazard vous garantit normalement une forte courbe de progression et une très belle expérience professionnelle dans votre parcours. Mais attention, les process de recrutement sont extrêmement sélectifs ! Pour vous aider Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en M&A et Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard (qui connaissent bien la banque), elle permet de se préparer aux différentes épreuves d’un process de recrutement : cours de fit et de technique, exercices et cas pratiques corrigés, fiches sur des banques et fonds, études de cas M&A corrigées ou encore podcasts de professionnels issus du secteur pour optimiser toutes tes chances d’intégrer le petit monde des fusions-acquisitions. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Alexandre Ragi

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Décryptage
Qu’est-ce que le Venture Capital ?

Le Venture Capital (Capital Risque en français) peut être défini comme la branche du Private Equity dédiée aux startups. D’abord, les fondamentaux sont les mêmes : investir au capital d’entreprises non cotées. Ensuite, la différence réside dans les cibles ou le stade de maturité auquel intervient l’investissement. Alors que les fonds de Private Equity investissent au capital d’entreprises matures, les fonds de Venture Capital prennent des participations au capital des startups, qu’elles soient en phase de création ou au début de leur développement. En effet, ces startups ont souvent besoin de capitaux importants pour financer le démarrage de leur activité ou de leur prochaine phase de croissance. Et comme elles ne sont pas encore rentables, le profil de risque est trop élevé pour du financement bancaire. Le moyen restant, c’est l’Equity, et les fonds de VC ! Dans cet article, nous allons d’abord parcourir les différentes phases qui entrent dans le périmètre du Venture Capital, puis parler des critères de sélection des startups pour les fonds de Venture Capital et enfin donner quelques conseils pour décrocher un stage dans ce domaine.  Les différentes étapes en Venture Capital Une startup a généralement besoin de ressources financières pour démarrer ou accélérer son développement. Or, comme elle n’est pas rentable (son EBITDA est négatif), elle fait appel à des fonds de Venture Capital qui vont lui donner accès à du financement en échange d’une prise de participation au capital. Pour les fondateurs, l’inconvénient est la dilution ! Mais l’avantage est la possibilité de faire grandir l’entreprise plus vite. En pratique, le Venture Capital regroupe 3 grandes étapes (ou différents tours de table) qui correspondent aux niveaux de maturité des sociétés. L’amorçage La phase d’amorçage (ou « Seed Funding » en anglais) est le premier moment où la startup recherche de fonds. Quand ? La startup en est encore à ses débuts (conception du produit, recherche des premiers clients, etc.) A quoi servent les fonds levés ? L'objectif principal est de valider l’idée. Les fondateurs finalisent la définition du concept, construisent un prototype ou encore réalisent des études de marché Qui peuvent financer ? Les investisseurs en amorçage sont souvent des Business Angels ou des amis et des membres de la famille (Friends & Family) La Série A La première levée de fonds « post amorçage » s'appelle la Série A. Quand ? La startup a atteint des jalons significatifs et prouvé son potentiel de croissance. Par exemple, elle peut démontrer un « product market fit » : le marché existe (besoin) et son produit permet d’y répondre de manière pertinente (solution) A quoi servent les fonds levés ? Les fonds de la Série A sont généralement utilisés pour accélérer la croissance. Cela passe par le développement des équipes (recrutement) et l’amélioration des opérations (process) Qui peuvent financer ? Les investisseurs à ce stade sont des fonds de Venture Capital dont la thèse d’investissement correspond à l’entreprise (maturité, secteur, Business Model, etc.) La Série B La deuxième levée de fonds « post amorçage » s'appelle la Série B. Elle vient après la « A ». Quand ? La startup a déjà une base de clients solide et des revenus en forte croissance A quoi servent les fonds levés ? Les fonds de la Série B sont généralement utilisés pour accélérer encore plus la croissance. Cela passe par un élargissement du marché : investir massivement dans le marketing, développer de nouveaux produits ou services ou conquérir de nouveaux marchés à l’international Qui peuvent financer ? Les investisseurs à ce stade sont des fonds de Venture Capital dont la thèse d’investissement correspond à l’entreprise (maturité, secteur, Business Model, etc.) La Série C (et au-delà) La troisième levée de fonds « post amorçage » s'appelle la Série C. Elle vient après la « B ». Quand ? La startup a déjà atteint une maturité significative. Maintenant, c’est même une « scale-up » A quoi servent les fonds levés ? Les fonds levés lors de ces tours sont souvent utilisés pour la croissance internationale, l'acquisition d'autres entreprises ou la préparation de l'entreprise à une éventuelle introduction en bourse (IPO) Qui peuvent financer ? Les investisseurs à ce stade sont des fonds de Venture Capital dont la thèse d’investissement correspond à l’entreprise (maturité, secteur, Business Model, etc.) A chaque tour, il ne faut pas oublier que les investisseurs s'attendent à réaliser un retour sur leur investissement. C’est le fameux TRI qui doit être le plus élevé possible ! Cela peut se faire par un nouveau tour de table (à l’occasion duquel un fonds qui a investi historiquement peut sortir), lors d'une introduction en bourse (IPO), d'une acquisition par une entreprise plus grande ou d'autres mécanismes de liquidation. De plus, chaque tour de table comporte des attentes et des exigences différentes en matière de rendement, de gouvernance d'entreprise et de dilution des fondateurs. La difficile « loi du Venture Capital » Pour plusieurs centaines de demandes de financement, un fonds de Venture Capital va investir dans seulement quelques cibles chaque année. Comment sélectionne t-il les cibles ? La thèse d'investissement du fonds de Venture Capital D’abord, l’entreprise doit correspondre à la thèse d'investissement du fonds. En effet, chaque fonds a une thèse d'investissement spécifique basée sur son domaine d'expertise, sa stratégie et ses priorités sectorielles. Une startup doit correspondre à cette thèse pour susciter l'intérêt du fonds. Les exigences du Venture Capital Ensuite, l’entreprise doit répondre à certaines exigences liées à un investissement en Equity. En général, les critères suivants sont déterminants : Une équipe de direction solide Les investisseurs attachent une grande importance à l'équipe fondatrice. Ils cherchent des fondateurs compétents, passionnés, avec une expérience pertinente dans l'industrie. La crédibilité et la capacité de l'équipe à exécuter la vision de l'entreprise sont cruciales Un marché adressable significatif Les investisseurs veulent voir que la startup cible un marché suffisamment grand et en croissance. A l’inverse, un marché de niche peut être limité en termes de potentiel de croissance, ce qui peut décourager les investisseurs. En effet, les investisseurs rechercheront un moyen de réaliser un retour sur investissement. Ils évaluent donc si l'entreprise a le potentiel de grandir puis d'être acquise par une entreprise plus grande ou de faire une IPO Un produit ou une technologie différencié Les fonds de Venture Capital recherchent des startups ayant des produits, des technologies ou des solutions uniques et différenciés. Il doit y avoir un avantage compétitif évident ! Une preuve de concept ou traction Les investisseurs veulent voir des preuves que le produit ou le service de la startup répond à un besoin du marché. Cela peut inclure des utilisateurs, des revenus, des contrats signés ou d'autres indicateurs de traction Un Business Model viable Les investisseurs s'intéressent à la manière dont l'entreprise générera des revenus et comment elle envisage de devenir rentable à l'avenir Une stratégie de croissance claire Les fonds veulent comprendre comment l'entreprise envisage de se développer, d'acquérir des clients et de conquérir le marché. Les fondateurs doivent aussi être transparents quant aux risques et aux défis potentiels auxquels l'entreprise est confrontée, et ils doivent avoir une stratégie pour les atténuer Enfin, l’entreprise doit revendiquer une valorisation réaliste et justifiable. Si la valorisation est trop élevée, cela va décourager les investisseurs. Au contraire, une valorisation trop faible peut soulever des questions sur la qualité de l'entreprise. Décrocher un stage en Venture Capital Les entretiens en Venture Capital sont assez spécifiques. Comment bien les réussir ? Premièrement, vous devez préparer la partie fit de l’entretien. Pour cela, renseignez-vous bien sur le métier et le fonds dans lequel vous postulez. Par exemple, vous devez comprendre la thèse d’investissement (secteur, segment, Business Model, etc.) du fonds et ses différences par rapport aux autres acteurs de la place. Aussi, vous devez être capable de montrer votre motivation pour le Venture Capital spécifiquement par rapport à d’autres métiers en Corporate Finance comme le M&A ou le Private Equity. Ensuite, vous devez maîtriser les questions techniques de base qui se posent régulièrement lors des entretiens en Corporate Finance. Et aussi plus spécifiquement dans des entretiens en Venture Capital ! Quelques exemples : Comment valoriser une startup? C’est quoi une « cap table » ? Quelle est la différence entre une valorisation « pré-money » et « post-money » ? C’est quoi le modèle d’un fonds de Venture Capital ? Tu peux citer une startup dans laquelle tu aurais investie ? Vous pouvez en retrouver d’autres questions et toutes les réponses dans le cours de Venture Capital sur la plateforme. Enfin, les recruteurs peuvent vous interroger sur un cas concret d’investissement. Par exemple, le fonds peut vous demander d’analyser un marché (et son potentiel de croissance), une entreprise (avec la compréhension de son Business Model) et l’opportunité d’investissement. Cette partie de l’entretien n’est pas systématique. C’est très variable selon les fonds. Mais vous devez vous y préparer aussi ! Vous souhaitez faire un stage en Venture Capital ? Le Venture Capital est à la mode chez les étudiants et jeunes diplômés, à la croisée de trois mondes différents : l’investissement, l’entrepreneuriat et l’entreprise. Mais la concurrence est forte. Pour y arriver, une préparation optimale est nécessaire. Training You est votre solution. Première plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance, vous aurez accès à +60 heures de formation : vidéos sur les concepts techniques à maîtriser dont un cours sur le Private Equity et le Venture Capital, des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises et des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Entreprise
J.P. Morgan et Morgan Stanley : quelles différences ?

En finance, le nom « Morgan » est un symbole. Il renvoie à deux des plus grandes banques d’affaires au monde : J.P. Morgan et Morgan Stanley. Convoitées, enviées, admirées par plusieurs générations d’aspirants banquiers, ces deux mastodontes se sont érigés avec le temps comme des piliers de la finance mondiale. Connues de tous, mais réellement comprises par combien ? Dans cet article, nous allons d’abord revenir sur l’histoire commune des deux banques avant de donner quelques arguments pour rejoindre l’une des deux. J.P. Morgan et Morgan Stanley : Deux banques aux origines communes Les histoires de J.P. Morgan et Morgan Stanley sont intimement liées. La création de J.P. Morgan (1871) Les origines de J.P. Morgan sont étroitement liées à son fondateur : John Pierpont Morgan. Fils du financier Junius Spencer Morgan et de Juliet Pierpont, John Pierpont Morgan fait ses études en Europe, d’abord dans un pensionnat en Suisse puis à l'université de Göttingen en Allemagne. A son retour aux Etats-Unis, le jeune Morgan débute sa carrière dans la banque. Après un passage controversé chez Duncan, Sherman & Company (il a utilisé l'argent de la banque pour s'enrichir personnellement en spéculant sur le commerce de grains de café…), il est « recruté » par son père pour diriger l'une de ses filiales. John Pierpont révèle rapidement son talent pour les affaires mais aussi son absence de scrupules. Par exemple, pendant la guerre de Sécession, il achète des fusils obsolètes, les remet en état et les revend à l'armée beaucoup plus cher. Cependant, ces armes étaient défectueuses et le gouvernement refusera de payer Morgan ! En 1871, il forme avec Anthony Drexel la Drexel, Morgan & Company, qui succède à la banque J.S. Morgan & Co.  (fondée par Junius Spencer Morgan, son père) et se distingue rapidement par sa modernité pour l’époque. Dès 1895, elle changera de nom pour s’appeler J.P. Morgan & Co. La croissance fulgurance de J.P. Morgan (1871-1935) Entre 60 ans, la petite banque new-yorkaise devient à la fois un acteur influent aux Etats-Unis et une institution financière de premier plan au niveau mondial. D’abord, J.P. Morgan s’impose rapidement comme l'une des banques d'investissement les plus importantes aux Etats-Unis et y joue un rôle clé dans le financement des grands projets industriels, en particulier dans les domaines des chemins de fer, de l'acier et de l'électricité. Ensuite, J.P. Morgan accompagne la consolidation de nombreuses industries américaines. Par exemple, la banque orchestre la fusion de plusieurs entreprises sidérurgiques pour créer l’U.S. Steel, l’une des plus grandes entreprises du secteur à l'époque. Conjointement avec la Standard Oil des Rockefeller, la banque crée aussi la Northern Securities Company (qui réunit la Northern Pacific Railroad et la Great Northern Railways, deux entreprises qui reliaient l'Atlantique au Pacifique). De fait, Morgan contrôlait avant 1914 environ un tiers du réseau ferré américain ! Enfin, J.P. Morgan est intervenue de manière significative lors de crises financières majeures, par exemple lors de la panique de 1907 au cours de laquelle la banque organise des opérations de sauvetage pour stabiliser le système financier américain. Pendant cette période, J.P. Morgan a aussi mené avec succès à la fois une diversification de ses activités (conseil financier, gestion de fortune, financement) et élargi sa présence à l’international. La banque a joué un rôle important dans le développement industriel des États-Unis et a contribué à façonner l'économie américaine de l'époque au travers de ses différentes activités. Morgan Stanley, un « spin-off » de J.P. Morgan (1935) La création de Morgan Stanley en 1935 suit l'évolution de la réglementation financière aux Etats-Unis. Concrètement, le gouvernement américain adopte en 1933 le Banking Act, plus largement connu sous le nom de loi Glass-Steagall. Cette évolution législative est une réponse directe à la Grande Dépression et aux problèmes financiers qui l'ont précédée (quand beaucoup de petits épargnants ont perdu leurs économies suite à l’effondrement du système financier en 1929…). Précisément, la loi Glass-Steagall introduit une séparation stricte entre les activités de banque de détail (c’est la banque commerciale, celle pour les particuliers avec les dépôts et les prêts) et les activités de banque d'investissement (c’est a banque d’affaires pour la grande clientèle). Par conséquent, les banques commerciales ont été contraintes de se séparer de leurs activités de banque d'investissement. En réponse à la loi Glass-Steagall, J.P. Morgan doit donc se diviser en deux entités distinctes dès 1935 : Une partie devient Morgan Stanley, spécialisée sur les activités de banque d'investissement et de gestion de patrimoine L'autre partie devient Morgan Guaranty Trust Company, axée sur les activités de banques de détail Pourquoi aller chez J.P. Morgan ou Morgan Stanley ? Les deux banques ont une histoire commune. Même si leur spécialisations étaient différentes en 1935, elles se ressemblent beaucoup aujourd’hui. D’ailleurs, elles attirent de nombreux étudiants chaque année. Pourquoi ? Deux « bulge brackets » américaines J.P. Morgan et Morgan Stanley appartiennent toutes les deux au groupe des « bulge brackets », une expression couramment utilisée dans le domaine de la banque d’affaires pour désigner les plus grandes et prestigieuses banques d'investissement du monde. Elles se distinguent d’ailleurs des traditionnelles boutiques M&A comme Lazard, Rothschild & Co ou Centerview. Leurs caractéristiques principales sont les suivantes : Taille et envergure internationale Les « bulge brackets » opèrent à l'échelle mondiale. Elles sont présentes dans de nombreux pays à travers le monde et sont actives sur les marchés financiers internationaux. J.P. Morgan et Morgan Stanley sont des mastodontes de la finance : la première est présente dans 60 pays (250 000 professionnels) et la seconde opère dans 40 pays (70 000 professionnels). Diversification des services Les « bulge brackets » offrent une gamme complète de services financiers : financement, gestion d'actifs, trading, recherche, conseil en M&A, etc. Cette diversification leur permet de servir une clientèle variée, allant des grandes entreprises aux gouvernements en passant par les investisseurs institutionnels. Participation aux grandes transactions Les « bulge brackets » sont fréquemment impliquées dans les opérations les plus importantes et les plus complexes, à la fois dans le financement (avec les introductions en bourse ou les émissions d'obligations) et les fusions et acquisitions de grande envergure. En France, J.P. Morgan a par exemple récemment conseillé Swile dans l’acquisition de Bimpli (services dématérialisés d’avantages aux salariés) auprès de BPCE. De plus, Morgan Stanley a accompagné Thales dans son rachat de Imperva (société américaine spécialisée dans la cybersécurité) pour 3,6Mds$ auprès du fonds de Private Equity Thoma Bravo. Réputation et prestige En raison de leur taille, de leur expertise et de leur histoire, les « bulge brackets » jouissent généralement d'une réputation prestigieuse dans le monde financier. Elles attirent souvent les meilleurs talents et peuvent compter sur des relations solides avec les entreprises, les investisseurs et les régulateurs. Les autres « bulge brackets » sont par exemple Goldman Sachs, Citi, Bank of America ou encore Deutsche Bank. Paris : le nouveau « hub » européen des banques américaines ? Depuis plusieurs années, Paris concurrence frontalement les grandes places financières internationales, en particulier Londres et New York. Pourquoi ? Les conséquences du Brexit D’abord, le « Brexit » a déclenché des transferts d’activités de Londres vers d’autres capitales européennes, dont Paris évidemment. Ensuite, la vie quotidienne y est appréciée. Parmi les éléments cités par les banquiers : les brasseries, les écoles internationales, la possibilité d'habiter à proximité de leur siège au centre-ville (Paris est moins étalée que Londres ou New York). Enfin, la qualité des grandes écoles et universités françaises est unanimement reconnue. Les campus parisiens sont un vivier de recrutement riche pour les banques. L'environnement pro-business en France Certaines banques mettent aussi en avant le rôle d'Emmanuel Macron. Ancien banquier d'affaires chez Rothschild & Co, il sait courtiser les dirigeants de Wall Street, notamment le CEO de J.P. Morgan Jamie Dimon qui a été reçu à l’Elysée en 2021. Plus largement, le regard des banques étrangères s’est amélioré grâce à des mesures d’incitation fiscale (réduction de l’IS) ou de flexibilité (la loi Travail qui rend plus facile les embauches et licenciements). La présence de J.P. Morgan et Morgan Stanley en France J.P. Morgan et Morgan Stanley s’inscrivent pleinement dans cette dynamique. Suite au Brexit, Paris s’est imposé comme le premier « hub » de J.P. Morgan en Europe. Ses effectifs ont augmenté de 250 à 800 salariés, avec la moitié rapatriée de Londres (en particulier sur les activités de « marché ») et qui travaillent dans le nouvel immeuble de la banque situé près du Louvre et inauguré en 2021. De même, la France occupe une place particulière pour Morgan Stanley. En effet, c’est à Paris que la banque américaine a ouvert son premier bureau européen en 1967, avant Londres et Francfort ! Et depuis quelques années, sous la direction d'Emmanuel Goldstein (qui a succédé à René Proglio), la banque s’active pour renforcer ses activités parisiennes. En deux ans, ses effectifs ont d’ailleurs augmenté de 150 à 400 personnes, dont une partie qui travaillent dans un nouveau centre de recherche financier. Vous souhaitez travailler en M&A dans des banques comme J.P Morgan ou Morgan Stanley ? C’est difficile d’intégrer ces banques. La concurrence est rude. Une bonne préparation est nécessaire ! Pour vous aider, deux anciens banquiers de Lazard ont lancé Training You en 2019 pour aider les étudiants à préparer les entretiens en M&A et plus globalement en Corporate Finance. Les formations regroupent tout ce que vous devez connaitre pour réussir un process de recrutement : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Décryptage
Où travailler en audit ?

L’audit consiste à exprimer une opinion sur les états financiers d’une entreprise. Concrètement, le rôle de l’audit est de réaliser les travaux nécessaires pour permettre ensuite au commissaire aux comptes d’exercer une opinion sur la nature sincère et fidèle des comptes publiés. Si vous souhaitez travailler en M&A ou Corporate Finance, faire un stage en audit peut s’avérer très avantageux. D’abord, l’audit est un métier très formateur. Après quelques mois de stage, vous aurez normalement une très bonne compréhension des états financiers et saurez parfaitement comment traduire en chiffres l’activité opérationnelle d’une entreprise (ce qui est une qualité essentielle pour travailler en Corporate Finance). Ensuite, l’audit est un métier qui se valorise auprès des recruteurs en banques d’affaires ou dans les fonds d’investissement. Un stage en audit sera donc une très bonne porte d’entrée pour ces métiers. Mais dans quelles entreprises postuler pour faire de l’audit ? Dans cet article, nous allons parcourir les 3 types de cabinets qui font de l’audit et recrutent régulièrement des stagiaires : les cabinets du « Big 4 », les autres cabinets multidisciplinaires et les cabinets d’expert comptable. L'audit dans les « Big 4 » : Deloitte, EY, KPMG et PwC  D’abord, le « Big Four » désigne les quatre plus grands cabinets d'audit au niveau mondial. Ce terme a remplacé celui de « Big Five » après la chute de Arthur Andersen en 2002 suite à son implication dans le scandale « Enron ». Le « Big 4 » se compose de Deloitte, EY, KPMG et PwC (dans l’ordre alphabétique). Deloitte Fondé à Londres en 1845 par William Deloitte (le descendant d’une famille française), Deloitte est le plus ancien des cabinets d’audit. Au 20ème siècle, le cabinet a réalise deux grandes fusions : la première en 1925 avec Charles Haskins et E. Sells à New York, la seconde en 1989 avec Touche Ross international. Ce dernier étant aussi allié à Tohmatsu (un cabinet japonais fondé en 1968 par l’amiral Nobuzo Tohmatsu qui était devenu expert-comptable à 57 ans !) la seconde fusion a donné naissance à Deloitte Ross Tohmatsu (DRT) qui prendra ensuite le nom de Deloitte Touche Tohmatsu (DTT). En France, Deloitte audite régulièrement de grandes entreprises comme L'Oréal, Airbus, et Vinci. Depuis quelques années, le cabinet est aussi connu pour son programme « Deloitte University » (lancé en 2011) qui offre une formation continue à ses employés. EY « Ernst & Young » (son ancienne appellation) résulte de la fusion en 1989 de deux cabinets : « Ernst & Whinney » (numéro 4 de l’époque) et « Arthur Young » (numéro 5 de l’époque). Avant cela, ses origines s’inscrivent dans « Harding & Pullein », la plus ancienne entreprise (fondée en 1849 à Londres) dont est issu le cabinet avant une série de fusions. En France, EY audite des entreprises comme la SNCF, Peugeot, TotalEnergies ou bien la Société Générale. Le cabinet est aussi célèbre pour son événement annuel « EY Entrepreneur of the Year » qui récompense chaque année des entrepreneurs à impact dans chaque région française et au niveau national. Au niveau opérationnel, les équipes audit de EY sont organisées en divisions appelées « BC » (Business Community) qui regroupent plusieurs secteurs (ex : Télécoms Médias Divertissements et Communications, Santé, Secteur Public, Retail, Industrie etc.). EY est également partenaire premium du mouvement de la Confédération Nationale des Junior-Entreprises (CNJE) et recruteur efficace parmi les anciens Juniors-Entrepreneurs. Récemment, EY a abandonné son projet de scission des activités d'audit et de conseil (le « projet Everest »). Ce projet « novateur » dans le secteur avait émergé en 2021. Pourquoi ? En raison des réglementations qui imposent de plus en plus de murailles de Chine entre les différentes activités. Mais il a échoué face au refus d’une partie des associés (en particulier les Américains) et aux difficultés pour valoriser la future structure de conseil (et le « dédommagement » à offrir aux associés de la partie audit). KPMG Basé aux Pays-Bas, KPMG résulte de la fusion en 1987 de « Peat Marwick International » et « Klynveld Main Goerdeler ». Le nom « KPMG » est constitué des initiales des 4 fondateurs (Klynveld, Peat, Marwick, Goerdeler) des anciens cabinets qui forment aujourd’hui le nouveau KPMG. En France, elle a comme clients des entreprises comme Renault, BNP Paribas et Orange. KPMG a aussi initié « KPMG's Global Sustainability Services » qui aide les entreprises à intégrer la durabilité dans leurs opérations. PricewaterhouseCoopers (PwC) Aussi d’origine britannique, PwC provient initialement de la fusion de deux cabinets. Ce sont « Price » (fondé à Londres par Samuel Lowell Price en 1849) et « Cooper Brothers » (fondé aussi à Londres en 1854). En 1865, Edwin Waterhouse rejoint le cabinet Price qui devient alors « Price Waterhouse ». Aujourd’hui, le cabinet est souvent défini par l’abréviation « PwC ». En France, le cabinet compte près de 11 000 mandats en audit et commissariat aux comptes. Parmi ses clients (de toutes tailles et de tous secteurs), on retrouve : Plus d’une dizaine de sociétés du CAC 40 (dont Sanofi ou Axa) Plus de 35 sociétés du SBF 120 Plus de 2 000 PME PwC est également connue pour son rapport annuel sur la criminalité économique. Ce rapport fournit des insights précieux sur les tendances mondiales en matière de fraude. Les « Big Four » sont les leaders en audit. Mais ils sont aussi des acteurs multidisciplinaires qui proposent des services de conseil dans différents domaines (assurance, opérations, gestion des risques, juridique et fiscal). L'audit dans les autres cabinets multidisciplinaires : Mazars, Grant Thornton et BDO Ensuite, au-delà du « Big 4 », d’autres cabinets font partie de ce qu’on appelle communément le « Tier 2 ». On peut citer les trois principaux challengers : Mazars Grant Thornton et BDO. Mazars Fondé en 1945 à Rouen par le français Robert Mazars, Mazars a connu une croissance remarquable ces dernières années et se positionne aujourd’hui comme un concurrent sérieux face aux « Big 4 ». Son chiffre d’affaires a augmenté de 1Md€ en 2012 à plus de 2,4Mds€ en 2022. En France, Mazars a récupéré en trois ans le commissariat aux comptes de Renault, Legrand, Capgemini et Danone. Début 2023, le cabinet revendiquait 15 mandats du CAC 40 et 40% des grands groupes du pays. Cette ascension a plusieurs sources : Une stratégie d'expansion continue (depuis l’ouverture du premier bureau à Paris en 1970) L'innovation de ses pratiques Le lancement de son premier incubateur de startups en 2023 Un fort engagement pour recruter des talents (avec une grille de salaires en moyenne plus importante que les « Big 4 ») De plus, Mazars sponsorise de nombreuses associations étudiantes (ex : Les Mardis de l’ESSEC) et compétitions sportives (ex : Mazars Challenge International de Paris). Aujourd’hui, le cabinet offre un environnement dynamique et compétitif pour les étudiants et jeunes diplômés. Grant Thornton Grant Thornton est un cabinet d’origine britannique qui résulte du rapprochement de plusieurs acteurs. Dont Thornton and Thornton (formé en 1904 à Oxford). Aujourd’hui, le réseau Grant Thornton est présent dans plus de 130 pays. En France, Grant Thornton a comme client des entreprises comme Bouygues et Veolia. Le cabinet est aussi reconnu pour son initiative « Growing Together 2020 » qui vise à créer une culture d'innovation et de croissance durable. BDO France BDO France fait partie du réseau international BDO Global, fondé en 1963 en Belgique. Le réseau BDO est présent dans plus de 160 pays. Avec une approche personnalisée envers ses clients. En France, BDO France poursuit un développement rapide depuis la prise de fonction en 2021 de Arnaud Naudan. Ce développement est largement fondée sur des acquisitions. Le cabinet a réalisé plus d’une dizaine d’opérations de croissance externe en deux ans. La dernière date de septembre 2023 avec June Partners. C'est une petite structure française qui compte 80 collaborateurs pour 11 associés. BDO France a comme client des entreprises de différentes tailles, de la petite PME et la multinationale. En France, le cabinet ambitionne de gagner une part de marché conforme à celle du réseau mondial BDO (qui colle au « Big 4 »). Mais il cherche aussi de se diversifier vers le conseil (en se positionnement sur le segment des PME et ETI). Positionné 5ème au niveau mondial (juste derrière les « Big 4 »), BDO est souvent considérée comme une alternative viable pour les entreprises cherchant une approche plus personnalisée. Mazars, Grant Thornton et BDO sont des cabinets qui proposent de l'audit mais aussi des services de conseils, sur le même modèle que les « Big 4 ». L'audit dans les cabinets d’expert comptable Enfin, les cabinets d'expert comptable sont généralement des plus petites structures. Ils adressent principalement le marché des TPE/PME (et celui des startups). Le réseau est dense et réparti sur tout le territoire. Ces cabinets offrent des services adaptés à la taille et aux besoins spécifiques des petites et moyennes entreprises. Parmi les plus importants, on peut citer des cabinets comme Baker Tilly, Desjean&Associés, RSM ou Crowe qui ont une bonne implantation en France. Vous souhaitez faire un stage en audit ? Les cabinets d’audit recrutent chaque année de nombreux stagiaires. Cependant, les process de recrutement sont de plus en plus compétitifs, en particulier pour intégrer un « Big 4 ». Vous devez à la fois bien comprendre le métier d’auditeur mais aussi maîtriser les fondamentaux de la comptabilité. Pour renforcer vos chances de succès, c’est avec Training You ! Co-fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours sur les candidatures, le fit et la technique (dont un cours dédié à l’audit), exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Lucas Gill

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Préparation
Unlocking Success: Your Guide to Investment Banking Spring Week in London

For many a university student aspiring towards a career in investment banking, barely has the summer passed than their thoughts have turned to spring. More precisely: to a spring week, as we enter into the height of application season. And no wonder. In a sector that is notoriously difficult to break into, a spring internship is the perfect – pardon the pun – springboard to a dream career in investment banking. You get to explore the investment banking industry from the inside, to learn from bankers while shadowing them, and – crucially – to potentially get on the fast track to obtaining a summer internship. In this article, we delve deep into spring weeks and answer all your key questions: the purpose of these programmes, just who is eligible to apply, the application process, and the importance of spring weeks as a means of gaining valuable industry exposure and an edge in your future applications. Understanding the Spring Week While spring week programmes, or spring insight programmes, are organised by banks throughout the EMEA region, they are particularly established in London. They typically take place during the months of March and April. These programmes are intended for students who are at the start of their university education and curious about a career in finance. Concretely, this means that students enrolled in a 3-year Bachelor’s would only be eligible to apply in their first year of university, whereas those in a 4-year programme can apply if they are in their first two years of studies. For students studying in a Grande Ecole in France, you would be able to apply for a Spring week if you are currently at a L3 or M1 level. A particularity of Spring programmes in London is the fact that there are certain programmes reserved or targeted at specific categories of individuals, such as women-only programmes, ‘Black heritage’ programmes or SEO London-affiliated programmes. Given the audience and the introductory nature of the programme, most spring weeks will provide participants with a broad overview of the different divisions within a given bank. There are however exceptions. Banks such as Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank of America and Barclays will ask that you select a specific area to focus on (typically “investment banking”, “global markets” or “operations”). It is thus important to read up on the different divisions within each bank when making out your applications, so that you make an informed decision. Why apply for a Spring Week Before going into the application process for Spring weeks, it might be germane to speak first about why you should apply for them. Quite apart from all the insights and experience that you will acquire over the course of the 4-days (covered in more detail below), the Spring week is an excellent opportunity to be fast-tracked through the recruitment process of the bank. Spring participants identified by banks as high-potential candidates are typically invited directly to the assessment center for summer internships. That’s right: performing well during your spring programme could mean your entering into the final recruitment round for a summer internship without going through the daunting prior application stages (online applications, psychometric tests, phone interviews). With certain banks, you could potentially even receive – though this is relatively rare - an immediate summer internship offer at the end of your spring insight programme. Given that most banks in the UK recruit their pool of full-time analysts almost exclusively through summer internships, your chances of beginning a full-time career in investment banking is thus that much higher. Read: Securing a Summer internship in Investment Banking: What You Need to Know Students should therefore apply for spring insight programmes because they could be a significant career accelerator. The Spring application Process: steps and requirements The application process for Spring insight programmes is fairly standardized in the industry. Though there might be slight differences from bank to bank. CV and cover letter The first step is the submission of an online application, beginning with the CV and cover letter. Here, your CV should respect industry best practices: 1-page at the most, covering the following areas: your educational background (do mention relevant coursework), extracurricular activities and any prior work experience. The same applies for your cover letter. Apart from ensuring that the document is well-formatted, make sure to convey your interest in investment banking, your motivation for applying to the insight programme in the particular bank, and to highlight any relevant skills or experiences that you possess. A great way to stand out from the other applications is to mention any interactions or conversations that you have had with a banker of the firm, that helped you better understand the workings of the industry, and that reinforced your keenness to learn more about the bank. Finally, as part of the online application, you may be asked to respond to a series of competency-based questions. Psychometric tests The second step of the process would be a battery of psychometric tests assessing your facility with numerical, verbal and logical reasoning. Preparing for these in advance is crucial – the level of competition for places mean that the passing threshold is high. Consult our dedicated course on acing the online psychometric tests. Interviews and assessment centers Candidates who clear the first 2 steps will then be invited for a phone and/or video interview. These interviews provide an opportunity for the bank to better assess your motivation, communication skills, and suitability for the programme. Assessment centers, consisting of group exercises and individual interviews, may also be organized by some banks to assess your abilities to work effectively in a team, to think critically and to break down and resolve problem. How best to prepare for the Spring application process? As mentioned, your CV and cover letter must be impeccable and respect the industry best practices. Concerning the psychometric tests (perhaps the step most daunting for students, and at which most candidates are eliminated), there is no secret: practice, practice and more practice, so that you are at ease with the different types of question and working through them under time pressure. As for the interviews, the most important aspect here for Spring programmes is your fit. Being at ease with answering competency-based questions, a staple of interviews in London, would help. Beyond that, what is key is showing yourself to be a well-rounded individual with a genuine interest in investment banking. An important point about the Spring internship process – and the difference vis-à-vis summer internship applications – is that there is far less emphasis of technical questions. For good reason, since the spring insight programmes are discovery programmes, intended expressly for students looking for, quite frequently, their first exposure to the industry. For this reason, prior experience in finance is far from a decisive factor for banks when considering candidates. What they look out for, and what you should thus seek to put forward, in your CV and your answers during interviews, is your level of motivation and the extent to which you are a well-rounded individual. The process is very selective. By way of illustration, there would typically be more than 4,000 applicants for the 50/60 available spots in the Goldman Sachs spring insight programme. Given that recruitment is on a rolling basis, it is imperative that you apply as soon as possible. (Check out our application tracker where we list the open Spring programmes and deadlines for each bank) The Spring Week experience While the precise organisation of the Spring week will naturally vary from bank to bank, the core programme will center around 3 key elements. Presentations The first would be presentations. You will begin typically with an introduction to the bank and an overview of the industry. And across the week, you will be attending presentations by different teams within the bank. Objective ? To familiarize you with the bank’s operations and organization. Workshops and exercises The second element would be workshops and exercises – both individual and collective. The aim of these activities is two-fold: to give you a taste of the work in the division, and to allow bankers and HR to assess your suitability for a further role in the bank (through a summer internship). As an example of the exercises that you might encounter, certain banks set spring participants an individual case study to work on, that would be presented in front of a panel at the end of the week. Networking Finally, the third element is networking. Social events – breakfasts, fireside chats, afterwork drinks - are organised with the aim of enabling Spring participants to meet and build relationships with fellow interns and bankers, and to begin establishing valuable connections within the industry. It is important to make the most of this stay. It would be a shame to secure a place in a Spring insight programme and subsequently squander it. Invest your time in the programme smartly. The Spring programme is finally an extended 4-day interview. Put your best foot forward. Be the sort of colleague that you would love to have: someone sincere, sociable, and motivated. The strongest candidates are those who are succeed in establishing genuine and meaningful relationships with the people they meet, and who show an eagerness to learn. For those of you who might already have an idea going into the Spring programme about the team that you would like to join on a summer internship, take advantage of the valuable opportunity to network with members of the team. Conclusion : Do you want to prepare for a Spring Week ?  Investment banking spring weeks serve as a wonderful stepping stone for students seeking early exposure and experience in the industry. By participating in these programmes, you increase your knowledge of the given bank and broader industry, begin building relationships with industry professionals, and potentially accelerate your career by being fast-tracked for a summer internship. In short, the Spring insight programme is a wonderful opportunity. Your job right now is to be in the best position to seize it. That's where Training You comes into play – we are the leading interview preparation platform for investment banking internships. Our Summer Pack provides you with all that is necessary to succeed in your applications and to begin your dream career in investment banking Discover the Summer Preparation Pack 


Par Yannick Espuga

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Préparation
C’est quoi le process M&A sell-side ?

En entretien, il faut bien maîtriser le process M&A « sell-side ». En effet, le banquier M&A conseille une entreprise dans deux situations principales. Si elle veut acquérir une autre société, il est mandaté en « buy-side » (conseil à l’achat). Si les actionnaires souhaitent vendre l’entreprise, il est mandaté en « sell-side » (conseil à la vente). Dans ce second cas, le travail de la banque est d’organiser le process d’enchères pour vendre la société. Dans cet article, nous allons parcourir les grandes étapes de ce process « sell-side » : préparation, contact, due diligence et négociation. Etape 1 du process M&A sell-side : La préparation de la documentation La première étape consiste à préparer la documentation sur l’entreprise. La banque l'enverra ensuite aux acquéreurs potentiels. La documentation se rédige généralement deux étapes. Le teaser D’abord, la banque prépare le Teaser. Le document est assez court. Il fait une dizaine de pages maximum. Il est souvent encore anonyme. En effet, il ne mentionne pas le nom de la cible. Et son seul objectif est d’éveiller l’intérêt des acheteurs potentiels. C'est donc un « teasing »…. Le Teaser est envoyé à tous les acquéreurs identifiés par la banque comme pouvant être intéressés de près ou de loin par la cible. L'Information Memorandum Ensuite, la banque prépare l’Information Memorandum (parfois appelé « Info Memo » ou plus succinctement « IM »). C’est un document beaucoup plus volumineux. Il fait parfois plus de 100 pages. Son objectif est de donner beaucoup d’informations (y compris confidentielles) sur l’entreprise. L’Information Memorandum s'envoie seulement aux acquéreurs qui ont signé un accord de confidentialité. Cet accord s'appelle le « NDA » ou « Non Disclosure Agreement » en anglais. Et il se signe après la réception du Teaser. Ayant été suffisamment intéressés par la cible, ils acceptent cette contrainte (ne pas divulguer l’information confidentielle à laquelle ils vont accéder) pour en apprendre davantage sur l’opportunité Pour savoir quels éléments la banque inclut dans le Teaser et l’Information Memorandum : Vous pouvez visionner notre cours sur les process en M&A. Les juniors en M&A (analystes et stagiaires) sont très exposés à cette première étape du process. Pendant vos premières années en M&A, une partie significative du travail consistera à produire ces documents (Teaser et Information Memorandum) sous la forme de présentation PowerPoint. Etape 2 du process M&A sell-side : Le contact des acquéreurs potentiels La seconde étape consiste à envoyer la documentation aux acquéreurs potentiels (les investisseurs). Pendant cette étape, la banque peut aussi répondre à leur premières questions (souvent très préliminaires à ce stade). Les acquéreurs potentiels se répartissent en deux grandes catégories : Les acquéreurs industriels. Ce sont des entreprises qui évoluent souvent dans le même secteur d’activité de la cible. Ils souhaitent la racheter pour augmenter leur part de marché (acquisition horizontale), enrichir leurs produits ou avoir de nouveaux clients (diversification) ou intégrer une activité faisant partie de la chaîne de valeur (acquisition verticale) Les acquéreurs financiers. Ce sont des fonds d’investissement. On les appelle aussi communément les fonds de Private Equity. Ils investissent dans le secteur de la cible et souhaitent la racheter pour en améliorer les performances avant de la revendre à un meilleur prix Le Teaser est partagé à tous les acquéreurs identifiés par la banque. L’Information Memorandum est envoyé uniquement aux signataires du NDA (envoyé pour signature au même moment que le Teaser). A l’issue de cette phase, certains acquéreurs (les plus intéressés par la cible) vont déposer une LOI (« Letter of Intent ») auprès de la banque. Ce document est non engageant mais donne quelques indications sur la motivation de l’acheteur pour acheter la cible (prix, stratégie, financement, etc.). Et sur la base des informations incluses dans le document, la banque sélectionne (en accord évidemment avec son client) quelques acquéreurs potentiels pour l’étape suivante. Etape 3 du process M&A sell-side : La due diligence La troisième étape consiste à organiser l’audit de la cible par les acquéreurs potentiels préalablement sélectionnés à l’issue de la phase de contact. Cette étape s'appelle la due diligence. Concrètement, les acheteurs potentiels ont accès à plusieurs sources d’informations sur la base desquelles ils vont construire leur avis sur la cible. Les trois principales sources d’informations sont : La data room C’est un espace virtuel (en ligne) qui regroupe l’ensemble des informations pertinentes sur la cible, de nature financière (ex : les derniers états financiers de l’entreprise), juridique (ex : les statuts de l’entreprise, les contrats avec les salariés), opérationnelle (ex : les contrats signés avec les principaux clients), etc. Les rapports de Vendor Due Diligence (ou « VDD ») Ce sont des rapports thématiques que rédigent les différents conseils du vendeur pour rassurer les acquéreurs potentiels. D’abord, un cabinet d’audit comme ceux du « Big 4 » (EY, PwC, KMPG ou Deloitte) peut rédiger une VDD financière pour « certifier » les chiffres historiques de la cible et identifier les potentiels risques financiers. Ce sont les équipes Transaction Services qui s’occupent de la production de ce rapport. Parmi les principales questions posées, on doit savoir quel est l’Ebitda normatif sur lequel doit se baser la valorisation ? Ensuite, un cabinet d’avocat peut faire une VDD legal pour rassurer les acquéreurs sur toute la partie juridique liée à la cible. Enfin, un cabinet de Conseil en stratégie (Bain est d’ailleurs le leader sur ce segment) peut faire une VDD stratégique pour analyser le marché de la cible, sa position face à ses concurrents et ses pistes de croissance. Les Management Presentations Ce sont des réunions avec le management de la cible pendant lesquelles les acquéreurs potentiels peuvent poser des questions très variées sur l’entreprise Pour obtenir plus de détails sur la phase de due diligence, vous pouvez visionner notre cours sur les process en M&A. A l’issue de la phase de due diligence, les acquéreurs potentiels peuvent soumettre une offre ferme à la banque. Contrairement à la précédente LOI, cette offre est engageante. Etape 4 du process M&A sell-side : La négociation avec l’acheteur La quatrième étape est la négociation de la documentation juridique avec l’acheteur retenue à l’issue de la phase de la due diligence. A ce stade, le vendeur entre généralement en négociations exclusives avec un seul acquéreur. C'est souvent celui qui a fait la meilleure offre. Le principal document à négocier est le protocole de cession. On l'appelle aussi « Share Purchase Agreement » ou « SPA » en anglais. C’est dans ce document que figurent le prix de vente et les principales clauses concernant les termes de la transaction (pourcentage d’acquisition, financement, etc.). Parfois, le vendeur doit négocier en plus un pacte d’actionnaires. On l'appelle aussi le « Shareholder Agreement » ou « SHA ». Ce document additionnel intervient principalement quand les cédants conservent des parts au capital de la cible après la transaction. La signature de ces documents constitue le signing. Après certaines vérifications ou atteinte de conditions, l’acheteur réalise le virement des fonds auprès du vendeur. C’est le closing de la transaction. Pour avoir une idée plus précise des obstacles potentiels entre signing et closing : Vous pouvez retrouver notre cours sur les process en M&A. Vous souhaitez faire un stage en M&A ? Les banques d’affaires recrutent chaque année des stagiaires. Cependant, les process de recrutement sont de plus en plus compétitifs. Pour optimiser vos chances de réussite, c’est avec Training You ! Co-fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours sur les candidatures, le fit et la technique (dont un cours dédié au process en M&A), exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. 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Par Théa Chaduteau

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Décryptage
Qu’est-ce que le Leveraged Buy Out (LBO) ?

L’acronyme « LBO » renvoie en réalité au terme Leveraged Buy Out, littéralement une opération financière avec un « effet de levier », c’est-à-dire l’acquisition d’une entreprise grâce à un recours significatif à la dette financière. Le recours à cette pratique remonte aux années 1980, peu après la naissance du fonds d’investissement KKR (fondé en 1976 par Jerome Kohlberg, Henry Kravis et George Roberts), qui se spécialise rapidement dans le financement d’acquisitions hostiles d'entreprises. Le schéma semble simple : les dettes contractées pour acquérir les cibles sont remboursées par la vente de branches non rentables (démantèlement de la cible) et une réduction des coûts (délocalisation, sous-traitance, licenciements). C’est le début des LBO modernes ! Cette pratique risquée a d’ailleurs valu le qualificatif de « barbares » à Kohlberg, Kravis et Roberts ! Dans cet article, nous allons d’abord classifier les différents types de LBO, puis expliquer pourquoi un fonds utilise la pratique du LBO et enfin parler du fonctionnement du LBO. A la fin de l’article, nous donnerons un exemple récent rapide de LBO.    Les différents types de LBO Le Leveraged Buy Out correspond à la pratique traditionnelle de l’achat avec effet de levier. Mais il existe quelques variantes. Lesquelles ? MBO (Management Buy Out) ou LMBO (Leveraged Management Buy Out) Ce sont des LBO à travers lesquels les managers actuels de l’entreprise acquièrent une partie ou tout son capital. En résumé, un LBO conduit par le management de l’entreprise. MBI (Management Buy In) ou LMBI (Leveraged Management Buy In) Ce sont des LBO à travers lesquels de nouveaux managers acquièrent une partie ou tout le capital de l’entreprise. En résumé, un LBO conduit par un nouveau management, qui à la fois entrent au capital et prennent les commandes opérationnelles de l’entreprise. OBO (Owner Buy Out) C’est un LBO à travers lequel le propriétaire de l’entreprise se « rachète à soi-même » (au moins en partie). Concrètement, le cédant est le dirigeant et l’actionnaire principal. Il transmet la majorité du capital de son entreprise à un fonds d’investissement tout en restant lui-même actionnaire minoritaire. Pour le fonds d’investissement, l’OBO présente l’avantage de poursuivre le développement de l'entreprise avec un dirigeant expérimenté avant de progressivement mettre en place son successeur. Pour le dirigeant en place (« Owner »), l’intérêt est de mettre de côté une partie souvent significative de son patrimoine (engager la transmission) tout en restant intéressé financièrement au développement de son entreprise (avec la seconde revente par le fonds d’ici quelques années). BIMBO (Buy-In Management Buy-Out) C’est un LBO dans lequel les acheteurs sont à la fois des investisseurs extérieurs (fonds d’investissement ou cadres extérieurs) et des managers de l'entreprise. Pourquoi fait-on un Leveraged Buy Out ? Le recours au LBO est courant. Quelles sont les motivations de chaque partie derrière cette pratique ? Le LBO pour les fonds d’investissement Dans un Leveraged Buy Out, l’acquéreur est toujours un fonds d’investissement, dont l’activité consiste à prendre des participations au capital (« Equity ») d’entreprises généralement non cotées (« Private »). C’est le métier du Private Equity. Parmi les plus connus en France, on peut citer Ardian, Eurazeo ou encore Tikehau. Vous pouvez retrouvez une liste de 30 fonds de Private Equity en France dans notre liste. Le principal objectif du fonds est financier : revendre la participation après quelques années (généralement entre 5 et 7 ans) en générant la plus-value la plus élevée possible. Cette plus-value se mesure avec deux indicateurs : le MoM (« Money on Money ») et le TRI (taux de rendement interne). Vous pouvez suivre notre cours de LBO pour en savoir plus sur le calcul de ses deux indicateurs. Pour rappel, un acquisition réalisée par une entreprise avec de la dette n’en fait pas un LBO pour autant ! Par exemple, Patrick Drahi (fondateur de Altice) a construit son « empire » sur des acquisitions successives en ayant à chaque fois recours à un haut niveau d’endettement. Aujourd’hui, la dette du groupe s’élève d’ailleurs à 60 milliards d’euros ! Pourtant, ces opérations ne doivent pas être considérées comme des LBO. Le LBO pour l’entreprise Dans un Leveraged Buy Out, la cible est (presque) toujours une entreprise non cotée. Pour elle, le LBO permet de se financer (avec des actionnaires qui ont les moyens de le faire) pour poursuivre son développement. Surtout, pour ses actionnaires (souvent les fondateurs de l’entreprise), cela permet d’organiser dans le temps la transition capitalistique et managériale Comment fonctionne un Leveraged Buy Out ? Le LBO a une structure particulière en plusieurs étages D'abord, le Leveraged Buy Out est un montage particulier : Au sommet, les fonds d’investissement qui acquièrent l’entreprise En bas, la cible qui est rachetée Entre les deux, une holding d’acquisition (appelée souvent « HoldCo ») qui est une « coquille vide », créée uniquement pour s’endetter (c’est elle qui porte la dette levée par les fonds au moment de l’acquisition) et racheter la cible Le LBO repose sur la dette Ensuite, le Leveraged Buy Out consiste à utiliser une partie significative (mais pas toujours majoritaire) de dette pour acheter la cible. Pour simplifier, il existe 3 niveaux de dette, correspondant chacun à un niveau de risque : La dette « senior »: C’est la dette « classique » qui est remboursée en priorité. Elle est donc peu risquée La dette « junior »: C’est la dette « subordonnée  » qui est remboursée uniquement si l’intégralité du principal de la dette senior l’a été. Elle est donc plus risquée La dette unitranche: C’est un mélange d’une dette senior et junior réunie en une seule et même tranche Le LBO cible certaines sociétés Enfin, la cible doit répondre à certains critères pour faire l’objet du LBO : stabilité des flux de trésorerie, marché mature, équipe de management expérimentée, etc. Pour en apprendre plus sur les critères de sélection d’un fonds de Private Equity, vous pouvez suivre notre cours sur Réussir les entretiens en Private Equity sur la plateforme. Exemple concret d’un Leveraged Buy Out : Trescal Le deal : En 2022, EQT Infrastructure (acquéreur) a réalisé un Leveraged Buy Out sur Trescal (cible) auprès de Omers Private Equity (cédant). L'opération a été réalisée sur la base d’une valorisation de 1,4Mds€ (dette comprise). Omers Private Equity réinvestit à hauteur de 25% et reste actionnaire minoritaire au capital de la société. C’est le 5ème LBO sur Trescal, mais EQT est le premier fonds infra à en prendre le contrôle. Pour cela, il utilise son 5ème véhicule closé en 2021 à 15,6Mds€ d’engagements (levée de fonds déjà réalisée auprès des investisseurs). Le financement : En 2022, les banques centrales ont durci leur politique monétaire. Dans ce contexte, le LBO a été financé par une dette unitranche fournie par un pool de prêteurs. Parmi les prêteurs, on peut citer Apollo, CVC, Goldman Sachs, KKR et Park Square-SMBC. Le levier financier de l’opération (Dette financière nette/EBITDA) s’élève à 5,25x, ce qui est assez élevé. Pourquoi ce deal ? Omers Private Equity réalise un exit auprès d’un autre fonds de Private Equity. De plus, il fait une belle plus-value après avoir racheté Trescal à Ardian en 2018 pour 670m€. EQT Infrastructures investit dans une société dont l’Equity Story est très compatible avec son positionnement (forte croissance à l’international, transformation digitale, secteur infra, résilience en cas de crise). Il compte mettre en œuvre la prochaine étape du développement de la cible pour la revendre dans quelques années à un prix encore plus élevé ! Celui-ci passera par de la croissance externe. Trescal avait déjà réalisé 5 acquisitions début 2023, toutes financées par un prêt de son nouvel actionnaire. Vous souhaitez faire un stage en Private Equity ? Les fonds d’investissement continuent à recruter des stagiaires et des juniors. Cependant, les offres sont moins nombreuses. Et il faut être très bien préparé pour en décrocher une. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Quentin Demaret

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Préparation
Securing a Summer internship in Investment Banking: What You Need to Know

Looking for a summer internship? We delve deep into the subject, shining a spotlight on the essentials required to secure a summer analyst role in investment banking. Let's start with an unequivocal fact: the application process for a summer internship is very competitive. The statistics shared by banks speak volumes about the intensity of the competition and challenge faced by candidates. Consider, for instance, the application and admission numbers from banks such as Goldman Sachs and J.P. Morgan. The former received, in 2022, more than 200,000 applications globally for a mere 3,000 positions: effectively a 1.5% acceptance rate. This was roughly twice the acceptance rate for J.P. Morgan, where 54,000 candidates applied for 480 openings in the investment banking division: just 0.9% of them received offers. Securing an offer is therefore hard. These figures underscore the importance of proper preparation. Success on this application journey is by no means a result of pure chance; rather, it is achieved through a blend of skills, knowledge, and strategic prowess. In this article, we break down what it takes to obtain a dream role as a summer intern in an investment bank, providing you with insights that will transform the seemingly insurmountable odds into a distinctly attainable opportunity. Let’s start with the basics: What is a summer internship? Summer internship : a short but intense programme Summer internships are 8 to 10 week-long programmes offered by investment banks principally in Anglophone geographies (i.e. the UK, the US, Hong Kong and Singapore). They offer interns, viewed as future hires, an invaluable glimpse into the inner workings of the bank and the broader industry. In general, especially for the bigger banks, an intern will be attached to a specific team for the duration of the internship, unlike during the more introductory Spring internships, where interns shadow bankers across a variety of teams. Thus, as a summer intern, you might be working in the ECM or DCM team, or indeed a particular sector team within the bank’s investment banking division (e.g. the Global Industrial Group in Morgan Stanley, or the TMT team at Barclays). (We will talk more about how you select your sector team - or how one picks you - in a forthcoming article) Summer internships are thus an immersive opportunity enabling you to discover the bank and sector. Indeed, as an intern you will be considered a full member of the team – with all the exposure and responsibilities that that entails. Banks also use the programme to assess the suitability of the interns for a full-time position with them; high performing interns will be offered a full-time offer at the end of their internships. Summer internship : the best way to get a full-time Indeed, herein lies a key difference between the recruitment process for an investment bank in Anglophone geographies and continental Europe. For the former, the summer internship programme is the main route through which banks recruit their pool of full-time analysts. In contrast, summer internships are comparatively rare in continental Europe (though notable exceptions do exist, for example Goldman Sachs offering a summer internship programme in Paris); banks tend to offer off-cycle internship programmes lasting 6 months, from which most of their full-time analysts are recruited. What do summer interns in investment banking do? Broadly, what you will do as a summer intern will consist of 2 things: Work As a full member of the team, you will be involved in the execution or origination of mandates by helping to assist in coordinating various aspects of the deal process, such as scheduling meetings and tracking progress. You also will ensure that all parties involved are aligned and informed, by communicating with clients, legal teams, and other stakeholders to gather information, provide them with updates, and address any questions or concerns. Apart from the (essential) logistical and administrative process of deals, you will also work on market research and the preparation of documents – either pitches in the context of origination, or marketing documents for live deals (Teasers, Information Memorandums, Management Presentations etc). Depending on your facility with Excel, you may also be asked to help with financial modelling. Network Networking – the building of professional relationships with colleagues across the bank – is a crucial aspect of a summer internship. It is best to consider the summer internship as an extended interview spanning 8-10 weeks, during which you will have the chance to showcase, beyond your capacity for good work – your interpersonal skills, motivation, and fit within the team and the bank's culture. Banks are also proactive in facilitating the networking of their summer interns throughout the programme, by organising events (breakfasts, fireside chats, afterwork drinks) allowing interns to connect with their colleagues throughout the bank. It is crucial, as a summer intern, to actively make the most of these occasions. Effective networking can lead to strong advocates who can vouch for your performance and contribute to your chances of receiving a job offer after the internship concludes. Why apply for a summer internship? Summer internships offer benefits that extend far beyond an introduction – important in itself – to the world of investment banking: Skill development A summer internship programme is an accelerated learning experience offering the chance for significant professional and personal growth. You will be working on live transactions, honing the skills and knowledge acquired in the classroom under the guidance of industry professionals with significant levels of experience. More than the hard skills in financial analysis and modelling, you will also refine your soft skills – your ability to communicate clearly and effectively (with colleagues and clients), rigour in all that you do, and the ability to remain calm under pressure Enhanced career pathways The summer internship offers the possibility of securing a full-time offer. However, if you do decide to pursue other opportunities outside the bank after your internship, the sheer fact of having obtained a summer position in investment banking – after a highly competitive process – is a mark of excellence on your CV, and will open doors in terms of future career options. As a signal of your potential, it therefore increases your employability Financial rewards Summer internships often come with more than competitive salaries. For the duration of the internship, you will be considered as a full time analyst and be compensated accordingly. At the time of writing, Glassdoor notes that the average summer analyst base salary in London is around £60,000/year, meaning that you will get the prorated amount for your 8 to 10 weeks stay. When should you apply for a summer internship? It is crucial to plan ahead because the recruitment process for analyst summer internships begin 6 months to one year in advance of the start date. (Thus: applications for a summer internship in 2024 typically open from August 2023). Banks open these positions for students in their penultimate (i.e. second last) year of university, meaning that the internship will take place in the summer before your final year. And if you successfully secure a return offer, you will begin work as a full-time analyst immediately after your studies (thus avoiding the stress of applying for jobs post-graduation). You should be keenly aware of the opening application dates across the different banks. Given that most of banks and boutiques hire on a rolling basis, it is crucial to make out your application as soon as possible since banks close the recruitment process once they fill up their internship spots. In order not to miss out on any application, follow all the deadlines in our dedicated Spring and Summer internship tracker. The application process for a summer internship The application process for positions in the banking sector generally comprises 4 main steps. Each step evaluates different aspects of your qualifications and suitability for the role. We outline these steps in detail below. Summer internship : Online application The first step involves applying through the bank's official website. Basic personal information and your CV are typically required. Some banks might also request a cover letter or responses to specific written questions (typically competency-based questions, or questions assessing your level of motivation and knowledge of the sector). Summer internship : Online tests and Hirevue interview The second step commonly entails online tests, a critical stage where many candidates are screened (and eliminated). The nature of these tests can vary among banks but generally includes logical reasoning, verbal reasoning, personality profiling, and situational judgment assessments. Some banks may also use a HireVue interview at this point. In a HireVue interview, you record video responses to several questions (again, either competency-based or motivation-based questions). You're given around 30 seconds to prepare and 90 seconds to deliver your response. Prior preparation is therefore crucial. Summer internship : First round phone/video interview(s) Upon successfully passing the online tests, you will progress to the next stage, which often involves video or phone interviews with bank recruiters. These interviews serve as an opportunity for recruiters to learn more about your motivations for applying. You can anticipate questions related to your fit for the role, competency-based inquiries, and strengths-based assessments. These interviews are particularly important in assessing your alignment with the bank's values and culture.We note that the recruitment process for investment banking summer internships in Anglophone geographies tend to be slightly less technical than that of off-cycle internships (since they are open to individuals without any prior background in finance). However, this does also depend on the profile of the individual candidate: if you have indicated knowledge and or experience in Corporate Finance on your CV, fully expect to be tested by the recruiter, who would be seeking to assess the extent of the knowledge that you have acquired. Summer internship : Assessment center The final step in the application process is the assessment centre. Here, you will participate in various activities that give the bank deeper insights into your abilities and qualifications. These characteristically consists of a case study (often done in group, though it can at times be assigned on an individual basis), a series of one-on-one interviews with bankers, and a retaking of the online tests (only at times and for certain candidates).It is at the assessment centre where a bank has the opportunity to extensively evaluate your competencies and overall suitability for the position.(We will be publishing imminently an in-depth piece on the Assessment Center) While the application process described above is relatively consistent across banks, there can be differences from one institution to another that candidates should take note of. (Not to mention the fact that the process within banks can evolve over time.) For instance, the Morgan Stanley summer application process in 2022 included the submission of a CV and cover letter, an online test, a telephone interview, a video interview, and finally, an assessment centre. In comparison, Evercore's process comprised a CV and cover letter submission, a HireVue test, 2 telephone interviews, and then an assessment centre. It is worth highlighting again the distinction between the recruitment process for summer internships and that of off-cycle internships. For summer internships, the focus tends to lean more towards fit and behavioural aspects rather than technical expertise, with an emphasis on competency-based questions. Recruiters aim to understand you as an individual and your alignment with the bank's values. In contrast, interviews for off-cycle internships (in Anglophone geographies and continental Europe) will carry a higher technical component. How to prepare for summer internships? Optimising your CV and cover letter You will need to tailor your CV to highlight relevant experiences, skills, and achievements as well as quantify, to the extent possible, your accomplishments with specific numbers and data. Be results-driven: showcase the impact of your actions and the results.You should also emphasise your academic achievements, extracurricular activities, and any related coursework. Consider what skills and attributes the banks are looking for in a candidate and highlight them. Your CV should match the company and role that you are applying for, so, use specific keywords and tailor your CV accordingly. Craft a compelling cover letter that demonstrates your motivation, alignment with the bank's values, and a clear understanding of the industry. It will not do to simply restate what has already been written on your CV, and to give generic reasons for wanting to work in the company that could apply to basically any firm. Show that you know exactly why you want to join the firm and why you will be a good fit with the company and its culture. (Here, stand out by citing conversations that you have had with employees that have reaffirmed your motivation for joining the company) Preparing for online tests The key to succeeding in online tests is familiarising yourself with the types of tests used by the bank as well as the test provider. Most banks will require you to take a numerical, verbal and logical test. Some may also include, within the battery of online assessments, a situational test and even a Pymetrics test.Not only do you need to respect the time limit imposed on each test, the threshold for passing on to the next round is also high. Given that the number of applicants typically far exceeds the number of places available, banks can afford to select only the very best-performing candidates (in which case, 15/20 on a numerical reasoning test, while an entirely respectable score, may not suffice to pass on to the next round). Practice is thus vital. To gain an insight into the different types of psychometric tests and to hone your skills on them, consult the Summer Pack where you have a dedicated module delving into the battery of psychometric tests set by investment banks, as well as a bank of more than 200 test questions with full explanations provided for each of them. Preparing for Competency-Based Questions (spoken and written) To succeed at this stage you will need to understand the core competencies the bank is looking for and tailor your answers accordingly: be smart. Use the STAR (Situation, Task, Action, Result) method to structure your thoughts and answers: be sharp. You should be able to provide specific examples that showcase your skills, experiences, and values that you might or might not mention in your CV and cover letter: be prepared. Prepare stories that highlight teamwork, leadership, problem-solving, and adaptability: be a master of storytelling. Revising your Technicals While the summer internship application process is in general less technical than the off-cycle internship process, you should be equipped with a good working technical knowledge (especially if you have indicated prior experience in corporate finance on your CV). For roles in investment banking, you will need to be fluent in accounting, the EV-EQ bridge, valuation methods, merger analysis and LBO. Do note that being conversant and knowledgeable about industry trends is also important – to demonstrate that your motivation for working in the sector is genuine. Thus, if you are interviewing with the ECM team, it is important to be up to date with the latest IPO trends and deals. If you are interviewing with the M&A team, make sure that you are able to discuss recent deals, especially those that the bank advised on. Acing the Assessment Center As mentioned, the Assessment Center, the final step in the recruitment process, is an extended exercise consisting of, among other things, interviews and group activities (very often a case study). You will need to showcase effective communication and a strong capacity for collaboration during group activities. For individual case studies, focus on structured problem-solving and a clear presentation of your analysis. Demonstrate your ability to work under pressure, adapt to changing situations, and provide well-reasoned solutions.Keep in mind that different investment banks may place varying degrees of emphasis on each step. It is therefore essential to research each bank's specific requirements and values to tailor your approach accordingly. Dedicate time to thorough preparation, stay updated on industry news, and engage in networking opportunities to enhance your chances of securing a summer internship in the competitive world of investment banking. And above all be bright, bold, presentable and show that you have a genuine interest for the job you are applying to. Looking to ace your summer applications? A summer internship guarantees three things: a steep learning curve, building a professional network within the bank, and above all, the almost certainty of interesting opportunities. Adding this experience to your CV significantly enhances your profile. Securing a summer is indeed challenging but far from impossible – if you are motivated and put in the right preparation. To get an edge in your application, take up our Summer Pack, which provides you with actionable insight and guidance on every step of the recruitment process. It is a programme with a single objective: to help you secure the internship of your dreams! Discover the Summer Preparation Pack 


Par Yannick Espuga

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Décryptage
Qu’est-ce que le Private Equity ?

Le Private Equity est un domaine qui attire de nombreux étudiants. Aujourd’hui, il fait partie des métiers les plus « populaires » dans l’écosystème de la Corporate Finance, avec évidemment le M&A ou encore les métiers de la dette.  Dans cet article, nous allons d’abord définir le Private Equity, puis parcourir la diversité des fonds qui font du Private Equity et enfin expliquer ses principales différences avec le M&A. C’est quoi le Private Equity concrètement ?  L’activité de Private Equity (parfois nommée avec la simple abréviation « PE » ou « capital-investissement » en français) consiste pour un fonds d’investissement à acquérir des participations au capital (« Equity ») d’entreprises généralement non cotées (« Private »). Parfois, les fonds investissent dans des véhicules gérés par d’autres fonds (fonds de fonds). Dans le premier cas, on parle d’investissement « direct ». Dans le second cas, on parle d’investissement « indirect ». Car l’argent investi dans le véhicule sera ensuite réinvesti au capital des entreprises. A chaque fois, l’objectif principal du fonds d’investissement est de revendre ces participations en réalisant la plus-value la plus élevée possible. En pratique, le Private Equity regroupe 4 grandes étapes : 1) La levée de fonds Le fonds d’investissement récolte le plus d’argent possible auprès de divers investisseurs pour constituer un véhicule. Il sera ensuite son « bras armé » pour investir. Les investisseurs qui participent à cette récolte sont connus sous le nom de « LPs » (Limited Partners). Le fonds qui va ensuite investir cet argent est appelé « GP » (General Partner). 2) L'acquisition Le fonds d’investissement utilise l’argent levé pour investir dans des entreprises (investissements directs) ou fonds (investissements indirects). Selon sa stratégie d’investissement définie en amont, le fonds investira en tant qu’actionnaire minoritaire ou majoritaire. Seul ou avec d’autres fonds d’investissement (co-investissement). Dans certains secteurs (ex : santé, assurance, TMT). Et dans des entreprises spécifiques (startup, PME/TPE, ETI, Business Model B2C ou B2B, etc.). 3) La gestion Le fonds d’investissement gère l’entreprise qui devient membre de son portefeuille. Pendant plusieurs années, l’objectif est de faciliter la croissance de l’entreprise (augmentation des revenus par croissance organique ou externe) et de renforcer sa profitabilité (augmentation de la marge d’EBITDA). Pendant cette période, les bénéfices réalisés par la cible servent aussi à rembourser la dette souscrite par le fonds au moment de l’acquisition. 4) La cession Le fonds d’investissement cède sa participation après quelques années (généralement entre 5 et 7 ans) au sein de son portefeuille. Cette vente (si elle se passe bien) permet non seulement de rendre l’argent aux LPs mais aussi de générer des bénéfices (additionnels) pour le fonds. Le Private Equity est un secteur diversifié Il existe de très nombreux fonds d’investissement. Retrouvez d'ailleurs les plus connus dans nos fiches sur les fonds de Private Equity en France. Et leur catégorisation peut prendre différentes formes. On peut distinguer par exemple : Le secteur Il existe des fonds : Généralistes. Ils investissent dans tous les secteurs (ex : PAI Partners, Bridgepoint, Advent) Thématiques (ou sectorisés). Ils investissent principalement dans un ou quelques secteurs (ex : BlackFin Capital Partners en FIG, Tikehau Ace dans la sécurité et la défense, Antin Infrastructure Partners dans l’infrastructure) Le segment On distingue les fonds : Small et Mid Cap. Ils investissent en général dans des entreprises de petite ou moyenne taille (ex : Omnes Capital, Abenex, Capza) Large Cap. Ils investissent aussi dans des grandes entreprises (ex : Advent, Astorg, Cinven, KKR) Petite précision : Les fonds qui investissent dans les startups sont appelés des fonds de Venture Capital (ils interviennent à un stade plus précoce, avec plus de risques). Le type d'investissement Certains fonds investissent seuls. D'autres incluent une équipe de co-investissement (ex : Ardian). Ils investissent uniquement avec d’autres fonds. C’est le cas de Bpifrance. En effet, elle suit aussi un objectif d’intérêt général en facilitant la croissance du tissu économique français. Donc elle intervient toujours en « co-lead » ou aux côtés d’un « lead » Des fonds ne font que des investissements directs. Et des fonds qui intègrent aussi une équipe dédiée aux fonds de fonds (ex : Ardian, encore une fois). En savoir plus sur Ardian ? Vous pouvez retrouver dans notre blog l’article Ardian : un acteur clé du Private Equity en co-investissement  Que choisir entre le M&A et le Private Equity ? Vous êtes indécis entre débuter votre carrière dans le M&A ou en Private Equity ? Voici quelques différences entre les deux métiers : Le Private Equity : un métier différent Le banquier M&A exerce dans une banque d’affaires ou une boutique M&A. Il conseille l’acheteur (mandat « buy-side ») ou le vendeur (mandat « sell-side ») dans le cadre d’une transaction. C’est donc un tiers à l’opération, qui exerce un rôle d’intermédiaire. Le fonds de Private Equity est un investisseur. Il achète et vend des entreprises. C’est donc un acteur de la transaction, soit l’acheteur, soit le vendeur. Les fonds d’investissement mandatent d’ailleurs régulièrement une banque d’affaires pour les conseiller sur ces opérations Un travail différent en Private Equity Les compétences requises sont assez similaires, mais les missions de l’analyste M&A et du chargé d’affaires en Private Equity sont différentes. Quelques exemples : L’analyste M&A produit un pitch pour convaincre le client de lui confier un mandat. Mais le junior en Private Equity travaille sur un memo pour convaincre son comité de direction d’investir au capital d’une entreprise L’analyste M&A organise les interactions entre les différentes parties prenantes sur un deal (vendeur, acheteurs potentiels, conseils). Mais le junior en Private Equity participe aux travaux de due diligence sur la cible pour déterminer si le fonds a un intérêt à investir L’analyste M&A valorise une cible avec l’appui du Business Plan transmis par le management. Mais le junior en Private Equity challenge ce Business Plan pour déterminer le « bon prix » de l’investissement  L’analyste M&A n’intervient plus après l’acquisition. Mais le junior en Private Equity suit l’évolution des principaux agrégats (opérationnels et financiers) de l’entreprise dans la perspective de sa revente Une rémunération différente en Private Equity En M&A comme en Private Equity, la rémunération des juniors est généralement assez avantageuse. Si la part fixe de la rémunération est assez similaire, la part variable dépend d’un critère distinct. Le bonus du banquier M&A dépend généralement de sa performance et de celle de la banque (ex : le dealflow sur l’année). Celui de l’Investment Manager dépend plus étroitement de la performance du fonds  (qui dépend aussi de la sienne bien évidemment). En effet, les équipes reçoivent une partie de la plus-value réalisée lors de la revente des participations à partir d’un certain seuil. C’est le « carried interest ». Il est lié à la surperformance du fonds. Enfin, on peut aussi mentionner d’autres critères qui jouent en général en faveur du Private Equity. Parmi ceux-ci, on peut citer :  L’impact sur l’économie réel. Le fonds est un investisseur donc a un impact plus grand Le work life balance. Le fonds peut staffer le conseil M&A sur certaines tâches fastidieuses, alors que la banque n’a personne à qui déléguer ! Vous voulez travailler en Private Equity ? Les process de recrutement sont compétitifs pour les fonds d’investissement. Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès aux vidéos sur les concepts techniques à maîtriser, des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises (dont 30 fonds de Private Equity), des podcasts exclusifs avec des professionnels. Retrouvez par exemple dès maintenant sur la plateforme notre cours pour Réussir ses entretiens en Private Equity Découvrir les cours de la plateforme


Par Samir Jacquelin

6 min de lecture

Entreprise
Centerview, la boutique M&A qui défie les grandes banques

Centerview fait de plus en plus rêver les candidats. Dans le monde feutré des banques d’affaires, de nouveaux acteurs apparaissent régulièrement pour concurrencer les grandes institutions traditionnelles, souvent en place depuis plusieurs décennies (plus d’un siècle parfois…). Parmi ces nouveaux acteurs, ce sont les « boutiques » M&A qui prennent le plus de place. La « boutique » est une structure indépendante. Elle ne possède pas de bilan. Son seul service offert au client, c’est le conseil. Au contraire, les banques universelles (telles que BNP Paribas, Goldman Sachs et autres) font à la fois du conseil et d’autres activités (financement, trading, etc.). Et parmi ces nouvelles « boutiques » M&A, Centerview figure en bonne place ! Mieux, elle se distingue par un parcours « fulgurant » depuis sa création aux États-Unis en 2006. Au point de détrôner les « vieilles maisons » comme Lazard ou Rothschild ? Dans cet article, nous allons d’abord revenir sur les origines de Centerview, puis raconter son arrivée tonitruante à Paris et enfin parcourir le process de recrutement original mis en place par la boutique à Paris. Centerview : la « petite boutique M&A » qui concurrence les géants de Wall Street Les origines de Centerview Centerview a été fondée en juillet 2006 par un groupe de banquiers d'affaires aux Etats-Unis. Parmi eux, on retrouve Blair Effron (ancien vice-président d'UBS), Robert Pruzan (ancien président de Wasserstein Perella & Co) et d'autres personnalités influentes du Wall Street de l’époque comme Stephen Crawford (ancien co-président de Morgan Stanley), Adam Chinn (ancien associé de Wachtell Lipton) ou James Kilts (ancien PDG de Gillette). L’idée est claire : concurrencer frontalement les grandes banques de Wall Street qui détiennent à cette époque la grande majorité du marché tant convoité des M&A. La recette est simple : capitaliser sur le réseau respectif des co-fondateurs et innover avec une politique marketing agressive. En effet, les premiers deals conseillés par Centerview se font sans fees pour permettre aux clients de juger de la qualité du travail. Et cela fonctionne ! Centerview gagne rapidement en notoriété et brille par sa capacité à conclure des deals emblématiques qui attirent l'attention de l'industrie. Le plus spectaculaire de tous reste certainement l'acquisition de Time Warner par AT&T en 2018 pour 85 milliards de dollars. Un deal qui a marqué le secteur des médias et du divertissement. L’opération permet à Centerview de se positionner comme un acteur clé du large cap aux Etats-Unis. Rappelons cependant que AT&T revendra l’actif (devenu WarnerMedia) à Discovery trois ans plus tard pour se recentrer sur ses activités d’opérateur télécoms… Autre gros deal : le conseil de Tiffany dans son rachat par LVMH en 2020 pour 16 milliards de dollars, une opération marquante dans le secteur du luxe. En plus de ces deals, Centerview réalise aussi des recrutements de poids. Citons seulement deux exemples : Robert Rubin (ancien secrétaire au Trésor des Etats-Unis) arrivé en tant que Senior Advisor en 2010 et Rahm Emanuel (ancien maire de Chicago) qui lancera un nouveau bureau dans sa ville en 2019. Les expertises de Centerview Aujourd’hui, au-delà des opérations M&A (et du conseil en financement), Centerview propose aussi 3 autres types de conseils à ses clients : Conseil stratégique (hors du cadre transactionnel classique). Exemple : définir la stratégie opérationnelle de l’entreprise Conseil en restructurations (quand la structure financière de l’entreprise pose problème). Exemple : recapitalisations, placement sous la protection du Chapter 11 aux Etats-Unis, revue de Business Plan pour communiquer auprès des créanciers Conseil des boards (quand un avis indépendant est pertinent). Exemple : special committees, fairness opinion, défense contre des OPA ou fonds activistes Centerview : l’arrivée d’un « mastodonte » à Paris L'ouverture du bureau de Paris en 2020 Quand Centerview débarque à Paris en 2020, elle a déjà gagné son statut de boutique « référence » dans le monde des M&A. D’abord, son dealflow américain est élevé. Ensuite, elle conseille sur des opérations large cap. Enfin, elle a déjà entamé son développement à l’international, avec par exemple l’ouverture d’un premier bureau en Europe à Londres. Mais la jeune boutique américaine veut frapper fort en France. D'ailleurs, Paris est son premier bureau en Europe continentale. Pour cela, elle attire l’un des banquiers les plus connus de sa génération sur la place parisienne. Surtout, elle le recrute chez la « vieille rivale » Lazard, véritable temple de la banque d’affaires et inventeur des M&A modernes. Cela sera Mathieu Pigasse qui dirigera le nouveau bureau parisien de Centerview. Celui-ci emmène dans ses bagages plusieurs banquiers de Lazard, dont Nicolas Constant et Pierre Pasqual. Le « style Lazard » chez Centerview à Paris fonctionne rapidement. Grâce à l'expertise et l'expérience de ces banquiers chevronnés, Centerview gagne rapidement en crédibilité et réputation sur le marché français. « On a démarré à cinq en plein confinement avec beaucoup d'énergie à un moment où les dirigeants avaient un grand besoin d'échange et de réfléchir à l'après-crise », raconte aujourd’hui l’un des premiers banquiers de la boutique à Paris. Depuis ses locaux de l’avenue Matignon puis aux « 51 Hoche » (son nouveau siège parisien depuis 2023), Centerview est passée de 5 à 30 banquiers en trois ans. Aux côtés des anciens Lazard, elle a aussi recruté l’associé-gérant de Rothschild & Co Grégoire Heuzé (aujourd’hui parti pour fonder sa propre boutique Altamoda) ou le co-responsable de la banque d'investissement de Barclays à Paris et spécialiste des deals bancaires et financiers Yann Krychowski. Un dealflow déjà impressionnant Surtout, son dealflow est impressionnant avec un track record bien rempli. La boutique a conseillé sur une vingtaine de deals en France. Quelques exemples : Vente du bloc d’Engie dans Suez à Veolia (conseil des administrateurs d’Engie) Rachat des cliniques C2S par Elsan au fonds d’investissement Eurazeo (conseil de Elsan) Entrée de CVC dans la Ligue de Football Professionnel (conseil de la LFP) Acquisition par Ardian de GreenYellow à Casino (conseil de Ardian) Rachat de April par KKR (conseil de KKR) Acquisition de Newcrest par Newmont (conseil de Newmont) Rachat de Provention Bio par Sanofi (conseil de Provention Bio) Acquisition par L’Oréal de Aesop auprès de Natura & Co (conseil de L’Oréal) Rachat du RC Strasbourg pat BlueCo (conseil du RC Strasbourg) Rachat par Kering des parfums Creed (conseil de Kering) Ce dealflow impressionnant a permis à Centerview de faire son entrée dans le top 10 des League Tables françaises au premier semestre 2023. Dans le classement Refinitiv, la boutique se classe à la 6ème position derrière des acteurs historiques du secteur comme BNP Paribas, J.P. Morgan, Lazard et Rothschild & Co. Centerview : un processus de recrutement atypique et exigeant Centerview se démarque également par son processus de recrutement non conventionnel. Plutôt que de se concentrer uniquement sur les diplômes prestigieux, la banque accorde une importance primordiale aux compétences analytiques, à la capacité de résolution de problèmes complexes et à la créativité des candidats. Le processus de recrutement de Centerview comprend souvent des études de cas stimulantes. Ce qui permet aux candidats de démontrer leurs compétences pratiques. Cette approche innovante a permis à Centerview de constituer une équipe diversifiée et talentueuse, apportant des perspectives variées dans leurs transactions. A Paris, le process de recrutement se déroule généralement en deux tours : Premier tour : Le candidat a 2 entretiens avec des banquiers juniors (analystes ou associates). Les entretiens sont structurés de manière classique, avec du fit et de la technique. Deuxième tour : Le candidat est invité à un « Superday » (une sorte d’Assessment Center à l’anglo-saxonne). Il regroupe plusieurs candidats. Chacun a des entretiens avec une grande partie de l’équipe (dont plusieurs banquiers seniors). Chaque candidat est confronté à 4 types d’entretien : General Fit & Leadership. Ce sont les question de fit classiques d’un entretien en M&A Problem Solving. Ce sont généralement des mises en situation Work Ethic & Work. C’est un entretien axé sur le fit à l’anglo-saxonne, avec des competency-based questions Technique. C’est un entretien classique qui évalue la compréhension des concepts financiers de base du candidat L’un des entretiens peut être réalisé en anglais. Aussi, les candidats ont généralement un call avec une RH de New-York au début du process pour vérifier la cohérence de la candidature. Conclusion : Centerview est une nouvelle force dans les M&A Centerview s'est donc imposée comme une force majeure parmi cette nouvelle génération de boutiques M&A qui concurrence les banques d’affaires traditionnelles. Son expansion à Paris et son impressionnant dealflow en à peine quelques années témoignent de sa capacité à rivaliser avec les plus grands acteurs du secteur. Avec sa récente entrée dans le top 10 des banques d'affaires en France, Centerview confirme sa position en tant que banque incontournable sur le marché français. Cependant, Centerview reste « une jeune boutique » par rapport aux autres grands acteurs des M&A en France comme Lazard et Rothschild & Co. L’enjeu du développement de la banque en France est important dans les prochaines années. Clairement, il faudra compter sur elle !  Vous souhaitez travailler en M&A chez Centerview ? C’est possible mais difficile d’intégrer ce type de boutique M&A. La concurrence entre les étudiants est rude. Et une bonne préparation est nécessaire ! Pour vous aider, deux anciens banquiers de Lazard ont lancé Training You en 2019 pour aider les étudiants à préparer les entretiens en M&A et plus globalement en Corporate Finance. Les formations regroupent tout ce que vous devez connaître pour réussir un process de recrutement : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Théa Chaduteau

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Entreprise
Lazard, la boutique qui a inventé le M&A moderne

« Pour beaucoup, Lazard est la maison qui a inventé la banque d’affaires moderne, celle des fusions-acquisitions » écrit en 2006 Martine Orange dans son « best-seller » dédié à la banque Ces Messieurs de Lazard. Pourquoi donne-t-on aujourd’hui à Lazard cette importance ? L’histoire de la banque Lazard résonne comme celle d’une « saga familiale » débutée au milieu du 19ème siècle et qui se poursuit aujourd’hui. Lancée par les « frères Lazard » en 1848, la petite quincaillerie deviendra en 150 ans d’histoire hors du commun l’une des marques les plus reconnues de la banque d’affaires. A la fois admirée et redoutée, Lazard a enchainé les coups d’éclats, les succès mais aussi les faux pas et les déclins. Surtout, elle a conquis le monde à force de travail (dealflow exceptionnel) et grâce à la vision de plusieurs associés-gérants qui ont fait l’histoire de la banque (personnalités clés). Surtout, elle a fortement influencé le capitalisme mondial et évidemment participé à l’émergence du M&A moderne. Dans cet article, nous aborderons d’abord les origines de Lazard, puis la construction progressive du « mythe » autour de la banque au fur et à mesure de son développement, enfin la consécration de Lazard comme banque de référence dans les M&A aujourd’hui. Aussi, nous évoquerons à la fin quelques « grands banquiers » de Lazard qui ont largement contribué à l’histoire de la banque. Les origines de Lazard : une banque entre la France et les Etats-Unis Lazard Frères est fondée en 1848 par trois frères lorrains (origine française de la banque) à La Nouvelle-Orléans en Louisiane (origine américaine de la banque). Précisément, Alexandre, Lazare et Simon Lazard émigrent aux États-Unis et y lancent une activité de négoce (mercerie, quincaillerie, épicerie, etc.). La fratrie est rapidement rejointe par Elie (le 4ème frère Lazard) et leur cousin Alexandre Weill. Et l’activité initiale de négoce est progressivement remplacée par le service financier. En effet, dans le contexte de la ruée vers l’or de l’époque, la famille s'installe à San Francisco en Californie pour stocker l'or des pionniers, organiser les transferts d'or vers les familles en France et financer ponctuellement des premiers clients. Ce sont les débuts de la banque Lazard ! Le mythe Lazard : une banque au cœur de l’économie et de la finance mondiale Lazard occupe rapidement une place prépondérante dans les milieux d’affaires français et américains. A la fin du 19ème siècle, depuis ses différentes « maisons » (Paris, New York et Londres), elle s’est imposée comme une référence de la finance mondiale. Et à partir du début du 20ème siècle, la banque sera intimement liée à l’évolution du capitalisme moderne. Des opérations spectaculaires D’abord, Lazard est intervenue lors de nombreuses opérations spectaculaires. A la fois au service des gouvernements et des entreprises. Pour les gouvernements (et municipalités) : Défense du « franc » en 1924 contre la spéculation internationale. La banque intervient sur les marchés des changes pour le compte du gouvernement de Raymond Poincaré Remise en ordre des finances de la ville de New York. Elle était en quasi-faillite en 1975 (avec l’entregent de Félix Rohatyn) Conseils des gouvernements de Jacques Chirac et Michel Rocard lors des grandes privatisations de la fin des années 1980. Avec le recrutement de banquiers proches des milieux étatiques comme David Dautresme ou Georges Ralli Pour les entreprises : Accompagnement de André Citroën dans la restructuration financière de sa société automobile en 1927 Conseil lors de la création de la compagnie aérienne Air Inter en 1954 Conseil lors de la première OPA hostile aux Etats-Unis qui opposait trois sociétés américaines à Franco-Wyoming en 1964 Conseil du conglomérat ITT pour le rachat d’Avis en 1965 Conseil sur le rapprochement entre Peugeot et Citroën en 1976 Une influence sur les entrepreneurs Ensuite, Lazard a accéléré la carrière de certains « capitaines d'industrie » français (avec l’influence marquée d’Antoine Bernheim, le banquier « faiseur de roi » de Lazard) : Bernard Arnault quand il souhaite racheter Boussac puis lors des opérations du rapprochement entre Moët-Hennessy et Louis Vuitton. Jusqu’à sa disparition, Bernheim se plaisait à souligner les « trop petites » faveurs que Bernard Arnault lui attribuait en guise de remerciements : une réduction de 30% chez Dior, un foulard pour son anniversaire et des caisses de Moët en fin d'année… Antoine Riboud (patron de BSN) dans sa tentative d’OPA hostile (et ratée…) sur Saint-Gobain en 1968 mais aussi dans ses futures acquisitions qui donneront naissance au groupe Danone actuel Vincent Bolloré dans la construction de son empire François Pinault dans la croissance de son groupe avec l'acquisition du Printemps La consécration de Lazard : une banque M&A référence dans le monde Le succès dans les années 1980 Lazard a régné sans partage sur les M&A dans les années 1980 et 1990 en France. D’ailleurs, elle échappe « miraculeusement » à la nationalisation en 1981. Cela ne sera pas le cas d’autres banques comme Paribas ou Rothschild. Cette décision s'explique grâce aux relations amicales entre André Meyer et Jacques Attali, le jeune conseiller du président élu François Mitterrand. Malgré un petit « passage à vide » dans les années 2000 (concurrence féroce de Rothschild & Co, des banques américaines et des nouvelles boutiques, rivalités internes, etc.), la maison est aujourd’hui l’une des banques d’affaires les plus prestigieuse au monde. En France, sa réputation est intacte. D’ailleurs, Lazard « ne se refuse pas » pour de nombreux étudiants ! Un leader sur la place au niveau mondial Aujourd'hui, Lazard, c’est avant tout une banque d’affaires indépendante (une « boutique » dont le seul métier est le conseil financier) au milieu des grandes banques universelles, qui maintient une forte dimension internationale (présence dans plus de 25 pays) et qui propose 5 principaux types de conseils : M&A (son activité historique) Restructuration (dans le cadre de situations spéciales) Levée de capitaux (conseil en financement en equity et en dette) Politique économique et financière. C’est la fameuse activité de conseil aux gouvernements. Elle se lance en 1974 dans le cadre de la « troïka » avec Lehman Brothers et Warburg. Et elle reste aujourd’hui une spécialité de Lazard Gestion d’actifs (pour les clients fortunés). Elle se lance en 1953 à Londres et se nomme aujourd’hui Lazard Asset Management Lazard est aussi entrer dans la « modernité » au tournant du 21ème siècle. Deux évènements majeurs marquent cette transition : Premièrement, les « trois maisons » (Paris, New York et Londres) se réunifient en 2000 à l’initiative de Michel David-Weill, après avoir repris les parts du groupe Pearson (actionnaire historique de Lazard Londres) Deuxièmement, Lazard fait son entrée à la bourse de New York en 2005 sous l’impulsion de Bruce Wasserstein (nommé à la présidence de la banque en 2002 par Michel David-Weill) Actuellement, Lazard est dirigée par l’américain Peter Orszag. Il a succédé à Kenneth Jacobs en 2023. Ce dernier avait lui-même pris la place de Bruce Wasserstein à son décès en 2009. Les banquiers de Lazard : une banque aux fortes personnalités Lazard a forgé des personnages clés dans l’histoire des M&A qui sont à l’origine de nombreux bouleversements dans le monde des affaires. Quelques exemples : André Meyer Surnommé le « Picasso de la finance », il dirige la banque pendant plus de 30 ans et y développe des métiers lucratifs comme le Venture Capital ou l’immobilier. Pour lui, « le véritable secret de Lazard, c'est de savoir garder les secrets ». Le culte de la discrétion a toujours été mis en avant par Lazard. Felix Rohatyn Il rejoint la banque comme stagiaire à 20 ans. Il devient associé en 1961 puis Managing Director et responsable de la branche américaine de Lazard jusqu'en 1997. Puis, il est ambassadeur des Etats-Unis à Paris. Michel David-Weil Entré en 1956 à 24 ans au sein de la banque et qui en devient le président en 1975, il est le « dernier empereur de Wall Street » laisse un héritage exceptionnel chez Lazard, avec en point culminant la réunification des « trois maisons » historiques de Paris, New York et Londres en 2000. Michel David Weil quitte Lazard en 2004 après un bras de fer avec l'américain Bruce Wasserstein, à qui il avait pourtant confié les rênes de la banque trois ans plus tôt. Bruno Roger Il rejoint la banque en 1954 à 21 ans après l'obtention de son diplôme et qui y fera toute sa carrière : gérant en 1973, associé-gérant en 1978 et président de Lazard France de 2002 à 2017. Sous l’influence de Bruce Wasserstein et sur les conseils d’Alain Minc, Bruno Roger recrute Matthieu Pigasse en 2002 qui lui succèdera comme directeur général de Lazard Paris en 2017. Antoine Bernheim Il est recruté par André Meyer et surnommé « le banquier faiseur de roi » ou « le parrain du capitalisme français ». En effet, il a aidé Vincent Bolloré, Bernard Arnault ou encore Francois Pinault à construire leurs empires industriels. Entré au sein de la banque en 1963, c’est lui qui invente les systèmes complexes de holding qui permettent à un actionnaire de prendre le contrôle d'un empire avec une mise de fonds réduite. Ce système sera fortement utilisé par ses clients. Dont un certain Vincent Bolloré, qui les appelle les « les poulies bretonnes ». Bruce Wasserstein Ancien de First Boston et légende de Wall Street, il a participé à plusieurs deals emblématiques des années 1990. Et il cède sa boutique de conseil Wasserstein Perella à Dresdner en 2000, au plus haut du cycle. Il rejoint ensuite Lazard ou il est nommé à la présidence par Michel David Weil. Cette nomination intervient devant plusieurs prétendants en interne. Comme Edouard Stern, Bill Loomis ou Jean-Marie Messier. Bruce Wasserstein impulse l’introduction en bourse de Lazard en 2005. Mathieu Pigasse D'abord, il est associé-gérant chez Lazard de 2002 à 2015. Puis, il est directeur général délégué de Lazard Frères à Paris à partir de 2009. Enfin, il est responsable des M&A et du conseil aux gouvernements à l’échelle mondiale en 2015 jusqu'à sa démission en 2019. En effet, il rejoint à cette date la rivale Centerview. Il figure parmi les hommes clés de l'histoire récente de Lazard pour son rôle dans plusieurs transactions importantes, y compris le sauvetage de la Grèce lors de la crise de la dette souveraine. Kenneth Jacobs Il rejoint la banque comme Partner en 1991 pour diriger les activités américaines de la banque. Avec lui Lazard fait son entrée sur de nouveaux marchés et ajoute dans son arsenal de métier les restructurations et conseils en investissement stratégique. Il est président entre 2009 et 2023. Peter Orszag lui succèdera. Vous souhaitez travailler en M&A chez Lazard ? C’est difficile d’intégrer ce type de boutique M&A. La concurrence est rude. Une bonne préparation est nécessaire ! Pour vous aider, deux anciens banquiers de Lazard ont lancé Training You en 2019 pour aider les étudiants à préparer les entretiens en M&A et plus globalement en Corporate Finance. Les formations regroupent tout ce que vous devez connaitre pour réussir un process de recrutement : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Lucas Gill

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8 boutiques M&A tech à suivre

Les boutiques M&A dans la tech sont nombreuses. En effet, la tech est un secteur en pleine croissance. Par conséquent, les opérations M&A sont nombreuses dans ce domaine ! Si vous souhaitez faire un stage en M&A dans le secteur tech, vous avez le choix ! D’une part, vous pouvez rejoindre une équipe sectorisée au sein d’une banque universelle (ex : BNP Paribas, Goldman Sachs, Morgan Stanley, etc.) ou une boutique indépendante (ex : Lazard avec sa réputée équipe TMT) D’autre part, vous pouvez travailler dans une boutique indépendante qui ne fait que de la tech. Et il y en a de plus en plus sur la place parisienne ! Dans cet article, on vous présente 8 boutiques M&A spécialisées sur la tech à suivre dans les prochaines années. 1) Cambon Partners Fondée en 2003 par David Salabi, Cambon Partners (anciennement la Financière Cambon) accompagne les entreprises dans l’ensemble de leurs opérations (acquisitions, levées de fonds et cessions) à chaque étape du cycle de vie (Venture, Growth Capital, LBO et M&A). Depuis son lancement, Cambon Partners s’est développée rapidement : Plus de 400 opérations réalisées (dont 200 réalisées entre 2017 et 2022) Ouverture de plusieurs bureaux à Londres, San Francisco et Pékin Plus de 50 collaborateurs (dont 8 associés) Exemple de deal : En 2021, Cambon Partners a conseillé Qualium dans la cession de sa participation au capital de Labelium (agence de conseil en marketing numérique) à Charterhouse Capital Partners sur la base d’une valorisation de 300m€, soit 15 fois l’Ebitda de la cible. Processus de recrutement : Retrouvez toutes les informations sur la page dédiée à Cambon Partners sur notre site ici. Pourquoi choisir Cambon Partners ? Parmi les boutiques M&A tech, Cambon Partners s’est clairement imposée comme la boutique de référence ces dernières années à Paris dans la tech ! Pour découvrir Cambon Partners : Vous pouvez aussi visionner notre podcast Career Insights avec son fondateur David Salabi :  2) Clipperton Co-fondée en 2003 par Nicolas von Bulow et Stéphane Valorge, Clipperton conseille ses clients dans 3 domaines : M&A (acquisitions ou cessions) Growth Financing : financement dans le cadre de levées de fonds (focus sur les séries B et C et le Growth Equity) Tech Buy-Out : financement dans le cadre d’opérations de LBO Clipperton met en avant une expertise dans 6 secteurs (tous liés à la tech) : Consumer Internet, SAAS, Digital Services & Media, Healthtech, New Hardware & Telecom et Fintech. Exemple de deal : En 2023, Clipperton a conseillé la filiale de BPCE Bimpli (services dématérialisés d’avantages aux salariés) dans sa cession à Swile dans une opération entièrement réalisée par échange de titres, ce qui fait de BPCE le premier actionnaire de Swile. A l’issue de l’opération, BPCE détenait ainsi 22% du capital de Swile sur une base pleinement diluée. Processus de recrutement : Retrouvez toutes les informations sur la page dédiée à Clipperton sur notre site ici. Pourquoi choisir Clipperton ? Parmi les boutiques M&A tech, le positionnement de Clipperton est unique sur le marché. Entre le M&A et le Conseil. Certainement lié au profil des deux fondateurs (entrepreneuriat et Conseil en stratégie), la boutique met en avant à la fois une forte expertise sur l’exécution financière et de solides compétences analytiques pour définir la stratégie des clients sur leurs marchés. De plus, l’arrivée de Natixis au capital permet une institutionnalisation de la boutique, qui peut maintenant intervenir sur des transactions plus importantes en taille (potentiellement en co-mandat avec Natixis Partners). Pour découvrir Clipperton : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec son co-fondateur Stéphane Valorge :  3) GP Bullhound Fondée aux débuts de la bulle Internet en 1999 à Londres et présente à Paris depuis 2016, GP Bullhound intervient sur 3 types d’opérations : Les fonds étrangers qui veulent acquérir une startup française Les fonds français qui veulent investir à l’étranger Les entrepreneurs qui cèdent leur startup GP Bullhound a développé une forte expertise sur 5 practices : Software, Digital Media, Digital Commerce, Fintech et Digital Services. Exemple de deal : En 2022, GP Bullhound a accompagné EcoVadis (spécialiste de la notation ESG) dans sa nouvelle levée de fonds de 500m$ auprès d’un pool d’investisseurs, parmi lesquels Astorg et General Atlantic (qui contribuent à hauteur de 85% du tour de table), GIC (le fonds souverain de Singapour) et le fonds californien Princeville Capital. La valorisation dépasse 1Md€. A l’issue de l’opération, CVC Growth Partners (qui avait mené la Série B en 2020) reste le principal actionnaire institutionnel de la cible, tandis que Partech (qui avait mené la Série A en 2016) acte sa sortie. Processus de recrutement : Retrouvez toutes les informations sur la page dédiée à GP Bullhound sur notre site ici. Pourquoi choisir GP Bullhound ? Parmi les boutiques M&A tech, au-delà du conseil financier classique, GP Bullhound est aussi présent dans le capital investissement ! Ses fonds investissent dans des entreprises de la tech, prioritairement dans les secteurs suivants : Gaming, Software, Marketplaces, Semi-conducteurs, Digital entertainment ou Fintech. Récemment, GP Bullhound est entrée au capital de grosses sociétés de la tech comme Revolut, Spotify ou encore Slack ! 4) Kickston Co-fondée en 2020 par Amaury Boelle et Marc Forestier, la jeune boutique Kickston intervient principalement sur le segment Small Cap, avec une spécialisation sur deux verticales : Consumer et Tech. Depuis son lancement, Kickston a conseillé sur 22 opérations (dont 10 sur l’année 2022), essentiellement des levées de fonds et quelques cessions. Pour chaque opération, Kickston s’appuie sur des Senior Advisors, actuels ou anciens entrepreneurs et spécialistes de chaque secteur pour apporter une expertise sectorielle en plus de l’expertise purement financière de la banque. Exemple de deal : En 2023, Kickston a conseillé Qairn (jeune startup créée en 2021) dans sa fusion avec Clardian (leader historique sur le marché) pour créer Ubaq, un leader européen des processus règlementaires pour l’industrie de la santé. Processus de recrutement : Le process de recrutement comprend 2 tours : Premier tour : un entretien à distance avec un banquier Deuxième tour : un test technique de 30 minutes avec des questions techniques et un entretien de fit avec un banquier Pourquoi choisir Kickston ? Chez Kickston, vous rejoignez à la fois une banque d’affaires innovante totalement immergée dans l’écosystème tech parisien et un projet entrepreneurial fort avec une vraie volonté de croissance. Cette double dimension se retrouve chez les fondateurs : Amaury est un ancien « Serial Entrepreneur » (il a fondé trois startups avant Kickston) et Marc est un ancien banquier d’affaires (il est passé par Avolta, Financière de Courcelles ou encore Clairfield). Pour découvrir Kickston : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec son co-fondateur Marc Forestier :  5) Tao Partner Créée en 2019 par Benoit Mercier, Tao Partner (le nom vient du taoïsme, l’un des trois piliers de la pensée chinoise avec le confucianisme et le bouddhisme, qui se fonde sur l'existence d'un principe à l’origine de toute chose) accompagne les entreprises dans leur développement sur des sujets de levées de fonds, M&A et plus généralement de Corporate Development. Depuis le lancement, la boutique a conseillé une vingtaine de clients à travers l'Europe. Tao Partner intervient dans différentes industries : Mobility, Fintech, IoT, Energie, Solutions SaaS, Affordable luxury, Medias, PropTech, Smart City, etc. Exemple de deal : En 2022, Tao Partner a conseillé la société toulousaine Naïo Technologies (spécialiste de la robotique agricole) dans sa nouvelle levée de fonds de 32m€ pour accélérer sa croissance industrielle et commerciale. Le tour de table est mené par Mirova (filiale de Natixis IM dédiée à l’investissement durable) et rassemble les investisseurs historiques (Bpifrance, Capagro, Demeter, Pymwymic et Codema) ainsi que les fonds régionaux M Capital et Aris Occitanie (Agence Régionale des Investissements Stratégiques). Processus de recrutement : Le process comprend 2 entretiens : Premier entretien : à distance, avec un Associate sur le fit (surtout la motivation pour la tech et Tao Partner) Deuxième entretien : sur place, avec un ou deux banquiers sur le fit et la technique Pourquoi choisir Tao Partner ? Parmi les boutiques M&A tech, les locaux de Tao Partner sont juste incroyables ! Vous allez travailler sur une péniche, avec une vue imprenable sur la Seine et quelques-uns des plus beaux monuments de Paris (Tour Eiffel, Arche de La Défense, Tour Montparnasse, etc.). De plus, aucun présentéisme n’est demandé aux jeunes banquiers chez Tao Partner. L’équilibre de vie pro/perso est fortement respecté, et même encouragé. Pour découvrir Tao Partner : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec un ancien associate de l'équipe Talel Habachi :  6) Y Ventures Créée en 2018 par Yannick Henriot, Y Ventures est une jeune boutique entièrement dédiée aux sociétés en forte croissance ou qui intègrent une composante technologique marquée en Europe. Depuis sa création, Y Ventures a déjà réalisé plus de 60 opérations ! La société a développé une forte expertise dans plusieurs verticales, dont : Software & Platforms, Retail & E-Commerce, Real Estate, Healthcare et Fast Moving Consumer Goods & Industry. Exemple de deal : En 2022, Y Ventures a accompagné Chapsvision (spécialiste du traitement de la donnée) dans sa levée de fonds de plus de 100m€ pour devenir un acteur de référence du traitement massif des données. Le tour de table a été mené par Bpifrance, Tikehau Ace Capital et Tikehau Capital. Processus de recrutement : Le processus de recrutement comprend deux entretiens : Premier entretien : avec un Associate sur le fit et la technique (pour vérifier les bases) Deuxième entretien : avec Yannick Henriot (le fondateur de la boutique), davantage axé sur le fit, l’actualité du secteur et un peu de technique Pourquoi choisir Y Ventures ? En moins de 5 ans, Y Ventures a déjà conseillé sur plus de 60 opérations. Ce dealflow est impressionnant pour une jeune boutique et démontre les compétences à la fois en origination et d’exécution de Yannick et son équipe. Pour les juniors, cela signifie beaucoup d’exposition face à des clients et donc une courbe d’apprentissage élevée. Pour découvrir Y Ventures : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec son fondateur Yannick Henriot :  7) Ilium Partners Fondée en 2019 par Valentin Salcedo, Ilium Partners est une société de conseil et d’investissement spécialisée dans le domaine de la tech. Avec plus de 20 transactions technologiques réussies au cours des six dernières années, Ilium Partners est l’un des acteurs clés de l’écosystème français. La société est présente à Paris et Barcelone. Exemple de deal : En 2019, Ilium Partners a accompagné Majelan (plateforme de production et de partage de podcasts) dans sa levée de fonds d’un montant de 10m€. Précisément, la société a levé 4m€ auprès d’Idinvest Partners et de plusieurs Business Angels (Jacques Veyrat, Xavier Niel, Fabrice Larue, etc.) et a débloqué en parallèle une deuxième tranche de 6m€. Plusieurs investisseurs historiques ainsi que Bpifrance (via le pôle Industries créatives) ont aussi participé au tour de table. Les fonds vont être utilisés pour déployer sa production de contenus audio narratifs exclusifs et envisager une extension à l’international. Processus de recrutement : Le processus de recrutement comprend deux entretiens : Premier entretien : avec un Associate. C'est sur le fit et technique (pour vérifier les bases) Deuxième entretien : avec Valentin Salcedo (le fondateur de la boutique). Il est davantage axé sur le fit, l’actualité du secteur et un peu de technique Pourquoi choisir Ilium Partners ? Ilium n’est pas seulement une banque d’affaires. C’est aussi un fonds d’investissement ! La société investit dans les plus grands fonds français et internationaux ainsi que dans la nouvelle génération de gérants et de société de gestion des valeurs technologiques. Par exemple, Ilium US Ventures est le fonds de fonds dédié aux Etats-Unis qui investit dans les plus grands fonds d’innovation du pays ! Pour découvrir Ilium Partners : Vous pouvez aussi visionner aussi notre webinaire avec son fondateur Valentin Salcedo :  8) Avolta Créée en 2014 par Philippe Rodriguez, Patrick Robin et Arthur Porré, Avolta Partners est l'une des banques d'affaires leader dans la tech en Europe. La boutique conseille sur deux types d’opérations. D'abord, les levées de fonds. Ensuite, les M&A. Et elles prennent de plus en plus d’importance dans le dealflow. En général, Avolta intervient sur des opérations dont la valeur varie entre 10m€ et 300m€. Depuis le lancement, Avolta a réalisé plus de 130 opérations pour une valeur totale de transaction de 2Mds€. De plus, la boutique a une forte dimension internationale : 70% des opérations sont cross-border. Exemple de deal : En 2023, Avolta a conseillé Woodoo (transformation de bois en matériau de construction durable) dans sa levée de fonds d’un montant de 31m$ menée par Lowercarbon Capital, l’un des plus gros fonds « Climate Tech » au monde. D’autres acteurs de l’écosystème tech (comme les dirigeants de Voodoo, Ledger et Ynsect) participent aussi au tour de table. Le financement est complété par une dette apportée par BNP Paribas et Société Générale ainsi que des subventions en provenance d’établissements publics (Ademe, Bpifrance ou la Commission européenne). Processus de recrutement : Le processus de recrutement comprend trois tours : Premier tour : 1 entretien avec un analyste ou associate à distance, avec des questions de fit et techniques Deuxième tour : 1 étude de cas avec un VP sur place. Avec 45 minutes de production et 45 minutes de restitution Troisième tour : 1 call avec un Partner pour vérifier les deux premiers tours. Avec des questions davantage axées sur le fit Avolta recrute entre 5 et 7 stagiaires par promotion. Les recrutements se sont uniquement en janvier et juillet. Vous pouvez retrouver toutes les informations ici. Pourquoi choisir Avolta ? Chez Avolta, les stagiaires bénéficient d’une très forte exposition aux clients. C’est à la fois un peu stressant. Car il faut assurer. Mais très formateur. Car on apprend davantage face à un client qu’en faisant uniquement de la production de slides. De plus, Avolta est maintenant adossée à la banque d’affaires Alantra. Sa croissance ces dernières années sur la place parisienne a été très rapide. Elle affiche de fortes ambitions dans les prochaines années. Vous voulez travailler dans l’une de ces boutiques M&A en tech ? C’est possible ! Les boutiques M&A tech recrutent beaucoup en ce moment pour soutenir leur croissance. Mais il faut se bien se préparer. Pour cela, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A avec des formations sur mesure dispensées par des professionnels du secteur : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, fiches sur les banques et fonds d’investissement et podcasts avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Lucas Gill

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Rothschild & Co vs Edmond de Rothschild : quelles différences ?

Le patronyme « Rothschild » est connu dans le monde entier. Il est même entré dans le langage commun pour devenir synonyme de grande richesse. Mais Rothschild, c’est avant toute chose une famille, dont sont issues deux des plus prestigieuses banques d’affaires de notre époque : Rothschild & Co et Edmond de Rothschild. Dans cet article, nous allons d’abord revenir sur les origines communes aux deux banques, puis expliquer en quoi elles sont différentes aujourd’hui et enfin étudier les avantages de chacune par rapport à l’autre. Rothschild & Co et Edmond de Rothschild : Deux banques avec une histoire commune La naissance d’une dynastie avec Mayer Amschel Rothschild L'enfance L’histoire de la dynastie débute en 1744 avec la naissance à Francfort de Mayer Amschel Rothschild. A cette époque, de nombreux juifs allemands vivent dans des ghettos. Et ils sont soumis à des règles strictes (ex : sortir que certains jours, ne pas faire les courses en même temps que les autres, etc.). Devenu orphelin, le petit « Mayer » est envoyé par ses grands frères faire ses armes chez le banquier Simon Wolf Oppenheimer à Hanovre. Dans cette ville, la politique envers les juifs est plus souple. Avec lui, Mayer s’initie à la finance. Et il développe sa maîtrise des affaires. Les débuts professionnels A son retour à Francfort en 1763, il est mis en relation avec le prince Guillaume Ier (électeur de Hesse-Cassel). C'est l'une des plus grandes fortunes d'Europe. Ce dernier cherche un banquier pour gérer sa fortune. Et Mayer devient rapidement l’un de ses hommes de confiance. Lorsque le prince Guillaume succède à son père en 1785 (il devient Guillaume IX), il est sollicité par d’autres Princes européens pour des emprunts. Or, il est d’une nature plutôt méfiante. Et il ne souhaite pas devenir l’usurier de l’Europe. C’est alors que Mayer lui propose de prêter l’argent en son nom. En effet, il peut exiger des taux importants. Car les emprunteurs ont l’habitude que les juifs pratiquent le prêt à usure. Tout cela sans écorner la réputation de Guillaume. En échange, Rothschild s’octroie de fortes commissions. Ainsi, il pourra rapidement prêter lui aussi de l’argent et ainsi faire fructifier sa fortune personnelle. Les cinq maisons À sa mort en 1812, Mayer lègue ses biens à ses cinq fils (il avait aussi cinq filles). Ces fils sont déjà dispersés dans les plus grands centres financiers européens : Francfort, Londres, Paris, Vienne et Naples. Ensemble, les cinq frères vont accroître de manière phénoménale l’héritage de leur père. Comment ? En créant le réseau financier le plus vaste au monde. Chacun prend la tête d'une filiale de la banque familiale. Cela donne les cinq branches de la famille, symbolisées par les cinq flèches de leur emblème. La branche française à Paris James de Rothschild, l’un des cinq fils de Mayer, installe la banque à Paris. D’une part, il développe l’activité bancaire traditionnelle de la famille en France. D’autre part, il diversifie l’entreprise dans plusieurs domaines : L'art. Il devient un grand collectionneur Le vin. La famille acquiert le domaine de Mouton en 1853 et le château Lafite Rothschild dans le Bordelais en 1868 Le ferroviaire. Il fonde la Compagnie des chemins de fer du Nord en 1845 (qui restera sous le contrôle de la famille jusqu'à son absorption par la SNCF lors de la nationalisation des réseaux privés de chemins de fer en France en 1938) Les deux tournants : séparation et nationalisation La branche française va subir un double tournant dans la seconde moitié du 20ème siècle. La naissance de la branche genevoise En 1953, Edmond de Rothschild (arrière petit fils de James) fonde la Compagnie financière (LCF) Edmond de Rothschild, anticipant les évolutions bancaires qui transforment la Banque Privée et l’Asset Management. Dans les années 1960, il se fait pionnier du Private Equity en devenant l’actionnaire de référence de nombreuses sociétés dont le Club Med. Surtout, en 1965, il lance sa nouvelle Banque Privée Edmond de Rothschild à Genève, en Suisse La renaissance de Paris Orleans En 1981, après l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République en France, une vague de nationalisations est lancée par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy. La banque Rothschild n’y échappe pas et est nationalisée en 1982, contrairement à d’autres banques d’affaires comme Lazard. David de Rothschild (arrière-arrière petit-fils de James) relance l'activité familiale via la société Paris Orléans (la holding qui détenait avant la compagnie ferroviaire). Au départ, ce n’est pas une banque d'affaires mais plutôt une société de gestion de portefeuille, qu’il avec son cousin Eric de Rothschild. Paris Orléans reçoit aussi le soutien financier de Evelyn de Rothschild (à la tête de la branche anglaise), d'Edmond de Rothschild (le fondateur du groupe financier suisse…), du financier britannique Jimmy Goldsmith et du banquier marseillais Martin Maurel (qui avait déjà soutenu la famille pendant la Seconde Guerre Mondiale). Non satisfait avec la seule gestion de fortune, David de Rothschild lance dès 1983 la nouvelle banque « Rothschild & Cie », qui regroupe à la fois ses activités de banque privée et des activités de banque d’affaires. Son ambition est maintenant claire : bâtir un « nouveau Lazard », la référence des banques d'affaires en France dans les années 1980 Rothschild & Co et Edmond de Rothschild : Deux banques qui se ressemblent aujourd’hui Les activités traditionnelles de la banque Au départ, Rothschild & Co (la banque parisienne, héritière de « Rothschild & Cie ») se spécialise davantage en M&A (c’est principalement une banque d’affaires depuis 1983). A l'inverse, Edmond de Rothschild (la cousine genevoise) exerce plus la gestion de fortune. C’est principalement une banque privée depuis les années 1960. Or, les deux sont aujourd’hui concurrentes sur presque toutes les activités « traditionnelles » de la banque : Banque d’affaires. Rothschild & Co est toujours leader en France, mais Edmond de Rothschild est un concurrent sérieux, surtout sur les opérations midcap Banque privée. Edmond de Rothschild était pionnier. Mais Rothschild & Co a fortement renforcé cette activité depuis quelques années. En particulier depuis la fusion avec Martin Maurel en 2016. En effet, les familles Rothschild et Maurel entretiennent des relations privilégiées depuis plusieurs générations Gestion d'actifs. Les deux banques sont historiquement présentes dans ce métier Les autres activités Par contre, en ce qui concerne les activités « non traditionnelles », Edmond Rothschild jouit aujourd’hui d’un plus gros patrimoine. Par exemple, il est présent dans : Le vin. Avec Champagne Barons de Rothschild, Château Clarke, Château des Laurets (au sein de la division « Heritage »). La banque genevoise est en concurrence avec d’autres membres de la famille dans les activités viticoles. Comme par exemple Philippe Sereys de Rothschild (qui possède plusieurs domaines dont le prestigieux Mouton Rothschild) et Eric de Rothschild (propriétaire du Château Lafite) Le fromage. Avec le Domaine des 30 Arpents qui produit le dernier brie de Meaux AOC fermier (dans « Heritage ») Le foncier. Avec le domaine du Mont d’Arbois, un groupe hôtelier de luxe à Megève (dans « Heritage ») L’art. Avec les « Fondations Edmond de Rothschild » Le sport. Avec Gitana Team, une écurie de course à la voile fondée en 2000 par Benjamin de Rothschild (fils d'Edmond) Enfin, Rothschild & Co est aujourd’hui davantage présent dans le capital investissement avec la branche Merchant Banking. Elle a été créée en 2009 et investit à la fois en dette et fonds propres dans des entreprises sur le segment midcap. Les dirigeants des banques Rothschild Les dirigeants des deux groupes sont aujourd’hui Alexandre de Rothschild (fils de David, le refondateur de la banque parisienne après la nationalisation) pour la branche parisienne et Ariane de Rothschild (femme de Benjamin, le fils de Edmond, décédé en 2021) pour la branche genevoise. D’ailleurs, ils étaient en conflit pendant plusieurs années sur l’utilisation du nom, avant un compromis signé en 2018. Aujourd’hui, il est interdit d’utiliser le nom seul. C'est une victoire pour Benjamin et Ariane (la branche genevoise), qui réclamaient précisément l’ajout d’un élément distinctif au patronyme de la banque parisienne (cela sera le suffixe « & Co » !). Pourquoi aller chez Rothschild & Co ou Edmond de Rothschild ? Le choix entre Rothschild & Co et Edmond de Rothschild dépend de vos aspirations et de vos objectifs. Dans les deux cas, il faut bien les connaitre pour performer dans la parte fit de l’entretien. Les 3 atouts de Rothschild & Co Elle détient 3 avantages distinctifs : La réputation sur le métier de la banque d’affaires. La banque est l’un des leaders en France du conseil en M&A et reconnue pour son expertise dans ce domaine. Avec Lazard, Rothschild & Co constitue le duo des boutiques M&A indépendantes les plus prestigieuses de la place parisienne Le réseau mondial. La banque est présent dans 40 pays contre moins de 15 pays pour Edmond de Rothschild La diversité des segments en M&A. La banque conseille sur tous les types de transactions (y compris des très gros deals large cap).Au contraire, Edmond de Rothschild se spécialise plutôt à Paris sur le segment midcap Les 3 atouts de d'Edmond de Rothschild  Elle détient 3 avantages distinctifs : La spécialisation en midcap. Si vous souhaitez travailler sur des opérations midcap (proximité avec le client, rôle pédagogique plus important, plus d’exposition potentielle en tant que junior), la boutique sera un excellent choix La dimension philanthropique. La banque a développé un réseau de 10 fondations à l’échelle internationale. Elles poursuivent la tradition philanthropique de la famille Rothschild Le mélange de tradition et d’innovation. A côté des activités traditionnelles et de la culture Rothschild, la banque est régulièrement impliquée dans des initiatives innovantes. C’était déjà le cas dans les années 1960 (avec la naissance du Private Equity moderne) et cela continue au cours du temps (ex : la création de Gitana Team, une équipe de course de voile de haut niveau) Pour en apprendre plus sur Edmond de Rothschild, vous pouvez retrouver notre podcast avec son Président Arnaud Petit ici :  Vous souhaitez travailler en M&A dans des banques comme Rothschild & Co ou Edmond de Rothschild ? C’est difficile d’intégrer ce type de banque. La concurrence est rude. Une bonne préparation est nécessaire ! Pour vous aider, deux anciens banquiers de Lazard (la banque concurrente, oui…) ont lancé Training You en 2019 pour aider les étudiants à préparer les entretiens en M&A et plus globalement en Corporate Finance. Les formations regroupent tout ce que vous devez connaitre pour réussir un process de recrutement : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Lucas Gill

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Entreprise
Pramex, la filiale de BPCE qui fait du M&A à l’international

Pramex International est une filiale du groupe BPCE, le 2ème groupe bancaire en France présent à la fois dans la banque de détail avec ses deux grands réseaux Banque Populaire et Caisse d’Epargne (ainsi que la Banque Palatine et Oney), la gestion d’actifs et de fortune (avec Natixis Investment Managers) et la banque d’investissement (avec Natixis Corporate & Investment Bank). Au sein de cette galaxie, Pramex International conseille les entreprises de tailles moyenne et intermédiaire dans leur implantation internationale. Dans cet article, nous allons d’abord présenter Pramex International, puis expliquer pourquoi il est pertinent de faire un stage en M&A chez Pramex International et enfin vous donner quelques conseils pour réussir le process de recrutement. Qui est Pramex International ? Les deux métiers de Pramex International Pramex International est présent dans deux métiers principaux : Le conseil à l’implantation de filiale à l’international C’est le métier historique.Pramex International accompagne les entreprises de taille moyenne et intermédiaire sur l’ensemble des sujets liés à la création et la gestion administrative de leurs filiales à l’étranger (comptabilité, RH, fiscalité, etc.). Le conseil M&A C’est le nouveau métier lancé il y a une vingtaine d'années pour accompagner les entreprises qui souhaitaient acquérir une cible plutôt que développer la filiale pour s’implanter plus vite dans le pays. Les équipes Corporate Finance interviennent sur des opérations cross-border allant de 5m€ à 100m€, principalement en buy-side (ex : une entreprise française veut acheter une cible à l’étranger) mais aussi en sell-side. L’équipe M&A est basée à Paris et composée d’une petite dizaine de professionnels, travaillant étroitement avec des consultants en régions (proche des entreprises) et des consultants multiculturels dans les pays où Pramex est présent (proche des cibles potentielles). Les trois critères différentiant de Pramex International Premièrement, Pramex International a la capacité d’exécuter parfaitement des deals à l’international sur les segments small et midcap. Or, peu d’acteurs sont présents sur ce créneau car cela nécessite un solide réseau international. Et Pramex peut compter sur ses « patrons de pays » biculturels, anciens consultants ou banquiers, qui collaborent avec les clients des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne (pour originer les deals) et aident l’équipe M&A parisienne (pour exécuter les deals). Deuxièmement, Pramex International bénéficie d’un réseau entièrement intégré. Alors que plusieurs banques d’affaires s'appuient sur un réseau de boutiques indépendantes, Pramex opère avec ses propres équipes dans tous les pays où elle est présente. Troisièmement, Pramex International dirige sur mesure ses deals. En France comme à l’international, elle ne prend qu'un nombre limité de mandats chaque année, ce qui permet de proposer un service hautement personnalisé et adapté aux clients. Quels sont les liens avec BPCE ? L'appartenance au groupe BPCE est un avantage pour l’origination et l’exécution des transactions : Origination. BPCE donne accès à un vaste réseau : environ 50% des transactionsproviennent de ce réseau Exécution. Le lien est plus faible mais Pramex réalise parfois des co-mandats avec des entités spécifiques du groupe pour un secteur particulier ou un segment différent (ex : collaboration avec Natixis Partners pour des valorisations supérieures à 150 millions d’euros) Quelle sont les synergies entre le M&A et l’activité historique de Pramex International ? Les synergies sont importantes : Origination. Un client qui veut ouvrir une filiale à l'étranger peut envisager d'acquérir une entreprise locale. Pramex a alors un double mandat et fournit un accompagnement complet (implantation locale et acquisition) Maillage territorial. La présence des responsables locaux dans chaque pays garantit une forte expertise des réglementations et pratiques locales. En effet, ils peuvent faire bénéficier les clients de l’équipe M&A de cette expertise, par exemple au moment de la due diligence ou de la rédaction de la documentation juridique (LOI, SPA, etc.) Quelle est la stratégie de Pramex International ? Pramex veut accentuer ses efforts dans deux directions principales : Renforcer ses relations avec les fonds d'investissement. Les fonds sont des acteurs clés pour Pramex car leur thèse d'investissement inclut souvent un volet de développement à l'international. Et cela fait de Pramex un partenaire de choix ! Développer l'activité en France sur le segment midcap. Ce marché est plus concurrentiel et Pramex y est moins différenciant. Mais l’appartenance au groupe BPCE offre des avantages significatifs pour originer les deals. D’ailleurs, Pramex va renforcer ses équipes à Paris sur ce segment avec le recrutement prochain d’un Associate et d’un Analyste Pourquoi travailler chez Pramex International ? Un stage chez Pramex offre plusieurs avantages. D’abord, les stagiaires sont fortement responsabilisés et ont un rôle d’Analyste dans l’équipe. En effet, l’équipe M&A à Paris est petite. Cela implique une responsabilisation de chaque membre, y compris les stagiaires qui sont impliqués dans les dossiers de bout en bout. C’est la raison pour laquelle Pramex recrute principalement des étudiants qui ont déjà une expérience significative en Finance (ex : un stage de 6 mois, donc idéalement en 2ème partie de césure ou fin d'études). Ensuite, les missions sont très variables chez Pramex International. La journée type n’existe pas pour les juniors ! Au contraire, le stagiaire suit ses propres dossiers et son travail évolue selon les besoins du client et les avancées du deal. Quelques exemples de missions : Recherche de cibles potentielles dans un pays visé par un client Analyse du marché dans ce pays (taille, concurrence, etc.) Production des documents marketing comme le teaser ou l’information memorandum Valorisation préliminaire des cibles Enfin, l’ambiance de travail est excellente ! L’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle est davantage respectée que dans d’autres banques d’affaires. De plus, les relations entre les différents grades sont faciles, avec une forte proximité entre les banquiers seniors et juniors. Enfin, plusieurs évènements sont organisés pour favoriser l’esprit d’équipe et la bonne entente entre les banquiers ! Comment obtenir un stage chez Pramex ? Le process de recrutement est classique. Pramex propose aux candidats deux entretiens. D'abord, le premier entretien est organisé avec un Analyste et un Associate. Son objectif est d’évaluer la motivation du candidat, ses compétences (esprit analytique, synthèse, etc.) et ses connaissances techniques. En gros, l’équipe évalue le niveau d'investissement que le candidat a mis dans sa démarche. La partie technique se fait à l'oral. Et les questions varient en fonction du niveau de connaissance du candidat. S’il a beaucoup de connaissances, les banquiers pousseront pour voir jusqu'où il peut aller. Ensuite, le second entretien se déroule avec un Directeur. Il est plus axé sur le fit et moins sur la technique. Pour réussir ce processus, nous vous donnons 4 conseils : Démontrer une curiosité pour le M&A. Il faut se documenter afin de bien comprendre comment cela fonctionne. Pour cela, le replay des webinaires Training You seront très utiles ! S’informer sur la banque. Il faut connaitre Pramex et mentionner idéalement quelques deals récents pour montrer que vous comprenez les problématiques de la banque Présenter efficacement votre parcours. Il convient d’être structuré, synthétique et analytique pour que votre interlocuteur comprenne bien ce que vous avez fait et pourquoi. N’hésitez pas à aller voir notre cours sur Réussir les questions de fit en entretien pour optimiser votre discours Maîtriser la technique. Vous devez répondre aux questions techniques qui testent essentiellement votre maîtrise des concepts clés en Finance d’entreprise. Pour cela, allez voir sans plus attendre nos Packs en ligne qui vous préparent de manière optimale à cette partie de l’entretien Pour découvrir Pramex International : Vous pouvez visionner notre webinaire avec Jean-Christophe Hornecker (Director) et Qenty Chuquipul (Associate) :  Vous souhaitez travailler en M&A chez Pramex International ? Pour conclure, Pramex International présente de nombreux avantages : équipe à taille humaine, forte exposition, deals à l’international et appartenance au large réseau de BPCE. Pour aller plus loin, vous pouvez visionner le replay de notre webinaire avec Jean-Christophe Hornecker (Directeur) et Qenty Chuquipul (Associate) qui ont évoqué les particularités de Pramex International par rapport aux autres acteurs, les process de recrutement et les missionsen poste des stagiaires. Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Ziad Sebti

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Retour d'expérience
Pourquoi débuter sa carrière en Transaction Services ?

« Dans une transaction, le M&A est le « chef d'orchestre ». Il coordonne l’action des différents acteurs qui interviennent sur le deal : les consultants en stratégie, les avocats, les fiscalistes, etc. Le Transaction Services a un rôle plus spécifique qui consiste à produire un rapport de due diligence financière. Son objectif est double : qualifier l'information financière et identifier les zones de risque » Edouard Léger était Deputy Manager en Transaction Services chez Deloitte. Il est maintenant chez EY. Diplômé de l’ESSEC, il a réalisé plusieurs stages (Conseil interne chez EDF, M&A chez Adviso Partners, Private Equity chez 21 Invest) avant de débuter sa carrière en Transaction Services, d’abord chez Grant Thornton pendant 2 ans puis chez Deloitte. Dans cet interview, Edouard revient sur son parcours, explique les principales différences entre le Transaction Services et le M&A, parle du processus de recrutement chez Deloitte et donne son point de vue sur les tendances du Transaction Services en 2023. Comment as-tu découvert l'univers du Corporate Finance ? Je l’ai découvert à la fois dans mon premier stage chez EDF Conseil et grâce à mes rencontres à l’ESSEC. Chez EDF, j’ai compris les leviers de création de valeur et de croissance interne d’une grande entreprise. A l’ESSEC, j’ai rencontré des professionnels de ces métiers à l’occasion de plusieurs forums organisés par l’école et mieux compris les leviers de croissance externe des entreprises. Peux-tu nous parler de tes différents stages à l’ESSEC ? D’abord, chez EDF Conseil, j'ai travaillé sur deux missions : la refonte des processus organisationnels pour la Direction des achats (quand acheter et quand faire en interne) et les impacts des nouveaux tarifs réglementés de l’énergie pour la Direction marketing. Ensuite, chez Adviso Partners en M&A, j'ai travaillé sur des missions d'origination avec la réalisation de plusieurs pitchs et sur une exécution, la restructuration du holding Financière Turenne Lafayette (connu pour sa marque William Saurin). Enfin, chez 21 Invest en Private Equity, j’ai analysé des projets d'investissement, suivi les entreprises du portefeuille et géré certaines tâches statistiques en interne. Suite à ces stages, pourquoi et comment as-tu rejoint Grand Thornton en Transaction Services ? Deux facteurs ont guidé mon choix. Premièrement, je souhaitais rester dans le Conseil plutôt que passer côté « investisseurs ». Deuxièmement, j'étais attiré par la dimension technique du Transaction Services, avec l’étudie des chiffres et la compréhension du Business Model de l’entreprise d'un point de vue financier. J'ai rencontré des professionnels de Grant Thornton lors d’un forum à l'ESSEC et j'ai eu un excellent fit avec eux. Ils m'ont fait une offre et j'ai accepté sans hésitation. Peux-tu nous expliquer les différences entre le Transaction Services et le M&A ? Dans une transaction, le M&A est le « chef d'orchestre ». Il coordonne l’action des différents acteurs qui interviennent sur le deal : les consultants en stratégie, les avocats, les fiscalistes, etc. Le Transaction Services a un rôle plus spécifique qui consiste à produire un rapport de due diligence financière. Son objectif est double : qualifier l'information financière et identifier les zones de risque. Nous produisons des rapports, à la vente ou à l'achat, qui se concentrent principalement sur deux analyses : la « Quality of Earnings » (QoE) et la « Quality of Debt » (QoD). La QoE est une normalisation de l'EBITDA, l’agrégat de référence du compte de résultat. La QoD est une normalisation de la dette nette, un indicateur de référence du bilan. Pourquoi as-tu changé de cabinet après deux ans chez Grand Thornton ? D’abord, j’aime la puissance de la marque Deloitte. Grand Thornton est bien établi, notamment aux États-Unis, mais Deloitte a une plus grande reconnaissance de marque en Europe et en France. Ensuite, je voulais travailler sur des deals plus internationaux, de type « cross-border ». Or, Grand Thornton se concentre plutôt sur des transactions franco-françaises. Enfin, la diversité de clients et de missions chez Deloitte m'intéressait. Par exemple, j'ai travaillé pour un grand groupe aéronautique français cherchant à faire une acquisition à l'étranger, sur des sujets d'infrastructures d'énergies renouvelables ou sur des levées de fonds pour des startups du secteur de la santé. Quels profils Deloitte recherche-t-il en Transaction Services ? Deloitte cible généralement les diplômés des écoles de commerce et d'ingénieurs du Top 10 et certains profils plus techniques issus de bonnes universités. Pour les expériences professionnelles, deux types d'expériences se valorise. D'abord, une expérience « technique » (Contrôle de Gestion, Audit) qui donne une forte compréhension des chiffres financiers d’une entreprise. Ensuite, une expérience plus « stratégique » (bras droit du CEO en startup ou en Conseil en stratégie) qui permet de bien comprendre le Business Model des sociétés. Enfin, certaines compétences se valorisent comme la communication car une grande partie du travail se fait en équipe ou la capacité d'initiative (création d’une association, participation à des activités sportives ou associatives pendant les études) car cela montre que le candidat sera proactif dans l’équipe. Quelles questions techniques reviennent le plus souvent en entretien ? C’est assez similaire au M&A ou PE. L'idée est de vérifier si le candidat a une bonne compréhension des relations financières et comptables entre les différents états financiers. Dans un premier temps, nous attendons des candidats qu’ils comprennent comment les activités d'une entreprise se matérialisent dans ses états financiers. Par exemple, comment une entreprise facture et comment cela se traduit en chiffre d’affaires ? Comment ses coûts sont-ils représentés ? Dans un second temps, nous allons un peu plus loin et posons des questions techniques plus précises. Par exemple, comment on normalise la dette nette ? Ces questions requièrent une certaine préparation car elles sont assez spécifiques. La plateforme Training You peut vous aider ! L'important, c’est de ne pas réciter par cœur une liste d'ajustements mais de les comprendre et les expliquer avec des exemples concrets. Peux-tu nous parler de ta journée type en tant que junior en Transaction Services ? Pour les juniors, la journée commence avec la construction d'un Data Book qui recense les principales informations comptables de la société. Cela implique la réception des documents sur une plateforme en ligne, en particulier les balances générales comptables. L’analyste va « mapper » les comptes, c'est-à-dire assigner une nomenclature aux comptes de la balance générale pour reconstituer les états financiers. Puis, il y a généralement un point avec le Manager sur les difficultés rencontrées et la compréhension des chiffres. Dans l'après-midi, le junior se concentre davantage sur la rédaction des slides. En fin de journée, il suit l'avancement du projet et peut participer à une réunion avec le client. Pour les managers, la journée inclut la supervision du travail des juniors et des interactions plus directes avec les clients et autres parties prenantes du deal. Actuellement, le secteur fait face à un ralentissement. L’activité chez Deloitte est-elle impactée ? Le marché du M&A connaît actuellement une certaine incertitude, notamment en raison de la remontée des taux directeurs en Europe et du contexte géopolitique instable. L'Ukraine et la Chine sont deux exemples de zones où les tensions peuvent affecter le marché. En dépit de cela, l'impact sur Deloitte a été modéré. Bien que le dealflow est plus léger en ce moment, nous avons beaucoup de nouveaux projets, en particulier dans des secteurs très actifs comme la santé et la technologie. Qu’en est-il du recrutement ? Ces circonstances n'ont pas d'impact significatif. Nous continuons de recruter pour soutenir notre activité. Quelles sont les voies possibles après une expérience en Transaction Services ? D’abord, le Private Equity est souvent la voie privilégiée. Autour de moi, plusieurs collègues ont rejoint un fonds d'investissement. Ensuite, des postes en Direction financière ou Corporate M&A dans les entreprises sont aussi accessibles. Puis, le M&A est aussi une option solide. Certains réussissent à faire ce « move » entre le TS et une boutique M&A. Enfin, l'entrepreneuriat représente une alternative intéressante. Certains collègues sont partis pour monter leur propre entreprise. Vous souhaitez travailler en Transaction Services ? Les recrutements sont très techniques. C’est important d’être bien préparé ! Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A/Corporate Finance. La plateforme contient plus de 50 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière, des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les grands cabinets pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Découvrir les cours de la plateforme


Par Ziad Sebti

5 min de lecture

Retour d'expérience
Interview avec Stéphane Valorge, co-fondateur de Clipperton

« La tech est toujours en croissance. La numérisation de l'économie ne s'arrête pas. L’innovation est continue. Donc il y aura toujours des transactions. De plus, le conseil est un secteur assez contracyclique. Plus c’est difficile de faire une transaction, plus l'intermédiation a de la valeur. Ce sont des raisons de faire appel à des banquiers d'affaires et en particulier Clipperton ! » Stéphane Valorge est co-fondateur et Managing Partner chez Clipperton, une société de conseil financier indépendante spécialisée dans le domaine de la tech (et plus globalement les sociétés en forte croissance). Dans cet entretien, il évoque son parcours, raconte la création et le développement de Clipperton, parle des profils ciblés par Clipperton pour des stages et analyse les tendances de la tech dans le contexte actuel. Partie 1 : Parcours de Stéphane Valorge Pourquoi avez-vous démarré votre carrière en Conseil en stratégie ? C’était un peu par hasard. Je recherchais un métier intellectuellement stimulant, qui nécessite une certaine rigueur et qui intègre la prestation de services avec sa dimension relationnelle. J’ai débuté chez CDC Consultant qui est une petite structure mais où j’ai rapidement été exposé aux clients, en particulier sur la dimension commerciale avec des appels d’offre. A côté de cela, mon activité consistait à rédiger des notes pour des Ministères (Environnement, Industrie, etc.). Au bout de quelques années où j’avais servi uniquement des administrations publiques, j’ai ressenti le besoin d’aller dans le monde de l’entreprise et j’ai rejoint le cabinet de Conseil en stratégie Mars & Co. Au sein du cabinet, j'ai travaillé sur des missions importantes pour des grands groupes. Par exemple, j’ai participé à plusieurs due diligence stratégiques pour des acquéreurs qui souhaitaient déterminer la taille du marché de leurs cibles. J’ai aussi travaillé pour une banque sur les impacts des nouvelles technologies sur ses activités. C’est commun maintenant mais c’était très niche à l’époque. En quoi ces missions vous ont-elles aidé pour la suite ? D’abord, tous les fondateurs de Clipperton se sont rencontrés à la fin des années 1990 dans le monde du Conseil. Ensuite, ces expériences ont été inspirantes. J’ai retenu la rigueur intellectuelle, l’importance de la stratégie d’entreprise pour les clients et la volonté de toujours être en support du client. Pourquoi avoir transitionné vers la banque d'investissement ? C’était le début de la « nouvelle économie » avec le développement d’Internet. J’ai rejoint Netscapital, une sorte de « startup banque d’affaires » qui répliquait ce qui se passait dans la Silicon Valley aux Etats-Unis. Elle faisait partie de cette nouvelle génération de banques d'affaires dédiées aux nouvelles technologies qui combinaient à la fois la finance traditionnelle (le conseil financier sur des opérations de M&A ou des levées de fonds) et le Conseil en stratégie (la définition d’un nouveau marché, la détermination des synergies potentielles avec un industriel, le développement de la stratégie opérationnelle). C’était très innovant à l’époque. Mais Netscapital était surdimensionnée par rapport à la taille du marché français et s’est retrouvée en difficulté au moment de la « bulle Internet » en 2001. J’ai vécu une première expérience d’entrepreneur car j’étais aussi actionnaire de la société. J’ai expérimenté à la fois l’hypercroissance et la faillite. Cette expérience m’a beaucoup appris et a été le terreau pour la suite : Clipperton. Partie 2 : Clipperton Vous avez fondé Clipperton en 2003. Quelles ont été les grandes étapes du développement jusqu'à aujourd'hui ? La création de Clipperton s’est faite de manière assez naturelle. Avec Nicolas Von Bulow (le co-fondateur de la boutique avec Stéphane Valorge), nous étions amis et avons été collègues chez Mars & Co et Netscapital. Nous avions acquis un savoir-faire transactionnel chez Netscapital et avions déjà un capital relationnel après 6 ans de vie professionnelle en Conseil et banque d’affaires. Pour résumer, il y a eu 3 étapes. D’abord, nous avons connu une phase d’amorçage pendant 4 à 5 ans avec beaucoup de conseils sur des levées de fonds. En tant que jeunes banquiers, nous étions plus crédibles sur ce segment. Pendant cette période on a fait en quelques sortes de l’ « élevage de clients », c’est-à-dire que nous avons grandi en même temps que nos clients ! Ensuite, nous avons ajouté la couche M&A avec plutôt des mandats de vente à des industriels. Nous accompagnions des petites sociétés en taille mais qui avaient une valeur stratégique forte. Par exemple, nous avons conseillé Dailymotion initialement pour une levée de fonds (quand elle ne faisait pas encore de chiffre d’affaires) puis nous l’avons accompagné lors de sa cession à Orange. Enfin, nous avons introduit récemment une brique Private Equity avec l’accompagnement des fonds dans leurs opérations de LBO. Ce segment représente aujourd’hui un élément important pour le développement de Clipperton. D’une part, nous pouvons proposer ce type de transactions à nos clients devenus rentables. D’autre part, le marché des LBO était très dynamique ces dernières années. A côté de cela, Clipperton a mené depuis 2013 une expansion géographique pour renforcer sa présence en Europe. Cette démarche a débuté avec la création d'un bureau à Berlin où j'ai moi-même travaillé pendant un certain temps. Aujourd'hui, nous sommes bien sûr présents en Allemagne avec des bureaux à Berlin et Munich. Nous avons des banquiers basés en Suisse, Italie et Espagne ainsi que des partenaires en Chine et aux États-Unis. En Europe, l'objectif est d’élargir la couverture de clients. En dehors, c’est faciliter les contacts avec des investisseurs ou acquéreurs potentiels pour nos clients. Quelles sont les particularités de Clipperton par rapport aux autres boutiques M&A dédiées à la tech ? D'abord, le profil des fondateurs est assez unique. Nous ne sommes pas des banquiers d’origine. Nous venons du Conseil en stratégie. Cela explique certainement un positionnement un peu différent. Ensuite, nous sommes spécialisés sur la « vraie tech » avec des projets early stage. Aujourd’hui, un banquier TMT dans une grande banque fera davantage du Télécom et des Médias. Clipperton travaille uniquement sur des dossiers tech, et cela dans tous les domaines (y compris la deeptech, l'Intelligence Artificielle ou encore les cryptomonnaies). Nous sommes en mesure de comprendre en profondeur le business du client et d’avoir une vision très analytique. Clipperton a aussi développé un savoir-faire spécifique sur les transactions cross-border. Alors que de nombreux concurrents s'appuient sur des alliances internationales, nous sommes capables de travailler directement avec des contreparties internationale depuis Paris. Enfin, nous avons une grande stabilité en interne dans un secteur souvent marqué par de nombreux mouvements. Chez Clipperton, nous conservons nos talents. Plusieurs de nos associés ont commencé comme stagiaires et ont gravi les échelons. Pouvez-vous nous parler d’un deal récent conseillé par Clipperton ? Clipperton a conseillé Welcome to the jungle dans sa levée de fonds de 50 millions d’euros en série C, réalisée en janvier 2023 auprès des investisseurs historiques (Revaia, XAnge et Bpifrance) et de nouveaux fonds (blisce/, Cipio Partners, ADP, Kostogri et Raise Sherpas). Quelle est la stratégie de Clipperton pour les prochaines années ? Notre priorité est de poursuivre notre développement en Europe en termes d’exécution. Cela passe par l’élargissement du coverage européen et la capacité de dialogue avec des gros acheteurs américains et asiatiques. En 2018, Natixis a pris une position minoritaire au capital de Clipperton par l’intermédiaire de Natixis Partners. Quels sont les avantages de ce partenariat capitalistique ? Pour Natixis, l’objectif était d’ajouter un expert de la tech à son réseau mondial de boutiques M&A. Pour Clipperton, c’était une opportunité d’institutionnalisation. Premièrement, nous pouvons travailler sur des transactions plus grosses. En effet, Clipperton est davantage spécialisée sur le segment small/mid cap avec des transactions entre 50m€ et 500m€. Avec Natixis Partners, il nous arrive aussi de travailler en co-mandat sur des gros LBO tech, en combinant leur expérience dans l’accompagnement des fonds de Private Equity avec notre expertise en tech. Deuxièmement, nous pouvons aussi être accompagné sur la partie internationale car nous appartenons à un club de plusieurs centaines de banquiers M&A dans le monde. Partie 3 : Recrutement chez Clipperton Quels sont les profils recherchés par Clipperton pour des stages ? Nous vendons des prestations intellectuelles donc nous recherchons évidemment des « têtes bien faites ». Et nous évaluons cela lors des entretiens. Au-delà de cela, il faut maîtriser l’anglais et avoir un bon niveau de français pour travailler à Paris. Nous cherchons aussi des jeunes qui ont à la fois une volonté de travailler dans le conseil M&A (avec la dimension analytique) et un goût pour la tech (avec la dimension entrepreneuriale). Comment se déroule le processus de recrutement chez Clipperton pour des stages ? Le processus de recrutement est structuré en trois étapes : un entretien RH d'une trentaine de minutes, une étude de cas sur une société tech et un entretien avec des banquiers plus seniors de l'équipe. Partie 4 : Tendances des M&A dans la tech L'activité de Clipperton est-elle impactée par les difficultés macroéconomiques, géopolitiques et les pertes de confiance en bourse dans les actifs bancaires ? Clipperton a fait sa meilleure année en 2022 et le premier trimestre de 2023 a été bon. Cependant, nous ne sommes pas naïfs. L’année 2023 sera certainement moins bonne. Ceci étant dit, dans le domaine de la tech, il y a encore beaucoup de liquidités qui ont été levées par des fonds de capital risque. Ces liquidités vont devoir être investies, ce qui offre des opportunités futures pour des levées de fonds. De manière plus globale, la tech est toujours en croissance. La numérisation de l'économie ne s'arrête pas. L’innovation est continue. Donc il y aura toujours des transactions. De plus, le conseil est un secteur assez contracyclique. Plus c’est difficile de faire une transaction, plus l'intermédiation a de la valeur. Ce sont des raisons de faire appel à des banquiers d'affaires et en particulier Clipperton ! Selon vous, quels sont les faits marquants à venir dans le secteur de la tech et du M&A ? Le problème de la tech, c’est qu’elle est devenue tellement grosse qu'elle fait partie de la macroéconomie et donc est soumise aux mêmes contraintes que l'économie globale. Néanmoins, il y a plusieurs tendances marquantes à venir. D’abord, il y aura toujours de l’activité. Ensuite, il y aura relativement plus de levée de fonds que de LBO. Enfin, l'optimisation des technologies sera un levier de croissance et d’activité, en particulier dans les domaines de l’IA et de la cybersécurité. Pour découvrir Clipperton : Vous pouvez retrouver notre page dédiée à la boutique sur le site et visionner notre webinaire avec Stéphane Valorge :  Vous souhaitez travailler dans une boutique M&A comme Clipperton ? C’est important d’être bien préparé ! Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A et Corporate Finance. La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière, des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les banques et fonds d’investissement pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Découvrir les cours de la plateforme


Par Samir Jacquelin

8 min de lecture

Décryptage
Les 7 principaux métiers de la dette en Corporate Finance

Les métiers de la dette sont reconnus à la fois pour leur forte technicité, le haut niveau de connaissances juridiques à maîtriser et bien évidemment la diversité sectorielle. Ils ne sont pas toujours bien compris. Mais ils offrent de nombreux avantages. Premièrement, ils sont généralement plus accessibles que d’autres métiers en Corporate Finance pour des étudiants encore peu expérimentés. Deuxièmement, ils garantissent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Troisièmement, ils exposent le junior à une large palette de missions. Dans cet article, nous allons passer en revue les principaux métiers de la dette en détaillant leur rôle, les principaux avantages et en donnant pour chacun un exemple de mission. 1) L’Analyse Crédit Description L'Analyse Crédit consiste à étudier les demandes de financement bancaire des petites et moyennes entreprises (TPE/PME). Le rôle de l’Analyste Crédit est double. Premièrement, il réalise une analyse financière de la société, en évaluant en particulier sa capacité à rembourser un potentiel emprunt dans le futur. Deuxièmement, il monte un dossier de crédit pour la société, une fois le financement validé par la banque (ex : montant emprunté et coût de l’emprunt). Par conséquent, l’Analyse Credit se situe au croisement entre la banque de détail et les métiers en Corporate Finance (qui sont généralement intégrés à la division « Banque de financement et d’investissement » de la banque) : Banque de détail. D'abord, l’Analyste Credit travaille avec des petites entreprises sur des emprunts de petite taille (en général entre 250 000€ et 500 000€. rarement au-dessus du million d’euros) Corporate Finance. Ensuite, l’Analyste Credit est en relation directe et quotidienne avec des entreprises sur des sujets en lien avec le financement Principaux avantages Expérience pratique dans le monde bancaire, avec la possibilité de se familiariser avec le vocabulaire et les mécanismes de l’analyse financière et de l’investissement Porte d’entrée vers d’autres métiers en Corporate Finance, comme le M&A, le Leveraged Finance ou encore le DCM Sélectivité moins grande au « screening » : on peut passer sans expérience préalable en finance, ce qui est parfaitement adapté aux étudiants en fin de Pré-Master ou qui cherchent un stage de première partie de césure Exemple de mission Calcul et analyse de ratios financiers. Exemple : Net Debt/EBITDA (« Leverage »), Net Debt/Equity (« Gearing »)  2) Leveraged Finance Description Le Leveraged Finance consiste à financer des opérations de LBO orchestrées par des fonds de Private Equity. Dans un LBO, la dette est fournie par des banques ou des fonds de dette (unitranche, mezzaneurs). Les équipes de Leveraged Finance travaillent au sein d’une banque. Leur rôle est double. D’abord, elles étudient la documentation sur l’entreprise pour comprendre son maché, ses activités et surtout sa santé financière (en gros, si elle sera en mesure de rembourser la dette). Ensuite, elles souscrivent à tout ou partie du montant total de la dette. Une fois le crédit accordé, les équipes Leveraged Finance peuvent garder la dette sur le bilan de la banque ou en « syndiquer » une partie, ce qui revient à revendre sur le marché une partie de son exposition. Principaux avantages Opportunité de travailler sur des dossiers complexes et plus gros en taille (par rapport à l’Analyse Credit), avec des structures de financement hautement endettées Lien étroit avec les fonds de Private Equity qui sont les clients du Leveraged Finance Excellente voie vers d'autres métiers en Corporate Finance, en particulier le M&A ou le Private Equity (relation directe avec les fonds) Exemple de mission Rédaction du mémo d’investissement en amont de la présentation au comité des risques de la banque 3) Acquisition Finance Description Contrairement au Leveraged Finance, l'Acquisition Finance consiste à financer des acquisitions d'entreprises par des Corporates (par le biais de crédits bancaires). Les entreprises clientes sont généralement des grands groupes (ex : membres du CAC 40) qui peuvent emprunter des gros montants sans trop de risques financiers pour la banque. Les principaux produits proposés par le banquier en Acquisition Finance sont le Bridge Loan (crédit relais qui reste sur une courte période dans le bilan de l’entreprise) ou le Revolving Credit Facilities (ligne de liquidité pour faire face à des besoins ponctuels de trésorerie), voire le Term Loan (prêt bancaire traditionnel). Principaux avantages Opportunité de travailler sur des opérations de grande envergure, souvent plusieurs centaines de millions d’euros, voire plus d’un milliard d’euros Lien étroit avec des grands groupes (ex : LVMH, Vivendi, Total, etc.) Développement d’une expertise dans les différents types de dettes bancaires Excellente voie vers d'autres métiers en Corporate Finance ou au sein de la direction financière d’un client (relation directe avec les grands comptes de la banque) Exemple de mission Modélisation des flux de trésorerie futurs de l’entreprise pour déterminer si elle pourra rembourser la dette 4) Project Finance Description Le Project Finance (ou financement de projets) consiste à financer des projets d'infrastructure de grande envergure, qui fournissent en général un service essentiel pour la population. C’est par exemple la construction d'une autoroute ou d’un aéroport. Au lieu d’analyser une cible dans le cadre d’une transaction M&A, le banquier en Project Finance propose des structures de financement adaptées à ces projets, tout en tenant compte d'importantes contraintes environnementales et juridiques. En Project Finance, on distingue principalement deux types d'actifs : les actifs Brownfield (extension des capacités de production d'une infrastructure existante, avec un horizon d'investissement de 5 à 7 ans) et les actifs Greenfield (création d’une nouvelle infrastructure, avec un horizon d'investissement d’au moins 10 à 15 ans). Principaux avantages Contribution à une mission d'intérêt général (le financement de projets d'infrastructure apporte une certaine gratification) Découverte du secteur Infra très dynamique et de ses différents segments (énergie, transports, etc.) Débouchés très variés. Une expérience en Project Finance ouvre un éventail de perspectives professionnelles. En particulier dans les fonds de Private Equity, dans des grands groupes industriels ou même des cabinets de Conseil en stratégie (qui veulent attirer des expertises sectorielles) Exemple de mission Conception des documents juridiques en collaboration avec des cabinets d’avocats (contraintes réglementaires fortes sur ce type de projets) 5) Leveraged Loans Description Le Leveraged Loans consiste à racheter de parts de la dette levée par les fonds de Private Equity auprès des banques lors d'opérations de LBO. En effet, face aux réglementations toujours plus strictes qui contraignent les banques à ne pas détenir des actifs trop risqués à leur bilan, certaines souhaitent en vendre tout ou partie sur le marché. Le professionnels du Leveraged Loans évalue la rentabilité et le risque associé à cette dette. Puis il détermine si son acquisition est pertinente pour le fonds. Ces opérations interviennent principalement sur le marché secondaire de la dette. Principaux avantages Expérience stratégique et très technique. Le Leveraged Loans ressemble à une certaine forme de trading, nécessitant une évaluation de la valeur de la dette Participation au développement d’un métier encore peu pratiqué en France Opportunités de carrière variées. Le Leveraged Loans ouvre des voies diverses. A la fois en Corporate Finance mais aussi en trading ou Risk Management Exemple de mission Valorisation de la dette sur le marché secondaire 6) Private Debt Description Le Private Debt consiste à financer des entreprises dans le cadre d’une acquisition classique ou des fonds de Private Equity dans le cadre d’un LBO. Contrairement au Leveraged Finance ou à l’Acquisition Finance, le Private Debt s’exerce au sein d’un fonds d’investissement dédié à la dette. Le professionnel en Private Debt réalise d’abord une due diligence financière sur l’entreprise (pour déterminer sa capacité à rembourser la dette) et structure ensuite un financement (généralement avec de la dette senior). Contrairement au Leveraged Loans, le Private Debt implique des financements plus stables et avec un horizon de plus long terme. En effet, les fonds de Private Debt financent généralement des entreprises de taille moyenne. De plus, ils gardent les positions sur plusieurs années. Principaux avantages Proximité étroite avec les équipes de M&A ou les fonds de Private Equity qui initient les opérations Marché très dynamique qui a connu une croissance significative ces dernières années en raison de l'abondance de liquidités sur les marchés (moins vrai aujourd’hui, le marché est presque à l’arrêt depuis la hausse significative des taux d’intérêt) Excellente porte d’entrée vers d'autres métiers en Corporate Finance (M&A. Private Equity, etc.) Exemple de mission Suivi du portefeuille d’investissement (s’informer sur la santé financière des entreprises afin d’éventuellement renégocier les termes du contrat) 7) DCM (Debt Capital Market) Description Le Debt Capital Market (DCM) consiste à conseiller des entreprises dans l’émission de titres de dette sur les marchés financiers. Le rôle du banquier DCM est d’accompagner les entreprises qui cherchent du financement en dette (dimension Corporate Finance) : montant de l’émission, structuration de l’opération, pricing des titres, etc. Ensuite, les équipes Sales & Trading de la banque vont vendre les titres aux investisseurs financiers (dimension Financial Markets). Les principaux produits proposés par les équipes DCM sont les bond (obligations classiques qui paient un coupon périodique à son détenteur) ou des obligations subordonnées (le remboursement intervient après celui de la dette senior). Principaux avantages Proximité avec les marchés financiers. Le banquier DCM doit constamment prendre en compte les contraintes des marchés financiers Technicité forte du métier Progression de carrière. Le DCM ouvre de nombreuses portes. Vers d’autres métiers de la dette (ex : fonds de dette). En Corporate (ex : départements trésorerie des grandes entreprises). Ou en Finance de marché (ex : Sales) Exemple de mission Fixation du prix des obligations à émettre sur le marché financiers Pour conclure, les métiers de la dette offrent de nombreuses opportunités. Ils consistent souvent à financer des entreprises (Analyse Credit, Acquisition Finance), des fonds de Private Equity (Leveraged Finance) ou des grands projets (Project Finance). Mais ils sont aussi parfois un métier de conseil (DCM, pour la partie Corporate Finance). A chaque fois, ces métiers offrent au junior : Une grande technicité (différents types de dettes, en lien avec les marchés financiers ou non) Une forte exposition à des clients très variés (Corporate ou fonds, secteurs variés) Enfin, les métiers de la dette permettent en général un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Vous voulez travailler dans l'un des métiers de la dette ? Les métiers de la dette sont passionnants. Mais ils sont exigeants. Comme vous l’avez sans doute remarqué, décrocher un stage ou CDI dans les métiers de la dette est tout à fait possible avec une formation adaptée. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance. La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière (y compris un cours complet sur le DCM et le Leveraged Finance), des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les banques et fonds d’investissement pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Samir Jacquelin

7 min de lecture

Préparation
Quelles sont les composantes du Bridge EqV-EV ?

Le Bridge EqV-EV est un concept essentiel en Corporate Finance. Il permet de calculer l’Enterprise Value à partir de l’Equity Value. On l'étudie peu dans les cours de l’école. Mais c’est un classique des entretiens en M&A. Ainsi, il est nécessaire de le connaitre et surtout de bien le comprendre. Dans cet article, nous allons examiner en détail le concept du « Bridge », ses différents composants et son intérêt pour la Finance d’entreprise. Qu’est-ce que le Bridge EqV-EV ? Le Bridge regroupe l’ensemble des ajustements qui permettent de passer de l’Equity Value (« EqV ») à l’Enterprise Value (« EV »). L'Equity Value L’Equity Value (ou Valeur de marché des Capitaux Propres) est le montant auquel les investisseurs valorisent les capitaux propres de l’entreprise à un moment donné. Pour les entreprises cotées, on peut l’approximer avec la capitalisation boursière (cours de bourse multiplié par le nombre d’actions en circulation). Pour les entreprises non cotées, l’Equity Value n’est pas vraiment « extériorisée ». Il faut faire une valorisation de la société pour la définir, en utilisant les méthodes de valorisation traditionnelles. Attention, l’Equity Value peut se calculer sur une base non diluée ou diluée ! L'Enterprise Value L’Entreprise Value (ou Valeur d’Entreprise) correspond à la valeur de marché de l’actif économique. A l’inverse de l’Equity Value qui revient uniquement aux actionnaires, l’Entreprise Value est attribuable à l’ensemble des financeurs de l’entreprise. En particulier les actionnaires et les créanciers. Ainsi, le Bridge permet de passer de l’une à l’autre de ces valeurs. On a : Entreprise Value = Equity Value + Bridge Quelles sont les composantes du Bridge ? De manière plus détaillée, le Bridge s’écrit ainsi : Enterprise Value = Equity Value + Dette financière nette + Intérêts minoritaires - Sociétés mises en équivalences + Pensions + Provisions + Leases + Actions de préférence Nous allons présenter ici de manière succincte les différents ajustements du Bridge. Vous pouvez retrouver plus de détails dans notre cours dédié au Bridge EqV-EV sur la plateforme. La dette financière nette (ou « dette nette ») Elle correspond à la somme des dettes financières contractées par l’entreprise (ex : emprunts bancaires, émission d’une obligation) diminuée de sa trésorerie disponible (à laquelle on ajoute souvent la valeur de marché des actifs dits « liquides », c’est-à-dire facilement cessibles). Cette dette appartient aux créanciers de l’entreprise.  Les minoritaires Quand l’entreprise détient plus de 50% mais moins de 100% d’une filiale, les intérêts minoritaires (aussi appelés « Minorities » ou « Non Controlling Interests » en anglais) représentent la part des capitaux propres non détenue par l’entreprise mais par les actionnaires minoritaires de la filiale. Par souci de cohérence avec la méthode de consolidation par intégration globale, la valeur des Intérêts minoritaires est incluse dans le Bridge. Les sociétés mises en équivalence (ou « associates ») Quand l’entreprise détient une participation significative mais inférieure à 50% dans une filiale, les sociétés mises en équivalence (aussi appelées « Associates » en anglais) représentent la part que l’entreprise détient dans cette filiale. Par souci de cohérence avec la méthode de consolidation par mise en équivalence, la valeur des Sociétés mises en équivalence se retranche dans le Bridge. Les pensions Dans le cadre d’un régime à prestations définies, les Unfunded Pensions (ou montant non financé des pensions de retraite) sont des engagements de l’entreprise vis-à-vis des employés et doivent par conséquent être inclus dans le Bridge. Les provisions Les Provisions (pour risques et charges) représentent des engagements de l’entreprise auprès d’un tiers et doivent par conséquent aussi être ajoutées dans le Bridge. Exemple : litige avec un employé, catastrophe naturelle, incendie, etc. Les leases Les leases (y compris le crédit-bail) sont des contrats de location qui doivent systématiquement être ajoutés dans le Bridge depuis la réforme IFRS 16 entrée en vigueur en 2019. Les actions de préférence Les actions de préférence (appelées aussi « Preferred Shares » en anglais) sont des titres hybrides faisant l’objet d’un traitement particulier. Elles sont soit considérées comme des actions (dans l’Equity Value), soit comme des titres de dette (dans le Bridge) en raison du dividende prioritaire dont leurs détenteurs peuvent se prévaloir. Pour cette raison, ces actions sont des titres qui se rapprochent de la dette (avec ses intérêts financiers). Pourquoi le Bridge est-il si important ? Le Bridge est un outil très important en Corporate Finance. Il s'utilise majoritairement dans le cadre de l’exercice de valorisation d’une entreprise. Deux exemples : Vous connaissez l’Equity Value d’une société cotée en bourse (par approximation avec sa capitalisation boursière). Mais vous voulez en déduire un multiple EV/EBITDA (le plus couramment utilisé en M&A). Les ajustements du Bridge vous permettent de passer de l’Equity Value à l’Enterprise Value (le dénominateur du multiple). Il vous reste simplement à la comparer avec l’EBITDA de la cible. Vous connaissez l’Enterprise Value après avoir fait une valorisation de la cible (en utilisant les différentes méthodes de valorisation) mais vous souhaitez calculer le prix par action que vous allez offrir aux actionnaires dans le cadre d’une acquisition potentielle. Les ajustements du Bridge permettent de passer de l’Enterprise Value à l’Equity Value. Il vous reste ensuite à diviser l’Equity Value par le nombre d’actions (sur une base diluée) pour obtenir le prix d’une action. Dans ce cas, on a : Equity Value = Enterprise Value - Dette financière nette - Intérêts minoritaires + Sociétés mises en équivalences - Pensions - Provisions - Leases - Actions de préférence Où trouver les informations sur les éléments du Bridge ? Pour les sociétés cotées, les différents éléments du Bridge sont facilement identifiables dans les publications financières de l’entreprise (rapports annuels, semestriels ou trimestriels). Attention, vous devez toujours sélectionner la valeur la plus récente possible. Par exemple, si la dette financière nette la plus récente date du premier trimestre, vous devez prendre cette valeur. Et cela même si d’autres éléments du Bridge n'ont pas été mis à jour depuis le précédent rapport annuel. Pour les sociétés non cotées, ces éléments sont plus difficilement accessibles. Dans la majorité des cas, vous pourrez cependant y accéder sur des plateformes de dépôt des comptes annuels de la société. Pour conclure, le Bridge est un outil à connaitre si vous envisagez un stage en Corporate Finance. Les recruteurs le teste régulièrement en entretien. Alors donnez-vous toutes les chances de bien maitriser le concept avec les cours et les cas pratiques que nous proposons pour vous préparer aux entretiens. Vous souhaitez en savoir plus sur le Bridge et les autres concepts financiers ? Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Côme Beylier

5 min de lecture

Préparation
Qu'est-ce que le taux de rendement interne (TRI) ?

Le TRI ou « Taux de Rendement Interne » (appelé aussi « IRR » ou « Internal Rate of Return » en anglais) est un outil de mesure couramment utilisé en Corporate Finance pour évaluer la rentabilité d'un investissement. Dans cet article, nous allons examiner en détail le concept du TRI, son calcul et ses différentes utilisations. Comment définir le TRI ? Le taux de rendement interne (TRI) est un taux de croissance composé qui calcule le rendement d'un investissement en fonction des flux de trésorerie qu'il génère. Afin de comprendre l’intérêt du TRI, il est important de comprendre le concept de Valeur Actuelle Nette ou « VAN ». La VAN mesure la différence entre les flux de trésorerie entrants (encaissements ou l’argent gagné au cours du projet) et sortants (décaissement ou coûts du projet) dans le cadre d’un investissement, actualisés à leur valeur présente. Et le taux de rendement interne est tout simplement le taux d'actualisation qui fait en sorte que la VAN sera égale à 0. Autrement dit c’est le taux pour lequel la somme des flux de trésorerie actualisées est égale à la dépense initiale. Cela signifie que : Quand la VAN est positive, le projet est rentable et crée de valeur pour l'entreprise ou ses actionnaires Quand la VAN est négative, le projet n’est pas rentable et détruit de valeur pour l'entreprise ou ses actionnaires Par conséquent, la VAN compare simplement la valeur présente des décaissements et encaissements d’un projet (la différence entre des flux positifs et négatifs) alors que le TRI mesure la performance de l’investissement (son rendement moyen annuel sur une période). Pour prendre une décision à partir de la VAN, on distingue deux cas : Si les projets sont indépendants, l’entreprise accepte tous les projets dont la VAN est positive Si les projets mutuellement exclusifs, l’entreprise retient uniquement le projet dont la VAN est la plus élevée (à condition évidemment qu’elle soit positive)  Comment calculer le TRI ? Le calcul du taux de rendement interne consiste à résoudre une équation qui égalise la somme des flux de trésorerie actualisés à zéro. Par exemple : [caption id="attachment_4030" align="aligncenter" width="546"] Formule de la Valeur Actuelle Nette (VAN)[/caption] Dans cette équation : I : Montant de l’investissement de départ pour lancer le projet (ex : construction d’une usine, achat d’un terrain agricole, etc.) FT : Flux de trésorerie N : Nombre de périodes du projet Dans ce calcul, il est nécessaire d’identifier à la fois le nombre de périodes considérées dans le projet (c’est le « N ») et les flux de trésorerie générés à chaque période (cela peut être une année, un trimestre ou un mois). Chaque flux de trésorerie est actualisé. Son montant est donc d’autant moins important qu’il est éloigné dans le temps. En pratique, le calcul du taux de rendement interne se fait souvent sur Excel avec la fonction « TRI ». Cela simplifie très largement le calcul. Sinon, on utilise une règle approximative appelée « la règle de 72 ». Nous le verrons à la fin de l’article. Même si cette règle est utile pour estimer rapidement le TRI, elle ne remplace pas un calcul précis du TRI. Chez Training You, nous avons une section complète dédiée au TRI dans le cours de LBO et le cours sur les entretiens en Private Equity. Ces modules expliquent entre autres comment calculer le taux de rendement interne et comment l'utiliser pour évaluer la performance d'un investissement. Vous pouvez consultez le programme de nos Packs en Corporate Finance pour découvrir l’ensemble des cours proposés par Training You. Qui utilise le taux de rendement interne ? Le taux de rendement interne s'utilise largement en Corporate Finance pour évaluer la performance d’un investissement sur plusieurs années. Par exemple : Les fonds de Private Equity Ils utilisent le TRI pour évaluer la performance de leurs investissements. Précisément, le taux de rendement interne est calculé dans le cadre d’un modèle LBO en fonction du prix d’entrée (valorisation de la cible), du levier financier (part de dette dans le financement du prix, souvent calculé comme un multiple de l’EBITDA) et du Business Plan de la cible (les flux de trésorerie générés pendant la durée du LBO). Les banques d’affaires Elles utilisent le TRI pour mesurer la rentabilité des investissements de leurs clients (ex : un fonds de Private Equity dans le cadre d’une opération LBO ou une entreprisse dans le cadre d’une acquisition classique). Il est aussi possible de valoriser une cible avec la méthode du LBO, qui consiste à déterminer la valorisation qu’un fonds d’investissement doit définir au moment de prendre une participation au capital d’une entreprise, étant donné certaines contraintes dont l’une est précisément l’atteinte d’un TRI cible (ex : si le fonds vise 25% de TRI en 5 ans, combien doit-il payer la cible sachant qu’il peut lever 50 de dette et que la cible va générer 10 de cash chaque année ?). Les actionnaires d’une entreprise Ils utilisent le TRI pour mesurer le rendement des capitaux investis. Les investissements (flux sortants) incluent les apports en fonds propres et comptes courants. Les flux de trésorerie (entrants) sont principalement les dividendes, la rémunération et les remboursements de comptes courants et potentiellement la revente des actions. De manière un peu générale, un décideur considère qu’un projet dont le TRI est supérieur au coût du capital (le taux de rendement requis par les dirigeants de l’entreprise) est rentable. Pour les projets indépendants, on accepte les projets dont le TRI est supérieur au taux de rendement requis par les dirigeants de l’entreprise. Exemple illustratif Le lancement d’un projet industriel nécessite un investissement initial d’un montant de 425m€. Il génère ensuite des flux de trésorerie pendant 5 ans : Année 1 : 110m€ Année 2 : 135m€ Année 3 : 160m€ Année 4 : 185m€ Année 5 : 210m€         Le TRI de cet investissement est de 23%. La « règle des 72 » Enfin, il est important de connaitre la « règle des 72 » pour pouvoir estimer très rapidement la durée nécessaire pour qu’un investisseur double sa mise initiale en fonction d'un TRI prédéfini. Il s’agit d’une astuce très efficace qui peut vous sauver la vie pendant un entretien ! Concrètement, la « règle des 72 » consiste à diviser le chiffre 72 par le taux de rendement annuel multiplié par 100 pour définir la durée nécessaire pour doubler son investissement. Par exemple, si un investissement a un taux de rendement annuel de 8%, il faudra environ 9 ans pour le doubler (72/8=9). De même, si le taux de rendement annuel est cette fois-ci de 12%, il faudra seulement environ 6 ans pour le doubler (72/12=6). Attention, la « règle des 72 » est un outil facile à utiliser mais il s’agit d’une simple estimation. Surtout, plus le taux de rendement annuel est grand, plus l’estimation est erronée. Le taux de rendement interne (TRI) n’est pas le seul indicateur de la rentabilité Le TRI est un indicateur important pour mesurer la rentabilité d'un investissement, mais il n'est pas le seul. Les investisseurs utilisent aussi un multiple appelé « Money on Money » ou « MoM ». Pour calculer ce MoM, il suffit de diviser les flux de trésorerie entrants par les flux trésorerie sortants : MoM = Total Cash Inflows / Total Cash Outflows Si on reprend l’exemple précédent :           Le MoM de cet investissement est de 1,9x. Comme mentionné plus haut, les entreprises peuvent aussi calculer la VAN d’un projet pour prendre une décision. Tous les projets dont la VAN est supérieure à zéro créent de la valeur pour les actionnaires. Quelle est la meilleure mesure entre le MoM et le TRI ? Le TRI est généralement une meilleure mesure du rendement d’un projet que le MoM. En effet, au contraire du MoM, il prend en compte la durée nécessaire pour générer le rendement (la valeur temporelle de l’investissement). Par exemple, si un investissement coûte 100 et rapporte 200, alors le MoM est de 2x. Mais c’est plus intéressant de générer 200 en 5 ans plutôt qu’en 10 ans ! Et le TRI ne sera pas le même dans les deux cas. Le taux de rendement interne de l’investissement sur 5 ans sera bien plus élevé que celui sur 10 ans. Si les flux sont de 40 par an sur 5 ans, alors le TRI sera proche de 30% Si les flux sont de 20 par an sur 10 ans, le TRI sera seulement de 15% Enfin, la pertinence de ces deux indicateurs varie aussi selon le nombre de périodes. Pour des durées plus courtes (ex : un projet sur 3 ans), le MoM est sans doute plus significatif que le TRI. Mais pour des durées plus longes, le TRI sera bien plus important. Quelle est la meilleure mesure entre la valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rendement interne (TRI) ? La VAN est le critère de décision privilégié des investisseurs. Car elle indique directement la valeur créée par un investissement. C’est une valeur absolue et non un pourcentage comme le TRI. Donc très facile à interpréter. Cependant, sa principale limite provient du taux d’actualisation utilisé. En effet, cette méthode suppose que les flux de trésorerie générés sont réinvestis au cours des périodes suivantes au taux d’actualisation. Or, ce taux peut varier d’une année à une autre. Pour des projets indépendants, les méthodes de la VAN et du TRI aboutiront à des conclusions similaires. Si un projet est rentable selon l’un des critères, il le sera aussi pour les autres. Mais pour classer des projets mutuellement exclusifs, les critères ne concordent pas nécessairement. Ce conflit entre VAN et TRI survient par exemple quand les durées de vie sont différentes. Par exemple, un projet sur 5 ans peut avoir un taux de rendement interne plus élevé que le même projet sur 10 ans. Alors que l’entreprise dégagerait une VAN supérieure en 10 ans plutôt qu’en 5 ans. Vous souhaitez en savoir plus sur le TRI et les autres concepts financiers ? Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Ziad Sebti

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Décryptage
Définition M&A

Le M&A est l’un des métiers les plus prestigieux en Corporate Finance. Et de nombreux étudiants souhaitent débuter leur carrière en tant que banquier d'affaires. Dans cet article, nous allons définir ce qu’est le M&A, décrire le rôle et les missions du banquier d’affaires, expliquer l’attractivité actuelle du M&A chez les jeunes et enfin donner des conseils sur comment candidater en M&A. Le M&A est un métier de conseil sur des transactions financières  Les M&A ou « Mergers and Acquisitions » (en français les Fusions et Acquisitions) désignent l’ensemble des transactions qui modifient le capital d’une entreprise. On parle généralement d’opérations de « haut de bilan » pour les qualifier. Les motivations pour réaliser ces opérations M&A sont diverses : accéder à de nouveaux marchés, diversifier ses activités, acquérir des compétences, réaliser des économies d'échelle, renforcer sa position concurrentielle, etc. On distingue généralement 3 types d’opérations : Les fusions (deux sociétés fusionnent pour donner naissance à une nouvelle entité). Dans ce cas, les actionnaires des deux sociétés reçoivent chacun des actions de la nouvelle entité. Et les actifs et passifs des sociétés fusionnées sont combinées pour créer une seule entité Les acquisitions et cessions (un acquéreur rachète une partie ou l’intégralité du capital d’une société auprès d’un vendeur). Si l’acquéreur est un fonds d’investissement, l’opération est souvent qualifiée de « LBO » ou « Leveraged Buy-Out) Les levée de fonds ou augmentations de capital (des nouveaux investisseurs entrent au capital de la société) Le M&A est un métier réalisé par une banque d’affaires  Pour ces opérations, les différentes parties prenantes (acquéreurs, vendeurs, investisseurs, etc.) mandatent souvent une société pour les conseiller. Ce conseil est réalisé par des banques d’affaires (ex : BNP Paribas, Lazard, Rothschild & Co, etc.). Leur travail consiste à accompagner le client à chaque étape de l’opération. Si la banque d’affaires conseille l’acquéreur ou des investisseurs qui souhaitent prendre une participation au capital de l’entreprise, on dit qu’elle exerce un mandat « buy-side » Si la banque d’affaires conseille le vendeur, on dit qu’elle exerce un mandat « sell-side » Ces deux rôles sont évidemment très différents. Mais l’objectif reste le même : conseiller le client de manière à ce que l’opération réponde à ses besoins et maximise sa valeur. Si vous souhaitez travailler en M&A, vous devez rejoindre l’une de ces banques d’affaires. Il existe deux grands types de banques d’affaires. Les banques d’affaires au sein des banques universelles C'est la partie « Banque de Financement et d’Investissement » des grandes banques, présentes sur toute la chaîne de valeur de la banque. C’est le cas par exemple au sein des « bulge brackets » à Paris (ex : Goldman Sachs, J.P. Morgan, Morgan Stanley, etc.) et des grandes banques françaises (ex : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE). Ces banques ont des équipes dédiées au conseil sur les opérations M&A. Les boutiques M&A Les boutiques sont des spécialistes (ou « pure players ») du conseil financier. Ces acteurs ne font que du conseil financier. Elles ne proposent pas d’autres prestations (financement, ouverture d’un compte, couvertures contre les risques). Les boutiques d’élite conseillent des clients sur des opérations de toute taille (ex : Lazard, Rothschild & Co, Messier & Associés, etc.) tandis que les boutiques Small/Mid Cap interviennent davantage auprès des petites et moyennes entreprises (ex : Financière de Courcelles, Oddo BHF, Natixis Partners, DC Advisory, etc.). Ces dernières ont parfois développé une forte expertise sur un secteur particulier (ex : la tech pour Cambon Partners, Clipperton ou encore GP Bullhound, l’éducation pour Eurvad ou le luxe pour Michel Dyens) ou un type d’opérations (ex : les opérations cross-border pour Pramex International).  Le M&A est un métier avec des missions diverses Les missions d’une banque d’affaires dans le cadre d’une opération M&A sont diverses. Exemples de missions d’un conseil « sell-side » (conseil du vendeur) : Valorisation de la société cible Recherche des acquéreurs potentiels (le plus souvent des entreprises qui évoluent dans le même secteur ou des fonds de Private Equity qui investissent dans le secteur) Réalisation de la documentation marketing pour présenter la société cible aux acquéreurs potentiels (ex : teaser, information memorandum, management presentations) Organisation des interactions entre la cible et les différents acquéreurs potentiels Exemples de missions d’un conseil « buy-side » (conseil de l’acheteur) : Analyse de la documentation marketing reçue de la part du vendeur Valorisation de la cible Conduite de la due diligence sur la société cible (opérationnelle, financière, juridique, etc.) Recherche du financement pour réaliser l’acquisition de la société cible Organisation des interactions entre l’acheteur potentiel (qui est ici le client) et la cible Pourquoi travailler en tant que banquier d'affaires ? Les raisons de débuter sa carrière en M&A sont multiples. Un métier formateur D’abord, le M&A est un métier très formateur, avec une exposition rapide dès la prise de poste et une courbe d’apprentissage raide, que ce soit sur le développement des soft skills (telles que la rigueur ou la résistance à la pression) et les hard skills (telles que la capacité de synthèse d’informations ou la modélisation financière sur Excel, etc.). Un métier qui offre de la diversité Ensuite, le M&A est un métier qui offre de la diversité à tous les niveaux. Le banquier d’affaires travaille en « mode projet » pendant quelques mois sur une ou plusieurs opérations. Puis il sera confronté à d’autres dossiers. Ainsi, le M&A expose le banquier à une diversité de clients (taille de l’entreprise, secteur dans lequel elle évolue, cotée ou non cotée), de problématiques (vente d’une filiale à l’étranger, acquisition d’un petit acteur pour consolider un marché, levée de fonds pour accélérer la croissance, etc.) et de contreparties (fonds d’investissement, entreprises, etc.). Un métier dynamique qui permet une évolution rapide Enfin, le M&A est un métier dynamique qui permet une évolution rapide. Premièrement, cette évolution rapide concerne le rôle du banquier d'affaires au sein de la banque et les missions qui lui sont attribuées. En effet, au fur et à mesure de l’avancée de sa carrière, le métier de banquier M&A évolue. Et le périmètre des responsabilités s’élargit. Au départ, il est surtout axé sur l’exécution des transactions, avec par exemple la production de la documentation marketing ou le suivi des interactions entre chaque partie prenante sur le deal. Mais après quelques années, le banquier M&A devra davantage gérer la relation avec les clients et originer des deals pour la banque Deuxièmement, cette évolution rapide concerne le niveau de rémunération. Si la rémunération du banquier d’affaires junior ou « analyste M&A » oscille généralement entre 60k€ et 120k€, elle augmente considérablement après chaque année passée au sein de la banque. Surtout avec la hausse du bonus qui représente régulièrement une large part de la rémunération globale du banquier plus senior Troisièmement, cette évolution rapide concerne les transitions professionnelles. Une expérience de quelques années réussie en M&A ouvre de nombreuses portes : fonds de Private Equity, cabinets de Conseil en stratégie, postes à responsabilités au sein de startups, etc. Le M&A est un métier sélectif avec un process de recrutement concurrentiel Cela vous attire d'être un analyste en M&A ? Attention, le process de recrutement est aussi très sélectif. Vous devrez franchir trois grandes étapes : Etape 1 : Les screenings des banques Moins de 5% des candidatures reçues par une banque d’affaires sont retenues pour débuter le process de recrutement. Pour maximiser vos chances, vous devez soigner rigoureusement votre CV, rédiger une lettre de motivation percutante et personnalisée à chaque banque et ne pas hésiter à utiliser le networking ! Etape 2 : Les tests De plus en plus de banques d’affaires proposent des tests en ligne ou sur place pour écrémer les candidats. Certains tests en ligne évaluent la capacité de raisonnement du candidat dans différents domaines (analyse de chiffres, interprétation d’informations écrites, etc.). D’autres tests mettent le candidat en situation réelle : rechercher des informations sur une société, synthétiser ces informations de manière claire, structurée et jolie sur PowerPoint (l’outil utilisé en poste en M&A) ou encore construire un petit modèle financier sur Excel (ex : un DCF pour valoriser une entreprise). Etape 3 : Les entretiens Si le candidat réussit les tests, il passera un ou plusieurs tours d’entretiens. A chaque tour, il rencontrera un ou plusieurs banquiers qui évalueront à la fois son fit (motivation pour le M&A et la banque en question, personnalité, cohérence du parcours avec son projet, adéquation entre le candidat et la banque, etc.) et sa technique (compréhension des concepts financiers de base en Corporate Finance, sur des thématiques telles que la comptabilité, les méthodes de valorisation ou les LBO) Vous voulez travailler en M&A ? Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A avec des +60 heures de formation : cours en ligne sur le fit et toutes les thématiques en technique (comptabilité, Bridge EqV-EV, Valorisation, Merger, LBO, Process M&A), questions d’entretiens corrigées, tests en ligne sur la technique, fiches sur les entreprises du secteur (dont les principales banques d’affaires de la place parisienne), podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Ziad Sebti

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Préparation
Qu’est-ce que l’EBITDA ?

L’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization) est une notion clé en Corporate Finance. D’abord, il est régulièrement testé lors des entretiens en M&A ou pour d’autres métiers en Corporate Finance. Ensuite, il est fréquemment utilisé dans le travail quotidien du banquier d’affaires ou autre professionnel en Corporate Finance. Dans cet article, nous rappellerons d’abord la définition de l’EBITDA et ses méthodes de calcul. Ensuite, nous étudierons ses principaux cas d’applications en Corporate Finance. Définition de l’EBITDA L'EBITDA est un agrégat comptable et financier qui mesure la performance opérationnelle d'une entreprise, c’est-à-dire sa capacité à générer un résultat avec son activité opérationnelle (avant la prise en compte de la politique d’investissement, la politique financière ou les potentielles optimisations fiscales réalisées par l’entreprise). S'il est positif, cela signifie que l’entreprise génère un profit de son activité opérationnelle. C'est un bon signe pour la santé financière de l’entreprise S'il est négatif, cela signifie que l’entreprise génère une perte de son activité opérationnelle. C'est une alarme pour la santé financière de l’entreprise L’EBITDA tire son appellation d’un acronyme anglais composé de : « Earnings » (le résultat provenant de l’activité de l’entreprise) « Before » (on ne prend pas en compte dans ce résultat différents éléments) « Interest » (les intérêts financiers font partie de ces éléments car ils sont liés à la politique financière de l’entreprise) « Taxes » (les impôts font aussi partie de ces éléments, car ils sont liés à la politique fiscale de l’entreprise) « Depreciation and Amortization » (les dépréciations et amortissements font enfin partie de ces éléments car ils sont liés à la politique d’investissement de l’entreprise) Méthodes de calcul de l’EBITDA L’EBITDA s’obtient de deux manières principales : 1) La méthode de calcul courante à partir du chiffre d’affaires Il s’agit de la méthode la plus couramment utilisée : EBITDA = Chiffre d’affaires (Revenue) – Coûts d’exploitations (Opex) Parmi les coûts d’exploitations, on distingue les coûts directs ou COGS (Cost of Good Sold) qui varient en fonction du volume d’activité de l’entreprise (ex : les matières premières) et les coûts indirects ou SG&A (Selling, General & Administration) qui ne varient pas en fonction du volume d’activité de l’entreprise (ex : les salaires). 2) La méthode la moins courante à partir du résultat net Cette méthode de calcul (dite aussi la « méthode additive ») est moins utilisée mais demeure intéressante à connaître : EBITDA = Résultat net + Impôt sur les sociétés + Résultat financier + Résultat exceptionnel + D&A Cela revient à partir de l’agrégat final du compte de résultat (le résultat net) puis à ajouter l’ensemble des éléments entre l’EBITDA et le résultat net, c’est-à-dire : L’impôt sur les sociétés (IS) Le Résultat financier, calculé comme la différence entre les produits financiers et les charges financières Le Résultat exceptionnel, calculé comme la différence entre les produits non récurrents et les charges non récurrentes Les D&A, qui sont les dotations aux provisions et amortissements  Quelle est la différence entre l’EBITDA et l’EBE ? L’EBITDA ne fait pas partie des « Soldes Intermédiaires de Gestion » dans la comptabilité française. Pourquoi ? C'est une notion anglo-saxonne. En France, on parle plus généralement de l’EBE ou « Excédent Brut d’Exploitation », qui lui est très proche. Les deux notions sont proches mais on observe trois différences : La participation et l’intéressement sont inclus dans l’EBITDA mais exclus de l’EBE Les produits et charges exceptionnels sont inclus dans l’EBITDA mais exclus de l’EBE. C’est ici assez théorique (au sens littéral de EBITDA) car ces éléments sont en pratique quasi toujours retranchés après l’EBITDA par les entreprises Les provisions d’exploitation (dotations et reprises sur stocks et créances clients) sont exclus de l’EBITDA mais inclus dans l’EBE Pour obtenir tous les détails sur ces ajustements entre les deux notions, vous pouvez visionner notre cours dédié à la comptabilité sur la plateforme Training You Comment utiliser l’EBITDA ? L’EBITDA a plusieurs applications concrètes. 1) Les applications de l’EBITDA dans l’analyse financière L’EBITDA comme mesure de la performance opérationnelle D’abord, il permet de mesurer la rentabilité opérationnelle d'une entreprise. C’est le meilleur indicateur de la performance opérationnelle de l’entreprise. En effet, il mesure sa capacité à utiliser efficacement ses actifs pour générer un résultat opérationnel. Par conséquent, les parties prenantes de l’entreprise (auditeurs, analystes financiers, investisseurs, etc.) suivent de près la génération de l’EBITDA pour émettre un avis sur le cycle d’exploitation de l’entreprise. D’ailleurs, ils calculent généralement le ratio EBITDA/Chiffre d’affaires (appelé aussi la marge d’EBITDA) pour mesurer le niveau de cette performance opérationnelle. Evidemment, la marge d’EBITDA dépend aussi du secteur d’activité de l’entreprise. Mais ce ratio demeure un indicateur pertinent pour comparer la rentabilité de différentes entreprises appartenant à un même secteur. L’EBITDA comme indicateur clé de la solvabilité Ensuite, il permet de mesurer la solvabilité de l’entreprise. La solvabilité mesure sa capacité à rembourser sa dette financière sur le moyen et long terme. Dans ce cas, ce sont les créanciers de l’entreprise qui suivent de près l’EBITDA et qui le comparent généralement au niveau de dette financière nette (somme des dettes financières à court terme et long terme diminuée de la trésorerie de l’entreprise). D’ailleurs, ils calculent le ratio Dette Financière Nette/EBITDA (appelé aussi le levier financier) pour mesurer le niveau de solvabilité de l’entreprise. Au-delà de 3 fois, on considère souvent que l’entreprise est trop endettée par rapport à sa capacité à générer de la richesse. Bien-sûr, il existe là encore des exceptions et des différences en fonction des secteurs d’activité. L’EBITDA comme proxy du flux de trésorerie opérationnel Enfin, il peut être utilisé comme une approximation du niveau de flux de trésorerie opérationnel de entreprise (« Operating Cash Flow »). Ainsi, il mesure la capacité de l’entreprise à générer des flux de trésorerie à partir de son activité opérationnelle. Cependant, il est important de rappeler que l'EBITDA intègre certains éléments qui ne sont pas des flux de trésorerie réels pour l’entreprise tels que : Les créances clients ou les stocks (intégrés dans le chiffre d’affaires et donc dans l’EBITDA mais qui ne correspondent pas encore à des entrées de trésorerie pour l’entreprise) Les dettes fournisseurs (intégrées dans le chiffre d’affaires et donc dans l’EBITDA mais qui ne correspondent pas encore à des sorties de trésorerie pour l’entreprise) 2) Les applications de l’EBITDA dans la valorisation L’EBITDA comme agrégat de référence pour les multiples de l’Entreprise Value D’abord, dans le cadre d’une valorisation avec les méthodes analogiques (comparables boursiers et transactions précédentes), il est l’agrégat de base du multiple le plus souvent utilisé, à savoir Enterprise Value/EBITDA. Pourquoi ? Car les évaluateurs apprécient le rapport entre la valeur de l’entreprise et sa performance opérationnelle. Encore une fois, le niveau du multiple Enterprise Value/EBITDA dépend aussi de l’industrie. Dans certains cas, les sociétés sont aussi valorisées à l’aide du multiple Enterprise Value/EBITDA–Capex, qui permet de prendre en compte la politique d’investissement de l’entreprise. Ce multiple est surtout pertinent pour les entreprises qui évoluent dans des secteurs à fortes intensité capitalistique (ex : sidérurgie, chimie, bâtiment, etc.). L’EBITDA est considéré comme un agrégat de base fiable pour un multiple car il représente la performance opérationnelle de l’entreprise. Souvent, l’EBITDA est aussi analysé par les analystes en Transaction Services, dont le métier consiste à certifier les principaux agrégats de l’entreprise dans un cadre transactionnel, souvent une opération M&A. Les équipes Transaction Services (par exemple dans les principaux cabinets d’audit : EY, KPMG, Deloitte et PwC) font des retraitements (ou ajustements) pour arriver à ce qu’on appelle l’EBITDA « normatif » (qui représente l'agrégat que peut générer l’entreprise à long terme en suivant une activité « normale). Et c’est cet EBITDA « normatif » qui servira de base au multiple de valorisation. Ces principaux ajustements sont expliqués dans le cours de Transaction Services sur la plateforme Training You. L’EBITDA comme point de départ du calcul du FCFF dans le DCF Ensuite, dans le cadre d’une valorisation avec la méthode du DCF (« Discounted Cash Flow), il peut être utilisé comme le point de départ pour calculer le « Free Cash Flow to the Firm » (ou « FCFF »). De cette manière, cela n’est pas nécessaire de procéder à un ajustement sur les D&A qui ne sont pas encore déduites de l'EBITDA. Et cela peut simplifier le calcul du FCFF. On a : FCFF = EBITDA - Impôt - Capex - Variation du BFR avec : Impôt = EBIT x (1-t) car il faut le calculer sur l’EBIT (le dernier agrégat pré-intérêts financiers au compte de résultat, qui ne prend donc pas en compte la structure financière de l’entreprise) Capex = Dépenses d’investissement de l’année Variation du BFR = BFR cette année - BFR l’année dernière Cependant, certains évaluateurs préfèrent prendre l'EBIT (« Earnings Before Interest and Taxes ») plutôt que l'EBITDA comme point de départ et ajouter à cet agrégat les D&A. En fin de compte, le choix entre EBITDA ou EBIT dépend des préférences et besoins de l'analyste. Cependant, il est important de noter que chaque approche présente des avantages et inconvénients. En conclusion, l'EBITDA est l’une des notions les plus importantes en Corporate Finance. Elle est à la fois essentielle pour faire l’analyse financière d’une entreprise et pour la valoriser. Surtout, c’est une notion à bien connaitre pour vos entretiens dans le secteur ! Vous souhaitez travailler en M&A ou Corporate Finance ? Les entreprises sont sélectives et les recrutements sont évidemment très concurrentiels. C’est important d’être bien préparé ! Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance. La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière (y compris un cours sur les LBO et un cours complet sur les entretiens en Private Equity), des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les banques et fonds d’investissement pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! 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Par Ziad Sebti

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Entreprise
Ardian : un acteur clé du Private Equity en co-investissement

Ardian est lancé en 1996 comme le pôle de capital-investissement du groupe Axa. Claude Bébéar, alors président de la compagnie d'assurance, demande à Dominique Senequier de créer ce fonds d’investissement interne et lui promet d’investir 1 franc (la devise de l’époque) à chaque fois qu’elle lèverait 2 francs auprès d’investisseurs externes. En moins de 30 ans, Ardian est devenu l'un des principaux acteurs mondiaux du Private Equity, avec aujourd’hui plus de 1050 employés répartis dans 16 bureaux à travers le monde. Dans cet article, nous présentons les principales catégories d’actifs dans lesquels investit Ardian avant de couvrir plus spécifiquement le co-investissement, activité essentielle mais souvent peu connue des étudiants. Ensuite, nous évoquerons le process de recrutement et les missions du junior chez Ardian, en général communs à toutes les équipes. Ardian, un fonds de Private Equity unique en France En 2023, Ardian détient 150Mds€ d'actifs sous gestion. Son portefeuille se décompose de la manière suivante : Les fonds de fonds Plus de la moitié des actifs sont des fonds ce qui signifie qu'Ardian investit dans d'autres fonds de Private Equity. Ces opérations peuvent se faire en : Primaire. Par exemple, l'équipe « fonds de fonds » de Ardian investit dans un fonds levé par KKR, au même titre qu'un assureur ou un fonds souverain. Sur cette activité, Ardian possède un flux constant d'opportunités qui lui sont proposées, ce qui permet d’être très sélectif. Ainsi, Ardian n'exécute que 7% des transactions qu'il reçoit Secondaire. Par exemple, Ardian rachète une participation qui appartient au portefeuille de KKR, dans le cadre d’un LBO secondaire). Cette activité (« rachat de portefeuille ») est moins connue mais très importante pour Ardian, qui est d'ailleurs le plus important acteur français sur le marché secondaire Les fonds directs A côté, Ardian a des stratégies de fonds directs. Cela représente 27,5Mds€ d’actifs. Ce sont des investissements directs au capital d’autres entreprises. Ces activités comprennent : Buy-out: prises de participation dans des entreprises sur les segments mid et large cap en Europe et Amérique du Nord Expansion : prises de participations sur le segment lower midcap (au capital d’entreprises en forte croissance) dans la zone Euro Co-investissement : participations minoritaires en Europe, Amérique et Asie (avec d’autres fonds partenaires) North America Fund : prises de participations sur le segment lower midcap (au capital de sociétés industrielles ou de prestataires de services) en Amérique du Nord Growth : prise de participation dans des entreprises en forte croissance (des scale-up déjà relativement matures) Ardian investit aussi dans le domaine des infrastructures (transports, énergie et renouvelables, télécoms, infrastructure sociale). Cela représente environ 24Mds€ d’actifs et plus de 45 investissements depuis 2005 Ensuite, les équipes de Private Debt de Ardian proposent des solutions de financement non bancaires aux entreprises européennes sur le segment midcap. Cela représente 8Mds$ gérés ou conseillés, plus de 150 opérations réalisées et 115 sorties depuis 2005 Enfin, Ardian investit depuis 2015 en Real Estate, dans les immeubles de bureaux de grandes villes européennes (focus sur la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne pour le moment) L’activité de co-investissement, un élément clé des fonds directs chez Ardian Présentation du co-investissement Le co-investissement se différentie de deux manières. D’abord, Ardian investit avec d’autres investisseurs dans un consortium. Ensuite, Ardian investit toujours en minoritaire au capital des entreprises. Deux approches sont possibles : Le plus souvent, les équipes de co-investissement participent de manière passive à des investissements une fois qu'ils sont sécurisés par un autre fonds, comme KKR par exemple. Dans ce cas, elles investissent aux côtés du fonds, avec des tickets allant généralement de 20m€ à 100m€ Parfois, les équipes de co-investissement ont un rôle plus actif. Dans ce cas, elles peuvent initier la transaction, parfois avant que celle-ci ne soit lancée sur le marché. Plusieurs scénarios sont alors envisageables : création d’un consortium d’investissement avec un manager ou le CEO de la société, partenariat avec un fonds majoritaire, etc. Ici, Ardian participe à l'intégralité de la due diligence avec les autres investisseurs (par exemple le fonds majoritaire), ce qui permet d'investir des tickets plus importants Avantage du co-investissement L'équipe de co-investissement chez Ardian possède 3 grands atouts : Elle peut réaliser plus de transactions que les fonds de Buy-out standards. Car elle reste toujours en minoritaire. Depuis 2005, Ardian a ainsi réalisé plus de 130 transactions. Et le fonds a investi plus de 5Mds€ dans ces opérations Elle est complètement généraliste. Elle dispose d'une grande expérience dans diverses industries. Aucun secteur n’est ignoré, excepté ceux pour lesquels Ardian n'a pas d'expertise particulière (ex : les secteurs technologiques très pointus) Elle peut diversifier le portefeuille. Au niveau géographique, avec des investissements en Amérique du Nord, Europe et Asie. Pour le segment, avec des cibles appartenant aux segments small/mid et large cap. Et pour le type de co-investisseurs. Ardian travaille avec la quasi-totalité des GP de premier plan. Cette capacité de diversification est un atout majeur pour les LPs qui investissent dans les fonds car ils accèdent à un portefeuille plus diversifié, réduisant ainsi les risques en cas de mauvaise performance d'un investissement Enfin, l’équipe de co-investissement de Ardian travaille souvent sur des timings courts, allant jusqu’à 3 ou 4 semaines au maximum pour les investissements passifs. Cela signifie que l'équipe doit être en mesure de synthétiser rapidement toutes les informations nécessaires pour d’abord réussir sa due diligence, ensuite soumettre sa proposition au comité d’investissement et enfin investir au côté du fonds. Ce process exige à la fois une grande capacité d'analyse et de synthèse des documents reçus et une bonne connaissance des secteurs d'activité concernés. Les critères d’évaluation des choix d’investissement Ardian suit une approche globale et rigoureuse en 4 étapes : Evaluation de la qualité du sponsor, c'est-à-dire son expertise de l'industrie dans laquelle Ardian va investir à ses côtés et son historique en matière de performance (c’est le « track record »). Ce critère est primordial car Ardian est minoritaire dans toutes les transactions. Par conséquent, la confiance dans la capacité du gérant à exécuter sa thèse d'investissement est essentielle Examen de l’équipe de management de la cible. Ce critère est aussi crucial car la qualité du CEO et de ses collaborateurs est souvent déterminante pour le succès de l'entreprise Etude des dynamiques de l'industrie et de sa résilience face à des événements tels que la pandémie de Covid-19 Etude des axes de création de valeur à long terme de l'entreprise. C’est important pour maximiser le rendement du fonds Pour en savoir plus sur l’équipe co-investissement de Ardian, vous pouvez retrouver notre interview avec Jean-Clément Pierre, Senior Investment Manager au sein de cette équipe. Le processus de recrutement chez Ardian On peut distinguer deux approches différentes selon la séniorité du poste, en stage ou CDI. Pour un stage L’approche classique est de déposer son CV directement sur le site internet de Ardian, participer aux forums où Ardian est présent ou contacter directement des professionnels sur LinkedIn. Ardian peut éventuellement lancer un process sur la plateforme Jobteaser. Le mieux est de passer par des voies différentes. Car cela permet de se démarquer et de maximiser ses chances d’obtenir un entretien. Ensuite, plusieurs entretiens techniques sont proposés. Ils évaluent le candidat sur deux parties. D'abord, le fit (cohérence du projet et du parcours, motivation pour le Private Equity et connaissance de Ardian). Ensuite, la technique (compréhension des principes financiers de base en Corporate Finance avec un focus sur les LBO). Pour un CDI Plusieurs choses sont déterminantes. D’abord, est-ce que le fonds recrute en externe au moment où vous postuler ? Pour le savoir, le mieux est de contacter directement les RH. Ensuite, disposez-vous d’une expérience significative pour intégrer directement Ardian comme analyste ? En général, un stage en M&A ou Private Equity est un vrai plus, même si cela n’est pas toujours indispensable. Enfin, l’intermédiation d’un chasseur de tête est parfois utile pour maximiser ses chances dans un recrutement en CDI. Surtout si vous postulez après quelques années d’expérience. Pour la suite, comme pour les stages, une bonne préparation reste l’élément clé pour maximiser ses chances de succès en entretien. A la fois sur le fit et la technique. Ici, vous devrez aussi convaincre les recruteurs que vos expériences précédentes sont suffisantes pour intégrer Ardian sans passer par un stage. A quoi ressemblent les missions d'un junior chez Ardian ? Chez Ardian, le junior a quatre missions principales : L'exécution des dossiers. Cela comprend plusieurs tâches. D'abord, un travail de recherche quand une opportunité arrive (marché, cible, etc.). Ensuite, la préparation des documents marketing comme l’investment memorandum. Puis, la modélisation du LBO sur Excel. Enfin, la préparation du comité d'investissement (avec aussi les réponses aux questions du comité) Le suivi des sociétés en portefeuille. Cela consiste à évaluer la performance de la société et aider le management dans diverses problématiques, par exemple la participation aux opérations de M&A ou les refinancements Le reporting à destination des LPs. C’est la préparation de documents qui contiennent les nouveaux investissements du fonds, le déploiement du fonds, les sorties du portefeuille, etc. La préparation des levées de fonds. Cela consiste à préparer l’ensemble des documents marketing pour convaincre les investisseurs dans le cadre de la levée d’un nouveau fonds Plus spécifiquement, le stagiaire aide sur l'ensemble des tâches du junior. Il est vraiment impliqué dans toutes les missions de l’investment manager ou de l’analyste. En effet, les équipes en Private Equity sont souvent plus petites qu'en M&A. Les stagiaires sont donc très exposés. Ainsi, en fonction de son niveau et de ses expériences passées, il peut participer à l'ensemble du processus d'investissement, y compris la modélisation, la due diligence et le drafting des investment memorandum. Et lorsqu'il y a des opportunités de M&A dans une région spécifique pour une société du portefeuille, il peut aussi aider à établir une liste de cibles potentielles pour l’investment manager. Pour en apprendre plus sur Ardian : Vous pouvez visionner notre webinaire avec Jean-Clément Pierre (Senior Investment Manager) :  Vous souhaitez travailler en Private Equity chez Ardian ? Les fonds comme Ardian sont très sélectifs et les recrutements sont évidemment très concurrentiels. C’est important d’être bien préparé ! Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance. La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière (y compris un cours sur les LBO et un cours complet sur les entretiens en Private Equity), des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les banques et fonds d’investissement (dont Ardian) pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Découvrir les cours de la plateforme


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Retour d'expérience
L'audit chez Mazars : Interview avec Romain Devrieze

Mazars est l'un des principaux cabinets d'audit. Qu'est-ce que l'audit ? C'est l’activité de certification des comptes d’une entreprise. Certes moins attractif que le M&A ou le Private Equity, l’audit reste important et très formateur. Important d’abord, car il se situe à la base de la Finance d’entreprise : l’auditeur vérifie que les comptes présentés par l’entreprise sont fidèles à la réalité. Formateur ensuite, car il est une bonne porte d’entrée pour d’autres métiers en Corporate Finance : Transaction Services, M&A ou Private Equity. Dans cet article, Romain Devrieze (auditeur chez Mazars) nous présente son parcours et explique son métier. Peux-tu nous présenter ton parcours et ton poste actuel ? Après le baccalauréat, j’ai réalisé deux ans de classe préparatoire en kiné. C’est un métier qui n’a rien à voir avec ce que je fais aujourd’hui, mais c’était l’idée la plus précise que j’avais avant de débuter mes études. Après ces deux années qui ont finalement été peu convaincante, j’ai pu me faire une idée plus précise du métier que je voulais faire et j’ai décidé de me diriger vers une licence en économie et gestion à l’université d’Angers. A l’issue de ces trois ans de licence, j’ai intégré le master CCA (Comptabilité Contrôle Audit) de l’université Paris Dauphine, une formation que j’ai faite en alternance au sein du cabinet d’expertise comptable Baker Tilly. Enfin, après mon master, j’ai directement intégré Mazars en audit, dans une équipe spécialisée sur le secteur des assurances. J’y suis depuis maintenant 6 ans. Quelle est la différence entre Mazars et un cabinet du « Big 4 » (EY, PwC, Deloitte et KPMG) pour de l'audit ? D’abord, j’apprécie l’ambiance bienveillante et conviviale qui règne chez Mazars. Elle est ancrée dans chaque service et on fait en sorte de la cultiver chaque jour. Cela contribue de manière significative à la motivation. C’est quelque chose que je retiens et que je n’ai pas l’impression de retrouver quand je parle à mes co-CAC des « Big 4 ». Ensuite, on retrouve chez Mazars une logique de non-sectorisation. Cela signifie qu’un junior peut travailler sur des dossiers dans des secteurs différents avant son passage en senior : services, banque, assurance, industrie, immobilier, etc. Premièrement, cela permet une grande diversité dans les missions. Deuxièmement, cela laisse au junior le choix de se sectoriser en pleine conscience lors de son passage en senior. Troisièmement, cela permet de développer une solide culture générale de la gestion financière des grandes entreprises qui composent le tissu économique. Quelles sont les perspectives d’évolution en audit et plus spécifiquement chez Mazars ? L’audit est un vrai ascenseur professionnel. Chez Mazars, les perspectives d’évolution sont nombreuses. Chaque année, l’auditeur peut passer à un échelon supérieur, monter en grade en quelque sorte. Cependant, cette évolution n’est pas automatique. Elle dépend du travail réalisé pendant l’année et de la performance de l’auditeur. Quelles études préparent le mieux à l’audit ? Pour exercer le métier de Commissaire aux Comptes (CAC), il faut passer le Diplôme d’Expert-Comptable (DEC), de niveau Bac +8. Le DEC est accessible aux titulaires d’un DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion) ayant effectué un stage de trois ans dans un cabinet d’expertise comptable. A l’issue de ce stage, il faut passer un examen en trois épreuves dont une porte sur la rédaction d’un mémoire. Ce diplôme a de nombreux débouchés autre que CAC et ouvre notamment la voie à des postes de DAF*, RAF** ou tout autre poste de cadre dirigeant dans le domaine comptable, financier ou administratif. Le DSCG est accessible aux titulaires d’un DCG (Diplôme de Comptabilité et Gestion), de niveau Bac+3. Il confère le grade de master et s'obtient à condition d'avoir au minimum 10 de moyenne générale à 7 épreuves. A noter que certains diplômes (notamment des masters d’écoles de commerces) vous permettent d’accéder aux épreuves du DSCG et donnent parfois lieu à des dispenses d'épreuves. * DAF = Directeur Administratif et Financier * RAF = Responsable Administratif et Financier Et quel est ton parcours en audit ? Je suis rentré chez Mazars directement après mon alternance comme auditeur junior. Avec mon master, j’avais 5 équivalences du DSCG sur 7. J’ai donc passé uniquement les deux épreuves qui me manquaient. Chez Mazars, après l’obtention du DSCG, nous avons la possibilité de faire un stage de 3 ans. Tout au long du stage, on assiste à des formations qui nous aident pour rédiger des rapports nécessaires pour le DEC. D’ailleurs, Mazars permet d’aller aux cours et offre quelques jours de congé chaque année pour gérer les formalités administratives et suivre les cours. Aujourd’hui, j’ai terminé mes trois années de stage. Il ne me reste qu’à produire le mémoire et passer les examens pour obtenir mon DEC. As-tu des conseils pour passer les entretiens en audit chez Mazars ? D’abord, la partie humaine est prépondérante en audit. Il faut laisser apparaître sa personnalité pour créer une forme de connexion, de complicité avec le recruteur. L’objectif est de paraître plus familier à la fin qu’au début et qu’il se dise qu’en terme de soft skills, le candidat a ce qu’il faut pour que les relations soient fluides avec les équipes et le client. Ensuite, la capacité de raisonnement est évaluée. Pendant les entretiens, il y a souvent des questions pour lesquelles le recruteur cherche surtout à voir le raisonnement, la manière de diagnostiquer une situation. Une question qu’on aime bien poser chez Mazars, c’est d’estimer le nombre de fenêtres qu’il y a à La Défense. L’objectif n’est pas d’avoir une bonne réponse. C’est de voir comment la personne assemble les informations et raisonne pour trouver un résultat cohérent. Enfin, on teste aussi la technique du candidat. Pour cette partie, et même si vous aurez des formations sur Excel et la comptabilité après le recrutement, il est important d’avoir des connaissances comptables solides (états financiers, principaux agrégats comme l’EBITDA ou le BFR, etc.) et d’être bon sur Excel. J’insiste sur la partie Excel car cela fait la différence pour un stage. Pour réviser pour vos entretiens en audit, retrouvez le cours dédié à l’audit sur la plateforme Training You. Comment se déroule une mission d’audit chez Mazars ? L’audit est une activité très cyclique. Il y a plusieurs phases dans l’année, donc l’activité ne sera pas la même selon la période. La première phase est la phase d’intérim, généralement de septembre à octobre, durant laquelle l’équipe revoit le contrôle interne et met en place la stratégie ou le process d’audit. De janvier à mars, c’est la période de revue des comptes qu’on appelle le « final ». C’est la période la plus importante et donc la plus chargée en audit. Ensuite, entre mai et juillet, c’est la période de préparation et d’émission des rapports. Ces phases peuvent varier selon les missions et les clients. Il peut notamment y avoir une revue des comptes avant la clôture, qu’on appelle un hard close. Quelle est la journée type pour la période la plus intense de revue des comptes ? Quand il arrive sur la mission, le stagiaire ou junior assiste à un briefing pour prendre connaissance du client, de la mission et du programme de travail à suivre. Après ce briefing, l’équipe prépare une sélection de documents à demander au client qu’il devra livrer. Ensuite, le junior exploite ces documents. Au fil des jours, un roulement commence à se faire entre l’exploitation des documents envoyés par le client et le traitement des autres travaux de la mission. Je commence des travaux, je les finalise avec les réponses que je reçois du client, le tout ponctué par des points réguliers avec le senior pour s’assurer que tout se passe bien et aider à se sortir de situations bloquées. L’activité se fait soit directement chez le client, soit dans les bureaux ou en télétravail. Durant le « final », on essaie d’être le plus souvent chez le client. Une mission dure en général plusieurs semaines, donc un stagiaire de 6 mois peut travailler sur plusieurs missions. Peux-tu parler de l’équilibre vie pro/perso en audit chez Mazars ? Pour les stagiaires, la coutume est source de droit. On essaie donc de les libérer assez tôt, de limiter les horaires. Durant le « final », il y a une charge de travail particulièrement élevée. Mais avec une bonne connaissance du dossier et une bonne anticipation du travail, il est facilement possible d’avoir des horaires conciliables avec des activités personnelles : faire du sport, aller au théâtre, etc. Bien entendu, il y a toujours des petits goulots d’étranglement. Mais on peut largement faire en sorte que ces moments-là soient limités dans l’année. Peux-tu citer un conseil que tu as reçu que tu aimerais partager à nouveau ? Quand tu travailles dans une entreprise en tant qu’externe, que ce soit dans le cadre de missions d’audit ou de conseil, l’important est d’approcher le client de manière humble. Surtout en audit, où les relations avec les clients peuvent être assez tendues. J’ajouterais aussi que la courtoisie veut qu’avant de recevoir, cela soit toi qui fasse le premier pas en donnant. Quel est l’intérêt de l’audit pour le M&A ou le TS*** ? L’audit est une bonne expérience intermédiaire pour ceux qui souhaitent se diriger vers le M&A et le TS. D’abord, l’audit permet de se mettre au clair sur les fondamentaux de la comptabilité, sur le langage de la Finance d’entreprise. Ensuite, de manière plus importante, il permet de mieux comprendre l’organisation d’une entreprise, car l’activité permet de rencontrer directement les fonctions clés de la Finance d’entreprise. C’est surtout vrai lors de la phase d’interim lors de laquelle on va revoir tous les process. Cela permet de comprendre de manière plus fine comment on gère opérationnellement l’entreprise. Enfin, une expérience en audit permet de comprendre comment des opérations et des transactions impactent les comptes. Ce sont des notions très utiles à avoir, en particulier pour le Transaction Services. En effet, si vous évoluez en TS, sur la base des comptes que vous aurez appris à constituer en audit, vous devrez challenger les principaux agrégats de l’entreprise (chiffres d’affaires, EBITDA, dette nette, BFR) pour obtenir une vision normative et faire une valorisation sur les mêmes critères que l’ensemble du marché. Pour ces raisons, un stage en audit sera très valorisant pour faire ensuite une carrière en Corporate Finance. *** TS = Transaction Services Vous voulez faire de l’audit chez Mazars ? L’ audit est un métier technique, relationnel et très formateur. Il représente une bonne porte d’entrée vers le M&A ou le TS. De plus, les « Big 4 » avec d’autres cabinets comme Mazars, Grant Thornton ou BDO recrutent beaucoup de juniors chaque année. C’est donc une expérience à ne pas négliger si vous envisagez une carrière en Corporate Finance et que vous manquez d’expérience pour viser directement le M&A. Mais les entretiens nécessitent une bonne préparation pour être à l’aise avec les bases de la comptabilité. Pour vous préparer, Training You propose un cours complet en audit. Et en plus, vous aurez accès à +60 heures de formation pour tout réviser en Corporate Finance : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur entreprises, podcasts avec des professionnels du secteur. Alors, n’attendez plus pour booster votre préparation ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Côme Beylier

7 min de lecture

Retour d'expérience
Interview avec Serge Prager, Managing Director en M&A chez goetzpartners

Serge Prager est Managing Director et Head of France chez goetzpartners au sein de la boutique M&A goetzpartners. Ingénieur de formation, il a débuté sa carrière dans la fonction publique au ministère de l'Industrie et des Télécommunications. Après un passage au cabinet de François Fillon, il est recruté en 1997 par Clinvest (filiale du Crédit Lyonnais) au moment de la dissolution de l’Assemblée Nationale. Il y reste jusqu’en 2005 où il rejoint la boutique Edmond de Rothschild. En 2007, il rejoint la Société Générale comme Global Head pour le secteur TMT. En 2013, Serge Prager interrompt sa carrière en banque d’affaires pour rejoindre le groupe Derichebourg comme CFO. Depuis 2016, il évolue chez goetzpartners. Dans cette interview, Serge Prager revient sur ses différentes expériences dans la banque d’affaires, explique comment le rôle de banquier M&A varie selon les banques et le type de deals et donne son point de vue sur les tendances actuelles du M&A. Pourquoi avoir réalisé la transition public/privé et dans quelle mesure cela aide de commencer sa carrière dans la haute fonction publique avant de faire du M&A ? Cette transition est arrivée de manière inattendue. J’ai commencé ma carrière comme ingénieur télécom au sein du ministère de l’Industrie et des Télécommunications. Je m’occupais de la dérégulation de secteur des télécommunications qui s’opérait dans les années 1990. Après quelques années au sein de cette administration, j’ai rejoint le cabinet de François Fillon qui était le Ministre en charge de ce sujet. Or, après la dissolution de l'Assemblée Nationale en 1997 et la victoire de la gauche aux élections législatives, je me suis retrouvé sans emploi du jour au lendemain… La banque d’affaires faisait partie des secteurs qui m’intéressaient. En effet, j’avais eu l’opportunité de me familiariser avec ce milieu quand j’ai travaillé avec des banques sur l'introduction en bourse de France Télécom. J’ai pris quelques contacts. Et finalement, j'ai été recruté par le Crédit Lyonnais chez Clinvest, la banque d'affaires spécialisée sur le conseil en M&A. Le deal était le suivant. Je devais les acculturer au secteur des télécoms (le grand public n’y connaissait pas grand-chose à cette époque) et apporter un réseau. En contrepartie, la banque me formait au M&A. Je pense que cela m'a beaucoup aidé de commencer ma carrière dans la haute fonction publique. Les deux secteurs présentent des similitudes : on travaille beaucoup, il existe une dimension stratégique et opérationnelle forte et il faut délivrer des résultats en permanence. Une fois que nous avons dit cela, les deux métiers sont quand même très différents. Par exemple, dans mon cabinet ministériel, tout était très planifié à l’avance. Mais quand je suis arrivé chez Clinvest, je me suis retrouvé livré à moi-même, dans un bureau avec juste un téléphone. Et c'était à moi de montrer que j'étais utile. Pouvez-vous nous raconter vos premiers mois M&A ? Quand je suis arrivé, j’ai dû faire mes preuves. Mon premier dossier était un projet de fusion entre Suez et Bouygues. La banque conseillait Suez qui souhaitait se lancer dans les télécommunications. Mais la transaction n’a pas eu lieu. Dans la foulée, le patron de Clinvest m’a demandé de m’occuper de la fusion entre Matra (qui appartenait au groupe Lagardère) et Aerospatiale. Il y avait très peu de télécoms chez Matra. C’était à 90% de l’aéronautique et de la défense. Mais j’ai quand même fait l’opération. Et je me suis familiarisé avec ce secteur. Suite à ce deal, j’ai travaillé sur la création de EADS (Airbus Groupe aujourd’hui) avec le rapprochement entre Matra Aerospatiale et les activités Défense et Aerospace de l’allemand Daimler. Ces premiers deals ont été un tremplin dans votre parcours ? Comme ces expériences se sont bien passées, on m’a confié la responsabilité de monter la practice Aerospace & Défense chez Clinvest. J’avais comme objectif d’originer et d’exécuter les transactions dans 4 secteurs principaux : aéronautique, défense, télécoms et médias. Et j’ai conseillé sur des opérations dans les différents secteurs. Par exemple, on a accompagné Vivendi sur la vente de leur activité publishing à Lagardère pour la partie européenne et à des fonds d'investissement pour la partie américaine. C’était une grosse opération d’une valeur de 3Mds€, réalisée dans un délai très court (deux mois environ) car Vivendi était au bord de la faillite et devait faire entrer des liquidités rapidement. C’était une opération à la fois passionnante et atypique, avec en même temps l’exigence de la confidentialité mais aussi un suivi très important de la presse (car elle aime parler d’elle) avec des informations qui étaient la moitié du temps erronées. Un autre sujet intéressant a été la restructuration financière du groupe Bull. C'est un groupe informatique coté qui a depuis été racheté par Atos. Bull était dans une situation difficile. Nous avons négocié une aide d'État avec la Commission Européenne et élaboré un plan de sauvetage avec l’entrée de nouveaux investisseurs au capital de l'entreprise. En parallèle, Bull a acté l’abandon d’une partie de sa dette. Elle était détenue à la fois par l'État et des créanciers privés sous forme d'obligations. Le dossier était complexe. Il a nécessité des négociations difficiles avec la Commission Européenne, les minoritaires de Bull (avec Colette Neuville) et les créanciers. Dans votre rôle de direction et d’origination des deals, quelles sont les différences entre une boutique comme Edmond de Rothschild et une banque universelle comme la Société Générale ? Il n’y a pas une grande différence dans l’exécution. Les dossiers se ressemblent et sont exécutés de la même manière. C’est vrai que les équipes à la Société Générale sont plus nombreuses, donc c’était plus facile de « staffer des dossiers » avec des ressources plus importantes. Mais la vraie différence réside dans l'origination. Chez Société Générale, l’origination est plus institutionnelle : la marque « Société Générale » pèse beaucoup, on allait souvent chercher des dossiers à plusieurs facettes en lien avec d’autres lignes métiers de la banque (financement, marchés, etc.). Chez Edmond de Rothschild, l'origination est plus entrepreneuriale : il faut avoir des idées et « se frayer un chemin » à la force du poignet vers le client pour lui vendre cette idée ainsi que montrer que nous sommes les mieux placés pour l'exécuter. Pourquoi avoir rejoint le groupe Derichebourg et qu’est-ce que cela vous a apporté ? En 2012, on était à un « creux de marché » en M&A, juste après la crise financière des subprimes et au moment de la crise sur la dette grecque. C’était donc un bon moment de passer de l'autre côté du miroir et de rejoindre Derichebourg en tant que CFO. Le métier est très différent. Un CFO prend des décisions tous les jours. Il a une responsabilité beaucoup plus forte car il doit anticiper tout ce qui peut impacter les finances du groupe et prendre des décisions au quotidien, dans les bons comme les mauvais moments. Cette expérience m'a permis de mieux comprendre les clients quand je suis retourné en M&A. Depuis, je n'aborde plus les clients de la même façon car je sais qu'il y a des choses qui sont inutiles (comme raconter au client son entreprise, lui expliquer son marché). Cela fait sourire, cela peut agacer quand ce n’est pas davantage. En tant que banquier, on peut avoir beaucoup de compétences mais on ne connaitra jamais aussi bien l’entreprise et le marché que le client. Pouvez-vous présenter goetzpartners et parler de ses particularités par rapport aux autres acteurs de la place ? goetzpartners est une « boutique », au sens où elle est une entreprise de conseil en M&A indépendante qui n’a pas d’activités de financement ou de marché. A côté du conseil M&A, goetzpartners a cependant un deuxième métier. C'est le Conseil en stratégie. Même s’il ne s'exerce pas dans toutes les géographies. La société est internationale, avec le siège à Munich et une présence dans 12 pays (dont la Chine, le Golfe et la plupart des pays européens). A l’origine, goetzpartners était assez spécialisée sur les secteurs télécoms et tech (en phase avec mon expérience). Mais elle s’est progressivement développée dans tous les secteurs de l’économie. Aujourd’hui, goetzpartners couvre un spectre de transactions très large, de la levée de fonds de quelques dizaines de millions d’euros pour une startup innovante à des opérations beaucoup plus grosses (comme le plus gros LBO jamais réalisé en Europe sur les ascenseurs de ThyssenKrupp en 2020). Enfin, la boutique garde un focus plutôt midcap mais peut faire aussi des opérations en large cap. Cette diversité offre une expérience très enrichissante et variée, tant pour les équipes que pour les clients. On travaille avec toutes les typologies de clients : des fonds d'investissement, des familles, des entrepreneurs ou des groupes industriels. Et on le fait sur des opérations variées, à la fois sur le marché domestique ou en cross-border. Pour finir, le dealflow est assez équilibré entre les opérations LBO et les opérations purement industrielles. Quelles sont les différences dans l’approche du conseil M&A midcap vs large cap ? La transaction large cap est généralement orchestrée de manière très différentes. Premièrement, il est très rare qu’elle soit initiée par un banquier d'affaires. Le plus souvent, c’est le client qui est à l’initiative. Ou alors, la transaction est tellement évidente qu’elle est une « chose publique » sur le marché, avec les analystes qui en parlent. Deuxièmement, ces transactions concernent souvent des sociétés cotées. Il faut donc être familier avec les règles des marchés actions et la réglementation qui encadrent ce type d’opérations. Troisièmement, sur des transactions large cap, il y a souvent plusieurs banques qui conseillent le client. Cela implique un process très structuré, un esprit de collaboration mais aussi un peu de compétition entre les co-conseils car il faut davantage se frayer un chemin pour accéder au client. Pour les transactions midcap, la banque est souvent à l'origine du projet ou de l'idée. De plus, il y a une dimension personnelle plus forte dans la relation avec les clients, qui sont souvent moins chevronnés et se reposent davantage sur nos conseils. Donc notre avis pèse davantage. Cela nécessite qu’on fasse une analyse approfondie de la situation et qu’on donne la bonne recommandation. Enfin, les décisions se prennent souvent sur des critères plus restreints. Ce qui signifie que notre avis peut avoir plus de poids. Au-delà des activités « Corporate Finance », goetzpartners est aussi présent dans le « Management Consulting » (avec le Conseil en stratégie et la Transformation). Qu’est-ce que cela vous apporte dans la relation avec vos clients ? D’abord, cette double compétence permet de bénéficier de synergies commerciales. Par exemple, les équipes Corporate Finance qui conseillent un client sur une opération M&A peuvent ensuite « renvoyer la balle » aux équipes Consulting pour les sujets liés à l’intégration. A l’inverse, les équipes Consulting qui réfléchissent à la stratégie d’un client peuvent proposer des recommandations comme la cession d’une filiale ou la croissance externe. Et les équipes Corporate Finance entrent alors en jeu pour exécuter l’opération M&A. Ensuite, cette double approche permet de proposer des missions conjointes. Dans ces missions, nous sommes présents chez le client à la fois pour le conseiller sur sa stratégie et exécuter des opérations liées à son plan de développement ou de désinvestissement. Par exemple, nous accompagnions autrefois le groupe Nokia sur les deux aspects. Le premier, c'est le M&A. Le second, c'est le Conseil en stratégie où nous étions seul avec McKinsey. Aujourd’hui, nous le faisons encore avec quelques entreprises comme Thyssen ou Volkswagen. Et cela permet de développer une approche globale et intégrée pour ces clients. Le secteur fait actuellement face à plusieurs difficultés (environnement macroéconomique incertain, tensions géopolitiques, conditions de financement difficiles, etc.). Selon vous, quels seront les faits marquants des prochains mois ? Avec le Covid-19, on a eu très peur pendant deux mois. Mais après, on a vite compris que les raisons d’avoir confiance étaient supérieures aux raisons d’avoir peur. Et que la crise aurait peu d’impacts sur les marchés financiers. Car les Etats faisaient ce qu’il fallait pour éviter que l’activité ne s’écroule. Aujourd’hui, on bascule dans un monde assez différent de celui qu’on a connu ces 15 dernières années. Depuis la crise des subprimes, les taux d'intérêt n’ont pas cessé de baisser. Cela a aussi été alimenté par les Etats et les banques centrales qui ont injecté des liquidités sur le marché. Cela a favorisé la croissance. Et comme le M&A est une activité cyclique, cela a engendré un dealflow élevé. Depuis 2022, plusieurs facteurs changent la donne. D'abord, la guerre en Ukraine. Ensuite, l’atonie chinoise qui a créé des goulets d’étranglement sur les approvisionnements. Enfin, le rebond post-Covid qui a créé des tensions à la hausse sur les salaires. Tout cela favorise le retour de l’inflation et a obligé les banques centrales à revenir à des niveaux de taux d’intérêt « normaux », ceux qu’on connaissait avant la crise financière de 2008 et qui ne choquaient personne. Or, on ne peut pas refermer une telle fenêtre sans un peu de casse. Et on voit cette casse sur deux segments principaux : les LBO et les levées de fonds, qui nécessitent beaucoup de liquidités (la dette pour les LBO et les fonds propres pour les levées de fonds). Et pour la suite ? Cela aura des conséquences sur le M&A. Cependant, mon expérience m’apprend que les crises arrivent et sont parfois sévères, mais elles ont une fin. Et le marché retrouve ensuite un nouvel équilibre. C’est ce qui s’est passé en 2001 avec l’éclatement de la bulle technologique suivie des attentats du 11 septembre. Ou en 2008 au moment de la crise des subprimes. Enfin, en 2020 avec le Covid-19. A chaque fois, cela repart. Et un nouvel équilibre est atteint. L’activité de goetzpartners est-elle impactée par cet environnement plus difficile ? Pour nous, cela n’est pas très préoccupant car nous ne sommes pas spécialisés sur un seul type de transaction. On fera moins de LBO. Mais on fera plus de deals avec des Corporates, du Distressed M&A ou du Debt Advisory. Ce marché avait disparu. Mais il réapparaît. D’ailleurs, chez goetzpartners nous maintenons notre programme de recrutement inchangé, que ce soit en période de croissance ou de ralentissement économique. Vous souhaitez travailler dans une boutique M&A comme goetzpartners ? N'hésitez pas à consulter notre page dédiée à goetzpartners ainsi que sur d'autres banques d'affaires. Vous pourrez retrouver aussi les fiches complètes sur chaque banque dans notre Pack Premium en Corporate Finance. Vous pouvez aussi visionner notre webinaire avec Serge Prager :  Si vous souhaitez vous préparer au mieux pour vos entretiens en M&A/Corporate Finance, Training You est la pour vous accompagner! La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique financière, des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les banques et fonds d’investissement pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Découvrir les cours de la plateforme


Par Ziad Sebti

10 min de lecture

Préparation
Qu’est-ce que le WACC ?

Le WACC est une notion fondamentale en Corporate Finance, à la fois régulièrement testée pendant les entretiens et souvent utilisée en poste. Le mot « WACC » est l'abréviation de « Weighted Average Cost of Capital », en français « Coût Moyen Pondéré du Capital » (ou « CMPC »). Dans cet article, nous étudierons d’abord le concept de WACC ainsi que ses principaux cas d’application. Ensuite, nous aborderons les spécificités inhérentes au calcul du WACC. Enfin, nous mentionnerons les facteurs qui peuvent faire varier le WACC. 1) Le WACC : un concept fondamental de la finance d’entreprise De manière générale, le WACC représente le coût de financement global d’une entreprise. Pour l’entreprise, le WACC est le taux auquel elle peut se financer auprès des investisseurs. Pour les investisseurs, c’est le taux de rendement minimum qu’ils attendent de l’entreprise en contrepartie de leurs investissements. Ces investisseurs sont à la fois les actionnaires (qui financent l’entreprise en achetant ses actions) et les créanciers (qui financent l’entreprise en lui attribuant des prêts). Le WACC dans le cadre d’une valorisation par DCF Premièrement, le WACC est utilisé pour valoriser une entreprise dans le cadre de la méthode du Discounted Cash Flow ou « DCF ». Cette méthode repose sur l’actualisation des flux de trésorerie futurs générés par l’entreprise à un taux d’actualisation. Et ce taux est le WACC ! On utilise la formule ci-dessous : Avec : CF1, CF2, CFn : Flux de trésorerie pour les années 1, 2 et n Valeur Terminale : CFn x (1+g) / (WACC - g) avec g taux de croissance à l’infini (si on utilise la formule de Gordon Shapiro) Dans ce cas, l’actualisation des flux de trésorerie futurs de la société avec le WACC permet de prendre en compte : La valeur temps de l’argent. Recevoir 100€ dans 5 ans a moins de valeur que les avoir dans sa poche dès aujourd’hui car nous pourrions utiliser à bon escient ces 100€ dès maintenant pour faire augmenter leur valeur. Exemple : les placer à un taux d’intérêt de 5% par an, les investir dans une nouvelle machine plus performante, etc. Le risque de cet argent. Plus le risque de ne pas recevoir l’argent en contrepartie de leur investissement est grand pour les investisseurs, plus le WACC est élevé. Pour les actionnaires, cet argent est les dividendes qu’ils peuvent recevoir au fil du temps et le prix de revente de leurs actions. Pour les créanciers, cet argent est les intérêts financiers (dans le cadre d’une dette bancaire) ou les coupons (dans le cadre d’une dette obligataire) qu’ils recevront chaque année et le montant du principal à l’échéance Le WACC dans le cadre d’une analyse de création de valeur Deuxièmement, le WACC s'utilise dans le cadre de l’analyse de création de valeur. Dans ce cas, il se compare au taux de rentabilité opérationnelle de la société, lui-même mesuré par le « ROCE » ou « Return on Capital Employed ». Précisément, on a : Avec : EBIT : Earnings Before Interests and Taxes (EBITDA - D&A) Valeur comptable de l’actif économique : Actif immobilisé + BFR (Besoin en Fonds de Roulement) Ici, deux possibilités : Le ROCE est supérieur au WACC. Le taux de rentabilité opérationnelle de l’entreprise est supérieur au taux auquel elle se finance. Le rendement des investissements est plus élevé que leur coût. Par conséquent, l’entreprise crée de la valeur pour les investisseurs Le ROCE est inférieur au WACC. Le taux de rentabilité opérationnelle de l’entreprise est inférieur au taux auquel elle se finance. Le rendement des investissements est plus faible que leur coût. Par conséquent, l’entreprise détruit de la valeur pour les investisseurs Le WACC dans le cadre de la rentabilité d’un projet Troisièmement, le WACC s'utilise pour évaluer la viabilité financière d’un projet. Pour cela, il se compare au rendement attendu du projet. Comme pour l’entreprise, l’évaluation d’un projet est possible en actualisant les flux futurs qu’il génère à son coût de financement. Ici, le WACC est le taux d’actualisation qui permet de calculer la Valeur Actuelle Nette (ou la « VAN ») du projet. On a : Ici, deux possibilités : La VAN est positive. Les flux futurs actualisés couvrent l’investissement de départ. Le projet est viable. Dans ce cas, on dit aussi que le WACC est supérieur au TRI (le taux pour lequel la VAN est nulle, c’est-à-dire pour lequel les flux futurs du projet couvrent exactement le montant de l’investissement) La VAN est négative. L’investissement de départ est plus élevé que la somme des flux futurs générés par le projet. Il n’est pas viable. Dans ce cas, on dit que le WACC est inférieur au TRI 2) Le WACC : une formule de calcul à savoir mais surtout à comprendre Le WACC se calcule comme la moyenne du coût des capitaux propres (taux minimum exigé par les actionnaires) et du coût de la dette après impôts (taux minimum attendu par les créanciers) pondérée par la part des capitaux propres et de la dette dans le financement de l’actif économique. La formule de calcul du WACC Formellement, on a : Avec : re : Coût des capitaux propres rd : Coût de la dette t : Taux d’imposition des sociétés D : Valeur de marché de la dette E : Valeur de marché des capitaux propres L'explication de la formule du WACC Ici, le WACC est une moyenne pondéré de deux coûts : Le coût des capitaux propres. Il s’obtient à l’aide du MEDAF (Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers) en ajoutant au taux de rendement de l’actif sans risque (généralement une obligation d’Etat) une prime de risque (car détenir une action est plus risqué qu’une obligation d’Etat). Cette prime de risque dépend de plusieurs facteurs : le secteur d’activité de la société, son niveau d’endettement et le niveau de risque du marché pris dans son ensemble Le coût de la dette. Il s’obtient en ajoutant une prime de risque (« spread ») au taux interbancaire en vigueur (ex : le taux « Euribor » au sein de l’Union Européenne, le taux « Libor » au Royaume-Uni, etc.) Pour obtenir plus de détails et comprendre comment obtenir le coût des capitaux propres et le coût de la dette, vous pouvez retrouvez le cours de valorisation sur la plateforme Training You. Cette formule du WACC pose quand même un problème de « circularité ». En effet, le WACC dépend de la valeur de marché des capitaux propres. Or, on calcule le WACC pour obtenir par DCF une valorisation des capitaux propres de la société… Pour les entreprises cotées, une solution serait de considérer que la valeur de marché des capitaux propres est sa capitalisation boursière. Mais cela signifie alors que les marchés financiers sont 100% efficients ! Et cela ne règle pas le sujet pour les entreprises non cotées ! Plus d’informations sont disponibles dans les cours sur la plateforme. 3) Le WACC : un taux qui dépend surtout du risque économique Plus le WACC est faible, plus les flux futurs générés par l’entreprise seront élevés et plus sa valorisation sera forte ! Alors, existe-t-il un moyen de réduire le WACC, c’est-à-dire de minimiser le coût de financement de l’entreprise ? En théorie, le WACC dépend surtout du risque de l’actif économique Le WACC varie selon les caractéristiques économiques du secteur d’activité dans lequel évolue l’entreprise. Par exemple : La structure des coûts. Plus les coûts fixes sont élevés, plus l’entreprise est sensible à la conjoncture économique et plus le WACC est élevé La sensibilité à la conjoncture économique. Certains secteurs amplifient structurellement les variations de l’activité économique. Les entreprises appartenant à ces secteurs ont un WACC plus élevé La visibilité de l’activité. La prévisibilité des flux futurs réduit le risque de l’investisseur et donc le WACC de l’entreprise Le taux de croissance des résultats. Un taux de croissance élevé signifie qu’une grande partie de la valeur de l’entreprise s’explique par des flux éloignés dans le temps. Le risque de l’investisseur augmente, le WACC aussi En pratique, le WACC peut être réduit par un recours équilibré à la dette Selon la théorie des marchés en équilibre et sans distorsions fiscales, le WACC est indépendant des sources de financement de l’entreprise. Ainsi, il n’existe pas de « structure financière optimale » qui minimise le WACC et maximise la valeur de l’entreprise. La théorie de Modigliani et Miller Cependant, un monde sans impôt est une utopie. En prenant en compte les biais inhérents à notre monde (fiscalité, coûts de faillite, asymétrie d’informations, etc.), Franco Modigliani et Merton Miller nuancent la première idée en proposant une structure de financement « idéale ». En effet, jusqu’à un certain point, le recours à l’endettement permet de réduire le WACC et donc augmenter la valeur de l’entreprise en raison de la déductibilité des frais financiers. Concrètement : Les créanciers reçoivent les intérêts financiers avant leur imposition Les actionnaires perçoivent les dividendes après paiement de l’impôt. Car les dividendes ne sont pas déductibles de l’assiette de l’impôt sur les sociétés Mais au-delà d’un certain niveau d’endettement, le risque de faillite prend le pas sur l’avantage fiscal. Et le WACC augmente à nouveau, formant une courbe en « U ». Ici, la structure financière optimale est atteinte quand la valeur actuelle des économies d’impôts est compensée par une augmentation de la valeur actuelle des couts de dysfonctionnement et de faillite. Dans ce cadre, la valeur de l'actif économique de l'entreprise endettée est égale à la valeur de l'actif économique d'une entreprise non endettée majorée de la valeur actuelle de l'économie d'impôt lié à la déductibilité fiscale des intérêts de la dette. L'introduction de la fiscalité par Miller En 1977, Merton Miller reviendra sur cette théorie, en intégrant la fiscalité des entreprises mais aussi des particuliers dans le raisonnement. Selon lui, la prise en compte de ces deux fiscalités produit les mêmes conclusions que celles de 1958 (sans aucun impôt) : le financement de l’actif économique entre capitaux propres et dette n'a aucun impact sur la valeur de l’entreprise. Pour conclure, le WACC est un concept très important en Corporate Finance. D’abord, il est couramment utilisé par les banquiers en poste : valoriser une société, calculer la création de valeur pour les actionnaires, savoir si le lancement d’un projet est rentable. Ensuite, il est régulièrement évalué en entretien par les recruteurs. C’est donc essentiel de bien comprendre sa définition, savoir comment le calculer et en maîtriser toutes les dimensions. Vous souhaitez en savoir plus sur le WACC et les autres concepts financiers ? Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement e M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


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Matthieu Pigasse : portrait d’un banquier d’affaires pas comme les autres

Matthieu Pigasse est l’un des banquiers les plus talentueux de sa génération et aussi l’un des plus « starisés ». L’article retrace l’itinéraire de ce banquier aux multiples facettes : de l’administration publique aux cabinets ministériels, de la politique à la finance, du conseil aux gouvernements et entreprises à l’investissement dans les médias, de la traditionnelle banque Lazard à la jeune boutique Centerview. Un début de carrière dans le secteur public pour Matthieu Pigasse… Matthieu Pigasse est né en 1968. Diplômé de Sciences Po Paris en 1990 et de l’ENA en 1994, il débute sa carrière comme administrateur civil au ministère de l’Économie et des Finances, au sein de la prestigieuse Direction du Trésor. A Bercy, il est affecté à la sous-direction en charge de la gestion de la dette et de la trésorerie. Mais le « jeune Pigasse » est à cette époque aussi séduit par la politique. D’une sensibilité de gauche, il profite de la bascule politique lors des élections législatives de 1997. En effet, il fait son entrée dans les cabinets ministériels. Sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, il sera d’abord conseiller technique dans le cabinet de Dominique Strauss Kahn (en 1998) puis directeur adjoint en charge des questions industrielles et financières au sein du cabinet de Laurent Fabius (à partir de 1999) lors de leur passage au Ministère de l’Economie et des Finance. Au programme : la mise en place des grandes privatisations décidées par le gouvernement socialiste (Air France, Crédit Lyonnais, Autoroutes du Sud de la France, etc.). La carrière de Matthieu Pigasse prend ensuite un nouveau tournant en 2002. Emmenée par Lionel Jospin, la gauche est éliminée au 1er tour de l’élection présidentielle. Jacques Chirac est réélu à la Présidence de la République. Et François Hollande (alors Premier Secrétaire du Parti Socialiste) refuse à Pigasse l’investiture socialiste aux législatives. Il quitte alors les arcanes du pouvoir politique pour rejoindre le secteur privé. … avant les sirènes de la banques d’affaires 1) Les années Lazard (2002 - 2019) Sur les conseils d’Alain Minc, Bruno Roger (alors Président de Lazard en France) recrute Matthieu Pigasse pour diriger l’activité « Conseil aux gouvernements » de la banque. Entre la politique et la finance, la genèse du métier remonte à 1975 lorsque, pour la première fois, trois banques d'investissement (Lehman Brothers, Warburg et Lazard) approchèrent l'Indonésie, fragilisée par les déboires du pétrolier Pertamina. A partir de ce premier dossier, l’activité décolle. Dans les années 2000, Matthieu Pigasse travaillera auprès de nombreux gouvernements. Son fait d’arme le plus marquant : le conseil de la Grèce sur la restructuration de sa dette et l’assistance du gouvernement d'Alexis Tsipras lors des négociations avec ses créanciers internationaux entre 2009 et 2014. Fort de cette expérience et d’une influence grandissante dans le cercle très fermé des associés-gérants de Lazard, Matthieu Pigasse devient co-directeur général délégué de Lazard France en 2009, seul dirigeant de la banque en France en 2010 et responsable mondial des activités M&A en 2015. Pendant ses « années Lazard », il conseille plusieurs des plus grandes entreprises françaises. Quelques exemples : Vente du Paris Saint-Germain par Canal+ à Colony Capital (2006) Cession par Accor de sa participation dans le Club Med (2006) Fusion entre Suez et Gaz de France (2007) Fusion de la Caisse d'épargne et de la Banque populaire (2008) Création puis augmentation de capital de Natixis (2008) Rachat de ses actions par L'Oréal à Nestlé (2014) Acquisition de Darty par la FNAC (2015) Acquisition de Gemalto par Thales (2017) Vente d'AB Groupe à TF1 (2018) Rachat par Sanofi de Bioverativ (2018) 2) Le challenge Centerview (depuis 2020) L'ouverture du bureau parisien de Centerview en avril 2020 En 2019, Matthieu Pigasse décide de quitter la banque Lazard pour rejoindre la boutique américaine Centerview. En effet, Centerview ouvre son bureau parisien en avril 2020. Dans ses bagages, l’ancien patron de Lazard emporte plusieurs banquiers, dont Nicolas Constant et Pierre Pasqual. Quelques tensions avec la maison de New York peuvent expliquer ce départ. Parmi elles, le partage des responsabilités avec Peter Orszag (qui a rejoint la banque en 2016 après avoir occupé plusieurs postes dans l'administration américaine et qui a été nommé CEO du conseil financier en juin 2019…) ou encore les activités de Pigasse dans les médias qu’il gère en parallèle de ses fonctions chez Lazard. Surtout, le banquier souhaitait s’engager dans un projet de nature plus entrepreneuriale, davantage possible chez Centerview que chez Lazard. Centerview, une boutique M&A leader aux Etats-Unis Fondée en 2006 par Blair Effron et Robert Pruzan, Centerview intervient sur des opérations M&A, des restructurations et la défense contre les activistes. Aux Etats-Unis, elle s’est rapidement imposée dans le paysage des M&A face aux grandes banques traditionnelles (Goldman Sachs, Bank of America, J.P. Morgan, Morgan Stanley ou Citi). Par exemple, elle a conseillé en 2019 le joaillier américain Tiffany lors de son rachat par LVMH pour 16Mds$ ou la 21st Century Fox lors de sa cession à Walt Disney pour 71Mds$. Pour plus de détails sur Centerview, vous pouvez lire notre article sur les 5 boutiques américaines à la conquête du M&A en France. Le développement rapide de Centerview en France avec Matthieu Pigasse En France, sous l’impulsion de Matthieu Pigasse, la boutique grandit rapidement et affiche déjà un track record déjà bien rempli. Quelques exemples : Vente du bloc d’Engie dans Suez à Veolia (conseil des administrateurs d’Engie) Rachat des cliniques C2S par Elsan au fonds d’investissement Eurazeo (conseil de Elsan) Entrée de CVC dans la Ligue de Football Professionnel (conseil de la LFP) Acquisition par Ardian de GreenYellow à Casino (conseil de Ardian) Rachat de April par KKR (conseil de KKR) Parmi ses nouveaux projets pour Centerview, Matthieu Pigasse envisagerait le lancement d’une équipe dédiée au Conseil en gouvernements pour concurrencer Lazard… justement ! La presse, l’autre passion de Matthieu Pigasse Les origines familiales de Matthieu Pigasse « Je veux gagner de l'argent pour acheter des journaux », aurait lancé le jeune Matthieu à son père. Déjà, il est issu d’une famille proche du monde de la presse : son père (Jean-Daniel Pigasse) est journaliste à La Manche libre, son oncle (Jean-Paul Pigasse) a été Directeur de la rédaction de L’Express, son frère (Nicolas Pigasse) a cofondé le magazine Public et sa sœur (Virginie Pigasse) a travaillé pour le magazine Globe. Les investissements de Matthieu Pigasse dans la presse Ensuite, lors de son passage chez Lazard, Matthieu Pigasse étoffe rapidement son carnet d’adresses. Il investit de manière régulière dans le secteur des médias. Et il intègre ses actifs dans une nouvelle holding baptisée Les Nouvelles Éditions indépendantes (LNEI). En 2004, il négocie la recapitalisation de Libération par Edouard de Rothschild En 2009, il rachète le journal culturel Les Inrocks avec comme objectif de « renforcer le traitement des faits de société [pour créer] un news culturel libre, indépendant et rebelle à l’ordre établi. » En 2010, il convainc le patron de Free Xavier Niel de rejoindre le montage qu’il a imaginé avec Pierre Bergé pour reprendre le groupe Le Monde. Il a depuis revendu une partie de ses parts au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky En 2014, il entre au capital de Le Nouvel Observateur (devenu ensuite L'Obs), toujours avec Xavier Niel et Pierre Bergé En 2015, il acquiert la station Radio Nova En 2017, il rachète le festival Rock en Seine auprès de ses trois actionnaires historiques et fondateurs (François Missonnier, Christophe Davy et Salomon Hazot). Il veut en faire la base d’un nouveau pôle d’activités événementielles qui intégrera aussi le Festival des Inrocks et les Nuits Zébrées de Radio Nova Le lancement du SPAC Mediawan en 2016 Surtout, il participe en 2016 au lancement de Mediawan, le premier SPAC français, avec Xavier Niel et Pierre-Antoine Capton pour racheter des entreprises dans le secteur des médias. Depuis, le groupe a réalisé plusieurs acquisitions (Groupe AB, le pôle TV d’EuropaCo ou Lagardère Studios) pour s’imposer comme un leader de l’audiovisuel en Europe. Pour conclure, Matthieu Pigasse est une personnalité qui détonne dans le milieu très feutré de la banque d’affaires. Banquier qui assume ses convictions politiques. Passionné de rock et adepte des jeux vidéos à ses heures perdues. Investisseur actif dans la presse. Passé du Conseil au gouvernement au M&A. De la vieille maison Lazard au challenge entrepreneurial offert par l’américaine Centerview. Et la suite reste à écrire. Comme Matthieu Pigasse, vous souhaitez faire de la banque d’affaires ? C’est possible, mais les recrutements sont très concurrentiels. Et il faut être très bien préparé pour décrocher une offre. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Thomas Gioe

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5 raisons de postuler dans une boutique M&A

Si vous souhaitez faire un stage en M&A, vous avez le choix ! La boutique M&A est une option. Mais il existe plusieurs types de structures accueillent des stagiaires en M&A. Quelques exemples : Les grandes banques françaises comme BNP Paribas, Société Générale ou Crédit Agricole Une banque anglo-saxonne présente sur les métiers de la banque de financement et d’investissement en France comme Goldman Sachs, Citi, Morgan Stanley ou J.P. Morgan (on les appelle aussi les « bulge brackets ») Une entreprise dans une équipe de M&A interne (c’est le « Corporate M&A ») Et vous pouvez aussi rejoindre une boutique M&A ! Dans cet article, on vous donne les 5 raisons pour lesquelles il est pertinent de faire un stage dans une boutique M&A. A fortiori si vous n’avez pas énormément d’expérience dans le domaine. 1) Des « entrepreneurs du M&A » à forte renommée dans les boutiques Les boutiques M&A sont souvent fondées par des personnalités reconnues du monde des affaires. Ils apportent leur expérience et surtout un carnet d’adresses. Ces « entrepreneurs du M&A » sont des anciens banquiers d'affaires ou anciens patrons, voire les deux. Des anciens patrons de grandes entreprises C’est le cas de Jean-Marie Messier, qui a fondé sa boutique en 2003 après son éviction de Vivendi. Dans un entretien pour le magazine Challenges réalisé en 2016, « J2M » motivait sa décision : « Je n’avais pas le choix. Je suis d’origine modeste, je n’avais pas de patrimoine, je devais élever mes cinq enfants, et l’idée de continuer à m’observer moi-même ne me réjouissait pas. ». Avec l’aide de plusieurs relations (le patron de Publicis Maurice Lévy, le patron de News Corp. Rupert Murdoch ou le pape new-yorkais des M&A Herbert Allen), il lance d’abord sa boutique à New York puis ouvre rapidement un bureau à Paris. Et depuis près de 20 ans, Messier & Associés concurrence directement les leaders Lazard et Rothschild sur la place parisienne. Des anciens banquiers d’affaires C’est le cas de Peter Weinberg et Joe Perella (respectivement anciens banquiers chez Goldman Sachs et Morgan Stanley) qui fondent Perella Weinberg Partners en 2006. Et les exemples sont pléthores. Ken Moelis (ancien de UBS) a lancé la boutique Moelis & Company en 2007. Les frères Michael et Yoel Zaoui (deux banquiers qui évoluaient chez Goldman Sachs et Morgan Stanley) ont fondé la boutique Zaoui & Co en 2013. Grégoire Heuzé (ancien de Rothschild & Co et Centerview) a lancé Altamoda en 2021. Ces personnalités ont noué des liens de confiance avec leurs anciens grands clients. Et ils savent les cultiver de manière discrète. Par conséquent, ils assurent un dealflow élevé à la boutique. Et cela permet au junior de travailler sur des exécutions et donc d’élever sa courbe d’apprentissage rapidement. 2) Une boutique M&A est un conseil indépendant au service des clients La boutique est une structure indépendante. Elle n’est pas une banque de bilan. Le seul service offert au client, c’est le conseil. Et elles mettent régulièrement en avant leur absence de conflit d'intérêts dans les opérations M&A pour attirer les clients. Mais, de quoi parle t-on au juste ? Au contraire des boutiques, les grandes banques d’affaires (les « banques universelles » ) proposent à la fois du conseil et du financement. D’ailleurs, ces activités de financement représentent souvent une part importante de l’activité. Par conséquent, elles ont un levier sur leurs clients. Comme elles les financent, elles obtiennent plus facilement un rôle de conseil sur les opérations M&A. De plus, la qualité du conseil peut être perturbé par les intérêts de la banque en tant que financeur de l’entreprise. C’est davantage vrai en buy-side (la banque pousse le prix à la hausse et accorde le financement derrière avec les fees qui y seront associés) qu’en sell-side (les intérêts sont alignés pour obtenir le prix le plus élevé possible). Cependant, il est toujours assez risqué d’avoir la même personne comme conseil et financeur… 3) Une expertise reconnue dans certains secteurs ou domaines pour la boutique M&A Plusieurs boutiques M&A ont parfois une ou plusieurs spécialisations pour concurrencer les banques d’affaires. Quelques exemples : Cambon Partners Fondé en 2003 par David Salabi, Cambon Partners s’est imposée comme une boutique M&A de référence dans le domaine de la tech pour les sociétés en croissance. La boutique a conseillé sur plus de 300 opérations depuis son lancement, en intervenant à toutes les étapes du cycle de vie de l’entreprise (venture, growth capital, LBO, M&A). Pour en apprendre plus, vous pouvez retrouver notre podcast avec David Salabi (fondateur de Cambon Partners) :  Bryan, Garnier & Co Fondée en 1996 par l’américain Shelby Bryan et le français Olivier Garnier, Bryan, Garnier & Co a développé une forte expertise en santé et TMT. GP Bullhound Fondée aux débuts de la bulle Internet en 1999 à Londres et présente à Paris depuis 2016, GP Bullhound accompagne les fonds étrangers intéressés par les startups françaises, les fonds français qui souhaitent élargir leur champ d'investissement à l’étranger et les entrepreneurs qui cèdent leur startup Financière de Courcelles Fondée en 1928, la Financière de Courcelles a conseillé sur beaucoup de transactions dans le secteur de l’éducation ces dernières années. Depuis 2020, elle a accompagné 15 deals pour un montant de plus de 1Md€, dont plusieurs opérations à l’international (ex : acquisition d’ICS par Skill&You, acquisition d’Invictus par Sommet Education). Plusieurs opérations ont dépassé les 100m€ de valorisation (ex : Oktogone racheté par AD Education, MédiSup racheté par Stirling Square) Pour en apprendre plus, vous pouvez retrouver notre podcast avec Matthieu de Baynast (Président de la Financière de Courcelles) :  Clairfield International Fondé en 2004, Clairfield International réalise de nombreuses opérations cross-borders sur le segment grâce à son réseau à l’international. Aujourd’hui, la boutique est un partnership de +300 personnes dans le monde, présent dans 25 pays (Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie). La boutique intervient sur le segment mid-market. En 2021, elle a conseillé sur plus de 140 opérations Vous pouvez visionner notre webinaire avec Thierry Chetrit, co-fondateur de Clairfield : https://www.youtube.com/watch?v=aF3eH1ynwaw Vous pouvez retrouver plus d’informations sur d’autres boutiques M&A dans nos fiches banques. Elles incluent : présentation de la boutique, process de recrutement, deals récents conseillés, arguments pour répondre à la question « Pourquoi cette banque ? », questions d’entretiens posées récemment). 4) Une forte exposition dès le grade junior dans une boutique M&A Les boutiques offrent souvent plus d’exposition aux banquiers juniors. D’abord, la chaîne hiérarchique est moins longue que dans les grandes banques. Concrètement, cela signifie que moins de personnes (qui évoluent à des grades différents) travaillent sur une opération. Les équipes projet sont constituées de 2 ou 3 personnes maximum : le Managing Director (qui a un rôle très spécifique et ne participe pas à la production), un associate/VP (qui contrôle la production et interagit au quotidien avec le client pour être certain que le deal avance) et l’analyste (qui gère la production avec le stagiaire). Parfois, l’analyste ou le stagiaire peut travailler directement avec le MD sur un pitch ou un information memorandum. Cela permet d’être très exposé et de profiter pleinement de la forte courbe d’apprentissage pendant les premiers mois ou années dans la banque. Ensuite, dans les boutiques spécialisées sur les segments small/mid cap (cela représente 90% des boutiques…), le junior aura une vision plus globale d’un deal M&A. D’une part, il ne sera pas limité à l’exécution de tâches techniques sur PowerPoint et Excel. Ses responsabilités seront généralement moins rigides et plus entrepreneuriales. D’autre part, il aura davantage accès au client, par exemple en participant aux meetings. C’est un peu moins vrai dans les grandes banques. 5) Une dimension plus humaine dans une boutique M&A Les boutiques M&A qui évoluent sur le segment small/mid cap (encore une fois, c’est la grande majorité) sont plus proches du terrain. Elles conseillent des entrepreneurs. Par exemple un jeune créateur de startup qui revend sa société à un fonds ou une grande entreprise. Elles conseillent aussi des familles. Par conséquent, quand on travaille dans une boutique, c’est important d’appréhender les clients de manière subtile, de comprendre leurs problématiques et leurs attentes et de passer le temps nécessaire pour les accompagner dans leur transaction. C’est une approche humaine qui nécessite de la pédagogie. Ce rôle est très différent dans les grandes banques d’affaires qui font du large cap. Car elles conseillent souvent de grandes entreprises qui connaissent davantage les enjeux d’un deal M&A (ex : les professionnels du Corporate M&A dans les entreprises du CAC 40 sont souvent des anciens banquiers d‘affaires). Vous souhaitez postuler dans une boutique M&A en stage ou CDI ? Les boutiques M&A recrutent des stagiaires et des juniors toute l’année. Cependant, il faut être très bien préparé pour décrocher une offre. 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Le LBO : l'opération emblématique du Private Equity

Le LBO ou « Leveraged Buy-Out » est un type d’opération aussi emblématique que spécifique du Private Equity. Dans cet article, on explique d’abord ce qui rend le LBO différent d’une acquisition classique et ensuite la dynamique du LBO dans un contexte géopolitique et économique difficile pour le Private Equity. Un LBO est une opération M&A spéciale dédié au Private Equity Dans un LBO, un acheteur acquiert une cible. En ce sens, il fait partie du périmètre des M&A (c’est une acquisition…). Cependant, plusieurs spécificités font du LBO une opération particulière. Le type d’acquéreur dans les LBO : des fonds de Private Equity Dans un LBO, l’acquéreur est toujours un fonds d’investissement, généralement appelé fonds de Private Equity. Exemples : Ardian, Tikehau, Eurazeo, Carlyle, etc. Pour rappel, le métier d’un fonds de Private Equity consiste à prendre des participations au capital (« Equity ») d’une entreprise non cotée (« Private ») et de la revendre quelques années après avec une plus-value. L’objectif de l’acquisition dans le LBO Un fonds de Private Equity est un investisseur financier. Par conséquent, il a un objectif purement « financier » : revendre la cible après quelques années (généralement entre 4 et 6 ans), en réalisant une plus-value la plus élevée possible (matérialisée par le MoM* et le TRI**). Dans une opération M&A classique, c’est très différent. L’entreprise ou « corporate » a un objectif « stratégique » : déployer une vision à long terme avec la cible (matérialisée par l’intégration de celle-ci au sein de l’acheteur et la génération de synergies avec elle sur la durée). Le financement des LBO par les fonds de Private Equity Dans un LBO, le financement s’appuie toujours sur une partie significative de dette. Attention, un LBO n’est pas nécessairement financée avec plus de 50% d’endettement ! Mais le fonds de Private Equity cherche en général à augmenter la part d’endettement dans le prix pour maximiser la rentabilité des capitaux propres investis au départ. C’est ce qu’on appelle le « levier financier » du LBO. Au contraire, une opération M&A classique peut se financer 100% en titres, sans recourir à la dette. La structure de l’opération LBO Dans un LBO, le fonds de Private Equity crée une holding d’acquisition (on l’appelle souvent « HoldCo »), dont l’unique objectif sera d’acquérir la cible. C’est une « coquille vide » sans activité opérationnelle. D'une part, elle acquiert la société cible et en porte les titres. D’autres part, elle s’endette pour le compte des actionnaires et paie les intérêts financiers ainsi que le remboursement du capital aux créanciers. D’ailleurs, les flux qui remontent de la cible opérationnelle vers le fonds de Private Equity (cash flow opérationnels, dividendes) transitent par la holding. Le type de cible recherché par les fonds de Private Equity dans les LBO Les critères de sélection des cibles sont souvent plus strictes dans un LBO, en lien avec l’objectif purement financier du fonds. Premièrement, la cible doit être est rentable. Mieux, elle doit générer des cash flow réguliers et les plus élevés possibles, à la fois pour rembourser la dette et remonter le maximum de dividendes aux actionnaires. Deuxièmement, elle doit évoluer sur un marché peu risqué pour ne pas ajouter un risque opérationnel au risque financier. Cela se reflète par de fortes barrières à l’entrée, peu de concurrence, une croissance possible mais dans un marché déjà assez mature et sans risque de rupture technologique (pour ne pas avoir à dépenser trop de Capex et les garder pour rembourser la dette et remonter les dividendes). Troisièmement, le management se doit d’être expérimenté et solide. Après tout, c’est eux qui vont créer la valeur ! Pour plus de détails sur les LBO, retrouvez notre cours sur les LBO et celui sur le Private Equity dans nos Packs en ligne. Le LBO subit l’environnement difficile du Private Equity depuis quelques mois Au premier semestre 2022, plus de 25 000 opérations M&A ont été réalisées pour un montant supérieur à 2 000Mds$. Ces chiffres sont en ligne avec les années 2018 et 2019. Mais ils accusent déjà un recul de 20% par rapport à 2021 (l’année de tous les records). Et le Private Equity a été l’un des moteurs principaux du M&A sur cette période. Sur la période, il représente environ 50% des transactions au niveau mondial. Son poids a doublé en 5 ans. Et sur le marché français, les fonds ont même réalisé 75% des transactions. Cependant, le contexte géopolitique (guerre en Ukraine) et macroéconomique (tensions inflationnistes, resserrement des politiques monétaires des banques centrales) impacte les deals en cours. La bourse a été plus que chahutée, avec parfois de fortes corrections. Et les actifs privés aussi. Le LBO est sous tension. Pourquoi ? L’incertitude des Business Plans dans un contexte inflationniste Les conséquences de la guerre en Ukraine et les inadéquations entre l’offre et la demande sur certains marchés (produits agricoles, énergies, etc.) génère une forte poussée inflationniste (du jamais vu depuis les années 1980 dans les pays du monde occidental). Or, l’inflation entraine une baisse de la consommation des ménages et des investissements des entreprises. Par conséquent, les prévisions financières (le Business Plan) des entreprises sont fortement impactées : moins prévisibles, moins lisibles et surtout moins certaines. Dans ce contexte, les investisseurs expriment davantage de frilosité lors de l’acquisition potentielle d’une société La raréfaction du financement Le ralentissement très fort du marché du financement renforce ces réticences. Face à l’inflation qui augmente, les banques centrales ont durci leur politiques monétaires, avec par exemple une hausse des taux directeurs. Le recours à l’endettement est donc moins facile pour les investisseurs. Or, un LBO se finance toujours avec une partie significative de dette… Dans ce contexte, les fonds de PE préfèrent reporter leurs acquisitions plutôt que de subir ces conditions de financements défavorables. En effet, ces opérations peuvent avoir un impact négatif direct sur la rentabilité de l’investissement Le problème de la valorisation Enfin, certains deals échouent en raison de l’écart entre les attentes des vendeurs et la valorisation proposée par les acquéreurs. En effet, certains vendeurs refusent d’ajuster à la baisse leurs exigences de prix. Or, le contexte a évolué. Et les fonds de Private Equity ne sont plus prêts à financer sur la base des mêmes multiples de valorisation qu’en 2021 Pour conclure, le marché du LBO subit un net ralentissement. Mais il n’est pas à l’arrêt. D’abord, le paysage des fonds de Private Equity est hétérogène. Si beaucoup subissent de plein fouet cette situation, certains réussissent encore à lever des fonds record, en jouant par exemple sur la notoriété de leur marque. C’est par exemple le cas de Ardian ou CVC. Ensuite, le segment des LBO « large cap » (qui nécessite des financements plus élevés) est plus impacté que les opérations « small/midcap ». Enfin, un contexte de crise fait toujours naître certaines opportunités de marché. Il serait étonnant que 2023 fasse exception à cette règle. Vous souhaitez travailler sur des LBO et faire du Private Equity ? Les fonds d’investissement continuent à recruter des stagiaires et des juniors. Cependant, les offres sont moins nombreuses. Et il faut être très bien préparé pour en décrocher une. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement, les questions de fit et techniques régulièrement posées et comment y répondre. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme * Le MoM (« Money on Money ») est le ratio entre la part du prix financée avec des capitaux propres (Equity Value à l’entrée) et le prix de sortie (Equity Value à la sortie). ** Le TRI (« Taux de Rendement Interne ») est le rendement annuel moyen pour le fonds de Private Equity.


Par Tiffany Escudero

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Retour d'expérience
Comment travailler en M&A chez BNP Paribas ?

« Diversifier ses sources d’apprentissage n’est pas forcément utile et cela peut vous embrouiller un peu. Il est préférable de prendre quelque chose de fiable et qui traite toutes les thématiques. C’est le cas de Training You. ». Diplômé de l’EDHEC, Timothé Oum a réalisé deux stages en M&A chez PwC puis à la Société Générale avant de rejoindre BNP Paribas en tant qu’analyste M&A. Dans cet article, il évoque son parcours, les process de recrutement et les missions des juniors en poste. Comment as-tu découvert l’univers du M&A et pourquoi celui-ci t’a intéressé ? Dès mon arrivée à l’EDHEC, j’ai voulu faire de la finance. Et c’est en échangeant avec des professionnels de différents domaines sur LinkedIn et des forums que j’ai découvert le métier du M&A. Ce qui m’a attiré, et d’ailleurs cela s’est confirmé pendant mes expériences, c’est 3 choses. D’abord, le M&A est un métier très « central » avec des problématiques passionnantes. Ensuite, c’est un métier dans lequel il faut être polyvalent car on travaille sur des missions très différentes. Enfin, l’intensité du métier permet une forte courbe d’apprentissage, à la fois sur les hard skills et les soft skills. Après ta première année à l’EDHEC, tu as réalisé un stage de 4 mois chez Accenture en Analyse Financière. Est-ce que tu voulais déjà faire du M&A et comment as-tu décroché ce premier stage ? Un premier stage est toujours très difficile à obtenir en M&A sans expérience professionnelle. D’ailleurs, j’ai perdu pas mal de temps chercher exclusivement en M&A... Aujourd’hui, je pense qu’il faut diversifier ses recherches et postuler aussi dans d’autres structures ou métiers en finance, comme le Contrôle de gestion, la Comptabilité ou l’Audit interne. Ensuite, cela sera à vous de savoir bien valoriser ce premier stage sur votre CV et dans votre lettre de motivation. Tu as aussi fait un Spring chez Bank of America à Londres. Peux-tu nous dire comment tu as réussi à décrocher ce stage et en quoi il consiste ? Le Spring est une semaine d’observation en avril pendant laquelle l’étudiant fait ce qu’on appelle du « shadowing ». Concrètement, nous observons des banquiers qui évoluent dans une division de la banque. Pour moi, c’était en Investment Banking. Plusieurs sessions de networking et de résolution de Case Studies sont aussi organisées. Enfin, le Spring se termine avec un Assessment Center où nous passons des entretiens pour décrocher un Summer Internship. Ce type de stage est considéré comme la voie royale pour décrocher à la fois un Summer et ensuite un Full-time à Londres ou Paris dans une grande banque anglo-saxonne. A l’époque, j’ai postulé à toutes les banques de manière très rigoureuse pour le décrocher. En effet, les banques recrutent souvent en rolling-basis, c’est-à-dire que les premières personnes qui postulent sont celles qui pourront être sélectionnées en priorité. Entre août et octobre, il faut rester à jour sur la sortie des offres. Pour faire la différence dans ce process de recrutement, les activités extra-scolaires peuvent être misent intelligemment en valeur dans la lettre de motivation. Car elles comptent bien plus que vos connaissances techniques ! Tu as ensuite réalisé deux stages en M&A chez PwC et à la Société Générale lors de ta césure. Peux-tu nous parler de ces expériences et quelle est la différence entre faire du M&A dans un Big Four et dans une grande banque française ? La différence, c’est déjà la taille des entreprises avec lesquelles on travaillait. Chez PwC c’était plutôt du small/mid cap. Chez Société Générale, c’était davantage du large cap. J’étais content de commencer en mid cap. Et je le recommande. Car nous sommes plus exposés et avons une vision plus globale d’un process M&A. Cela permet d’avoir du recul sur le métier et de se rendre compte de notre marge de progression. Pendant mon stage chez PwC, j’ai vraiment bénéficié de cette exposition. Par exemple, j’ai travaillé seul sur un infomemo directement avec un Managing Director. J’étais proche du client. Chez Société Générale, nous travaillions plus sur des entreprises cotées. L’information était facile à obtenir. Et le travail consistait à la traiter et faire des analyses. Les deals et les problématiques étaient plus complexes. En conclusion, les deux ont leurs avantages. Mais encore une fois, je recommande de commencer en mid cap et de découvrir ensuite le large cap. Après cette année de césure, comment as-tu rejoint directement BNP Paribas en tant qu’analyste M&A sans passer par un stage de fin d’études ? J’ai beaucoup networké à la fin de ma césure pour décrocher cette offre ! J’ai contacté environ 300 personnes. Je tenais un Excel pour tracker mes interactions et gagner du temps. De plus, j’avais une offre de CDI à la Société Générale suite à mon stage. Cela m’a permis d’accélérer le process avec BNP Paribas… Je conseille de parler de vos process en cours à la fin des entretiens car cela montre que votre profil est attractif. Justement, quels sont tes conseils pour décrocher un entretien ? Votre candidature doit être excellente. Le plus important, c’est le CV. Il faut faire attention aux erreurs de grammaire, typos et mauvais formats. En effet, c’est la première image qu’on renvoie. Pour les expériences professionnelles, n’hésitez pas à mentionnez des exemples concrets et des chiffres. Cela sera apprécié. Aussi, il ne faut pas négliger la partie extra-scolaire. Parlez de vos sports, associations, etc. Cela peut créer un lien avec le recruteur. Ensuite, le networking est essentiel ! J’ai passé 60% de mon temps à networker dans mes candidatures. Et j’ai trouvé tous mes stages par LinkedIn. Pour contacter des professionnels, je conseille d’accompagner votre invitation par un petit message, en étant précis et pas trop direct. Mentionnez plutôt votre volonté de discuter sur le métier et partager l’expérience du professionnel. J’avais contacté des professionnels entre 2 et 4 ans d’expérience pour un stage et des associates/VP pour le CDI. Surtout, n’hésitez pas à relancer si on ne vous répond pas et à entretenir la relation après un call, par exemple en les informant sur les étapes successives de votre parcours. La lettre de motivation vient dans un 3ème temps. Elle ne doit pas être trop longue, être vraiment personnalisée et bien argumentée. Quand on fait tout cela, on décroche des entretiens. Peux-tu nous donner des exemples de questions qui reviennent régulièrement ? Pour le fit, la première question sera toujours « Pouvez-vous vous présenter ? ». Ici, il faut être précis, structuré et efficace. Ensuite, le recruteur posera des questions sur votre motivation. Par exemple « Pourquoi le M&A ? », « Pourquoi la banque ? » ou « Pourquoi le mid ou le large cap ? ». C’est important d’avoir fait des recherches avant, de bien connaître les métiers et les entreprises dans lesquels vous postuler. Par exemple, vous pouvez justifier votre intérêt pour une banque par les échanges que vous avez eus avec des opérationnels. Si vous postulez dans une boutique qui a une expertise sectorielle, vous pouvez faire la différence en parlant de la dynamique du secteur, les multiples de valorisation ou quelques deals récents. Enfin, vous pouvez motiver un stage en mid cap par le degré d’exposition offert et en large cap avec la complexité des deals et leurs enjeux stratégiques. Et pour la technique ? Pour les questions techniques, j’ai beaucoup travaillé avec Training You et cela m’a beaucoup aidé ! Diversifier ses sources d’apprentissage n’est pas forcément utile et cela peut vous embrouiller un peu. Il est préférable de prendre quelque chose de fiable et qui traite toutes les thématiques. C’est le cas de Training You. Pour les thèmes principaux à connaître, il y a la Comptabilité (j’ai travaillé tous les cas que Training You propose sur la plateforme), le Bridge, la Valorisation, le LBO et les cas de Merger. Quelles sont les différences entre une candidature pour un stage et un CDI comme ce que tu as fait en M&A chez BNP Paribas ? Pour un CDI, les process sont plus longs et plus techniques. D’abord, plus longs. Pour BNP Paribas en M&A, j’ai passé 6 entretiens au total : 2 entretiens techniques avec un associate et un VP, 2 entretiens plus orientés sur le fit avec des MD, 1 entretien RH et enfin 1 entretien de groupe où on a travaillé sur un cas avec d’autres candidats. Ensuite, plus techniques. Ce sont les mêmes thématiques qui sont abordées. Mais la différence se fait sur le niveau l’approfondissement des sujets. Par exemple, dans un cas de LBO, vous aurez plus facilement une dette PIK à traiter plutôt qu’une dette classique. Dans le Bridge, on ira très loin sur votre compréhension des ajustements. Peux-tu nous parler d’une journée type d’un junior en M&A et quelles sont les différences entre le rôle du stagiaire et celui d’analyste ? L’avantage de ce métier, c’est qu’il n’y a pas de journée type, pas de routine ! Par exemple, je travaille en ce moment sur 4 exécutions... Non seulement les projets ne sont pas au même stade d’avancée, mais ils sont aussi sur des secteurs différents, traitent de sujets variés, avec des problématiques chez le client différentes. Prenons ma journée d’hier. Dans la matinée, j’ai répondu à mes mails puis j’ai travaillé sur la modification d’un information memorandum car nous avions reçu de nouvelles informations du client. Dans l’après-midi, j’ai participé à un meeting chez le client. C’était une expert session dans la phase de due diligence. Et en fin de journée, j’ai travaillé sur un modèle LBO sur Excel. Par rapport au stagiaire, l’analyste a plus de responsabilités. Il faut être encore plus rigoureux car le travail est envoyé directement à un banquier Senior ou au client. Il faut aussi savoir déléguer. Nous avons l’appui des stagiaires mais il faut bien le faire pour que le travail soit réalisé de manière efficace. Enfin, quel conseil donnerais-tu à un étudiant pour décrocher un stage ou CDI en M&A, par exemple chez BNP Paribas ? Il ne faut pas baisser les bras et jamais se décourager ! J’ai raté 14 entretiens avant d’avoir ma première offre en M&A chez PwC, je n’ai pas converti mon Spring en Summer, j’ai contacté plus de 300 personnes pour décrocher des entretiens… Et au final, je travaille comme analyste en M&A chez BNP Paribas. Pour retrouver notre webinaire avec Timothé, c'est ici : Tu veux débuter ta carrière en M&A et postuler chez BNP Paribas ? Comme Timothé l’a rappelé, cela n’est jamais facile de dérocher une offre ! Se préparer aux entretiens est primordial et il faut le faire de la bonne manière. Pour cela, ne vous dispersez pas avec des ressources multiples, retrouvez tout ce dont vous avez besoin sur Training You, la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance avec : +60 heures de formation, 22 cous en M&A et Corporate Finance, +300 exercices et cas pratiques pour s’entraîner, des fiches sur les entreprises et des podcasts exclusifs avec des professionnels. Faites comme Timothé et +6 000 étudiants : décrocher le stage de vos rêves avec Training You ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Tiffany Escudero

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Retour d'expérience
Interview avec Thierry Chetrit, fondateur et président de la banque d’affaires Clairfield International

« Être capable d’appréhender la vente d’une entreprise, que l’acquéreur soit américain, allemand ou chinois est un facteur très différenciant de Clairfield. » Thierry Chetrit est l’un des co-fondateurs et Vice-Président de la banque d’affaires Clairfield International. Il occupe aussi le poste de CEO de Clairfield en France. Depuis le début de sa carrière, il a conseillé sur des dizaines d’opérations, à la fois en sell-side et buy-side, auprès d’investisseurs stratégiques et fonds de Private Equity, dans des secteurs très variés (services aux entreprises, tech, distribution, santé, etc.), et régulièrement avec une dimension cross-border. Dans cet article, Thierry évoque son parcours et revient particulièrement sur le développement de Clairfield International. Pouvez-vous présenter en quelques mots votre parcours ? J’ai co-fondé Clairfield International en 2004 après une « première vie » professionnelle en dehors de la banque d’affaires. J’ai débuté ma carrière en tant qu’auditeur. A l'époque, quand on avait un profil financier à la sortie de l’école et qu’on ne savait pas vraiment quoi faire, on commençait généralement par faire de l’audit. En effet, la banque d’affaires et les métiers de l’investissement n’existaient que marginalement par rapport à ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. Cependant, je me suis rapidement aperçu que l’audit était intéressant mais sans plus. A la suite de cette première expérience, j’ai intégré le groupe américain Omnicom (leader du conseil en communication, coté à Wall Street). D’abord en tant que financier. Puis comme Directeur Financier. Et enfin au poste de Directeur Général en France. J’y ai été confronté très jeunes à beaucoup de responsabilités opérationnelles et financières. Par exemple, j’ai mené les premières opérations de croissance externe du groupe en France, avec BBDO dans le web. Mais j’avais aussi des velléités entrepreneuriales fortes non assouvies. Et j’ai décidé de quitter Omnicom pour créer Intuitu Capital, dont le métier d’origine était d’accompagner les startups du web sur leurs problématiques de financement (en particulier sur l’amorçage), de levées de fonds et stratégiques. J’ai développé Intuitu de 1998 à 2004, date à laquelle je l’ai fondu dans Clairfield. Vous avez donc réalisé une double transition du monde de l’entreprise vers celui du conseil M&A et vers l’entrepreneuriat. Pourquoi ce choix ? C’était clairement lié aux opportunités qu’offrait l’émergence du web à la fin des années 1990 et au début des années 2000. C’était une vague naissance mais géante dans laquelle de nombreuses choses nouvelles allaient devenir essentielles. Par exemple, le besoin de lever des fonds ou de parler à des investisseurs. Et peu de personnes étaient expérimentées dans ce domaine. Je me suis rapidement associé avec Christian Jagodzinski. C'était un jeune entrepreneur allemand qui a créé l’équivalent d’Amazon en Allemagne (sans copier Amazon) et qui l’a d’ailleurs revendu à Jeff Bezos en personne. Nous voulions aider les jeunes créateurs de startups en leur faisant bénéficier de nos expériences cumulées dans le domaine du web. Cette opportunité m’est apparu comme une fenêtre. D’ailleurs, à ce moment-là, il était plus important d’avoir de l’expérience dans l’univers du web (expérience sectorielle) que comme banquier d’affaires (compétences financières). Ce qui ne serait plus vrai aujourd’hui... Après, il a fallu opérer un saut méthodologique pour apprendre le métier de conseil que je ne connaissais pas bien. Vous avez fondé Clairfield International en 2004. Aujourd’hui, vous êtes 300 personnes, présents dans 25 pays et avez conseillé 700 deals sur les 5 dernières années. Pourriez-vous nous raconter les grandes étapes de ce développement ? Dans l’acte fondateur de Clairfield, je pense qu’on avait déjà un certain nombre de facteurs clés de succès. Le premier, c’était le regroupement de personnes qui s’appréciaient et travaillent déjà ensemble. Le second, c’était la clarté du projet : une banque d’affaires mid-market à capacité internationale absolue (sans frontières). Nous étions tous alignés sur ce projet, les principes communs et la manière dont on voulait développer l’activité. Le troisième, c’était notre développement collégial. Un pays n’a jamais dicté aux autres ce qu’il voulait faire. Cette collégialité a facilité notre extension naturelle vers 25 pays grâce à la captation de boutiques M&A locales. Ces boutiques étaient toutes des références dans leurs pays mais souhaitaient devenir internationales. Le mode de fonctionnement que nous proposions chez Clairfield convenait très bien aux entrepreneurs de ces boutiques locales. Car elles voulaient avoir une dimension internationale tout en restant entrepreneur et sans se vendre à des grosses banques d’affaires. Clairfield offre ce modèle hybride avec une forte intégration opérationnelle (les banquiers du réseau travaillent tous les jours ensemble) et un ADN entrepreneurial (les patrons de bureaux conservent une autonomie locale dans la gestion des clients). Pouvez-vous présenter ce qu’est Clairfield International aujourd’hui ? Clairfield est un partnership qui comprend plus de 300 personnes dans le monde. Nous sommes présents dans 25 pays en Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie. Notre métier est de conseiller les entreprises du segment mid-market sur leurs opérations M&A. En 2021, la banque a conseillé sur 140 opérations (2/3 à la vente et 1/3 à l’achat) pour une valeur totale de transactions de 7Mds€ et une valeur d’entreprise de 60Mds€ cumulées. Nous intervenons dans tous les secteurs d’activités grâce à notre taille critique et au cumul des expériences des 300 banquiers du groupe. Actuellement, Clairfield est positionné dans le top 10 européens des conseils M&A mid-market et dans le top 5 des structures indépendantes. En France, nous sommes 22 professionnels et nous avons conseillé sur 25 des 140 deals réalisés. Quelles sont les particularités de Clairfield International par rapport aux autres acteurs de la place ? Ce qui fait la différence pour nos clients, c’est notre capacité internationale grâce à un réseau intégré. Être capable d’appréhender la vente d’une entreprise, que l’acquéreur soit américain, allemand ou chinois est un facteur très différenciant de Clairfield. Concrètement, chaque opération chez nous est envisagée de manière internationale, mais sans se forcer à le faire. La fluidité en interne permet de travailler ensemble comme si nous étions dans le même bureau. Grâce à cela, nous sommes capables de conseiller sur des opérations franco-françaises, des LBO (qui sont souvent réalisés au niveau local), mais aussi sur des opérations cross-borders pour les entreprises du segment mid-market. Aujourd’hui, Clairfield est capable d’exécuter des transactions à 20m€ entre plusieurs pays. Quelles sont les principales différences dans l’approche du conseil M&A mid cap vs large cap ? Il y a logiquement beaucoup de points communs entre ce qu’on fait dans un deal Large Cap et Mid Cap. Cependant, ce qui change, c’est le type d’interlocuteurs. Chez Clairfield par exemple, il y a au moins d’un côté de l’opération des entrepreneurs ou des familles. Par conséquent, nous devons être capable de les appréhender de manière subtile. D’entrepreneurs à entrepreneurs ! Nous devons comprendre leurs problématiques et leurs attentes. Et nous devons passer le temps nécessaire pour les accompagner dans la transaction. Cette approche humaine et pédagogique est différenciante par rapport aux banques qui font du Large Cap. D’ailleurs, notre organigramme est très plat. Précisément pour faciliter le dialogue avec nos clients. Chez nous, il n’existe pas de délégation pyramidale dans laquelle on séquence un travail très technique du haut vers le bas de la pyramide. Cette différence est essentielle. Vous réalisez 80% de vos deals en cross-border. Quelles sont les spécificités de ces opérations et comment les exécuter au mieux ? D’abord, c’est nécessaire que les relations à l’intérieur du groupe soient très fluides, bien organisées et fortement processées. Nous réalisons des tâches de la même manière, ce qui nous permet de parler le même langage. Par exemple, chaque document se construit de manière similaire. Comme cela, c’est facile pour l’ensemble des pays de les décrypter, peu importe dans quel pays le document a été rédigé. Par exemple, quand on reçoit un infomemo d’Inde, on sait directement comment il est structuré et où chercher certaines informations, Ensuite, la définition de certaines règles permet d’éviter les conflits de positionnement ou d’intérêt. Par exemple, comment répartir le travail sur les dossiers ou les honoraires ? Chez nous, les honoraires se répartissent de la même manière quelle que soit la contribution d’un pays par rapport à l’autre. Et cela rend possible le travail collectif sans aucun conflit d’intérêt. L’idée, c’est que chaque pays soit incité à aider n’importe quel client de la banque. Concrètement, si un client du bureau français veut faire un deal en Italie, on aura aucun problème pour faire travailler l’équipe italienne plutôt que conserver le travail en France. Quelles sont les perspectives pour Clairfield International dans les prochains mois ? Au niveau global, le secteur subit un ralentissement. L’année 2023 sera moins bonne que les années 2021 et 2022 pour la majorité des banques d’affaires sur le plan du nombre d’opérations. Cependant, Clairfield est moins impacté par cet environnement difficile pour deux raisons : notre capacité internationale forte et notre positionnement sur le segment mid-market auprès d’industriels (qui ont généralement moins de besoins en financements externes pour réaliser leurs acquisitions). On en revient au caractère différentiant de Clairfield, qui devient aujourd’hui encore plus intéressant et en notre faveur. Pour en apprendre plus sur Clairfield : Vous pouvez visionner notre webinaire avec Thierry Chetrit.  Vous souhaitez faire un stage en M&A ? Les banques d’affaires recrutent chaque année des stagiaires. Cependant, les process de recrutement sont de plus en plus compétitifs. Pour optimiser vos chances de réussite, c’est avec Training You ! Co-fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours sur les candidatures, le fit et la technique (dont un cours dédié au process en M&A), exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Tiffany Escudero

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Décryptage
Qu’est-ce que le Corporate Venture Capital ?

Le Corporate Venture Capital correspond à une activité de « Venture Capital » gérée par un « Corporate ». Ces « Corporates » sont souvent des grands groupes (ex : les entreprises du CAC 40 en France) qui créent un fonds d’investissement en interne pour investir dans des startups. Le fonds est entièrement géré par le Corporate avec une équipe dédiée. L’article revient sur ce métier parfois méconnu : d’abord ses différences avec le Venture Capital et le Private Equity, ensuite le process de recrutement pour y décrocher un stage, puis les missions courantes en poste et enfin les principaux exits. Corporate Venture Capital, Venture Capital et Private Equity : quelles différences ? Corporate Venture Capital vs Venture Capital D’abord, par rapport au Venture Capital, le Corporate Venture Capital se distingue par son fonctionnement et ses objectifs. Le fonctionnement du Corporate Venture Capital Le fonds de Corporate Venture Capital est intégré à une entreprise. Par conséquent, il ne possède qu’un seul Limited Partner (LP) : le Corporate lui-même. En effet, il utilise les budgets de l’entreprise pour investir et n’a pas besoin de lever des fonds auprès d’autres investisseurs. C’est le cas du fonds « Convivialité Ventures », complètement intégré au sein de Pernod Ricard. Les objectifs du Corporate Venture Capital Le fonds de Corporate Venture Capital n’intègre pas seulement une dimension financière mais aussi une dimension stratégique. Car il explore pour le compte du Corporate certaines pistes de diversification ou l’ajout de briques technologiques. Par exemple, Convivialité Ventures a 3 thèses d’investissement : Explorer la diversification du groupe autour de la convivialité (d’où le nom) pour « aller au-delà » de l’alcool (ex: expériences, évènementiel, voyage, etc.) Accélérer la transformation digitale de Pernod Ricard en nouant des partenariats avec des startups qui apportent une nouvelle « techno » Diversifier l’offre de Pernod Ricard en prenant des participations dans des marques « No et Low Alcohol » (alternatives aux boissons alcoolisées) Corporate Venture Capital vs Private Equity Ensuite, par rapport au Private Equity, le Corporate Venture Capital se distingue par le profil des entreprises ciblées : secteur d’activité (généralement en lien avec l’économie de demain), maturité (des entreprises à forte croissance) et risque (des entreprises plus risquées, mais avec une espérance de rendement plus élevée). Comment décrocher un stage en Corporate Venture Capital ? Trois moments sont clés dans l’obtention d’un stage en Corporate Venture Capital : le screening, le fit et la technique. Le screening Il faut un profil adapté au secteur : formation, stages précédents, expériences personnelles. Par exemple, une expérience en M&A, dans un autre métier en Corporate Finance ou en Conseil en stratégie sera valorisée. Mais pas seulement ! Et pour augmenter vos chances, vous devez utiliser le networking, soit en contactant des professionnels via LinkedIn ou par mail, soit en participant à des évènements pour approcher les professionnels. Surtout, personnalisez votre approche. Exemple : « J’ai vu que vous aviez investi dans cette entreprise » / « Je suis intéressé par cette entreprise que vous avez en portefeuille », etc. Pour plus de détails, retrouvez notre article qui reprend les 3 clés pour décrocher un entretien en M&A ou Conseil en stratégie. Le fit dans les entretiens de Corporate Venture Capital Le recruteur évalue 3 aspects : Votre motivation Votre connaissance du fonds (et de l’entreprise) et de son écosystème Votre capacité d’analyse (avec une question analytique comme un brainteaser ou une market sizing). Par exemple chez Convivialité Ventures, on peut vous poser la question suivante : « Quel était le chiffre d’affaires de Pernod Ricard le soir du premier match de Coupe du monde de la France dans les bars et restaurants à Paris ? ». Ici, comme dans un entretien de Conseil en stratégie, c’est davantage votre approche que le résultat exact qui compte. Il faut se poser les questions suivantes : Combien de personnes ont regardé le match ? Parmi elles, combien étaient à Paris ? Parmi elles, combien étaient dans un bar ou au restaurant et pas à la maison ? Quel niveau de boissons ont-ils consommés ? Quel était la répartition entre la bière et d’autres boissons ? La partie technique de l’entretien en Corporate Venture Capital Elle contient 3 types d’épreuves : D'abord, l'étude de cas. Elle porte cas sur une société du portefeuille ou une cible potentielle. Concrètement, on vous envoie un teaser sur l’entreprise. Et à partir de ce document (une dizaine de pages qui présente la société), vous devrez réaliser une présentation sur PowerPoint sur le modèle d’un mémo d’investissement. Le document devra présenter les éléments suivants : l’équipe, le marché, le produit, les avantages compétitifs de l’entreprise par rapport à ses concurrents, son Business Model, l’évolution des revenus à partir de quelques hypothèses structurantes, les opportunités d’exit, etc. Pour réussir cette partie, c’est important de maîtriser les bases de PowerPoint et Excel. Pour vous aider, vous pouvez suivre nos deux cours dédiés à ces outils (PowerPoint et Excel) Ensuite, des questions sur votre compréhension du Business Model des entreprises. Par exemple : Comment définir le chiffre d’affaires d’une marketplace ? (différence entre le volume d’affaires et le CA lié au taux de commission sur le volume de transactions) Quels sont les éléments structurants d’une SaaS ? Comment construire sa top line ? (nombre d’utilisateurs x prix mensuel, avec potentiellement l’intégration du churn) Enfin, des questions sur la connaissance de certains termes spécifiques. Exemple : le « CAC » (coût d’acquisition client) ou la « LTV » (life time value). Les missions en poste en Corporate Venture Capital Une fois en poste, le junior en Corporate Venture Capital réalise 3 missions principales : Le sourcing Le junior recherche des sociétés pertinentes dans lesquelles le fonds pourrait investir. Pour cela, il peut utiliser plusieurs outils : Des recherches sur Internet (comme toujours, Google est un bon ami) Les réseaux sociaux, par exemple Linkedin Des bases de données payantes comme PitchBook La participation à des évènements de networking ou conférences autour de l’univers de la tech Des rencontres avec des entreprises. Par exemple, Convivialité Ventures rencontres chaque semaine entre 20 et 30 startups pour acquérir des insights sur leur marché, comprendre la vision des fondateurs et comment elles se positionnent. Parfois, l’objectif est juste d’étendre le réseau du fonds (avec des entreprises pouvant entrer dans la thèse d’investissement à plus ou moins long terme) La due diligence Après avoir recensé les entreprises potentiellement pertinentes, il faut définir dans lesquelles investir. D’abord, il faut vérifier si la société correspond à la stratégie d’investissement du fonds (secteur d’activité, profil financier, besoins en financement, etc.). Ensuite, il faut étudier la pertinence de l’actif à l’aide de plusieurs critères, comme : Le marché (taille, tendances, segmentation) L’environnement concurrentiel (acteurs et leurs positionnements, levées de fonds réalisées ou non, avantages différenciants, potentielles difficultés pour faire émerger pour un nouvel acteur) Le Business Model (comment générer les revenus, quels sont les coûts, quels leviers de croissance pour les revenus, etc.) Le potentiel de croissance (faire un Business Plan sur au moins les 5 prochaines années) Le suivi des entreprises Après l’investissement, le fonds suit l’évolution de chaque participation du portefeuille. Quelques exemples : Mise en relation avec des investisseurs Challenge sur le Business Plan Discussion avec le management Monitoring de la performance opérationnelle et financière (l’objectif est d’activer les synergies avec les cibles) Pour performer dans ces missions, trois qualités sont fortement appréciées en Corporate Venture Capital : Etre analytique (ex : modéliser un Business Model ou un Business Plan sur Excel) Etre structuré (ex : construire des présentations sur les sociétés) Etre sociable (ex : rencontrer des entrepreneurs pendant les évènements). Quels exits possibles après une expérience en Corporate Venture Capital  ? Les opportunités sont large après une première expérience en Corporate Venture Capital. Les exits les plus courants sont les suivants : Un autre département du groupe en interne (ex : l’équipe Corporate M&A) Un autre fonds de Corporate Venture Capital (potentiellement dans une entreprise plus grande ou dans un autre secteur) Un fonds de Venture Capital Un fonds de Private Equity Une banque d’affaires ou une boutique M&A Une startup (ex : des postes en lien avec la finance et la stratégie comme Sales Ops, Corporate Development ou Chief of Staff) Vous souhaitez faire un stage en Corporate Venture Capital ? Le métier est à la mode chez les étudiants et jeunes diplômés, à la croisée de trois mondes différents : l’investissement, l’entrepreneuriat et l’entreprise (du moins les grands groupes). Mais la concurrence est rude. La demande augmente. L’offre est réduite. Pour y arriver, une préparation optimale est requise. Training You est votre solution. Première plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance, vous aurez accès à +60 heures de formation : vidéos sur les concepts techniques à maîtriser dont un cours sur le Private Equity et le Venture Capital, des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises et des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Tiffany Escudero

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Retour d'expérience
Summer Internships : candidatures, préparation et missions

A Londres ou dans d’autres géographies anglophones, le recrutement se fait à travers les « Summer Internships ». Ce sont des stages plus courts (entre 2 et 3 mois) qui ont lieu pendant l’été (d’où le nom…). Le process de recrutement est très différent. Diplômée d’un Bachelor à l’ESSEC et d'un Master à Polytechnique, Sarah Lopez raconte dans cet article son Summer Internship chez Morgan Stanley. Peux-tu te présenter ? Je m’appelle Sarah Lopez. J’ai grandi au Maroc et je suis venue en France pour mes études. J’ai étudié 4 années dans le Bachelor de l’ESSEC. Puis, j'ai intégré un Master à Polytechnique après une année de césure. Avant ce Summer Internship chez Morgan Stanley, j’avais déjà 3 expériences significatives. La première en Corporate Finance chez HSBC, que j’ai décrochée suite à une compétition inter-écoles organisée par la banque où je représentais l’ESSEC. La seconde chez Amundi en Private Debt. C'était ma première partie de césure. La troisième chez FIG Boutique (une ancienne équipe de EY) en M&A . C'était ma deuxième partie de césure. Après tous ces stages, pourquoi postuler aux Summer Internhips ? Les Summer Internships sont des programme considérés comme une « voie royale » pour obtenir un CDI en M&A à l’étranger. C’est un stage assez court mais très intense dans l’apprentissage ! Pourquoi les Summer Internships à Londres et pas dans d’autres géographies comme Dubaï ou Singapour ? D’abord, c’est à Londres que les opportunités sont les plus nombreuses. Il y a peu de Summer Internhips à Dubaï. Singapour privilégie davantage les étudiants des universités asiatiques. Et à Paris, même si quelques Summer Internhips sont proposés, il n’y a pas cette dimension internationale que je recherchais. Ensuite, un Summer à Londres se vend très bien n’importe où dans le monde. C’est par exemple un réel avantage pour intégrer des Bulge Brackets. Et pourquoi Morgan Stanley ? J’ai été attirée par l’excellente culture chez Morgan Stanley. La banque est réputée pour la bienveillance, la bonne humeur et l’amicalité entre les personnes. C’est un milieu sain où il n’y a pas de concurrence interne. Parlons de tes candidatures. Peux-tu décrire les différentes étapes du process de recrutement pour des Summer Internships ? Généralement, dès que vous soumettez votre candidature, vous passez un online test. Si vous réussissez, vous avez 2 rounds d’entretiens de 45 minutes chacun. Ensuite, c’est l’étape de l’Assessment Center. Pour la part, je n’ai pas réalisé les rounds 1 et 2 en amont de l’Assessment Center car j’ai été fast trackée grâce au networking. Le dossier de candidature est assez solide pour les Summer Internhips. Comment l’as-tu rédigé ? D’abord, il faut un CV classique, normé finance. C’est-à-dire sans photo, sans couleur, sans flashy. Quelque chose de simple et épuré pour mettre en avant vos expériences. Ce qu’il se fait de plus en plus à Londres, c’est ajouter une petite phrase en bas ou en haut du CV qui pourrait vous sortir du lot. Ensuite, j’avais une lettre de motivation très classique qui parlait de moi et de mon parcours. Ce qui était mis en avant, c’était un paragraphe au début de la lettre dans lequel j’explique à qui j’ai parlé au sein de la banque et ce que j’ai appris de chaque personne. Généralement je mettais 3 personnes de grades différents (analyste, associate et Managing Director). A quoi ressemblent les online tests et comment s’y préparer ? J’ai eu des onlines tests uniquement pour Morgan Stanley. Chez Goldman Sachs et J.P. Morgan (deux autres banques où j’ai candidatée), il y avait des hirevues. Les onlines tests sont des tests de mise en situation et de logique mathématique, un peu comme les tests de QI. Il y a beaucoup de candidats qui créent des faux comptes pour s’entraîner à ces tests. Honnêtement, moi j’ai évité. Mais j’avais demandé à des amis qui avaient déjà réalisé ces tests à quoi ils ressemblaient. Pour s’y préparer, il n’y a pas vraiment de solutions, à part réaliser des tests de logique, de calcul mental ou de QI. Peux-tu parler de l’étape de l’Assessment Center ? Cette dernière étape comporte 3 entretiens. Deux sont davantage axés sur le fit et le dernier est une étude d’un cas qui reprend un sujet spécifique au poste auquel vous postulez. Vous devez résoudre le cas et le présenter devant un banquier. Pour la partie fit, c’est beaucoup de TMAT (« Tell Me About the Time »), beaucoup de questions d’éthique et de personnalité pour cerner la personne que vous êtes. Pour la partie technique, je m’y étais énormément préparée avec Training You. J’avais revu avec Guillaume toutes les bases et il m’avait également mis en contact avec un banquier. J’avais déjà sollicité Training You auparavant quand j’étais en recherche d’off-cycles, ça m’a toujours servi. Dans quelle mesure le « networking » peut aider dans le process de recrutement pour des Summer Internships ? D’abord, c’est un plus dans la lettre de motivation. Ensuite, c’est très utile en entretien pour expliquer pourquoi cette banque et pas une autre, en citant l’expérience d’une personne que vous avez contactée. Enfin, le networking m’a également permis d’être fast trackée directement en Assesment Center à la suite d’un événement organisé par Morgan Stanley. J’ai contacté un Directeur qui m’avait marqué à travers son discours. Nous avons longuement échangé et j’ai eu l’occasion de directement passer en Assesment Center. Tu as postulé à combien de banques ? J’ai candidaté chez Goldman Sachs, J.P. Morgan et Morgan Stanley. A ton avis, quelles sont les 3 forces qui t’ont permis d’obtenir cette offre ? Premièrement, j’étais prête techniquement grâce à Training You et mes anciens stages. Deuxièmement, j’ai mis en avant un parcours atypique. Je suis passée d’une école de commerce à une école d’ingénieur. C’est quelque chose qui plaisait. J’ai gagné une compétition nationale. J’ai testé dans mes stages plusieurs métiers en Corporate Finance (Private Debt, Venture Capital, M&A). Cela a plu aussi. Troisièmement, je savais pertinemment que je voulais faire du M&A. C’était une force également. Selon toi, quelles sont les différences entre les process de recrutement pour les Summer Internships et les stages off-cycles à Paris ? Les off-cycles à Paris sont beaucoup plus techniques et longs. Il faut un CV solide, bien étoffé et sortir d’une très belle école. Pour les Summer, c’est davantage l’excellence académique et la curiosité intellectuelle qui sont recherchées. Comment se passe les Summer Internships une fois en poste ? D’abord, un Summer se déroule sur 10 semaines dont 2 de formations en amont. L’allocation des missions se fait par le staffeur de l’équipe en charge des stagiaires. J’étais parmi tous les stagiaires celle qui avait le plus d’expériences, ce qui m’a permis d’être placée dès le premier jour sur un live deal. Durant les 2 mois, j’ai travaillé uniquement sur ce deal. Ensuite, au-delà des missions, beaucoup de conférences avec des MD sont organisés par les RH (2 à 3 par semaines). On a aussi eu deux fois le CEO de Morgan Stanley qui est venu nous voir. L’ambiance est plutôt bonne ? L’ambiance est incroyable. Les personnes sont très sympas, très amicales voire fraternelles. On pouvait se retrouver entre Summer Interns le samedi et dimanche pour dîner ensemble. Je me suis fait de très bons amis, dont une personne de mon équipe avec qui je m’entend très bien et avec laquelle je vais faire une colocation l’année prochaine dans le cadre de notre CDI. Et il n’y avait pas du tout de concurrence entre nous. Quelles sont les principales missions ? Chaque dimanche après-midi, le staffeur nous envoyait un Excel sur lequel on devait remplir nos missions. Le lundi matin, je lisais les infos, regardais ce qu’il s’était passé durant le week-end. Le lundi après-midi, c’était une réunion d’équipe. Ensuite, je retournais à mon poste et travaillais sur mes missions. Les missions pouvaient être : du profilage, gérer un pitch, faire de la valorisation, envoyer des mails pour préparer des rendez-vous futurs. C’était très divers. Il faut vraiment être organisée car les horaires sont exigeants. Mes co-stagiaires faisaient du 9h-1h30. Étant donné que j’étais sur un live deal, je travaillais parfois jusqu’à 4h-5h du matin (samedi et dimanche compris). Ce qui m’a permis de tenir, c’est l’adrénaline et le fait d’être challengée. Comment faire pour progresser rapidement en poste ? La soif d’apprendre est très importante. Tant qu’on a cette qualité, les banquiers sont prêts à nous apprendre les bases, même les plus simples. Être tout le temps dans l’initiative d’apprendre de tout le monde. Je rejoignais assez souvent le floor (open space) dès que j’avais une question. Être à l’aise avec Excel et Powerpoint va forcément vous avantager. C’est aussi important de pouvoir cerner les gens assez rapidement, notamment pour agir selon les exigences de vos supérieurs. Peux-tu parler de l’équilibre de vie pro/perso pendant les Summer Internships ? L’équilibre vie pro/perso existe si l’on veut l’instaurer. Surtout lorsque l’on est en CDI. Moi, honnêtement, je me suis davantage consacrée à mes relations professionnelles durant ce Summer. J’étais dans l’optique de décrocher mon offre. Je préférais apprendre au maximum, prouver de quoi j’étais capable. Existe-t-il une pression exercée par les Analystes/Associates/Managing Director ? Pas du tout, au contraire. Les analystes et associates sont très bienveillants et vont toujours vous aider à vous faire une place. Mon analyste m’a laissé plusieurs fois envoyer les mails à des personnes haut placées de la banque (à New York par exemple) pour que je puisse établir des contacts. Ce qui a d’ailleurs augmenté mes chances d’obtenir une bonne note finale. Car à la fin du Summer, il faut donner une liste au RH de 6 personnes avec lesquelles nous avons pu travailler. L’avis de ces 6 personnes va énormément compter dans la présentation de votre performance aux MD de la banque. Quel conseil aimerais-tu partager aux étudiants qui souhaitent décrocher un Summer ? En entreprise, il est toujours très agréable de travailler avec une personne qui a un bon mindset. C’est une façon d’être qui est recherchée. Pour cela, je pense que le plus important est vraiment d’être proactif, de montrer sa curiosité et d’être hyper résilient. Venir avec le sourire et cette soif d’apprendre est très important. Vous souhaitez postuler aux Summer Internships ? Faire un Summer garantit 3 choses : une forte courbe d’apprentissage, la construction d’un réseau professionnel au sein la banque et surtout la quasi garantie d’opportunités intéressantes. Mettre cette expérience sur le CV, c’est améliorer considérablement son profil. Pour y arriver, c’est extrêmement difficile. Le process de recrutement est long et dense : dossier de candidature, online tests, Assessment Center, etc. Pour suivre la préparation la plus adaptée, c’est dans le Pack Summer de Training You. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Eren Ibis

7 min de lecture

Actualités
L'OL est officiellement vendu par Jean-Michel Aulas à l'américain John Textor

C'est une opération M&A emblématique pour le football français ! Jean-Michel Aulas, président historique et actionnaire majoritaire de l'OL depuis 1987, a cédé « son club » à l'américain John Textor. Les banques d’affaires The Raine Group et Transaction R ont été mandatées sur cette transaction. Et Rothschild & Co a conseillé sur le financement de l'opération. Quelle est l'histoire de ce deal ? La fin d’une longue attente pour Jean-Michel Aulas et l'OL Le process M&A a été long et périlleux. Le closing a eu lieu en décembre 2022 après plusieurs chapitres et 4 mois d'attente. Pourquoi ? Valider certains éléments administratifs et financiers. D'abord, la transaction a été annoncée le 20 juin 2022. Et elle devait initialement se finaliser le 30 septembre 2022. Cependant, sa finalisation a été reportée deux fois. Une première fois au 21 octobre 2022. Une deuxième fois au 17 novembre. Début décembre 2022, l'OL a même posé un ultimatum à Eagle Football (la holding de John Textor). Pourquoi ces reports ? Trois points de blocages demeuraient depuis plusieurs semaines : Validation des partenaires de l’acquéreur pour financer l’opération (investisseurs à la fois en dette et fonds propres) Consentement des prêteurs de OL Groupe à l’opération et maintien de l’ensemble de leurs financements dans le futur Finalisation de la documentation pour obtenir les autorisations habituelles, en particulier des autorités footballistiques Quels sont les termes financiers de l’opération pour l'OL ? D’abord, Eagle Football a acquis auprès des actionnaires historiques d'OL groupe : 39 201 514 actions au prix de 3€ par action (un montant loin derrière l’offre de 24€ lors de son IPO en 2007) 789 824 Osranes au prix de 265,57€ par Osrane Ces deux opérations représentent déjà un investissement de 798m€. A l'issue de ces opérations, John Textor détient 78,4% du capital d'OL Groupe. Et la Valeur d'entreprise de l'OL ressort à 884m€. Ensuite, John Textor a souscrit à une augmentation de capital pour un montant de 86m€, dont 50m€ seront utilisés pour rembourser la dette du nouveau stade (le Groupama Stadium qui est sorti de terre en 2016 juste avant l’Euro en France). Enfin, John Textor a mené une OPA à l'été 2023. A son issue, il détenait 87,8% du capital du club. Au terme de cette OPA (dont la période s'étalait du 20 juillet au 2 août 2023), Eagle Football a acquis 16,4 millions d'actions additionnelles au prix de 3€ par action. Eagle Football n'a pas l'intention de retirer l'OL de la bourse de Paris pour le moment. Qui est le nouveau patron de l'OL John Textor ? John Textor est un homme d’affaires américain. Il a déjà investi dans le football. En effet, il détient : 40% du capital du club anglais de Crystal Palace 90% du capital de Botafogo, l'un des plus grands clubs du Brésil 80% du capital du RWD Molenbeek, qui évolue en deuxième division belge Ses objectifs sont clairs. Il veut poursuivre le développement de l’OL. Lors de la conférence de presse sur la vente du club, il a indiqué qu'il n'était « pas là pour maximiser (sa) fortune avant de mourir. Pour moi, le football n'est pas un business. Je ne prétends pas le connaître mais je sais poser les bonnes questions. Je me vois plutôt comme une ressource pour les autres. ». En avril 2024, « OL Groupe » change de nom pour devenir « Eagle Football Group ». Cela renvoie au nom de la holding Eagle Football, la structure qui chapeaute les clubs de football de John Textor. Cependant, l'Olympique Lyonnais conserve évidemment son nom historique ! Un nouveau rôle pour Jean-Michel Aulas au sein de l'OL ? Au départ, la cession était motivée par deux raisons principales. D'abord, les deux actionnaires minoritaires du club (l'industriel Pathé avec 19% du capital et le fonds chinois IDG capital avec 20% du capital) souhaitaient céder leur participations. Ensuite, Jean-Michel Aulas voulait s'engager dans une transmission capitalistique et managériale du club. La conséquence ? Une nouvelle histoire débute pour Jean-Michel Aulas. Il était à la tête de l'OL depuis 1987 ! Et il ne contrôle plus qu’un peu moins de 9% du capital aujourd'hui. De plus, il devait rester président du club pendant 3 ans et intégrer Eagle Football comme administrateur indépendant. Finalement, en raison de désaccords avec John Textor sur la stratégie du club, il a quitté ses fonctions en mai 2023. Au passage, Jean-Michel Aulas a reçu 10 millions d'euros au titre de l'indemnisation de résiliation. Aujourd'hui, il est encore président d’honneur de l'OL. Jean-Michel Aulas à son arrivée à l'OL en 1987 D'ailleurs, Jean-Michel Aulas reste assez proche des affaires de l'OL. Comment ? John Textor veut recentrer l'OL vers le foot masculin. Et dans le cadre de la cession de ses actifs non essentiels, Jean-Michel Aulas est entré en négociations exclusives avec l'OL en avril 2024 pour acquérir 100% des actions de la société OL Vallée Arena, qui exploite la LDLC Arena. Cet équipement accueille les matchs de l'Asvel (le club de basket de Lyon détenu par Tony Parker) et plusieurs spectacles. Le prix n’a pas été communiqué mais se situerait autour de 160m€. Précisément, l’opération est réalisée par Holnest, le family office de Jean-Michel Aulas. D'ailleurs, Jean-Michel Aulas avait lui-même initié la construction de cette salle quand il était président de l'OL. Vous souhaitez travailler sur ce type d'opérations M&A ? C'est possible ! Mais les process de recrutement sont difficiles. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A et Corporate Finance avec des +60 heures de formation : cours en ligne sur le fit et toutes les thématiques en technique (comptabilité, Bridge EqV-EV, Valorisation, Merger, LBO, Process M&A), questions d’entretiens corrigées, tests en ligne sur la technique, fiches sur les entreprises du secteur (dont les principales banques d’affaires de la place parisienne), podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Training You

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Décryptage
Qu’est-ce que le Private Debt ?

Le Private Debt est un financement en dette, alternatif aux sources traditionnelles et dans le cadre duquel les entreprises sont financées par des fonds spécialisés qui émettent de la dette non notée et privée. Dans cet article, nous analysons le développement du Private Debt ces dernières années, les principaux produits de dette et les prérequis pour faire un stage dans le domaine. Un développement rapide du Private Debt depuis 2008 Le marché du Private Debt s’est rapidement développé depuis 2008. Et cela pour 3 raisons : Premièrement, la crise des Subprimes (en 2008) puis celle des dettes souveraines dans la zone Euro (à partir de 2011) a entraîné un durcissement de la réglementation bancaire. En effet, les normes Bâle III (proposées en 2010) contraignent les banques dans le recours au crédit. Par conséquent, de nouvelles sources de financements émergent, dont le Private Debt. Deuxièmement, les investisseurs institutionnels (fonds de pension, compagnies d’assurances, etc.) ont progressivement cherché à diversifier leur portefeuille. Surtout dans un contexte de baisse des taux et donc des rendements associés. Troisièmement, le Private Equity a fortement progressé dans les années 2010. Et avec des niveaux de valorisation élevés. Or, ces opérations nécessitent un financement en dette important. Ainsi, les investisseurs en dette ont été sollicités, dont les nouveaux fonds de Private Debt (Arcmont, Ardian, Capzanine, LGT, Tikehau, etc.). Les différentes classes d’actifs dans le Private Debt Dans un LBO (Leveraged Buy Out), les actionnaires (fonds de Private Equity par exemple) cherchent à maximiser la rentabilité de leurs capitaux propres en ayant recourt au levier financier. C’est-à-dire en finançant une partie du prix d’acquisition de la cible avec de la dette financière. Les fonds de Private Debt font partie de ce pool d’investisseurs qui apportent la dette. Parmi les principales dettes utilisées dans un montage LBO, on en distingue 3 grands types : La dette senior La dette senior est prioritaire car elle est remboursée avant les autres dettes. Elle est divisée en plusieurs tranches (A, B ou C). Elle provient généralement de banques sous la forme d’emprunts bancaires ou obligataires. La rémunération est assurée par des intérêts financiers classiques payés de manière périodique. Son rendement se situe souvent entre de 6% et 8%. Sa maturité varie entre 5 et 8 ans selon les tranches. Lorsque les montants sont élevés, la dette senior est garantie par plusieurs banques (« underwriting ») afin de partager le risque dans le « syndicat bancaire ». La dette unitranche La dette unitranche est assimilée à un produit de dette hybride du fait de sa composition mixte entre une dette senior et une dette junior dans une seule et unique tranche. Sa maturité peut aller jusqu’à 8 ans. Son rendement se situe entre la dette senior classique et la dette junior, entre 8% et 10%. La rémunération provient de 3 sources : intérêts classiques, intérêts PIK* (payment in kind) et potentiellement un Equity Kicker**. La dette junior La dette junior, appelée aussi subordonnée, offre une grande flexibilité à son émetteur dans la remontée des cash flows car elle est remboursée in fine, ce qui laisse le temps à l’entreprise de se développer avec les montants levés. Par ailleurs, elle permet d’avoir un effet de levier beaucoup plus important par rapport à ce que peuvent proposer les banques via les emprunts classiques. Le rendement est assez élevé, entre 10% et 13%. La maturité peut aller jusqu’à 9 ans. La rémunération est assurée par des intérêts classiques, des intérêts PIK ou un Equity Kicker. Par exemple, la dette mezzanine est une dette junior Contrairement à une dette bancaire classique, le Private Debt ne requiert pas de négociation avec de multiples institutions. Sa mise en place est assez rapide. De plus, elle permet de lever plus de dette et à des niveaux de risques différents. Enfin, elle apporte de la flexibilité. Ainsi, elle est une bonne alternative au financement classique. Comment faire un stage en Private Debt ? Un stage en Private Debt est une très bonne entrée dans l’univers du Corporate Finance. Qu’il s’agisse d’un fonds spécialisé, d’un asset manager ou d’un investisseur institutionnel, les connaissances acquises demeurent colossales. Les prérequis en Private Debt D’abord, dans votre dossier de candidature, c’est important de mettre en avant certains prérequis. Par exemple, un intérêt pour la macroéconomie et une bonne compréhension des marchés financiers sont utiles pour comprendre les enjeux du Private Debt. En effet, plusieurs investissements en dette privée sont réalisés à taux variables, ce qui les rend très sensibles aux taux souverains ou monétaires de référence tels que l’EURIBOR ou l’€STER en Europe. D’où la nécessité de comprendre le fonctionnement de l’économie, les sources de financement, la politique monétaire et les différents impacts des évènements du quotidien (politiques, économiques, sociaux, environnementaux). Les concepts techniques à maîtriser pour le Private Debt  Ensuite, pour réussir les entretiens, il est indispensable de maîtriser les différents types de dettes et inévitablement le concept du LBO. De plus, être au courant de l’actualité, notamment sur la politique monétaire en place, est nécessaire. Quelques exemples de questions régulièrement posées dans les entretiens en Private Debt ; Quel est le rôle et la structure des 3 états financiers ? Quels sont les indicateurs auxquels on s’intéresse pour faire l’analyse financière d’une société ? Qu’est-ce qu’une obligation ? Comment calculer son rendement ? Quelles sont les particularités d’un LBO par rapport à une acquisition classique ? Quels sont les grands types de financements en dette auxquels l’entreprise peut recourir ? Quels sont les principaux types de dette ? Quelle dette est la plus risquée ? Quelle dette est la plus rentable ? Les qualités importantes pour faire un stage en Private Debt Enfin, vous devez être rigoureux et organisé. Les missions dans un stage en Private Debt couvrent des tâches très diverses : rencontrer d’autres fonds spécialisés ou investisseurs, faire du reporting, préparer les supports de présentations aux investisseurs, faire de l’analyse financière d’entreprises, etc. D’ailleurs, les fonds de Private Debt financent des actifs très variés : des « Corporate » (financement des entreprises dans tous les secteurs), des actifs « Real Estate » (financement de projets ou biens immobiliers) et des actifs « Infrastructure » (financement de projets d’infrastructure, tels que le déploiement d’un réseau de fibre optique). Par conséquent, le Private Debt couvrent une pluralité d’entreprises et de secteurs. * Les intérêts PIK sont capitalisés chaque année. Exemple : l’entreprise a une dette de 500 à maturité 6 ans. Elle paiera la 6ème année : le remboursement du principal (500) et les intérêts de chacune des 6 années qui ont été capitalisés pendant la période ** Un Equity Kicker est un complément de rémunération sous la forme de BSA (Bons de souscription d’actions), qui permet un accès au capital pour les investisseurs en dette. Ils sont souvent utilisés dans le cadre d’un financement en dette mezzanine Vous souhaitez faire un stage en Private Debt ? C’est un métier passionnant, en plein essor et avec des missions très diversifiées. Surtout, un stage en Private Debt est très valorisé auprès des recruteurs dans d’autres métiers en Corporate Finance, comme le M&A ou le Private Equity. Pour y arriver, vous devez être préparé. Training You est la première plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès à +60 heures de formation : vidéos sur les concepts techniques à maîtriser (dont ceux utiles en Private Debt), des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises, des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Thomas Gioe

5 min de lecture

Retour d'expérience
Interview avec Adrien Toulemonde, analyste M&A chez Alantra

Diplômé de l’ESCP, Adrien Toulemonde a réalisé plusieurs stages pendant ses études : audit et M&A chez KPMG, Private Equity chez Turenne Capital, M&A chez Oaklins puis Alantra. Après son stage de fin d’études, il débute comme analyste au sein de la boutique M&A Alantra. Dans cet article, Adrien évoque son début de carrière en M&A : les missions au quotidien, l’ambiance de travail et les process de recrutement. Quels sont les avantages de commencer sa carrière dans une boutique M&A comme Alantra ? D’une part, une boutique s’apparente quand même à une structure plus petite, à dimension humaine. Personnellement j’accorde beaucoup d’importance à la proximité au sein de l’équipe. D’autre part, les boutiques sont généralement monoproduit (M&A) et généralistes. Vous avez également une exposition plus forte avec un nombre de deals plus important. Une des différences chez Alantra par rapport à ce que je viens d’évoquer, c’est que nous ne sommes pas monoproduit. Aujourd’hui, nous avons trois verticales : bien évidemment le M&A, ensuite l’ingénierie boursière (principalement des retraits de cotes) et le financement via notre équipe dette. Et pourquoi travailler en M&A chez Alantra ? Pour trois raisons. Premièrement, comme je viens de l’évoquer, Alantra est présent sur 3 verticales du conseil financier : M&A, ingénierie boursière (principalement des retraits de cotation) et financement (équipe dette au sein de la boutique). En tant que juniors, nous sommes complètement exposés aux 3 produits. En effet, les équipes travaillent généralement ensemble car il y a beaucoup de synergies à développer. Deuxièmement, Alantra est une boutique généraliste, ce qui permet de travailler sur des deals dans des secteurs très différents (tech, industrie, etc.). Également, grâce au développement de la sectorisation, vous avez aujourd’hui la possibilité de dire quel est votre appétence pour un secteur, travailler sur un coverage et donc de commencer à vous faire une grande base de connaissances. Troisièmement, l’ambiance est particulièrement agréable. Alantra a cette volonté de promouvoir un esprit convivial et chaleureux, qu’on ne retrouve pas partout. Le matin, tu es content de venir au bureau. Comment se passe l’intégration des juniors chez Alantra ? Chaque stagiaire a un mentor. Le mentor organise chaque mois un repas ou un café pour discuter de ce qui va et ne va pas. L’objectif est de trouver des axes d’amélioration. De plus, chaque stagiaire a une évaluation de mi-année et de fin d’année. Quand tu es analyste, tu as un junior-mentor et un senior-mentor. C’est-à-dire que tu vas avoir généralement un Associé qui va te donner des conseils et sa vision des choses. Et en plus, tu auras un junior (une personne plus senior que toi mais suffisamment proche pour être totalement transparente, ce qui permet d’avoir des échanges constructifs) qui te donne son avis et vérifie que tout va bien. Vous avez des programmes de formation ? Oui. Pendant ma 1ère année d’analyste, j’ai fait 2 trainings. Tu pars avec tous les banquiers de ta promotion dans un de nos bureaux (Madrid, Paris, Londres ou ailleurs) pour te former et surtout échanger avec eux. Cela permet de créer des relations fortes entre les différents bureaux. Les contacts se font plus naturellement et cela est très bénéfique pour se partager des informations et s’aider. Typiquement, si tu dois réaliser un pitch et qu’un bureau étranger a déjà travaillé sur le secteur, tu pourras contacter l’un d’eux en disant : « J’ai vu que tu as bossé sur ce sujet. Est-ce qu’on peut en parler 2 minutes ? ». Le télétravail est-il possible chez Alantra ? Alantra offre de la flexibilité. Si nous souhaitons télétravailler, c’est possible. Personnellement, je préfère venir au bureau chaque jour. Plusieurs juniors font 1 ou 2 journées de télétravail dans la semaine parce qu’ils habitent très loin. Mais encore une fois, nous souhaitons conserver un esprit convivial et chaleureux. Quand tout le monde est au bureau, c’est mieux. Justement, tu peux nous en dire plus sur l’ambiance chez Alantra ? Elle est très bonne. D’abord, des évènements conviviaux sont organisés régulièrement. Ensuite, des séminaires sont prévus chaque année. En 2022, le bureau de Paris s’est retrouvé au bassin d’Arcachon et à Kitzbulhel. Et pour le séminaire monde, nous sommes tous partis à Ibiza. Enfin, nous avons des soirées alumni pour garder le contact avec toutes les anciennes personnes d’Alantra. Nous organisons aussi 2 soirées par an spécifiquement dédiées aux juniors du secteur (transactions services, avocats, fonds d’investissement, etc.). Comment se passe l’intégration avec Avolta* ? C’est tout récent. Les synergies sont en train d’être développées. Nous commençons à partager nos bases de données, à discuter ensemble de comment on peut adapter nos présentations, comment pitcher ensemble, etc. Certains pitchs ont d’ailleurs déjà été faits en commun. Et je crois qu’il y a aussi des co-mandats en cours. Mais c’est encore le début de la relation. Tout reste à faire car le potentiel est immense. Nous communiquons chaque jour avec eux. Si nous ne pouvons pas prendre une opportunité, par exemple parce que c’est un peu plus petit que nos cibles, nous donnons le contact à Avolta pour qu’ils puissent regarder l’opportunité, et inversement. En fait, cela va très vite et c’est ce qui est très intéressant. * Alantra a pris une participation au capital de la boutique de M&A parisienne Avolta. Comment se passent les process de recrutement en M&A chez Alantra ? Pour les stages, le process se déroule en 2 tours. Et le candidat vient deux fois dans nos locaux. D’abord, il passe des tests de technique et de logique. C’est organisé sous la forme d’un petit déjeuner où le candidat rencontre nos équipes. Ensuite, si les tests sont réussis, il passe 3 entretiens (environ 3h en tout), avec du fit, des questions techniques et l’étude d’un IM qu’il faut restituer à l’oral pendant la discussion. Pour en apprendre plus sur Alantra : Vous pouvez retrouver notre page dédiée à la boutique et visionner notre podcast Career Insights avec Franck Portais (qui dirige le bureau parisien)  Vous souhaitez débuter votre carrière en M&A dans une boutique comme Alantra ? Les opportunités sont nombreuses. Mais les candidats aussi. Pour faire la différence et décrocher une offre, c’est important d’être bien préparé. Chez Training You, c’est notre mission. Fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You est la première plateforme de préparation en ligne aux entretiens en M&A et Corporate Finance, avec +60 heures de formation : vidéos sur les concepts techniques à maîtriser, exercices et cas pratiques d’entraînement, fiches sur les entreprises, podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Training You

4 min de lecture

Retour d'expérience
Rencontre avec une analyste en Leveraged Finance chez Société Générale CIB

Souvent dans l’ombre d’autres métiers de la finance comme le M&A ou le Private Equity, le Leveraged Finance est pourtant au cœur même des opérations de LBO. En effet, il permet d’obtenir l’effet de levier tant recherché par les fonds d’investissement. Amina Abouabdellah-Choplin, analyste Leveraged Finance chez Société Générale, nous présente son parcours et son métier. Peux-tu nous présenter ton parcours et ton poste actuel ? Je suis diplômée du Magistère Banque Finance Assurance (BFA) de l’Université Paris-Dauphine, avec une spécialisation en finance d’entreprise. Pendant ma formation, j’ai réalisé plusieurs stages : le premier en Corporate Development chez Ardian, le second en M&A chez EY et enfin mon stage de fin d’études en Private Debt chez LGT Capital Partners où je suis restée 1 an. Aujourd’hui, j’occupe le poste d’analyste en Leveraged Finance chez Société Générale CIB dans l’équipe Large Cap tous secteurs. C'est quoi le Leveraged Finance ? Lorsqu’un fonds d’investissement veut acquérir une société à travers une opération de LBO, il finance une partie de cet investissement via des fonds propres qu’il a levé en amont et fait appel à de la dette pour le reste, généralement 30% à 50% du prix d’acquisition. Cette dette est soit de la dette junior ou unitranche mise en place par les fonds de dette privée, soit de la dette senior mise en place par des banques qui vont lever l’argent nécessaire sur les marchés financiers. C’est cette deuxième option que l’on appelle Leveraged Finance.  En quoi le Leveraged Finance est-il différents d'autres métiers proches comme l’Acquisition Finance ou le Project Finance ? Le Leveraged Finance et l’Acquisition Finance sont assez proches. En Acquisition Finance, on travaillera plutôt avec des entreprises cotées très connues (e.g : des entreprises du CAC 40). Ces sociétés sont dites « Investment Grade ». C’est-à-dire qu’elles ont une très bonne solvabilité. Et ainsi le prêt qu’elles demandent leur sera quasiment toujours accordé. A contrario, en Leveraged Finance, on travaille presque exclusivement avec des fonds de Private Equity sur des sociétés non cotées. Elles sont un peu plus risquées. Par conséquent, on va avoir une analyse beaucoup plus poussée des risques et de la mitigation de ces risques. Par ailleurs, on se concentrera davantage sur la modélisation financière afin de vérifier la capacité de ces sociétés à deleverager sur la durée de vie de l’emprunt. En Project Finance, on s’intéressera surtout à des projets précis de long terme. Comme par exemple la construction d’une autoroute, le déploiement de la fibre optique ou pour citer un exemple récent, les infrastructures des JO 2024 et du Grand Paris. A quoi ressemble la journée d’un analyste en Leveraged Finance ? Il n’y a pas vraiment de journée type en Leveraged. C’est ce qui rend ce métier attractif. Les missions vont dépendre du moment où l’on se situe dans la vie d’un deal. Si l’on se trouve au début, alors le but va être de s’imprégner du dossier en lisant les due diligences et l’information mémorandum reçus. En plus de la lecture de ces documents, on assiste à des réunions avec les cabinets de stratégie, les conseils M&A et parfois les avocats, afin d’éclaircir nos interrogations et de se forger une opinion sur le deal. Lorsque le deal nous semble intéressant, nous nous lançons dans la rédaction d’un mémorandum d’investissement pour le comité. En parallèle, nous effectuons nos modélisations financières. Nous passons ensuite en comité d’investissement. Si ce dernier donne son feu vert et que le fonds avec lequel nous travaillons remporte le deal, alors nous recherchons des partenaires pour la syndication afin de réunir l’argent nécessaire pour accorder le prêt. Lorsque les fonds ont été levés, le deal est terminé et il s’ensuit toute la partie légale/juridique qui est traitée par les seniors de l’équipe avec l’aide des avocats. Enfin, durant toute la durée du prêt, il y a un travail de suivi du portefeuille et de traitement des demandes (add-on, demande de waiver, PGE, etc.). Quel est l’équilibre de vie pro/perso en Leveraged Finance ? J’apporte beaucoup d’importance à mon équilibre de vie. En période normale, mes horaires sont 9h30-20h. En période d’activité soutenue, cela peut aller jusqu’à minuit – 1h. Pendant tes études, pourquoi avoir choisi la finance d’entreprise par rapport à la finance de marché ? J’ai décidé de me spécialiser en Corporate Finance pour trois raisons. D’abord, ces métiers sont davantage axés sur les relations commerciales. Ce qui est difficile à retrouver en salle de marché derrière des écrans. Ensuite, j’aime bien la comptabilité, la microéconomie, les aspects business et stratégiques des entreprises et un peu moins la macroéconomie et les mathématiques. Enfin, les évolutions de carrière sont plus accessibles en finance d’entreprise. En se donnant les moyens, il est possible d’évoluer vers un autre métier tout en conservant une suite logique. A contrario en Market, on choisit généralement un métier et une catégorie de produit. Et il est ensuite très compliqué de se détacher de l’un d’eux. Surtout lorsqu’on dépasse le stade junior. Pourquoi as-tu choisi le Leveraged Finance ? Et pourquoi chez Société Générale ? Ce qui m’a plu dans le Leveraged Finance, c’est qu’il s’agit d’un métier très concret dans lequel nous participons au développement des entreprises. Cela procure un vrai sentiment de contribution à l’économie réelle. Je trouve également qu’il s’agit d’un métier complet. Avec à la fois une dimension business, une dimension stratégique et une dimension financière. Il est également indispensable d’apporter un esprit critique dans notre approche par les risques. Enfin, un dernier élément qui m’a fait choisir le Leveraged est la diversité des secteurs et des missions, ainsi que la forte exposition en tant que junior. Concernant le choix de la banque, j’ai choisi la Société Générale car il s’agit d’un très bon nom en Europe. C’est l'une des leaders sur ce marché. Et le dealflow est plutôt important. Par ailleurs, c’est une banque qui est généraliste, tous secteurs, Large Cap et qui fait des transactions à l’international. Enfin, comme j’avais pu le percevoir lors des entretiens mais également dans les échos que j’avais pu avoir, l’équipe est vraiment sympathique et l’ambiance est très bonne. C’est un critère important pour moi. Comment se passent les processus de recrutement à la Société Générale ? Pour obtenir mon poste actuel, j’ai candidaté à une offre sur LinkedIn. J’ai ensuite eu 4 entretiens. Deux entretiens d’une heure. Pour chacun, j’ai rencontré trois membres de l’équipe. J’ai ensuite eu un entretien de fit de deux heures avec le Head de l’équipe. Enfin, j’ai eu un debriefing avec les RH des tests de logique, d’anglais et de personnalité que j’avais dû réaliser chez moi (en ligne). Globalement, je n’ai pas trouvé ces entretiens compliqués car ce n’était pas mes premiers. Je pense que le plus compliqué est de parvenir à se démarquer des autres candidats grâce à sa personnalité. Quelles sont les questions les plus souvent posées en Leveraged Finance ? Les questions de fit les plus fréquentes concernent le parcours académique et professionnel, les stages réalisés et les deals effectués, l’intérêt pour le LBO et la compréhension du métier, les motivations pour rejoindre le Groupe, les qualités et les défauts du candidat et ses passions. Parmi les exercices techniques, on retrouve : Un cas LBO (modélisation du P&L et des cashflows, échéancier de la dette financière nette, calcul du levier) La réalisation d’un SWOT sur une société donnée La présentation par le candidat d’un secteur dans lequel il considère qu’il est intéressant de faire un LBO, les raisons de ce choix et les risques potentiels A ton avis, quelles sont les trois forces qui t'ont permis de décrocher ce poste ? Premièrement, je pense que le parcours logique que je suis parvenue à construire ainsi que les différentes tâches que j’ai pu réaliser au cours de mes nombreuses expériences ont été une réelle force pour ma candidature. Deuxièmement, ma bonne préparation à l’entretien, aussi bien d’un point de vue technique que d’un point de vue fit m’a permis d’aborder sereinement et de réussir sans difficulté les entretiens. Troisièmement, je pense que mon aisance à l’oral et le côté « sympathique » que je dégage ont également été des atouts. Quels sont les principaux débouchés en Leveraged Finance ? Les débouchés sont multiples. Il est possible de faire du Leveraged Finance dans une autre banque, de la Private Debt, du Debt Advisory, du Restructuring, du M&A, rejoindre une fonction finance dans une Corporate, et même faire du Private Equity. Est-ce que le Leveraged Finance est un secteur qui recrute beaucoup ? Les recrutements fonctionnent par vague. Pour les CDI, à cause du contexte actuel, il y a en ce moment un gel des embauches. Surtout que contrairement au M&A, il y a beaucoup moins de rotations donc beaucoup moins de besoins. Pour les stagiaires, nous en avons généralement 1 voire 2. Cela dépend également de l’activité car nous ne voulons pas embaucher un stagiaire s’il n’y a pas de mission sur lequel il peut travailler. Pour finir cette présentation, aurais-tu un conseil à partager à nos lecteurs ? Bien sûr ! Je pense qu’on ne s’en rend pas bien compte lorsqu’on est encore étudiant, mais il est vraiment important de se construire un réseau en gardant de bons contacts avec les personnes que l’on rencontre, à commencer par nos camarades de classe. Car in fine, le monde de la finance est un petit monde et ce sont ces personnes que vous allez recroiser tout au long de votre carrière. Nous remercions une nouvelle fois Amina pour le temps qu’elle nous a accordé. Vous voulez travailler en Leveraged Finance ? Vous l’aurez compris, le Leveraged Finance est au cœur des problématiques d’effet de levier. C’est un métier passionnant et exigeant qui recrute un nombre limité de stagiaires. Une bonne préparation est donc la clé pour décrocher une offre. Training You vous propose une préparation complète en Corporate Finance et un cours dédié au Leveraged Finance construit par deux professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! 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Par Hugo Chami

7 min de lecture

Préparation
3 conseils pour décrocher un entretien en M&A ou Conseil en stratégie

L’obtention d’un entretien en M&A ou Conseil en stratégie n’est jamais facile. Et c’est encore plus le cas si vous ciblez les plus grandes banques (Lazard, Rothschild, Morgan Stanley, Goldman Sachs) ou plus prestigieux cabinets (McKinsey, BCG, Bain, Roland Berger, etc.). Pour augmenter vos chances, nous conseillons de travailler 3 aspects importants de votre candidature : le CV, la lettre de motivation et le networking. Conseil #1 pour décrocher un entretien en M&A ou Conseil en stratégie : Avoir un CV irréprochable Le CV est un document fondamental dans votre dossier de candidature. Sur la forme, le CV représente la « carte de visite » du candidat C’est le premier document professionnel que l’entreprise vous demande de partager. Surtout, vous le transmettez au tout début du process de recrutement. Par conséquent, c’est souvent sur la base du CV que la banque ou le cabinet construit son premiers avis sur le candidat. Alors, quels sont les exigences dans la rédaction du CV en M&A ou Conseil en stratégie ? Premièrement, vous devez être synthétique et aller « straight to the point ». Le CV doit faire une page, pas plus Deuxièmement, vous devez être structuré. Le CV comprend généralement 4 parties distinctes : 1) la formation, 2) les expériences professionnelles, 3) les compétences informatiques et langues et 4) les intérêts ou autres expériences (par exemples vos expériences associatives) Troisièmement, vous devez être rigoureux, sur la forme et sur le fond. La police doit être la même dans tout le document, à la fois pour les titres et les bullets. Vous pouvez par exemple utiliser le Times New Roman qui se répand beaucoup dans les CV. Les petites formes qui débutent vos phrases ou « bullets » sont toujours les mêmes (points, ronds, tirets). Le texte est correctement aligné à gauche et à droite. La numérotation est cohérente et respecte les best practices de ces secteurs. Les fautes d'orthographe ou « coquilles » sont interdites car quasiment éliminatoires. En effet, elles envoient un signal très négatif sur vous et votre capacité à travailler dans une banque d'affaires ou un cabinet de Conseil en stratégie Sur le fond, le CV permet de mettre en avant le profil du candidat Quels sont les profils les plus recherchés par les banques ou cabinets de Conseil en stratégie ? Premièrement, les banques et cabinets recrutent généralement des candidats qui suivent une formation « cible », souvent une école de commerce ou une école d’ingénieurs. Parfois, certains profils universitaires sont aussi ciblés. De plus, si vous envisagez de rejoindre une une boutique d'élite (Lazard, Rothschild, Messier & Associés, Centerview), une des buldge brackets (Goldman Sachs, Citi, J.P. Morgan, Morgan Stanley, Bank of America, etc.) ou un cabinet du top 10 (un « MBB », Roland Berger, Oliver Wyman, Kearney, etc.), il est recommandé d’avoir sur son CV une école parmi les mieux classées. Pour les profils « écoles de commerce », les formations les plus valorisées sont HEC, ESSEC, ESCP, EDHEC, emlyon et Sciences Po. Pour les profils « ingénieurs », ces entreprises recruteront souvent à Polytechnique, Centrale, Ponts et Chaussées, Les Mines, l’ENSAE ou l’ENSAI. Si vous n’étudiez pas dans ces écoles, cela n’annihile pas complètement vos chances, mais cela les réduit. Et il faudra compenser ce déficit par d’autres aspects de votre candidature Deuxièmement, les banques et cabinets valorisent certaines expériences sur un CV. Pour la banque d'affaires, c'est souvent une première expérience en audit, Transaction Services ou un autre métier en lien avec le secteur Corporate Finance. Pour le Conseil en stratégie, on retrouve souvent des expériences en Corporate Finance, comme le M&A ou le Private Equity. Mais pas seulement ! Si vous avez sur votre CV une expérience dans une grande entreprise internationale, une startup ou sur un poste où vous avez développé certaines compétences recherchées en Conseil (travail en mode projet ou avec des chiffres), votre profil sera aussi très attractif  Conseil #2 pour décrocher un entretien en M&A ou Conseil en stratégie : Rédiger une bonne lettre de motivation La lettre de motivation est une opportunité unique de se distinguer des autres candidats. Démontrer votre motivation D’abord, elle permet de prouver votre motivation pour la banques ou le cabinet. Comment faire ? Le candidat doit nécessairement montrer dans sa lettre qu’il connait bien l'entreprise dans laquelle il postule et ses particularités par rapport aux autres acteurs du secteur. Pour renforcer sa connaissance de l'entreprise, vous avez trois possibilités : Premièrement, et c’est le plus simple, vous pouvez rechercher des informations directement sur le site de la banque ou du cabinet. A noter que vous avez aussi beaucoup d'informations dans nos fiches entreprises (à la fois pour les banques, les fonds d'investissement et les cabinets de Conseil en stratégie) Deuxièmement, et cela nécessite un peu plus d’efforts, vous pouvez participer à des évènements où vous allez rencontrer des banquiers ou consultants qui travaillent dans l'entreprise Troisièmement, et c’est ce qui prend le plus de temps, vous pouvez contacter des professionnels. Et leur proposer un call pour discuter de leur expérience Ce qui est important, c’est d’adapter sa lettre à chaque banque ou cabinet afin de montrer que vous avez compris où vous postulez, et ainsi éviter le risque de passer pour un « passager clandestin » qui a simplement vu de la lumière sur la plateforme Jobteaser. Construire votre lettre de motivation Ensuite, pour être le plus pertinent possible, vous devez être structuré et rigoureux dans votre lettre. Précisément, la lettre de motivation se compose de 5 parties : Un en-tête en haut avec des informations sur vous et l’intitulé du poste Quatre paragraphes : introduction, pourquoi la banque ou le cabinet, pourquoi vous, conclusion  Sur le format, la lettre de motivation répond aux mêmes exigences que le CV. Pour plus de détails, vous pouvez lire notre article sur La lettre de motivation en Conseil en stratégie. Conseil #3 pour décrocher un entretien en M&A ou Conseil en stratégie : Networker pour booster votre candidature Le networking est souvent sous-évalué par les candidats. Et pourtant, il facilite grandement les chances de décrocher un entretien. Avec une même formation et des expériences professionnelles équivalentes, le candidat qui « networke » bien décrochera toujours plus d’entretiens et augmentera donc ses chances d’obtenir un meilleure stage. Alors comment faire ? D’abord, vous devez être proactif. Vous ne devez jamais vous limiter à une candidature en ligne. Qu’elle soit spontanée, sur le site de la banque ou du cabinet, ou via une plateforme de recrutement comme Welcome to the Jungle ou Jobteaser. En effet, votre candidature sera malheureusement noyée dans une masse énorme et risque de passer à la trappe. Vous devez évidemment postuler en ligne, mais accompagner ensuite ces candidatures par d’autres éléments. Premièrement, vous pouvez participer à des évènements de networking collectif. Par exemple des forums écoles où vous retrouvez généralement les principales entreprises des secteurs. Des « études de cas » organisées sur les campus des écoles ou dans les locaux des banques ou cabinets. Ou encore des webinaires comme ceux régulièrement organisés par Training You Deuxièmement, vous pouvez contacter des professionnels directement. C’est le networking individuel. Pour cela, deux canaux sont très efficaces : Linkedin et les mails. Nous vous conseillons de contacter en priorité des banquiers ou consultants qui partagent un point commun avec vous. Ici, le réseau des alumni de votre école est d’une grande aide ! Enfin, au-delà de l’aide dans l’obtention de l’entretien, la participation à ces évènements ou les discussions avec des professionnels vont vous aider à connaitre davantage l'entreprise. Par conséquent, vous aurez des éléments intéressants à inclure dans votre lettre de motivation. Et en plus, vous pourrez les réutiliser pendant la partie fit de l’entretien. Pour plus de détails, vous pouvez lire notre article sur Pourquoi le networking est important dans le Conseil en stratégie ?. Vous souhaitez décrocher un entretien en M&A ou Conseil en stratégie ? Une candidature réussie en M&A ou Conseil en stratégie se base sur 3 piliers. Le premier, c’est le CV qui démontre l’attractivité de votre profil pour le secteur. Le second, c’est la lettre de motivation qui prouve votre intérêt pour rejoindre une banque ou un cabinet en particulier. Le troisième, c’est le networking qui boostera votre dossier de candidature par une possible recommandation en interne. Avec tout cela, vous devriez décrocher un maximum d’entretiens ! Et ensuite ? Décrocher l'entretien c’est bien. Le réussir, c’est encore mieux ! Pour cela, il faut être particulièrement bien préparé. Pour le M&A, les recruteurs évaluent chaque candidat sur le fit et surtout la compréhension de certains concepts financiers (retrouver notre article sur les questions techniques). Et pour le Conseil en stratégie, c'est important d'être prêt à la fois pour la partie fit et sur l'étude de cas. Pour les plus ambitieux, vous pouvez retrouvez tous nos contenus exclusifs dans nos Packs en ligne. Ils incluent en Corporate Finance : 22 cours (M&A, autres métiers en Corporate Finance, outils pratiques), +300 questions d'entretiens corrigées, 3 tests d'entraînement, 65 fiches banques et fonds et des podcasts avec des banquiers. Pour le Conseil en stratégie, ils contiennent : 20 cours (fit, framework, market sizings, etc.), +170 études de cas résolues en live au format vidéo (avec les dialogues entre le candidat et l'interviewer), 14 fiches secteurs, 17 fiches cabinets et des podcasts exclusifs avec des consultants. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves !Découvrir les cours en Corporate Finance Découvrir les cours en Conseil en stratégie


Par Guillaume Pommier

6 min de lecture

Décryptage
Les 10 principaux métiers en Corporate Finance

Il existe de nombreux métiers en Corporate Finance. Ces métiers intéressent beaucoup les étudiants. Et ils attirent de nombreux candidats. Cependant, ces métiers en Corporate Finance sont souvent mal connus. De plus, les candidats ne se préparent pas souvent de manière très efficace aux entretiens. Qui sont pourtant très sélectifs ! Surtout pour des métiers comme le M&A ou le Private Equity. Dans cet article, on passe en revue les 10 principaux métiers en Corporate Finance. Et pour chaque métier, on vous rappelle quelques outils pour préparer au mieux vos entretiens. 1) Mergers & Acquisitions (M&A) Parmi les métiers en Corporate Finance, le M&A est peut-être le plus connu et sélectif. Le banquier M&A est un intermédiaire entre un acheteur et un vendeur dans le cadre d’une transaction financière. C’est un tiers à l’opération qui conseille le vendeur (mandat sell-side) ou l’acheteur (mandat buy-side) à chaque étape de la transaction. Par exemple, lors d’un mandat de vente, la banque d’affaires va : Rechercher des acquéreurs potentiels (entreprises ou fonds d’investissement) Préparer la documentation sur l’entreprise (teaser, information memorandum, management presentations) Valoriser la cible Conduire les négociations avec les acheteurs (qui ont manifesté un intérêt pour acheter l’actif) > A lire aussi : 4 principales missions d’un stagiaire en M&A Les entretiens sont particulièrement techniques pour décrocher un stage M&A. Il faut de solides connaissances en Corporate Finance (comptabilité, EqV-EV Bridge, valorisation, etc.) mais aussi une bonne maîtrise des process M&A. Les process de recrutement sont généralement composés d’au minimum 2 tours. Avec un premier tour très technique. Et un second axé sur le fit. Ce process peut aussi être complété par des tests en ligne. Dans tous les cas, ils sont réputés pour être très challenging. Pour vous aider : Les cours de l'école ne suffisent pas ! Pour connaître et pouvoir répondre aux principales questions posées lors d'un entretien M&A, vous pouvez retrouvez les cours de M&A sur la plateforme Training You. A la fois sur le fit, la technique et pour les tests en ligne (avec PowerPoint et Excel) ! 2) Equity Capital Market (ECM) Les professionnels de l’ECM conseillent les entreprises qui cherchent un financement en actions sur les marchés financiers. Comme pour le DCM, les équipes ECM sont généralement une division au sein des banques universelles. Elles font le lien entre l’entreprise cliente qui cherche un financement et les investisseurs qui vont la financer. Les produits classiques de l’ECM sont : L’IPO. C'est la vente d’actions nouvelles ou existantes sur le marché L’augmentation de capital. C'est l'émission de nouvelles actions sur le marché La vente d’un bloc d’actions. C'est la cession d’actions sur le marché Dans ces opérations, les équipes ECM conseillent d'abord l’entreprise (valorisation, prospectus, road show, etc.). Ensuite, les équipes Sales & Trading de la banque placent le titres auprès des investisseurs. Pour vous aider : Les entretiens en ECM exigent des connaissances financières solides et une parfaite maîtrise des financements en actions (IPO, augmentation de capital, etc.). Pour tout savoir sur le métier et avoir un aperçu des fondamentaux à maîtriser, vous pouvez visionner le cours d'ECM sur la plateforme Training You. 3) Debt Capital Market (DCM) Les professionnels du DCM conseillent les entreprises qui souhaitent se financer avec de la dette sur les marchés financiers. Les équipes DCM travaillent généralement au sein des grandes banques universelles (Goldman Sachs, J.P. Morgan, Deutsche Bank, etc.). Leur rôle est de faire le lien entre l’entreprise cliente qui cherche un financement et les investisseurs qui peuvent la financer. Le plus souvent, le produit classique du DCM est l’obligation, qui est émise par l’entreprise cliente et souscrite par les investisseurs sur les marchés financiers. A noter qu’il ne faut pas confondre le DCM avec le Leveraged Finance qui est davantage spécialisé sur des produits de dette privée pour des fonds de PE dans le cadre d’un LBO. Pour vous aider : Les entretiens en DCM sont spécifiques. Pour les préparer au mieux, on vous conseille de suivre notre cours de DCM sur la plateforme. Il a été spécialement conçu par un professionnel du secteur.  4) Leveraged Finance (LevFin) Le Leveraged Finance a un lien très étroit avec le Private Equity. Les équipes Leveraged Finance travaillent au sein des grandes banques universelles (BNP Paribas, Société Générale, etc.). Concrètement, les fonds d’investissement font appel à ces équipes pour souscrire de la dette dans le cadre de leurs opérations LBO. Pour les entretiens, vous devez avoir de solides connaissances financières et une parfaite maitrise des mécanismes de financement des entreprises par la dette : différents types de dettes, maturité, covenants, niveau de risque, etc. Pour vous aider : La plateforme Training You vous permettra d'approfondir vos connaissances en Leveraged Finance . Comment ? Avec le cours de Leveraged Finance construit par deux professionnels de ce métier. 5) Private Equity (PE) Le Private Equity fait aussi parmi des métiers en Corporate Finance les plus attractifs. Concrètement, le Private Equity (Capital Investissement en français) consiste à investir au capital des sociétés non cotées. Les entreprises ciblées ont déjà atteint un stade de maturité. L’investissement est donc peu risqué. Le fonds de PE prend une participation minoritaire ou majoritaire. Et il accompagne l’entreprise dans son développement pendant une période relativement courte (entre 5 et 7 ans). L’objectif pour l’investisseur est de revendre la cible en générant la plus-value la plus élevée possible pour maximiser son TRI (Taux de Rendement Interne). > A lire aussi : 5 raisons de travailler en Private Equity Les entretiens en Private Equity sont relativement similaires à ceux en M&A. Cependant, les recruteurs évaluent les candidats de manière plus systématique sur vos connaissances en LBO (ex : faire un LBO Paper) et la maîtrise du secteur d’activité dans lequel investit le fonds (ex : analyse du marché). Pour vous aider : Décrocher un stage en Private Equity demande une attention particulière lors de votre préparation. Sur la plateforme Training You, vous avez accès à la fois à un cours sur les LBO et un cours complet dédié aux entretiens en Private Equity. 6) Venture Capital (VC) Le Venture Capital (Capital Risque en français) consiste à investir au capital d’entreprises non cotées qui sont en phase de création ou au tout début de leur développement. En effet, ces entreprises ont souvent besoin de capitaux importants pour financer le démarrage de leur activité ou de leur croissance. C'est là que le VC intervient. Premièrement, les fonds de VC financent ces entreprises prometteuses. Deuxièmement, ils les conseillent et les accompagnent dans leur développement. Par conséquent, le VC est à la croisée de la finance d'entreprise et du monde de la startup. Pour vous aider : De nombreux étudiants sont intéressés par le VC. Pour les entretiens, il est primordial d'avoir de solides connaissances financières (comptabilité, valorisation) mais aussi une bonne connaissance de l’écosystème startup (levées de fonds, table de capitalisation, etc.). De plus, la maîtrise du secteur d’activité dans lequel investit le fonds sera très important. Nous conseillons deux choses. D'abord, vous devez réviser avec nos cours fondamentaux en M&A et Private Equity. Ils seront aussi très utiles pour le Venture Capital. Ensuite, vous devez absolument visionner notre cours spécifique pour les entretiens en Venture Capital afin de maîtriser les notions clés sur ce métier particulier. 7) Transaction Services (TS) Les professionnels du Transaction Services sont généralement regroupés dans un département spécifique au sein des grands cabinets d’audit (Big 4) ou dans des cabinets spécialisés en conseil financier (ex : Accuracy). Ils interviennent dans un cadre transactionnel (une opération M&A) à un moment très précis du process (la phase de due diligence). Leur rôle consiste à analyser l’ensemble des risques comptables et financiers de l’entreprise à vendre puis de rédiger (quand ils conseillent le vendeur) ou challenger (quand ils conseillent l’acheteur) un rapport de due diligence financière. Au-delà de l’analyse des risques, le rapport contient souvent plusieurs retraitements sur les principaux agrégats financiers de l’entreprise, tels que l’EBITDA, la dette financière nette ou le BFR. L'objectif : Les ajuster le plus précisément possible pour les faire correspondre à la vie courante de l’entreprise. > A lire aussi : Les 10 cabinets où travailler en Transaction Services en France Pour vous aider : Pour les entretiens, il est plus que nécessaire de maîtriser les états financiers ainsi que les principaux retraitements comptables puisqu'il n'est pas rare d'avoir des cas pratiques en entretien dans le but de valider vos connaissances. Pour réviser vos entretiens en TS, vous pouvez suivre notre cours dédié au Transaction Services spécialement conçu par des professionnels du secteur pour vous aider à maîtriser les notions clés et ainsi réussir vos entretiens en TS ! 8) Audit Il faut distinguer les différents types d’audit. D'abord, l’audit interne et l’audit externe. L’audit interne se réalise en interne et se rapproche donc du contrôle de gestion. L’audit externe est une analyse indépendante réalisée par un commissaire aux comptes. Ensuite, l’audit légal et l’audit contractuel. L’audit légal est défini par la loi et réalisé par un commissaire aux comptes qui a pour objectif de certifier les comptes de l’entreprise. En revanche, l’audit contractuel se réalise sur demande de l’entreprise pour répondre à un contexte particulier. Par exemple une due diligence dans le cadre d’une opération M&A. Quoi qu'il en soit, un auditeur a pour mission d'établir une étude et une analyse du fonctionnement d'une entreprise ou d'un de ses services. > A lire aussi : Où travailler en audit ? Pour vous aider : Pour les entretiens, vous devez avoir de connaissances solides en comptabilité ainsi que de bonnes bases en droit. A noter que lorsque vous postulez en audit, il est nécessaire de faire un travail de recherche sur les différences entre les cabinets, en particulier entre les membres du Big 4 qui sont Deloitte, EY, KPMG et PwC. Nous conseillons de suivre notre cours spécialement conçu pour décrocher son stage en audit ! 9) Analyse Crédit Le métier s’exerce au sein d’une banque de détail (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, etc.). Il s’agit pour le banquier d’analyser les demandes de crédit des clients de la banque (particuliers ou entreprises) et d’évaluer les risques à leur accorder le prêt. Pour les entreprises, cette évaluation repose sur une analyse financière détaillée de la société à partir de ses états financiers historiques et du Business Plan sur les prochaines années. Ensuite, l’analyste attribue une note ou « scoring » qui déterminera les conditions commerciales du prêt accordé par la banque. Pour vous aider : Vous devez être très à l’aise en comptabilité. En effet, il n'est pas rare que les recruteurs vous demande de réaliser une analyse financière à partir d'états financiers et même extra-financiers d’une entreprise. Décrocher un stage en Analyse Crédit demande aussi une attention particulière. N'hésitez pas à regarder par exemple notre cours de Comptabilité pour tout comprendre des 3 états financiers. 10) Contrôle de gestion C'est de l'audit interne. Concrètement, le contrôle de gestion consiste à suivre la performance opérationnelle de l’entreprise et s’assurer que cette performance est en adéquation avec la stratégie préétablie. Il mesurer en temps réel la performance de l’entreprise pour s’assurer de l’utilisation optimale de ses ressources. D'abord, le contrôle de gestion permet d’acquérir des connaissances et compétences qui sont très utiles dans d'autres métiers en Corporate Finance. Ensuite, il est au cœur des opérations d’une entreprise. Le stagiaire est très exposé à différents départements et pourra avoir une vue d’ensemble de son fonctionnement. Enfin, le contrôle de gestion est étroitement lié à la stratégie de l’entreprise. On peut donc développer une bonne compréhension de la manière dont les décisions financières et opérationnelles soutiennent la réalisation des objectifs stratégiques de l’entreprise. Pour vous aider : Si vous n'avez pas encore beaucoup d’expérience en finance, le contrôle de gestion sera une excellente porte d’entrée ! Et cela vous permettra d’accéder ultérieurement à des postes qui se rapprocheront davantage peut-être de votre projet professionnel. Vous pouvez préparer vos entretiens avec notre cours de Contrôle de gestion qui aborde l’ensemble des notions clés du métier : différents coûts, allocation des coûts, gestion et valorisation des stocks, analyse de la performance de l’entreprise.. Vous souhaitez travailler dans l'un de ces métiers en Corporate Finance ? C'est possible ! Les métiers en Corporate Finance sont très pertinents à la sortie de l'école. A la fois pour apprendre et avoir un tremplin pour la de votre carrière. Mais les process de recrutement sont compétitifs. Vous l'avez compris en lisant l'article. Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Avec nos Packs, vous aurez accès aux vidéos sur le fit, les concepts techniques à maîtriser pour chaque métier, des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises et des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Sixtine Brule

9 min de lecture

Décryptage
5 boutiques M&A américaines à la conquête de la France

Vous connaissez sûrement la banque d’affaires Lazard. Elle est régulièrement en tête des League Tables pour le M&A en France. Lazard est la première véritable boutique franco-américaine à être installée depuis plusieurs décennies à Paris ! Mais aujourd'hui, plusieurs boutiques M&A américaines s'implantent à Paris. Le phénomène est courant. Revenons sur Lazard. La création de la banque en 1844 est étroitement liée aux deux pays : France et Etats-Unis. A la France d’abord. La banque est créée par une fratrie de jeunes français originaires de Lorraine (Alexandre, Élie et Simon). Aux Etats-Unis ensuite. Les trois frères (d’où le nom de « Lazard Frères ») sont émigrés en Louisiane, l’ancienne terre française du continent Nord-Américains. Au départ, l’entreprise fondée par les frères Lazard, bientôt rejoints par leur cousin Alexandre Weil, était une quincaillerie. Puis l’entreprise évolue. Géographiquement d’abord. Quand les frères Lazard quittent leur Louisiane pour s’installer en Californie dans la région de San Francisco, aussi attirés par la « ruée vers l’or » de l’époque. Opérationnellement ensuite. Car le commerce initial va progressivement devenir une banque. Et pendant tout le XXème siècle, la banque Lazard sera organisée en trois maisons indépendantes. A New York, c’est une banque créée aux Etats-Unis. A Paris, c’est une banque créée par des français. Et à Londres, la place forte de la finance en Europe. Mais Lazard n’est plus la seule banque « américaine » à être présente en France. Depuis quelques années, plusieurs boutiques américaines ont ouvert un bureau à Paris pour couvrir le marché français. Et cette tendance s’est accélérée avec le Brexit initié en 2016 et officialisé depuis début 2021. Paris va-t-il remplacer la City de Londres pour devenir la place forte de la finance en Europe ? Faisons un rapide état des lieux des boutiques M&A américaines qui veulent conquérir le marché français et européen. 1) Perella Weinberg Fondée en 2006 par Joe Perella et Peter Weinberg, Perella Weinberg est l'une des principales boutiques M&A américaines. Et elle a lancé son bureau à Paris dès 2018. A l’époque, ce nouveau bureau est le 12ème de Perella Weinberg dans le monde et seulement son 2ème en Europe avec Londres. Au départ, l’ouverture du bureau parisien est étroitement lié au Brexit, voté par le peuple britannique deux ans auparavant. C’est ce que confirme Joe Perella qui affirme que « le climat en France est devenu bien plus hospitalier. Le changement en France est très positif, nous voulons y investir, nous rapprocher de nos clients ». Et la banque américaine va réussir ses débuts. D’abord, Perella Weinberg attirent rapidement plusieurs banquiers français de renom chez des concurrents comme Bank of America ou Goldman Sachs. Surtout, elle confie la direction du bureau au français David Azéma. C'est un ex-banquier de Bofa et ancien commissaire aux participations de l’État. David Azéma travaillait déjà comme associé chez PWP depuis mars 2017. Ensuite, Perella Weinberg est impliqué sur plusieurs opérations peu après son lancement. Par exemple, la banque conseille Bouygues lors du rapprochement des activités ferroviaires de Siemens et d'Alstom. Aujourd’hui, dans un contexte de reprise post pandémie, Perella Weinberg souhaite renforcer rapidement ses effectifs en France et développer des expertises sectorielles pour concurrencer les plus grandes banques. En juillet 2021, la banque a par exemple officialisé l’arrivée de Gilles Tré-Hardy, ancien banquier de Lazard secteur TMT où il a épaulé Vincent Le Stradic pendant près de 10 ans avant de rejoindre récemment Bank of America comme Managing Director. A Paris, Gilles Tré-Hardy aura la responsabilité du secteur télécoms. De plus, la boutique a recruté en 2022 Stéphane Richard, l’ancien patron de Orange pour se développer rapidement dans se secteur. Pour en découvrir davantage sur Perella Weinberg : Vous pouvez retrouver notre page entreprise sur Perella Weinberg et un article complet dédié au développement de la boutique. 2) Moelis & Co Fondé en 2007 par Ken Moelis, la banque Moelis & Co a rapidement intégré le top 10 des conseils M&A aux Etats-Unis en étant impliquée rapidement dans des grosses opérations. En 2007, Moelis & Co conseille les hôtels Hilton dans leur vente au fonds d’investissement Blackstone pour 26,5 milliards de dollars. En 2008, la banque conseille Yahoo dans sa défense face à l’OPA hostile de Microsoft pour un montant 45Mds$ ou encore Anheuser-Busch dans sa cession à InBev pour 61Mds$. Moelis & Co a ouvert son bureau parisien sur les Champs-Elysées en 2018 avec comme objectif principal de conseiller des clients internationaux qui cherchent à acquérir des actifs français.   3) Centerview Partners Fondée en 2006 par Blair Effron et Robert Pruzan, Centerview Partners fait partie des principales boutiques M&A américaines présentes à Paris. Elle intervient principalement sur trois types d’opérations : Le conseil M&A Les restructurations La défense contre les activistes Son siège social est à New York. Et la banque affiche déjà un solide track record aux Etats-Unis. En effet, elle s’est rapidement imposée dans le paysage des M&A face aux grandes banques traditionnelles. Par exemple, elle a conseillé en 2019 le joaillier américain Tiffany lors de son rachat par LVMH pour 16 milliards de dollars ou la 21st Century Fox lors de sa cession à Walt Disney pour 71 milliards de dollars. Pour élargir son champ d’action vers l’Europe, Centerview Partners a annoncé l’ouverture de son bureau parisien en avril 2020. Surtout, la banque recrute Matthieu Pigasse, l’ancien banquier star de Lazard, pour le diriger. Matthieu Pigasse avait officialisé son départ de Lazard quelque mois auparavant en octobre 2019, avec une clause de non concurrence qui expirait à la fin du mois de mars. Depuis le lancement, Centerview Partners a réussi un développement rapide. Depuis ses locaux de l’avenue Matignon, la boutique est passée de 5 à 20 banquiers en un peu plus d’un an. Aux côtés des anciens de Lazard Mathieu Pigasse et Nicolas Constant, Centerview Partners avait aussi recruté l’associé-gérant de Rothschild & Co Grégoire Heuzé. Mais l’ancien conseillé de Bruno Le Maire a quitté Centerview peu après son arrivée. En effet, il vient de lancer sa propre banque d'affaires baptisée Altamoda. En ce qui concerne les deals, Centerview Partners a déjà un track record bien rempli. La boutique a conseillé sur une dizaine de deals en France, dont la vente du bloc d’Engie dans Suez à Veolia (conseil des administrateurs d'Engie) ou le rachat des cliniques C2S par Elsan au fonds d’investissement Eurazeo (conseil de Elsan). Pour en découvrir davantage sur Centerview Partners : Vous pouvez retrouver notre page entreprise sur la boutique et un article complet dédié au développement de Centerview.   4) Greenhill & Co Fondée en 1996 par Robert F. Greenhill, l’ancien président de Morgan Stanley, la banque d’affaires Greenhill & Co conseille sur des opérations M&A, de financement et de conseil stratégique. La boutique fait valoir un track record élevé avec une appétence particulière pour certains secteurs comme les biens d’équipement, les matériaux de construction et engins de chantier, les services financiers, la santé ou l’agroalimentaire. Greenhill & Co possède 16 bureaux répartis dans le monde. Déjà présente en Europe à Londres, Francfort, Stockholm et Madrid, la banque a ouvert son bureau à Paris en 2019, dirigé par Amélie Négrier-Oyarzabal, une ex-Lazard. Son objectif est de concurrencer directement les grandes banques américaines déjà sur place. Pour cela, Greenhill & Co devrait prochainement accueillir jusqu’à 20 personnes dans son bureau parisien. D’ailleurs, depuis le rachat de Cogent Partners en 2015, la banque propose aussi une offre de conseil sur le marché secondaire du capital-investissement. Greenhill & Co s’est pour le moment distingué dans plusieurs gros buy-side. En 2021, la boutique a conseillé le groupe Altrad dans le rachat de Endel, la filiale de Engie spécialisée dans la maintenance industrielle et les services à l’énergie. Surtout, Greenhill & Co était conseil de Bouygues sur le dossier Equans qui a agité la place de Paris depuis la rentrée. En co-mandat avec Credit Agricole CIB, Greenhill & Co remporte avec Bouygues le processus d’enchères mis en place par Engie pour céder sa filiale Equans, spécialisée dans les services multitechniques pour 7,1 milliards d’euros. Pour en découvrir davantage sur Greenhill & Co : Vous pouvez retrouver notre page entreprise sur la Greenhill & Co et un webinaire réalisé avec un ancien stagiaire de la boutique.   5) The Raine Group Créée en 2009 par Jeff Sine et Joe Ravitch, The Raine Group est à la fois un conseil M&A et un fonds de Venture Capital. La banque a par exemple conseillé SoftBank dans le rachat puis la vente de Arm pour 40 milliards de dollars ou les propriétaires du club de football Manchester City dans la vente d’une participation de 10% au capital du club à Silver Lake. De plus, elle détient aussi des participations dans plusieurs startups européennes comme SoundCloud, Huuuge ou Moonbug. The Raine Group a ouvert son bureau en France en octobre 2021. Bernard Mourad (ex-banquier de Patrick Drahi chez Morgan Stanley et Bofa) dirige l’équipe. Ce dernier connait très bien l’environnement des M&A en France. Et il bénéficie d’un solide réseau dans le secteur privé et public. En effet, il était en 2017 l'un des premiers soutiens de la campagne d'Emmanuel Macron. The Raine Group veut rapidement s’imposer comme une alternative crédible face aux boutiques M&A américaines et autres plus connues sur la place. La banque veut aussi mettre en avant son expertise en TMT ! Avec le recrutement de Bernard Mourad, l’objectif prioritaire est de trouver des opportunités dans la French Tech. D'autres boutiques M&A américaines à Paris ? Les boutiques américaines présentes sur le marché des M&A sont déjà nombreuses. Et cette tendance pourrait ne pas s’arrêter là. Deux autres boutiques M&A américaines pourraient prochainement lancer leur aventure française. D’abord, Evercore qui voulait ouvrir un bureau à Paris depuis 2019. Mais la boutique a repoussé son arrivée en raison de la crise sanitaire. Fondée en 1995 par Roger Altman, la banque Evercore est déjà présente dans 3 pays en Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Espagne). Et elle envisage sérieusement de se lancer à Paris. On a reparlé de l'ouverture d'un bureau en 2023. Cependant, le projet n’a pour le moment pas vraiment abouti. Un : En raison de l’échec des premiers recrutements. Deux : Avec la dégradation des perspectives du marché actuellement. Avec la forte reprise économique depuis quelques mois, Evercore va peut-être revoir ses plans. Ensuite, PJT Partners pourrait arriver à Paris. La boutique est née de la scission du géant américain Blackstone. Qui plus est, elle vient de s’offrir les services du patron historique de Morgan Stanley en France, René Proglio. PJT Partners n’a pour le moment pas ouvert officiellement un bureau en France. Mais la banque a déjà recruté plusieurs banquiers français qui travaillent depuis Londres. Avec l’arrivée de René Proglio, un spécialiste du marché M&A en France depuis plus de trente ans, PJT Partners affiche peut-être haut et fort sa future ambition de peser sur le marché français des M&A.   Vous voulez travailler dans l'une des boutiques M&A américaines à Paris ou une autre ? Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir les process de recrutement en M&A, Private Equity et autres métiers en Corporate Finance : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Training You, c'est bien plus que des cours en ligne individuels. C’est le Netflix de la Corporate Finance. 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Par Guillaume Pommier

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Décryptage
SPAC : tout comprendre sur le phénomène à la mode de la finance

Il y a eu les IPO, les OPA ou OPE, l’EBITDA ou encore le PER ratio. Voici venu le nouvel acronyme à la mode de la finance : le SPAC. Cet OVNI financier attire de plus en plus d’investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou particuliers. Né dans les années 1980, le SPAC connait un fort regain d’intérêt depuis quelques mois. En 2021, près de 610 SPACs se sont cotés sur les marchés américains, levant au passage 162 milliards de dollars. Quelle est cette pratique boursière qui s’est déjà imposée à Wall Street et qui tente de conquérir l’Europe ? Qu'est-ce qu'un SPAC ? Inventé dans les années 1980 aux Etats-Unis, le SPAC ou « Special Purpose Acquisition Company » est une coquille vide. C’est-à-dire une société qui n’a aucune activité opérationnelle et dont la seule raison d’être est de procéder dans un futur proche (généralement deux ans) à une acquisition. Le processus se déroule en deux étapes. D’abord, le SPAC lève des capitaux par le biais d’une introduction en bourse Ensuite, le SPAC acquiert une entreprise non cotée avec les capitaux levés Qui sont les actionnaires du SPAC ? Trois types de personnes sont actionnaires du SPAC : 1) Les fondateurs ou sponsors qui sont à l’origine du SPAC Ils sont banquiers, entrepreneurs ou encore investisseurs de premier plan. Ils ont souvent une forte personnalité. Et surtout un projet !  Parmi les plus connus en France, on peut citer Matthieu Pigasse, Xavier Niel ou Bernard Arnault. Quelquefois, des artistes ou sportifs célèbres participent aussi au lancement d’un SPAC. C’est par exemple le cas de la légende du basket américain Shaquille O’Neal ou de la championne de tennis Serena Williams. Ces sponsors apportent environ 2% des fonds dans la coquille vide lors de la création du SPAC. Cet argent permet de payer les frais de départ liés au processus d’émission (banque d’affaires, avocats, etc.). De plus, les fondateurs vont identifier le secteur d'activité de la première cible ainsi que le lieu de cotation (Paris ou Amsterdam en Europe), et rédiger le prospectus de cotation du SPAC. Enfin, ils assurent le marketing pour attirer les investisseurs. 2) Les investisseurs institutionnels qui apportent le reste des capitaux lorsque la coquille vide réalise son IPO Ces investisseurs apportent des fonds pour un montant à peu près équivalent à 50x la mise de départ des sponsors. En Europe, la taille des levées de fonds est relativement harmonisée entre 250 et 300 millions d'euros. A savoir que seuls les investisseurs qualifiés peuvent participer à ce tour de table en Europe. Petite spécificité : les fonds sont ensuite mis sous séquestre le temps que le SPAC acquiert une première cible. En général, les fondateurs ont deux ans pour procéder à cette acquisition. D’ailleurs, les investisseurs ne savent pas quelle cible sera rachetée au moment où ils apportent leurs capitaux. Ils connaissent uniquement le secteur ciblé. Souvent, il est en lien avec l’expertise sectorielle des sponsors. Par exemple, le premier SPAC lancé en France en 2016 par Matthieu Pigasse, Xavier Niel et Pierre-Antoine Capton ciblait le secteur des médias. Ils ont aussi une vague idée de la taille de l’opération et des ratios de rentabilité attendu. Mais le SPAC reste avant tout un pari sur les fondateurs. 3) Les investisseurs particuliers qui peuvent acheter des actions du SPAC une fois coté en bourse Car une fois acquise, la cible fusionne avec la coquille vide. Et l’ensemble devient une entreprise cotée accessible à l’ensemble des investisseurs en bourse. Que se passe-t-il si le SPAC ne trouve pas de cible ? Il arrive que le SPAC n’identifie aucune cible de bonne qualité. Depuis 2009, environ 1 SPAC sur 10 a été liquidé sans avoir trouvé de cible. Cela reste évidemment assez faible mais ce chiffre pourrait augmenter dans les prochains mois compte tenu de la forte augmentation du nombre de SPAC. Dans ce cas, l’argent des investisseurs préalablement mis sous séquestre leur est rendu, avec en plus quelques intérêts reçus liés au temps. Surtout, les fondateurs perdent leur mise de départ. Certains détracteurs du SPAC comme le financier américain Warren Buffet dénonce le manque d’alignement entre les intérêts des différents actionnaires. Les sponsors doivent absolument trouver une cible car sinon ils perdent leur argent. Or, l’identification d’une cible de bonne qualité puis son rachat après avoir trouvé un accord sur la valorisation est parfois difficile. Surtout dans une période d’emballement des prix comme aujourd’hui. Conséquence : les sponsors pourraient avoir tendance à proposer des cibles de moins bonne qualité faute de mieux pour ne pas perdre leur mise. Ce qui entre directement en conflit avec les investisseurs. Autre problème : les investisseurs institutionnels ont un horizon de court terme par rapport aux actionnaires particuliers. Selon une étude de la Stanford Law Business School en avril 2021, la mise sous séquestre des fonds, les intérêts financiers reçus lié au temps puis la revente de certaines options accordées par le SPAC rapporterait aux investisseurs plus de 10% de rendement. Avec en face un risque quasi nul. Car ces investisseurs n’ont pas l’intention de porter les actions et vendent souvent dès que la fusion a eu lieu. Pourquoi le SPAC est redevenu à la mode ? Alors que seulement une vingtaine de SPAC par an a été lancée dans le monde entre 2014 et 2016, le volume d'émission a augmenté autour de 50 par an entre 2017 et 2019. Avant d'exploser depuis 2020. On atteint même un pic de 300 émissions au premier trimestre 2021. Comment expliquer cette frénésie ? Les raisons conjoncturelles : une mode du SPAC Au niveau conjoncturel, les excès de liquidités sur les marchés financiers liés aux politiques monétaires accommodantes des banques centrales depuis la crise sanitaire (et même avant d’ailleurs) ont encouragé le phénomène SPAC. Car les investisseurs doivent placer ces liquidités sur des produits à plus haut rendement dans un environnement de taux extrêmement bas. Et cela entraîne à la fois la hausse du prix des actions et le boom du Private Equity. Les raisons structurelles : les avantages du produit SPAC Au niveau structurel, le SPAC offre plusieurs avantages : 1) Pour les fondateurs Il permet une souplesse dans le levée des fonds. Selon Matthieu Pigasse, « avec une levée de fonds de 300 millions d'euros, on peut viser une cible de 2 milliards d'euros ou plus ». La valorisation des cibles rachetées par un SPAC représente en moyenne 4 fois les montants initialement levés. Car le SPAC dispose de tous les leviers d'une société cotée pour financer l’acquisition. 2) Pour les investisseurs Il est un projet accessible à tous à condition de bien parier sur les compétences des fondateurs. Alors que l’IPO classique est souvent réservée à des investisseurs institutionnels, chacun peut investir dans un SPAC une fois sa cotation finalisée. D’ailleurs, 40% des volumes proviendraient déjà des investisseurs particuliers. Si vous voulez tout comprendre des IPO et réviser avant vos entretiens de stage M&A ou plus généralement pour vos stages Corporate Finance, il est possible de tout réviser sur les IPO grâce à la formation créée par deux ex-banquiers de Lazard. 3) Pour l’entreprise rachetée Il est un gain de temps. Une IPO classique nécessite a minima 6 mois de travail quand le SPAC a déjà émis le prospectus et levé des fonds auprès des investisseurs. Qui plus est, le prix de vente est moins incertain que dans une IPO classique, souvent impacté par la volatilité des marchés. Comment faire si une forte correction sur les marchés survient juste au moment où la société voulait faire son IPO ? Quels sont les SPAC emblématiques en France ? Voici quatre exemples de SPAC en France. 1) Mediawan (2016) En France, le premier SPAC date de 2016 avec le lancement de Mediawan par Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton qui ciblait le secteur des médias. Mediawan a réalisé plusieurs acquisitions (Groupe AB, le pôle TV d’EuropaCo ou Lagardère Studios) pour s’imposer comme un leader de l’audiovisuel en Europe. Depuis, les trois fondateurs ont réalisé une OPA sur Mediawan qui est maintenant retiré de la cote. 2) Organic (2020) En décembre 2020, Xavier Niel et Matthieu Pigasse ont lancé avec Moez-Alexandre Zouari un nouveau SPAC baptisé 2MX Organic et coté à Paris. Il a levé 300 millions d’euros lors de son introduction en bourse avec comme objectif des acquisitions dans le secteur de la consommation bio et durable. 3) Pegasus (2021) En avril 2021, le fonds de Private Equity Tikehau créé le SPAC Pegasus avec Financière Agache (holding détenue par Bernard Arnault), Jean-Pierre Mustier et Diego de Giorgi. Le véhicule a levé 500 millions d’euros pour financer des acquisitions dans le secteur des services financiers. 4) Accor Acquisition Company (2021) En juin 2021, le SPAC Accor Acquisition Company, sponsorisé par le groupe hôtelier Accor, a levé 300 millions d’euros à la bourse de Paris. Son objectif est de réaliser des acquisitions dans les services connexes à l’hôtellerie (restauration, bureau partagé, bien-être, divertissement et l'événementiel, technologies liées à l'hôtellerie). Les métiers de la finance d'entreprise vous intéresse ? 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Par Guillaume Pommier

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Décryptage
M&A : les acquisitions étrangères de plus en plus sous le contrôle des Etats

Vous avez peut-être entendu parler des offres de rachat de Photonis par le groupe américain Teledyne, de Carrefour par le canadien Couche-Tard ou bien encore plus récemment celle du fabricant de camions italien Iveco par le groupe chinois FAW. Ces opérations M&A ont un point commun. Ce sont des acquisitions étrangères qui ont été soumises au contrôle des Etats dans le but de « sauvegarder les intérêts essentiels de sécurité ». Dans cet article, on va d'abord comprendre pourquoi les Etats contrôlent les acquisitions étrangères en M&A, puis étudier les comment les Etats font ce contrôle et enfin aborder les grandes tendances concernant le contrôle des acquisitions étrangères par les Etats. Pourquoi les Etats contrôlent-ils les acquisitions étrangères en M&A ? Les Etats contrôlent souvent les acquisitions étrangères. Et cette tendance M&A ne date pas d’hier ! En effet, le nombre de contrôle des acquisitions étrangères par les Etats ne cesse d'augmenter depuis 1990. A cette date, un peu plus de 35% des acquisitions étrangères étaient contrôlées par les gouvernements. C'est presque le double aujourd'hui. Pourquoi ? Les Etats contrôlent les acquisitions étrangères en M&A pour 5 principales raisons. Sécurité nationale. Premièrement, les acquisitions étrangères peuvent avoir des implications importantes pour la sécurité nationale. C'est en particulier le cas dans des secteurs stratégiques tels que la défense, l'énergie, les technologies de pointe, etc. Par conséquent, les Etats cherchent à prévenir les acquisitions qui pourraient compromettre leur capacité à défendre leurs intérêts ou leur territoire. Par exemple, en 2021, la France a bloqué la vente de Photonis (production de matériels pour l'armée française) à la société américaine Teledyne. Et c'est finalement Ardian qui a fait ce rachat ! Protection des industries nationales. Deuxièmement, les gouvernements peuvent chercher à protéger leurs industries nationales contre la concurrence étrangère déloyale ou les acquisitions hostiles qui pourraient affaiblir la compétitivité des entreprises nationales Protection des emplois et des intérêts économiques. Troisièmement, les acquisitions étrangères peuvent parfois entraîner des pertes d'emplois ou des délocalisations d'activités économiques. Les gouvernements peuvent intervenir pour protéger les emplois et les intérêts économiques nationaux en réglementant ou en bloquant certaines acquisitions. Par exemple, en 2021, la France a écarté l'idée d'une acquisition potentielle de Carrefour (un employeur important en France avec des milliers d'employés) par la société canadienne Couche-Tard en partie pour cette raison. En effet, le gouvernement s'est inquiété des répercussions potentielles sur l'emploi et les conditions de travail si l'entreprise venait à être acquise par une société étrangère Souveraineté économique. Quatrièmement, les acquisitions étrangères dans des secteurs critiques peuvent compromettre la souveraineté économique d'un pays en donnant à des entités étrangères un contrôle significatif sur des ressources ou des infrastructures stratégiques. Encore une fois, le refus d'une acquisition potentielle de Carrefour par Couche-Tard en 2021 s''explique aussi par cela. En effet, la France attache une grande importance à sa souveraineté alimentaire et considère Carrefour comme une entreprise stratégique. Surtout après la crise du Covid-19 pendant laquelle la grande distribution a été un acteur clé de la première ligne ! Équité et réciprocité. Cinquièmement, certains États cherchent à s'assurer que les entreprises étrangères ne bénéficient pas de conditions d'investissement plus favorables que celles dont bénéficient les entreprises nationales dans d'autres pays. Ils peuvent donc réglementer les acquisitions étrangères pour promouvoir des relations commerciales équitables et réciproques Par conséquent, ces raisons varient d'un pays à l'autre en fonction de leurs priorités politiques, économiques et sécuritaires spécifiques. Comment les Etats contrôlent-ils les acquisitions étrangères en M&A ? Principe du contrôle Le contrôle des acquisitions étrangères par les États est généralement mis en place à travers une combinaison de lois, de réglementations et d'autorités indépendantes. Voici comment cela peut fonctionner : Lois et réglementations. D'abord, les États établissent des règles qui définissent les conditions dans lesquelles une acquisition étrangère peut avoir lieu. Ces règles peuvent inclure des critères pour déterminer si une acquisition présente des risques pour la sécurité nationale, l'économie ou d'autres intérêts stratégiques. Par exemple, une loi pourrait conditionner les acquisitions dans certains secteurs sensibles à une autorisation préalable du gouvernement Autorités de régulation ou de supervision. Ensuite, les Etats peuvent créer des autorités indépendantes. Elles vont superviser le processus d'examen des acquisitions étrangères et garantir le respect des lois et réglementations en vigueur Processus d'autorisation : Enfin, si l'acquisition est jugée conforme aux lois et réglementations en vigueur, elle peut être autorisée par les autorités compétentes. Cela implique parfois des conditions spécifiques ou des engagements pour atténuer les risques identifiés Exemple de contrôle En France, prenons l'exemple du décret Montebourg en 2014 sur les investissements étrangers. Il a renforcé les pouvoirs du gouvernement français pour examiner et potentiellement bloquer les acquisitions étrangères d'entreprises françaises dans des secteurs jugés stratégiques pour la sécurité nationale ou l'économie française. Premièrement, le décret a élargi la liste des secteurs sensibles soumis à un examen spécifique en cas d'acquisition étrangère, notamment dans des domaines tels que la défense, la sécurité, l'énergie, les télécommunications, les transports, la santé, etc. Deuxièmement, le décret a renforcé les critères d'évaluation des acquisitions. Il met l'accent sur la préservation des intérêts stratégiques, économiques et industriels de la France, ainsi que sur la protection de la souveraineté nationale et de la sécurité nationale. Troisièmement, le décret a accordé au gouvernement français des pouvoirs accrus pour bloquer ou conditionner les acquisitions étrangères jugées contraires aux intérêts nationaux, y compris la possibilité de demander des garanties ou des engagements de la part des acquéreurs étrangers. Quelles sont les tendances concernant le contrôle des acquisitions étrangères en M&A par les Etats ? Le contrôle des acquisitions étrangères par les Etats augmente. Pourquoi ? Plus de deals M&A cross-border D'abord, le nombre de deal M&A transfrontaliers augmente. Il a augmenté de 472 en 1985 à 13 872 en 2019. Et ces opérations concernent aussi les « intérêts essentiels de sécurité ». Par conséquent, les gouvernements ont mis en place des réformes pour protéger les secteurs les plus sensibles. Plus de contrôle par l'Etat Les Etats contrôlent davantage. Voici quelques-unes des principales tendances observées : 1) Elargissement des secteurs soumis à contrôle De nombreux pays étendent la liste des secteurs stratégiques soumis à un examen approfondi lors d'acquisitions étrangères. On l'a rappelé avec le décret Montebourg en France. Plus récemment, les technologies émergentes telles que l'intelligence artificielle, la cybersécurité, la biotechnologie et les semi-conducteurs sont de plus en plus soumises à un examen approfondi. Pourquoi ? En raison de leur importance stratégique et de leur potentiel à influencer la compétitivité économique et la sécurité nationale. De plus, avec la montée en puissance des entreprises technologiques et la valeur croissante des données personnelles, certains pays accordent une attention particulière aux acquisitions étrangères dans le domaine des technologies de l'information et de la protection des données. 2) Renforcement des critères d'examen Les critères pour évaluer les acquisitions étrangères deviennent de plus en plus stricts. On remarque une attention particulière portée à la protection de la souveraineté nationale, la sécurité nationale, la propriété intellectuelle et la préservation des emplois et des compétences locales. 3) Intensification de la coopération internationale Face à la mondialisation des investissements, de nombreux pays renforcent leur coopération dans le domaine du contrôle des acquisitions étrangères. Les autorités nationales mettent en place des mécanismes de partage d'informations et de coordination pour mieux comprendre et gérer les risques potentiels liés aux acquisitions étrangères Vous cherchez un stage ou CDI en M&A ? C’est possible, mais difficile. D'abord, le nombre de candidats est très élevé. Ensuite, le niveau attendu par les recruteurs est aussi élevé. Comment se préparer au mieux ? Pour vous aider, deux anciens banquiers de Lazard ont lancé Training You. Plus de 8 000 étudiants et jeunes diplômés l'ont déjà utilisé. Les formations regroupent tout ce que vous devez connaitre pour réussir un process de recrutement : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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5 raisons de travailler en Private Equity

De nombreux étudiants souhaitent travailler en Private Equity. Avant de mentionner les principaux arguments qui motivent les étudiants, il est utile de rappeler ce qu’est le Private Equity. Concrètement, le fonds de Private Equity a 4 activités principales : Recherche de financement auprès d’investisseurs particuliers et institutionnels pour constituer des véhicules d’investissement. Ces investisseurs sont les souscripteurs ou les « LPs » du fonds Investissement de cet argent dans des entreprises généralement non cotées qui correspondent à différents critères d’investissement (secteur, croissance, rentabilité, etc.) Gestion des entreprises rachetées qui font partie du portefeuille du fonds d’investissement. Pendant cette période, il s’appuie sur le management de l’entreprise qui doit créer le maximum de valeur Revente des différentes participations et distribution de l’argent aux investisseurs avec au passage une plus-value confortable en cas de succès dans les investissements Pour plus d'informations sur les activités principales, vous retrouverez le replay du webinaire d'un investment manager chez Ardian qui vous explique pourquoi travailler en Private Equity. Dans cet article, nous vous donnons 5 raisons de travailler en Private Equity : Raison #1 pour travailler en Private Equity : Agir dans l'économie réelle Les fonds de Private Equity participent à la croissance des entreprises en leur donnant les moyens financiers et relationnels d’accélérer leur développement. En effet, le fonds veut maximiser la valeur de son investissement. Pour faire cela, il faut faire grandir l’entreprise en portefeuille ou augmenter sa rentabilité. L’argent investi par le fonds de Private Equity permet le plus souvent d’accélérer le développement de l’entreprise : Recruter. Cela a un impact positif sur l’emploi dans la région Mener des acquisitions dans le secteur. Cela participe au dynamisme de l’économie dans la région Investir dans de nouvelles technologies ou brevets. Cela contribue à la croissance du pays Par conséquent, le fonds de Private Equity participe à la croissance des entreprises et au développement de l’économie d’une région grâce à ses investissements. Par exemple, le fonds Eurazeo PME a acquis en 2021 une participation majoritaire dans Groupe Premium auprès de Montefiore Investment. L’entreprise se spécialise dans les produits d’épargne retraite, les assurances vie et la prévoyance. Grâce à ce nouvel LBO, Groupe Premium va poursuivre sa croissance : expansion du réseau, maillage territorial, buy and build, digitalisation, engagement en matière d’ESG. Sans les tickets investis par les fonds d’investissement, la cible ne pourrait pas se développer de manière aussi efficace et rapide. Si vous souhaitez aller plus loin en matière d'ESG, vous pouvez retrouver un webinaire avec 2 professionnels chez Bpifrance et Apax. Il explique comment les fonds intègrent les critères ESG dans leurs investissements. Raison #2 pour travailler en Private Equity : Être au plus près des dirigeants d'entreprise Au-delà du financement de l’économie réelle, le fonds de Private Equity a un rôle clé dans l’accompagnement des dirigeants d’entreprises. Par rapport à une boutique M&A qui conseille le dirigeant pendant une période relativement courte correspondant à la durée du process d’achat ou de cession, le fonds d’investissement suit le développement de l’entreprise pendant toute la période où elle est dans son portefeuille. Et cette durée est approximativement de 4 à 5 ans dans la majorité des cas. Précisément, de belles histoires ont pu voir le jour grâce au Private Equity. On peut par exemple citer Alliance Etiquettes, une PME française qui réalise des impressions d’étiquettes premium. Le fonds Activa Capital a acquis une participation majoritaire dans l’entreprise en 2015 et a accompagné le fondateur dans son développement. En 2021, il a cédé sa participation dans le cadre d’un MBO organisé par Chequers Capital. A l’occasion de cette opération, le fondateur et CEO de l’entreprise Olivier Laulan a mentionné « Je suis très fier du chemin parcouru avec Activa Capital. L’arrivée de Chequers Capital donnera à Alliance Etiquettes les moyens de son ambition : la poursuite de son projet de croissance et de consolidation en France et en Europe ». Pour rappel, depuis l’entrée d’Activa Capital en 2015, le chiffre d'affaires et l'EBITDA de l’entreprise ont été multipliés respectivement par plus de 8 et 7 fois. Raison #3 pour travailler en Private Equity : Développer ses connaissances techniques Le Private Equity est un métier très technique où le junior peut beaucoup apprendre. Ce n’est pas pour rien que les fonds d’investissement recrutent souvent des professionnels qui ont déjà une première expérience : M&A, Conseil en stratégie, Transaction Services, Leveraged Finance ou Venture Capital. Vous souhaitez vous tourner vers le Private Equity mais il vous paraît judicieux de décrocher un stage en amont dans ces domaines ? Réussissez vos entretiens avec notre formation en ligne complète par deux anciens banquiers de Lazard. Vous retrouverez de nombreux cours en ligne pour devenir un as en Private Equity mais également en Conseil en stratégie, Transaction Services, Leveraged Finance, Venture Capital et bien d'autres. Modéliser sur Excel D’abord, les juniors utilisent couramment Excel pour faire de la modélisation financière. En effet, le fonds doit souvent construire un Business Plan détaillé de la cible et faire une valorisation pour négocier les conditions d’entrée. Le plus souvent, le fonds de Private Equity déduit le prix d’acquisition en fonction d’un TRI cible et d’un certain niveau d’endettement qu’il peut utiliser pour financer l’opération. De plus, il faut modéliser le LBO pour faire des analyses de sensibilités selon les différentes hypothèses utilisées : levier financier, taux d’intérêt, remboursement de la dette ou encore le TRI ciblé par le fonds pour cette opération. Enfin, il faut suivre de manière très précise les principaux indicateurs de la cible pendant sa durée dans le portefeuille du fonds. Il est d'ailleurs possible pour vous de tout connaître de la modélisation financière avec Excel que ce soit pour votre première mission de stage en corporate finance mais également pour vos process de recrutement. Apprendre sur un secteur Ensuite, les juniors peuvent acquérir de solides connaissances sur un secteur en particulier, surtout si le fonds d’investissement a développé une expertise sectorielle. C’est par exemple le cas de Antin dans le secteur Infrastructure ou BlackFin pour les services financiers. C’est donc très important de bien connaitre le marché dans lequel le fonds investit. Par exemple, on peut demander à des candidats de réaliser des Market Sizings en entretien. Ce sont des questions souvent posées lors des entretiens en Conseil en Stratégie, mais bien plus rares en Corporate Finance. Pour vous entraîner aux Market Sizings, il est possible pour vous de rejoindre Training You et de suivre le cours Market Sizings pour comprendre toute la méthodologie ainsi que de bénéficier d'exemples corrigés. Egalement, vous profiterez d'études de cas Market Sizings corrigées sur la plateforme en ligne. Raison #4 pour travailler en Private Equity : Gagner un bon salaire Ce n’est pas une réelle surprise. Au même titre que les salaires en M&A, les professionnels du Private Equity gagnent bien leur vie. Et pour beaucoup d’étudiants, le salaire à la sortie de l’école représente une dimension importante de leur choix de carrière. Bien sûr, cela ne doit pas être la seule raison de rejoindre un fonds d’investissement. Mais c’est toujours un plus, surtout quand on travaille de longues heures. Concrètement, la rémunération dans un fonds d’investissement se compose de 3 parties : D’abord, le professionnel reçoit un salaire fixe Ensuite, il touche un bonus qui dépend de la performance globale du fonds de Private Equity sur l’année et de sa performance individuelle. Ici, on note que les bonus sont équivalents ou légèrement inférieurs à ceux que l’on peut percevoir en banque d’investissement Enfin, la partie la plus intéressante est le « carried interest ». Il correspond à une partie de la plus-value réalisée sur les investissements de l’année. Cependant, seuls les professionnels seniors reçoivent le « carried interest ». Et les juniors ne sont généralement pas invités à la table ! Ces salaires peuvent paraître impressionnants mais il faut préciser plusieurs points. D’abord, les données proviennent des fonds les plus importants. Dans certains fonds d’investissement plus petits, les salaires restent moins élevés. Mais l’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle y est davantage respecté. Ensuite, les rémunérations dépendent de la performance annuelle du fonds d’investissement. Si le fonds ne performe pas, les parts variables de la rémunération sont plus faibles. Raison #5 pour travailler en Private Equity : Avoir des perspectives d'évolution Un début de carrière en Private Equity offre de fortes perspectives d’évolution. Les possibilités de sortie après quelques années au sein d’un fonds d’investissement sont nombreuses. D’abord, les professionnels peuvent être recrutés par des entreprises qui ont fait partie du portefeuille du fonds. Ils connaissent déjà bien le secteur et la société. Ils peuvent donc postuler à des postes de CFO ou en Business Development Ensuite, les professionnels peuvent créer leur propre entreprise De plus, ils peuvent rejoindre un autre fonds d’investissement qui travaille sur des marchés différents. Ex : fonds spéculatif, fonds de VC ou Family Office Enfin, certains professionnels sont recrutés par des cabinets de Conseil en Stratégie comme BCG, McKinsey ou Bain. En effet, ils ont acquis une forte expertise sectorielle après plusieurs années au sein d’un fonds d’investissement sectorisé Comment décrocher un stage en Private Equity ? Si vous n'étiez pas encore convaincu par les métiers en finance d'entreprise, postulez maintenant en Private Equity ! Mais attention, cette voie demande un soin particulier quant aux process de recrutement. Pour y arriver, une préparation optimale est requise. Training You est votre solution. Première plateforme de préparation en ligne aux entretiens en Corporate Finance, vous aurez accès à +60 heures de formation : vidéos sur les concepts techniques à maîtriser dont un cours sur le Private Equity, des exercices et cas pratiques d’entraînement, des fiches sur les entreprises et des podcasts exclusifs avec des professionnels. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Karim Maaizate

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Décryptage
4 principales missions d’un stagiaire en M&A

Après avoir vu pourquoi postuler en M&A, il est maintenant temps de rentrer dans le vif du sujet et de parler des missions d'un stagiaire en M&A. Que fait-on concrètement quand on fait un stage dans une banque d’affaires ou une boutique M&A ? On peut résumer le rôle du stagiaire à 4 missions clés. Mission #1 en M&A : La recherche d'informations D’abord, le stagiaire en M&A est en charge de la recherche d’informations. Les informations sont la matière première indispensable pour assurer la production des différents documents réalisés par une banque d’affaires. Deux situations bien distinctes peuvent se poser. Si vous réalisez votre stage dans une bulge bracket (Goldman Sachs, JP Morgan, BAML, …) ou une boutique de premier rang (Lazard, Rothschild & Co, Centerview, Messier & Associés), vous travaillerez certainement sur des entreprises cotées ou qui réalisent un chiffre d’affaires assez élevé. Par conséquent, les informations seront beaucoup plus faciles à trouver et votre travail sera plus simple. Car la mission du stagiaire consistera davantage à traiter le flux d’informations existantes qu’à rechercher l’information. Mais ce ne sera pas toujours le cas (y compris en Large Cap d’ailleurs). Si vous réalisez un stage dans une boutique Small/Mid Cap, vous serez aussi confronté à des marchés plus petits et des entreprises moins connues. L’information sera plus difficile à trouver. Cependant, vous devrez quand même produire des pages. Alors comment faire ? En recherchant les bonnes informations au bon endroit. Voici les différentes sources d'information : Le moteur de recherche D'abord, la première source d’information est Google. Le moteur de recherche deviendra rapidement votre meilleur ami dans les boutiques Small et Mid cap. En effet, vous allez passer de longues heures à chercher la précieuse information dont l’équipe a besoin pour faire la page. Et cette information peut être diverse : la taille d’un marché si vous travaillez sur un pitch, un chiffre d’affaires si vous devez débuter un business plan sur une entreprise, le prix d’une transaction récente dans le cadre d’une valorisation, … . Les bases de données payantes accessibles Puis, la deuxième source d’information est l’ensemble des bases de données payantes auxquelles la boutique a accès. Il en existe plusieurs toutes plus utiles que les autres pour vous aider dans vos recherches et vous faire gagner un maximum de temps. Encore faut-il les connaitre et savoir les utiliser. On peut par exemple mentionner Mergermarket pour rechercher des informations sur des transactions précédentes, Orbis ou Capital IQ pour trouver des informations financières sur une entreprise non cotée (chiffre d’affaires, EBITDA, BFR, etc.), Xerfi pour lire des rapports de marché ou encore Factiva pour accéder gratuitement à la presse payante. Le drive de la banque Enfin, la troisième source d’information est le drive de la banque. En effet, des travaux auront certainement déjà été réalisés sur le secteur ou l’entreprise. Et dans ce cas, les anciennes présentations ainsi que les sources utilisées seront un point de départ précieux pour démarrer votre analyse. Mission #2 en M&A : PowerPoint Ensuite, le stagiaire M&A s'occupe la production de certaines pages sur Powerpoint. Les discussions materials préparés par les banques d’affaires sont nombreux en M&A. Et le format le plus répandu reste la présentation Powerpoint. Par conséquent, il faut produire des pages. Comment se passe la production sur PowerPoint en M&A ? La chaine de valeur d’une présentation Powerpoint en M&A est la suivante : D’abord, les banquiers seniors (Managing Directors, Directors) « passent la commande » des pages Ensuite, les VP et Associates draftent les pages Enfin, les analystes et stagiaires produisent les pages Une fois que les pages sont produites, la présentation remonte progressivement vers les banquiers seniors après avoir passé les différents checks de contrôle à chaque étage de la banque (analyste, associate, VP, etc.). Quelles pages sont produites sur PowerPoint en M&A ? Les pages produites par les juniors sont très variées en M&A et les exemples sont multiples. Premièrement, dans le cadre d’un pitch en origination, le stagiaire va produire des pages standards sur l’entreprise et son marché ou la banque. Ce sont les credentials et les team pages qui viennent crédibiliser l’expertise de la banque auprès du prospect Deuxièmement, dans le cadre d’un mandat sell-side en exécution, le stagiaire participe à la production des différents documents envoyés aux investisseurs potentiels : teaser, information memorandum ou management presentations. Encore une fois, les pages les plus régulièrement demandées aux stagiaires concernent le marché de l’entreprise, son activité, le management et le board de l’entreprise ou encore sa stratégie Pour produire toutes ces pages, il est crucial de maîtriser l’outil Powerpoint. Attention : Le niveau requis en M&A est bien plus élevé que pour d’autres métiers. D'abord, vous devrez produire de manière efficace. Pour cela, la mise en place de raccourcis vous aidera à gagner en rapidité. Ensuite, vous devrez utiliser un format adapté à la banque d’affaires. C'est possible en respectant la charte graphique de la banque. Enfin, vous devrez éviter les typos. Il faut donc bien relire le document ! Pour développer vos compétences en PowerPoint et faire mouche devant les recruteurs avec un one-pager adapté, formez-vous avec une formation adaptée, complète et adaptée. Mission #3 en M&A : Modélisation financière avec Excel Puis, le stagiaire peut être en charge de faire de la modélisation financière avec Excel. Cela sera bien plus rare. Car ce sont généralement les analystes M&A et associates de la banque qui ont cette mission. Cependant, selon la banque dans laquelle vous réalisez le stage et votre staffing, vous pourrez être amené à travailler sur Excel. Voici quelques exemples : Formater un modèle Excel Premièrement, on peut vous demander de formater un modèle Excel. Dans ce cas, ce n’est pas nécessaire d’avoir de solides compétences en modélisation financière car le modèle sera déjà finalisé. Par contre, il faut connaitre le code couleur sur Excel et savoir présenter un modèle de manière propre. Réaliser des modèles simples sur Excel Deuxièmement, on peut vous demander de réaliser quelques modèles simples sur Excel, par exemple un Bridge EqV-EV ou une valorisation avec les méthodes analogiques (comparables boursiers et transactions précédentes). En général, vous allez récupérer un template sur le drive de la banque et vous n’aurez qu’à le remplir en recherchant les bonnes informations. Cela ressemble davantage à de la recherche d’informations qu’à une vraie modélisation. Vous devrez par contre produire un document bien formaté qui respecte les règles de base de la banque d’affaires. Construire des modèles plus complexes sur Excel Troisièmement, on peut vous proposer de construire des modèles un peu plus complexes. Surtout si vous avez au préalable démontré que vous êtes en capacité de délivrer. Cela peut être par exemple un Business Plan ou un modèle LBO. Tous les stagiaires n’ont pas la possibilité de travailler sur ce type de modèle. Mais certains le feront. Il est d'ailleurs possible pour vous de suivre une formation complète sur la modélisation financière avec Excel faite par d'anciens banquiers de Lazard afin de développer vos compétences dans ce domaine ! Mission #4 en M&A : Process Enfin, le stagiaire est en charge du Process. Cette mission sera très importante si la banque d’affaires obtient de nombreux mandats en sell-side. C’est par exemple le cas des boutiques comme Lazard et Rothschild & Co ou des grandes banques françaises comme la BNP ou la Société Générale à Paris. Dans le cadre d’un process sell-side, la banque d’affaires joue un rôle d’intermédiaire entre de nombreuses parties prenantes à la transaction. D’abord, elle gère l’ensemble des interactions entre ses équipes et le client. Dans la phase de préparation de la documentation au début du process, la banque a besoin de certaines informations provenant du vendeur pour la production (teaser, information memorandum). Elle enverra ensuite ces documents aux acheteurs potentiels. Par conséquent, les échanges d’informations entre l’entreprise et les équipes de la banque seront nombreux. Ensuite, la banque gère les interactions entre le vendeur et les acheteurs potentiels. Dans les phases de contact et de due diligence, les interactions sont multiples. On peut par exemple citer l’envoi de la documentation, la gestion des Q&A en data room ou encore l’organisation des nombreux calls ou meetings avec le management. Enfin, la banque centralise les discussions entre tous les conseils du vendeur (et même ceux de l’acheteur) : les auditeurs, les avocats, les fiscalistes, les consultants, etc. Tout ce petit monde se parle régulièrement au cours d’une transaction. Et c’est la banque d’affaires en sell-side qui gère ces interactions. Et dans ce cas, le travail de secrétaire (envoi de mails, organisation des calls et meetings, gestion de la data room) revient généralement au stagiaire. Comment décrocher un stage dans ce domaine d'excellence ou plus généralement dans les métiers en finance d'entreprise ? Cette voie d'excellence exige un soin particulier. Les process de recrutement sont particulièrement pointilleux dans ce domaine. Pour vous aider, Training You est disponible ! Co-fondé par deux anciens banquiers de Lazard, Training You contient tout ce que vous devez maîtriser pour être au point le jour J : cours sur les candidatures, le fit et la technique, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Training You, c'est bien plus que des cours en ligne individuels. C’est le Netflix de la Corporate Finance. La plateforme a déjà formé plus de 10 000 abonnés depuis son lancement et offre un accès en illimité à +60h de cours réalisés par des professionnels de chaque secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! 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Par Guillaume Pommier

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Décryptage
5 raisons qui peuvent empêcher un deal M&A après le « signing »

Vous êtes intéressés par le M&A et vous suivez de près les deals récents tels que le deal Veolia / Suez ou encore le rachat de Tiffany par LVMH ? Vous êtes curieux et vous voulez pousser vos connaissances dans ce domaine en comprenant ce qui pourrait empêcher un deal M&A après le « signing » ? Mais qu'est-ce que le « signing » ? Le « signing » matérialise l’accord entre l’acheteur et le vendeur dans le cadre d’un deal M&A. Les deux parties signent le SPA (« Share Purchase Agreement »). Mais l’opération n’est effective qu’après le « closing » qui représente le moment où le transfert de propriété est fait. C’est aussi seulement à cette date que le virement des fonds est réalisé par l’acheteur et reçu par le vendeur. Quelles raisons peuvent empêcher le « closing » d’une opération M&A déjà signée ? 1) L'antitrust empêche le deal M&A après le « signing » Une opération M&A doit parfois faire l’objet d’une notification auprès des autorités de la concurrence lorsqu’elle risque d’entraver la concurrence sur un marché. En France, c'est l’Autorité de la Concurrence (organisme public indépendant) qui examine l’opération et rend ensuite 3 types de décisions : Autorisation sans condition de l'opération Premièrement, elle autorise sans condition l’opération (dans +95% des cas). Par exemple, le rachat du groupe de presse hippique Paris-Turf par Xavier Niel a été accepté en févriers 2021 en raison des « chevauchements d'activités limités » entre la cible et les autres participations de Xavier Niel dans la presse et les médias (Le Monde, L'Obs, La Provence, Mediawan...). Autorisation sous conditions de l'opération Deuxièmement, elle autorise l’opération sous conditions. Et ces conditions sont souvent des remèdes concurrentiels ou des engagements entre les différentes parties. Les engagements peuvent être structurels (exemple : cessions d’actifs) ou comportementaux (exemple : politique commerciale de la nouvelle entité). Par exemple, l’Autorité a donné son feu vert en 2019 au lancement de la chaine Salto en échange de certains engagements de TF1, France Télévisions et M6 sur les marchés audiovisuels. Refus de l'opération Troisièmement, elle refuse l’opération quand les remèdes ne suffisent pas à maintenir la dynamique concurrentielle. Ce fut le cas récemment lors de la tentative de prise de contrôle d’un hypermarché Géant Casino par la société Soditroy et le groupe Leclerc. Selon l’Autorité, l’acquisition aurait mené à un duopole entre les hypermarchés Carrefour et E. Leclerc dans l’agglomération de Troyes, avec un risque d’augmentation des prix néfaste pour le consommateur. Enfin, lorsque l’opération concerne des entreprises réalisant une part substantielle de leurs chiffres d’affaires au niveau européen, c’est la Commission Européenne qui est compétente. La Commission Européenne avait par exemple rejeté le projet de fusion entre Alstom et Siemens en 2019 face aux risques d’atteinte à la concurrence sur les marchés des systèmes de signalisation et TGV. 2) La clause MAC au moment du « signing » offre une possibilité à l'acquéreur de renoncer au deal M&A L’intégration d’une clause MAC ou « Material Adverse Change » au pacte de vente protège l’acheteur contre la survenance d'événements exceptionnels qui impactent de façon significative et défavorable l’activité opérationnelle de la cible. La pratique est courante dans les pays anglo-saxons, un peu moins en France. Cependant, la crise du Covid-19 pourrait changer profondément la donne, avec des acheteurs qui essaieraient d’imposer coûte que coûte une clause MAC lors des négociations de la documentation juridique. En effet, avec la clause MAC, l’acheteur a le droit de ne pas réaliser l’opération (c’est une condition suspensive) ou d’être indemnisé par le vendeur (c’est une réparation financière) en cas d’évènements imprévisibles qui nuiraient aux bonnes performances de la cible. Mais quand peut-on vraiment invoquer la clause MAC ? En septembre 2020, LVMH a intenté une action auprès de la Cour de Justice du Delaware dans le cadre de son contentieux avec Tiffany. Le but ? Démontrer que les conditions de réalisation de l’acquisition n’étaient plus réunies. Selon Bernard Arnault, l’accord de 2019 contenait une clause qui permet aux parties de renoncer au deal M&A. Quand ? C'est « en cas de survenance d’une situation significativement défavorable, pour autant que l’évènement invoqué au titre de cette clause n’ait pas été explicitement exclu par les parties ». Et bien sûr, la clause ne mentionnait pas l'époque clairement une crise épidémique ! Au contraire de cyber-attaques, des gilets jaunes ou encore des manifestations à Hong Kong... Si le rachat de LVMH vous intéresse, vous pouvez en apprendre davantage grâce à une explication détaillée de celui-ci. 3) La diminution de l'actif ou l'augmentation du passif entre « signing » et le « closing » Les clauses GAP ou Garanties d’Actifs et de Passifs peuvent aussi freiner un deal M&A après le « signing ». Avec ces clauses dans le SPA, le vendeur s’engage à indemniser l'acheteur dans deux situations. Premièrement, si l'actif de l’entreprise diminue entre « signing » et le « closing ». Deuxièmement, si le passif de l’entreprise augmente pendant cette période. Néanmoins, c’est à l’acheteur de démontrer que cette dégradation des comptes de la cible est due à un évènement antérieur à la transaction. Parmi les baisses d’actifs, on peut citer des stocks invendables ou des créances clients litigieuses. De l’autre côté, la découverte d’un passif fiscal ou d’une dette additionnelle seront considérés comme une augmentation inattendue du passif de la cible. L’intégration d’une clause GAP est fréquente dans les pactes de vente. Cependant, les négociations autour du contour de cette clause sont souvent difficiles. En effet, elles portent sur plusieurs points. Premièrement, le champ de la garantie. Deuxièmement, son plafond, qui ne dépasse pas généralement 60% du prix. Troisièmement, la durée, qui se situe entre 3 et 5 ans en général. Et quatrièmement, son assiette. 4) Le financement de l'opération M&A est difficile après le « signing » L’obtention du financement par l’acheteur est une condition nécessaire à la réalisation de l’opération. Une transaction se finance avec des titres ou du cash. Pour les titres, c’est une émission de nouvelles actions par l’acheteur pour rémunérer les actionnaires du vendeur. Concrètement, les vendeurs vont recevoir des actions de l'acquéreur. Pour le cash, c’est un paiement en numéraire. Et ce cash provient de 3 sources différentes : La trésorerie existante de l’entreprise. Dans ce cas, il existe peu de risques d’un manque de financement Une dette d’acquisition. Il faut alors trouver des créanciers qui acceptent de financer l’opération Une augmentation de capital. L’opération se réalise auprès d’autres investisseurs qui vont apporter du cash à l’entreprise en échange d’actions Si l’acheteur ne parvient pas à trouver cette trésorerie, il ne sera pas en mesure de financer son acquisition. Par conséquent, les banques d’affaires qui conseillent en sell-side exigent souvent des lettres d’engagement remises par les banques prêteuses afin de garantir la bonne réalisation de l’opération. 5) L'Etat refuse le deal M&A après le « signing » L’Etat a récemment fait part de ses fortes réserves face à une potentielle OPA du canadien Couche-Tard sur Carrefour. Mais avait-il le droit de le faire ? En France, c’est parfaitement légal. Précisément, un décret signé par l’ancien Premier Ministre Dominique de Villepin définit depuis 2005 les secteurs où l'investissement étranger est soumis à autorisation du gouvernement. À l’époque  le gouvernement s'était mobilisé face à une rumeur d'OPA de PepsiCo sur Danone. Le décret visait alors à prévenir la prise de contrôle par un acheteur étranger d’entreprises ayant un lien avec les intérêts stratégiques de la France (sécurité intérieure, lutte contre le terrorisme, défense nationale). Avec ce champ d’action, Danone aurait d’ailleurs difficilement fait partie des entreprises « protégées » par le décret. Deux évolutions vont élargir considérablement cette liste. D’abord, en 2014 au moment de l’affaire GE/Alstom, le ministre Arnaud Montebourg a ajouté les secteurs de l'eau, de la santé, de l'énergie, des transports et des télécommunications. Ensuite, en 2020 sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, la loi PACTE a encore renforcé le dispositif. Premièrement, le gouvernement peut maintenant bloquer une prise de participation supérieure à 25% du capital contre 33% avant. Deuxièmement, de nouveaux secteurs sont intégrés comme la presse écrite et en ligne, le stockage d'énergie et des technologies quantiques et la sécurité alimentaire. Et c’est précisément cette loi qui permet au ministre de l’Economie Bruno Le Maire de motiver le refus de l’Etat français face à une potentielle acquisition de Carrefour par Couche-Tard. L’Etat brandit l’argument de la souveraineté alimentaire en arguant que Carrefour représente 20% de la distribution en France. En peine crise sanitaire, il faut dire que l’opinion publique perçoit peut-être mieux l'argument. Pour aller plus loin sur les métiers de la finance d'entreprise Pour décrocher votre stage en M&A ou plus largement en finance d'entreprise, développer ses connaissances et ses compétences en Corporate Finance est possible avec notre formation complète. Vous y trouverez différents MOOCs M&A et plus largement des MOOCs en corporate finance. Bien plus que pouvoir anticiper les questions techniques et les questions de fit des recruteurs, vous pourrez avoir des connaissances poussées sur les deals M&A au travers de cours en ligne mais également au travers d'études de cas sur les deals récents comme : Le deal M&A Veolia/Suez La naissance du champion français des médias TF1 / M6 La valorisation de Moderna La fusion Essilor / Luxottica La création du géant ferroviaire Alstom / Bombardier Un focus sur le secteur de l'infrastructure > Accéder aux études de cas détaillées et complètes par un ex-banquier de Lazard   Nous vous en parlions dans ce présent article, Training You, c'est bien plus que des cours en ligne individuels. C’est le Netflix de la Corporate Finance. Plateforme de cours en ligne sous format vidéo, elle a formé plus de 8 000 abonnés et offre un accès en illimité à + 60h de cours réalisés par des professionnels de chaque secteur. 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Par Guillaume Pommier

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Etude de cas
Veolia / Suez : tout comprendre du deal M&A de l’année

Le rachat de Suez par Veolia est le deal M&A de l'année. Cet article revient sur ses différentes dimensions : revue stratégique des actifs du groupe Engie, la stratégie d'enchère d'Engie, le rôle de l'Etat dans l'affaire, les tactiques d'anti-OPA de Suez et les derniers rebondissements. Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver une étude de cas détaillée et complète par un ex-banquier de Lazard sur la plateforme Training You. La revue stratégique des actifs du groupe Engie : une cession de Suez est envisagée Tout commence le 31 juillet 2020 par un communiqué de presse d’Engie. Le groupe veut se recentrer sur les énergies renouvelables et annonce une revue stratégique de ses actifs. Concrètement, Engie étudie des opportunités de cessions d’actifs non stratégiques et de certaines participations minoritaires. Pour de nombreux investisseurs, l’annonce ne fait aucun doute : la participation de 31,7% dans Suez est visée ! A partir de cette date, les grandes manœuvres s’enclenchent. L’occasion est trop belle pour Antoine Frérot, le patron de Veolia, qui rêve de mettre la main sur son concurrent historique. Il mandate rapidement 3 banques d’affaires pour étudier une potentielle offensive sur Suez. Les équipes se mettent au travail au cœur de l’été à un moment où les banquiers ont davantage tendance à penser à leur repos estival de quelques jours. Sur le pont, on retrouve Messier & Associés (dont le fondateur Jean-Marie Messier est aussi l’ancien patron de Veolia, anciennement Vivendi Environnement), Perella Weinberg (dirigé à Paris par David Azéma qui avait failli devenir PDG de Veolia quelques années plus tôt) et Citi (avec comme cheffe de file l’ancienne patronne du MEDEF Laurence Parisot). Les offres de Veolia sur Suez dans le cadre de la stratégie d'enchère d'Engie La première offre à 15,5 euros Pendant tout le mois d’août, les réunions s’enchainent. Les discussions entre les différents conseils de Veolia se multiplient. Et le couperet tombe le dimanche 30 août 2020. Veolia publie un communiqué de presse dans lequel il propose d’acquérir 29,9% de Suez auprès d’Engie « en vue de créer le grand champion mondial français de la transformation écologique ». Cette première offre s’élève 15,5 euros par action. Et son financement se réalise entièrement en numéraire. Elle représente une prime de 50% sur le cours de clôture de Suez du 30 juillet non impacté par l’annonce des intentions d’Engie. En pratique, c’est parfaitement vrai. En théorie, beaucoup moins. Car la valeur du titre Suez a diminué de presque 30% depuis mars 2020 et l’aggravation de la crise sanitaire en France. Enfin, Veolia affirme sa volonté de déposer une OPA sur le reste du capital de Suez si Engie accepte de lui vendre sa participation. Les réactions des différents protagonistes sont rapides. Dès le lendemain, le board de Suez exprime sa vigilance face à une offre non sollicitée « porteuses de grandes incertitudes » pour l’avenir du groupe. Traduction : l’offre est inamicale et nous ne l’acceptons pas. Puis Engie répond par communiqué le 17 septembre 2020. Le groupe demande une amélioration des termes de l’offre et se déclare ouvert aux alternatives. Premièrement, la prime de 50% est largement artificielle pour Engie comme nous l’avons mentionné. Deuxièmement, le groupe profite du contexte hostile entre Veolia et Suez pour demander plus. La deuxième offre à 18 euros La période devient assez intense pour de nombreuses banques d’affaires de Paris. En effet, plus d’une dizaine de banques travaillent sur le dossier depuis la rentrée. Côté Veolia, nous avons déjà mentionné Messier Marris & Associés, Perella Weinberg et Citi. De l’autre côté, quatre banques assurent la défense de Suez : Rothschild & Co, Société Générale, Goldman Sachs et J.P. Morgan. Mais ce n’est pas tout. Engie est épaulé par Lazard, Credit Suisse, BNP Paribas et Centerview (qui conseille le board). Enfin, l’Etat, actionnaire d’Engie à 24%, est conseillé par Barclays. La stratégie d’enchère d’Engie est rapidement gagnante. Veolia fait une seconde offre le 30 septembre 2020 à Engie à un prix de 18,0 euros par action. Sur cette base améliorée, la participation de 29,9% d’Engie dans Suez est valorisée à 3,4Mds€ contre (seulement) 2,9Mds€ avant. De plus, Antoine Frérot s’engage à ne pas lancer d’OPA inamicale sur Suez. Le board d’Engie accepte cette seconde offre, malgré l’opposition des représentants de l’Etat (actionnaire minoritaire d’Engie donc représenté au board) et la désapprobation de Suez. Le rôle de l'Etat dans l'affaire Veolia / Suez L’Etat a en effet joué un rôle ambigu depuis le début de l’affaire Veolia/Suez. D’abord, l’Etat est impliqué dans l’opération en tant qu’actionnaire minoritaire d’Engie via l’APE (Agence des Participations de l’Etat). À ce titre, il a son mot à dire sur la stratégie d’Engie et sur la cession d’un actif comme Suez. Ensuite, l’Etat est client à la fois de Veolia et Suez à travers les collectivités locales qui assurent le service public du traitement de l’eau et des déchets sur le territoire national. Il doit donc veiller à ce que le prix du service n’augmente pas à la suite du rapprochement. Et c’est la mission de l’Autorité de la Concurrence (organisme public mais indépendant) d’apprécier si la dynamique concurrentielle sera maintenue sur ce marché suite au rapprochement entre ses deux acteurs principaux qui possèdent chacun une part de marché élevée. Enfin, l’Etat est garant des équilibres économiques et sociaux en France. Certes l’idée d’un rapprochement entre deux acteurs nationaux pour créer un leader français est attractive, mais l’impact social d’une fusion constitue aussi un vrai danger pour tout gouvernement. Le deal Veolia/Suez signifierait la mise en place de synergies élevées dont la majorité concerne les coûts. Alors que l'élection présidentielle de 2022 se rapproche, un plan social de grande ampleur chez Suez passerait certainement mal dans l’opinion publique. Les tactiques de défense anti-OPA de Suez face à l'offensive de Veolia Ensuite, Suez a aussi multiplié les tactiques de défense anti-OPA. D’abord, Suez a fait avaler une « pilule empoisonnée » à Veolia en logeant sa filiale Eau France dans une fondation aux Pays-Bas, ce qui rend difficile sa cession. Or, la cession de certains actifs est précisément la condition nécessaire pour obtenir l’accord de l’Autorité de la Concurrence. Ensuite, Suez a lancé le « chevalier blanc » Ardian dans la bataille. Le fonds d’investissement fera une première contre-offre le 30 septembre 2020 (le même jour que l’offre améliorée de Veolia) puis une seconde quelques semaines plus tard le 17 janvier 2021 avec le fonds intra américain GIP. Même si le board de Suez soutient ces offres, elles restent imprécises et ne parviennent pas à freiner les ambitions de Veolia. Enfin, les salariés du Suez ont saisi la justice en raison de l’absence de consultation par Veolia de leurs instances représentatives avant de lancer son offre. Le tribunal de Paris suspendra ainsi temporairement l’opération dès le 9 octobre 2020 puis le jugement sera confirmé par la Cour d’Appel de Paris le 19 novembre 2020. Ces décisions vont empêcher Veolia de poursuivre l’opération et de lancer son OPA sur le reste du capital. Veolia / Suez : le deal M&A a finalement eu lieu Mais le feuilleton connait de nouveaux rebondissements début 2021. Des négociations difficiles entre Veolia et Suez Le 7 janvier 2021, Antoine Frérot adresse un courrier à Suez pour rappeler les principaux termes du projet : une OPA à un prix de 18,0 euros par action, des synergies estimées à 500m€ annuelles avec de fortes complémentarités industrielles entre les deux groupes et l’engagement de maintenir l'emploi en France (enjeu fort pour les salariés de Suez et l’Etat). Le 3 février 2021, le tribunal de Nanterre contredit le tribunal de Paris en affirmant que les instances représentatives de Suez n’ont pas à exiger l'ouverture d'une procédure d'information consultation suite à l’opération. Selon le juge, Veolia n’est pas devenu actionnaire majoritaire après l’opération car il ne détient que 29,9% des titres de Suez. De plus, l’engagement d'amicalité pris par Veolia impliquerait qu’il ne soit pas encore en mesure de déposer son OPA… Raté ! Malgré les suppositions du juge de Nanterre, Veolia n’attendra pas très longtemps après cette décision. Dès le 7 février 2021, le groupe annonce une OPA sur les 70,1% du capital de Suez qu’il ne détient pas. Le prix de l’offre s’élève toujours de 18,0 euros par action. Sur cette base, le montant de l’opération s’élève 7,9Mds€. Le tribunal de Nanterre, saisi le soir même par Suez, ordonne à Veolia de suspendre l’opération dans l'attente d'un débat au fond sur ses précédents engagements d'amicalité. Mais Antoine Frérot maintient sa position, estimant que toutes les tentatives d'amicalité engagées par Veolia se sont heurtées à l'opposition virulente de Suez. Un accord signé entre Veolia et Suez En avril 2021, Veolia et Suez trouvent finalement un accord. Veolia acquiert les actifs stratégiques de Suez à un prix de 19,85€ par action (et même 20,5€ par action en prenant en compte le coupon attaché). Ce prix valorise 100% du capital de Suez à 13 milliards d'euros. Dans le même temps, un consortium d’investisseurs avec les fonds Meridiam, GIP et la CDC rachète certains actifs de Suez (les activités Eau et Propreté France et certains actifs internationaux) pour former une nouvelle entité. Début 2022, Veolia réussit son OPA sur Suez. A l’issue de l’offre, En effet, à la suite des différentes périodes d'ouvertures, Veolia ramasse plus de 90% des actions auprès des actionnaires de Suez et retire le titre de la cotation. Vous voulez travailler sur ce type de deal ? C'est possible. Mais les process de recrutement sont exigeants. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A et autres métiers en Corporate Finance. La plateforme contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours pour préparer le fit et réviser la technique, des exercices et cas pratiques pour pratiquer à votre rythme, des fiches sur les banques et fonds d’investissement pour vous acculturer au secteur et des podcasts avec des professionnels du secteur pour obtenir des retours d’expériences. Vous pouvez retrouver aussi d'autres études de cas : la naissance avortée d'un champion français des médias avec TF1 / M6, la valorisation de Moderna, la fusion Essilor / Luxottica ou la création du géant ferroviaire Alstom / Bombardier. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Préparation
5 thématiques pour réviser les questions techniques en entretien M&A

Les questions techniques sont essentielles dans un entretien M&A. Vous venez de recevoir une notification. Oui, c’est un mail qui provient d’une banque d'affaires à laquelle vous aviez soumis votre candidature. Petit moment de stress. Est-ce encore un refus ? Comme ceux reçus ces derniers jours. S'agit-il d'un autre « non » à ajouter dans votre fichier de suivi ? Vraiment décourageant. Mais cette fois, c’est différent. La banque vous invite à un entretien. Votre profil lui semble intéressant. Vous ressentez un sentiment de soulagement. Presque de contentement. Enfin une nouvelle positive ! Mais une inquiétude émerge. Elle est petite, mais elle grandit. Suis-je vraiment prêt pour cet entretien ? Comment répondre aux questions techniques dans un entretien M&A ? Devrais-je repousser la date de l’entretien pour gagner un peu de temps de préparation ? Notre conseil, c'est d’éviter cela. En effet, les banques recrutent souvent en « rolling basis ». Cela signifie qu’elles arrêtent le process de recrutement dès qu’elles ont trouvé les bons candidats. En faisant cela, vous risquez donc de passer à côté du process. Tout simplement. De plus, nous ajoutons un élément clé. Aujourd'hui, c'est possible de se préparer rapidement et efficacement aux entretiens M&A en suivant la formation Training You sur la plateforme. Par conséquent, aucune excuse ! On en reparle à la fin de l'article. Alors, comment aborder les questions techniques pendant l'entretien en M&A ? Dans cet article, nous parlons du rôle des questions techniques dans le process de recrutement en M&A ou Corporate finance. Ensuite, nous évoquons la méthodologie pour bien répondre aux questions techniques pendant l’entretien en M&A. Enfin, nous listons les thématiques qu’il faut absolument maîtriser pour réussir l'entretien en M&A. Les questions techniques en entretien M&A : qu'est-ce que c'est ? Les questions techniques testent votre maîtrise des concepts clés en finance d’entreprise. D'abord, les questions techniques sont présentes dans chaque entretien lors des premiers tours (avec les banquiers juniors). En moyenne, la partie technique représente deux tiers du temps pendant l'entretien. En général, l'entretien débute avec quelques questions de fit (pendant 5 à 10 minutes). Puis, l'intervieweur passe aux questions techniques. A la fin du process, quand vous rencontrez des banquiers plus seniors, le poids du fit augmente. Et celui de la technique diminue. Ensuite, les questions techniques sont plus importantes en France (et en Europe continentale) par rapport aux géographies anglophones. Pour les Summer Internships à Londres ou dans d'autres géographies anglophones, les questions techniques sont la plupart du temps plus basiques. Mais en France, la technique est beaucoup plus poussée. Et les attentes des recruteurs sont bien pus élevés. Enfin, une bonne préparation est primordiale. Contrairement à d'autres domaines, c'est impossible de réussir un entretien en M&A ou plus largement en Corporate Finance sans maîtriser les questions techniques. Par conséquent, la meilleure chose à faire, c'est se préparer efficacement ! Comment répondre aux questions techniques pendant un entretien M&A ? Avant d'aborder les questions techniques auxquelles vous devez vous préparer, examinons quelques conseils sur la manière d'y répondre pendant un entretien de M&A. Règle 1 : Être structuré Premièrement, le candidat doit répondre de manière structurée. En effet, des réponses imprécises sont presque toujours un facteur de veto lors d'un entretien. N'oubliez pas que l'entretien est une courte fenêtre pendant laquelle les recruteurs évaluent si vous êtes prêt à répondre à un client et évoluer de manière efficace en tant que membre de l'équipe. Ainsi, nous suggérons de répondre aux questions techniques en commençant par une phrase de synthèse : « Il existe 3 méthodes comptables de consolidation ». Ensuite, vous pouvez poursuivre votre réponse en passant en revue les éléments mentionnés dans la synthèse : « D'abord, la première est… . Ensuite, la deuxième est … . Enfin, la troisième est … .». La structure permet à l'intervieweur de suivre plus facilement la réponse. Et elle donne une excellente image de vous. Règle 2 : Répondre uniquement à la question posée Deuxièmement, le candidat doit répondre à la question posée. Pas moins, pas plus. Une erreur que font les candidats pendant les entretiens, c'est de mentionner plus que ce qui est demandé. Quel est le danger ? Vous vous exposez à des questions de relance sur le nouveau point abordé. Pourquoi pas ? Mais il faut alors être à l'aise ! Par exemple, la question posée est : « Quelles sont les étapes d'un DCF ? ». Et votre réponse commence par : « La première étape consiste à calculer le Free Cash Flow sur une période de prévision, qui est généralement de 5 ans. ». Une question sur la durée de l'horizon explicite risque de venir ! N'oubliez pas : L'entretien évalue l'étendue de vos connaissances techniques et test comment vous pourriez réagir en situation de stress. La réponse est légitime, mais le dernier morceau de la phrase (sur la durée générale de la période de prévision) n'était pas strictement nécessaire pour répondre à la question. Et donc l'intervieweur (en particulier s'il joue le « bad cop ») pourrait relancer. Une question de relance serait : « Dans quels cas la période de prévision DCF est-elle plus longue que 5 ans ? ». L'entretien se dirige alors vers un point plus spécifique, qui n'était pas  et compliqué que la question initiale. L'entretien est un jeu qui permet au recruteur de sonder les faiblesses du candidat. Cependant, en tant que personne interrogée, vous pouvez aussi façonner le déroulement de l'entretien en fonction de ce que vous dites Par conséquent, notre conseil pour traiter les questions techniques lors des entretiens en M&A, c'est de jouer en toute sécurité. Règle 3 : Ne pas donner une réponse dont vous n'êtes pas certain à 100% Troisièmement, le candidat doit inspirer confiance. Il faut non seulement connaître les notions, mais les comprendre. Cela fait suite à ce que nous avons dit à propos de la sécurité. Tout ce que vous dites lors d'un entretien peut être contesté. La tentation d'afficher l'étendue de vos connaissances peut se retourner contre vous si vous n'êtes pas en mesure de répondre aux questions de relance du recruteur. Par conséquent, ne donnez pas de munitions additionnelles à l'intervieweur en mentionnant quelque chose que vous ne seriez pas capable d'expliquer. Par exemple, on vous demande : « Comment calculer le coût du capital ? ». Vous commencez votre réponse en disant : « Il existe différentes façons d'estimer le coût du capital, mais la formule généralement utilisée est celle du WACC. ». Ici, l'intervieweur peut vous mettre au défi en demandant quelles autres méthodes vous connaissez. Pas facile ! C'est très bien si vous pouvez répondre à la question. Mais si ce n’est pas le cas, une question initialement simple devient difficile et joue en votre désavantage. Règle 4 : Ne pas avoir peur de dire que vous ne savez pas Quatrièmement, les intervieweurs préfèrent de loin les candidats qui ont l'humilité de reconnaître leurs limites dans leurs connaissances. De toute évidence, dire « Je ne sais pas, mais je vais proposer une réflexion » peut s'avérer efficace. Evidemment, face à une question basique comme « Quels sont les différents éléments du Bridge ? », cette réponse est mal venue et risque d'être éliminatoire. Cependant, pour des questions plus complexes, reconnaitre de ne pas savoir tout en proposant une ébauche de réflexion (c'est important de montrer qu'on peut réfléchir sur la base de ses connaissances), cela sera plutôt bien considéré. Quels sujets faut-il réviser pour les questions techniques en entretien M&A ? Les questions techniques en entretien M&A portent sur 5 thématiques Comptabilité, Bridge, Valorisation, Merger et LBO. Prenons quelques exemples. 1) Questions techniques en entretien M&A : Comptabilité Connaitre et comprendre les 3 états financiers (compte de résultat, bilan et tableau des flux de trésorerie) Liens entre les 3 états financiers Méthodes de consolidation comptable > Découvrir notre cours en ligne Comptabilité   2) Questions techniques en entretien M&A : Bridge Valeur des capitaux propres (Equity Value) vs Valeur d’entreprise (Enterprise Value) Différents éléments du « Bridge » > Découvrir notre cours en ligne Bridge   3) Questions techniques en entretien M&A : Valorisation Méthodes analogiques : comparables boursiers et transactions précédentes Méthode intrinsèque : DCF Autres méthodes : Share Price, Target Price, LBO, méthodes patrimoniales > Découvrir notre cours en ligne Valorisation   4) Questions techniques en entretien M&A : Merger Principes des fusions et acquisitions : motivation de l'acquéreur, méthodes de financement, synergies Analyse de relution / dilution Impact d’une acquisition sur la valeur d’entreprise Découvrir notre cours en ligne Merger      5) Questions techniques en entretien M&A : LBO Principes sur les LBO : définition, structure, leviers de création de valeurs Etapes d’un LBO Financement du LBO (avec les différents types de dette) LBO Paper > Découvrir notre cours en ligne LBO   Comment s'entraîner aux questions techniques pour un entretien M&A ? Nous espérons que le sujet des questions techniques dans un entretien en M&A est moins opaque maintenant. Pour avoir une préparation exhaustive à toutes les questions et concepts techniques testés lors des entretiens, vous pouvez retrouver notre formation complète. Elle regroupe tout ce que vous devez connaître pour réussir un process de recrutement : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Préparation
Réussir son entretien en M&A : les tests PowerPoint

Les tests Powerpoint sont de plus en plus fréquents dans les process de recrutement en M&A. Mais c’est le cas aussi pour des stages en M&A ou plus généralement des stages en finance. En effet, de plus en plus, les banques et les boutiques cherchent à évaluer le niveau opérationnel du candidat en plus de ses connaissances théoriques lors de leurs entretiens. Dorénavant, en plus des questions techniques et des questions de fit, il est possible d'avoir des tests opérationnels ! Rassurez-vous, il est toujours possible de faire de ces tests opérationnels un moyen pour vous de vous différencier des autres candidats. Pour cela, devenez un as de la modélisation financière avec Excel, mais également de Powerpoint. Pourquoi les tests PowerPoint font partie du process de recrutement en M&A ? Les tests PowerPoint sont souvent intégrés dans les processus de recrutement en M&A pour deux raisons principales. Evaluer des compétences pratiques D'abord, les tests PowerPoint évaluent les compétences pratiques des candidats. En effet, les stagiaires en M&A travaillent quotidiennement sur PowerPoint. Ils participent à la construction des différentes présentations qui sont toutes réalisées grâce à l'outil PowerPoint. Ce sont les pitchs, les teasers, les information memorandum, etc. Par conséquent, avoir de solides compétences en PowerPoint est essentiel pour réussir dans ce domaine. Et les banques d'affaires souhaitent évaluer les candidats sur des compétences qu'ils vont devoir mobiliser une fois en poste. Tester PowerPoint, c'est donc se rassurer sur la capacité du candidat à être un bon stagiaire ! Précisément, les qualités recherchées sont : Capacité à présenter l'information de manière structurée, claire et précise. En M&A, les informations sont nombreuses et parfois complexes. Il faut savoir les structurer sur des slides de manière claire Rédiger des phrases dans un langage approprié et sans faute d'orthographe ou de syntaxe Formater les informations de manière professionnelle Capacité à travailler efficacement sous pression et à produire des résultats dans des délais serrés (les tests ont une durée précise) Faciliter le process de recrutement  Ensuite, les tests PowerPoint permettent d'écrémer facilement les candidats . En effet, les banques reçoivent plusieurs centaines de CV pour seulement quelques postes de stagiaires. Comment les distinguer ? Ainsi, les tests sur PowerPoint sont un bon moyen de sélectionner facilement et rapidement les candidats qui obtiendront ensuite un entretien avec des opérationnels. A quoi ressemblent les tests PowerPoint en M&A ? Durée des tests PowerPoint D'abord, les tests sur PowerPoint sont réalisés sur place (dans les locaux de la banque) ou à distance. Leur durée est donc variable. Sur place, le candidat a généralement entre 1h et 2h. A distance, il a plus de temps pour préparer sa présentation. Il doit ensuite la partager avec la banque en amont de ses entretiens. Contenu des tests PowerPoint Puis, en termes de contenu des tests, ils peuvent être plus ou moins complexes. En général, le candidat reçoit un certain nombre d'informations sur l'entreprise : marché, activités, chiffres financiers, etc. A partir de ces informations, il doit produire une ou plusieurs pages pour présenter l'entreprise. Dans certains cas, vous devrez produire une une seule page. C'est ce qu'on appelle un « one pager ». Sur cette page, le candidat doit mettre en avant les informations les plus importantes sur l'entreprise : description de l'activité, actionnariat, chiffres financiers en historique, développement. C'est le cas chez la Financière de Courcelles. Dans d'autres cas, vous devrez produire plusieurs pages. Cela se rapproche alors davantage d'un profil classique tel qu'il peut être demandé en banque d'affaires. C'est le cas pour la SG ou Avolta par exemple. Parfois, le candidat doit construire un petit modèle sur Excel pour compléter la présentation. Par exemple, on peut vous demander de présenter une valorisation. D'abord, la construction de la valorisation se fait sur Excel. Ensuite, la présentation de la valorisation se fait sur PowerPoint. Pour s'entraîner sur Excel, vous pourrez retrouver notre article pour devenir un as de la modélisation financière sur Excel.  Comment réussir les tests PowerPoint pour obtenir son stage en M&A ? Respecter les délais D’abord, vous devez respecter les deadlines. En M&A et plus généralement en Corporate Finance, c’est important de toujours adapter la production au délai imposé par votre équipe ou le client. Formater la page Ensuite, vous devez faire attention au format. Le format est une vertu cardinale du banquier d’affaires. Et le rendu final de votre travail en dira beaucoup sur votre capacité à travailler en M&A. Concrètement, une page bien formatée inclut : Des sections clairement délimitées. La page est généralement structurée en 2 ou 4 parties Des alignement parfaits (horizontalement et verticalement) Des graphiques qui respectent la mise en forme des chiffres Présenter les informations de manière structurée Les principales sections d’un profil « one pager » sont : Une description de l'entreprise : année de création, principales activités, principaux produits, principaux clients, etc. Les principaux chiffres financiers en historique (revenus, EBITDA, dette nette, etc.). On les montre en général sur les 3 dernières années L'actionnariat de l'entreprise (à qui elle appartient ?). On peut aussi inclure la capitalisation boursière si l’entreprise est cotée Les événements clés de la vie de l'entreprise (au cours des dernières années) Vous voulez acquérir les compétences essentielles sur PowerPoint ? Maîtriser PowerPoint est très important ! C'est vrai pour décrocher un stage (process de recrutement) et débuter votre carrière en M&A (une fois en poste). D'ailleurs, PowerPoint est utile dans tous les métiers en Corporate Finance : Private Equity, Venture Capital, financement, etc. Pour cela, apprenez les bases de cet outil avec notre cours dédié à l'utilisation de PowerPoint pour le M&A. Dans ce cours, nous vous montrons comment construire les principales pages demandées en M&A : « one pager », bandeaux, Share Price, Target Price, valorisation, etc. De manière plus générale, vous pouvez développer vos connaissances et vos compétences en Corporate Finance avec notre formation complète construite par des ex-banquiers de Lazard. De nombreux cours sont disponibles pour exceller dans les process de recrutement en M&A / Corporate Finance et décrocher le stage de vos rêves ! C'est la formation parfaite pour faire la différence en entretien et savoir répondre aisément aux questions de fit et techniques. Nous vous en parlions dans cet article, Training You, c'est bien plus que des cours en ligne. C’est le Netflix de la Corporate Finance. Plus de 10 000 étudiants se sont déjà formés avec la plateforme qui regroupe plus de 60h de formation pour la partie M&A et Corporate Finance. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Décryptage
The most (and least) stressful jobs in banking and finance

If you work in an investment banking division (IBD), or pretty much any other sector of financial services, you are likely spend a healthy part of your day dealing with career-related stress. The working hours, the responsibilities, the external pressures to deliver consistent compelling results – they all add up. But who has it worse ? What are the most and least stressful jobs in banking and finance ? We decided to conduct an informal survey to find out. We then asked a host of recruiters and actual employees in each field to rank them based on the stress levels employees tend to face, leaving it up to each voter to qualify “work stress” as they see it. Below are the composite results, along with some notes from those who chose to go on the record and explain their thought processes. Do you agree? Most stressful job in finance : Investment Banker (M&A or capital markets professional) Investment Banker is one of the most stressful jobs in finance. Jobs in the investment banking division (IBD) were the runaway choice for the most stressful job on Wall Street and in all of financial services, finishing in the top three of every ballot. The main reason is that investment bankers are confronted with the two main triggers for career stress: the difficulty of the work coupled with the sheer amount of it, particularly for analysts and associates and despite banks’ attempts to mitigate the strain. “The life of a junior banker is one of the last forms of legalized slavery,” said Roy Cohen, a career coach and author of The Wall Street Professional’s Survival Guide. “It is a grueling survival of the fittest existence defined by all-nighters, no time to eat well or to exercise, and compensation that has remained flat for a number of years.” The Epicurean Dealmaker, the anonymous M&A banker behind the eponymous blog and Twitter account says M&A careers remain stressful throughout, but that the nature of the stress changes. “Juniors are crushed by work out of their control. Seniors are whipsawed by clients’ unreasonable demands,” he says. “Juniors have no responsibility for revenues, though, whereas MDs [managing directors] do. That is huge, constant pressure. MDs have (lots) more money and somewhat more life control, but much high burnout rate and obligations. Juniors rarely fired; MDs are fired all the time.” And if you decide not to become an MD to escape this pressure?  “If you don’t get promoted to MD eventually, you’re fired,” says TED. “You can’t stay a hardworking irresponsible junior forever.” Second most stressful job in finance : Trader Trader is one of the most stressful jobs in finance. Traders may not work quite the crazy hours of investment bankers, but they have a sharper, more acute level of stress. “Trader stress is in real time and can happen instantaneously,” said Sal Khan, managing director at New York City recruitment firm Dynamics Associates. Speaking to us last week, trading coach Steven Goldstein described the insidious nature of stress in trading jobs: “When you work in trading, there’s so much that’s outside your control and that can be hard to deal with. You’re sitting there every day and sometimes the markets are in your favour and sometimes they aren’t. People start to question whether they really want that." Third most stressful job in finance : Risk management & Compliance If you think a risk or compliance role will be a less stressful option, you might be right – but only just. Sitting in a non-revenue generating seats, risk and compliance staffers are often viewed as the enemy by colleagues who are desperate to get a transaction approved, said Cohen. Market risk and credit risk management roles are particularly stressful, said Khan. It’s not just the stress. It can also be the feeling of disempowerment. “You’re there to escalate issues, but when you do, nothing is done about them. Compliance is a soulless job. You end up keeping your head down, collecting your money and destroying your principles." one compliance professional told us. Fourth most stressful job in finance : Wealth manager / Private banker Wealth managers and Private Bankers are stressful jobs in finance. Finishing near the top on some surveys and further down on others, wealth managers and financial advisors deal with one particular vehicle for stress: they eat only what they kill. Wealth managers get fired nearly as often as they get hired. One WM who started five years ago said he is the only remaining member of his 30-person recruiting class still in the business. It’s a sales job, and your target is often friends and family. You start with a barely livable wage and you need to sell to remain employed. But, at its core, wealth management is a relationship business. “People seem to think that if you’re a private banker you sit on a pile of money and that keeps the money coming in,” says the anonymous private banker behind the Banker’s Umbrella blog and Twitter account. “They’re 100% wrong. -You have to build a book, once you can get together a book in excess of €100m, you can rest easier.” And if you don’t have a book of assets worth €100m? “It’s a job where you try to protect the assets you have from other preying bankers and run around preying on the assets of other bankers." says Bankers Umbrella. When this is the case, he says private banking can be a harsh career choice: “By comparison, the so-called cut throat world of investment banking is like sitting on an extra fluffy towel on a warm beach while toasting marsh mellows and singing Kumbaya.” By the way, if you are interested in this profession, it is possible for you to follow a course by a wealth manager that will undoubtedly allow you to pass your interviews without difficulty! Fifth most stressful job in finance : Institutional sales Any role that focuses on sales causes stress. Couple this with the fact that the job security and the ceiling on salary aren’t what they used to be, and institutional sales can be a grind. “As technology automates much of the function, there is simply less need for a human interface,” said Cohen. The pressure on salespeople has the potential to increase as banks shift to ‘low touch’ business models. Here, all but the most important clients are encouraged to trade using electronic systems that eliminate the need for human beings. However, there will still be a need for talented salespeople to interact with the most demanding and important clients. Sixth most stressful job in finance : Management consulting Is management consulting really a stressful career? Yes, if you’re working somewhere like McKinsey & Co. or BCG and you don’t like travel (Bain & Co. has a reputation for staffing people closer to their home office). – Management consultants typically travel a lot. When Harvard Business School professors researched working conditions at leading strategy consulting firms in 2013, they found people who claimed to work 15 hour days and to sleep less than six hours a night. “There’s a correlation between success and the willingness to just put everything else aside and do a ton of work,” said one. Like banks, consulting firms have implemented programs to mitigate work stress. One junior consultant who’s worked in banking told us consulting jobs are better: the hours are shorter and the work is more varied and creative. Seventh most stressful job in finance : Private Equity Private Equity jobs are some of the most desirable in finance. They’re also some of the most difficult to get into. Private Equity funds are investors and they’re in it for the long term. This can help relieve the pressure on a day-to-day basis – except when a new investment is being made, at which point working in PE can be pretty similar to working in IBD… By the way, if you are interested in this profession, it is possible for you to follow a complete course by an ex-banker of Lazard that will undoubtedly allow you to pass your interviews in Private Equity without difficulty! Eighth most stressful job in finance : Equity Research Equity Research is often considered as one of the most stressful jobs in finance. Why ? Time was, equity researchers were the academics of the finance world. They got to study a stock or sector in detail and to write their considered opinion about that sector in their own good time. These days, they’re under a lot more pressure. In the UK and Europe, ‘unbundling’ means researchers’ future output will have to be paid for separately by clients – rather than wound into the fee for executing trades. At the same time, researchers have been given a more marketing-oriented role, selling the banks’ whole platform and product to investors. Researchers are being compelled to work harder than ever before, said Brad Hintz, the veteran US banking analyst. Despite all their efforts, Hintz says researchers are often unable to point to a solid revenue stream (something unbundling may help with): “Research management is left with a begging bowl, pointing out all the insightful pieces its people have written.” Ninth most stressful job in finance : Fund Manager In theory, fund management isn’t that much of a stressful career. Long only managers invest for the long term and have time to ponder their decisions. In reality, it’s not that easy. @CT_Osprey, an NYC-based long only manager, says working on the buy-side is fine, as long as you’re right. “If you’re right in your investments, the buy-side is an easier place to work.” If you’re wrong in your investments, he says the buy-side is just as stressful as the sell-side. Even so, this is better than working in an investment bank: “You can be right all day long on the sell side, you still have to hustle your a** off,” Osprey points out. Tenth most stressful job in finance : Technology Like risk and compliance, tech pros get yelled at – a lot. “They take plenty of blame, even when things are out of their hands, and they constantly have to re-educate themselves and take courses.” said Lisa Mogilner, a recruiter at Dynamics Associates. Eleventh most stressful job in finance : Accounting Finishing last on every ballot, accounting is “virtually stress-free as long as you like routine and are willing to work long hours on a seasonal basis." said Cohen. However, Tom Stoddart, director at London-based recruiters Eximius Finance, said that accountancy roles in banks have become more pressured in recent years. “As regulators focus more heavily on capital requirements, the role of the accountant has become more important.” Accounting jobs in product control can be stressful simply because they require interaction with traders on a daily basis, says Stoddart. Similarly, management and regulatory reporting roles can be stressful as deadlines come near. The least stressful accounting jobs in banks are those which involve forecasting and budgeting, suggests Stoddart: “These are still business critical, but they’re also more qualitative and not subject to the pressure of an external review.” If you are interested in this profession, it is possible for you to follow a complete course by an ex-banker of Lazard that will undoubtedly allow you to pass your interviews in accounting without difficulty! Do you want to join a bank in one of these professions ? These jobs in finance are stressful. But if being in these professions requires a lot of investment of time and pressure, it is also necessary to have an optimal preparation to succeed. To get your first experience, develop your knowledge with a complete training by former bankers of Lazard : MOOCs M&A but also more widely MOOCs Corporate Finance. You will find M&A case studies and various courses : Private Equity Accounting Wealth management And many others ! We talked about it in this article, Training You is much more than individual online courses, it is the Netflix of corporate finance. It has over 10,000 subscribers in more than 10 countries and offers unlimited access to over 100 hours of courses given by professionals in each sector. A platform of courses for a single objective: to land the internship of your dreams ! Discover the courses of the platform


Par Yong Jie Guan

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Préparation
Réussir son entretien en M&A : les tests Excel

Les tests Excel sont de plus en plus fréquents dans les process de recrutement en M&A. Précisément, ces tests Excel interviennent souvent en amont des entretiens avec les opérationnels. Ils sont donc indispensables pour arriver au bout du process de recrutement. C'est donc important de les connaitre et d'en maîtriser les codes. Pour cela, cet article sera très utile. Pourquoi les tests Excel sont présents dans les process de recrutement en M&A ? Les tests Excel sont souvent intégrés dans les processus de recrutement en M&A pour deux raisons principales. Evaluer des compétences techniques D'abord, les tests Excel permettent d'évaluer les compétences pratiques des candidats. Le travail des stagiaires en M&A implique souvent l'analyse de données et la modélisation financière. Ces deux compétences requièrent la maîtrise de l'outil Excel. En effet, Excel est très utile pour analyser des chiffres, faire des calculs et créer des modèles financiers (Business Plan, Valorisation, LBO, etc.), Avoir de solides compétences en Excel est essentiel pour réussir dans ce domaine. Les banques d'affaires souhaitent donc évaluer les candidats sur des compétences qu'ils vont devoir mobiliser une fois en poste. Tester Excel, c'est donc se rassurer sur la capacité du candidat à être un bon stagiaire ! Précisément, les qualités recherchées sont : Capacité à traiter et manipuler des informations financières sur Excel. En M&A, les chiffres et les analyses financières doivent être précis et fiables. Car ils servent de base à la prise de décision dans des transactions importantes Capacité à créer des formules simples mais aussi complexes Utiliser des fonctions avancées d'Excel Formater des données sur Excel de manière professionnelle Capacité à travailler efficacement sous pression et à produire des résultats dans des délais serrés (les tests ont une durée précise) Faciliter le process de recrutement  Ensuite, les tests Excel permettent d'écrémer facilement un nombre très élevé de candidats pour seulement quelques postes. En effet, les banques reçoivent de nombreuses candidatures. Plusieurs centaines de CV sont reçus pour seulement quelques postes de stagiaires. Comment les distinguer ? Les tests de modélisation sur Excel sont un bon moyen de sélectionner facilement et rapidement les quelques candidats qui auront ensuite un entretien. A quoi ressemblent les tests de modélisation Excel en M&A ? Durée des tests Excel Les tests de modélisation sur Excel sont chronométrés. Ils durent généralement entre 1h30 et 3h s'ils sont réalisés sur place (dans les locaux de la banque). Mais ils peuvent aussi être plus longs s'ils se font à distance. Dans ce cas, le candidat a quelques jours pour construire son modèle et doit le partager avec la banque en amont de ses entretiens. Contenu des tests Excel En termes de contenu des tests, ils peuvent être plus ou moins complexes. Analyse des données. Exemple : A partir des données ci-dessous, utilisez une formule pour afficher les revenus générés avec le plus gros client de la société X Analyse financière d'une entreprise. Exemple : Quelle est l'évolution du gearing de la société entre 2021 à 2024 ? Création d'un Business Plan (avec le marché, les revenus et les coûts). Cela permet aussi de tester les connaissances du candidat en Comptabilité Valorisation d'une entreprise. Cela permet de tester en profondeur la compréhension des méthodes de valorisation par le candidat Modèle LBO. C'est davantage le cas pour des stages en Private Equity Modèle de financement. C'est davantage le cas pour des stages en Leveraged Finance ou Private Debt Comment réussir les tests Excel pour obtenir son stage en M&A ? Voyons maintenant quelques conseils pour gérer les tests de modélisation. Respecter les délais D'abord, la modélisation Excel est difficile. Et les banques savent que c'est un exercice inédit pour de nombreux candidats. En effet, on n'apprend pas vraiment à se servir d'Excel dans les cours de l'école. En tous cas, pas dans un contexte de M&A ! Par conséquent, les banques ne s'attendent pas toujours à un travail à 100% finalisé. Cependant, le non-respect des délais est éliminatoire. Il ne faut pas rendre le test après la date limite ! Plus généralement, respecter le timing, c'est être capable de prioriser. C'est une compétence clé requise en M&A. Le banquier doit se concentrer sur la réalisation de ce qui est important. Par exemple, si on vous demande de faire une évaluation avec la méthode du DCF, la chose la plus importante est au moins de créer la mécanique d'un modèle DCF, plutôt que de fixer le coût exact de la dette à utiliser. Faire attention au format Ensuite, la mise en forme de votre fichier Excel est importante. En effet, la capacité à formater un fichier de manière propre et qui respecte les standards du secteur est une compétence clé requise chez un junior en M&A. Les recruteurs la recherchent. Mais les candidats la négligent trop souvent. Cela signifie principalement 2 choses : Premièrement, il faut utiliser le code couleur approprié. Le code couleurs standard est : Bleu pour les chiffres en plug (chiffres que vous écrivez directement dans une cellule) Rouge pour les cellules liées à une autre cellule du même onglet Excel Noir pour toutes les formules Marron pour les cellules liées à un autre onglet du fichier Excel Vert pour les hypothèses Le code couleur facilite la lecture du modèle et la vérification par d'autres. Il s'agit donc d'une compétence extrêmement importante. Deuxièmement, la mise en forme des chiffres est également importante. Par exemple : Les années du Business Plan. Les années historiques sont accompagnées d'un « A » qui signifie « Actuals » (par exemple 2023A). Les années futures (pour le prévisionnel) sont accompagnées d'un « E » pour « Expected » (par exemple 2024E) Les chiffres avec la bonne unité. Par exemple, en anglais, les chiffres en milliers sont écrits avec une virgule (2,000 plutôt que 2 000 ou 2000) Être capable de défendre les hypothèses du modèle Excel Enfin, un modèle Excel est nécessairement une simplification de la réalisé. Il se base sur des hypothèses que doit prendre le banquier. Par exemple, la valorisation est un art. Elle n'est pas une science exacte. En effet, valoriser une entreprise consiste à faire des hypothèses. Elles doivent être bien réfléchies et défendables. En effet, le banquier M&A doit pouvoir expliquer à son client chaque hypothèse prise pour construire son modèle. Dans les tests Excel, vous devez faire la même chose ! Votre crédibilité est en jeu. Par conséquent, réfléchissez bien aux hypothèses que vous faites dans votre Business Plan ou Valorisation. Car elles seront contestées par votre correcteur. Et vous serez évalué sur votre capacité à les défendre. Comment avez-vous prévu l'évolution des revenus de la société X dans votre DCF ? Pourquoi prévoyez-vous une augmentation de 5% de la marge d'EBITDA sur 5 ans ? Quelles sont les raisons de la forte augmentation des D&A au cours de la période ? Pourquoi le WACC pour la société X est plus élevé que celui des sociétés comparables ? Vous voulez acquérir des compétences en modélisation Excel ? Maîtriser la modélisation financière sur Excel est primordial ! C'est vrai pour décrocher un stage (process de recrutement) et débuter votre carrière en M&A (une fois en poste). D'ailleurs, c'est aussi le cas dans tous les métiers en Corporate Finance : Private Equity, Venture Capital, financement, etc. Pour cela, allez plus loin et devenez une machine de guerre grâce à un MOOC M&A spécialement dédié pour la modélisation financière sur Excel. Dans ce cours, nous vous montrons comment formater correctement vos fichiers Excel. Nous vous fournissons une macro Excel pour optimiser vos modèles. Et nous vous expliquons étape par étape comment construire les principaux modèles utilisés en M&A : Bridge, DCF, comparables boursiers, transactions précédentes, Merger model et LBO model. De manière plus générale, vous pouvez développer vos connaissances et vos compétences en Corporate Finance avec notre formation complète construite par des ex-banquiers de Lazard. De nombreux cours sont disponibles pour exceller dans les process de recrutement en M&A / Corporate Finance et décrocher le stage de vos rêves ! C'est la formation parfaite pour faire la différence en entretien et savoir répondre aisément aux questions de fit et techniques. Nous vous en parlions dans cet article, Training You, c'est bien plus que des cours en ligne. C’est le Netflix de la Corporate Finance. Plus de 10 000 étudiants se sont déjà formés avec la plateforme qui regroupe plus de 60h de formation pour la partie M&A et Corporate Finance. 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Par Guillaume Pommier

6 min de lecture

Décryptage
5 films cultes qui parlent de finance

La finance a tendance à faire son cinéma... Pour le plus grand plaisir des amoureux du M&A ! Nous vous offrons une sélection des films cultes qui parlent de finance d'entreprise. A voir absolument. 1) Wall Street (1987) « Wall Street » se déroule dans le Wall Street des années 1980. Le jeune courtier en bourse Bud Fox (interprété par Charlie Sheen) rêve de réussite et richesse. Pour gravir les échelons, il cherche à impressionner Gordon Gekko (joué par Michael Douglas). Gekko est un magnat de la finance célèbre pour ses pratiques de spéculation audacieuses et son cynisme. Bud parvient finalement à attirer l'attention de Gekko. Comment ? En lui donnant des informations privilégiées sur une entreprise aéronautique dans laquelle son père travaille. Gekko est impressionné par le potentiel de Bud. Et il le prend sous son aile, l'incitant à adopter un mode de vie extravagant et amorale. Cependant, Bud finit par réaliser les conséquences destructrices de ses actions lorsque Gekko orchestre la liquidation de l'entreprise aéronautique, entraînant des pertes d'emplois massives et des dommages pour de nombreux investisseurs. Bud doit alors choisir entre sa loyauté envers Gekko et son sens de l'éthique. Ce film culte de la finance (réalisé par Oliver Stone) donne naissance au personnage emblématique de Gordon Gekko. Incarné par Michael Douglas (qui remporte pour ce film l’Oscar du meilleur acteur), Gordon Gekko sera de nouveau l'un des personnages du film « Wall Street: L'argent ne dort jamais », la suite de « Wall Street » sortie en 2010. Pour finir, voici une citation célèbre de Gekko : « Je ne trouve pas de mot plus pertinent. L’avidité est bonne, l’avidité est juste, l’avidité fonctionne. Elle est ce qui résume le mieux l’essence de notre esprit d’évolution. L’avidité, sous toutes ses formes : l’avidité pour la vie, pour l’argent, pour l’amour, pour le savoir. L’avidité est à la base de tout progrès humain. ». Vous la retrouvez dans cet extrait marquant du film :  2. Rogue Trader (1999) « Rogue Trader » raconte l'histoire vraie de Nick Leeson (joué par Ewan McGregor), un jeune trader ambitieux qui est embauché par la banque Barings à Singapour. Leeson est un employé prometteur. Mais il commence rapidement à prendre des risques inconsidérés sur le marché des contrats à terme. Pour réaliser des bénéfices et compenser les pertes antérieures, Leeson commence à cacher ses transactions dans un compte secret appelé « 88888 ». En effet, il utilise ce compte pour couvrir ses pertes. Mais ses mauvaises décisions et ses activités frauduleuses finissent par causer des pertes massives pour Barings, la plus ancienne banque d'investissement britannique. Finalement, les pertes de Leeson s'accumulent jusqu'à un montant astronomique, dépassant largement les réserves de la banque. Leeson est finalement arrêté et extradé vers le Royaume-Uni, où il est jugé et condamné à la prison pour sa participation à la faillite de Barings. Ce film culte de la finance (réalisé par James Dearden) se base sur les mémoires de Nick Leeson, intitulées « Rogue Trader: How I Brought Down Barings Bank and Shook the Financial World ». Il offre un aperçu fascinant des coulisses de l'une des plus grandes faillites bancaires de l'histoire. Précisément, il examine les motivations, les pressions et les conséquences des activités de trading à haut risque dans le monde de la finance. Voici un extrait marquant du film :  3) Margin Call (2011) « Margin Call » se déroule sur une période de 24 heures pendant le début de la crise financière de 2008. L'histoire a lieu dans les bureaux d'une grande société de services financiers anonyme, qui ressemble à Lehman Brothers. L'analyste junior Peter Sullivan (interprété par Zachary Quinto) découvre une anomalie dans les modèles de risque qu'il est en train de finaliser. Il se rend compte que cette anomalie indique que l'entreprise est au bord de l'effondrement financier. Il alerte alors son supérieur Seth Bregman (interprété par Penn Badgley). Et celui-ci informe à son tour le responsable des opérations Will Emerson (interprété par Paul Bettany). La direction de l'entreprise est alertée de la situation. Et bientôt, tous les principaux acteurs de l'entreprise sont réunis pour gérer la crise. Parmi eux, il y a le PDG John Tuld (interprété par Jeremy Irons), le responsable des risques Sarah Robertson (interprété par Demi Moore), et le responsable de la négociation des produits dérivés, Sam Rogers (interprété par Kevin Spacey). Le film se concentre sur les interactions tendues entre ces personnages alors qu'ils prennent des décisions cruciales pour tenter de sauver l'entreprise de la faillite imminente. Ils doivent faire face à des choix moraux et éthiques difficiles alors qu'ils réalisent les conséquences dévastatrices de leurs actions sur l'économie mondiale et sur la vie des gens ordinaires. Par conséquent, ce film culte de la finance (réalisé par J.C. Chandor) offre un regard perspicace sur les coulisses de Wall Street. En effet, il met en lumière les problèmes systémiques qui ont conduit à la crise financière de 2008. Le film explore les thèmes de la cupidité, de l'éthique professionnelle, et de la responsabilité individuelle dans un contexte où les intérêts personnels et les impératifs financiers entrent en conflit avec le bien-être collectif. Voici un extrait marquant du film :  4) Le Loup de Wall Street (2013) Jordan Belfort (interprété par Leonardo DiCaprio) commence sa carrière en tant que courtier en bourse à Wall Street. Il est rapidement séduit par le style de vie excessif et débauché de ses collègues courtiers. Surtout, les opportunités de gains rapides dans le marché boursier l'attirent. Avec son partenaire Donnie Azoff (joué par Jonah Hill), Jordan Belfort fonde sa propre société de courtage : Stratton Oakmont. Stratton Oakmont devient rapidement prospère en utilisant des méthodes peu orthodoxes et souvent illégales pour manipuler le marché et escroquer les investisseurs. Belfort et ses collègues mènent une vie luxueuse, dépensant des millions de dollars en fêtes, drogues et autres plaisirs excessifs. Cependant, leurs activités finissent par attirer l'attention du FBI et des autorités réglementaires. Belfort et ses associés sont confrontés à des poursuites judiciaires pour fraude et blanchiment d'argent. Ce film culte de la finance (réalisé par Martin Scorsese) est une adaptation cinématographique de l'autobiographie éponyme de Jordan Belfort, intitulée « The Wolf of Wall Street ». Il montre le déclin moral de Belfort alors qu'il lutte contre ses démons personnels, sa dépendance à la drogue et son obsession pour la richesse. Par conséquent, « Le Loup de Wall Street » est une critique cinglante du monde de la finance et une étude de caractère fascinante sur l'avidité et la corruption. Voici un extrait marquant du film :  5) The Big Short (2015) « The Big Short » raconte l'histoire de plusieurs investisseurs qui ont prédit la crise financière de 2007-2008 aux Etats-Unis. Ces investisseurs ont réalisé que le marché de l'immobilier résidentiel était sur le point de s'effondrer en raison de la bulle spéculative des prêts hypothécaires à risque, communément appelés « subprimes ». Le film suit plusieurs personnages principaux : Michael Burry (interprété par Christian Bale) est un gestionnaire de fonds spéculatifs. Il est le premier à reconnaître la bulle immobilière et parier contre le marché. En effet, il achète des Credit Default Swaps (CDS) sur les prêts hypothécaires « subprimes » Mark Baum (interprété par Steve Carell) est un gestionnaire de fonds d'investissement. Son équipe réalise aussi les risques associés aux CDO (Collateralized Debt Obligations) liés aux prêts « subprimes » Jared Vennett (interprété par Ryan Gosling) est un courtier en valeurs mobilières. Il sert de narrateur tout au long du film. Car il explique les détails techniques des transactions financières complexes qui ont conduit à la crise Ben Rickert (interprété par Brad Pitt) est un ancien trader de Wall Street. Il sert de conseiller à deux jeunes investisseurs qui cherchent à parier contre le marché immobilier Ainsi, ce film culte de la finance (réalisé par Adam McKay) offre un aperçu des coulisses de la crise financière. Il démontre comment la cupidité, la spéculation irresponsable et le manque de réglementation ont contribué à l'effondrement du marché immobilier et à ses répercussions économiques mondiales. Véritable divertissement, il obtient même l’Oscar du meilleur scénario adapté. Voici un extrait marquant du film :  Cela vous motive pour travailler en finance ? Entre fiction et réalité, s'il y a bien une chose qu'il faut retenir de ces films, c'est que le milieu de la finance d'entreprise est un domaine d'excellence et qu'il faut mériter sa place. C'est possible d'exercer ces métiers. Mais les process de recrutement sont difficiles. Et il faut être très bien préparé pour en décrocher une offre. Pour vous aider, Training You a été fondé par deux anciens banquiers de Lazard qui connaissent les process de recrutement. La plateforme Training You contient +60 heures de formation pour tout réviser et être au point le jour J : cours sur le fit et la technique, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et le fonds de Private Equity, podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

6 min de lecture

Préparation
Comment valoriser une startup ?

Il existe de nombreuses méthodes de valorisation possibles pour évaluer le prix de cession d'une entreprise. Dans le cas où vous souhaiteriez maîtriser les principales méthodes de valorisation (les comparables boursiers, les transactions précédentes et le DCF), un cours complet sur la Valorisation est disponible sur la plateforme Training You. Comme cela, l'évaluation du prix de cession d'une entreprise ne sera plus un secret pour vous ! Mais valoriser une startup requiert une expertise particulière. Dans cet article, nous nous pencherons plus précisément sur le cas des méthodes de valorisation utilisées pour valoriser une startup. Dans les faits, elles sont exactement les mêmes que pour les autres entreprises. Mais certaines spécificités doivent être connues par les banquiers M&A pour adapter ces méthodes de valorisation à la startup. Valoriser une startup avec les méthodes traditionnelles La méthode DCF La méthode DCF repose sur l’actualisation des flux de trésorerie futurs générés par l’entreprise. Elle se divise en trois étapes. D’abord, on calcule la valeur de l’entreprise sur un horizon explicite, en général entre 5 et 7 ans. Ensuite, on calcule la valeur de l’entreprise au-delà de cette période en utilisant la valeur terminale. Enfin, chaque flux est actualisé (ou ramener à sa valeur présente) à un taux qui représente le risque opérationnel de l’entreprise. Ce taux reflète aussi le coût de financement global pour l’entreprise, défini comme le taux de rendement minimum exigé par l’ensemble des pourvoyeurs de fonds pour financer l’entreprise. Pour valoriser une startup, ces trois étapes sont parfaitement valides. Cependant, la durée de l’horizon explicite doit souvent être supérieure à 5 ou 7 ans. En effet, une startup n’est presque jamais rentable dans les premières années d’activité. Son EBITDA est souvent négatif, et ses flux de trésorerie disponibles aussi. Si l’ensemble des flux de trésorerie disponibles calculés pendant la période de projection (prenons par exemple 5 ans) sont négatifs, alors plus de 100% de la valeur d’entreprise est liée à la valeur terminale. Cela n’a aucun sens en théorie financière. Surtout, cette valeur terminale doit être calculée en utilisant un flux de trésorerie « normatif ». Ce flux doit représenter les flux générés par l’entreprise sur le long terme. Que faire si ce dernier est négatif ? Cela n’a aucun sens. Par conséquent, on prolonge l’horizon explicite (10 ou 15 ans) le temps que la startup soit rentable, avec des flux de trésorerie positifs pendant quelques années. Les méthodes des multiples La méthode des multiples renvoie au comparables boursiers ou transactions précédentes. Le principe est le suivant. D’abord, on sélectionne un échantillon d’entreprises comparables, soit des entreprises cotées en bourse (ce sont les comparables boursiers ou trading comparables) soit des entreprises ayant fait l’objet d’une acquisition dans les précédentes années (ce sont les transactions transactionnels ou précédente transaction). Ensuite, on calcule un multiple pour chacune des entreprises comparables qui constituent les échantillons. Le multiple le plus couramment utilisé est EV/EBITDA. Enfin, on applique la moyenne ou la médiane des multiples à un agrégat de l’entreprise que l’on cherche à valoriser, ici l’EBITDA par exemple. Cependant, les startups ont souvent un EBITDA négatif ou très faible dans les premières années de leur existence. Il est alors pertinent de calculer des multiples qui utilisent un autre agrégat que l'EBITDA. On pourra alors utiliser le chiffre d’affaires (EV/Revenue) ou des indicateurs opérationnels (par exemple le nombre d’utilisateurs pour une plateforme). De la même manière que pour les autres entreprises, on calculera une moyenne ou médiane qu’on appliquera ensuite à l’entreprise à valoriser. En conclusion, pour valoriser une startup, on utilise les mêmes méthodes de valorisation qu'une autre entreprise. Néanmoins, ces méthodes doivent s’adapter aux spécificités des startups, en particulier le manque de rentabilité dans les premières années. Valoriser une startup avec d'autres méthodes  La méthode du Venture Capital La méthode du Venture Capital ressemble à la méthode du LBO pour les fonds de Private Equity. Premièrement, elle se place du point de vue de l’investisseur. Deuxièmement, elle prend en compte ses différentes contraintes. Concrètement, la méthode du VC répond à la question suivante : si je veux investir un certain ticket (contrainte de financement), à quelle valorisation dois-je le faire pour obtenir ce rendement (contrainte de rentabilité), étant donné l'évolution supposée de la startup et le multiple auquel je pourrai sortir (contraintes opérationnelles) ? Passons en revue les contraintes : Contrainte de financement. Le fonds a établi une stratégie d'investissement et doit injecter des tickets à l'intérieur d'une certaine fourchette. Exemple : entre 10m€ et 30m€ Contrainte de rentabilité. Le fonds doit atteindre un certain TRI pour rendre l'argent à ses LPs (investisseurs) et se payer aussi. Cette contrainte inclut aussi la dilution que le fonds va nécessairement subir au fur et à mesure des prochains tours de table. Par exemple, s'il prend une participation de 20% aujourd'hui, il détiendra certainement moins que cela à sa sortie (sauf s'il réinvestit lors des prochaines levées) Contrainte opérationnelle. Cela correspond à l'évolution du marché de la startup et de son Business Plan sur ce marché. Cette contrainte prendre aussi en compte le risque de faillite, surtout si la startup est encore en « early stage » On peut noter que la méthode du Venture Capital se base sur plusieurs hypothèses qui sont par nature très incertaines au stade de maturité de l'entreprise (Business Plan, multiples de sortie, etc.). La méthode du Scorecard La méthode du Scorecard est une variante des multiples. Elle repose sur la comparaison de la cible avec d'autres startups similaires dans le même stade de développement. Les étapes sont les suivantes : Identification des facteurs de valorisation. Exemples : expérience de l'équipe fondatrice, taille du marché cible, technologie, traction du marché, concurrence, etc. Attribution de scores aux facteurs de valorisation (par rapport à d'autres startups au même stade de développement). Par exemple, une startup avec une équipe fondatrice expérimentée a un score plus élevé que celle avec une équipe moins expérimentée Pondération des facteurs de valorisation (en fonction de leur importance relative pour la valorisation globale de la startup) Calcul de la valorisation. Cela repose sur l'agrégation des scores pondérés de chaque facteur de valorisation Ajustements et négociations (en fonction d'autres facteurs). Exemples : niveau de risque associé à l'investissement, perspectives de croissance, conditions du marché En résumé, la méthode du Scorecard évalue la valeur relative de la startup en fonction de ses caractéristiques spécifiques et du contexte du marché. Pour conclure, valoriser une startup n'est pas facile. Par conséquent, les investisseurs appliquent souvent une règle simple : la proportionnalité ! Premièrement, il sait combien il va investir. Car cela dépend de la taille moyenne du ticket et des besoins de la startup. Deuxièmement, il sait le pourcentage qu'il veut détenir à chaque tour. Car cela dépend des projections concernant les prochaines levées et donc la dilution qu'il va subir dans le futur. Par conséquent, la valorisation est souvent une résultante de ces deux données. Par exemple, le fonds injecte 10m€ et veut détenir 20% post-money (valorisation après la levée de fonds). La valorisation post-money est donc de 50m€ (10m€/20%). Et la valorisation pre-money (avant la levée de fonds) est de 40m€ (50m€ - 10m€). Pour en apprendre davantage, vous pouvez visionner le cours de Venture Capital sur la plateforme Training You. Vous voulez travailler en M&A ou Venture Capital ? C'est possible ! Mais vous devez travailler dur pour réussir les process de recrutement. Ils sont exigeants. Les recruteurs évaluent les candidats sur plusieurs dimensions : connaissance du métier, fit avec les équipes, maîtrise des connaissances techniques en finance, capacité d'analyse et de synthèse, etc. Pour vous aider, la plateforme Training You contient plus de 60 heures de formation pour tout réviser et être au prêt le jour J : des cours sur le fit et la technique (dont un cours dédié au Venture Capital), des exercices et cas pratiques, des fiches sur les banques et fonds d’investissement et des podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

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Etude de cas
LVMH rachète Tiffany pour 16 milliards de dollars

Le groupe de luxe français LVMH rachète le joaillier américain Tiffany pour plus de 16 milliards de dollars, signant une des transactions M&A les plus marquantes de l’année 2019. Côté conseils, Citi et J.P. Morgan ont conseillé LVMH. Centerview et Goldman Sachs ont accompagné Tiffany. Termes de l’offre Le prix de l'acquisition En novembre 2019, LVMH réalise l’acquisition de Tiffany pour 135 dollars par action. Sur cette base, la valeur des capitaux propres de Tiffany (Equity Value) s’élève à 16,2 milliards de dollars. C'est près de 2 milliards de dollars de plus que l’offre initiale de LVMH formulée en octobre. En 2020, en raison de la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé l'économie mondiale et le secteur du luxe, LVMH a obtenu un réajustement du prix. En effet, les actionnaires de Tiffany ont approuvé la proposition de LVMH revue à la baisse. Et le prix de l'offre a été ramené à 131,5 dollars par action. Cela permet à LVMH de faire une économie de 430 millions de dollars sur un montant global de 16,2 milliards. L'acquisition a finalement été officialisée en janvier 2021. Le financement de l'acquisition La transaction est financée uniquement avec du cash. En effet, LVMH a financé une partie du prix avec sa propre trésorerie. Le reste a été financé grâce à un emprunt obligataire réalisé sur les marchés. Précisément, LVMH a levé en 2020 9,3 milliards d'euros sur le marché obligataire à des conditions financières particulièrement avantageuses. L'opération a porté sur deux émissions : L'une de 7,5 milliards d'euros (en euros) L'autre de 1,8 milliards d'euros (en livre sterling) Les échéances vont de 2 à 11 ans. Le coût global s'élève à 0,05%. Cette levée de fonds sur le marché obligataire a fait l'objet d'une forte demande de la part des investisseurs institutionnels français et européens. Concrètement, la demande totale s'est élevée à 27 milliards d'euros, soit le triple du montant effectivement émis. Rationale Pourquoi LVMH a racheté Tiffany ? On peut décliner sa stratégie d'entreprise en 3 points. Se développer dans la joaillerie D’abord, LVMH souhaite développer son activité joaillerie, le seul secteur où il n'est pas encore leader. Rappelons que le groupe a déjà racheté Bulgari pour 5,2 milliards de dollars en 2011. Ces acquisitions doivent permettre à LVMH de concurrencer ses principaux concurrents Cartier et Van Cleef & Arpels, tous les deux détenus par le suisse Richemont. Bernard Arnault espère donc profiter de la réputation de Tiffany dans le secteur. Pour lui, « c’est une entreprise qui jouit d’un héritage et d’un positionnement uniques au monde dans le marché de la haute joaillerie. Tiffany nous inspire un immense respect et une grande admiration ». Renforcer sa présence aux Etats-Unis Ensuite, LVMH renforce sa présence aux Etats-Unis, son deuxième marché en termes de chiffre d'affaires après l'Asie. Tiffany réalise presque la moitié de ses ventes sur le continent américain. L’acquisition de Tiffany s’ajoute d’ailleurs à celles d’autres marques américaines par le groupe, comme Marc Jacobs, Benefit Cosmetics ou Kat Von D Beauty. Bénéficier d'une forte image de marque Enfin, LVMH met la main sur une marque qui bénéficie d’un statut d’icône aux Etats-Unis et dans le monde. Quelques exemples qui montrent que Tiffany appartient à l'histoire des Etats-Unis. Déjà, lors de la Guerre de Sécession, Tiffany fournit à l'armée des États du Nord des sabres de cavalerie et des drapeaux. Puis, la marque est présente dans des films emblématiques de Hollywood. Par exemple, Breakfast at Tiffany's s'ouvre sur une scène d'Audrey Hepburn, des rangs de perles autour du cou, dégustant un café devant une vitrine Tiffany. Pour finir, en 2017, lors de la passation de pouvoir à la Maison blanche, c'est un cadeau de chez Tiffany que Melania Trump offre au couple Obama ! [caption id="attachment_6453" align="aligncenter" width="640"] Audrey Hepburn devant la vitrine de Tiffany dans le film « Breakfast at Tiffany's » de Blake Edwards (1961)[/caption]   Par conséquent, la marque new yorkaise est l'une des rares que les Américains reconnaissent au premier coup d'œil. Il faut dire qu'elle est propriétaire de sa propre couleur : le bleu Tiffany. « Quand vous achetez une bague de fiançailles, la boîte bleue est un symbole d'amour extraordinaire. Cela fait rêver tous les Américains et les Américaines. », rappelait Bernard Arnault au moment du rachat. Pour aller plus loin La transaction est la plus grosse acquisition de LVMH depuis sa création en 1987. Qui plus est, elle serait la plus grande acquisition de marque de luxe de tous les temps. Le groupe français souhaite à Tiffany la méthode de relance qu’il a mise en œuvre chez Bulgari avec succès après son rachat en 2011. LVMH avait alloué des moyens financiers importants pour dynamiser la marque italienne. Parmi lesquels l'ouverture de nouvelles boutiques, la refonte des campagnes de publicité et des nouvelles créations. En sept ans, l’activité de Bulgari a plus que doublé, atteignant un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros en 2018. Tiffany doit donc suivre le même destin. Vous voulez travailler sur ce type d'opérations en M&A ? C'est possible ! Mais c'est sélectif. Pendant les process de recrutement en M&A / Corporate Finance, les recruteurs vous poserons des questions techniques et des questions de fit auxquelles il faudra savoir répondre précisément. Pour pousser plus loin votre préparation pour les entretiens en M&A, nous vous conseillons de rester informé sur l'actualité financière récente. En effet, pendant un entretien en M&A, l'interviewer peut vous demander d'expliquer un deal récent qui vous intéresse. Pour décrocher votre stage en M&A ou plus généralement un stage en Corporate Finance, développez aussi vos connaissances financières et vos compétences en finance. Pour cela, la plateforme Training You vous permet de réviser tout ce que vous devez connaitre pour réussir un entretien. Elle contient des cours sur le fit et la technique, des exercices et cas pratiques, des fiches sur les entreprises du secteur (banques et fonds), des podcasts, etc. D'ailleurs, si vous souhaitez en apprendre plus sur d'autres deals emblématiques, des études de cas sont aussi disponibles, comme sur TF1 / M6, Veolia / Suez, la Valorisation de Moderna ou Essilor/Luxottica. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Guillaume Pommier

4 min de lecture

Décryptage
La consolidation bancaire européenne : le prochain méga-deal qui va redessiner l’économie européenne ?

Les enjeux du secteur bancaire sont extrêmement vastes et extrêmement sensibles. En effet, le facteur politique est prépondérant dans les transactions M&A du secteur. Et il n’est pas rare de voir des opérations échouer car l’acquéreur est rejeté par le régulateur. Serpent de mer ou futur proche, la consolidation bancaire européenne est donc sur les langues de tous les banquiers M&A et journalistes spécialisés européens. La consolidation bancaire européenne L’idée est simple : le paysage bancaire européen est éclaté avec une multitude d’acteurs forts dans leur pays et faibles à l’étranger. Ces acteurs, en raison notamment de l’environnement de taux bas qui perdure, ont une rentabilité faible de manière récurrente et des niveaux de valorisation très bas. Dans beaucoup de secteurs, cela devrait pousser à la consolidation pour réaliser des économies d’échelle. Cette idée est même poussée par la Banque Centrale Européenne, grâce notamment à l’Union Bancaire qui a permis de mettre en place une supervision européenne des grandes banques. L’émergence d’acteurs transfrontaliers pourrait aussi leur permettre de lutter à armes égales avec les géants américains qui sont en train de prendre le contrôle du Corporate Banking européen grâce à une force de frappe incomparable : la capitalisation boursière de J.P. Morgan est égale à celle cumulée des 5 plus grosses banques de la zone Euro ! De nombreux acteurs du paysage économique européen poussent ainsi à des opérations de fusions transfrontalières majeures : rachat de Commerzbank par BNP Paribas, par la Deutsche Bank, par la Société Générale, par UniCredit ? Fusion Société Générale / UniCredit ? Pourtant, ces méga-deals ne viennent pas. Et les seules opérations réalisées concernent les acquisitions ciblées dans des géographies ou des lignes de métiers spécifiques. Par exemple, on peut citer le renforcement de BNP Paribas en Pologne ou le rachat de Pioneer par Amundi, la filiale de gestion d’actifs du Crédit Agricole. L’idée se heurte à des obstacles majeurs, autant de reflets des difficultés de la construction européenne. Les obstacles majeurs à la consolidation bancaire européenne L’idée se heurte à des obstacles majeurs, autant de reflets des difficultés de la construction européenne. Des résistances politiques En premier lieu, le refus politique de voir un acteur économique majeur passer en des mains étrangères, même européennes. On se souvient de la réticence du gouvernement français à laisser l'italien Fincantieri racheter les chantiers navals de Saint-Nazaire. Pourtant, c'était une opération à quelques dizaines de millions d’euros. Et elles concernait environ 2 000 emplois. Peut-on alors imaginer le gouvernement français laisser, pour prendre un exemple présent dans la presse ces derniers temps, UniCredit racheter la Société Générale, dans ce qui serait une opération à plusieurs milliards d’euros et concernant plus de 100 000 emplois, dans un secteur essentiel aux rouages économiques et financiers de l’économie française ? Au-delà des refus politiques, les différences culturelles et linguistiques sont aussi un frein. Elles peuvent aussi entraver la communication et la coopération entre les banques de différents pays. Il sera crucial de surmonter ces barrières politiques et culturelles pour garantir le succès d'une consolidation bancaire européenne. La diversité des réglementations bancaires en Europe Ensuite, les réglementations bancaires varient d'un pays européen à l'autre. Cela peut compliquer la fusion ou l'acquisition de banques transfrontalières. Par conséquent, harmoniser ces réglementations pour faciliter les transactions transfrontalières est essentiel. Aujourd'hui, il existe un cadre réglementaire commun pour les services bancaires, mais il n'est pas entièrement harmonisé. En effet, l'Union Européenne a mis en place plusieurs directives et réglementations pour promouvoir la stabilité financière, renforcer la supervision des banques et protéger les consommateurs. Cependant, il subsiste encore des différences significatives entre les réglementations nationales des Etats membres de l'UE. Voici quelques éléments de réglementation bancaire qui sont harmonisés au sein de l'UE : Accords de Bâle III : adoption de normes communes en matière de fonds propres, liquidité et gestion des risques Directives sur les services bancaires : Directive sur les services de paiement (DSP2) et Directive sur les comptes de paiement (DCP) Union bancaire (comme mentionné plus haut) : Mécanisme de Supervision Unique (MSU) et Mécanisme de Résolution Unique (MRU). Ces mécanismes doivent renforcer la supervision et la résolution des crises bancaires à l'échelle de l'UE Malgré ces initiatives, des divergences entre les réglementations nationales des Etats membres de l'UE subsistent. C'est par exemple le cas pour les exigences de fonds propres supplémentaires, les seuils de déclenchement des régimes de résolution des crises et les règles fiscales applicables aux institutions financières. L'évolution du secteur FIG Cette absence de fusions transfrontalières s’explique enfin par des tendances de fond du marché bancaire européen. Face à la numérisation du secteur et à la concurrence accrue des fintechs voire des GAFA, est-il vraiment nécessaire de réaliser des opérations extrêmement coûteuses en capital et au coût social probablement non-négligeable qui pourraient détourner d’autres priorités stratégiques comme justement le développement de plateformes numériques ? Y aura-t-il au cours des prochains mois ou des prochaines années une opération de M&A transfrontalière majeure ? Une fusion entre deux acteurs forts paraît improbable. Mais, si les difficultés de certains acteurs de taille majeure persistent, on pourrait assister à un rachat/sauvetage par une banque issue d’un pays voisin. Comment décrocher un stage ou CDI en M&A ? Le secteur des institutions financières est passionnant. Car ces dernières sont véritablement au cœur du système économique d’un pays. Si elles vous intéressent, alors vous devez vous intéresser au secteur FIG en M&A ! Vous pouvez en apprendre davantage en lisant notre article sur le sujet ! Pour décrocher votre stage en M&A ou Corporate Finance, il faut se préparer ! Pour cela, Training You vous aide à acquérir les connaissances et compétences requises. Avec notre formation, vous pouvez anticiper les questions techniques et les questions de fit posées par les recruteurs. Par conséquent, vous aurez toutes les cartes en main pour décrocher votre stage. Training You, c'est bien plus que des cours en ligne. C’est le Netflix de la Corporate Finance ! C'est une plateforme construite par des professionnels qui a formé plus de 8 000 étudiants en 5 ans, avec des : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. 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Par Training You

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Préparation
Qu'est-ce que l'Hirevue dans les process en M&A ?

De plus en plus de banques utilisent ce système particulier de Hirevue ou test en ligne pour les recrutements en M&A. L'objectif est d'évaluer les candidats et faire une sélection lors des process de recrutement. Initialement très utilisés pour les Summer Internhips, ils sont aujourd'hui aussi répandus pour des off-cycles, en particulier dans les banques américaines. En effet, vous trouverez des tests Hirevue lors de processus de recrutement chez J.P. Morgan, Goldman Sachs, Barclays et bien d’autres. Les candidats doivent réaliser ces tests dans le cadre des process de stages en M&A, pour un off-cycle ou Summer Internships mais aussi pour d’autres postes dans la banque. Ces tests peuvent être réalisés dans n'importe quel secteur dans le domaine du M&A (TMT, FIG, etc.) et plus largement en finance d'entreprise. C'est quoi un Hirevue ou test en ligne en M&A ? D'abord, les Hirevues sont des tests en ligne sous format vidéo. Pendant ces tests, vous répondez à des questions qui vous sont posées et où vous êtes filmé à l’aide de la webcam de votre ordinateur. Les réponses que vous donnerez, ainsi que votre attitude pendant le test (sourire, posture, etc.) seront analysées par un logiciel doté d’une Intelligence Artificielle (IA). Ce logiciel déterminera si oui ou non votre test doit être regardé par des professionnels de la banque. Avec l'Hirevue, les recruteurs analysent à la fois ce que le candidat dit et son comportement. Ce sont des indices non verbaux comme les expressions faciales, le mouvement des yeux, le mouvement du corps, les détails concernant les vêtements et même les nuances de la voix. La technologie IA collecte et traite ces signaux pour évaluer le candidat. L'objectif est de se baser sur ces différents éléments pour prévoir le mieux possible les futures performances du candidat. Ensuite, les questions posées en Hirevues diffèrent d’une banque à l’autre. Certaines banques vous poseront quelques questions de fit et competency-based pour tester votre motivation à rejoindre leur équipe. D’autres vous poseront des questions techniques plus poussées pour vous demander votre avis sur un sujet d’actualité financière. Certaines questions sont aussi en lien avec des situations auxquelles vous pourrez faire face quand vous serez en poste. En effet, les banques d'affaires veulent évaluer votre adaptabilité et d'autres qualités pertinentes pour le poste. En fait, le nombre de questions posées diffère selon chaque banque. Enfin, les Hirevues peuvent durer entre 10 minutes et 1 heure pour les plus longs. La durée autorisée pour chaque réponse varie entre 1 et 3 minutes, sans compter le temps de préparation. Exemples de questions dans un Hirevue en M&A Voici quelques exemples de questions qui sont déjà tombées en Hirevue pour des process de recrutement en M&A : Tell me about yourself / walk me through your resume An urgent project deadline is approaching and you can't access the work of one your colleagues, because he is out of office. Your supervisor gives you his password. What do you do? You are missing important information, but you have to make a decision because of the deadline. How would you approach it? Tell me about accomplishment you are are proud of, why did you do it, and how did you achieve it Tell me about a situation where you had to overcome a conflict in a team situation Tell me about a recent deal you find interesting and what interests you in specific about this deal New team member has come in your team : what do you do to welcome him ? You realised you made a mistake on a critical monthly report after submitting it, but the mistake is in an area where it is rarely reviewed. What do you do, and who do you communicate this to? What factors do you conisder? How will your actions be received? Comment se préparer pour un Hirevue en M&A ? Par conséquent, une préparation en amont à ce type de test est indispensable. En effet, vous n’aurez que quelques minutes pour préparer la réponse à vos questions et n’aurez qu’une seule chance par question. Premièrement, vous devez respecter les codes vestimentaires d’un entretien en banque d’affaires. C’est-à-dire costume et cravate pour les garçons, tailleurs pour les filles. Deuxièmement, c'est important de vérifier que vous disposez d’une bonne connexion à Internet. Vous devrez aussi vous munir d’une webcam avec une qualité vidéo correcte. De plus, vous devez équiper votre ordinateur d’un microphone performant. Si le recruteur n’arrive pas à comprendre ce que vous dites parce que la qualité du son est trop pauvre, vous serez immédiatement écarté du processus de recrutement. Vous pourrez bien entendu tester votre qualité audio avant le démarrage du test. Troisièmement, vous devez structurer et argumenter vos réponses aux questions. Nous vous conseillons de répondre aux questions fit avec la méthode STAR. Pour les questions techniques, nous vous conseillons de structurer votre réponse en 3 points et d’annoncer le plan de votre réponse avant de commencer l’argumentation. Egalement, nous vous conseillons de rester informé sur l'actualité financière récente puisque cela vous permettra d'être en mesure de répondre aisément aux questions sur n'importe quel sujet. Quatrièmement, il faut rester naturel. En effet, si vous avez l'air trop rigide, cela va renvoyer une image négative de vous. Ne soyez pas assimiler à un robot ! Au contraire, montrez une personnalité enthousiaste qui saura se montrer utile pour l'équipe. C'est le même principe que pendant des entretiens classiques. Comment décrocher un stage en M&A ? L'étape de l'Hirevue fait partie du process de recrutement en M&A, à la fois pour les Summer Internships mais de plus en plus pour des off-cycles. Il faut donc les préparer ! N'oubliez pas que pour décrocher un stage en Corporate Finance, développer vos connaissances et vos compétences est primordial. Anticiper les questions techniques et les questions de fit des recruteurs vous permettra d'avoir toutes les cartes en main pour décrocher votre stage en M&A et plus largement en Corporate Finance. Pour vous aider, Training You regroupe tout ce que vous devez connaitre pour réussir un process de recrutement : questions de fit, questions techniques, exercices et cas pratiques, tests d’entraînement, fiches sur les banques et les fonds d’investissement, podcasts avec des professionnels du secteur. . 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Par Amir Souidi

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Décryptage
Financial Institutions Group (FIG) : un secteur du M&A à part

Lorsque vous postulez pour un poste en M&A, c'est important de connaitre les principaux secteurs. A côté des équipes généralistes, il existe des équipes sectorisées. Parmi celles-ci, on retrouve les équipes Financial Institutions Group (FIG). Le secteur FIG est à part en M&A. Mais qu'est-ce que le secteur FIG ? Quelles sont les différences dans le quotidien d'un banquier FIG ? Comment postuler ? Où postuler ? On vous dit tout dans cet article. Le Financial Institutions Group (FIG), qu'est-ce que c'est ? Le Financial Institution Group (FIG) a de nombreuses particularités Les institutions financières constituent toujours un secteur à part dans les banques d’affaires. Elles sont couvertes par les équipes dites « FIG » pour Financial Institutions Group. Ce secteur est à part car les sociétés qui en font partie n’ont rien à voir avec celles que les banquiers ont l’habitude d’appréhender. Jetez en effet un œil au compte de résultat d’une banque : il commence par les produits d’intérêts et il n’y a pas d’EBITDA ! Et si on ne calcule pas de Valeur d’entreprise, comment peut-on alors faire une valorisation d’une société du secteur ? Malgré ces subtilités, le quotidien d’un banquier FIG est en fait très largement similaire à celui d’un banquier généraliste ou de tout autre secteur. Le Financial Institution Group (FIG) est un secteur régulé Ce qui caractérise principalement ce secteur, c’est son caractère régulé. Même si tous les types de sociétés qui en font partie ne sont pas nécessairement régulés, comme notamment les activités d’intermédiaires financiers. Régulé, cela signifie que les sociétés obéissent à des contraintes juridiques et réglementaires. Et elle font l’objet d’une supervision par des autorités spécialisées (souvent la banque centrale ou une émanation de cette dernière, selon les pays). Au-delà de l’activité même de la société, cela a des conséquences fortes sur le travail du banquier M&A. En effet, n’importe qui ne peut pas racheter une compagnie d’assurance importante d’un pays. Également, l’analyse financière et la valorisation des sociétés doivent tenir compte des contraintes spécifiques imposées par ce caractère régulé. Par exemple, les capitaux propres d’une banque sont suivis de très près par les autorités de supervision bancaire et doivent être suffisamment importants pour faire face aux engagements de la banque. Cela en fait un agrégat qui peut être utilisé pour comparer des banques et permet de réaliser une valorisation par des multiples de Price-to-Book, ce qui serait une hérésie dans une activité industrielle par exemple. Le Financial Institution Group (FIG) comporte un panel très large de sous-secteurs Au-delà des classiques banques et compagnies d’assurance, le secteur des institutions financières recouvre en fait un panel très large de sous-secteurs et d’entreprises très différentes. En effet, les Business Models et les dynamiques n'ont rien à voir. Donnons quelques exemples : Banques commerciales. Ce sont les banques qui offrent des services bancaires aux particuliers et aux petites et moyennes entreprises (ex : prêts, dépôts, solutions de paiements) Compagnies d'assurance. Ce sont des entreprises qui fournissent des solutions d'assurance (assurance vie, assurance maladie, assurance automobile, assurance habitation, etc.) Banques d'investissement. Ce sont les banques qui fournissent des services aux grandes entreprises, gouvernements et institutions (ex : M&A, financement) Gestionnaire d’actifs. Ce sont les entreprises qui gèrent des fonds de placement, des portefeuilles de titres et d'autres actifs financiers pour le compte de clients individuels et institutionnels Sociétés de crédit. Ce sont des institutions qui fournissent des crédits aux consommateurs et entreprises (ex : prêts, cartes de crédit) Fonds d'investissement (Private Equity ou Private Debt) Infrastructures financières. Elles fournissent des services et technologies d'infrastructure financière (ex : plateformes de trading, systèmes de règlement et de compensation, services de données financières, etc.) Courtiers. Ils agissent en tant qu'intermédiaire entre les acheteurs et les vendeurs lors de transactions financières Opérateurs boursiers (comme les grandes bourses mondiales) Organismes de financements spécialisés (automobile, crédit-bail, immobilier, etc.) Fintechs. Ce sont des startups qui innovent face aux modèles traditionnels du secteur Pourquoi postuler en FIG ? Un secteur au cœur du système économique d'un pays D’abord, le secteur des institutions financières est passionnant car ces dernières sont véritablement au cœur du système économique d’un pays. On a par exemple pu malheureusement le constater lors de la crise des subprimes. Les enjeux du secteur bancaire en particulier (mais c’est aussi vrai pour le secteur des assurances) sont donc extrêmement vastes et sensibles. Le facteur politique est prépondérant dans les transactions M&A du secteur. Vous pouvez lire notre article sur la consolidation bancaire européenne pour obtenir plus de détails, Et il n’est pas rare de voir des opérations échouer car l’acquéreur est rejeté par le régulateur. Un secteur particulièrement technique en M&A Ensuite, au-delà de ces considérations générales, c’est aussi un secteur réputé pour être plus technique que d’autres. En effet, le banquier M&A FIG aura la chance d’être exposé à la fois aux méthodes de valorisation traditionnelles et à celles spécifiques à ce secteur. Il développe une palette d’outils plus large. Le secteur FIG fait donc partie de secteurs les plus techniques en M&A. Un secteur permettant la spécialisation rapide et efficace Enfin, c’est aussi une niche qui permet de devenir rapidement un spécialiste recherché. Les banques d’affaires, les équipes de M&A interne des institutions financières et les fonds d’investissement sont de plus en plus actifs sur le FIG. Ils recherchent donc constamment des banquiers spécialisés dans le secteur FIG, aussi bien à des niveaux juniors que seniors. Quelles sont les différences dans le quotidien d'un banquier FIG en M&A ? Contrairement à ce que beaucoup de candidats ou débutants pensent, le quotidien d’un banquier FIG est largement identique à celui d’un banquier généraliste ou d’un autre secteur (comme le TMT par exemple). En effet, les process M&A sont les mêmes. La typologie des acteurs est la même : stratégiques, fonds de Private Equity, fonds souverains, etc.. Également, les principes de l’analyse financière et de la valorisation sont similaires. En effet, même si les méthodes diffèrent, le principe d’un Dividend Discount Model est semblable à celui d’un modèle de Discounted Cash Flows, avec la contrainte réglementaire en plus. Pour réviser les principales méthodes de valorisation, vous pouvez visionner le cours dédié à la Valorisation sur la plateforme Training You. La véritable différence réside probablement dans un mode de pensée et des dynamiques sous-jacents complètement différentes. Mais cela se ressent plutôt à un niveau de banquier senior que junior. Quelles sont les meilleures banques d'affaires pour le secteur FIG ? Pas de surprise, les League Tables FIG sont dominées par les mêmes acteurs que la plupart des secteurs. En Europe, les grandes banques américaines tirent leur épingle du jeu : Goldman Sachs, J.P. Morgan, Morgan Stanley, notamment sur les mega-deals transfrontaliers. En France, BNP Paribas, Lazard et Rothschild & Co sont aussi très présentes. Parmi les boutiques, sans surprise, Natixis Partners a aussi été impliquée sur quelques belles opérations ces dernières années. Vous souhaitez débuter votre carrière en M&A dans le secteur FIG ? C’est possible. Mais les process de recrutement sont difficiles. Pour décrocher un stage dans une équipe FIG en M&A, il faut bien se préparer. Premièrement, il faut maîtriser le secteur (on vous aide avec cet article). Deuxièmement, il faut comprendre les notions techniques en finance. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A avec des +60 heures de formation. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle contient tout ce qu’il faut savoir pour réussir un process de recrutement. Avec ; des cours sur le fit et la technique (Comptabilité, Bridge EqV-EV, Valorisation, Merger, LBO, Process M&A), des questions d’entretiens et exercices corrigés, des tests en ligne sur la technique, des fiches sur les entreprises du secteur (dont les principales banques d’affaires de la place parisienne), des podcasts avec des professionnels du secteur. Une plateforme de cours pour un seul et même objectif : décrocher le stage de vos rêves ! Découvrir les cours de la plateforme


Par Training You

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Décryptage
3 raisons de travailler dans le secteur TMT

La réputation du secteur TMT (Technologies, Médias et Télécommunications) n'est plus à faire. De nombreux étudiants et jeunes diplômés souhaitent débuter leur carrière dans une équipe TMT. A Paris, la plus renommée est évidemment celle de Lazard. En effet, Lazard TMT s'est imposée comme l'équipe de référence depuis plusieurs années pour ce secteur. Elle est dirigée par Vincent Le Stradic et conseille sur de nombreuses opérations chaque année. Après, d'autres équipes sont également bien réputées sur la place parisienne pour les TMT. Par exemple, Rothschild & Co a lancé son équipe tech en 2018. Perella Weinberg Partners a conseillé sur quelques opérations emblématiques dans le secteur ces dernières années. Mais pourquoi travailler en TMT ? Comment bien parler de votre motivation pour le secteur pendant un entretien ? Dans cet article, on vous donne 3 raisons de travailler dans le secteur TMT. Le secteur TMT offre de la diversité avec trois secteurs très complémentaires D'abord, les TMT comprennent trois secteurs : les technologies, les médias et les télécommunications. Technologies Au sens large, le secteur des technologies (la « tech ») inclue toutes les entreprises dont le Business Model se base sur une brique technologique. Cela regroupe donc de nombreuses activités ! Chaque entreprise qui innove grâce à la technologie dans son propre secteur face à un modèle traditionnel appartient donc au monde de la tech. Ces entreprises sont souvent définies sous l'appellation de start-ups. Prenons quelques exemples : Les Foodtechs. Elles proposent des alternatives aux modèles traditionnels de l'industrie alimentaire (Frichti, Too Good To Go) Les Fintechs. Elles proposent des solutions financières novatrices face aux acteurs traditionnels (Lydia, Alan, Swile) Les Medtechs. Elles se concentrent sur les innovations en matière de santé (Lifen, Qare) Les Edtechs. Elles facilitent l’enseignement et l’apprentissage en mettant la tech au service de l’éducation (Learn Assembly, Ornikar) Etc. Médias Les médias englobent la production, la distribution et la diffusion d'informations, de divertissements et de contenus à un large public. Il se compose d'une variété d'industries : Presse écrite. Elle inclut les journaux, magazines et publications spécialisées (imprimées ou numériques) qui fournissent des actualités, analyses, reportages et autres contenus écrits Radiodiffusion. Elle comprend la diffusion de contenu audio (stations de radio AM et FM, services de radio par satellite) Télévision. Elle englobe la production et la diffusion de programmes télévisés (chaînes TV traditionnelles, streaming en ligne, télévision par satellite ou par câble) Cinéma et production audiovisuelle. Cette industrie implique la production et la distribution de films, documentaires, séries TV, vidéos en ligne et autres contenus audiovisuels destinés au divertissement ou à l'éducation Edition. Elle comprend l'édition de livres, manuels, revues, bandes dessinées et autres formes de contenu (imprimé ou numérique) Publicité. Elle comprend les agences de publicité, les annonceurs, les réseaux publicitaires, ainsi que les plateformes et les canaux publicitaires utilisés pour diffuser des messages commerciaux Médias numériques et sociaux. Ce sont les plateformes en ligne, réseaux sociaux, blogs, podcasts, vidéoblogs (vlogs), forums de discussion et autres formes de médias numériques interactifs Production de contenus créatifs. Cela inclut la production de musique, jeux vidéo, bandes dessinées, œuvres d'art numériques, ainsi que d'autres contenus créatifs destinés à divertir, informer ou éduquer le public Relations publiques et communication d'entreprise. Cette industrie implique la gestion de la réputation, des relations publiques et de la communication d'entreprise pour les organisations, les entreprises et les personnalités publiques Services de diffusion en ligne. Ils comprennent les services de streaming vidéo, musique en ligne, livres audio, ainsi que d'autres services de diffusion de contenus en ligne Télécommunications Les télécommunications (appelées aussi les télécoms) regroupent les entreprises qui facilitent la transmission et l'échange d'informations à distance, que ce soit par la voix, les données ou les médias. Par conséquent, elles jouent un rôle central dans la connectivité des individus, des entreprises et des appareils à travers le monde. Voici ses principales composantes : Infrastructures de réseau. Ce sont les entreprises qui mettent en place ou gèrent les infrastructures nécessaires pour transporter les communications. Elles regroupent les réseaux de téléphonie fixe, les réseaux mobiles, les réseaux de fibre optique, les câbles sous-marins ou encore les satellites Services de communication. Ce sont les opérateurs qui fournissent des services de communication aux consommateurs et entreprises. Ces services incluent les services de téléphonie fixe et mobile, l'accès Internet haut débit, les services de télévision par câble ou satellite ou les services de communication et de collaboration d'entreprise Equipements de communication. Ce sont les entreprises qui fabriquent et ventent les équipements comme les téléphones mobiles, les modems, les routeurs, les antennes, les commutateurs ou les amplificateurs Fournisseurs de contenus et de services. Ce sont les entreprises qui proposent des services de contenu comme la vidéo à la demande, la musique en streaming ou les les jeux en ligne Etant donné l'importance critique des communications pour les sociétés modernes, les télécommunications sont soumises à une régulation gouvernementale stricte. Cela inclut la réglementation des tarifs, la gestion du spectre des fréquences ou la protection de la vie privée des utilisateurs. Le secteur TMT est dynamique avec des tendances fortes qui structurent la société Ensuite, les TMT sont dynamiques. Dans chaque secteur, des tendances fortes structurent la société. Citons-en quelques-unes : Technologies Intelligence Artificielle (IA) : L'IA se développe et se déploie dans divers secteurs (santé, finance, automobile, etc.). Et des avancées significatives sont attendues dans les prochains mois 5G et Internet des Objets (IoT) : Le déploiement plus large de la 5G devrait accélérer l'adoption de l'IoT. Cela va permettre une connectivité plus rapide et plus fiable entre les appareils et les objets Blockchain et cryptomonnaies : La blockchain continue d'évoluer au-delà des cryptomonnaies, avec des applications potentielles dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement, le vote électronique ou la vérification d'identité. De plus, les cryptomonnaies gagnent en popularité et pourraient plus s'intégrer dans les systèmes financiers traditionnels Cybersécurité et protection des données : Elles deviennent des priorités majeures pour les entreprises et les gouvernements face à l'augmentation des cybermenaces et des préoccupations croissantes concernant la vie privée Réalité Augmentée (RA) et Réalité Virtuelle (RV) : Des progrès dans la technologie des casques et des applications logicielles pourraient rendre ces expériences plus immersives et accessibles à un plus grand nombre de personnes Energie propre et technologies durables : Plusieurs innovations (énergies renouvelables, stockage d'énergie, mobilité électrique, efficacité énergétique) progressent pour aider à lutter contre le changement climatique et promouvoir la durabilité Médias Croissance du streaming et de la vidéo à la demande (VOD). Les consommateurs continuent de privilégier la flexibilité offerte par ces plateformes, tout en alimentant la demande de contenu original et exclusif Renforcement de l'Intégration de la Réalité Virtuelle (RV) et de la Réalité Augmentée (RA). La RV et la RA pourraient devenir de plus en plus intégrées dans l'expérience médiatique Expansion des contenus audio et podcasts. Les podcasts et les contenus audio gagnent en popularité, avec une expansion de la diversité des genres et des formats. Par conséquent, les plateformes de streaming audio pourraient devenir un espace compétitif pour les créateurs de contenu et les annonceurs Augmentation de la personnalisation et de l'interactivité. Les médias investissent davantage ces champs pour améliorer l'engagement du public et répondre aux besoins individuels des consommateurs Développement de l'IA dans la production de contenu. L'IA pourrait jouer un rôle croissant dans la production de contenu médiatique (ex : musique, films, articles et publicités) Evolution des Business Model. Les médias explorent de nouveaux modèles (abonnements, micropaiements, publicité ciblée et partenariats de contenu) pour diversifier leurs sources de revenus et s'adapter aux changements dans les comportements des consommateurs Télécommunications Déploiement de la 5G. Le déploiement et l'adoption de la technologie 5G devraient se poursuivre. Elle offre des vitesses de connexion plus rapides, une latence réduite et une capacité accrue pour prendre en charge un nombre croissant d'appareils connectés et de nouvelles applications (ex : IoT, réalité augmentée) Expansion de l'Internet des Objets (IoT). Le nombre d'appareils connectés et d'applications augmente dans plusieurs domaines (santé, domotique, transports intelligents, industrie, agriculture, etc.).  Les opérateurs joueront donc un rôle clé dans la fourniture de connectivité pour ces dispositifs Croissance de la connectivité satellitaire. Les constellations de satellites en orbite basse pour la fourniture d'Internet haut débit se développent. Elles offrent une connectivité mondiale et une alternative aux infrastructures terrestres, en particulier dans les régions mal desservies ou éloignées (les zones blanches) Cybersécurité. Les opérateurs continueront à investir dans des solutions de cybersécurité avancées pour protéger leurs réseaux et leurs utilisateurs Evolution des Business Model. Les opérateurs pourraient explorer de nouveaux modèles (cloud computing, streaming de contenu, services de sécurité, solutions de connectivité pour les entreprises) pour diversifier leurs sources de revenus et s'adapter à l'évolution des besoins des clients Intégration de l'IA et de l'automatisation. Cela jouera un rôle croissant dans la gestion des réseaux de télécommunications (optimisation des performances, détection des pannes, maintenance prédictive et personnalisation des services) Expansion des services de communication collaborative : La demande pour ces services (visioconférence, messagerie instantanée, outils de travail à distance) devrait rester élevée. Elle est alimentée par la tendance croissante du travail hybride et de la collaboration à distance Le secteur TMT a un dealflow M&A intense  Enfin, les deals M&A sont nombreux en TMT. Sources: LSEG et PwC   Cela offre donc une belle exposition pendant les premières années en banque d'affaires. Comment expliquer ce dealflow ? Des acquisitions dans la tech boostées par un rythme rapide d'innovation et de disruption Les entreprises doivent régulièrement lever des fonds pour financer des innovations. C'est le cas des start-ups de la tech qui recherchent des financements. Les entreprises peuvent aussi racheter d'autres acteurs pour accéder rapidement à une innovation ou se positionner stratégiquement dans des domaines émergents. Selon PwC, la montée en puissance de l'IA va créer des opportunités de M&A et d'alliances stratégiques. En effet, les entreprises transforment et réinventent leurs Business Model donc pourront avoir recours au M&A. De plus, les transactions portant sur des logiciels vont rester importantes car la demande de nouveaux produits et de nouvelles solutions augmente. Une consolidation dans les télécommunications Les marché des télécommunications sont très concurrentiels dans les pays développés. C'est par exemple le cas de la France. Le pays possède 4 gros opérateurs présents à la fois sur le fixe et le mobile : Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Parfois, les acteurs se livrent même à une « guerre des prix ». C'est certes bénéfique pour le consommateur à court terme, mais néfaste collectivement sur le long terme. En effet, les opérateurs doivent générer des marges suffisantes pour fiancer les lourds investissements dans les réseaux du futurs, comme la 5G ou la fibre optique ! Par conséquent, après avoir rejeté plusieurs projets de fusion pour des raisons d'antitrust, le régulateur européen semble plus ouvert à une consolidation dans les télécommunications. Cela pourra évidemment engendrer des méga-deals, avec des rapprochements entre opérateurs de taille significative. Par ailleurs, plusieurs opérateurs cherchant à gagner des parts de marché procèdent à des acquisitions à l'international (ex : Iliad a racheté le polonais Play en 2020) ou rachètent des concurrents sur leur marché (Bouygues Telecom rachète le MVNO La Poste Mobile Mobile en 2024). Le boom des deals infra dans le secteur TMT Ces dernières années, plusieurs opérateurs télécoms ont engagé la cession de leurs infrastructures passives. Concrètement, cela leur permet de réduire leur dette, se concentrer sur leurs activité principale (la fourniture du service de communication) et faire des économies dans le déploiement des futurs réseaux (qui demandent beaucoup de cash). Citons quelques exemples : Bouygues vend un partie de son réseau mobile à FPS Towers en 2016 SFR cède son réseau mobile en 2018 à KKR Orange cède une partie de son réseau fibre en 2021 à un consortium réunissant La Banque des territoires, CNP Assurances et EDF Invest Altice vend une partie de ses data centers en 2024 à Morgan Stanley Infrastructures Partners. C'est le fonds infra de la banque américaine Morgan Stanley Vous souhaitez débuter votre carrière en TMT ? C'est possible. Mais attention, les process de recrutement sont difficiles. Pour décrocher un stage dans une équipe TMT en M&A, il faut maîtriser le secteur (on vous a aidé avec cet article) mais aussi comprendre les notions techniques en finance. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A avec des +60 heures de formation. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle contient tout ce qu'il faut savoir pour réussir un process de recrutement. 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Par Guillaume Pommier

9 min de lecture

Décryptage
5 raisons de travailler en M&A

Le M&A attire chaque année de nombreux étudiants et jeunes diplômés. Concrètement, le banquier M&A (« Mergers & Acquisitions ») conseille une entreprise dans le cadre d'une acquisition, fusion ou cession. Pour en savoir plus sur ce métier, n'hésitez pas à lire notre article Définition M&A qui lui est consacré. Mais pourquoi travailler en M&A ? Comment expliquer l’attractivité des grandes banques d'affaires comme Lazard, Goldman Sachs ou JP Morgan chez les étudiants et jeunes diplômés ? Dans cet article, on vous donne 5 raisons de débuter votre carrière en M&A. Raison 1 : Le M&A a une forte dimension stratégique En M&A, on intervient sur des sujets à forte valeur ajoutée. D'abord, le banquier M&A est au cœur des décisions stratégiques des entreprises. Il peut influencer sa direction future, en identifiant des opportunités de croissance, évaluant des acquisitions potentielles et recommandant des stratégies de création de valeur. Ensuite, le banquier M&A travaille à des moments clés de la vie de l'entreprise. Son quotidien est d'accompagner des dirigeants d'entreprise sur des sujets qui sont par nature en dehors de leur quotidien. En effet, ce sont des moments exceptionnels dans la vie de l'entreprise et du dirigeant. Réaliser une acquisition reste peu fréquent pour la majorité des entreprises. Céder son entreprise est presque unique. On le fait une fois (peut-être deux fois) dans sa vie. Et c'est parfois le fruit d'une vie de travail pour un entrepreneur ! Par conséquent, on saisit bien l'importance et le poids des conseils apportés par le banquier M&A dans ces moments précis. Cette capacité à façonner l'avenir des entreprises est très gratifiante sur le plan professionnel et personnel. David Salabi (fondateur de Cambon Partners) le précise bien dans le podcast Career Insights que nous avons réalisé avec lui, quand il compare ses débuts en audit et le M&A : « En terme de valeur ajoutée apportée, on est loin du conseil. Je me sentais trop loin de construire quelque chose, d'apporter quelques chose au client. On est dans le contrôle. On n'est pas dans l'apport de conseil ». Raison 2 : Le M&A expose sur des transactions complexes et variées En M&A, on a de la diversité dans son quotidien. Et la journée type n'existe pas ! D'abord, le banquier M&A intervient sur des transactions de nature très différente. Cela peut être des : Acquisitions. Il conseille un acquéreur qui veut acheter une entreprise (buy-side) Cessions. Il conseille le vendeur qui souhaite céder son entreprise (sell-side) Levées de fonds. Il conseille une entreprise qui cherche des financements Restructurations. Il conseille une entreprise qui souhaite assainir son bilan (ex : refinancement de la dette) Ensuite, le banquier M&A travaille sur des secteurs variés. En M&A, on conseille des entreprises qui évoluent dans des secteurs très différents (santé, éducation, biens de consommation, luxe, etc.). Même dans des équipes sectorisées comme TMT, cette diversité est possible : télécoms, médias, infrastructures, etc. Enfin, le banquier M&A se confronte à des problématiques diverses. Chaque client vient avec son histoire, ses objectifs et ses problèmes. En M&A, on peut travailler simultanément (car on a souvent plusieurs projets en même temps) pour un grand groupe de l'agroalimentaire qui veut acquérir l'un de ses concurrents dans un autre pays européens et la transmission capitalistique d'une PME industrielle dont le dirigeant fondateur souhaite prendre sa retraire. Ces deux projets sont très différents. Pourtant, le banquier d'affaires jonglera entre les deux pendant plusieurs semaines, peut-être plusieurs mois ! Raison 3 : Le M&A est très formateur à la sortie de l'école En M&A, on apprend beaucoup ! Dans peu d'autres métiers, la courbe d'apprentissage sera aussi forte et rapide. Pourquoi ? D'abord, le banquier M&A travaille beaucoup. Les journées sont longues et intenses. Par conséquent, la progression est plus rapide. Ensuite, le banquier M&A développe des connaissances et compétences riches. Premièrement, il développe de solides connaissances financières (ex : comptabilité, analyse financière, valorisation) et non financières (stratégie d'entreprise, droit, fiscalité, économie). Deuxièmement, il acquiert une forte maîtrise de certains outils (hard skills) couramment utilisés en poste. Les deux principaux sont PowerPoint et Excel. Quelques autres sont par exemple Factset, Bloomberg ou encore Eikon Refinitiv. Troisièmement, il développe des compétences comportementales (soft skills). Quelques exemples : La rigueur dans le travail. Il faut sans cesse rechercher l'excellence La résilience. C'est utile face aux longues journées de travail ou la pression des clients La communication (en français et anglais d'ailleurs). Par exemple, sur un sell-side, le banquier d'affaires est au centre d'un écosystème. Il parle à la fois à son client, aux acquéreurs potentiels et aux autres conseils (avocats, consultants, auditeurs, etc.). Raison 4 : Le M&A offre de nombreuses perspectives d'évolution Le M&A est une excellente porte d’entrée vers d’autres secteurs. La majorité des banquiers M&A exercent le métier sur une période relativement courte. Certains resteront et graviront les différents grades : Analyste, Associate, VP, Director et Managing Director. Beaucoup partiront après quelques années. Et parmi les évolutions classiques après une première expérience dans une banque d'affaires, on recense : Les fonds de Private Equity. C'est un exit très répandu du banquier M&A. On passe en buy-side, en rejoignant un fonds d'investissement Les Corporates. C'est un exit assez courant aussi. Le banquier M&A va travailler dans une entreprise après avoir acquis une expertise sectorielle pendant ses années en banques d'affaires ou travaillé avec cette entreprise sur un mandat Les start-ups. C'est de plus en plus fréquent. Les banquiers peuvent fonder leur propre entreprise (c'est d'ailleurs l'histoire de Training You) ou rejoindre une start-up (sur des postes de Chief of Staff ou CFO) Les banques d'affaires. Le banquier peut travailler dans d'autres métiers que le M&A De manière générale, la banque d’affaires reste un excellent moyen d’augmenter rapidement son réseau professionnel. Le carnet d’adresses constitué est utile. Et puis, le M&A peut ouvrir toutes les portes ! Le président Macron n'est-il pas un ancien banquier de Rothschild & Co ? Raison 5 : Le M&A garantit un bon salaire En M&A, on est bien payé ! Attention, cet argument n'est pas celui à mettre en avant pendant l'entretien. Le banquier M&A travaille beaucoup, mais il est bien payé. D'ailleurs, depuis quelques années, les banques d'affaires ont même augmenté les salaires d'entrée de leurs juniors. Cette tendance inflationniste a pour objectifs de continuer à attirer les meilleurs talents et fidéliser les juniors. Concrètement, combien gagne un banquier M&A ? La rémunération dépend évidemment de la banque. En moyenne : Grandes banques internationales et boutiques d'élite : Entre 70k€ et 100k€ pour le fixe (environ 50% de plus en bonus) Grandes banques françaises : Entre 70k€ et 90k€ pour le fixe (environ 30% de plus en bonus) Boutiques Small et Mid Cap :  Entre 50k€ et 70k€ pour le fixe (environ 20% de plus en bonus) Les primes de performance (bonus) sont évidemment basées sur la performance globale de la banque et parfois le succès des transactions sur lesquelles les juniors ont travaillé. Vous voulez travailler en M&A ? Le M&A vous attire ? Les banques d'affaires recrutent chaque année de nombreux stagiaires et CDI. Mais attention, les process de recrutement sont très sélectifs. Ils exigent à la fois une vraie compréhension du métier et de solides connaissances financières. Pour vous aider, Training You est la 1ère plateforme de préparation aux entretiens en M&A. Fondée par deux anciens banquiers de Lazard, elle contient tout ce qu'il faut savoir pour décrocher une offre ! 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Par Guillaume Pommier

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